Dans le Parisien, l'AFP
Publié le 11 Octobre 2014
LA dépêche AFP sur BABEL vient de sortir et inonde le net... et vous êtes nombreux à avoir déjà reçu par la poste votre BABEL... Pour les autres, ça sera lundi au magasin... Je créerais un article les jours prochains pour que vous nous fassiez part de vos impressions...
"le chanteur qui fuit le tube" http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/jean-louis-murat-un-chanteur-qui-fuit-le-tube-10-10-2014-4202977.php
"Quand il monte sur scène, ce "n'est pas pour faire plaisir aux gens" mais pour les "déstabiliser", voire "les dégoûter". Le prolifique Jean-Louis Murat, de retour avec un double album inspiré, ne craint pas la page blanche, mais plutôt la "chanson démagogique". "Moi, je n'ai pas de caillasse (d'argent, ndlr), je n'ai pas de succès, mais au moins, je ne pense pas faire de la chanson démagogique", confie-t-il à l'AFP, avec son habituel franc-parler, de passage à Paris pour présenter "Babel", album enregistré avec The Delano Orchestra, des Auvergnats comme lui. Délicatement habillées par le violoncelle, la trompette et les guitares du groupe de Clermont-Ferrand, ces vingt chansons racontent, avec une poésie gorgée d'animaux et de lieux-dits champêtres, les saisons et le quotidien de cette Auvergne où Murat vit, loin du brouhaha du monde. Se voyant comme un "bioconservateur" de la langue française, le chanteur y déploie son amour des mots choisis et sa perpétuelle envie de "parler au plus juste". "On a 12.000 ou 20.000 mots sous le coude, et on tourne avec 300 ou 400 mots", regrette ce pourfendeur des facilités médiatiques, qui dit avoir "beaucoup pensé" pendant la réalisation du disque à l'écrivain naturaliste Maurice Genevoix.~~Ses chansons à la fois rustiques et élégantes se complètent et se répondent pour former un ensemble cohérent, mais gare à celui qui voudrait extirper du lot une ritournelle plus entraînante, comme l'efficace "J'ai fréquenté la beauté". "Celle-là, je ne la jouerai pas en concert", tranche le chanteur, qui a connu les sommets des hit-parades en 1991 à la faveur d'un duo avec Mylène Farmer mais assure avoir toujours vécu le "tube" comme "un enfermement". - Chansons garanties sans "vaseline" - "Quand les gens connaissent bien une chanson, il faut toujours la jouer. Mais moi, je n'envisage jamais deux concerts de la même façon", explique-t-il. "Je n'ai jamais pensé que je montais sur scène pour faire plaisir aux gens. Je préfère les déstabiliser, les faire réfléchir, les enthousiasmer ou même les dégouter. Mais certainement pas les caresser dans le sens du poil, c'est une sorte de démagogie que je n'ai jamais aimée. Souchon, c'est de la chanson démagogique", ajoute un artiste qui ne cherche pas non plus à plaire à ses collègues. "Ce que j'aime, c'est la chanson qui devient un tube, pas la chanson qui est déjà tube avant que le gens ne l'aient entendue" en raison d'une production calibrée, poursuit Murat, qui cite pour exemple un titre de l'Irlandais James Vincent McMorrow, "Cavalier": "Cela fait dix ans que je n'ai pas entendu une aussi bonne chanson!" Pour ses chansons à lui, qu'il garantit sans la "vaseline" qui selon lui fait les tubes, Murat est allé chercher dans le Delano Orchestra, groupe de trentenaires qu'il suit depuis longtemps, de nouvelles "couleurs de son" et une "certaine naïveté": "Je leur ai dit: +Vous pouvez faire ce que vous voulez, à la fin ce sera du Murat! Ce n'est pas que je suis tyrannique, mais je m'impose!" Plus que la sonorité "rock atmosphérique" du groupe auvergnat, c'est en effet "notre capacité individuelle d'instrumentistes qu'il cherchait", confirme Alexandre Rochon, l'un des Delano, précisant quand même que Murat a été "très attentionné, très amical et nous a fait confiance". Un Murat qui, malgré ses 60 ans révolus (depuis janvier), continue d'être toujours aussi prolifique avec quasiment un album par an et une imagination qui ne tarit pas. "J'ai désormais inversé mon rapport au temps", estime-t-il. "Le temps n'est plus une sanction, où on se dit mince, je prends du bide, j'ai des cheveux blancs, mais on est, au contraire, content de vivre un an de plus!"