Interview pour le concert de ce soir, AURAY
Publié le 14 Novembre 2014
Le flux d'actu s'est nettement ralenti ces derniers jours, mais ça va repartir la semaine prochaine avec plusieurs rendez-vous.... le même jour. Murat démontrera donc son ubiquité médiatique le 20 novembre, sur les ondes.
On espère donc que la promo fera repartir un peu les ventes. En 4e semaine, Murat est 61e du classement des ventes, avec 1372 ventes physiques (20 places perdues). Il y a 69 téléchargements (165e). C'est un petit mieux que précédemment (cf tableau), mais pas de surprise... On peut par contre s'étonner de cette tournée qui ne s'étoffe pas de dates. Si on croit Murat disant qu'il ne savait pas comment il allait tourner, il doit peut-être être difficile de vendre le concert pour le tourneur...
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Enfin soit, Concert ce soir en province... en Bretagne à AURAY, encore avec les DELANO ORCHESTRA, et il semble qu'il reste encore des places!, et le TELEGRAMME nous propose donc une interview... où il est encore question de mélancolie.
Auray Murat. « J'ai été fabriqué avec des grosses briques de mélancolie » 14 novembre 2014
Jean-Louis Murat débute sa tournée à Auray, ce soir.. Jean-Louis Murat débute sa tournée à Auray, ce soir.. Depuis trente ans, Jean-Louis Murat creuse son sillon dans la chanson française, sans suivre aucune règle ni aucune mode. L'artiste à la production gargantuesque revient avec un nouvel album, « Babel » et une tournée qui débute à Auray. Nouvel album, nouvelle tournée... Et nouveau passage promotionnel.
L'interview, c'est toujours votre bête noire ?
-Ce n'est pas très marrant, mais je m'y fais. Avec l'habitude. Bon... Parfois, on l'a vraiment mauvaise : quand tu parles avec un journaliste, que c'est censé être du off, et que lui a planqué un enregistreur sous sa serviette de table. Ça fait beaucoup de dégâts... Mais, de façon générale, parler de moi, donner son avis sur tout... Ça ne me plaît pas, non.
Votre dernier album, « Babel », est une respiration au coeur de votre pays, l'Auvergne. Même si la tonalité est moins oppressante que sur son prédécesseur, « Toboggan », album solo et d'intérieur, on sent toujours une mélancolie qui affleure...
-Pour « Toboggan », ça faisait longtemps que je voulais faire un album tout seul. Et sur le dernier, « Babel », c'est le hasard des rencontres qui a fait le disque. Mélancolie ? Oui, j'ai été fabriqué ainsi, avec des grosses briques de mélancolie. En même temps, on est tous un peu comme ça. On bâtit autour de nous des petites zones démographiques du déclin. C'est l'époque qui veut ça. Quand on avait la croissance de la Chine, les choses étaient un peu différentes...
Vous jetez un regard cru sur l'époque. Désabusé ?
-Les années passent, et tout ça est teinté d'une sorte de gravité. C'est un travail de la nostalgie. Il n'y a plus rien de nouveau dans la littérature, la musique, dans l'art en général, dans les formes politiques, aussi. En même temps, on a la classe politique qu'on mérite... C'est l'époque, il y a un ressassement, c'est un peu ennuyeux, pas très tonique. L'essence même de la musique d'aujourd'hui, c'est du revival. Ce sont des formes qui se succèdent, sans vraiment de fond. Rien de nouveau qui se dégage. On accrédite le fait de proposer une musique populaire, accessible. Je trouve cela très anxiogène.
Et où vous placez-vous dans ce monde qui stagne ?
-J'essaie de restituer le fond de pensée de l'époque et je m'interroge : Qu'est-ce que tu fais, mon pauvre garçon ? En quoi es-tu l'esclave de l'époque ? En quoi es-tu libre ? On est à une période charnière, le vieux monde qui fout le camp. Mais à y réfléchir, je crois que la musique que je fais n'est pas la musique du monde qui se fait aujourd'hui.
Votre côté paysan dandy, c'est quelque chose que vous revendiquez ?
- Le côté paysan, oui. Mais je n'ai pas une vie d'ermite, je ne suis pas dans une espèce de retraite d'orgueilleux vertueux. J'essaie juste de me préserver.
Votre tournée débute à Auray. Le passage dans des petites villes de province, loin des zéniths, est-ce quelque chose à laquelle vous êtes attaché ?
-Oui. Les petites salles, proches du public, j'ai toujours aimé ça. J'ai une dimension d'artiste « France profonde ». J'ai récemment fait l'Olympia et je n'étais pas à l'aise. C'est que je n'ai pas trop l'habitude... Faire des zéniths, ce n'est pas pour moi. Je veux regarder dans les yeux le mec qui se trouve au fond de la salle.
La tournée débute en Bretagne...
-Oui. C'est très bien. C'est vrai que je vois des traits communs dans le caractère (avec l'Auvergne). Ce sont des zones un peu excentrées. On ne parle pas beaucoup, on a des idées fixes et on essaie de s'y tenir.
Pratique Jean-Louis Murat, ce soir à 20 h 30 au centre Athéna. Tarifs : 21,20 €/12,70 €.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/murat-j-ai-ete-fabrique-avec-des-grosses-briques-de-melancolie-14-11-2014-10424375.php
LE LIEN DEPRIMANT EN PLUS:
On n'aime pas tant que ça ici plaindre Murat (qui se plaint suffisamment), malgré des ventes qu'on espérait meilleures. C'est très difficile pour tout le monde...
Ainsi, Coralie Clément a sorti un nouveau disque il y a quelques temps... et son vague à l'âme l'amène à évoquer Murat sur FB:
je suis sans doutes un peu fébrile, mais je repense a cette phrase de Jean Louis Murat " l'insuccès me fait autant peur que le succès !" Comme je suis d'accord avec lui, je suis en train de perdre le morale petit a petit, de me creuser la tête chaque instant afin de savoir comment je peux remonter la pente, comment je pourrais faire découvrir mon travail,
On peut retrouver Coralie CLEMENT dans le MAGIC, juste après l'interview de Murat.
A propos de succès/insuccès, je vous laisse le week-end pour réfléchir à la dialectique : extrait de l'interview dans l'Humanité:
Ce milieu est si pourri que, finalement, j’en suis son esclave car j’essaie encore de le prendre à contre-pied. Cette dialectique en promo ne passe pas. L’insuccès estil un succès ? Peut-être que dans ma vanité, je tente d’avoir du succès dans mon insuccès ? Va savoir. Quelque part, c’est de l’orgueil et je suis un connard.