"fais comme Etienne, fais comme Julien"... ou l'autre chemin (Julien Clerc-Jean-Louis Murat)
Publié le 8 Août 2017
Bon, suite à mon compte-rendu de concert de JULIEN CLERC AU PALAIS IDEAL du FACTEUR CHEVAL,
je vous propose de faire un point rapide avec quelques documents pas encore partagés... sur la relation Julien Murat/Jean-Louis Clerc... mais il semble inapproprié de les fusionner...
En 1991:
Murat, c'est donc finalement qu'une chanson "le Verrou" sur l'album ci-dessous, puis "Quand femme rêve" sur "fais moi une place".
Quand femme rêve...
Quand femme rêve...
Un cerf-volant
Fort sur la neige
Docile au vent
Un attelage
Un traîneau
Passe au plus près
De ma peau
Toujours l'entraîne
Le goéland
Le coeur en peine
Vers Ouessant
L'entraîne
Le goéland
Là-bas
Vers Ouessant
Prince de Clèves
Rue Corvisard
Prisonnier d'elle
Sous un hangar
Où elle extrait
La moelle de mes os
Comme fait busard
Au louveteau
Pour du bonheur
à partager
Elle prend mes je t'aime
Mes baisers
Comme grand lézard là-haut
Elle boit mon sang
Comme l'eau
Voici-ci dessous à télécharger les pages de la biographie "julien" où il est question de Murat et de la réconciliation avec Roda...
Il ne semble pas que Murat soit proche de Julien Clerc... Musicalement, Murat a été pressenti un moment pour le remplacer dans le coeur des ménagères, mais l'auvergnat a pris un autre chemin.... On peut quand même noter leur relation commune avec Carla Bruni, ou leur présence commune sur un disque d'Isabelle Boulay.
Voici ce que nous disait l'ancien DG de Polydor et ex-Virgin, Alain Artaud dans son inter-ViOUS ET MURAT- :
"il n'était pas content chez Virgin de plusieurs choses : De la proximité avec les autres artistes de variété, la peur ( injustifiée selon moi ) qu’on le présente comme un nouveau Julien Clerc ( c'est compliqué car il le respecte par ailleurs, « le verrou » : quelle chanson!), échapper à la pression d’Emmanuel de Buretel pour vendre plus (la peur d'être dénaturé), le cirque de la promotion"
Murat lui aussi l'expliquait: L'oreille qui gratte en 2004
Tu viens de parler de Daho. Hors il t’arrive souvent de le casser dans tes interviews. Je n’ai jamais compris ça. Pour moi Daho est un des rares artistes qui marche bien qui ait un véritable intérêt artistique ?
Non j’explique souvent cela en interview, mais les journalistes ne doivent pas trop reprendre l’explication. C’est une vielle blague en fait. Avant j’étais dans la maison mere de Virgin, comme Daho. Donc j’étais coincé entre Renaud, Julien Clerc, Etienne Daho et tous ça. Et durant mais deux ou trois premières années chez Virgin j’ai vécu l’enfer, parce que la phrase que j’ai entendue le plus souvent c’était : « Etienne le fait bien ». Par exemple on me disait : on pourrait faire une bouffe avec la programmation d’NRJ, je disais vous êtes surs, ça me fait vraiment chier, et on me répondait mais enfin « Etienne le fait bien ». On me disait : on pourrait aller voir le mec de la chance aux chansons, « Etienne le fait bien ». A la fin j’en avait marre je disais Etienne je l’emmerde, il voulait toujours me faire faire ce que Etienne avait fait. Alors petit a petit dans les interviews j’ai commencé a dire Etienne Daho, il me fait chier, parce qu’il dit amen a des truc que je ne ferais jamais. Après on voudrait que je les fasse en me disant : « Pourquoi tu crois que tu es mieux qu’Etienne Daho ? Tu peux bien faire les trucs que fait Etienne. Etienne le fait bien » Et petit a petit ça s’est développé au fil des interviews je disais je ne suis pas Etienne Daho, quel con ce Daho, tous ça avec l’air de péquenot que je sais parfois faire admirablement bien. Petit a petit j’ai rajouté des couches sur Daho, et une couche, deux couches, quinze couches, vingt couches, vingt cinq couches. Je ne sais même plus qui est Etienne Daho. C’était devenu une blague, je dis Etienne Daho. A cause de cette phrase « Etienne le fait bien ». Bizarrement tant pour lui que pour sa musique j’ai rien contre. Imagine que tu es dans une boite : on veut te faire faire des trucs, et la seule justification qu’on te donne c’est un tel la bien fait. Et lui Daho il faisait des trucs pas possibles, il pouvait tenir les bollocks d’un type d’NRJ pendant trois heures durant, sans broncher, moi je ne pouvais pas le faire. Alors « Etienne le fait bien ». Voilà c’est pour ça. Mais sinon je n’ai vraiment rien contre lui, vraiment rien du tout.Chez Virgin, ils ne savaient pas où me foutre, entre Daho et Julien Clerc. Ils orientaient ma carrière comme ils pouvaient. Ils voulaient que j’écrive un album pour Julien Clerc, et que je fasse les trucs que faisait Etienne Daho, c’était leurs deux seules références. C’est pour ça que j’en pouvais plus, que j’ai voulu partir, la vie était infernale pour moi. « Etienne le fait bien », c’est une phrase qui me réveillait la nuit. Je me réveille droit sur le lit, ma copine me demande ce qui se passe, je lui répond « Etienne le fait bien ». Donc tu vois a quel point ça m’a traumatisé.
Et encore, dans l'express, au moment de Vénus:
Un souci parfois mal compris. «Ma maison de disques exige désespérément que je devienne un Julien Clerc bis.» Un temps, un rire, et puis: «Je résiste. Quand même, à la première mouture, ils m'ont expliqué: "Un album pareil, on ne peut pas le sortir.'' J'ai donc modifié l'apparence des choses. Le souffle. Le frisson. N'empêche, si j'avais choisi pour titre "La Momie mentalement'', je déclenchais quinze jours de discussions.»
Et aussi dans Magic 2002:
Autant je déteste le cinéma, autant j’aurais aimé collaborer à nouveau avec Kieslowski, mais il est mort avant. J’avais été d’autant plus touché qu’il connaissait ce que je faisais, et chez Virgin, ils ont essayé pendant des mois de lui refourguer Julien Clerc, Alain Souchon... Et il disait: “Non, je veux Murat”. Chez Virgin, ils sont très sympas, mais quand tu fais un métier d’enculé, il faut bien se comporter comme tel.
Et enfin, un bon tacle de 2003 (foutraque):
Ce qui est agréable quand on assiste à un de tes concerts, c’est qu’il y a souvent des différences entre les versions live et les versions studio… Un exemple : Se mettre aux anges que tu fais seul au piano alors qu’elle est très orchestrée sur Lilith.
C’est comme ça que je l’ai envoyée à Dickon (Hinchliffe des Tindersticks, Ndr.), je lui ai donné la version piano/voix. J’aime bien modifier les chansons sur scène. Enfin, ce n’est pas tant ça, je suis incapable de refaire un truc ; je ne pense pas que ce soit obligatoirement une qualité… Ça serait un peu mieux parfois si j’arrivais à refaire des choses. Mais faire cinquante fois la même chose comme Julien Clerc, ça c’est de la connerie !
La version de J. Clerc de "l'ange déchu" sorti en 45 et disponible sur un disque d'inédits (68/98):