Bertrand Betsch et Raoul Vignal au Festival les Belles journées
Publié le 14 Septembre 2017
Tout avait si bien commencé ce samedi, deuxième jour de la 3e édition de ce festival... Après la pluie durant la journée, on avait droit aux rayons de soleil... et il faisait presque chaud. Pas forcement encore beaucoup de monde, mais quelques familles pour Fersen, quelques spécialistes pour Rodophe Burger, quelques dames pour Bertrand Betsch... Des fans de Fishbach? Je n'en ai pas remarqué... Mais voilà, au moment où Fersen rentre en scène, la pluie a débarqué... La chauve-souris aime un parapluie... mais manque de pot: ils étaient interdits cette année (on s'en était bien servi aussi le samedi il y a deux ans)... Du coup, je reste sous une tente et ne voit pas la prestation de Fersen... qui au milieu de la chanson (la première) s'arrête: "on ne peut pas chanter"... la pluie tombe sur les instruments du quatuor... Il fait finalement sa prestation courageusement, parfois en récitant ses textes... sans musique...
A la fin de ce set, la pluie a cessé... mais le directeur du festival (le directeur du théâtre Jean Vilar) se présente sur scène et annonce la fin du festival... la scène étant trop innondée pour présenter les shows plus électriques de Burger et Fishbach... L'annonce se fait sans aucun sifflet ou grognement... Celui qui réagit avec le plus de déception et de dépit, et que je vois se précipiter en backstage, c'est un grand bonhomme d'un mètre 90, avec un grand pardessus en cuir... C'est le vosgien Rodophe Burger... Il apprend la nouvelle en même temps que nous. Quelques temps après, il fait encore part de sa grande déception aux quelques fans présents vers le merch'... "C'est la première fois que ça m'arrive", "mince, je voulais jouer"... Cette déception de la part d'une "légende" du rock, qui est peu invité dans des festivals je pense, est impressionnante... et renforce ma propre déception. Je suis également bien triste pour le programmateur Laurent Toquet qui jette l'éponge cette année. Il a su proposer une programmation originale, avec des grands noms du rock ou de la française pop (Dominique Sonic l'année dernière...) ou des jeunes prometteurs (Grand Blanc, Broken Back....), programmation qui avec de la persévérance pouvait peut-être installer ce festival, comme un petit festival "Fnac live"... hélas payant... On espère que la municipalité berjallienne ne labourera pas ce qui a été semé... Des festivals avec des groupes rock musette, à casquette... il en existe suffisamment, et pas loin d'ici.
Ceci dit... revenons à 19 heures. Le public pouvait découvrir l'auteur d'un des meilleurs albums de folk français selon un grand nombre de critiques: le lyonnais RAOUL VIGNAL.
Raoul, après avoir accordé sa guitare (qui a subi l'humidité, puis qui prend maintenant le soleil), caresse ses cordes de son grand ongle impressionnant). C'est très doux, peut-être un peu trop pour moi, mais c'est très joli.
- Et c'était le tour ensuite de BERTRAND BETSCH... J'avoue (il ne faut pas avoir peur de la honte) que j'ai suivi un peu de loin sa production avant ce soir-là, malgré un compagnonnage de longue date, notamment manséen...et la foultitude de fans de Murat qui le suivent (la preuve, l'algorithme de facebook inonderait presque son mur de clips de Murat me dit-il). Et pourtant, j'ai vraiment beaucoup apprécié le spectacle. Bertrand Betsch assis sur une petite caisse, devant un petit clavier, au milieu d'une très grande scène, devant un très grand espace... clairsemé, plus que jamais fragile et hypersensible... mais maniant l'humour et la dérision entre chaque chanson. Même si Bertrand gère peut-être bien sa barque en indé (avec son label, dont on a parlé avec Sébastien Polloni), je me suis vraiment demandé après le show, très sympathiquement conclu sur un rythme techno et quelques pas de danse, pourquoi Bertrand Betsch n'était pas plus souvent programmé, notamment dans les théâtres "municipaux" où la chanson a normalement plus le droit de citer... Des belles chansons, accessibles, avec ce petit enrobage de paroles créant un courant de sympathie immédiat.
(je télécharge toutes les photos correctes: je ne sais pas comment les choisir)