Débat "national" et popo-lémique à la Nouvelle Star...
Publié le 26 Novembre 2017
1) Pas des masses de choses à se mettre sous la dent en terme de promo... Mais l'album en tout cas suscite de longs débats! Comme d'habitude!! C'est forcé vu la diversité des muratiens, mais cette fois, c'est assez tranché : "disque immense" contre "horreur intégral"!! Certains annoncent qu'ils n’achèteront pas le disque... alors qu'il nécessite à coup sûr des nombreuses écoutes pour s'y introduire... mais d'autres s’enthousiasment ("Cordes" est un des moments de musique francophone les plus saisissants de ces quinze dernières années dit Laurent, c'est effectivement ma préférée pour l'instant).
[Cordes? ça vous dit quelque chose? Est-ce le château de Cordes bâti à Orcival? On trouve le mot avec et sans accent... notamment dans le livret de Cheyenne autumn... "enregistré à Cordes/Picherande/Paris/Clermont"]
Je me suis permis de piocher certains commentaires sur fb:
Clément Chevrier, bassiste de Matt Low, par exemple, écrit:
Avec Jean-Louis Murat, ça dure depuis 1999. Matt m'avait filé des bruits de couloirs, disque fou, qui ne ressemble à rien. En liberté, on s'en doutait, c'est le bonhomme.
Première écoute, l'oreille n'a le temps de se poser nulle part, pourquoi pas.
Deuxième écoute, on se frustre, décidément, on envisage un geste à la Residents, un Commercial Album et son abandon de la durée, pourquoi pas. Puis on digère, on laisse reposer, on réécoute à l'instant avec l'envie de replonger qui a doucement monté et la claque s'ouvre, arrive, enveloppe. Disque immense.
Des noms ? Au-delà de Christophe, tutoyer Wyatt, distribuer les mélodies tel Don Cherry, (dé)composer avec Aphex Twin ou Mykki Blanco. Mais on ne fait qu'effleurer. C'est la tarte à la crème, "multiplier les écoutes pour entrer dedans" sauf que cet album n'a aucun équivalent et qu'il faut bien l'admettre, il le supporte et le mérite.
Du côté des avis négatifs, Yann, qui a signé l'excellente discographie parue dans Crossroads est sévère... Je publie tel quel:
Moi, mon problème, c'est que justement ce n'est pas "plutôt bien fait". Vouloir sortir des sentiers battus (et en l’occurrence du blues rock pépère des dix / quinze dernières années), je suis pour. Mais c'est quoi ces sons dégueulasses ? T'as l'impression qu'il retrouve le son de la fin des années 80 (Cheyenne Autumn et Le Manteau de Pluie) mais produit en numérique sur Pro Tools (une version des années 90). Le résultat est d'une laideur incommensurable, comme la présence de Morgane I., chanteuse à peine digne d'intégrer un cover band de Liane Foly, et que JLM semble vouloir prendre pour la nouvelle Jennifer Charles. Et puis il n'y a juste pas de chanson. Bref, une horreur intégrale. (Ce commentaire est l'occasion pour Rémi Boiteux qui a signé la chronique des Inrocks de réaffirmer l'opinion contraire: " Nous avons rarement été aussi peu d'accord! C'est un si beau bordel!", Rémi qui n'en mourra pas ainsi, écrivait d'ailleurs que les chansons sont "magnifiées par les renforts (Morgane Imbeaud en tête sur plusieurs titres)". [Pour ma part, concernant la voix féminine, je reste sur la même position exprimée plusieurs fois: si j'ai du mal avec son inspiration sur les chœurs non-verbales, quand il s'agit de mêler sa voix à celle de Jean-Louis Murat, je trouve toujours cela plutôt réussie).
Du côté des Inrocks, on aime toujours (JD Beauvallet y compris). Un autre article a été publié signé Jacques Simonian sous le titre "les 5 albums à écouter cette semaine":
"Avec ce nouveau disque, Jean-Louis Murat, plusieurs décennies de carrière au compteur, adopte une posture sonore bien inhabituelle par rapport à son blues-folk de routine. L’album commence avec Les pensées de Pascal, un titre qui emprunte quelques codes à la musique électronique. La suite est du même acabit, tout aussi expérimentale, et s’amuse même à s’aventurer sur un terrain plus hip-hop pour le titre La Vie Me Va. Également, Jean-Louis Murat invite en renfort la chanteuse Morgane Imbeaud sur plusieurs titres (La Vie Me Va ; Garçon), ou encore le producteur Denis Clavaizolle. Comme point de repère au milieu de ses Travaux sur la N89, on peut toujours s’accrocher à la verve poétique du chanteur, dont la langue française ne semble avoir aucun secret pour lui. “J’aime pas les travaux / J’aime pas le travail ” affirme-t-il sur la chanson titre de l’album ; pour notre part, on est sous le charme de ses Travaux et de son travail".
On compte quand même quelques modérés:
JF Jacq, qui vient de publier une nouvelle biographie sur Ian Dury (chez Ring):
Fan invétéré de Murat, me concernant il me faudra du temps irréversible que je m'accorde avant de tenter de rentrer de plain-pied dans ces travaux, pour le moins déroutants. Je fonctionne donc au compte-goutte quant à son écoute. Ainsi je n'ai pas encore été jusqu'au bout de l'album. Suis-je le seul à devoir en passer par m'accorder ce temps ?
Fred Signac, l'auteur de la chanson "En attendant Bergheaud":
Fan comme toi Jean-François de Murat,j'ai écouté d'une traite l'album à deux reprises.J'ai eu du mal à écouter jusqu'au bout.Ce disque est plutôt un exercice de style,pour ma part raté, qu'un album ("son meilleur album"depuis "Mustango" comme j'ai pu le lire), avec prise de risque.Ce n'est pas l'arrangement électro qui signifie réussite ou prise de risque.Je trouvais "Charles et Léo" absolument fantastique et beaucoup plus aventureux,casse-gueule, chanter les poètes aujourd'hui,que cet album. Néanmoins Murat est un homme libre, il le prouve encore,respect pour le bonhomme et son oeuvre.
Je me classerais dans cette catégorie pour le moment, mais le constat est toujours le même: Un survol de ce disque est impossible, il faut se familiariser avec ce foisonnement de sons et de ruptures. Même si dès la première écoute, on reconnaissait immédiatement le son muratien (c'est pourquoi on n'est pas pour moi dans une vraie surprise, ou une révolution totale -je viens de lire que quelqu'un trouvait ça "soft au bout du compte"), c'est à la 4e écoute que j'ai commencé à percevoir, peut-être un fil, ou du moins des chansons, et à prendre du plaisir. L'esprit peut mémoriser quelques bribes, plutôt musicales... alors qu'on aimerait aussi retrouver quelques fulgurances muratiennes, du style: " Vivre en gastéropode, en gentiane, en Poulidor ", ou l'ensemble du texte du "jaguar". Cet album est né d'une crise si ce n'est "vocationnelle", au moins d'inspiration... La démarche d'improvisation permettait d'y pallier... et, j'en suis assez persuadé, de retrouver aussi l'envie de "nous parler" à terme. D'ailleurs, il a annoncé lui-même qu'il a déjà enregistré des nouveaux titres.
2) Premiers mots de Belgique:
Dans Focus-Vif "Travaux sur la N89"
Comment continuer à intriguer quand, comme Jean-Louis Murat, on sort un nouvel album au minimum tous les trois ans, depuis près de 30 ans? Dix-huit mois après Morituri, le bougon magnifique répond par la provoc. Aussi ridicule que génial, Travaux sur la N89 (du nom de l'axe reliant Lyon à Bordeaux en passant par son Auvergne chérie) porte bien son nom. On peut y voir un clin d'oeil à l'Autobahn de Kraftwerk. Ou simplement y lire une mise en garde: ceci n'est pas vraiment un album, c'est un chantier. Une route en déviation, chahutée, fracassée, avec des fragments de jazz, d'autotune, des boîtes à rythmes déclassées et des mélodies concassées. Extravagant, boiteux, Travaux tient de l'itinéraire bis, dont il faut accepter les détours pour profiter des paysages inédits.
Le point 3 qui devient un LE LIEN EN PLUS
Parce que bon, ça tient de l'écume...
Alors, je jetais en replay un œil sur "la nouvelle star", afin de savoir qui prendrait la digne succession de Steeve Estatoff, Cerrada ou Emji... Et je n'avais pas fini de me demander ce que pouvait bien faire dans la vie la dame (Nathalie Noennec) un peu coquine assiste aux côtés de Biolay... qu'elle a énoncé le nom de "Jean-Louis Murat", pour dire qu'elle avait travaillé à ses côtés...
J'apprends ensuite qu'elle a crée la polémique il y a peu en tâtant le kilt d'un participant (ça ne pouvait pas mieux tomber dans l'actualité je dirais "sexiste", CSA saisi et tout le toutim)... La polémique s'est semble-t-il vite arrêtée car... aucune ancienne victime d'harcèlement de Nathalie ne s'est fait connaitre... Oui, aucun média n'a reçu le témoignage d'un jeune chanteur aux yeux clairs, qui aurait été coincé dans un couloir de Virgin dans les années 80... Aucun?? Que neni, je suis là pour rappeler les faits, car harcèlement, il y a eu à coups de : "Fais comme Daho!!", "Etienne le fait bien", ou "Fais comme Julien...".
Et oui, il semble que cela pourrait être bien cette Nathalie,avec d'autres, qui chez Virgin avait effectivement la charge de "marketer" ce produit auvergnat... qui refusait (parfois) de faire comme tout le monde.
"Avant j’étais dans la maison mère de Virgin, comme Daho. Donc j’étais coincé entre Renaud, Julien Clerc, Etienne Daho et tous ça. Et durant mais deux ou trois premières années chez Virgin j’ai vécu l’enfer, parce que la phrase que j’ai entendue le plus souvent c’était : « Etienne le fait bien ». Par exemple on me disait : on pourrait faire une bouffe avec la programmation d’NRJ, je disais vous êtes surs, ça me fait vraiment chier, et on me répondait mais enfin « Etienne le fait bien ». On me disait : on pourrait aller voir le mec de la chance aux chansons, « Etienne le fait bien ». A la fin j’en avait marre je disais Etienne je l’emmerde, il voulait toujours me faire faire ce que Etienne avait fait. Alors petit a petit dans les interviews j’ai commencé a dire Etienne Daho, il me fait chier, parce qu’il dit amen a des truc que je ne ferais jamais. Après on voudrait que je les fasse en me disant : « Pourquoi tu crois que tu es mieux qu’Etienne Daho ? Tu peux bien faire les trucs que fait Etienne. Etienne le fait bien » "
Trêve de plaisanterie: Pas certain qu'il en ait tenu rigueur à Nathalie (comme il est resté ami avec Alain Artaud). Celle-ci sur son profil linkedin résume son parcours en maisons de disque sous l'appelation "DA Image" (durant 14 ans chez Virgin, puis Emi) , mais sans citer Murat cette fois, mais Biolay, Daho. Souchon et Air.
Voici Nathalie entourée de la fine équipe crémeuse de la grande époque de Virgin...Dont Alain Artaud (interviouvé et Murat ici), Zelnik, Thonon et Nataf.
http://www.surjeanlouismurat.com/2017/07/julien-clerc-et-jean-louis-murat.html
http://www.surjeanlouismurat.com/article-archives-n-3-1987-fais-comme-daho-50729631.html
http://www.cinetelerevue.be/actus/nathalie-noennec-jai-developpe-limage-daxelle-red