ça balance à Paris
Publié le 1 Novembre 2018
Et bien, on n'a pas eu beaucoup de télé pour l'instant, mais voilà une séquence certes courte et sans Jean-Louis him-self et son double italien, mais qui fera plaisir aux fans... Moi, ça m'agace un peu... En effet, les chroniqueurs de l'émission de Nolleau sont dithyrambiques sur Il FRANCESE... dont Arnaud Viviant, dont on pourrait suivre les avis circonstanciés (sans copinage) sur près de 30 ans peut-être, et qui affirme là qu'IL FRANCESE pourrait être une pierre finale magnifique à une carrière. Ce qui est un peu agaçant, c'est les coups de gomme sur la majeure partie de sa discographie... dont Lilith pour moi bien-sûr; Florian Gazan, le passe-partout de la télé, se permet ainsi de parler alors qu'il dit avoir décroché après les premiers albums. Quant à Nolleau, il paraîtrait qu'il puisse en tomber de sa chaise tant il est surpris que Murat puisse proposer un tel album...
J'ai bricolé un peu pour vous permettre d'entendre la séquence:
N'INSISTEZ PAS. PAS DE LIEN EN PLUS CE JOUR
Ah, je suis trop faible....
L'ARCHIVE EN PLUS
La plume de Viviant:
LES INROCKUPTIBLES - n° 331
27 mars 2002
Comment, en huit albums, Jean-Louis Murat est-il devenu un Olivier de Kersauzon de la chanson française? Réponses avec Le Moujik et sa femme, un disque terrien et sexuel, plus souvent dada que Dadi.
Par Arnaud Viviant
JEAN LOUIS MURAT, 47 MN ET 54 SEC
PAROLES ET MOUJIK
Avec le temps, on a fini par préférer ses interviews à ses albums, ses albums à ses concerts et ses concerts à ses albums live. Comme si Murat était devenu une espèce d’olivier de Kersauzon de la chanson française, plus connu pour être très marrant que sur un trimaran. Et on ne croit plus, non plus, tout ce qu’il débite. Par exemple, qu’il souhaiterait sortir deux albums par an, qu’il possède plein de chansons dans ses placards. Si c’est vrai, pourquoi alors le huitième album n en comporte-t-il que onze, et dure-t-il seulement 47 minutes et 54 secondes ? On a pris sa mesure.
Est-il possible qu’il ait aussi, de son côté, négligemment pris la sienne ? Avec une bande de potes, il participe ainsi à un groupe, Les Rancheros, dont le concept est cinq minutes pour écrire, cinq minutes pour répéter, cinq minutes pour enregistrer. Le résultat est téléchargeable sur Internet et critiquable en cinq minutes: Les Rancheros sont à la musique ce que Speedy est au pot d’échappement. Mettons maintenant que Le Moujik et sa femme, ce soit Les Rancheros en plus posé. Fini, en tout cas, l’orfèvrerie sophistiquée de Mustango: Murat s’est trouvé une section rythmique de cogneurs poids moyens (les A.S. Dragon, mi-Houellebecq, mi-PJ Harvey), ce qui le place subitement à cheval entre Miossec, Dominique A et Aubert. Sans importance: musicalement parlant, Murat a toujours été un progressiste de petite envergure.
Toutefois, cette modeste abdication, cette perte d’ambition à la limite de l’aquoibonisme, nous plairait presque. En somme, Murat fait du pub-rock : c’est la nouvelle polka du moujik auvergnat, le nouvel étiage de son talent. Comprimées dans ce corset de fer, certaines chansons (L’Amour qui passe, L’Au-Delà) prennent alors des formes squelettiques idéales, à siffloter dans la rue. Il y a chez Murat une décontraction soudaine, une manière bravache de séducteur d’auto-tamponneuses, y compris dans les lyrics parfois complètement dada (“Moi je prépare le Tour/Vous m’ennuyez” ou encore : “C’est t'y, pas énorme ?/Si tu veux bien vivre dans une poubelle, ils te refont une bite en or”) qui peut quand mêne laisser pantois ou perplexe l’admirateur ancien de Rouge est mon sommeil.
Fraîchement marié avec une nervalienne, Laure, c’est donc comme si Jean-Louis Murat, après avoir fait le zouzou éduqué, le poète courtois avec sa suave Isabelle (Hupperi), était revenu effectivement moujik sans façon, paysan aux grâces grasses, plus proche dans l’art poétique de l’épais dragueur bidochon taillant La Route avec Pascale Clark que d’un brave et chantourné Monsieur Deshoulières. Après les femmes savantes, les chiennes savantes donc.
Les paroles? Explicit lyrics, évoquant femelles, orgasmes doux, ‘fiole le cul au frais” et quartier de lune... Ainsi, le meilleur morceau de l’album, Ceux de Mycénes, est un peu la version classée X de Cours dire aux hommes faibles. Soit, sur un rythme shuffle à la Them, les guerres troyennes revues par un pornographe : “Je forcerai ta maîtresse/Lui traverserai l’os/Oh, je mets le monde au défi/Je ne rendrai pas la femelle/Allez le dire ô ceux de Mycénes.”Assez classe, ça.
Le Moujik et sa femme (Labels/Virgin).