Tony Joe White et les ventes
Publié le 2 Novembre 2018
J'ai cru comprendre que GILDAS était mort, on ne va pas faire une nétro (mélange de nécro et de rétro), vous trouverez les passages de Murat à NPA sur les tubes, même si certains méritent le coup d'oeil régulier. On va laisser plutôt la place à Tony Joe, mort le 24 octobre.
Il n'était pas très très connu par les français, mais les muratiens ne pouvaient l'ignorer tant on a croisé souvent son nom dans les interviews ou chroniques consacrées à Murat.
En 2013, dans les inrocks, il proposait sa bande-son, dont la chanson: ROOSEVELT & IRA LEE. Il écrivait: Un autre de mes modèles. Produit par Jerry Wexler, le découvreur d’Aretha.
- Dans "l'Alsace" en 2013: "Même si je fais toujours la même chose : j’ai appris à jouer de la guitare en écoutant JJ Cale, Tony Joe White et Neil Young, et j’en suis toujours là. Je trouve que dans le blues, il y a déjà tout : l’Amérique, le folklore irlandais, la vieille chanson française, le chant africain… Être branché là-dessus, c’est être branché sur toutes les musiques. Le blues a cela de bien qu’il est inépuisable, hors du temps, increvable.
Jean-Louis a indiqué l'avoir vu au Festival de Wight en 1970 lors d'une de ses virées en stop. « Je me souviens de Tony Joe WHITE avec Donald DUCK DUNN le bassiste d’Otis REDDING. Ils étaient en trio. C’était vraiment super !"
Il citait également Tony dans la fameuse interview du Point en 2013 comme un de ses héros personnels :
Les sportifs, comme Usain Bolt ; peu d'artistes, ou alors des morts. J'aime Proust, par exemple. En musique, j'en ai très peu. J'aime bien les gagnants, mais aussi les losers. Je trouve qu'il y a une abnégation incroyable chez Van Morrison, chez Tony Joe White, chez JJ Cale. Ils ne sont jamais arrivés en haut mais ils s'en foutent, ils rament !
Dans "Point de vue" en 2016: "je reviens toujours aux albums de Tony-Joe White, Dylan, JJ Cale ou du Creedance"
Enfin, on aura beaucoup entendu Jean-Louis raconter son anecdote sur sa rencontre avortée avec lui, notamment dans une interview sur RFI (en 2014) ou dans l'émission Radio Vinyle. "j'étais trop impressionné", "tout était calé": l'ingénieur du son du CODC avait arrangé le coup, et il devait profiter d'un concert pour aller le voir, et devant la porte, il a renoncé. "C'est dire l'admiration sans borne que j'ai pour lui" dit-il sur RFI. Dommage puisqu'il racontait encore il y a peu que sa rencontre avec Jimmy Scott a été un grand moment de sa vie (mais on peut aussi citer ses rencontres avec Cropper ou Bob Wyatt, même s'il n'a jamais osé des collaborations non plus, Wyatt lui aurait proposé. On peut aussi parler du projet avec le Crazy Horse).
Dans Radio Vinyle, Murat indique fièrement qu'il possède le premier 45 T dédicacé de Tony-Joe. On sait qu'il est collectionneur... mais il a aussi indiqué que dès la mort de l'artiste, il arrêtait les achats.
Forcement, on doit parler de Joe DASSIN, que Murat a dit aimer: "je pense, pour ses chansons, son album avec Tony Joe White" (Rocksound 1993).
Il s'agit du premier tube de TJ en 69. La version originale à écouter (Murat l'avait choisi sur sa playliste sur Radio Vinyle en 2015) Il existe aussi une version en duo avec... Johnny mais on retiendra peut-être la version d'Elvis, le fat.
Une de ses chansons la plus célèbre chez nous "the guitar don't lie" ("le marché aux puces") a été écrite par Dassin, et a été adaptée à la demande de ce dernier par JT, qui l'a ensuite reprise lui-même (merci PE). La chanson verra une 3e adaptation pour Johnny ("la guitare fait mal" en collaboration avec THWhite lui aussi, et la première version du disque ne créditera que le chanteur américain a la composition (une autre chanson "une journée" verra le jour, alors qu'il était question que TJ écrive tout l'album, c'était en 91).
Tony Joe White a également écrit pour Ray Charles (rainy night in Georgia), Dusty Springfield, Wilson Pickett, Waylon Jennings, George Jones, Tina Turner... mais aussi Roy Orbisson (i'm a southern man) ou Isaak Hayes
On ne va pas recenser toutes les références journalistiques au chanteur américain, mais en voici au moins une, pour se rappeler une nouvelle fois de Jean Théfaine à propos de Litith: "Squatté par une armée des ombres où cohabitent John Lee Hooker, Tony Joe White, Neil Young, mais aussi Rimbaud, Casanova et Nabokov, les courtois troubadours, les princes du libertinage, Murat crache ici le meilleur de ses poisons". On retrouvera du TJ White aussi dans Taormina, Grand lièvre, Toboggan et Le Cours Ordinaire des choses of course (même si le texte promo indiquait: Rien à voir avec Jean-Louis Murat endossant la défroque de Johnny Cash ou de Tony Joe White)... On pourra également y penser dans le visuel de la tournée actuelle: Un homme à la guitare assis... avec sa fender... (Murat a indiqué avoir voulu ce "code" blues).
Pour les guitaristes, une interview sur guitarplayer.com (en anglais)
VOICI UN LIVE FILME EN SUISSE pour finir:
LES VENTES EN PLUS (OU EN MOINS...)
3e et 4e semaine d'exploitation:
12/10 au 18-10 : classement 143 (94e en 2e semaine): 558 dont 513 physiques, 20 download et 24 streaming)
Mais petite secousse sur la semaine dernière:
19/10 au 26/10: 140e, 618 ventes dont 559 physiques (24 download, 34 streaming)
Il semble que la tendance ne se renversera pas pour autant. Sur un classement midweek que j'ai reçu (merci toi!), sur les 3 jours suivants (27 au 29/10), il francese ne s'est vendu qu'à 220 albums physiques. Très peu de passages en radios, et aucun effet "prescripteurs"? Que les gens de Ça balance à Paris, ou Télérama soient ravies ne suscitent que très peu d'achats.