MURAT SUR FRANCE CULTURE
Publié le 12 Mars 2020
LE REVEIL CULTUREL 12/03/2020
morceaux choisis par France Culture:
Jeudi-musique
Tewfik Hakem s'entretient avec l'auteur compositeur interprète, Jean-Louis Murat, pour Baby love ( Pias Le label ).
J'ai la voix d'un timide.
La voix est notre miroir encore plus que le regard, certainement plus. Si je vous écoute, je sais beaucoup plus de choses de vous que si je vous regarde.
"Je chante avec une douceur triste", ai-je dit ça ? [cf. interview Inrockuptibles, 2020] Non, est-ce que je peux le retirer ? Ce qui m'est très mystérieux, c'est comment l'amour naît, comment il meurt. Comment il renaît. Je me suis attaché avec obstination à reproduire le schéma de mes parents. J'ai toujours été amoureux - et j'ai toujours été malheureux mais j'ai été amoureux. Fixé tel un petit animal sur un rocher.
Je me sens toujours aussi nigaud qu'à l'âge de mes quinze ans. La façon qu'on a de se débrouiller avec le sentiment amoureux, je chante ça. Avec l'aide de la poésie, de ma guitare. Je suis un sentimental.
Comment naît une chanson ? Je passe par une case de perte de contrôle, je pratique beaucoup l'écriture automatique, je suis graphomane. J'alterne piano et guitare. Sur une chanson, je ne fais pas beaucoup d'essais parce que j'écris beaucoup de chansons mais ce qui me retient, c'est l'envie ou la nécessité d'en faire quelque chose, une sorte de champ de consolation.
Mon grand œuvre, c'est ma bibliothèque, donc je passe mon temps avec mes bouquins. Adolescent, j'ai fait plein de concours de poésie, j'envoyais mes poèmes partout. Pour moi, la chanson est une sous passion, ma passion c'est la littérature et les livres. J'aime la poésie et l'expression poétique, au-delà des poètes eux-mêmes.
La nostalgie ? Oui. C'est un nerf. On peut s'y perdre, même si on peut se retrouver.
Bon, j'écoute ça à midi, et je réédite l'article si l'envie de commenter me vient!
EDIT: Quelques petits compléments en note rapide:
Le journaliste commence par s'étonner que JL ait la même voix qu'en 1987... mais le fait est qu'on n'est pas frappé selon moi par sa beauté sur ce disque (comme par exemple sur la fille du capitaine...). Murat avoue qu'il ne le travaille pas.
Murat évoque son statut d'"enfant de divorcés" qui l'a marqué dans son intérêt dans la naissance et la fin des amours. Puis s'avoue "toujours aussi nigaud qu'à 15 ans" en la matière. Puis a un discours plus élaboré sur le sentiment amoureux qui aide à devenir soi, puis indique qu'il y aussi une "culture", "une construction politique" (qui débute au 12e siècle) de la notion d'amour dans lequel il se sent finalement un peu prisonnier (surutilisation du mot amour). "On ne sait même pas si ça existe". Et définit ensuite son "sentimentalisme": "pour un sentiment assez simple,assez basique avec un taux d'intensité pas trop fort , je peux tomber de cheval"
Le précédent album était composé au piano, celui-là à la guitare. J'alterne.
Murat raconte une nouvelle fois l'anecdote sur Hamilton et Nicholson...
- " Paris n'est pas la France, Il faudrait séparer Paris de la France... et exagérant : on ne peut pas faire une interview en Auvergne, il n'y a pas une seule caméra"... Sus à la centralisation
- Le Blues rock, parce que c'est le plus facile à jouer