Jean-Louis Murat passe au Télégramme
Publié le 3 Novembre 2021
Bonsoir, le Télégramme apprécie Murat et dans ce format court, ça ne pouvait être que le cas (mes lecteurs savent ce que c'est qu'un télégramme vu leur âge? Pour les autres, c'était "un tweet qu'on envoyait par un service "télégraphique" qui vous le transmettait chez vous en sonnant à la porte, ou un courrier transmis par Edwige en sorte".
Sur ce... Joli article avec des bouts d'interview... L'anecdote sur le clavier du groupe CHICAGO ne me disait rien, et la fin sur Dan Auerbach est rigolote. On voit plus que jamais comme JLM est imprégné d'un courant musical actuel... même s'il est question aussi de Dr John.
merci à Philippe Grelard qui titre joliment:
Avec l’album « La vraie vie de Buck John », titre tiré d’une BD de sa jeunesse, Jean-Louis Murat signe un autoportrait en clair-obscur, baladin perdu dans son époque, toujours fasciné par le groove du sud des États-Unis.
Qui est Buck John, ce personnage qui donne son nom au tout nouvel album de Jean-Louis Murat ? Il s’agit d’un héros de bande dessinée western, inspiré par l’acteur Buck Jones qui a incarné bon nombre de cowboys et autres « Texas rangers » des années 1920 à 40. « J’ai toujours été très Buck John. Je suis doublé au Buck John, comme un blouson », plaisante l’artiste. « Chez moi, enfant, il n’y avait pas de bouquin, en dehors de ceux de l’école, ni télé ni radio mais je gardais l’argent qu’on m’avait filé pour la quête à la messe et j’achetais cette BD », se souvient-il.
Avec les aventures de ce personnage de fiction, il a eu « l’impression d’apprendre à lire en douce dans un univers parallèle ». « Je dis toujours que je déteste la BD, mais en réalité, je suis resté fidèle à celle de mon enfance, mon cerveau cherche Buck John dans les autres bandes dessinées. Il a fallu que j’arrive à mon âge canonique pour réaliser ça, faut être con quand même (rires) », déroule celui qui aura 70 ans l’an prochain.
Les grands espaces du far-west imprègnent le dernier morceau, « Où Géronimo rêvait ». Le protagoniste aimerait savoir « Où ce putain de convoi/Va passer », avec, en arrière-plan, une belle métaphore du temps qui reste à vivre.
Avec ces guitares qui serpentent entre harmonica et saxophones, le titre évoque une recette de blues/boogie mariné dans le Bayou.
« J’aurais dû m’installer à Nashville »
Ah, l’Amérique et sa musique… Le rêve et le drame de Jean-Louis Murat ! Les USA, il y a mis les pieds et sa guitare, ponctuellement, pour enregistrer, par exemple, à Nashville et Tucson. Mais il aurait voulu plus. « À 15-16 ans, je voulais partir aux États-Unis, et à 18 ans, j’avais même une lettre de recommandation de Robert Lamm, le clavier du groupe Chicago - je connaissais sa belle-sœur. Il m’avait dit : Je m’occupe de tout », se souvient l’Auvergnat. « Mais ça m’impressionnait et puis, je suis devenu jeune papa, je me suis dégonflé ».
« C’est le sud des États-Unis où ça se passe, j’aurais dû m’installer à Nashville, les musiciens américains que je croise me disent : Tu aurais maintenant une villa sur Beverly Hills ! Et là, j’ai un bungalow en France… », glisse le multi-instrumentiste. « Je ne suis pas à la ‘‘right place at the right time’’ (bon endroit au bon moment) », déplore-t-il, avant de faire référence à un musicien qu’il « adore », Dr John, sorcier du blues de La Nouvelle-Orléans, dont le titre phare est « Right place wrong time » (bon endroit, mais pas à la bonne époque). Reprenant du poil de la bête, il cite un autre de ses héros, Dan Auerbach, leader des Black Keys et producteur d’exception, avec qui il aimerait tant collaborer. « Tout ce qu’il touche est sensationnel, j’ai une photo de Dan Auerbach chez moi : il est très commun comme mec (rires). Mais quand je le regarde, ça me file la pêche ! ».
« La vraie vie de Buck John », Jean-Louis Murat (Cinq 7). www.jlmurat.com
« La vraie vie de Buck John », Jean-Louis Murat (Cinq 7)
Concerts dans le Grand Ouest
La tournée 2022 de Jean-Louis Murat fera escale à Nantes le 24 mars (La Bouche d’Air) et à Saint-Brieuc le 6 mai (La Passerelle).
[Je remarque pour la première fois que la photo est créditée par Jules Faure, célèbre jeune photographe qui avait signé la dernière couverture de JLM pour les Inrocks... mais le crédit ne figure pas sur le disque, seule l'auteure de la photo intérieure est précisée, elle est aussi remerciée spécialement...]