St-Etienne du Rouvray par Florence D.

Publié le 28 Mars 2022

Est-ce que Jean-Louis est ravi que toutes ses fans s'appellent FLORENCE? Pour un amoureux de l'Italie, certainement.... Après le compte-rendu de Florence L. (Aubergenville), voici celui de Florence D. pour St-Etienne du Rouvray.

Merci aux Florence... et à toutes les Ginette.

Il est beau et accueillant le théâtre Rive gauche de Saint Etienne du Rouvray, avec ses formes rondes… Jolie programmation (Murat succède par exemple à l’extraordinaire Electre des bas-fonds de Simon Abkarian ou à William Forsythe), essentiellement de spectacles de danse. Accueil chaleureux, portions généreuses et bières savoureuses au bar où se presse dès l’ouverture une petite foule disparate.

L’avantage avec une salle de théâtre, c’est que vient se mêler aux amateurs de Murat le public des abonnés pour qui c’est l’occasion de le découvrir. Ce vendredi 25 mars au soir, il semble qu’il y en ait quelques-uns et unes pour qui c’était la première fois. Parmi eux mes deux copines Laurence et Karine qui m’ont fait le cadeau de m’inviter pour le week-end.

L’inconvénient avec une salle de théâtre, c’est que tout le monde est sagement assis, alors que tout sur scène invite à onduler. Et ce soir, la salle était vraiment très très sage, pour cette heure 30 belle et dense.

(1 h 15 !! me souffle dans l’oreillette une voix furibonde ! Peut-être, je n’avais pas l’œil sur le chrono - je n’ai pas non plus pris de notes en cours de route, décidément tout cela n’a rien de très rigoureux - mais mon voisin a dit au début : « Ah, il est pile à l’heure », et il était 22 h quand nous avons quitté la salle)

Démarrage en douceur avec Jean Bizarre, Ciné Vox, et surtout Une princesse of the cool tout en sensualité. La voix est parfaite, la formation fonctionne à quatre fonctionne à merveille. Puis alternent les morceaux très enlevés (Ma babe, Montboudif, Maryline et Marianne, Chacun sa façon, le très bel inédit Hello You … : tous ces moments où le corps prisonnier de son fauteuil se révolte et où l’on surprend ses jambes, sa tête ou ses épaules à prendre leur indépendance et vivre au rythme de la scène) et des instants suspendus : une magnifique Pharmacienne d’Yvetot, simplement accompagnée par Denis, un Frankie aussi très réussi. Si je m’attendais est entrecoupé de commentaires goguenards, Le chemin des poneys renoue avec l’émotion.

Un Murat très concentré au début, puis qui peu à peu se lève et se promène, va contempler le travail de Denis au clavier avec l’allure d’un personnage burlesque, grommelle, farfouille dans ses textes, choisit de rire de la retenue de la salle («je sens qu’il y a une gêne entre vous et moi », « non, ne dites rien, de toute façon je n’écoute pas »), s’amuse de sa soif (« qu’est-ce qui m’arrive, j’ai la pépie ! ») tente l’explication de texte pour Si  je m’attendais mais se décourage aussitôt ( « Mes chansons sont souvent incompréhensibles, mais pour celles-là j’ai quelques clés… Vous connaissez les sources de la Loue ? Non ? Ah bon ben alors… on va faire abstraction »…), préférant pour les pas doués que nous sommes en souligner le découpage chronologique. Il nous applaudit et nous envoie un baiser avant de sortir de scène, définitivement.

Il n’y a donc pas eu de rappel. Et nous partons sur cette frustration – une vraie colère pour les moins bien disposés.

Oui, on peut considérer que les rappels, c’est une convention. Et que oui, passées la surprise et la déception, quand on revient sur ce qu’on a vu, force est de considérer que le travail a été fait, et joliment fait.

Mais tout de même, on est nombreux à y rester attachés, à cette convention (et puis à en vouloir encore et encore, quand c’est vraiment bien). Et à avoir l’impression déplaisante qu’il ne joue pas le jeu jusqu’au bout lorsqu’il nous laisse en plan comme cela. Quitte à mépriser conventions et rituel, je préférais la désinvolture affichée et complice au Printemps de Bourges en 2019 : « bon, on part, vous criez, on revient » avait souri Murat, en faisant juste mine de sortir de scène pour revenir une minute après.

Il est dommage pour tout le monde que la spectatrice devant moi, qui a décidé d’être indulgente, me prenne à témoin : « Ah pour ça, vraiment, on peut dire qu’il est atypique », et que le monsieur qui l’accompagne la corrige, furieux : « non, il n’a pas le respect du public ». Le monsieur a tort mais il va rester sur cette idée, confirmée dans le hall par ceux qui assènent des phrases définitives : « mais de toute façon il ne fait jamais de rappel », tandis que les fans se défendent en racontant les dédicaces et les bisous en fin de concert.

Il est dommage que l’on soit inévitablement amené à parler de ça, alors que si l’on évacue ces dernières minutes, qu’est-ce qui reste ? Elles en disent quoi les copines, de cette première fois ?

Elles sont impressionnées par la voix de Murat – envoûtante ! dit Laurence – même si je n’ai pas toujours compris toutes les paroles, ajoute Karine.

Elles parlent de sa présence sur scène, de son personnage.

Des musiciens, du rythme, des jambes qui frétillent.

Des répliques qui les ont fait rire.

  • Et au fait, tu connais toi les sources de la Loue ?

 

Pas si mal finalement, non ?

 

 

LE LIEN EN PLUS

 

On connaissait l'instituteur Basterra, on apprend ce jour qu'Erik Arnaud, le sale gosse qui détestait la chanson française... est directeur d'école... ce qui ne l'empêche pas d'aimer The Stooges et Black Sabbath... 

Sa participation a "aura aime Murat" est mentionnée en introduction. 

https://www.leberry.fr/bourges-18000/loisirs/raining-stones-i-the-smiths-basquiat-les-choix-culturels-d-erik-arnaud_14104745/

 

merci à celui qui a laissé cet avis sur AMAZON: 4 étoiles sur 5

Depuis quarante ans Jean-Louis Murat a publié sans relâche des albums de qualité emprunts d'émotion. Personnage attachant, intègre et authentique, il n'a pas la reconnaissance qu'il mérite.
Le moment était venu de lui rendre hommage.
Cet album de reprises permet de replonger dans son répertoire et apporte un regard nouveau et enrichissant: arrangements et interprétations choisis par des artistes Auvergnats ( comme chacun sait Murat est très attaché à sa terre) donnent une lecture fraiche des morceaux.
C'est très réussi, à déplorer cependant la qualité du disque qui passe mal sur certains lecteur Cd et saute facilement. Espérons qu'il puisse être réédité par le label de Jean-Louis Murat car il a toute sa place dans sa discographie.

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

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P
Pas sûr que tout le monde ne comprenne mes blagues... D'ailleurs, moi-même... Quand je me relis...
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F
Bravo à Florence D. pour ce très beau et évocateur compte-rendu , on s'y croirait ! ! Et j'ai ressenti la même chose qu'elle, des fourmis sans les jambes, la tête qui dodeline et le chant en même temps que lui plus les mains en porte-voix pour crier Bravo ! Bravo! en pestant contre les gens qui ne se manifestent pas assez...<br /> Pour la question de la fréquence des rappels, je dirais que Jean-Louis n'en fait pas toujours mais plutôt fréquemment. <br /> Quelquun est-il daccord ?<br /> Merci d'avoir pensé a fêter les Ginette, Pierrot ! ;)
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F
Moi je suis une petite nouvelle et mon point de vue n'est pas très représentatif (d'ailleurs je ne comprends même pas toutes les blagues de Pierrot ;) ) mais sur un peu moins de 10 concerts je n'en ai connu que deux sans rappel : celui de vendredi et la Maroquinerie en 2016 (ou 15 ?) après un accès de colère complètement inattendu...