Interview Dauphiné Libéré avant Bourgoin-Jallieu
Publié le 12 Avril 2022
Jean-Louis n'a pas accepté les interviews pour le concert de ce soir à Clermont... mais pour Bourgoin-Jallieu, vendredi, voici une interview!
[Stan Mathis, d'AURA AIME MURAT, sera également interviewé jeudi sur la radio locale COULEURS FM]
(à voir des photos lors d'un dernier passage aux Abattoirs)
Jean-Louis Murat : « C’est d’abord chanter qui me plaît »Jean-Louis Murat revient avec plaisir aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu, ce vendredi 15 avril, avec son dernier album écrit pendant le confinement : “ La vraie vie de Buck John”.
Par - Hier à 17:02 | mis à jour hier à 18:03 - Temps de lecture : 3 min
Une chanson, c’est trois fois rien une chanson… comme le dit la chanson. Pour vous, inlassable artisan, qu’est-ce vraiment ? Y’a-t-il un paradoxe ?
« Oui, une chanson c’est trois fois rien. C’est plutôt la chaîne qui fonctionne, pour moi ça marche comme ça. J’écris beaucoup de chansons, je fabrique une chaîne, chaque maillon n’est pas très important mais ce qui compte, c’est l’ensemble, je crois. »
Vous annoncez d’ailleurs assez volontiers que vous avez encore des chansons pour la postérité : est-ce une façon de taquiner et de dire qu’il nous faudra attendre et que la chaîne continuera ?
« Ah oui, j’écris beaucoup de chansons, j’ai été… fabriqué pour ça, et ça me convient tout à fait. Elles ne sont pas toutes consommables ou présentables. Ça me paraît très naturel, ce n’est pas difficile, c’est un grand plaisir. Je peux en écrire tout le temps, presque. Voilà, c’est peut-être un défaut. Je ne me pose pas la question. J’ai toujours envie d’écrire de nouvelles chansons. »
“ Pas consommables” mais elles le seront plus tard ?
« On est dans une période où tout fait polémique donc j’ai mis de côté toutes ces chansons. Je ne vais pas m’embêter avec ça. »
Vous revenez aux Abattoirs, vous vous y sentez bien ?
« J’aime beaucoup aller là-bas, j’avais une grande fidélité avec le patron qui a changé (José Molina, NDLR) on est devenus amis. Là je suis content de rencontrer le nouveau (Thomas Prian NDLR) ».
Vous venez avec “ La vraie vie de Buck John” un énième album, les comptez-vous d’ailleurs car chacun annonce son numéro… ?
« Ce doit bien être le 25e quand même. Ça fait déjà cinq ou six albums qu’on me dit que c’est le 20e » (rires).
Il porte le nom d’un héros de BD de votre enfance, vous parlez de “ Jean Bizarre”, de “ vraie vie”, de “ moi baladin”, cet album du confinement, est-ce un moment aussi pour davantage d’introspection ?
« Oui c’est vraiment un spécial confinement, né avec toutes les contraintes connues, subies par chacun, moi y compris. J’ai essayé de les contourner à ma façon, avec des chansons simples. Travailler à la maison, pas avec les gens habituels, sur des formats courts. Je ne savais pas du tout où j’allais. Donc c’est vraiment un disque de circonstance, mais moi j’aime bien la contrainte. J’en ai même rajouté. Je n’avais pas ma basse donc je n’ai presque pas joué de basse. Les contraintes ne me font pas peur. »
L’auteur, le chanteur, le compositeur, le râleur, le rêveur, le sans-peur… Je vous laisse compléter avec au moins un mot, même s’il ne rime… à rien.
« Disons que je suis… alors ma première fonction : le papa, je dirais. Je me sens père d’abord. Ensuite, je me sens créateur. »
Vous titillez souvent la langue française que vous traitez pourtant comme un poète. Auriez-vous pu faire, être autre chose ?
« Oui, je suis un peu dans la tradition poétique française. Et j’aime jouer de la guitare, chanter. J’écris des chansons parce que j’aime chanter. Et je suis instrumentiste parce que c’est le meilleur moyen d’écrire des chansons. Mais au-dessus de tout, ce que j’aime, c’est chanter, oui. »
Pensez-vous chaque album pour la scène ?
« Pas obligatoirement. C’est vrai que j’enchaîne des disques que je peux défendre sur scène. Si je ne travaille que pour moi, je n’en vends pas. Il faut que je trouve un mélange subtil entre moi et les autres si je veux continuer à faire mon job. » (rires)
Vous appréciez aussi la musique anglo-saxonne.
« J’aime aussi avec mes musiciens chanter en anglais. C’est bien d’abord chanter qui me plaît. J’ai mis longtemps à le comprendre. Le seul fait de m’amuser avec mes cordes vocales, j’aime beaucoup. À la maison, mes enfants me disent que je chante tout le temps. Il y a toujours une mélodie dans ma tête. Je suis une sorte de roitelet, de rossignol. »
Jean-Louis Murat aux Abattoirs à Bourgoin-Jallieu, vendredi 15 avril, à 20h30. En première partie : Slogan. Tarifs : 15 € en prévente, 20 € sur place. Billetterie sur www.lesabattoirs.fr ou 04 74 19 14 20.
Jean-Louis joue ce soir à Clermont, il reste de la place.... dans la petite Coopé. On espère y retrouver l'ambiance des KOLOKO! J'y serai!