Demain nous prenons la route pour voir Jean-Louis à Paris (Trianon), et je n'ai pas encore eu le temps de faire le CR de ces 2 concerts en Belgique.
Faut dire qu'entre le travail et notre petite fille de 6 mois qui vit désormais à la maison, nos journées sont bien remplies. Je profite donc de ce lundi de Pâques pour m'y coller et vous raconter notre week-end ou nous avons suivi Jean-Louis en tournée.
Après la déception à l'annonce de l'annulation du concert de Lille, ajouté au manque que l'on a tous ressentie avec la tournée annulée à cause du covid, nous avons vite pris la décision avec mon épouse d'ajouter la date de Liège à celle de Bruxelles pour voir notre chanteur préféré 2 soirs de suites, car nous savons très bien que les concerts de Murat sont toujours différents d'un soir sur l'autre .
Ce vendredi 8 avril, je récupère donc mon épouse à 16h à son travail, et nous voilà donc partis pour Liège ( 2h30 de route) . Pendant le trajet, nous en profitons pour réécouter les derniers albums de Jean-Louis qui occupent la majeure partie de la Setlist du soir.
Après être passé à l'hôtel, nous arrivons à la salle du Reflektor ou nous saluons Jocelyne qui tient le stand de merchandising. Elle est bien loin de se douter à ce moment là que je serais amené à reparler d'elle dans mon compte rendu à cause du chanteur Auvergnat.
Quand on entre dans la salle ou nous rejoignons notre amie Josie au premier rang, la première partie est déjà commencée et elle ne fût pas désagréable. C'est Bérode, un duo Belge à 2 guitares qui jouera encore quelques titres dont une belle reprise de " Au revoir mon amour " de Dominique A.
Après le changement de matériels et les quelques réglages nécessaires après la première partie, le noir se fait dans la salle, le régisseur agite la lampe torche et Jean-Louis fait son entrée dans une tenue assez décontractée, basket, pantalon en toile avec des fermetures éclairs dans le bas , tee-shirt et chemise à carreaux rouges, noirs et blancs.
Il est accompagné aux claviers par Denis Clavaizolle qui fait son retour sur scène avec Murat , 12 ans après la tournée "Le cours ordinaire des choses". Yann Clavaizolle, que j'ai déjà vu sur scène avec H-Burns ,s'installe à la batterie et le fidèle bassiste Fred Jimenez a rejoint la tournée après quelques dates. Tous les 3 accompagneront Jean-Louis aux choeurs sur plusieurs titres, et ce sera du plus bel effet.
Après un " Bonsoir ", le set débute par" Jean Bizarre " un des titres que je préfère sur le dernier album " La vraie vie de Buck John ".Et la configuration de la salle, une fosse debout en longueur permet aux 250 personnes présentes de bouger sur ce titre et ce refrain très entrainant :
" Toi-même en retard
Jean Bizarre
À Zanzibar ouh,ouh
Perdu aux chemins des pleurs...ouh,ouh,ouh..
Puis le navire du Reflektor retrouve la houle avec une très belle version de" La Princesse of the cool "( album Baby Love), lors de laquelle Murat joue avec la pédale d'effet de sa Telecaster. Si bien que lorsque le morceau se termine, on ne croit pas du tout que:" C'en est bien fini de l'éternel retour du blues" .
3 ème titre de la Setlist et 3 ème album déjà, puisque l'on reconnaît l'intro de Ciné Vox de l'album " Il Francese " que l'on avait déjà entendu sur la dernière tournée avant le Covid. Jean-Louis et ses 3 musiciens nous livrent ici une version différente mais toute aussi poignante de cette superbe chanson au texte sublime:
"Alors si grand malheur était
De ne pas se sentir aimé
Je me glissais comme en un rêve
Me glissais dans
Dans une autre vie...."
Retour au dernier album " Buck John" avec le très énergique " Ma babe " , ça bouge de nouveau dans le public, ça tape dans les mains et ça chante même " Z'auriez pas vu ma babe " avec les 3 musiciens qui font les choeurs.
Le titre suivant débute avec le seul clavier de Denis et Jean-Louis qui chante: " Mais où est-il, mais où est-il mais..... Ce soir je pense à l'envolée.... et au bout d'une d'une minute trente, changement de tempo et le rythme s'accélère avec les entrées conjointes de la Telecaster, de la basse et de la batterie pour ce très bel inédit de la tournée " Hello You " qui se termine par " Hello you, hello toi, plus de ça entre nous.. et les choeurs ha,ha,ha,ha,ha.... sublime.
Puis Jean-Louis quitte son tabouret sur lequel il joue dans une position mi-assise,mi-debout pour s'avancer vers la droite de la scène ou il a repéré au premier rang un enfant sans boule quies, puis il recule en fond de scène pour parler au régisseur alors que le groupe joue doucement. Le régisseur réapparaît et va offrir des bouchons antibruit à cet enfant pour le protéger car pour " Maryline et Marianne " , Jean-Louis invite le public à taper des mains et à accompagner les choeurs , et les spectateurs s'exécutent généreusement et ça bouge encore plus fort dans les premiers rangs sur ce titre qui groove vraiment très bien en live.
Le set continue par " Montboudif " et ce sera ma seule réserve de la soirée . Sûrement parce que déjà sur l'album Baby Love, c'etait un des titres que j'appréciais le moins, et la version live ne me fera pas changer d'avis. Du même album, j'aurais préféré entendre " Ça c'est fait" , " Le reason why", " Troie " ou " Tony Joe".
Mais la suite va me combler car on aura le droit à l'enchaînement de 2 titres sublimes de l'album " Morituri " , le Murat d'avant le virage electro pop de travaux sur N89.
Fred et Yann quittent la scène, Jean-Louis pas très bavard jusque-là évoquera la guerre en Ukraine par : "Vous avez de la chance d'être Belge!
Bientôt on n'aura plus de gaz , plus d'électricité, ce sera le moment de tester un nouveau mode de vie"
Aux premières notes de clavier de Denis , je reconnais " La Pharmacienne d'Yvetot " , une superbe version piano- voix qui donne vraiment envie de chialer, mais pas dans la cuisine, (comme dans la chanson) ,mais bel et bien là, devant la scène..... et la voix de Jean-Louis, belle et claire comme de l'eau de roche qui clame:
"Encore une affaire à Dantzig
Aux Dardanelles, à Mayerling
Attends le prochain Sarajevo
Pour chialer dans la cuisine.... "
On y est, pas à Sarajevo, mais en Ukraine, au Dombass, à Marioupol, j'en ai des frissons...... Applaudissements nourris.... Mais pas le temps de souffler et on enchaîne sur " Frankie " , 9 minutes 30 à couper le souffle.... ça démarre par des cris, ouh, brrr, youhou,ahhh, puis 《 Que n’aurais-je pas fait pour Frankie 》, c’est que n’aurais-je pas fait pour mon pays , pour la langue Française. Les 4 musiciens sont au diapason et le temps est suspendu tout au long du titre que Jean-Louis étire au maximum en répétant un couplet, en répétant le refrain, on voudrait que ça ne s'arrête jamais, grandiose !
On passe à un peu plus de légèreté avec " Chacun sa façon " , une version plus punchy que sur l'album qui permet aux premiers rangs de se dégourdir les pieds après les 2 titres de " Morituri " .
Jean-Louis reste seul en scène et dans une digression nous lâche :" Là, je suis plutôt sur l'origine du monde.... Avec Jocelyne à qui vous allez acheter un album, on se tape tous les musées ou il y a un Courbet avec une source de la loue. Avec Jocelyne, on parle beaucoup de sexe, elle vous dira...." rires dans la salle. Puis accompagné par sa guitare, Jean-Louis enchaîne :" Bon j'y vais, je me déshabille et je plonge....."
Aux sources de la Loue, je n'sais quoi j’attendais
Sans doute le début du monde...."
Guitare-voix donc pour une superbe version down tempo de " Si je m'attendais" qui me filera la chair de poule et qui me rappellera " Amour n'est pas querelle " sur la tournée Toboggan.
Flashback maintenant, puisqu'on remonte à l'album Taormina pour une version très enlevé du " Chemin des poneys" , 8 minutes très " rock" ou la Telecaster de Jean-Louis va rugir, les ouh ! aussi , ça devient " Psychédélique " , on est loin de la version de l'album mais c'est beau et puissant. On voudrait encore prolonger plus longtemps ce moment hors du temps, mais c'est la fin du set et Jean-Louis et ses musiciens quittent la scène sous un tonnerre d'applaudissements.... ça tape dans les mains, on entend des houhouhu, et Jean-Louis revient pour le rappel avec le seul Denis aux claviers . Aux premières notes on reconnait " L'arc en ciel " la reprise d'Adriano Celentano . De nouveau cette version piano-voix down tempo touche sa cible et me frappe en plein coeur, quelle merveille :
"Je suis devenu un coucher de soleil
Je parle comme les feuilles d'avril......"
Ces paroles raisonnent dans la salle, le temps et de nouveau suspendu..... dans les loges à Bruxelles, Murat nous dira : " Vous avez vu ce soir j'ai pas joué l'arc en ciel ( il a joué Taormina en rappel ) , parce que trop de titres piano-voix, ça ferait un peu trop chanteur des années 30 ". Oh que non Jean-Louis, bien au contraire, je vous le dis ici dans mon CR, votre voix est tellement claire et belle, elle n'a pas bougée, elle nous bouleverse dans ces moments d’émotions intenses.
Le set se termine par quelques mots en Italiens dans la chanson sous un tonnerre d'applaudissements de nouveau. Le public tapera dans les mains, des pieds , scandera Jean-Louis! Jean-Louis ! Jean-Louis ! Mais il n'y aura pas de 2 ème rappel...... Qu'importe, on aura eu le droit à un concert intense, dense, d'1h40 avec un set bien équilibré entre les titres enlevés et rythmés, et ceux plus lent, plus dans l'émotion.
À Bruxelles nous avons retrouvé Lina et Dolores qui auront beaucoup apprécié le concert au Botanique, plus rock que la veille à Liège, avec un Taormina psychédélique en rappel à la place de l'arc en ciel. Avec des intros plus longues et plus de guitare aussi qu'à Liège. Seul hic au Botanique, un agent de sécurité qui ne voulait pas fermer la porte alors que les serres du Botanique sont en travaux et ouvertes aux courants d'air. Cela a perturbé Murat qui s'est arrêté de jouer. Le régisseur, mon épouse , puis moi à mon tour avons dû fermer cette porte pour que tout rentre dans l'ordre.
En fin de concert, quand Jean-Louis dira que c'est bientôt finit, un spectateur lancera: " Tant que la porte est fermée, tu vas jouer maintenant. " rires dans la salle....
Dans les loges en discutant avec Fred, le bassiste. Je lui ai dit à quel point c'était impressionnant de voir à quel point lui et les 2 autres musiciens étaient aux aguets, en train de surveiller Jean-Louis comme le lait sur le feu ! Pour savoir quand il va prolonger, raccourcir un titre, ou changer de tempo.
C'est pourquoi je vous disais que les concerts de Jean-Louis sont toujours différents et on en a encore eu la preuve sur ces 2 dates en Belgique.
Le groupe est maintenant bien réglé, les claviers de Denis apportent un vrai plus .
Fred à la basse est fidèle à lui même et Jean-Louis semble avoir dompté Yann et sa crinière à la batterie.
Quant à Jean-Louis, il est en pleine forme, il a retrouvé sa Telecaster qu'il avait abandonné sur la dernière tournée et son chant est parfait, surtout sur les titres piano-voix et guitare-voix ou il met toute l'application qu'il faut pour rendre ces instants magiques.
Hâte d'être mardi soir à Paris pour revoir sur scène le meilleur auteur, compositeur,interprète de la chanson française
" T' ES LE MEILLEUR JEAN-LOUIS ! "