Murat ne se corrompt pas dans le Nord: live report OIGNIES et Fifa 2023

Publié le 21 Octobre 2022

Ah, un gentil réveil ce matin! Un message m'attendait d'un lecteur que je ne connais pas... et qui  nous envoie un joli compte-rendu sur une -semble-t-il- très bonne soirée dans le NORD ou dans le Pas-De-Calais... je ne vois pas trop la différence mais elle existe... 

Alors un grand merci à Sly (Sylvain F.). 

Bonjour, Je me permet un petit CR du concert de la semaine dernière à Oignies.

J'aime beaucoup lire les CR des autres concert, alors autant partager celui-ci. Je vous laisse toute liberté pour en couper des passages si nécessaire.

Nous sommes arrivés à Oignies à 19h30, soit 1h avant le début du concert, on mise sur un bon vieux McDo pour se restaurer. Mal nous en a pris, car à cette heure, le restaurant le plus proche est pris d’assaut, certainement une ristourne sur la gazoline ! On panique un peu à l’idée de rester à jeun, mais on déniche une pizzeria dans Oignies ce qui en soit est un petit record, pizzas que l’on dévore sur le parking ¼ d’heure avant d’aller voir le concert (démarrage à 20h30) Oignies, c’est dans le Pas-de-Calais, j’étais persuadé que c’était dans le Nord.

Etant moi-même du Pas-de-Calais je n’en tire pourtant aucune fierté. Le site (ancien carreau de fosse minier où a été tourné Germinal) et la programmation du Métaphone sont cependant excellents ; il pourrait y avoir un food truck ou quelque chose pour se restaurer (soit dit sans méchanceté). Il y a un bar qui sert de la bière, spécialité locale, qui expliquera peut-être la joie de vivre du public, et – comme nous allons le voir- la jovialité de JLM.

Première partie sympathique : Pollyanna, seule en scène, dans un esprit folk un peu Moriartyesque, belle voix féminine qui chante en anglais et se rit d’elle-même : un virus malencontreux l’empêchant parfois d’atteindre les aigus. La chanteuse qui parle en français, habite à Lille.

 

JLM entre ensuite en scène et attaque Jean Bizarre, quelques larsens dans l’intro, un « putain » grommelé, aie ça démarre mal. On dirait qu’ensuite à plusieurs reprises il s’amuse à refaire ce larsen. Denis aux chœurs et synthé à gauche, Yann à droite batterie et chœurs également. Fred dans le fond à droite, derrière un écran de fumée fait ronfler sa basse, il ne me semble pas qu’il utilise beaucoup son micro, mais se déhanche pas mal pendant qu’il joue. Ensuite la princesse of the cool, planante, il se goure dans les paroles puisqu’il ne « baise » plus sa houle. La présence d’enfants (3) dans la salle, le rend certainement pudique. Ensuite c’est cine vox. Que je n’aimais pas trop sur album, pas de surprise en concert. Ma babe est enchainé juste après, le public réagit très bien sur ce morceau qui swingue vachement, surtout la deuxième partie qui devient franchement rock.

Je crois que c’est à ce moment là que JLM déplore la mort de son ampli « On assiste à la mort d’un ampli, c’est une longue agonie. Je ferai des claquettes si je n’ai plus de guitare ». Hello You ensuite, il me semble que lors de concerts précédents il concluait le morceau en reprenant la première partie assez calme. Ce ne fut pas le cas ici, mais un très bon moment quand même. On repart avec Marylin et Marianne, longue intro où il répète en boucle, « avant Marylin, avant Marianne… ». Pareil ça bouge pas mal et le public est aux anges. Le morceau a démarré avec les chœurs pendant l’intro mais il n’y en pas eu par la suite. Il présente les musiciens à la fin du morceau. Une personne du public réagit lorsque Fred est présenté ce qui donne l’occasion d’un échange assez cocasse : « il nous a dit que chez lui quand ils trinquent ils ne disent pas santé mais intelligence, car la santé ils l’ont déjà. Alors quand on trinque ensemble on dit toujours intelligence. Quand il y a un suisse on dit intelligence, quand il y a un français on dit santé… mais pas des pieds… » Le public se marre, il essaye ensuite de nous situer le canton (dans le fond, au nord…) puis se lance dans la prononciation en suisse alémanique. Pendant tout se temps, Fred se marre mais ne dit mot. Démarre ensuite Montboudif, avec une scansion en suisse alémanique pendant toute l’intro, le morceau à nouveau est bien rock et j’avoue avoir tapé du pied tout du long jusqu’au final. Très bon morceau. Ma fille me dit que pour un vieux il a encore de l’énergie ! (elle s’était auparavant étonnée de la voix qui pour elle ne correspondait pas à son âge : "en vrai il a une voix jeune" 😊).

On enchaine ensuite avec la pharmacienne d’Yvetot, pas de commentaires sur Annie Ernaux, belle interprétation, on a cru qu’il ne s’arrêterait jamais car à la fin du morceau il redémarre premier couplet, fleur d’abricotier et tout ça. Yann et Fred reviennent, on reconnait les accords de piano de Frankie, « elle est triste cette chanson, j’en pleure d’avance »… A la fin quand il ressasse ses « que n’aurais je pas fait » je me fais pour la première fois un parallèle avec « nu dans la crevasse », chanson hameçon (harpon ?) par laquelle j’accrochais à la musique de Murat, il y a 20 ans (pardonnez ma jeunesse), et ses « que l’engin m’efface ». Peut-être le seul lien entre ces chansons à part ce fil invisible que je tisse. Je crois que c’est là qu’il remercie le public « vous êtes trop bon on n’est pas habitués, d’ordinaire au sud de la Loire on se fait jeter ».

Vient ensuite chacun sa façon, jouée moins rock que les autres morceaux, surtout le final, où il levait la main pour indiquer -j’imagine- à ses musiciens de baisser le volume. Le morceau se termine presque a cappella sur « un cœur solitaire vit en enfer » Décidément bavard il nous annonce : « on nous a dit que dans le nord les gens se levaient tôt, alors on va terminer ». Bien sûr le public est contre. Puis il se tourne vers Denis pour lui demander un morceau « pré sommeil. Eux ils vont sortir, ça les embête pas (il parle de Yann et Fred), il reviendront tout à l’heure faire du boum boum boum. C’est fatigant de faire du boum boum boum. » Denis démarre l’intro de l’arc en ciel, et pendant ce temps JLM continue de baragouiner sur la nuit qui remplace le jour, le crépuscule, sort une phrase pseudo poétique qui fait réagir dans le public, « vous pouvez applaudir c’est du Bruel », il prend sa guitare puis la repose… concentre toi Jean Louis !! Il démarre le morceau qui est très beau, la voix est belle et juste, la même voix qu’il y a 20 ans (pardonnez ma jeunesse, même si je commence à radoter), en plus j’adore quand il va dans les aigus. Fred et Yann reviennent, salués en Suisse alémanique encore, il leur dit « djam, badidjiam djam », enfin genre un riff de guitare fait à la bouche quoi et nous dit, « ouais, c’est bizarre mais c’est comme ça qu’il faut leur parler » ce à quoi Yann répond « j’ai compris », il dit ensuite « je suis pas venu sur terre pour être capitaliste »… bla bla bla et « bite », la même référence à Vald que je n’aurai pas connue si je ne lisais pas les compte rendus des autres. On démarre Taormina, long morceau qui s’étire sous une lumière rouge. Forge l’éclair, coupe la mort. Il me semble que la seule fois où j’avais vu JLM en concert (2006 ou 2007) ce morceau démarrait le set. Le concert était très différent car JLM alors n’avait pas parlé sauf pour se plaindre de l’odeur de cuisine (apparemment du sanglier) qui lui parvenait des loges et l’empêchait de se concentrer, ou pour dénigrer Arras « chef-lieu du pas-de -calais ». Mec, tu viens de Chamalières !

Le concert est fini, JLM se lève enfin, ils quittent la scène, le public debout les ovationne. Nous avons eu ce soir un JLM blagueur et même bavard, qui remercie presque entre chaque morceau. Mais qui ne reviendra pas pour un rappel malgré l’insistance du public. Le groupe (à l’image de la discographie de JLM) a alterné les morceaux franchement rock où la batterie et la guitare sont en avant, et d’autres plus atmosphérique et là c’est Denis qui nous fait un arrière-fond sonore, avec ce son si caractéristique et bien sûr toujours la guitare même s’il semble avoir eu des démêlés avec elle + les deux pianos – voix pour la séquence émotion. Fred bien que discret semblait avoir amené son fan club avec lui ce qui a finalement permis à JLM de se lâcher un peu.

Allez les concerts se poursuivent, ne le ratez pas!

PS: je déplorais le manque de communication sur la tournée... Le post est arrivée dans la semaine!

 

LE LIEN INCONGRU EN PLUS

Ce blog m'aura amené à en voir des choses... et ce jour, à partager des liens sur des jeux vidéos...  Ca ressemble à un pari du journaliste qui en rajoute sur twitter...  Erwan Higuinen s'est amusé à citer Jean-Louis Murat dans un article sur le jeu vidéo FIFA 2023... 

https://www.lesinrocks.com/jeux-video/joyeux-noel-fifa-23-et-nba-2k23-sont-la-504744-11-10-2022/

Fidèles au rendez-vous et toujours plus complètes, les simulations reines de foot et de basket tiennent cette année encore toutes leurs promesses.

Bizarrement, c’est une vieille chanson de Jean-Louis Murat qui vient à l’esprit après quelques heures en compagnie du nouveau FIFA : “Comme de passer Noël… Passer Noël… à la maison.” Car l’impression que donne cette édition 2023 du jeu de football ressemble assez à ça...

Passer Noel au Quatar? la cata... 

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

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