Retour sur Montluçon (bis)
Publié le 6 Janvier 2023
Ah, ça, j'aime un article qui arrive tout fait, c'est parfait après les fêtes pour essayer de se reprendre en main un peu... Moi qui vous avait promis de l'animation à l'occasion des 13 ans du blog! Disons que j'ai juste un peu de retard... Un peu comme M.F. et son compte-rendu de Montluçon... mais OUI! MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS! Donc à bientôt pour pleins de choses "tard que jamais"... Si jamais faut attendre l'automne pour le nouvel album, ceci dit, faut pas se presser non plus... D'autant qu'ils annoncent de la neige...
Enfin, soit, un grand Merci à M.F.! Et on compte sur vous pour les retours pour les concerts de Meymac notamment!
Vague à l' âme sur l’embarcadère.
Murat de nouveau à Montluçon ! Je n'en croyais pas la rumeur. Avait-il croisé Rover lui vantant, après ces trois passages, les qualités du pâté aux pommes de terre et l'accueil extrêmement chaleureux des Bourbonnais ?
Un seul concert ici, en trente ans, les Betty boop avaient forcément changées mais leur enthousiasme était toujours intact et dans les campagnes environnantes, les bandes de fidèles parmi les fidèles seraient immanquablement au rendez-vous.
Enfin, pour une fois, nous n'aurions pas à descendre dans son fief, c'est lui qui venait à nous, pour sûr, c' était une bonne nouvelle.
Bref, il fallait se mobiliser, recruter quelques nouveaux adeptes ; ceux et celles passé.e.s sans le voir, appeler les quinquas acquis à la cause ; téléphone en surchauffe : tu sais quoi ?...
Perso, j'étais toujours sous l’emprise des vapeurs d' iode du concert estival en Charente ... Soit disant que ça lui ne réussissait pas la mer et l'iode au J-L, ses montagnes lui manquaient, tu parles Charles, loin des yeux, loin du cœur... jamais je l'avais vu autant frétillant, détendu, plein d'humour et séduisant avec sa chemise couleur fraises écrasées ! Faut dire que les conditions étaient réunies, un charmant festival de la chanson dans les dunes, chaleur d'été, brise du soir, une cause pour soutenir la recherche contre une maladie… Public conscient de leur chance et touché en plein cœur ; les ingrédients étaient là...
Je l’attendais avec impatience cette future soirée de décembre...le jour J, aucun bémol, les copines et copains au diapason, mais ce soir-là, comment dire... coté ambiance... à Montluçon, ce fut un concert un peu singulier, tendance surréaliste !
Le premier commentaire de J-L pris la forme d'une diatribe contre un journaliste local et son article de l'époque, il y a 30 ans... rancunes tenaces, quand elles nous tiennent... Ensuite, les intermèdes alternaient entre scuds envoyés par ci, par-là, saupoudrés d’humour potache, voire vachard, un brin acerbe suite aux propos, trop complaisants d'une sympathisante dans la salle... laquelle sans le vouloir, nous l’a énervé un peu plus.
En quelque sorte, rien de surprenant, le J-L qu'on affectionne aussi, plus ou moins habile selon l’humeur du jour, « aficionados » des joutes verbales, de l’ironie, des provocations, comme des propos éloignés du politiquement correct. A prendre avec des pincettes ou à ignorer, c'est selon les caractères.
D'aucuns diront qu'il semblait las, pas motivé, il dira lui-même avant de commencer qu'il fallait bien se mettre à jouer ! C'était le dernier concert de cette tournée... il nous l'a bien dit, pas de chance pour vous...flûte alors, Demi-soupir !
Cafardeux, fatigué ? Tout passe, tout lasse, tout casse... Soit.
Cependant, une fois rodé, l’Auvergnat et ses musiciens se lancent, assurent et enchaînent les chansons du dernier album avec raffinement et rythmique hypnotique. Petits détours par le chemin des poneys, rencontre éphémère avec un chat et une princesse of the cool, à Yvetot, la pharmacienne nous indique la route pour Monboudif, près du Ciné Vox, l'endroit préféré de Jean Bizarre afin de contempler l 'arc-en-ciel, puis direction Taormina, pied au plancher.
Rien à redire. Toujours excellent notre J-L entre douceur introspective et énergie galvanisante.
Devant la scène, ça chaloupait, les quinquas et autre jeunesse en goguette retrouvaient leurs 20 ans. Manquait quand même la cerise sur le gâteau, la chemise couleur fraises écrasées !
Et puis, ce fut l'apothéose...A force de mauvaises ondes, les forces diaboliques s’abattaient sur la fin de la soirée, les mystiques ont même pu croire au châtiment divin. Soudainement, un claquement intempestif se fit entendre, les regards se tournèrent vers les spots, pas de fumée... Le concert continua, malgré un J-L et des musiciens dubitatifs. Les pétarades s’enchaînèrent, le bruit fut localisé, les amplis s’emballaient, la guitare fulminait, coupe, coupe...(Marcel !) fini par lancer J-L.
Console et enceintes endiablées furent éteintes. Cette fois, le fil conducteur s'était définitivement rompu, tout ça ce n’était vraiment pas courant, dépité J-L fit volte-face, lumières !
Une fin curieuse et écourtée, un public interrogatif, dans l’empathie pour l’artiste interloqué à juste titre et cette fois pour rien dans l'affaire...
Une traversée de soirée légèrement kafkaïenne, un peu comme un rendez-vous à part, un peu manqué, parcouru par ce sentiment de vacuité qui nous étreint parfois.
Dis, quand reviendras-tu ?
Peut-être pour le prochain album, histoire d’exorciser les démons et d'ironiser sur les surcharges électriques à Montluçon...
Lilith. (hiver 22)