L'actualité et l'histoire de Jean-Louis Murat, Site non officiel.
Compte-rendu Concert de TULLE 19 mai 2023 : la der de Buck en roue libre!
Publié le 21 Mai 2023
Merci à Laetitia G. pour son compte-rendu!!
Murat à Tulle le 19 mai : Venus et Saturne alignés en Corrèze
J’ai la chance d’être invitée (Merci encore Pierrot pour le jeu qui m’a permis de me sentir VIP). J’arrive très en avance pour récupérer mes places. C’est l’anniversaire du conjoint, notre dernier concert de Murat en amoureux remonte à décembre 2018, là c’est une occasion en or. Isabelle Rovarey me surprend par sa présence en Corrèze. On ne s’est pas vues depuis…. 2015 et mon unique koloko ! Les années défilent aussi pour les muratiens mais on se retrouve comme hier et c’est si agréable, Murat nous permet de ne jamais défaire le lien ! J’avais rendez-vous avec Jocelyne parce que j’avais réclamé le vinyle Tristan. Malheureusement désormais introuvable… (avis à ceux qui l’ont en double ou triple, je le cherche!) Pour ne pas rester sous le coup de cette déception je me décide pour le Bird on a poire vinyle, il manque à ma collection. Jocelyne me propose de le faire signer, je suis chanceuse, seuls les Buck John le sont sur le stand.
C’est le deuxième concert debout de cette tournée de cinq concerts en ce qui me concerne puisque nous avions décidé à Montreuil de rester debout. J’espère un concert qui permettra de danser et de vibrer. La salle n’est pas tout à fait pleine, l’association « Les lendemains qui chantent » est fantastique et propose à Tulle des concerts très régulièrement, faisant vivre la musique à Tulle.
La première partie démarre : Les Elysian Fields entrent en scène avec Matthieu Lopez et Olivier Perez. Il y a tout de suite une ambiance chaleureuse, comme en famille. C’est pourtant ma première expérience du groupe sur scène. La grâce de Jennifer envoûte aussitôt le public. Elle chante, danse, échange avec nous « with elegance ». Le Set d’une heure est somptueux, principalement des morceaux du dernier album que je connais pas et un inédit. Au premier rang, je profite des détails de la magnifique tenue de Jennifer, dentelle fine beige et bouton de manchette en perle nacrée, le costume participe de cette fragilité aérienne, qui se conjugue avec une présence affirmée. Jennifer chante avec la voix d’un ange, je retrouve toutes les émotions des albums partagés avec Jean Louis. Je me remémore encore ma joie de découvrir A bird on a poire sur les ondes de Radio Nova. C’est même par là que j’ai vraiment commencé à découvrir Murat. L’espoir de revoir le trio réuni ce soir à Tulle ne me quitte pas. Le groupe quitte la scène et Jean Louis arrive en trio avec Fred Jimenez et Yann Clavaizolle.
Un « ça va aller ? » à Yann donne le ton : Yann va très bien, en revanche Jean-Louis semble dissipé. L’attaque de Jean Bizarre est tonitruante, on ne s’énerve pas, on refait les réglages. Ça démarre. La Princesse plane, les accords installent du velours. Il plaisante beaucoup, joue de manière imprévisible (« ce soir, on fait du jazz). Il discute, taquine Fred puisqu’il ne présente que Yann au tout début du concert, prétend que Fred est un vilain personnage qui ne mérite pas nos applaudissements, commente sa veste achetée aux Galeries Lafayette de Clermont. Ciné Vox commence, les accords sont tonitruants et cela donne un accent étrange à cette chanson... Des commentaires sur le Chavanon, la Corrèze qui sent la frite, les journaux sont-ils toujours à Corrèze ? My Baby est rock. Le trio semble se connaître par cœur désormais, imperturbable, capable de délivrer le morceau parfaitement aussitôt que le sérieux reprend, ne sachant pas complètement si Jean Louis va délivrer un solo ou pas mais peu importe, ça roule. Jean-Louis annonce que c’est le dernier concert de la tournée. Il propose de recycler les musiciens pour la plonge et le service, alors que les Elysian annonçaient au contraire le premier de leur tournée. Le contraste entre ce début concentré et la déconnade muratienne nous « déconcerte ». Il indique d’ailleurs un moment : « évidemment, je passe après Jennifer »… Et cela fait cette impression effectivement, cette première partie invitait à du sublime, à un concert en commun, à des partages paradisiaques. Venus et Saturne s’alignent certes mais ne se rencontreront pas et je suis persuadée que je ne suis pas la seule à espérer cet échange divin. Murat enchaîne les morceaux, rate parfois les attaques, je sens Yann et Fred hyper concentrés pour ne rien lâcher. C’est beau cette tension pour soutenir ce qui semble inconstant, fragile. Jean Louis est d’humeur taquine alors rien n’est désagréable dans ces revirements. Il discute saints de glace, affirme son amour pour le purin d’ortie, lutte contre la sécheresse en proposant un mouton. Il parle des problèmes pragmatiques de déchetterie. Il improvise sur les discours fachos qui ont le vent en poupe « Il était bien le temps des colonies, le temps de la Marine » et sa réponse cinglante « Ah ouaih !?» et il enchaîne avec Marilyne. Quelques confusions dans le texte. Mais la fin du morceau permet enfin de rentrer dans le concert. Montboudif est encore un peu foutraque mais ça sent quand même la fin de la récré. Mousse noire s’enchaîne et ses ténèbres nous embarquent, d’une beauté sauvage, orgasmique.
La première partie du concert se termine sur un premier salut. Saturne n’a pas dit son dernier mot, Murat revient tout différent pour la fin du set. Il fait le choix du set « au pif », jeu de mot dans lequel Macron en prend pour son grade, plaisir gratos au passage dont j’ai grand besoin ces derniers temps. Il se concentre, joue, chante et offre le meilleur de cette tournée en quelques chansons de haute volée. Marlène est de toute beauté et Battlefield a des airs blues et s’énerve progressivement « Revoilà la vie » . Murat décide de jouer « Autant en faire quelque chose » que j’affectionne particulièrement pour son optimisme, sa joie de vivre pragmatique. Cette fin de concert annonce le retour à la vie, on est au printemps. La manière est douce, on fredonne. Caresse avant l’envolée finale. Taormina clôt le set.
Je file voir Jocelyne. J’exprime un peu de ma déception de ne pas avoir eu l’occasion de les entendre ensemble (je suis une trop jeune fan, c’est évident… et je m’en mords les doigts d’avoir loupé cette période). Jocelyne m’explique qu’ils sont arrivés trop tard pour pouvoir répéter ensemble un quelconque morceau. Tout n’est pas perdu, ils ont signé tous les trois mon disque, je dois être la seule à avoir une signature du trio version 2023, ah, quand même ! Je papote encore avec Isabelle, on se donne rendez-vous en juin puisque Pierrot a la gentillesse d’organiser un koloko à sa façon. Il n’est pas trop tard si vous n’avez pas encore vos places !"
merci Laetitia pour le cr et pour le rappel du week-end Murat, yes sir! Comme pour les concours, ça me fait plaisir de vous faire plaisir!
LE LIEN EN PLUS DU PASSE c'était aussi à TULLE
Jean-Louis Murat + Jérôme Caillon Des Lendemains Qui Chantent (Tulle) samedi 4 novembre 2006
Jean-Louis Murat et Jérôme Caillon, en première partie, ont offert une belle soirée entre folk, pop et rock au public Des Lendemains Qui Chantent, une très belle salle de concerts sise à Tulle, Corrèze. On connaissait le lieu pour y avoir assisté à un concert d’anthologie des New Bomb Turks, un lendemain de fête de la musique en 2005, on l’a retrouvé intact : une salle idéale pour le rock, avec une bonne acoustique et un accueil chaleureux. Seul « petit » problème en ce frais samedi soir du mois de novembre : une assistance un peu clairsemée et pas très démonstrative au moment des applaudissements.
Jérôme Caillon : prometteuse renaissance en solo
Le public présent à néanmoins réservé un bon accueil à Jérôme Caillon, l’ex chanteur de Rogojine, qui évolue désormais en solo. Il faut dire que le projet du Riomois est très réussi : captivants morceaux folk rock (joués à la guitare, avec un pointe de distorsion), chant habité, en français. Avec Caillon, on n’est jamais loin des univers tumultueux de Neil Young & Crazy Horse et de JL Murat ; les titres sont tour à tour calmes et mélancoliques ou plus enlevés et rugueux. Caillon ne pleure pas sur son sort de chanteur en solo ; il fait même forte impression quand il habille ses morceaux avec son autosampler (solos ou arrangements à la guitare, percussions jouées avec la caisse de son instrument et très surprenantes parties de « violon » en jouant avec un archer). Une prometteuse renaissance en solo donc…
Jean-Louis Murat : malgré une ambiance trop tiède, on nage en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.
Sur la tournée destinée promouvoir la sortie de son album Taormina, Jean-Louis Murat reste égal à lui-même, malgré des changements de personnel dans son groupe de scène (les excellents David Forgione, à la basse, et Michaël Garçon, à l’orgue électrique, venant ajouter discrétement leur talent à celui du fidèle batteur Stéphane Reynaud). On nage donc toujours en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.
Placé dans des conditions idéales, Murat n’a sans doute jamais aussi bien chanté et joué de la guitare électrique. Il prend son pied sur scène et ça s’entend, même si ça ne se voit pas forcément quand le public est tiède comme en cette soirée à Tulle. Pour faire un excellent concert, comme pour bien faire l’amour, il faut être deux… Le son, l’interprétation des morceaux et les lumières sont de premier choix ; seule manque la reconnaissance du public à la fin des chansons. Et forcément, les commentaires acerbes de Murat sur le côté endormi de l’assistance, sur Tulle, la Corrèze (liquide ?), Patrick Sébastien, François Hollande et Ségolène Royal ne tardent pas à venir refroidir encore plus l’ambiance. Il n’en reste pas moins qu’on passe 1H45 fort agréable avec une set list axée sur le dernier album en date (Taormina, Caillou, Démariés, Est-ce bien l’amour ?, le Chemin des poneys, Au-dedans de moi). Les détours vers des chansons plus anciennes - comme Si je devais manquer de toi, L’amour qui passe, Parfum d’acacia au jardin, La fille du capitaine, La maladie d’amour, Foule romaine, L’au-delà ou encore Le cri du papillon - étant eux aussi de grande qualité, avec une superbe partie solo …
Si Murat et ses musiciens quittent la scène sans rappel (on aurait bien apprécié Les Jours du Jaguar et Accueille moi paysage en guise de cerises sur le gâteau), on gardera en mémoire un concert de bonne qualité illuminé par des musiciens talentueux : l’insurpassable batteur M. Reynaud, le bassiste très groovy, David Forgione, l’organiste sobrement classieux, Michaël Garçon et JLM, le chef d’orchestre en forme.
Bientôt, une interview de Jean-Louis Murat réalisée le jour du concert à lire sur le site (et à écouter sur Radio Campus Clermont - 93.3 FM ou www.clermont.radiocampus.org).