En suivant un fil : De Haenel dans Charlie Hebdo à Rozier pour finir à la Bourboule

Publié le 6 Juin 2023

1) CHARLIE

Charlie Hebdo n’a pas toujours été tendre avec Jean-Louis Murat, cible privilégiée notamment de Luz dans les années 90. Mais ce mercredi (31/05) Yannick Haenel rend hommage à celui qui, nous apprend-il, l’a longtemps accompagné… Magali Brenon [inter-ViOUS et Murat en 2014] les avait réunis en plaçant Yannick Haenel en épigraphe de Jamais par une telle nuit, roman hanté par les mots de Murat, et en effet entre ces deux-là on peut aisément imaginer une fraternité secrète. Dans leur évocation toujours frémissante du désir et de la quête amoureuse et érotique, dans leur immense exigence vis-à-vis de l’écriture, de la littérature, lieu d’un dévoilement. Dans le feu qui traverse leurs œuvres. Leur curiosité de lecteur insatiable aussi. Pour qui fréquente Murat, Tiens ferme ta couronne semblait bruisser  d’échos – Isabelle Huppert, Proust, Rimbaud, une autre histoire américaine, et jusqu’au décor d’une partie du roman, le Mont-Dore, le col de la Croix-Morand – col de Diane – ou le lac du Guéry.

Dans cette chronique du 31/05 émaillée de citations, de phrases aimées, de souvenirs, il est beau de voir comment les mots des poètes, les mots de Murat nous accompagnent, nous habitent, et continuent à nous bouleverser.

                                                                       Florence

Sur téléphone, c est un peu petit.. mais vous pouvez agrandir....

2)  Merci M. HAENEL, c'est vraiment un bel hommage, et j'avais envie de lui réserver cet article... mais puisqu' ON EST CHARLIE (et tant le terrorisme a été un sujet pour Jean-Louis),  et pour rester fidèle à la ligne du blog, à Matthieu, voici quelques dessins sur lesquels je suis tombé...

 Goubelle

 Notto

- Rom_1_ (twitter):

Un petit LUZ... pas le plus méchant.... 

Et non, la musique de Jean-Louis Murat ne nous a jamais déprimés... mais réconfortés! C'est ce qu'il nous a fait il y a 12 jours  qui nous plonge dans le désarroi.

Comme le disait Jeetoo hier, "la transmission était son credo", et il était loin de l'image du dépressif notamment quand il avait l'occasion de nous parler des  choses qu'il aimait : lors de la rencontre à la médiathèque à Rosny, au toboggan à Décines pour parler de cinéma, avec Lang à la radio... Et cela m'amène à notre lien en plus.

 

3) L'HOMMAGE EN PLUS PAR JEAN-LOUIS MURAT

JACQUES ROZIER est  mort à 96 ans le 2/06. le monde

Jean-Louis nous avait conseillé son film Du côté d'Orouët  (1973) dans le Télérama du 14/07/2005.


Là encore, un film bien français. Rozier est le plus vraisemblable de nos cinéastes, d'autant qu'il porte le nom de la marchande de friandises de mon enfance. J'y retrouve mon côté province, mes années 70 à La Bourboule. Un monde de gens simples, pleins de bonne volonté, qui se coltinent les problèmes de la vie. Un univers que l'on trouve aussi chez le cinéaste Pascal Thomas, ou chez Emile Couzinet, un réalisateur qui avait construit son propre petit Hollywood du côté de Royan, au début des années 50. J'aime ces ambiances parce qu'elles sont l'étoffe de nos vies. En comparaison, le cinéma français d'aujourd'hui me paraît putassier.   L'ensemble des recommandations : ici

 

4) De fil-m en aiguille, partons à la Bourboule.

Jean-Louis évoque ci-dessus la Maison Rozier art déco, qui fait partie du patrimoine bourboulien, mais il parle aussi de ses "années 70 à La Bourboule". Je veux vous  partager  un témoignage, reçu sur facebook :

Jean-Louis Murat était le chef de bande, mais aussi un grand frère pour les plus jeunes, dont le groupe des PLEXIGLAS... dont faisait partie Christophe PIE. Ils ne rataient rien des concerts, des répétitions (quand Les sales gosses, le  groupe de Christophe ADAM était monté de Clermont, le concert pour Sheller qui sera décisif pour la suite...).

Voici une anecdote de Jean-Pierre :

Une chose dont je me souviens, et qui caractérisait (selon moi) JL à l'époque c'était sa bienveillance et gentillesse. Lors d'un concert Plexiglas à la MJC de La Bourboule, ma sangle de guitare s'était accidentellement détachée, laissant entrevoir un grand moment de solitude scénique. JL, présent sur place (faisions-nous leur 1ere partie, je ne sais plus) a de suite réagi et a été le premier à monter sur scène pour remettre ma sangle en place... La "gainsbarrisation" plus tard de JLM n'étant à mon sens qu'une vaste fumisterie (orchestrée très certainement) visant à "casser" l'image d'un artiste gentil et mièvre en interview (ex. Ardisson 89 ou Dechavanne 93).  Bienveillance, gentillesse... et aussi timidité et manque de confiance malgré les apparences (il le reconnaîtra en interview)... bref un bon gars, sensible et somme-toute fragile... Tout le reste n'est que protection et carapace...

Sur La Bourboule, j'avais déjà utilisé de  propos de Jean-Pierre dans cet article.

Plexiglas: de Gauche à droite: "1 Christophe 2 Bernard* 3 José 4 Jean-Pierre, photo prise au comptoir du Lous Fadas où parfois Jean Louis faisait le serveur. Roger, boulanger, était certainement déjà au boulot". José : "Bernard (1961-2011), ouvrier plâtrier que je fréquente à l’époque sur les chantiers de La Bourboule, nous partageons la passion de la new wave . Il m’invite à rejoindre un groupe en formation, je demande à mon inséparable Jean Pierre de venir aussi. Malheureusement Bernard part en live quand vient l’heure du service militaire. Cache-cache avec les gendarmes, il finit par être pris. Je l’ai revu bien des années plus tard sur un chantier, revenu à la case départ. S’attaquer à la grande muette avait laissé des traces."

José, à propos des premières parties compliquées de Clara sur Clermont (insultes, jets divers...) : "Le public clermontois était sans pitié pour le style Clara. Il fallait une bonne dose d’abnégation pour continuer. J’ai toujours dit que si Jean-Louis devait finir mendiant, il le serait avec la guitare à la main. Quand je vois aujourd’hui la presse clermontoise faire son éloge... A l’époque elle n'en avait que pour d’autres groupes clermontois tous éphémères. Je me souviens d’un article ravageur paru dans La Montagne à la suite d’une première partie d’importance de Clara. J’étais présent aux écuries quand Jean-Louis a pris le téléphone pour incendier la rédaction".  Jean-Pierre : "les citadins de Clermont traitaient à l'époque péjorativement JLM, au mieux de paysan, au pire de bouseux"....    On comprendra mieux le ressentiment de Murat envers Clermont, et peut-être la presse....

PS:  - On retrouvera les hommages à Jean-Louis de José et  Roger,  deux autres membres de Plexiglas, dans l'article consacré aux hommages.

-Babel a failli s'appeler La Bourboule, Signe de cet attachement,   il semble que Jean-Louis préparait un livre sur la commune de son enfance. .

- Il faut réécouter sa promenade avec RADIO NOVA "à la dérive" dans la ville....   .

Pour conclure, voici le bel article du SEMEUR HEBDO, encore disponible en Auvergne. Outre le photographe Denis Pourcher,  un ami d'enfance de Jean-Louis (de la Fanfare) Yves Audigier (personnalité locale) y est interrogé. Dernier clin d'oeil à La Bourboule pour ce jour.     Et surtout n'oublions pas "soignez vos bourres, soignez vos boules, soignez-vous à la Bourboule"... 

 

Epilogue:

Il parait qu'il y a du tennis à la télé... Je ne sais pas... Elle n'est plus allumée depuis....

Pensées pour la demi-finaliste de l'open de la Bourboule. Il parait que les spectateurs de Rolland sont ingérables cette année...

Rédigé par Florence/pierrot

Publié dans #2023 après

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