Une petite interview de Stéphane Reynaud en ligne
Publié le 16 Novembre 2023
On a parlé il y a peu de Stéphane Reynaud suite à une publication d'article dans le Dauphiné Libéré l'occasion de revenir sur son parcours
Il confie quelques mots à la médiathèque de THONON pour rendre hommage à Jean-Louis Murat en nous donnant la liste de ses chansons préférées... C'est en ligne depuis ce matin mercredi... le jour où les INROCKS sort un numéro spécial sur les meilleurs albums de 2003... dont LILITH... On verra ça rapidement.
Le Thononais Stéphane Reynaud a été, vingt années durant, le fidèle batteur de Jean-Louis Murat, disparu le 25 mai dernier. Spécialement pour la médiathèque, il a sélectionné, dans le vaste répertoire de l'auteur-compositeur-interprète auvergnat, quelques chansons qu'il apprécie particulièrement, issues de quatre albums que vous trouverez dans le rayon "chanson francophone".
Sur l'album "Lilith", qui date de 2003 et qui marque le début de ma collaboration avec Jean-Louis, j'aime particulièrement deux chansons : "A la morte fontaine" pour son esprit médiéval, son côté troubadour qui rappelle la chanson de geste du Moyen-Âge et qui lui correspondait parfaitement. Il y a également "L'âme qu'on nous arrache", dans une veine bluesy-groovy qui n'est pas sans me rappeler nos longues improvisations scéniques, en compagnie du talentueux bassiste, ami et compagnon de route Fred Jimenez. Les influences folk et blues se font particulièrement sentir dans cette chanson et les song-writers américains qu'aimait Jean-Louis (JJ Cale, Neil Young, Tom Waits, Dylan ... ) sont très présents. J'aime également beaucoup le texte, dont les paroles en disent long sur la perte de soi et de toutes ces petites choses que l'on oublie, qui nous sont enlevées au fur et à mesure du temps qui passe, par un monde formaté, froid, où la technologie voudrait supplanter la sensibilité et les émotions.
L'autre disque que j'aime beaucoup est un peu particulier, car c'est une collaboration entre Jean-Louis Murat pour les paroles, Fred Jimenez pour la musique et les arrangements et l'interprétation de Jennifer Charles, chanteuse du groupe Elysian Fields. Le disque s'intitule "A bird on a poire" et date de 2004. J'aime beaucoup le second titre : "Monsieur craindrait les demoiselles", les paroles sont drôles, les arrangements musicaux et les chœurs en font une très bonne chanson.
Le disque suivant, "Moscou", sorti en 2005, comporte un morceau que j'aime beaucoup, qui s'intitule "Winter". Il met particulièrement en avant la guitare "slide" de Jean-Louis et on sent bien l'utilisation du bottleneck, cet accessoire s'apparentant à un goulot de bouteille, utilisé par les bluesmen et qui donne la couleur à ce titre. J'adore la manière dont nous interprétons cette chanson, on sent bien que c'est une première prise, une "one take ", et nous jouons vraiment bien ensemble. C'est toujours un plaisir de la réécouter. Sur ce disque, j'aime aussi "La fille du capitaine" et "Ce que tu désires" avec Carla Bruni. Le premier titre, pour ses paroles, qui parlent de l'incendie de Moscou par les troupes du Tsar, pour provoquer la déroute de Napoléon. Le texte en dit long sur ce sombre épisode... Le second titre, pour le duo chanteur-chanteuse, les deux voix et les deux personnalités se complétant parfaitement. Le texte, un brin provocateur, laissant transparaître entre les deux une rencontre amoureuse qui n'arrivera pas, est très poétique et évocateur.
Le dernier album est "Grand lièvre". Ce disque date de 2011 et deux chansons retiennent mon attention : "Qu'est ce que ça veut dire", pour son évocation de la maladie, de la vieillesse et de l'incompréhension qui en découle... J'aime beaucoup l'orgue de Slim Batteux qui vient en nappes successives et participe à la progression du morceau. Et "Sans pitié pour le cheval", qui parle de la folie humaine qui s'est emparée du monde en 1914, provoquant la Première Guerre Mondiale et ses 10 millions de morts, une boucherie inutile et sans fin.
LE LIEN EN PLUS DE LA MONTAGNE
Après des nouvelles de Thonon, un petit rappel avec le livre de F. LARDREAU que j'ai chroniqué... et qui a l'honneur de France info
Jean-Louis Murat, décédé en mai dernier, en parle avec beaucoup de respect et de pudeur et il l'a chantée surtout, notamment avec le titre Col de la Croix Morand.
Fabrice Lardreau nous fait découvrir les liens de toutes ces personnalités avec la montagne et nous fait entrer par cette voie dans l'intimité de chacun. Comme si parler de la montagne impliquait une certaine posture d’humilité et de dépouillement.
L'auteur sera présent au FIFAV pour une rencontre vendredi 17 novembre à 14h. (LA ROCHELLE)