Top album, Varrod, Le Parisien, Radio Totem, Focus, Andrieu dans l'Echo Républicain, Ouest france
Publié le 28 Mai 2024
bonjour,
je joue parfois au Patron de presse en revêtant mon costume en velours élimé de Paulo mais je reste assez mauvais : alors que l'événement de la décennie future se déroule peut-être, offrir en une uniquement un article tout pourri (suite à un couac de "cache" et une incompétence crasse)... et de découvrir que vous étiez venu en nombre chercher des infos le samedi, et le dimanche. Mais à vrai dire, c'est tout moi! Et on ne va pas me refaire! A la fois, dans mon affirmation de blog ranchero - j'ai souvent utilisé ce terme- (5 minutes pour penser, 5 minutes pour écrire?), et aussi parce qu'il est -normalement*- hors de question de me gâcher la vraie vie pour ça. C'est pour ça que je me suis retrouvé à crapahuter à Roches-Charles plutôt que d'assister à une table ronde qui de toute façon n'allait pas apporter grand chose, et que c'est hors de question de me gâcher le concert en étant sur les réseaux sociaux. Et ça me permet peut-être de lutter contre cette idée qui semble répandue que je serais le plus grand fan de France, ou spécialiste.. Je refuse totalement ce titre! Merci quand même aux quelques personnes que j'ai croisées (merci Frank L, Julien...) et qui m'ont parlé du blog. Je suis toujours touché, et ça permet de repartir.
*normalement parce que ça déborde en flyant devant la coopé ou me consacrant beaucoup au Week-end.
1) Ca a tendance à me filer le bourdon, à me rappeler le "bon vieux temps" des sorties d'albums, et surtout en voyant les chiffres, mais la réédition du PARFUM D'ACACIA en vinyle permet à Jean-Louis de se classer dans le top album (vente physique). 46e avec 192 ventes. Il reste donc après 3 jours, 308 exemplaires à trouver.
2)
Allez, on continue sur une autre série d'articles après celle d'hier... mais avant, vous pouvez télécharger le dossier de presse de la soirée.
- Priorité à M. Varrod, - merci, Didier! selon la tradition -
En 2014, à la coopé, me et Matthieu, M. et... Didier.
Tout le monde n’est pas sur la photo mais quoiqu’il en soit ce fut une merveilleuse photo de famille. Celle d’un soir, tous réunis pour @jeanlouismurat. Une succession de symphonies pastorales qui ont cette grandeur de souffler sur nos coeurs d’humbles mendiants qui cherchent désespérément, sur ses traces paysannes à fréquenter la beauté. Des moments partagés, des matins seuls, des nuits sans sommeil à chialer sur nos vies intérieures dérangées, des châteaux en espagne, des mammifères déchus, montagne(s), gardien de troupeau, Babel & Delano orchestra à 11 h du matin en direct pour les 50 ans de @franceinter, Calexico, regrets, Mylène, Camille, Jennifer, Marie, Isabelle, Morgane et d’autres encore, Clermont Ferrand le 25 mai 2025, le goût du désespoir que donne les chansons parfois, pas de manteau de pluie hier soir dans son pays d’Auvergne, et tout simplement beaucoup de vie et d’intensité à le faire vivre, venus en bouquets de mémoire, cette voix a capella, un ange en vadrouille dans les cintres de @lacooperativedemai, Denis Clavaizolle, une vie, mille vies plus exactement, c’était bien d’être là j’en suis persuadé et puis de repartir. Se souvenir alors de ma clé d’entrée dans son univers « suicidez vous le peuple est mort », 1981 retaillé hier avec une incroyable vitalité, visionnaire et moderne, par les délicieux @par.sek qui m’ont offert de revivre la virginité de cette passion dévorante et naissante… La possibilité ultime toujours du silence dans la musique. Photos Thierry Nicolas @lamontagne.fr Clfd_capture pour @par.sek et moi même pour le reste…
- LE PARISIEN, chronique du concert, 26/05/2024
Sirkis est arrivé juste avant le concert et n'a pas fait de balance, ce qui explique le petit souci de démarrage peut-être... Pas facile pour lui de passer après la séquence "je me souviens" a capela de Jean-Louis Murat. C'était presque incongru, en tout cas, c'était glissant (savonner la planche, on dit?). On ne reviendra pas sur l'histoire des Salingers...
Nicola Sirkis, Jeanne Cherhal, JP Nataf... Ils ont rendu un magnifique hommage musical à Jean-Louis Murat
Genevieve Colonna D'Istria
« Te garder près de nous. » Telle était la promesse des nombreux artistes venus saluer la mémoire de Jean-Louis Murat, samedi 25 mai, à la Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). À l'occasion du premier anniversaire de la disparition du chanteur, mort d'une embolie pulmonaire le 25 mai 2023, à l'âge de 71 ans, ils s'étaient donné rendez-vous en Auvergne, terre natale chérie du poète aux yeux azur. Sous la houlette musicale de Denis Clavaizolle, ami fidèle et historique collaborateur de Murat pendant trente ans, artistes et musiciens de toutes générations se sont succédé sur scène pour honorer l'artiste.
Dans une salle pleine à craquer (« On aurait pu la remplir dix fois », assure la Coopé), les fans de Murat ont répondu massivement à l'appel. « On pourra se dire, le 25 mai 2024, on était là », se réjouit Pascale Clark, venue prêter sa voix pour quelques interludes entre les chansons. « On m'a proposé de participer d'une façon ou d'une autre, confie l'ex-journaliste de France Inter en marge du concert. Je l'ai beaucoup interviewé dans ma carrière. C'était un peu un running gag entre nous. Avec lui, il fallait s'apprivoiser. Ce n'était pas un ami, mais chaque rencontre était intense. Rien à voir avec des artistes en promo au ton monocorde qui rabâchent toujours la même chose. »
« Je me cache pour chialer »
Durant trois heures, tous les meilleurs morceaux du chanteur iconoclaste ont connu une nouvelle vie, dans une atmosphère de communion et de gravité. Loin d'une triste oraison funèbre, pourtant. « Cette soirée n'a rien de fabriqué, rien d'artificiel. C'est une chance d'être tous là, le jour anniversaire, pour dire à quel point Jean-Louis Murat nous manque », nous confiait Jeanne Cherhal avant de monter sur scène pour interpréter « La Maladie d'amour ».
Même émotion chez Alex Beaupain, appelé pour une reprise de « Fort Alamo » et « Le Train bleu ». « Quand Murat est mort il y a un an, j'ai ressenti une immense tristesse que je n'avais pas ressentie depuis la mort de Bashung. Je ne l'avais jamais rencontré pourtant. J'aurais été trop impressionné, je pense. Mais il est l'un des artistes les plus importants de mon patrimoine, qui m'a donné envie de faire ce métier. Ses chansons pouvaient être lentes, longues et tristes, mais il restait un modèle. »
« Perce-neige », interprétée par Alain Bonnefont, « Col de la Croix Morand », par Morgane Imbeaud, « Le Troupeau » ou encore « Foule Romaine » par JP Nataf, le chanteur des Innocents... Au total une vingtaine de reprises ont plongé le public dans l'univers si complexe de Jean-Louis Murat. Des textes ciselés, des mélodies léchées où transpire souvent la part sombre du poète mais aussi la lumière de ses mots. « Certaines chansons me fracassent à chaque fois. Dans ces cas-là, je me cache pour aller chialer un peu, et alors les autres n'y voient que du feu », susurre Pascale Clark entre deux chansons.
Nicola Sirkis atteint
De tous les artistes à l'affiche, Nicola Sirkisétait peut-être le plus attendu au tournant. Le chanteur star d'Indochine aux 13 millions d'albums vendus, qui remplit habituellement les Zéniths et les stades, s'est astreint à une ascète médiatique totale.
Arrivé une heure avant le concert, il n'a pas participé aux répétitions et n'a souhaité donner aucune interview pour ne pas éclipser l'hommage à son ami de toujours. « Il tenait absolument à être présent mais uniquement pour Jean-Louis. Il ne veut pas détourner la lumière », avait prévenu la Coopérative de Mai. Monté sur scène en toute fin de spectacle pour une interprétation émouvante de « J'ai fréquenté la beauté », Nicola Sirkis est reparti sans faire aucun commentaire, comme atteint en plein coeur.
Dans un dernier élan, tous les artistes sont remontés sur scène pour reprendre collégialement « Le Lien défait ». Reste à savoir si Jean-Louis Murat aurait apprécié cette soirée hommage, lui, l'artiste sauvage au caractère ombrageux. « Je ne sais pas, sourit Jeanne Cherhal. Sur le principe, je ne pense pas, mais sur le résultat, j'ose croire que oui. » Celui qui disait toujours « j'aime qu'on ne m'aime pas », aurait été bien contrarié samedi.
- Interview radio de JP Nataf, Florent Marchet et Morgane Imbeaud sur Radio Totem:
Vraiment touchant JP, qui a fait la surprise de nous sortir une chanson de la série Gilets Jaunes, autour de moi, on voyait les gens s'étonner: mais ça sort d'où ce truc? Florent Marchet aussi qui révèle pourquoi il a fait "le monde intérieur" un peu relevé: Pour ne pas être envahi par l'émotion. On peut rappeler qu'il était le seul des artistes parisiens à être venue à l'enterrement. Salutations à Hiver Pool dont la version du monde intérieur était tout aussi, si ce n'est plus, réussi et à l'ami Gontard. J'aurais aimé entendre en live sa version du Troupeau.
https://www.radiototem.net/rencontre-avec-trois-des-artistes-du-concert-hommage-a-jean-louis-murat
- FOCUS, le magazine belge qui avait fait de Murat son rédacteur en chef en 2014 (ici et là). Double page au 23/05
- Interview de Pierre Andrieu, dans l' Echo républicain et Eveil de la Haute-Loire, dimanche 26 mai
ON RAPPELLE QU'IL SERA PRESENT AU WEEK-END MURAT, Yes sir! et vous pourrez acheter livres, et disques grâce aux VOLCANS qui seront là ! Il sera également possible de se procurer le livret de la conférence de l'an dernier (de Pascal Torrin), et un livret retranscrivant une foule d'interviews télé et radio de Jean-Louis Murat. Prévoyez de l'espèce.
Pierre Andrieu : « Jean-Louis Murat était un génie »
« Murat était un génie. Malheureusement, pour ses coups de gueule et une productivité trop importante, il a été pris en grippe par certains journalistes et professionnels du milieu [] Je pense que ses chansons sont là pour rester. On l'a souvent dit ou imaginé ultra torturé, il était également marrant, attachant, sympa, etc. Je voulais raconter cela ». Pierre Andrieu, chroniqueur pour Plugged et pour le site Concert & co.com a écrit Les jours du jaguar, 200 pages autour de JLM; une plongée choisie, avec celles et ceux qui ont côtoyé au plus près l'artiste auvergnat.
Pourquoi écrire Murat ?
J'avais eu l'idée voilà déjà une dizaine d'années alors que je l'avais rencontré plusieurs fois. J'avais envie de continuer à faire des interviews et de parler de choses dont il ne voulait pas vraiment parler dans ce cadre, de prendre du temps, d'aller plus loin. Mais sur la fin, comme il voulait de moins en moins parler et particulièrement à moi car il privilégiait les gros médias, j'avais mis ce projet en sommeil. Mais le sujet Murat m'a toujours passionné.
Le livre d'un fan ?
Oui, en quelque sorte. Car j'aime ce qu'il a fait et que je l'ai vu souvent en concert. Mais c'est le bouquin d'un journaliste aussi car, d'une part, il y a des interviews et, comme il le raconte dans le livre, « mes fans aiment toujours ce que je fais »; moi ce n'était pas le cas. J'ai fait le choix, à mon avis, d'évoquer ses meilleurs albums.
Très subjectif tout ça.
Oui, complètement. Mais c'est vraiment en cela que ce n'est pas un livre de fan. Cela dit, comme j'ai bossé neuf mois en réécoutant beaucoup d'albums, je me suis rendu compte qu'il y avait aussi sur des disques que j'avais considérés comme mineurs, des choses très intéressantes.
A côté de quel album étais-tu passé par exemple ?
Passion privée - juste avant Cheyenne Autumn - par exemple. Mais il y a Grand lièvre également qu'aujourd'hui je considère comme un chef-d'oeuvre dans la lignée de Toboggan. Ces albums faits à la maison. Certains trouvent que ça sonne comme des démos mais moi je pense qu'il s'agit presque de ces meilleures productions; on a l'impression qu'il est là à chanter juste à côté de nous, je trouve ça super
Qu'est-ce que tu as découvert à travers l'écriture de ce livre, que tu n'imaginais pas
J'ai toujours cru, par exemple, que le premier groupe, Clara , comme me l'avait expliqué Jean-Louis Murat, était celui fondé par son ami Alain Bonnefont Or non, ça a toujours été le groupe de JLM.
Et l'interprétation de cela ? Timidité ? Forme de fausse modestie ? Quoi ?
Selon Marco l'un de ses meilleurs amis que j'ai également rencontré pour le livre, ça raconte que parfois il décidait de ne dire que des conneries au journaliste qui était face à lui. Par jeu presque. C'était l'humeur du jour, il avait envie, c'est tout. Sur les interviews de Laure et Marie, on apprend beaucoup de ce qu'il était, ses doutes, le soin qu'il prenait pour les enregistrements Il disait également que les chiffres des ventes ne l'intéressait pas, il les suivait quand même d'assez près. Je pensais savoir pas mal de choses, c'est pour cette raison que je me suis permis d'écrire un livre, mais j'ai également appris beaucoup. Les ingés sons, les musiciens disent aussi beaucoup. Ils sont entrés dans le cercle privé, ont bossé à Douharesse, chez lui, et cela permet de se focaliser sur la création, sa musique. Les gens voyaient plus le personnage public, parfois excessif. Or, on se rend compte qu'il était respectueux, ouvert à l'avis des autres, s'adaptait aux musiciens, donnait sa chance aux jeunes, etc.
Interviewer JLM n'était pas chose aisée. Interviewer celles et ceux qui étaient dans la sphère intime a été
Une itw en amenait une autre. La charge de travail a été énorme. J'ai commencé avec Pascal Mondaz, à propos de Babel, j'avais adoré l'album et je n'avais pas pu faire d'interviews à l'époque. Ensuite j'ai rencontré Fred Jimenez, qui a fait beaucoup d'albums et de tournées avec JLM. C'est d'ailleurs Fred qui me donne en quelque sorte le titre Les jours du jaguar car Jean-Louis adorait ce morceau C'était ausi mon cas. Un morceau très torturé dont il est difficile d'identifier le propos réel
JLM disait de toute façon « mes disques sont intimes et il n'y a que moi qui sait réellement de quoi je parle »
«Je pense que les chansons de Jean-Louis Murat sont là pour rester ».
Les jours du jaguar, Le boulon éditions/34 euros, 202 pages
- Petit mot dans OUEST FRANCE du 25 mai:
Jean-Louis Murat est toujours un peu là
Philippe MATHÉ.
Musique. Concert, livres, disque… Disparu il y a tout juste un an, le chanteur auvergnat fait l’objet de plusieurs hommages.
Il nous a pris par (mauvaise) surprise le 25 mai 2023. Un an déjà que Jean-Louis Murat est décédé, à 71 ans.
Son souvenir reste intact, entretenu par sa discographie abondante – trente et un albums répartis sur trois décennies – parsemée de chansons éternelles .Un répertoire que de nombreux musiciens (Nicola Sirkis, JP Nataf, Jeanne Cherhal, Florent Marchet…) vont reprendre, ce soir, à la Coopérative de Mai, à Clermont- Ferrand (Puy-de-Dôme). Un concert hommage complet depuis longtemps.
Pour se consoler, les fans de Murat peuvent se précipiter en librairie. Parmi les ouvrages parus, Foule romaine,d’Antoine Couder, producteur radio sur France Culture (Le Boulon, 128 p., 12 €) ; et, consacré à une chanson de l’album Le Moujik et sa femme (2002), Les jours du jaguar(Le Boulon, 200 p., 32 €) du journaliste clermontois Pierre Andrieu.
Enfin, tout récemment, Le lien défait (Séguier, 208 p., 21 €), de FranckVergeade. Le rédacteur en chef musique des Inrockuptibles a puisé dans la discographie de Murat et dans les nombreux entretiens que le chanteur lui avait accordés, pour retracer un parcours hors norme.
À l’automne 2021, Murat lui avait confié : « J’ai prévenu les enfants : quand papa ne sera plus là, ils auront plein de disques inédits à sortir. »
Compositeur prolifique de son vivant, Jean-Louis Murat va-t-il continuer de nous surprendre après sa mort ? En tout cas, ses fans peuvent déjà se réjouir de la sortie de Parfum d’acacia au jardin.Ce triple vinyle en tirage limité (500 exemplaires numérotés), publié vendredi chez Pias , reprend vingt titres enregistrés en 2003 dans un studio près de Paris.
Des chansons inédites sorties jusqu’ici uniquement sur DVD. Avec Murat, tout n’est pas encore dit !
- Petit encart dans MIDI LIBRE sur le Vergeade: 26 mai 2024
Jean-Louis Murat raconté par une plume
Il y a un an et un jour ce dimanche, Jean-Louis Murat pliait bagage, pas sage, pas l'âge, la rage, merde. Aujourd'hui rédacteur en chef musique aux Inrockuptibles , Franck Vergeade l'a suivi d'abord en amateur, ensuite en professionnel, enfin en ami. Cet ouvrage, précis et intime, sûr qu'il aurait préféré ne jamais avoir à l'écrire. Mais il a dû. En chialant sans doute un peu mais pour le meilleur, et pour le lire : le regard lavé, le chagrin accepté, l'admiration chevillée, s'appuyant sur sa propre série d'entretiens pour Magic et Les Inrocks étalée sur une vingtaine d'années, il rend justice et justesse mieux que personne au parcours de cet antihéros solitaire, érudit et rude, lettré et sensible, à la créativité à l'état sauvage et à la parole indomptée.
Jérémy Bernède
- et une autre chronique sur le site Culture 31: à lire dans son intégralité sur leur site
Un an après la disparition de Jean-Louis Murat, le 25 mai 2023, à l’âge de 71 ans, un livre de Franck Vergeade, rédacteur en chef musique des Inrockuptibles, ancien directeur de la revue Magic, rend hommage à l’auteur, compositeur et interprète qui occupa une place si précieuse dans le paysage musical hexagonal. Plus qu’une stricte biographie, le livre est un exercice d’admiration retraçant la longue et riche carrière de l’artiste depuis le groupe Clara, qu’il créa en 1977, à son dernier album, La Vraie Vie de Buck John, sorti en 2021. L’auteur ne néglige pas les projets singuliers, à l’instar de Madame Deshoulières, où il faisait interpréter à Isabelle Huppert des textes libertins de cette poétesse du XVIIème siècle sur de la musique baroque, et exhume des titres méconnus comme ceux remarquables du maxi CD Murat en plein air.
Musicalement, Vergeade recense les filiations, influences et modèles de Murat (parmi lesquels « Leonard Cohen, John Lee Hooker, João Gilberto, Frank Sinatra ou encore Robert Wyatt ») ainsi que ses engouements plus récents, de Frank Ocean à Kendrick Lamar. « C’est sans doute ma passion de la littérature qui explique mon besoin de laisser une trace discographique significative », confiait l’auvergnat à l’auteur. On regrette de fait que cette dimension littéraire ne soit qu’évoquée marginalement quand le fervent admirateur de Flaubert, Baudelaire, Bloy ou Bernanos (pour ne citer quelques-uns de ses auteurs de prédilection) exprimait volontiers ses écrivains de cœur.
De même, on peut regretter que l’extraordinaire liberté d’esprit et d’expression de Jean-Louis Murat ne se réduise dans le livre qu’à quelques saillies, aussi drolatiques que cruelles, sur Johnny Hallyday ou PNL alors que cette manière d’anarchiste sans œillères et furieusement antimoderne dispersa façon puzzle des cibles plus significatives. En dépit de ses limites, l’ouvrage de Frank Vergeade reconstitue de façon scrupuleuse le parcours de celui dont quelques-uns de ses meilleurs albums (Cheyenne Autumn, Le Manteau de pluie, Dolorès) virent le jour au sein d’une major (en l’occurrence Virgin).
Par la profusion et la permanence de ses inspirations (les sentiments amoureux, la mélancolie, la nostalgie…), la dimension cosmique et sensuelle de ses textes souvent liés à la terre, la nature, les animaux ; Jean-Louis Murat – qui considérait sa discographie comme un « journal intime chanté » – a construit une œuvre dont la qualité, l’originalité et l’intégrité forcent l’admiration. Ainsi, sa voix et ses mots continueront d’accompagner des âmes sensibles qui, de paradis perdus en anges déchus, ne cessent de traquer au milieu des ruines des raisons de ne pas désespérer jusqu’au bout.
- La liberté en Suisse, a fait également un article sur les 3 livres, mais je ne l'ai pas dans son intégralité :
LE TRUC EN PLUS
Pour ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux, mes deux seuls posts du week-end :