Week-end Murat 2024, part 6 : Alain Bonnefont chante Murat (entre autres) et Renaud Hantson too
Publié le 9 Septembre 2024
De l'actualité s'est invitée, mais reprenons avec nos souvenirs du dernier week-end Murat, yes sir!
Vendredi 21 juin, on a drôlement bien fêté la musique au Fotomat, c'était vraiment un moment fort pour moi, de plaisir égoïste et solitaire de spectateur, mais aussi plaisir de programmateur de voir une salle pleine et... conquise.
Et la soirée avait commencée par Alain Bonnefont. Il n'avait pas forcement beaucoup chanté son répertoire ces derniers mois et il y avait quelque chose de spécial devant ce public ("de qualité"), sans doute de par ce qui nous relie à lui, et lui à Jean-Louis... Et Alain a tenu à nous faire des nombreux "cadeaux" ou "surprises"... Après avoir passé quelques heures sur ce set pour monter les vidéos, je suis plus que jamais sous "le charme". Certains airs me restent en tête depuis plusieurs jours. Si on attend des inédits de Jean-Louis, perso, je vais me mettre à attendre ceux d'Alain aussi...
Pour en revenir aux cadeaux de cette soirée, en premier lieu, un texte de Jean-Louis Murat sur une chanson inédite sur disque. Alain l'avait partagée en vidéo il y a une dizaine d'année et... je l'avais oubliée.
Voici "au dos des filles".
- Les vidéos sont toutes avec le son enregistré à la console par le maitre Théophane Berthuit.-
La version originale (et son illustration visuelle qui peut expliciter un peu le texte... dans lequel figure une nouvelle mention géographique auvergnate: Mirefleurs!)
AU DOS DES FILLES
Je n'ai pas le moindre fil
Pas la moindre automobile
Avant de quitter le nid
Pas la moindre envie
Je n'ai pas la moindre peau
Pour couvrir l'avoine folle
Je voudrais du fond du coeur
Redevenir chanteur
Accroché nu dans le vide
Au dos des filles
Pas la moindre cartomancienne
Pas d'ortie, pas d'asphodèle
Où peut-on franchir le pont ?
Où est la chanson ?
Pour retrouver le moteur
Il faudrait changer de coeur
A Mirefleurs, que des absents
Au bonheur des grands
Accroché dans le vide
Au dos des filles
Au dos des filles
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Autre petite surprise en début de set, un autre inédit disque, LINCOLN texte de Robert Basquin. Celui-ci avait envoyé des textes à Jean-Louis qui les avait appréciés, et proposés à Alain.... et cela a donné notamment ceci:
Basquin a notamment écrit pour... Renaud Hantson (le "jimmy" de la comédie musicale de Berger)... et...et... on en reparle en fin d'article... parce que je ne veux pas interrompre le set d'Alain.
- Autre inédit sur disque:
La soirée du vendredi s'appelle "Influences Murat?", et Alain nous a proposé deux nouvelles chansons, la première "qui parle de chez moi, au pied du Puy de Dôme"... et la 2e où il est question de Borvo (la Bourboule) et de chansons "qui nous jettent à Borvo" (j'ai eu quelques loupés de captation... d'où le petit montage vidéo). Toujours magnifique!
Autre évocation "par la bande" de Murat, avec un texte de Marie Möör. L'égérie de Bayon est venu travailler à Douharesse sur le projet Svoboda, Denis, Alain participaient... et quelques chansons ont vu le jour ensuite pour Alain (c'était avant que Marie n'apparaisse sur un disque de Christophe). Svoboda ici ou là et encore Là aussi, c'est une chanson inédite sur disque.
La prochaine n'est pas inédite (elle figure sur "mirabelle au réveillon" de 2009) mais Alain nous dit que c'est la première fois qu'il la chante en concert:
Un autre titre de cet album:
Deux chansons de Baby bison ( album chroniqué ici):
Et en rappel, voici "le Charme", sa chanson reprise par Murat. Elle figure sur son disque "Amaretto" (Les Disques du Crépuscule - 1992).
Un immense merci à Alain. On le retrouve avec Jérôme caillon chez Jeannette (à Riom) le 14/09. On peut retrouver sur ma chaine leurs 4 reprises lors du week-end Murat.
ET VOILA LE LIEN EN PLUS SUS-ANNONCE LE MONDE EST PETIT
On faisait donc le lien entre Murat et Renaud Hantson via Robert Basquin via Alain Bonnefont... Et la boucle est bouclée: Renaud va reprendre du Murat sur son prochain disque "ceux que j'aime". Bon, il ne fait pas dans l'original, comme Julien Doré ("l'ange déchu" en novembre), il proposera "si je devais manquer de toi".
A commander:
https://www.brennus-music.com/brennus-ap-29/renaud-hantson-que-j-aime-2cd-p-10032.html
https://www.fnac.com/a20203499/Renaud-Hantson-Ce-ux-que-j-aime-CD-album
Cette petite vidéo sur fb de l'enregistrement (sans la voix) fait assez envie!
LE LIEN EN PLUS POUR ETRE EXHAUSTIF
Un petit article paru dans divers journaux fin août:
24 Heures (Suisse), no. 22717
Thierry Coljon
« Le Soir »
Un an après sa disparition, il hante encore la chanson
Trois livres rendent hommage au chanteur auvergnat Jean-Louis Murat, décédé l'an dernier.
Sa mort subite dans son sommeil, à 71 ans, le 25 mai 2023, a été un véritable choc. Il a fallu du temps pour nous remettre de cette perte immense pour la chanson française de qualité aux allures blues et country. Jean-Louis Murat était le poète rural du désespoir, un auteur et compositeur exceptionnel, à la fois exigeant et séduisant. Au lendemain de sa mort, malheureusement, les réseaux sociaux n'ont retenu que son caractère particulier et son sens de l'humour souvent incompris.
L'homme aux yeux clairs et au franc-parler était devenu, au fil des ans et de ses rares apparitions à la télévision, le bougon de service, le Jean-Pierre Bacri de la chanson, le râleur s'en prenant à tout ce qui l'énervait: les modes, les inepties, le superficiel, l'esprit parisien. Oui, il pouvait se montrer parfois dur et cruel, mais c'était là son humour et son intelligence: il savait donner aux médias ce qu'ils attendaient de lui. Ce jeu de massacre en règle cachait surtout une grande sensibilité. Il n'y avait pas homme plus cultivé et plus attaché à sa terre que lui. Ses valeurs étaient celles des hommes sensés, simples et pas du tout prétentieux.
Sa musique, ses disques, heureusement, lui survivront et on n'a jamais cessé depuis sa disparition de l'écouter et de redécouvrir les perles livrées durant plus de quarante ans.
Le 1er anniversaire de sa mort a été célébré le 25 mai de cette année sur la scène de La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, à l'initiative de Denis Clavaizolle, son complice historique. Une vingtaine d'artistes ont chanté Murat (Morgane Imbeaud, le Delano Orchestra, Alex Beaupain, Frédéric Lo, Laura Cahen, l'écrivain Eric Reinhardt, Florent Marchet, la réalisatrice Lætitia Masson, Elysian Fields, Jeanne Cherhal, JP Nataf)... Des proches et des fans avant tout, plutôt que des stars, ce que Jean-Louis Murat, là où il est, a sans doute apprécié, le connaissant.
Les jours du jaguar
Trois livres, ensuite, viennent parfaire cette célébration ô combien méritée. Ceux-ci arrivent après la réédition chez PIAS, le 24 mai dernier, en triple vinyle, en un tirage limité de 500 exemplaires, de « Parfum d'acacia au jardin » , sorti en DVD à l'époque. En attendant sans doute le disque posthume d'inédits dont il parlait déjà en 2020. Aux « Inrocks » , il avait confié: « J'ai écrit un disque sur la situation sociale du pays. Mais il ne sortira qu'après ma mort, je laisserai mes enfants gérer ça. Mais tu verras, c'est du sévère. »
Le premier de ces livres, « Les jours du jaguar » , par le journaliste clermontois Pierre Andrieu (préface de Jennifer Charles d'Elysian Fields), est un grand format illustré et cartonné réalisé avec l'aide de La Coopérative de Mai et la Ville de Clermont-Ferrand. On y retrouve de nombreux témoignages de proches et des photos resituant l'œuvre de l'Auvergnat dans son biotope, cet environnement et ces paysages qui l'ont tant inspiré.
Le deuxième livre, intitulé « Le lien défait » , est signé par Franck Vergeade, journaliste aux « Inrockuptibles » , fidèle du chanteur, qui revient sur sa carrière à travers ses nombreuses rencontres avec lui. Le troisième ouvrage, « Foule romaine » , est un essai d'Antoine Couder, de France Culture. Il revient sur l'importance de cette chanson qui est une des plus streamées de Murat, tirée de l'album « Le moujik et sa femme » , de 2002. L'auteur revient sur la chronologie qui a précédé la sortie de ce disque. Selon lui, « Foule romaine » est certainement la chanson qui cristallise au mieux l'idée de gloire et d'inquiétude qui traverse l'œuvre de Jean-Louis Murat ».