Bibliographie : François Armanet "Vous savez quoi? Le roman d'un journaliste"+

Publié le 20 Septembre 2024

Je commence à avoir une petite collection de livres de souvenirs de journalistes (Barbot, Bigot...) et c'est bien parce que c'est vous - chers lecteurs - que j'en fais l'acquisition... même si je garde quelques bons souvenirs (notamment de celui de Manoeuvre - mais qui pour le coup ne parlait pas de Murat).

                                      LA JOLIE COUV EN DOUBLE PAGE

Et en cette rentrée littéraire, c'est François Armanet qui y va du sien, après avoir épuisé (en film et en livres) le sujet de la bande du drugstore dont il a fait partie...  Epuisé ?  Pas tout-à-fait car il en est encore question plusieurs fois dans ce nouvel ouvrage (pour Dutronc avec une anecdote amusante,  Gainsbourg - les deux chanteurs ont cité "les minets" ou le drugstore dans des chansons - ou encore à propos de Godard). Cela révèle que l'exercice est comme prévu un peu nombriliste.

Passé par Libération et le Nouvel-Observateur, F. Armanet n'était pas un journaliste spécialisé "musique".  D'ailleurs, il l'indique en démarrage, c'était les "rencontres" qui l'intéressaient, et ses fonctions lui ont permis de s'en réserver de très belles... lui qui  est proche de Manset.  D'ailleurs, ce dernier, Bashung, Christophe, Murat c'est ses "4 mousquetaires".  Et c'est pour ça notamment que le blog a déjà eu l'occasion de parler du journaliste, avec la rencontre (à relire ici) qu'il a organisée avec Raphaël (lui aussi proche de Manset).

C'est d'ailleurs ceci qui lui permet de nous raconter sur deux pages une anecdote particulièrement savoureuse sur les 4 1/2 consacrées à Murat (un des chapitres le plus court). Où on le retrouve dans son rôle favori de duelliste... mais au sens propre ! François avait convié Jean-Marie Périer (un autre copain de la bande des années 60) pour immortaliser la rencontre avec Raphaël pour le Nlle-Obs. Clic-clac, c'est dans la boite... mais le lendemain, l'attachée de presse, puis le directeur du label l'appellent pour lui demander de ne pas publier la photo qui ne plaît pas à Murat... quitte à renoncer aux quatre pages dans le grand hebdomadaire ! François décide d'appeler lui-même Jean-Louis Murat qui ne veut rien entendre ("j'ai le droit de ne pas aimer ma gueule", "j'envoie des autoportraits à la place"...) mais Armanet ne veut pas faire d'affront à son pote photographe et ne cède pas... pas plus que Murat. Le journaliste imagine le chanteur jubilant de ce petit clash... François clôt le discussion en provoquant en duel le Maréchal Murat ! "- Ok, tu choisis les armes, nous aurons un même témoin Bayon, cela simplifiera les choses"... (Bayon qui a écrit un livre avec lui - tout comme E. Quin, on est entre muratiens  - et mari et femme -je le découvre-). 

Armanet publiera la photo...  Plus tard,  ils se retrouveront en loge, grâce à Bayon... et s'enlaceront chaleureusement.

La photo du courroux :

Air fatigué effectivement... même si on peut aussi penser que s'afficher avec le jeune premier dans son dos prêt à faire son Ravaillac ne lui plaisait pas non plus.

 

Le reste des quatre pages évoque joliment Murat, mais sans grande surprise. Extrait :

 

 

 

Armanet nous annonce le roman d'un journaliste, un titre accrocheur, mais on n'échappe pas à quelques  longues reprises d'interview sur plusieurs pages, sans parfois de réelle valeur ajoutée, même si les propos sont souvent de qualité  et on une dimension patrimoniale (Elli Medeiros et sa rencontre avec le punk anglais...). Les autres chapitres sont plus faits de souvenirs et de propos (biographie ) sur les artistes ou des mouvements / tendances (punk par exemple). Un peu inégal, même si on retrouvera bien-sûr quelques  anecdotes.

Le livre ne parle pas seulement de musiciens, il est aussi question d'une rencontre entre Déon et Jim Harrison, de Jackie Chan, Crumb, Godard, Le Carré, Tournier...

Côté musique, on retrouvera le récit de F. Hardy sur son amoureux éperdu : Bob Dylan.. mais aussi Cohen via D. Issermann, des rencontres avec Jagger, Rotten, Madonna...  On pouvait s'attendre à des pages intéressantes sur Manset, mais c'est un peu décevant (la rencontre avec Bashung avait déjà été contée  il me semble). Il est question du Route Manset (avec Murat) dont Armanet est un des acteurs avec Bayon et Bigot. Je retiens la mention : " de quoi parle-t-on? [...] jamais de "sexe" (tabou)"*. 

Pas sûr que les spécialistes y apprennent grand -chose, mais peut y prendre plaisir, comme on en prend à la lecture d'un magazine ou d'un mook, plus exactement.

 

*A mettre en parallèle avec l'évocation d'un fameux chanteur culte par Franck Maubert dans Les uns contre les autres (chez Fayard)... mais là, c'est un vrai roman...

Vous savez quoi? le Roman d'un journaliste: 

Date de parution

05/09/2024

Editeur

Table ronde

Collection

Vermillon

Nombre de pages

368

 

 

LE LIEN EN PLUS EN TROIS MOUVEMENTS

- A Avignon, Chloé Mons croisée au spectacle d'Alain Klingler nous parlait de son prochain livre dans lequel il sera question de Jean-Louis Murat (il avait accepté de chanter un duo sur son album Hôtel de l'univers en 2018). Le livre s'appelle Spacing, c'est pré-commandable. Date de sortie : 18/10 (éd. Mediapop).

Les souvenirs sont des bulles.
Des mondes indépendants irisés, évoluant dans la mémoire sans loi ni ordre.
Spacing, c’est cet espacement, quand le temps et l’espace se dilatent, quand les visions du passé s’étirent comme les nuages, en perpétuelle mutation.
Ainsi, ce livre est un voyage dans l’espace et dans le temps, un voyage dans les voyages de ma vie, quelle que soit leur forme : intérieurs ou extérieurs, intimes ou géographiques,
artistiques ou amoureux. Parfois carte du tendre,...

 

- Frederic Couderc, auteur de Hors d'atteinte, roman, qui vient de sortir en poche (POCKET) nous signale que Jean-Louis Murat est en épigraphe du livre ("je me souviens")... ce dernier étant son "idole absolu".

 

Merci à Pierre Krause... qui nous propose dans le même temps un sujet de dissertation:  Voici ce qu'il affirme sur babelio  "J'aime tous les gens qui aiment passionnément Calvin & Hobbes comme j'aime tous ceux qui aiment Bob Dylan ou Jean-Louis Murat dans la musique ; Audrey Hepburn au cinéma ou Peter Falk à la télévision. Il existe quelques communautés informelles et invisibles qui ont plus de sens que les relations physiques, amoureuses ou amicales".

Même si j'évoque régulièrement la communauté muratienne, c'est au fond "plus que de raison",  mais l'affirmation de Pierre Krause tend à expliquer peut-être ce qui s'est vécu aux "Week-end Murat"... 

Rédigé par Pierrot

Publié dans #bibliographie

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
En tous cas, dans les week-end Murat, il y a bel et bien un truc informel et invisible qui flotte dans l'air...
Répondre