Publié le 15 Octobre 2011
LE LIEN EN PLUS :
ENcore une petite chronique québécoise... CARIBOU!!
http://www.gangansurleweb.com/?p=5994
Surjeanlouismurat.com, le blog de Pierrot
L'actualité et l'histoire de Jean-Louis Murat, Site non officiel.
Publié le 15 Octobre 2011
LE LIEN EN PLUS :
ENcore une petite chronique québécoise... CARIBOU!!
http://www.gangansurleweb.com/?p=5994
Publié le 15 Octobre 2011
On avait déjà eu la chronique de l'album... Voici l'interview! Notamment avec une explication de Murat sur ses "attaques" envers ses collègues musiciens.. une explication non pas nietzschéenne, mais shrekienne... Cette attitude de vouloir faire le méchant uniquement pour protéger sa quiétude et son soi à soi (oui,ça m'a bien plu cette expression!)... alors qu'au fond (de son trou du Sancy), on est plutôt gentil... LE LIEN EN PLUS semble l'indiquer...
Geneviève Bouchard |
(Québec) Ce n'est pas pour rien si Jean-Louis Murat a choisi le titre Grand lièvre pour son dernier album, arrivé dans les bacs la semaine dernière. À l'image de la bête qui a presque disparu dans certains coins d'Europe, le chanteur se considère comme un artiste en voie d'extinction. Il a souvent songé à quitter le métier, mais il se dit heureux s'il écrit une chanson chaque jour et il continue de lancer des albums presque chaque année depuis plus de 20 ans. Il voudrait voir son art plus largement diffusé, mais il entretient une image de marginal en même temps qu'une relation parfois explosive avec les médias. L'Auvergnat est un homme de paradoxes, certes, mais surtout d'honnêteté et de franchise. Entretien avec un artiste fidèle à lui-même et peu porté sur les compromis.
Q En 2000, après la sortie de l'album Mustango, vous aviez confié au Soleil que vous n'étiez plus certain de poursuivre votre carrière musicale. Vous avez lancé une bonne dizaine de disques depuis. Qu'est-ce qui vous a motivé à continuer?
R À chaque sortie d'album, je me dis c'est le dernier, que j'en ai marre. Mais j'ai beaucoup de mal à trouver une autre activité aussi intéressante, finalement. C'est très décevant. Depuis le temps que je sors des disques et que chaque disque est un quasi-échec, à la fin, c'est un peu épuisant. Mais malgré tout, je continue. La ténacité, il faut qu'elle fasse usage de talent. Voilà, je suis tenace.
Q Cet album a été enregistré plutôt rapidement, n'est-ce pas?
R J'ai enregistré pendant une semaine en Provence, dans des conditions quasiment live. J'aime beaucoup enregistrer comme ça. J'y suis très entraîné. J'aime beaucoup enregistrer deux ou trois chansons par jour. Je n'aime pas passer des jours et des jours sur une seule chanson. Je l'ai déjà fait beaucoup et je sais que c'est vain.
Q Sentez-vous que cette spontanéité apporte quelque chose de différent à votre musique?
R Je l'espère. Je trouve que de rester trop longtemps sur des chansons, ça aseptise, ça javellise le son. On travaille à l'ancienne avec une vieille console, des magnétos, des bandes qui tournent. Je dis aux musiciens qu'il faut tout enregistrer. Je veux que ce soit plein de microbes. Je veux qu'il y ait des bactéries absolument partout dans la chanson pour que ce soit une matière vivante.
Q Vos textes sont denses. Ils nécessitent parfois plusieurs écoutes avant de se laisser apprivoiser. Êtes-vous conscient de cet aspect lorsque vous écrivez?
R Dans ce que j'aime écouter, ça fonctionne un peu pareil. J'ai une discothèque faite de disques et de chansons où on aime revenir. Au cinéma, c'est un peu la même chose avec les films qu'on veut revoir. L'envie de revoir, de réécouter, de relire, c'est pour moi un signe de qualité. On trouve de nouvelles choses. On met ce qu'on veut dans une chanson, mais il faut qu'elle soit assez ouverte et énigmatique pour accrocher des états d'âme différents. À la fin, la chanson devient partie même de vos sentiments. Dans l'absolu, j'aimerais bien que ce soit toujours comme ça. Que les chansons collent à la peau.
Q Où vous situez-vous par rapport à vos collègues musiciens en France?
R Je suis extrêmement à part. Je ne sais pas si c'est bien ou pas. Je ne me sens pas du tout intégré dans le milieu de la musique. Mais ça me plaît bien, aussi. Avec un soin très particulier, j'ai choisi des amis qui ne sont pas dans la musique. J'essaie de me tenir à distance du monde du disque. Et dès que les gens se rapprochent, comme j'ai la langue bien pendue, je balance chaque fois des vacheries épouvantables sur les collègues ou sur le métier pour être bien sûr qu'on n'essaiera pas de m'approcher.
Q Vous êtes connu pour vos coups de gueule sur des plateaux de télé. Cette visibilité vous sert-elle?
R Ça m'est arrivé une fois ou deux. Ça se retrouve sur Internet, les gens en parlent. Dans la réalité, ça doit tenir en deux minutes. Mais c'est vrai que je suis soupe au lait. Et il ne faut pas que je me mette dans des situations où, sur des plateaux de télé, on attend pendant des heures et on parle de n'importe quoi. À un moment, je me demande ce que je fais là et je deviens désagréable. [...] Ça ne peut être que négatif.
Q Acceptez-vous toujours d'aller à la télé?
R Le métier est tellement difficile. Il faut faire passer l'information quand on sort un disque. Le problème, et je crois que c'est la même chose chez vous, c'est qu'il n'existe plus beaucoup d'émissions sur la musique. [...] La maison de disques m'incite à le faire, sauf que, si ça se passe mal, je joue contre moi. Surtout que moi, je suis un campagnard. Et devant cette agitation stupide à la parisienne, je réagis brutalement, parfois.
Q On sent bien ce côté campagnard sur votre dernier album. Vous y soulevez des questionnements sur la détérioration de la nature... Avez-vous mal à votre campagne?
R Toutes les atteintes à la nature, j'ai un peu de mal à les accepter. Surtout le phénomène touristique. J'ai presque des altercations quotidiennes avec des touristes. Le sans-gêne destructeur du touriste, ça me rend agressif. De ne prendre aucun égard pour les autochtones, c'est ravageur. On le constate avec beaucoup de civilisations qui s'ouvrent au tourisme et qui sont pulvérisées dans leur réalité.
Q Considérez-vous vos chansons comme revendicatrices? Avez-vous la volonté de changer les choses?
R Non. Je n'y crois pas. Je ne suis pas un optimiste, moi. Je ne me fais aucune illusion sur la nature humaine. Pour moi, l'homme est un salopard qui détruira absolument tout. Je n'ai pas d'autre philosophie. Je ne suis jamais surpris par toutes les saloperies que peut faire l'homme. Je suis accablé, mais pas surpris.
Q N'est-ce pas lourd à porter, cette philosophie?
R Une fois qu'on a dit ça, après, on organise la proximité. Il y a la famille, les enfants... Je me replie sur des valeurs assez traditionnelles. Malgré tout, j'essaie de faire passer qui je suis, ce que je vis. Je ne vais pas chercher trop loin de ce qui est autour de moi. Je fais de la chanson de proximité.
LE LIEN EN PLUS :
"Il faut rendre à César… Ou plutôt à Jean-Louis Murat, qui a longtemps représenté la seule tête de gondole locale. Un père spirituel ? Alexandre ROCHON :« Oh oui ! Un grand-père, même ! », se marre Mark.
« Il y a toute une scène clermontoise, dont fait partie Jean-Louis Murat, qui a fait vivre la ville musicalement pendant les années 80-90, poursuit Alexandre de Kütu Folk Records. Nous connaissons un peu moins Murat, qui vit à la campagne et fait plus rarement le déplacement pour les concerts mais nous ne manquons pas de pères spirituels, comme le batteur Christophe Pie, qui continue à nous accompagner, Gilbert, gérant de Spliff, disquaire indé de la ville, ou Christophe Adam, merveilleux chanteur et ingénieur du son. »
http://www.starstory.fr/Folk-in-Clermont-Ferrand_a390.html
D'ailleurs, va falloir que je me mette à écrire ma chronique de GRAND LIEVRE... parce que j'ai pas encore lu une seule ligne indiquant la présence de Christophe PIE dans les crédits de ce disque! C'est quand même quelque chose!
Et il faudra aussi que je remette la main sur le dernier disque des DELANO orchestra... parce que je ne l'ai pas suffisamment écouté.... - Petit! petit! petit!.. ne te cache pas... Non, décidemment, je ne vois pas où il est...
Publié le 15 Octobre 2011
Bon, ça me console de ne pas encore avoir trouvé le magazine... UN ARTICLE ESSENTIEL... si on veut enfin ouvrir les portes de la perception... des titres du GRAND LIEVRE.. Ceux qui veulent garder le mystère ou leur propre interprétation ou les promoteurs de "l'intentionnalité de l'oeuvre" passeront leur chemin! Un grand plaisir de découvrir un Jean-Louis qui se confie...notamment sur son désintérêt du titre "les rouges souliers"!
MERCI MAGIC, toujours fidèle à Murat depuis le début...
http://www.magicrpm.com/a-lire/interview/jean-louis-murat/track-by-track-14-10-11
Lisez l'article sur le site de MAGIC!
Track by track - 14/10/11 Franck vergeade
Deux ans après un détour mémorable à Nashville, Le Cours Ordinaire Des Choses (2009), Jean-Louis Murat a retrouvé sa fidèle section rythmique pour signer un treizième album massif et déjà central dans discographie, l’irrésistible Grand Lièvre. Où le natif de Haut Arverne réaffirme autant son endurance que sa difficulté à se placer sur la carte de la chanson française, tout en professant quelques conseils paternels. [Interview Franck Vergeade].
Qu'Est-Ce Que Ça Veut Dire ?
Jean-Louis Murat : Comme souvent, en promotion, je me retrouve en décalage puisque je dois parler d’un album qui va sortir alors que j’ai déjà écrit le suivant. Laisse-moi me remémorer un peu les conditions dans lesquelles j’ai fait Grand Lièvre. Pour ce disque et en particulier cette chanson d’ouverture, je voulais aborder le sujet de la perte de mémoire, qui touche de plus en plus de gens dans mon entourage, mais pas seulement. Aujourd’hui, on ne peut que constater que notre pays a la maladie d’Alzheimer. J’aurais d’ailleurs pu intituler cet album Alzheimer. Je dis parfois aux musiciens qu’on va organiser un Alzheimer Tour. Comme ça, si un soir je n’ai pas envie de monter sur scène ou si je m’arrête en plein milieu d’un morceau, j’aurais un bon prétexte… Depuis Le Cours Ordinaire Des Choses (2009), j’ai passé des mois en tournée avec Fred (ndlr. Jimenez, le bassiste) et Stéphane (ndlr. Reynaud, le batteur), donc on ne peut vraiment parler de retrouvailles entre nous même si nous n’avions plus enregistré de disque ensemble depuis Taormina (2006). La vraie nouveauté, c’est l’arrivée du pianiste Slim Batteux, un musicien sensationnel. C’était une idée de Laure (ndlr. Bergheaud, sa femme), qui l’avait vu sur scène. Slim a aussi bien accompagné Percy Sledge que Ray Charles, Johnny Hallyday que Michel Jonasz – le gimmick de La Boîte De Jazz, c’est lui –, il est également spécialiste de la culture indienne. Connaissait-il Murat ? On n’en a pas parlé, mais franchement, ça m’étonnerait. Il doit être un peu comme moi, c’est-à-dire qu’il n’écoute jamais de disques français. Il n’a pas de temps à perdre.
L’album a été enregistré à La Fabrique, à Saint-Rémy-de-Provence, au milieu de la plus grande collection au monde de vinyles de musique classique. C’était très impressionnant de se trouver face à l’histoire de cette musique, et l’endroit est magnifique. En une petite semaine, sur vingt-quatre pistes et avec du vieux matériel, l’affaire était pliée. Le mot d’ordre était simple : “On ne touche à rien”. À l’arrivée, on avait quinze titres, mais dix suffisent amplement. Comme du temps des Beatles, on pourrait revenir aux enregistrements d’une demi-heure. Au-delà d’une quarantaine de minutes, je décroche à l’écoute d’un album. La durée trop longue des disques fait d’ailleurs partie de la crise actuelle. Il devrait y avoir une loi qui oblige les artistes à enregistrer dix chansons. Pour ce qui me concerne, je ne pense publier trop d’albums. Ce sont les professionnels qui le pensent, pas le public. Je peux comprendre les personnes de ma maison de disques, qui se demandent ce que je vais pouvoir raconter aux médias d’une année sur l’autre. Elles courent après les nouvelles têtes. D’ailleurs, les journalistes ont été dressés dans la soif de nouveautés. Ils cherchent le chef-d’œuvre par semaine, qu’ils auront oublié quinze jours après… Fort heureusement, mon public est réceptif à ma sortie discographique annuelle. Je voudrais aussi dire un mot sur Alain Artaud, qui a récemment été viré de Polydor et avec lequel je travaillais depuis plus de vingt ans. Ensemble, on faisait déjà la pochette de Cheyenne Autumn (1989), avec la photo de Jeanloup Sieff…
[sympa le mot sur Artaud! l'inter-ViOUS d'ALAIN ARTAUD http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-10-alain-artaud-75198522.html ]
Sans Pitié Pour Le Cheval
La guerre 14-18… Bataille de la Marne… Mon nom d’état civil n’est pas le mien : j’ai celui d’un arrière grand-oncle, qui se prénommait également Jean-Louis. On m’a donc redonné le nom de Jean-Louis Bergheaud. Étant le premier garçon à être né, je me suis retrouvé dans la famille en charge de l’hérédité imposée d’un combattant héroïque de la guerre 14-18, qui meurt d’ailleurs en 1918. Sans faire de la psychologie à trois balles ou de la schizophrénie de comptoir, j’ai toujours eu du mal avec mon identité. Ainsi, je suis resté sensible à la guerre 14-18, où je suis donc mort une première fois. D’où cette chanson Sans Pitié Pour Le Cheval. J’en ai quelques-unes sur les chevaux et la manière dont les animaux sont traités depuis lors. Moi, j’ai eu la chance de jouer aux cowboys et aux Indiens avec mes enfants, en partant dès l’aube à la montagne avec un poney chacun. On faisait des cavalcades effrénées. Les êtres humains ont perdu le rapport aux animaux. Je regrette le temps où les hommes circulaient à cheval. Il y avait une noblesse qui n’existe pas dans une Clio ou un Picasso… (Sourire.)
Rémi Est Mort Ainsi
Là encore, la résistance a été un élément essentiel dans notre famille. J’ai appris à lire et à écrire dans un manuel dont les deux héros s’appelaient Rémi et Colette. Ces deux prénoms me sont revenus en écrivant Rémi Est Mort Ainsi. Comme je te le disais, Grand Lièvre est un album axé autour de la mémoire et de la perte des choses. Pour ce disque, j’ai arrêté l’écriture à quarante-quatre chansons. J’en ai choisi dix. Donc j’ai envisagé plein de thématiques différentes. Il y avait des titres sur les cavalcades du Far West, un autre sur Cortés, un autre encore que j’ai posté sur mon site, Ne T’Attends Qu’À Toi Seul. J’aurais donc pu faire un album entier sur l’homme à cheval ou la guerre, mais je prends au final les chansons les plus solides. Je n’attache pas une importance très grande aux textes. Selon moi, la musique forme un tout : la mélodie, les paroles, la production. D’ailleurs, je fais tout en même temps. Mon pire cauchemar, c’est d’avoir une musique sans texte ou un texte sans musique. La ligne mélodique et les mots sont tellement imbriqués. C’est comme si un maçon bâtissait un mur en parpaings et mettait le ciment après. (Sourire.)
Pour les textes, je dispose bien souvent de trois fois la matière que j’utilise. Si je me laissais aller, je pourrais faire des chansons d’un quart d’heure, alors je coupe dans le vif et saute ce qui est faible. En concert, les gens se demandent pourquoi il m’arrive de ne pas dire certains mots, mais c’est parce que j’en ai marre de les chanter. Je les zappe parce que je ne m’y reconnais plus. Notre métier relève tellement de l’art du mensonge que j’essaie d’éviter d’en rajouter. J’ai beaucoup insisté auprès du label pour joindre avec l’album ce Live À La Coopé, enregistré à Clermont-Ferrand le 7 avril 2010. C’est un concert directement sorti de la prise stéréo de la console, puis je l’ai apporté à la gravure – mes musiciens et techniciens sont devenus dingues. Ils voulaient que ce soit mixé. À l’inverse, je tenais à publier un live comme dans les années 70. Cela ne sert à rien d’enregistrer un concert en multipistes. Plus personne ne sort de disque live aujourd’hui.
Alexandrie
De son vrai prénom Alexandrie, Alex était une amie très chère, qui est décédée dans un accident de moto avec le bassiste de Clara, mon premier groupe. Ils sont morts dans la nuit sur une Harley Davidson il y a quelques années. Je leur avais dédié l’album Taormina (2006). C’était très émouvant de faire ces chœurs “Alexandrie/Alex” en pensant à elle. Elle devait avoir vingt-trois ans lorsqu’elle est morte. Encore une chanson sur la mémoire, la disparition, le passé…Ce n’est pas l’approche de la soixantaine qui me fait avoir ces pensées. Dans Suicidez-Vous Le Peuple Est Mort (1981), j’étais déjà là-dedans…
Haut Arverne
Ma chanson préférée et celle qui me colle le plus à la peau. Il n’y a pas un poil de cul de jeu : elle est réglée comme une voiture de Formule 1. D’après le nouveau patron de Polydor, c’est même le single de l’album. Moi, j’habite donc dans le haut de l’Auvergne. “L’homme captif a besoin d’aide”… “Amour et nous peu de sommeil/Jamais l’âme ne rejoint le sang”. Le texte est d’une telle noirceur. C’est d’ailleurs l’une de mes surprises avec ce disque, je pensais avoir fait du goudron, et tous ceux qui l’ont écouté trouvent cet album léger. (Sourire.) À l’origine, je voulais d’ailleurs l’intituler Haut Arverne, mais j’ai finalement décidé de ne pas en remettre une couche sur l’Auvergne. Alors j’ai choisi Grand Lièvre comme titre, en souvenir d’une chanson dont j’ai malheureusement perdu le texte. Depuis, j’ai changé de méthode : j’écris sur des cahiers, ce qui évite que les enfants jettent des feuilles volantes avec des paroles par inadvertance. J’ai encore les images en tête : un grand lièvre dans des herbes hautes, perdu dans la nuit après avoir été jeté d’une famille et donc condamné à mort.
Je Voudrais Me Perdre De Vue
Ma dépression du moment d’écriture de l’album. J’étais au fond du trou… J’étais tellement mal que je m’en suis rendu malade. (Sourire.) J’ai fait deux passages aux urgences. La deuxième fois, j’ai sincèrement cru que ma dernière heure était arrivée. J’ai ainsi passé de longues nuits sans dormir à l’hôpital. À poil aux urgences et sous morphine, ça te remue pas mal. Sans parler de la cohabitation avec tous les malheureux de la Terre. Une expérience néanmoins intéressante. Suis-je toujours hypocondriaque ? De moins en moins, car j’ai tellement peur que les enfants le deviennent. On change grâce aux enfants. Ce sont eux qui nous éduquent. Ainsi, on finit par stopper ces comportements infantiles, ces petites concessions ou lâchetés à soi-même. Si tu veux bien élever tes enfants, commence par changer, sinon ils vont devenir comme toi puisqu’ils scannent tes moindres faits et gestes. Ils projettent tes défauts en 3D. Je suis devenu un sage, comme tu peux le remarquer.
Vendre Les Prés
Je parle là de l’exode rural, et pas seulement français. Selon les dernières prévisions, sur sept milliards d’individus, il y en aurait la moitié en villes. C’est complètement fou. Le monde moderne ne veut plus d’agriculteurs, de paysans, de montagnards. Le dernier peuple le plus haut, c’était les Tibétains, mais le Tibet est désormais occupé par 60% de Chinois. Je l’ai souvent abordé dans mes chansons, mais je n’ai jamais compris l’acharnement des gens des plaines et des villes à vouloir tuer symboliquement les peuples des montagnes. Chez nous, il y a de moins en moins de troupeaux, les forêts poussent, le paysage n’est pas entretenu. Un beau jour, comme au Japon, on va devoir subventionner des jeunes pour redevenir agriculteurs. C’est le monde à l’envers.
Le Champion Espagnol
Lequel champion espagnol ? Bahamontes, “l’aigle de Tolède”, mais j’aime tous les champions. Ils sont irrésistibles, les grands champions sont des futurs héros. C’est comme si j’avais l’occasion de voir Achille ou Ulysse en action. D’ailleurs, j’avais transformé Platini en Achille À Mexico (ndlr. un titre figurant sur la compilation Amour Foot, 1998). J’aurais aimé être champion. Cette année, je suis encore allé voir le Tour de France, qui ne passait pas loin de chez moi. Mes enfants chantaient à tue-tête “Cadel Evans est un suceur de roue”…(Sourire.) Cadel Evans est le vainqueur du Tour 2011, mais pas un champion. Le dernier grand champion, ce fut Lance Armstrong. C’est pour cela que la lutte antidopage m’énerve intensément. Ou alors il n’avait qu’à contrôler la testostérone chez DSK. Au moins on aurait gagné du temps. Les champions ne sont pas là pour porter la moralité à la place des hommes politiques. La lutte antidopage est une spécialité française portée par les inventeurs du dopage intensif – c’est-à-dire les communistes. Ça me dégoûte que cette connasse de Buffet ait transformé des apparatchiks du PC en récupérateurs de pipi de champion. J’aime les héros : saint Anquetil, saint Hinault, saint Lance (qui n’est autre que l’abréviation de Lancelot).
Les Rouges Souliers
Ça me surprend encore que ce soit le premier single de l’album. Car j’ai mis cette chanson sur l’album sur l’insistance de tout le monde. Si je m’étais écouté, elle n’y figurerait pas. Je n’ai donc pas grand-chose à en dire. Une chose est certaine, je ne l’écrirai plus aujourd’hui. Je trouve le texte un peu trop facile et cynique à mon goût. Musicalement, en revanche, elle me plaît beaucoup.
La Lettre De La Pampa
Comme je le dis souvent, je ne sais pas où me mettre. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de lieu approprié sur Terre. Je suis à l’Ouest, voire au Sud-Ouest ou dans la pampa. Artistiquement ou musicalement, je ne sais pas où me situer dans le paysage français. Depuis que je suis tout petit, il n’y a jamais eu de place nulle part pour moi. Il n’y pas un siège avec mon nom écrit dessus. C’est un peu l’idée de la chanson. Je tenais aussi à commencer et finir l’album en parlant du travail. La valeur travail est une notion essentielle. Les premiers mots du disque sont : “Manier du bout des doigts/Sa raison en travaillant” et je chante, dans La Lettre De La Pampa, “Toutes les sensations viennent de mon travail”. Le travail est finalement mon seul lieu de séjour. En dehors de ça, j’ai toujours l’impression d’être un étranger. Et ce n’est pas à un âge canonique que cela va changer.
Publié le 15 Octobre 2011
J'ai depuis mercredi pris un peu de retard dans les news faute à un compte rendu à exécuter... A propos de celui-ci, les commentaires sur ma page FB de personnes présentes font part de leur agréement (même si certains ne sont pas d'accord sur l'intérêt d'une petite "cassure" intimiste) ... Apparemment, je n'ai pas complétement été à côté de la plaque (faut dire que je ne pouvais trop goûter aux bières délicieuses du lieu)... On m'a proposé pour lundi un autre compte rendu.. On aura donc de nombreux avis.
Sur les news, j'ai vu que LE LIEN DEFAIT a globalement diffusé l'ensemble des nouveautés... mais peut-être pas toute... d'autant que j'ai profité d'aller sur Lyon pour acheter des revues (à noter donc que le "guitarist and bass" N° 248 est sorti avec sa couverture de NOEL... Gallaguer). J'en profite pour rappeler, même si on a fait l'économie de polémiques depuis quelques temps et heureusement, que j'ai différents outils et alertes pour trouver les infos. Certains communs avec le LIEN DEFAIT j'imagine. Je ne fais pas le tour des différents sites ou différentes pages FB de fans (j'ai d'ailleurs un peu lâché FB ) pour savoir si tel ou telles ont déjà diffusé le truc. Par contre, quand j'ai trouvé l'info uniquement sur Le Lien défait ou le forum (par exemple, la diffusion radio d'un inédit...) ou ailleurs, je précise toujours son origine.
Alors, PRIMO, on débute par une petite émission radio... Première partie intéressante sur la rémunération des musiciens sur internet.
Emmanuel Torregano, journaliste, fondateur d'Electronlibre.be, parle sur la fin de Jean-Louis Murat (son choix de la semaine) 'un petit nouveau artiste indépendant qui débute":
http://www.radioneo.org/blog/2011/10/07/refait-la-musique-emission-3-la-gestion-collective
"le gros avantage sur le dernier album: un vrai sens de l'orchestration comme les anglosaxons savent le faire, et nous pas... Une vraie capacité à faire sonner les guitares..."
En deusio, petit article de Soul Kitchen, très bien écrit, à lire sur le site:
http://www.soul-kitchen.fr/23571-jean-louis-murat-grand-lievre
Vieux schnock, vieux beau, vieux jeune, jeune vieux, vieux briscard, on s'est habitué à la fournée annuelle du tendre et désabusé vieux loup.
Il a fallu attendre 2 ans, le temps de rentrer de Nashville et de botter le cul aux rednecks de l'industrie musicale pour pouvoir écouter le successeur du Cours ordinaire des choses paru en 2009. Le bougon des burons est de retour en Auvergne, il a pris l'air et l'eau, on le retrouve apaisé mais toujours inquiet du monde qui se délite, des souvenirs qui partent en fumée. Davantage survivant du cimetière d'Eylau que crâneur d'Austerlitz, Murat le maudit est de retour dans sa tanière avec les fidèles complices Stéphane Reynaud et Fred Jimenez plus Slim Batteux à l'orgue Hammond omniprésent sur le disque. Grand lièvre serait un hymne aux campagnes qui se meurent mais dès que l'on demande à l'homme de la pampa auvergnate plus de précisions, il nous tombe sur le râble, un titre d'album n'a pas d'importance, des mots sur une pochette pour intriguer, il aurait voulu le nommer Haut Arverne mais cela sonnait trop Astérix ou peut être grandes lèvres. Plus Droopy que Bugs Bunny donc, le nouveau Murat décline toujours un spleen songeur mais peut être davantage proche de Lautréamont ou de Proust que de Baudelaire qu'il a pourtant magnifié dans son Charles et Léo avec notamment L’héautontimorouménosce en duo avec Morgane Imbeaud.
En écoutant ce Grand lièvre, je repense à ces vers des Chants de Maldoror, "Moi, si cela avait pu dépendre de ma volonté, j'aurais voulu être plutôt le fils de la femelle du requin, dont la faim est amie des tempêtes, et du tigre, à la cruauté reconnue : je ne serais pas si méchant." Murat c'est cela, à la fois costaud et fragile, lumineux et sombre, incorrigible pessimiste mais éternel amoureux.Alors quoi de neuf sous le ciel bas de la Bourboule ? Vendre les prés est la complainte de l'exode rural et du mitage urbain qui bouffe les campagnes, Haut Arverne est une mélopée animiste, Sans pitié pour le cheval évoque la bestialité de la guerre, Rémi est mort ainsi est une déambulation mortifère dans un manuel de lecture réactionnaire, Alexandrie est un nouvel hymne à l'amour, Qu'est ce que ça veut dire ? l'évocation subtile du nouveau mal du siècle, la perte de mémoire ou encore Je voudrais me perdre de vue, ode peut être à la schizophrénie. Le bonhomme dit avoir écrit 44 titres pour n'en livrer que 10, l'album suivant est déjà prêt pour celui qui veut "se décaler d'un demi ton", apprécie Philip Roth pour son intelligence (son dernier roman, Le rabaissement est l'histoire d'un comédien qui a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui...), aime les grands hommes et conchie ce monde étriqué. Il balance sa morgue et sa brumaille dans des écrits quotidiens, Sisyphe de la chanson mais s'exclame en raillant : "Si Woody Allen depuis 40 ans arrive à faire un film par an, je ne vois pas pourquoi un chanteur français n’arriverait pas à faire un disque par an. C’est quand même moins compliqué." Chanteur dandy à la peau de mouton, Murat susurre d'une voix rêveuse des mélodies amères, "On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement" avouait le petit Marcel, Murat est un animal en voie de disparition dans le paysage formaté de la chanson française, comme ce grand lièvre du massif central.
Tercio: petit blog belge:
http://blog.lesoir.be/frontstage/2011/10/12/le-nouveau-jean-louis-murat-en-ecoute-integrale/
Après une longue période échevelée à toucher au plus près l’art divinatoire d’un Neil Young et son Crazy Horse électrique, Jean-Louis Murat retrouve ses racines paysannes, sa pampa auvergnate et cette voix paresseuse qui n’a jamais tant dit. Car si la nonchalance et la caressante douceur des mélodies sont de retour, le ton n’est pas raplapla pour autant. Murat part au combat pour protéger la Terre et les paysans (« Vendre les prés »), dans un monde « Sans pitié pour le cheval ». Jean-Louis se demande « Qu’est-ce que ça veut dire », ne se reconnaissant plus du tout dans ce monde de dingues qui a perdu toutes ses valeurs. Le père Bergheaud, plus sage et compréhensible que jamais, a soigné sa plume pour se faire comprendre de tous. Eternel amant voyageur, il ne craint pas l’hiver et avance d’un pas décidé ? De l’« Haut Arverne » à « Alexandrie », il trace sa route sur les bords de la quête amoureuse, avec la mort pour seule compagne. Entouré des seuls Fred Jimenez (basse), Stéphane Reynaud (batterie) et Slim Batteux (piano et orgue), Jean-Louis a rameuté quatre choristes pour accompagner son chant, car l’espoir toujours fait vivre.
THIERRY COLJON
Petit quarcio... Jean-Louis, un des coups de coeur de 20 minutes sur sept-oct:
http://albumsono.20minutes-blogs.fr/archive/2011/10/14/playlist-septembre-octobre-2011.html
Gros quinto : http://www.welovemusic.fr/chroniques/Jean%20Louis%20Murat/4551-Jean-Louis_Murat_-_Grand_li%C3%A8vre
Fait excessivement rare, plus les années passent, plus il fait d’album et plus Jean-Louis Murat semble inspiré et génialement créatif. Entre sage grand lièvre et fougueux pur-sang, l’artiste continue son chemin hors des sentiers (ra)battus.
Il est toujours bien difficile de parler, encore plus d’analyser une poésie aussi précise et à la fois abstraite et aérienne que celle de Jean-Louis Murat. Lui l’Auvergnat qui, sans façon, nous abreuve chaque année, sans ciller, depuis 1999 (et tous les 2-3 ans à partir de 1982) de ses chansons tour à tour magiques, bravaches, tendres, enflammées… En vingt albums exactement, l’on a eu le temps de très fortement s’attacher à cet ours pas toujours bien léché qui n’a jamais rien chanté comme tout le monde. Même s’il ne nous a pas toujours donné de branches auxquelles se rattacher, travaillant son style comme une boule de glaise toujours souple et malléable, nous entrainant à chaque nouvel opus dans des chemins différents. Mais c’est aussi, justement, cette invitation à se perdre dans des contrées inconnues qui nous plait chez Murat.
Le Moujik n’est jamais à un paradoxe prés. Cette fois, il a mis le double de temps pour sortir sa nouvelle création : deux ans ! Mais c’est peut-être son plus court temps d’enregistrement : la légende dit qu’il aurait enregistré ces dix titres en quelques jours, dans le Sud de la France, dans les conditions du live, entourés de ses familiers, Stéphane Reynaud (à la batterie), Fred Jimenez (à la basse), ainsi qu’un nouveau pianiste Slim Batteux. Il se dit également que ses morceaux n’auraient été que peu arrangés. Ce qui est certain, c’est qu’il émane de ce Grand lièvre est d’une belle spontanéité. Il bondit violemment mais surement sur des titres guerriers comme Sans pitié pour un cheval ou Rémi est mort ainsi. Il se ballade tout en douceur dans la ville d’Alexandrie où, accompagné de beaux chœurs asexués et décalés, il évoque une amie disparue et un couple d’amants. Ou il évoque un roi de la petite reine, Federico Bahamontes, sur Le champion espagnol.
Baladant son spleen souvent nostalgique, ce voyageur de l’intime s’est ici un peu plus ouvert au monde extérieur. Beaucoup de paysages sont ici évoqués, des montagnes et des fleuves du psychédélique Haut Averne aux campagnes tristement désertées de Vendre les prés en passant par les inévitables grands espaces qui s’offrent à nous sur La lettre de la Pampa. Bien sûr, l’artiste continue s’interroger lui-même, sur la mémoire que l’on perd parfois via Qu’est-ce qu’on va dire ? et sur la mort, par petites touches sur plusieurs titres. Jamais sentencieux, parfois même carrément joyeux, comme sur Rouges souliers, il ne cesse de faire grandir sa musique avec le temps.
Le Grand lièvre est une espèce en voie de disparition. Tout comme Jean-Louis Murat, chanteur qu’on aime ne pas pouvoir classer.
Adeline Lajoinie
En sexo, article dans le petit bulletin, gratuit lyonnais.On a dû mal à savoir l'avis de l'auteur, mais c'est amusant!
LE LIÈVRE ET LA TORTURE
Avec Grand Lièvre et après deux ans de silence, l'Arverne atrabilaire Jean-Louis Murat revient en douceur vers les sommets, entre blues minimal et langue à la renverse. Stéphane Duchêne
Et enfin, sept-haut, (ps: j'ai fait grec, pas latin, vous l'aurez compris)
AU canada, http://tvanouvelles.ca/lcn/artsetspectacles/general/archives/2011/10/20111014-143501.html
INTERVIEW!
De sa campagne française, Jean-Louis Murat, nous a parlé de son nouvel album, Grand Lièvre, très attendu, même s'il n'y avait que deux ans que le chanteur était absent sur disque.
Il a trop gâté ses fans français, Jean-Louis Murat. Habitués de découvrir un nouvel album de leur artiste préféré chaque année, ils se sont mis à piétiner d'impatience quand l'auteur-compositeur a sauté une année.
«Ils se demandaient si je n'étais pas malade, déclare le chanteur avec un brin d'ironie. Eh non, c'était le fruit du hasard.»
Ce nouvel album, donc très attendu du public, Jean-Louis Murat l'a enregistré en studio, hors de chez lui, «en terrain inconnu», comme il préfère et en à peine quelques jours. Pourtant, ça sonne drôlement bien, c'est ample et touffu à la fois, plein de nouveautés, dont des chœurs d'hommes et de femmes.
«J'ai l'habitude d'être rapide, explique-t-il. Et puis, avec la crise du disque, les budgets sont réduits et on ne prend pas trop de temps en studio. Une semaine d'enregistrement, c'est tout à fait convenable, précise-t-il. Sinon, je décroche. Une à deux chansons par jour, c'est bien. Je ne vais pas en studio pour chercher, indique-t-il. Le studio n'est pas pour moi un univers de recherche, mais une caisse enregistreuse. Je plains ceux qui y passent des semaines.»
Cette efficacité, le chanteur français la voue au travail en amont qu'il abat, et à ses horaires bien établis. Quand il arrive en studio, il sait exactement où il va et il passe à l'action.
«Pour être créatif, il faut de la discipline, dit-il. J'ai un fond d'indiscipline, donc je fais des efforts.»
Grand Lièvre sonne comme un album «live». En fait, avec cette courte session de studio, il n'est pas loin d'un album en direct. Jean-Louis Murat l'a voulu ainsi, lui qui trouve au «live» énormément de vertus.
En voie de disparition
Pourquoi ce titre étrange d'album? Jean-Louis Murat lui-même ne saurait vraiment dire: «Je serai bien embêté de donner une raison», admet-il. Ce qu'on sait, c'est qu'il y avait au départ une chanson qui portait ce titre, mais qu'elle a été éliminée en cours de création. Ne sont restés que le titre et la belle pochette qui l'accompagne. Un bel objet que le chanteur a voulu «comme un livre d'enfants qu'on a envie de prendre dans les mains.»
Pour ce qui est du lièvre, Jean-Louis Murat a peu de ressemblance avec l'animal aux grandes oreilles. «J'ai des petites oreilles, distingue-t-il, toutefois je suis une espèce en voie de disparition.»
Avec ses nouvelles chansons, Jean-Louis Murat dénonce, au passage, certaines tristes conditions humaines. Il le fait pourtant sur un ton joyeux qui contraste avec le discours. Mais c'est un hasard.
«Plusieurs m'ont fait cette remarque. C'est une surprise, admet l'auteur-compositeur. Les textes me paraissaient sombres et lourds. J'ai eu peur qu'ils soient trop sombres et lourds, alors j'ai allégé la musique, comme la pochette de l'album d'ailleurs.»
Quand on le complimente sur le bel équilibre trouvé entre ces deux mondes opposés, le chanteur nous remercie très humblement, presque soucieux. «Je ne suis jamais sûr de rien», ajoute-t-il.
S'amuser
Depuis qu'il a laissé filer son Grand Lièvre, deux chansons ont été lancées sur les radios françaises, Rouges souliers et Vendre les prés. Ce n'est pas lui qui en a décidé ainsi, mais sa maison de disques.
«Chacun son métier, dit-il, ses compétences. Eux, ils ont des contacts avec le public, les journalistes. Moi, je ne suis pas très dans les médias.»
Venu ici une demi-douzaine de fois dans les années 1990, Jean-Louis Murat est revenu chanter durant trois soirs, au Québec l'année dernière, dans le cadre des Francofolies de Montréal.
Reviendra-t-il bientôt? «Pas pour le moment, répond-il franchement. Il faudrait qu'on m'aime vraiment beaucoup. Venir pour un seul petit concert... Il faut aussi s'amuser dans ce métier.»
Le nouvel album de Jean-Louis Murat Grand Lièvre compte dix titres qui parlent de la nature, la dérision, la condition humaine, le doute, l'amour et la solitude de façon très poétique. Il est présentement disponible en magasins.Publié le 14 Octobre 2011
Contraste amusant avec le Murat des Steppes affiché sur un mur urbain cradingue
Allez disons le tout net (ah, c'est cool, on est sur le net), et vous pouvez compter sur moi pour le dire sans circonvolution et autres... je... oui, je le dis: tout Pierrot que je suis, je n'allais pas à ce concert de manière tout-à-fait enthousiaste... soucieux de savoir comment le "Grand Lièvre" allait être cuisiné, et un peu décu par la set-liste probable...
Et puis, non pas au bout du compte, mais dès les premiers instants, c'était parti... Après une intro en lente progression, "qu'est-ce que ça veut dire" attrape le public dès le début... Plus de 6 minutes 30 plus tard, on accélère encore pour "sans pitié pour le cheval" (3 minutes...)... mené au galop.. et des jolis parties instrulementales avec des chouettes choeurs de Fred et stéphane... Le 3e titre reprend plus calmement, la basse de Fred nous vibre dans les oreilles, tandis que les doigts de Slim nous livrent une jolie partie d'orgue: "Rémi est mort ainsi" (5 min). Sur la fin, lalallallala, JL MURAT propose au public de chanter à ses côtés... Un début de concert nettement meilleur il me semble que sur la dernière tournée... notamment du fait de "qu'est ce que ça veut dire", enchainé au quasi-endiablé "sans pitié...".
On découvre donc un "grand lièvre" sévèrement électrifié, et une section rythmique pêchue. De quoi vraiment faire taire les critiques (que je n'ai jamais comprises) sur une soi-disante monotonie ou atonie des compositions de cet album... D'ailleurs, même si le public ne connait forcement tous ses nouveaux titres (mais c'est une information à vérifier), il semble rapidement conquis et applaudit vigoureusement. On part par contre sur un autre écueil : un concert assez monobloc... Et deux amies, moins adeptes, m'ont exprimé au bout du compte un peu de lassitude... Un titre au piano, une partie acoustique... dont on imagine ce qu'elles pourraient donner bien sûr!, ferait de ce show, peut-être le meilleur de Jean-Louis Murat... Et pourtant, ils ont été nombreux ce soir-là, à penser que c'était le meilleur concert de Jean-Louis qu'ils aient vu (Laurent Cachard, Dory Faye, Jean-Luc... et à eux trois, ils en ont usé des chaussures dans les fosses...)... Le fait est que "grand lièvre", déjà gaillard, au sortie du terrier se sort largement renforcé de cette course au grand air... Je me rappelle de la tournée "moscou" dans le même lieu, où les versions jouées étaient très largement ralenties, parfois tellement différentes de l'album... Là, le choix de l'ardeur est toujours effectué mais on retrouve toujours les chansons de l'album comme on les a aimés. Comme sur la tournée du Cours ordinaire des choses (c'est du moins ce que j'avais écrit), on se dit que dans ce cadre semble-t-il assez respectueux de la Tonalité, du Tempo et de la "Tructure" (les 3 T), et devant un set totalement impeccable et sans "fausse note", il y a peu de places pour l'improvisation et l'inspiration du moment...Et pourtant, je suis impatient de voir à Fontaine comment Jean-Louis réinventera tous ces titres... et il ne manquera sans doute pas de le faire.
Soit reprenons...
Alexandrie ensuite... nous laisse encore sur un rythme calme... Ca devrait être le moment d'émotion du concert, mais ça ne parvient pas totalement à remplir cet objectif... mais c'est néanmoins un excellent moment. J'aime beaucoup le texte dans son effet "liste" ou "accumulation"... Encore une fois, les choeurs interviennent... Plus de 6 minutes.
On poursuit sur "Haut-Arverne" (5.3)... magnifique fin, avec une voix de Jean-Louis au meilleur de sa forme, entouré des choeurs.... Ensuite, "Vendre les prés" (5)... Je constate que nombreux sont ceux qui opinent du chef... Le single a apparemment été bien choisi... Là aussi, Jean-Louis se lâche: "il faut vendre les prés" rageur... Slim Batteux est bien sage dans un coin, assis, derrière un tout petit clavier... On est donc loin de Denis et de ses doubles synthés. On le sent concentré, mais zen... mais partageant peu de regard, me semble-t-il, avec les autres... C'est d'ailleurs aussi le cas de Jean-Louis... Même s'il présente deux fois les musiciens il me semble.
Un superbe moment à mon avis ensuite: le coureur espagnol, qui débute sur un petit sample... Le titre est rythmé... mais fait une pause sur un Jean-Louis Murat quasi a capella... sa maison.. sa maison... avant de repartir de plus belle dans le Tourmalet... Vraiment une excellente version... mais un morceau trop court (pas plus de 5 minutes)... J'en aurai bien repris deux minutes, comme aurait dit Fignon....
Par contre, les morceaux défilent... ne laissant pas vraiment le temps de souffler. Là encore, Jean-Louis donnerait encore plus de gage de son plaisir d'être avec nous, en prenant quelques secondes... et je ne parle pas de "parler"... C'est vrai que je ne m' attends plus vraiment à ce qu'il le fasse. Par contre, là encore, d'autres camarades qui ne l'avaient vu que deux fois et sur la tournée TRISTAN, en solo donc, m'ont exprimé de vrais regrets là-dessus... Comme son entourage et lui-même ont l'habitude de l'expliquer, le silence de Jean-Louis est avant tout dû à la concentration sur sa musique, son "soi à soi"... et que s 'il commence à l'ouvrir, il a dû mal à s'arrêter. En fin de soirée, à la fin d'une très très longue séance de dédicace, où il démontre son plaisir d'être là et de discuter avec chacun, il ajoutera une autre raison (en réponse à l'évocation d'un concert à Rouen où il n'hésitait pas à s'engager politiquement...) : "non, mais je ne vais pas parler des ... [je ne me rappelle plus du terme utilisé, mais c'était élogieux bien sûr!] du PS parce qu'avec internet, c'est le lendemain de partout..."... J'étais dans mes petits souliers (rouges)... et je me suis fait tout petit... Le fait est que l'argument ne tient pas réellement... Il y a 20 ans il y avait bien un correspondant presse dans la salle, et c'était une toute autre diffusion... Mais soit...
Je remarque à de nombreuses reprises que Jean-Louis ouvre les yeux pour chanter... même si l'éclairage peut malmener ses yeux clair. Je vois cela comme une vraie tentative (et je pense : réussie) de se mettre en contact avec le public. Tout comme demander au public de chanter (à 3 reprises)... Le caractère ou non "très spontané" de ces gestes fera l'objet d'un petit débat entre camarades à la fin du concert... Jean-Louis récolte ce qu'il a semé... dans sa constante tâche médiatique de brouiller une identité... Marie Audigier nous indiquera en fin de concert, alors qu'elle interrogeait méthodiquement en prenant des notes sur un carnet à spirale, certains spectateurs à l'issue du concert : "jean-louis ne fait que ce qu'il veut, s'il le fait, c'est qu'il a envie de le faire"... Quand j'ai aperçu Marie derrière la console avant le début du concert, je me suis dit que Jean-Louis Murat allait peut-être jouer pour elle... ou avoir en tête qu'il allait être "jugé" par sa manageuse historique... Peut-être a-t-il encore la volonté de lui démontrer qu'il est meilleur que Manset? (sur l'aspect "live".. c'est sûr que là dessus...)...
Vrai plus sur cette tournée, le jeu de lumières essentiellement lié à des miroirs orientables vers lesquelles sont pointés des projecteurs... Les lumières enveloppent parfois Murat, l'entourent... Assez superbe... Petit bémol : on reste sur le noir et blanc... et les projecteurs vers Slim et Fred me font penser à une gazinière 6 feux... mais soit, je dis ça pour faire mon intéressant.
Voilà qui se pointent Les rouges souliers en taille 8... L'orgue swingue... Version assez semblable à ce que l'on a déjà entendu... On repart ensuite directement sur le gros riff de la lettre de la pampa, et les violents coups de batterie , leitmotiv de cette version... Jean-Louis se lâche sur la voix... mais le titre est bouclé en 3 minutes... une de moins que sur l'album.
Partie de guitare plus que familière ensuite: Mousse noire... Ca en est donc fini des titres de "grand lièvre"... pas de "je voudrais me perdre de vue"... pourtant très apprécié des fans me semble-t-il... Dommage... Un titre où Jean-Louis pourrait se livrer de manière un peu plus intime...
Il s'agit donc de la 3e tournée où Jean-Louis Murat joue "mousse noire", titre datant de Tristan (il figure sur le live inclus dans l'édition limitée de grand lièvre)... mais promis, juré : très belle version... "quel orage...." Très belle prestation vocale de Jean-Louis... et superbes ponts musicaux... Une version encore plus rock que celle enregistrée à Clermont, même si la version n'est pas étirée plus que cela.
Le public frappe dans ses mains... C'est "yes sir"... idem que mousse noire... on avait découvert le titre sur la fin de la tournée Tristan.. et il figure sur le Live... Et pour moi, c'était plutôt "no sir!!"... d'autant plus que la version donnée précédemment et son gimmick très répétitif me lassait... Cette fois, cet écueil est évité... et c'est après une longue intro d'une minute trente, que Jean-Louis se met à chanter... Et pas de doute... il aime ce titre.. "C'est ma vie..."... et s'amuse énormément à faire des variations sur le "yes sir"... puis à livrer un beau solo de guitare... même si la version est finalement plus courte que celle du "live in clermont"...
On reprend un peu son souffle ensuite avec "Foule romaine" (5), très cool... Jean-Louis nous invite à chanter... Je relâche un peu l'attention, même si j'écoute avec plaisir le public reprendre le refrain... Très belle partie de guitare... mais j'ai eu nettement plus de plaisir à retrouver "le train bleu" lors de la précédente tournée...
Première vraie interrogation ensuite... à l'écoute de l'intro suivante... Ca balance grave... et c'est près de 3 minutes plus tard que le public manifeste sa joie de retrouver JIM (7). Je n'adhère pas tout-à-fait à la version (orgue, et certains choix rythmiques)... mais là, encore, Mr Murat livre une belle prestation...
C'est le rappel... et public conquis... cris, applaudissements...et tout...
On n'a pas trop à attendre... Et Jean-Louis revient avec le groupe... avec une nouvelle guitare... Son plus saturé... et là, encore, je m'interroge... avant cette fois de reconnaitre au milieu de l'introduction, le titre de Bashung "ALCALINE"... Seule vraie surprise de ce set (puisqu'il ne contient aucun inédit..). J'aime beaucoup... la version me semble plus proche de celle diffusée chez LENOIR que celle qui avait été plus largement diffusée. Un très grand moment de guitare sur la fin du titre... Jean-louis se déchaine... accompagné d'une longue séance de stomboscope... C'est rock, coco! 7 belles minutes encore.
Je vais encore faire mon rabat-joie... mais "les voyageurs perdus" (6), là encore.. comme Yes sir...je ne leur aurais pas indiqué le bon chemin... Et puis finalement, là encore, belle intro rythmée, avec une jolie partie de clavier... Jean-Louis a son harmonica... mais l'utilise peu ou pas... Et surtout, jolie partie chantonnée sur la fin où jean-louis invite une dernière fois le public a chanté avec lui.. lalalalala... Et redemande même aux musiciens "encore une fois"... avant que le morceau se mette à s'emballer... Vraie surprise cette version... très réussie au bout du compte par sa réorchestration.
Dernier rappel... public toujours enthousiaste... et moi, je trépigne.. Je sais ce qui nous attend... Le retour du jaguar... et je ne suis pas le seul... Au premier riff reconnaissable, les cris fusent... Très très chouette introduction... (encore sous trombinoscope) avec un solo de guitar héro... à tomber... 3 minutes de rock intense... puis un retour au plus calme pour les premiers refrains... Jean-Louis Murat frotte son manche avec sa main... et se plante un peu dans le texte.. On repart encore sur un solo à tomber, avec un Stéphane d'enfer... mais après l'introduction exceptionnelle, le morceau peine à aller crescendo dans l'intensité.. peut-être du fait que jean-louis privilégie la guitare (et quelle guitare!).. à la partie vocale moins inspirée... mais enfin, c'est quand même le pied... enfin, la patte... ce titre... Un très très grand plaisir de le réentendre...
Le public est enthousiaste, ravi.
Comme je l'ai déjà dis plus haut, à chaud, Laurent et Dory m'indiquent que ce n'est pas loin d'être le meilleur concert de Murat qu'ils aient vu... Stéphane du Voyage de NOZ a apprécié mais émet des réserves notamment sur Alcaline et aurait peut-être apprécié retrouver un peu du Murat intime (genre "amis amour amant...).
Et moi? J'ai passé un excellent moment... A part quelques oublis de textes (JLM n'a pas de pupitres sur scène), on n'a pas l'impression d'assister au deuxième concert de la tournée. Le groupe tourne comme jamais, et le clavier est excellent. Pas vraiment de temps morts, de morceaux étirés ou méconnaissables et d'impros se terminant un peu à la one again, et on fait l'économie des nappes de synthés de la dernière tournée que je ne goûtais pas trop...Toutefois, en tant que membre de la section semi-hardcore des muratiens, pour m'assouvir totalement, il me manque quelques surprises... des inédits ou le choix de ressortir deux-trois vrais vieilleries, et quelques prises de risque... un morceau solo, piano... ou autres... Le set et les orchestrations jouent le jeu d'une grande "accessibilité" (même si parfois très rock)... La priorité semble plus d'être plus de conquérir un nouveau public et de défendre "grand lièvre" que d'assouvir des pulsions étranges de fans acariatres... Je m'étais déjà fait la réflexion en écoutant l'annonce, un peu surprenante, faite au tout début du concert : "jean-louis murat assurera une séance de dédicace...". C'est une super initiative qui a permis à tous et pas seulement aux plus courageux pour patienter un peu, de découvrir un Murat accessible et agréable auprès de chacun... et de faire un peu travailler Jocelyne!
J'attends avec impatience ma nouvelle soirée avec le "grand lièvre"... Ca sera à FONTAINE...Cette fois, dans une salle qui sera peut-être en configuration "assise"...
Découvrez le compte rendu de LAURENT CACHARD, dont le dernier livre vient de sortir:
tchao... ouf... c'est enfin bouclé ce c-r...
Publié le 11 Octobre 2011
Didier Varrod nous a fait faux bon sur son émission hebdomadaire mais ma foi, voilà une belle chronique avec Jean-Louis Murat... avec une excellente introduction....
J'en profite pour indiquer que Murat ne sera pas l'invité de LE PONT DES ARTISTES... La programmation vient de changer...
Encore un matin 11.10.2011 - Jean-Louis Murat by encoreunmatin
.
.
.
Retranscription via le FB de l'émission:
mardi 11 octobre - Jean-Louis Murat
Le nouvel album de Jean-Louis Murat, sorti le 27 septembre dernier, s’intitule « Grand Lièvre ».
Rien ne sert de courir, il faut chanter à point. Ce « Grand lièvre » est un grand disque. Evacuons tout de suite la forêt médiatique, qui se dresse, réjouie, dès lors que Murat endosse le rôle du sniper idéal pour rentabiliser sa promo en considérations acerbes d’une sève anticonformiste sur le monde politique ou la chanson française. Cachant trop souvent la petite musique intime de ce troubadour inquiet et schizophrène.
Extrait de « Je voudrais me perdre de vue »
Chanson sans concession, qui dessine un autoportrait en forme de confession, accentuant le propos individualiste de celui qui se sent contraint de travailler son ouvrage pour être performant. La main de Dieu, celle qui dicte l’inspiration, la création, ou le génie n’a pas ses quartiers chez Murat laboureur de sillons. Il s’est toujours imposé comme un artisan, isolé et résistant, dans une époque où la chanson s’est industrialisée. Deux ans après son escapade à Nashville, Jean-Louis Murat, chanteur productif par nécessité, a ralenti son rythme naturel d’un album par an, pour ne pas faire prendre le risque à ses propres chansons d’être assimilées à ce que lui même appelle « le bruit de fond ». Alors Murat a remis les compteurs à zéro et nous rappelle que la mémoire est essentielle, comme un trésor que l’on se doit de protéger. Chanteur, c’est être passeur de sensations. Alors pour lutter contre la perte du souvenir, il écrit des chansons et fait de la guerre 14/18 un thème d’inspiration d’aujourd’hui.
Extrait de « Sans pitié pour le cheval »
Jean-Louis Murat est un grand chanteur. Voix mouillée de soul et sucrée de sucs acides et sauvages. C’est aussi un grand musicien qui donne du relief à ses mélodies en faux plat, grâce à une rythmique au cordeau et à un travail constant sur les chœurs qui donnent de l’écho à ses chansons, couvant leur lave comme les volcans éteints de son Auvergne natale. Héritier d’une lignée de paysans, l’auvergnat n’a de cesse de déplorer la désertification des campagnes, sans pourtant devenir écologiste ou bovéiste.
Extrait de « Vendre les près »
Sentimental qui ne s’ignore pas, Murat, 60 ans, cumule les blocs de noblesse intellectuelle. Ainsi avec lui, le cinéma de Tarkovski peut se conjuguer aux frissons populaires de la mémoire du tour de France. Si le tropisme du chevalier errant Murat est bien la paysannerie, sa vitalité vient de son statut de troubadour qui résiste à son époque.
« Chanter est ma façon d'être au monde
Chanter est ma façon d'aimer
Chanter est ma façon d'être nu
Chanter est ma façon d'errer »
2) Se raconter des histoires? et être performant dans son management? und what else? En tout cas, ça a le mérite de mettre en lumière une citation très intéressante concernant l'écriture de Jean-Louis Murat...
Dans la série:
Commentez la citation du chanteur Jean-Louis Murat : "ce n'est plus possible de faire de la narration aujourd'hui. Il faut faire aujourd'hui un exercice de soi à soi". Vous avez deux heures.
Voici la copie de Monsieur le consultant DANGEL, grand fan de Tori Spelling semble-t-il:
http://www.blogstorytelling.com/pourquoi-on-ne-peut-plus-faire-de-narration
3) Demain, le KAO... et après le déluge (FONTAINE)....
LE LIEN EN PLUS DU LIEN DEFAIT:
http://lamusiqueapapa.blogspot.com/2011/10/jean-louis-murat-le-lien-defait-1991.html?spref=fb
Publié le 10 Octobre 2011
INTERVIEW dans l'écho écho écho cho républicain,
Honte à vous, christophe MAE, Aznavour, et René La Taupe, Honte à vous!
... et un scoop: un projet avec DEPARDON?
http://www.lechorepublicain.fr/selection-loisirs--serenite-et-concentration-,358.html
L'Echo Loisirs
Lundi 10 octobre 2011
Publié le 10-10-2011
Publié le 9 Octobre 2011
Publié le 9 Octobre 2011
UN grand merci à EMMANUELLE! Bon article avec une interview "sérieuse" par JLM...
Publié le 9 Octobre 2011
2 petites chroniques pour débuter ce stade 2:
Geneviève Bouchard |
(Québec) Quelques écoutes sont nécessaires pour dompter ce Grand lièvre que nous offre le prolifique auteur-
La patience est récompensée : une fois la bête apprivoisée, elle nous livre la richesse de ses contrastes, faits de textes souvent sombres habillés de musiques nettement plus lumineuses. Deux ans après un détour par Nashville pour enregistrer son dernier disque, l'Auvergnat revient chez lui avec cet album capté en quelques jours dans le sud de la France, avec l'objectif de garder la texture, la chaleur du live. Au fil d'une folk-rock bien ficelée, l'ambiance du studio s'immisce, l'orgue marque les accents et les choeurs s'affirment, loin d'être relégués à l'arrière-plan. De sa voix grave, Jean-Louis Murat chante la guerre (Sans pitié pour le cheval), la résistance (Rémi est mort ainsi), la campagne sacrifiée pour des intérêts mercantiles (Vendre les prés). Une mélancolie palpable, qui n'exclut toutefois pas quelques bouffées de légèreté.
2) http://www.evene.fr/musique/cd-albums/jean-louis-murat-grand-lievre-38392.php
Par Adrien Toffolet
Il y a deux ans, Jean-Louis Murat revenait de Nashville, la patrie du rock’n’roll et de la country, avec dans ses valises, un magnifique album intitulé 'Le Cours Ordinaire des Choses'. Un disque à l’image de l’artiste qu’il aurait aimé être au fond de lui, américain dans les années 70. Histoire de parler littérature avec ses idoles, Bob Dylan en tête. Depuis, Murat est rentré dans ses verts pâturages d’Auvergne où il se plaît de plus en plus à vivre, non pas en ermite, mais loin de la réalité du monde moderne. 'Grand Lièvre', à l’opposé de l’album précédent, est un disque français, à l’écriture poétique et pointue, par moments politique mais sans être partisane. Murat y oppose les styles de vies et valeurs des campagnes face à celle des plaines urbanisées, comme dans les plaidoyers contre la mort des campagnes « Haut Arverne » et « Vendre les Prés » dans lesquelles le chanteur dépeint un « monde moderne et son cul plein de boue, accusant la montagne d’être obstacle à la joie. » Loin du militantisme ou de la nostalgie, il s’agit là plutôt d’un manifeste pour la simplicité. Simplicité du mode de vie, simplicité des mots et des musiques. Car si le fond des textes est parfois dur (la Grande Guerre avec « Sans Pitié pour un Cheval » ou la Résistance avec « Rémi est mort ainsi), Jean-Louis Murat signe peut-être ici les musiques les plus légères qu’il ait composées en plus de 30 ans de carrière sous une facture classique avec guitare, orgue vinage, rythmique impeccable dans la lignée de 'Moscou' ou de 'Lilith' avec plus d'urgence dans un disque hors du temps et, peut-être pour la dernière fois, à la portée de tous.
3) Jean-louis Murat, ce n'est pas seulement un truc de filles... euh, ni de mère de familles... les rugbymens s'y intéressent, et parlent du concert de Montauban:
http://debatsovals.forumpro.fr/t4484-vendre-les-pres
où l'on apprend également que les champs d'estive coûteraient plus chères que ceux de la Limagne...
Epatant hier soir JLM, inspiré par l'intimité de la petite salle rock surchauffée de la cité d'Ingres, il a livré une prestation haut de gamme, pour le plus grand plaisir de veritables fans, suspendus a ses fantaisies poetiques et musicales...avec un enorme rappel pour 6 chansons supplementaires (un exercice loin d'etre systématique avec lui...) et une relation tres amicale avec un public conquis...le barde arverne est pret pour sa nouvelle tournée hexagonale !
4) Enfin,
Dans la série "qu'est-ce que ça veut dire?" :
Puisque je tiens à parler de tout ce qui se passe autour de Murat... Voici un Monsieur qui semble-t-il lui porte le plus grand des intérêts... et n'hésite pas à l'insulter. Je trouve curieux de porter autant de mépris et faire autant d'effort à y penser.... C'est mauvais pour l'estomac.. En effet, ce Monsieur, pourtant auteur de deux livres publiés, va jusqu'à écrire des pastiches muratiens (une bonne dizaine).. au lieu de creuser son sillon...
2 exemples de parodies:
http://raphaelfayolle.over-blog.com/article-texte-de-jean-louis-murat-9-86080579.html
http://raphaelfayolle.over-blog.com/article-texte-de-jean-louis-murat-6-85783796.html
Les yeux semblent traqués
Comment nourrir les bouches
Les filles à marier
Et le linge brodé
V’là les automobiles
Jusque sous nos fenêtres
Dieu veuillez m’excuser
La lumière est mourante
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Il faut passer le bois
Grand-mère tient la maison
Pour quelque cul-terreux
Sans plus d’éducation
Quel travail de nuit
Foutu dans un dancing
De l’eau jusqu’aux chevilles
Tout nous tient désolés
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Enfants d’histoire d’amour
Enfants de la liqueur
La bruyère inconnue
Va de ce petit feu
Nous avons tant d’ennuis
Ne blamez pas le père
Voilà le temps de vivre
Par les choses éphémères
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Du fond de mon sommeil
J’ai vu venir la flèche
Nos vaches sous la pluie
Prudemment descendaient
Ceux mis dans le pétrin
A faire ce qu’on leur dit
Les cœurs brûlants de fièvre
Misère nom de Dieu
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Voilà monde moderne
Et son cul plein de boue
Accusant la montagne
D’être obstacle à la joie
Qui nous toise à travers
Ce devenir sombre
En tombée de la nuit
Tiens nous v’là l’ivre mort
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Comme la lumière est grise
Nous traversons les prés
Quand réciter par cœur
Est souvenir des lieux
Reste de vie stagnant
Comme reste une eau morte
Misère nom de Dieu
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés