Publié le 21 Février 2013
Puisque je suis en train d'expier mes fautes en ce moment par la souffrance et le manque de sommeil, voilà encore une correction que je dois apporter. J'avais consacré un article que j'estimais assez complet au film "Mademoiselle Personne".
... il y a quelques semaines, voilà que je tombe sur un statut FB d'un ami évoquant une bonne soirée en regardant une VHS de "Mademoiselle PERSONNE"... Je demande illico des précisions en indiquant qu" "i can beleive it"... mais il m'a fallu rapidement me rendre à l'évidence : il existe effectivement des VHS de "Mlle Personne".
Elles sont d'ailleurs évoqués dans l'interview que je vous propose d'écouter, avec KRISS sur FRANCE INTER (émission Roue libre de Mars 97). On en apprend un peu plus sur le film également.
Toute l'émission est écoutable sur Soundcloud :https://soundcloud.com/surjeanlouismurat-pierrot
Un article du MONDE en 96 évoque aussi "Mlle personne" :
MOFO en 1996:
D'où vient cette chanson déglinguée que tu as refilée pour la compile « 5 heures » ?
Au départ, c'est un morceau qui figure dans une version ‘normale’ sur la B.O. du film « Mlle Personne ». Elle accompagnait l'édition limitée du live. Il y avait un piano punaise, dans le studio. Elodie Bouchez qui participait aux sessions avait amené une copine. Pour déconner, j'ai dit à la copine : toi, on va bien te faire faire quelque chose. Elle était un peu cassée, en plus. Alors, j'ai proposé à Denis (Clavaizolle, le collaborateur de toujours) d'en réaliser une version juste piano/voix. Et dès la deuxième prise, ça roule. D'ailleurs, il y a le métro qui passe. Je l'ai mise derrière le micro et je lui ai proposé de faire vaguement la mélodie. Elle était cuite fracassée et elle a accompli ce truc incroyable. La B.O., d'ailleurs, c'est celui de mes albums que je préfère. C'était vraiment du boulot : 6 jours de prises pour un coût de 120 000 FF (NDR : 18 000€) ! Et encore, ils m'avaient filé 100 000 balles (NDR : 15 000€) et les 20 restants (NDR : 3 000€), c'est moi qui les ai mis de ma poche. C'est la moitié d'un budget de Sylvain Vanot. Chez Virgin, ils ont estimé ça tellement effrayant qu'ils ne l'ont même pas sorti, si ce n'est sur ce tirage limité à 4 ou 5 000 exemplaires.
Qu’est devenu ce film?
Bloqué dans un tiroir, pour des problèmes de contrat à la con qui me dépassent. Ca ne se débloquera sans doute jamais, mais ça ne me regarde pas : c'est un problème avec le producteur et Pascale Bailly, la réalisatrice. C'est une caractérielle. Je ne crois pas qu'elle veuille que le film sorte. Moi je voulais qu'au moins le disque soit publié normalement. Il y a quelques mois, lors d'une discussion avec le PDG de Virgin, je me suis rendu compte qu'il ne l'avait même pas écouté. Il croyait que les morceaux étaient uniquement instrumentaux.
Et ta tournée, comment a-t-elle été perçue ?
Ca n'a pas plus à Virgin. Aux médias, pas tellement. Le public, c'est un gros fainéant, super-décevant. Moi, quand j’assiste à un concert, je déteste qu'on me refasse le disque. J'adore aller voir des nouveaux groupes que je ne connais pas. Le public, il paie 150 balles (NDR : 22€50) et il veut entendre l'album. J'ai jamais compris pourquoi il me faisait la tronche parce que je chantais des inédits ou des versions différentes de chansons qu'il connaissait déjà! Le public a fait la gueule, les gens n'ont pas acheté et les critiques m'ont ‘destroyé’... J'avais pris des risques : les musiciens avaient été recrutés par petites annonces. J'en ai auditionné plus de 100. On a répété pendant 7 semaines comme un groupe, sans qu'ils entendent les versions originales des chansons. Que personne n'ait suivi, c'est une grosse déception, je ne suis pas près de remonter sur scène.
(Article paru dans le n° 47 du magazine Mofo d’octobre 1996)