Edit 2016: Retrouvez mon interview de Laurent
J'ai découvert sans doute Laurent Saligault comme bassiste classieux chez Barbara Carlotti, dont j'ai tant aimé l'album "l'amour, l'argent, le vent", et les concerts suivants... puis chez Jeanne Cherhal, dont j'ai tant aimé "histoires de J" et les concerts suivants. Il nous propose d
Façon Marchet (le tout début m'évoque "il fait beau" d'ailleurs), Laurent Saligault nous propose un premier titre instrumental pour débuter... mais un vrai, pas un truc qui nous frustre toute la vie (même si la fin sonne comme une pirouette). C'est donc un véritable morceau plutôt qu'une mise en bouche. On adhère, ça donne envie, ça pulse...
Le 2e titre nous renvoie en un instant à un classicisme pop, assez 70's, marqué de nostalgie ("il faisait froid, j'étais en rade avec ma vieille honda"), avec une luxuriance musicale faite de guitares et de claviers, avec la voix, dédoublée de Laurent,et un texte en rime en a qui percute... Et c'est fou, mais en réécoutant pour une 3e fois, je m’émeus totalement d'être embarqué dans le truc, aussi du fait de la voix, qui peut paraitre banale, identifiable... ou identificatrice... et ce passage orchestrale avec des chœurs, puis la voix plus enflammée, enfiévrée... Top.
Le 3e titre est un peu plus rock, sonne plus binaire à la première impression. On trouvera le texte amusant pour l'avoir consacré à un serveur de brasserie sur un ferry sur la mer en furie... J'y vois peut-être l'image du bassiste qu'est Laurent, parent pauvre, "pas vraiment la féérie" du guitare héro voguant sur un "bateau de croisière"... en tout cas, quel titre... Belle composition, avec un décalage entre rock, et des passages "blues à la Jonatz"... Le final est puissant, et, tout nous évoque les Who: les synthés, le jeu entre acoustique et électricité, cette basse, un son vague de sirène de bateau, l'invitation à traverser la manche, jusqu'aux mouettes Brightonniennes.
Le titre suivant "fatigué" est enchainé... et est certainement plus classique, plus variété.. mais ah... quel plaisir en entendant un petit saxo..."cette mélodie fleur au fusil"... ouah.. mon petit cœur d’artichaut fond littéralement avec cette musique Je pense que Laurent a aussi de quoi séduire la gente féminine... Grelot, xylophone, bon, vous avez compris, y'a pleins de choses à écouter... et en plus sur ce titre, des jolies chœurs... que dis-je jolies?... C'est du très très grand "a bird on a poire" si vous voyez ce que je veux dire! Ça sonne comme du grand grand classique, de la production très soignée, et pour autant, ça nous réserve des surprises, notamment avec ce grelot qui monte, qui monte à fond à la fin...
Le titre suivant LE MATIN est plus rythmé.. et encore assez "intraitable"... "irrésistible"... Mais comment des titres comme ça ne trouvent pas preneurs chez des maisons de disque? Non, mais comment? Laurent n'a certes pas une voix phénoménale, mais affirmé... et c'est tellement riche tout autour... et sur ce titre, encore plus, avec un espèce de canon, ou un double chant... quel beau travail! Beach Boys!
Et d'un coup, un titre plus grave.. sans pause, et c'est brutale, voix qui se fait plus haute et crissante, créant le malaise, "je veux juste trouver une endroit pour dormir, un carton, une grille d'aération" (sans qu'il soit clairement question de SDF), et la pop un rien "progressive", s'invite toujours, avec des cœurs et une belle partie instrumentale.
Puis, enfin, "vide chien"... à l'énergie rock, plus funk: "je ne veux pas d'une vie de chien", "méchante vie, avec une laisse, on peut se pendre aussi'... comme si Taxi Girl chantait un P.a.r.i.s. 2015 (une très rapide phrase sur fond de synthé en talk over est d'ailleurs un clin d'oeil à Darc sans nulle doute). Et la musique s'emballe, s'emballe... 7e chanson, et on ne s'ennuie toujours pas. Tous les titres sont dans un écrin pop, pas plus de 3 minutes souvent, ça va à l'efficace au percutant...
Pour conclure, "RESTE" : plus calme, pour dire au revoir, avec sa partie très Supertramp- dernière époque (pas qu'à cause du saxo de nouveau utilisé)... et ce très joli "choisis-vite" qui clôt le disque.
Vraiment un coup de cœur immédiat pour ce disque très accessible et percutant, qu'on peut télécharger pour un montant minimum de 7 euros sur e disque n'est pas du tout un truc branché et prétentieux, et ça fait parfois du bien au réveil, le midi et à l'heure de la sieste, et le soir avant de dormir, un disque de musicien talentueux mais pour autant les textes sont plutôt bien troussés, et la voix est très attachante. A découvrir.
paroles, musique et réalisation : Laurent Saligault.
mix et mastering : Erwin Autrique.
photos : Micky Clément.
Artwork : Philippe Diversy (Atelier Sujet-Objet).
Raphaël Leger : handclaps / Sebastien Hoog : guitares acoustiques /
Laurent Saligault : basse, boite à rythme, chœurs, handclaps, glockenspiel, guitare, orgue, synthétiseurs, tambourin et voix