Publié le 30 Avril 2019
1) Allez, vite fait : un point buzz... que je n'avais même pas vu venir! (est-ce qu'on se désensibilise à trop fréquenter le venin ou la sève de Jean-Louis? La petite phrase sur Johnny ne m'avait même pas fait battre un sourcil, mais le fait est qu'elle passe mal, même auprès de certains fans et amateurs de JLM... Certains déclarent même jeter l'éponge... Les phrases chocs ont été encore relayées dans la montagne mais aussi Sud-ouest, Midi libre, france soir, nostalgie, même France 3, et France Inter (chronique de samedi, Eric Delvaux salue tout de même Innamorato) et nombreux autres "putasseries" à clic ....
A noter dans les déçus, Norbert Gabriel:
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2019/04/27/lettre-entrouverte-a-jean-louis-murat/
Parce que ta propension à baver aigre sur tes collègues me gâche l’écoute de Lilith, ou de Col de la Croix Morand, et autres ballades dont je me régalais souvent, mais là, ça passe beaucoup moins bien depuis quelques jours …
Et petite cocasserie, un blog sur "La musique pour la construction du dialogue interculturel, la Fraternité et la Paix" indique que "le jour des obsèques de JLM, ça sera fête nationale"... C'est bien la paix et la fraternité. (on en restera là au niveau des insultes ou autres commentaires, les 90% de ceux-ci étant : "qui c'est Murat?" "on le connait même pas").
Ah, mais j'oubliais: Murat a aussi ses défenseurs! Baptiste Vignol, qui n'est pas tendre non plus il faut le dire, y est allé de son article (son 3e sur Murat en quelques semaines):
http://delafenetredenhaut.blogspot.com/2019/04/tout-juste-bon-garder-les-oies.html
Allez, sur ce, passons à autre chose*.
2) Belle et longue chronique d'INNAMORATO: à lire làhttps://www.unidivers.fr/jean-louis-murat-innamorato/ de Pierre Kergus (musicologue et musicien de formation). Je ne vous ai mis qu'un extrait:
On ne se lasse pas de son timbre qui allie une nonchalance à une sensualité certaine et des tonalités parfois légèrement plaintives, qui constitue sa marque de fabrique depuis le début de sa carrière. On constate également que l’artiste est toujours aussi porté à travailler davantage la sonorité des mots que leur sens. C’est très certainement cet aspect qui le rapproche d’interprètes comme Christophe, Jacques Higelin ou encore Hubert-Félix Thiéfaine, personnalités qui, comme lui, ont été très souvent désignées comme des outsiders de la chanson française. Cet aspect expérimental est particulièrement présent dans la chanson « Il neige », pendant laquelle il n’hésite pas à explorer les registres plus aigus de sa voix et à imiter ce qui semble être le sifflement des oiseaux. Notons également que pour son interprétation de « Je me souviens », c’est sa voix seule a capella qui résonne et porte toute la chanson. Elle lui permet également de mettre en avant des textes énigmatiques, dans lesquels on perçoit une tendance au spleen. Cette dernière semble d’ailleurs refléter ses influences jadis puisées dans la poésie et la littérature romantique d’auteurs tels que Chateaubriand ou Lamartine.
La deuxième partie de cet album s’articule quant à elle autour de quatre titres studio que Jean-Louis Murat avait probablement laissés en réserve lors des sessions de Il Francese. De par son jeu sur les textures et les timbres vocaux, on peut déceler une certaine continuité par rapport à la dynamique qu’il avait engagée avec Il Francese. Ainsi dans « Ben », on retrouve l’emploi du vocodeur qui marquait déjà des chansons comme « Ciné vox », ainsi que des basses et des parties de synthétiseurs à l’aspect quasi expérimental qui dénotent par rapport à la voix mélodieuse de l’artiste. A l’inverse, c’est un jeu de type blues rock et de facture plus classique qu’on retrouve à l’écoute de « Par toi-même hideux » et « Autant en faire quelque chose », superposé à quelques mélodies réalisées au synthétiseur.
Avec Innamorato, Jean-Louis Murat démontre encore une fois son talent pour allier une esthétique rock classique et des expressions musicales plutôt modernes. Même si ses chansons paraissent crépusculaires et restent imprégnées du mode mineur, elles sonnent également comme autant de lanternes qui aident à traverser les ténèbres, les grands moments de mélancolie et la solitude qui nous guette tous à un moment de notre vie. Il le disait d’ailleurs lui-même à propos de son art : « Ce n’est pas mal comme métier. Je n’ai pas de frais de psy comme ça. Juste une guitare. ». C’est, en somme, le meilleur remède contre les maux du cœur et de l’âme.
Une deuxième plus rapide:
https://musikplease.com/jean-louis-murat-innamorato-chronique-106100/ Betty:
« Innamorato » rassemble en premier lieu huit titres live. Tous captés à Decines (près de Lyon), fin 2018. La part belle est donnée (aux trois-quarts) au dernier opus « Il Francese ». Dans des versions où les dérives expérimentales laissent ici place au dépouillement. Un registre nettement plus classique, empreint des racines blues de Murat. Efficacement soulignées par sa fidèle rythmique Fred Jimenez/Stéphane Reynaud (basse/batterie). « Je me souviens » n’est quant à lui retranscrit que par la seule la voix a capella du chanteur français. Un effeuillement qui ne pouvait pas mieux rehausser la nostalgie poétique du morceau. Avant un retour plus appuyé des instruments dans « Les jours du jaguar », en guise de conclusion.
Un témoignage live court mais franchement réussi. Et dont le rappel s’officie dans les studios avec une poignée de chansons inédites. Quatre morceaux qui n’auraient pas dépareillé dans le tracklisting de « Il Francese » (mini chronique à retrouver ici). L’aventureux « Ben » et son chant hybridé au vocodeur en tête. Bien qu’assez disparate dans les t
Entre partage scénique et inédits studios, cet « Innamorato » offre un bon compromis. Concentrant le savoir-faire de Jean-Louis Murat, ne serait-ce sa propension à faire précisément ce que l’on n’attend pas de lui.
#CocktailAuvergnat
LE LIEN EN PLUS
Sont-ils devenus fous, inconscients, immoraux ou pire encore ? S'agirait-il d'un hommage tardif au chanteur Jean-Louis Murat, qui, dans la France nouvellement socialiste, de 1981 débarqua avec ce titre « Suicidez-vous, le peuple est mort », qu'Europe 1, à l'époque, refusa de diffuser ?
*Pour info, je n'ai pas eu la chance d'être moi-même pris à partie, ça m'aurait amusé. Par contre, le blog a vu son affluence triplée (650 visiteurs/jour).
PS: allez, une petite bétise pour finir Bravo à JL qui arrive à créer autant de polémique et de rigolade en une interview que Stéphane Guillon en 10 ans de chroniques! ;.)