Je me suis un peu amusé hier... mais promis, j'arrête... Ceci dit: il suffisait de prendre votre billet pour connaître le nom... qui figurait sur le site helloasso!
S'ajoute donc à la liste des invités à notre Week-end Murat, yes sir! (Belfour, Marjolaine Piémont, Le Flegmatic, Elvinh, Arcwest, Adèle Coyo, Tristan Savoie, Erik E., Dory 4, Sébastien Polloni, Stéphane Pétrier (Voyage de Noz), Alain Klingler, Coco Macé, Soleil Brun, Stéphane Mikaelian) le nom bien connu de :
[EDIT : MORGANE n'a finalement pas donné suite]
MORGANE IMBEAUD!
On la découvre bien-sûr en 2005/2006 dans Cocoon avec Mark Daumail. On a parlé avec son papa Jack de Arcwest du rôle qu'a joué Denis Clavaizolle dans cette éclosion... et ce n'est pas une surprise en 2007 que Murat choisisse Morgane pour la voix féminine de Charles et Léo, sur le clavier de Denis.
Après Camille, China, Marie, Isabelle, Laure, Jennifer, et avant Jeanne, Carla... Morgane accole donc son nom à celui de Murat pour la première fois... et pour longtemps! Mais avant cela, l'aventure COCOON se développe... Disque de platine, Olympia(s) et une tournée mondiale (Etats-Unis, Australie, UK, Allemagne, Portugal, Chine) en passant par les vieilles charrues ou les nuits de Fourvière :
Sur une chanson dont elle signe déjà le texte (elle a aussi signé des compos):
En 2012, c'est l'aventure PEAKS que je vois sur la place de JAUDE pour la fête de la musique avant un Koloko, suivi d'"un orage"... On a suivi tout cela sur le blog...
Et vient BABEL pour Murat, avec The Delano Orchestra, et des concerts, puis « French lynx » et «Nuit sur l’Himalaya », en duo, sur l'album Morituri , « La vie me va » et « Garçon », en duo sur l’album Travaux sur la N89 et encore :" hold up" sur il francese
Puis, son disque et spectacle les songes de Léo.... auquel Jean-Louis participe... (2015)
"Jean-Louis m'a aidé{...}Il m'a donné confiance, m'a mis à l'aise comme jamais".
Plus récemment, on l'a également suivi sur certains projets: un disque consacré à Simon and Garfunkel
Et enfin, un deuxième album amazone, avec la collaboration de M. Fournon et surtout H BURNS, ainsi que deux textes de Murat ci-dessous :
Tout récemment, je vous parlais de sa collaboration avec les Montanita (elle viendra le 24 juin avec leur guitariste Hugo).
On est donc très honoré d'avoir avec nous, une telle artiste, et une proche de Jean-Louis Murat (avec Stéphane Mikaelian et Eryk e. qui a chanté 3 textes inédits signés Bergheaud sur son premier disque) car ça donne une bonne dose de légitimité, et sachez, droit dans nos bottes, nous mettrons donc en œuvre notre réform... euh, notre manifestation et on ne battra pas en retraite!
facebook On la retrouvera le 30 mai à la coopérative de mai.
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Encore de la musique pour terminer:
Chez Ruquier
"Jean Louis (Murat), je le connais depuis que je suis toute petite, il a travaillé avec mes parents et c'est vrai qu'on a commencé à collaborer ensemble depuis 2007 et Babel et depuis j'ai souvent eu l'honneur de collaborer avec lui sur certains de ses albums. Là il m'a écrit un morceau " si l'amour est un sport" que j'aime beaucoup et qui est totalement dans son esprit. Jean Louis a su me faire confiance, il m' a permis de me libérer notamment sur scène où j'ose plus et ses conseils m'ont vraiment beaucoup aidé en cela. "http://www.baz-art.org/archives/2020/02/14/37951226.html
- Autres collaborations prestigieuses: pas dégueues, pas dégueues
La liste des invités au WEEK-END MURAT, yes sir! est désormais complète (sous réserve des désistements légitimes).
Enfin complète quand je vous aurai dit le dernier nom....
Il s'agira de
Non, là, je n'ai pas envie de vous le dire. Je viens de constater qu'il reste encore des places à vendre, et j'ai les noms des absents! et ils auront tort! Et dès que je vous aurai dit la dernière personne invitée... pas certain qu'il en reste longtemps. Alors, chers lecteurs qui resteront toujours prioritaires dans mon coeur, je vous laisse quelques minutes pour prendre votre place avant que le site soit bloqué. La billetterie, c'est par ici: hello-asso tribute-murat
C'est bon?
Alors la personne... la personne n'est pas une "mademoiselle Personne"... au contraire d'Elodie BOUCHEZ que nous retrouverons en images animées dans le film Mademoiselle Personne vendredi soir. Le film de Pascale Bailly daté de 1996 n'a jamais été diffusé ! Condition exigée par Jean-Louis Murat pour faire une tournée, le film lui inspire une B.O. que... non, je n'en dis pas plus. Ceux qui veulent savoir prendront le train.
A Lyon, le 23 décembre 1993, le dernier jour du tournage du film « Mademoiselle Personne » se trouva être celui de l’enregistrement public que voilà. Quelques mois plus tard, les musiciens se retrouvèrent pour enregistrer en quelques jours la bande-son du film.
Sachez tout de même que ce n'est pas un thriller... Perso, manipuler les gens avec du suspens, je n'aime pas ça, je trouve ça puéril.
Bon, qu'est-ce que je voulais dire déjà? Je vais toujours au but, vous me connaissez... mais avec l'âge...
Ah oui...
Après, concernant le vendredi, "mlle personne", après SOLEIL BRUN (Antonin Lasseur) qui chantera un peu de Murat... ah, oui, je ne vous ai pas encore dit qu'il venait de sortir son disque mounta cala
Vous pouvez suivre Soleil Brun sur Facebook :https://www.facebook.com/soleilbrunmusicainsi que sur Instagram :https://www.instagram.com/soleil_brun/. "Cet artiste, fan inconditionnel de Jean-Louis Murat" nous dit Bastringue que l'on a connu sur les réseaux muratiens sous le nom du jaguar nous viendra de Nice pour jouer en première partie d'Alain Klingler et Le Flegmatic.
J'ai déjà entendu Alain chanter "l'examen de minuit", "sépulture", "rendre l'âme"... et "le lien défait"... pas la moitié d'un fan non plus! Mais on l'a invité à nous faire découvrir son nouveau disque qui sortira en avant-première... avec la chanson larbin de personne consacrée à Murat. Mais je crois que je vous l'ai déjà dit! C'est fou ça, je lambine, je lambine...
J'accélère... mais si vous avez raté le texte si charmant du Flegmatic ici -même qui nous parle de son lien avec Murat, c'est par ici .
Mais j'y pense... je vous dis que la liste de nos invités est complète mais on ne s'interdit pas d'avoir un set supplémentaire le vendredi... mais si ce n'est pas le cas, Misse Marsh from London nous permettra de chanter du Murat autour du piano... Et elle a plus de 60 chansons in her fingers!
... et nous nous retrouverons après une journée de temps libre [une ballade musicale vous sera peut-être proposée par un fan dijonnais]... avec l'hommage à Matthieu Guillaumond, la conférence de Pascal Torrin, et ce fameux grand tribute...
Et en ce jour de grâce, ce 24 mars, jour qui vit en 1905 la mort de Jules Verne, en 1948, le train Bordeaux-Genève attaqué par des gangsters à Périgueux, en 1973 le groupe les Pink Floyd sortir « The Dark Side of the Moon »... je...
Ah, pardon... L'actu prime! Ca vient de tomber sur les internets:
A quoi ça rime, la cinquième, le 9/04/2001 (Melody diffuse l'émission), une belle interview:
Et on n'oublie pas pour autant les concerts de Jean-Louis Murat himself:
- le programmateur du festival Les Lendemains qui chantent est enthousiaste et honoré de proposer à nouveau une rencontre entre Jean-Louis et Jenny... A TULLE LE 19/05
- Et avant cela, on se retrouve à ROYAT le 31/03 et le lendemain à Annonay!
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Désolé pour l'interruption du programme, ça ralentit le rythme mais priorité à l'actu...
Mais... mais... merdum... je dois aller manger.... j'ai faim...
Je vous annonce demain... sans faute... la star internationale... que nous retrouverons le 24/06
30e inter-ViOUS et Murat-, et pour une occasion spéciale, le WEEK-END MURAT, yes sir! En effet, JACK DAUMAIL (et le groupe ARCWEST) rejoint la liste des participants au tribute le samedi 24 juin au cours duquel on retrouvera plus de 30 chansons de Jean-Louis Murat! Et ce n'est pas fini : un nouveau nom sera dévoilé très vite! Mais pour cette heure, faisons connaissance avec JACK. Avec Elvinh (Vincent Rostan) et Stéphane Mikaelian, c'est un autre "historique" du rock à Clermont que l'on retrouvera. Comme eux, il a eu droit à son interview dans le livre de P. Foulhoux 50 ans de rock à Clermont, méritée avec plus de 40 ans de scène avec des multiples groupes, dont les fameux "jack et les éventreurs". Inarrêtable quand il s'agit de faire de la musique, il a mené des projets solo mais se glisse aussi comme guitariste pour jouer avec les amis. On l'a également retrouvé aux côtés de Cocoon (et pas seulement en tant que papa de Mark Daumail). On revient sur tout ça dans l'interview où l'on découvrira en outre un auditeur attentif de Murat depuis 1981.
NDLR post mai 2023: Jack n'a finalement pas participé au Week-end Murat, suite au décès de JL, et la non-participation de Denis Clavaizolle qui devait fait la surprise de venir, comme Jean-Louis Murat lui-même.
- Dans un document regroupant plus de 500 groupes de rock clermontois, vous occupez presque une case entière, avec vos groupes successifs, sous le nom "Succursale mozacoise» (Murat, Clara et les jeunes de Plexiglas occupent eux une case Bourboule). Vous n'avez pas de mal à vous dire clermontois (à la différence de Murat ou de certains autres…) ? Comment ça a commencé?
Jack Daumail :En effet je n’ai aucun problème à me dire clermontois, j’ai vécu à Clermont toute mon enfance et j’ai commencé à faire de la musique très tôt, j’avais déjà une guitare entre les mains à l’âge de 12/13 ans, et j’ai fait mes premières compos à cette époque (même si c’était loin d’être concluant…).
À l’âge de 14/15 ans, avec mon meilleur ami Nicolas Stoufflet [natif de Chamalières] aujourd’hui présentateur du « Jeu de Mille Euros » sur France Inter) nous avions créé une radio indépendante où nous affirmions nos goûts musicaux. Notre émetteur n’était pas d’une grande puissance, mais ce fut une expérience intéressante.
Lorsque j’avais 16/17 ans, (fin des années 70) je suis allé enregistrer quelques unes de mes premières compos pour la première fois en studio, au studio Magic Productions à Riom (là où enregistrait également JLM) avec Patrick Vacheron, mon père m’avait fait ce cadeau.
En 77, à mon retour d’un séjour en Angleterre (où j’avais croisé de nombreux punks dans la rue notamment à Londres) j’ai participé à une émission sur France Inter, invité par José Artur, avec notamment Bernard Lenoir (dont j’étais un fidèle auditeur) et Marcel Dadi, le fameux guitariste de picking, (à l’opposé des punks londoniens…) .
Ils m’ont demandé de jouer une ou deux de mes compos, j’étais loin d’avoir son niveau évidemment, mais c’est un joli souvenir.
Par la suite j’ai pu venir assister (à la Maison de la Radio à Paris) plusieurs fois à l’émission « Feed Back » de Bernard Lenoir.
Un premier duo, devenu trio, puis différentes formations, notamment Jack et les Éventreurs (répertoire moitié compos/ moitié reprises). Nous jouions souvent au Pocoloco à Clermont, et c’est à cette époque que j’ai rencontré Jean-Louis, car il venait parfois faire des « bœufs » sur des reprises des Kinks, des Clash ou autres Stones…
Nous nous sommes croisés d’autres fois, notamment pour le concert pour la Pologne à la Maison du Peuple, ou pour des premières parties. Il faut dire que Denis Clavaizolle est un ami de longue date, pratiquement un ami d’enfance, ce qui me liait un peu plus à la carrière de JLM.
J’ai également joué dans d’autres formations clermontoises, avec les Pale Riders (Rivets Sauvage), les Coyotes, des membres de Folamour …
- Comment se retrouve-t-on chez José Artur à la sortie de l’adolescence ? Les bandes de Riom avaient circulé ?
Jack Daumail : L’émission de José Artur s’appelait « Avec ou sans sucre », elle était diffusée à l’heure du café, ouverte à qui postulait en écrivant une lettre de motivation, ce que j’ai fait sans trop y croire, et j’ai été le premier étonné d’y être invité.
Je me suis retrouvé à déjeuner au côté de José Artur et Bernard Lenoir, très sympa, nous avons évidemment parlé musique, il m’a parlé entre autres d’un jeune groupe qui venait de sortir son premier album : Dire Straits avec notamment « Water of love » et « Sultans of swing »… Puis Marcel Dadi est arrivé avec sa guitare ( J’ai quelques photos de ces moments).
Les enregistrements de Riom n’ont jamais circulé, mais j’ai toujours gardé les bandes, il faudrait que je trouve un magnétophone capable de les lire… ou sans doute est-ce mieux de les oublier dans un tiroir…?
-Je voulais aborder votre premier vrai concert à Riom, avec Chaos, dont faisait partie Christophe Pie, et Tachycardie... de M. Papelard ?
Jack Daumail : Ce concert a eu lieu en juin 82 me semble-t-il.
Je découvrais alors la scène locale, Tachycardie avait déjà une certaine réputation et Chaos était impressionnant en effet, très influencé par les Clash ou les Sex Pistols à mon avis.
De mon côté je jouais dans un trio sans bassiste (sic…), les Mongols, en clin d’œil au « Mongoloïd » de DEVO, j’avais revêtu pour l’occasion le manteau de fourrure de ma mère, et nous nous étions peint le visage. Nous proposions à l’époque nos premières compos…
- A ce moment-là, que saviez-vous de Murat ?
Jack Daumail : J’avais son premier album, dont on parlait beaucoup dans le milieu musical clermontois, surtout avec la pléiade des musiciens présents sur ce disque. Sinon j’avais entendu parler de Clara, jamais vu, mais j’ai connu les musiciens plus tard. Il y avait ce disque, Suicidez vous le peuple est mort, avec la pochette de Mondino, qui avait fait grand bruit également, j’avais réussi à me le procurer.
En fait j’ai commencé à vraiment apprécier Murat avec Cheyenne Autumn.
- C’était l’époque Spliff, label, fanzine... Que diriez-vous de cette période-là ?
Jack Daumail : Le label Spliff est né peu après la disparition de « Sirènes » le magasin de disques tenu par Bertrand Casati. C’était un peu l’équivalent de « Mélodie Massacre » à Rouen, disquaire très actif, de renommée très rock, Lionel Hermanni ayant fait émerger les Dogs. J’ai personnellement bien connu Lionel qui invitait les groupes de Clermont sur Radio France Puy de Dôme. J’ai d’ailleurs tenu une chronique sur la bande dessinée (dont je suis passionné) pendant une douzaine d’années dans l’émission de Lionel.
C’est Gilbert Biat, sympathique et excellent disquaire chez Spliff, qui m’a fait rencontrer Michel « Mick » Moreau, qui nous a rejoint au sein de Jack et les Éventreurs (guitare/chant).
Je collaborais également à quelques fanzines étudiants clermontois à l’époque, La Gazette des Gazelles, entre autres, en tant que dessinateur bd (sous le nom de JED)…
- J avais partagé les mots de votre fils sur Gilbert Biat dans l'article qui était consacré à ce dernier. : "J'avais 15 euros par semaine, j'achetais le disque du siècle de la semaine" à Spliff. C'était comme le cd des inrocks, c'était un peu la bible ce disque. J'achetais aussi des trucs obscurs... je découvrais tout ça à Spliff".
Malgré ce rock en français bien présent, de votre côté, vous avez toujours choisi l’anglais ?
Jack Daumail : J’ai toujours choisi l’anglais pour plusieurs raisons. C’est la langue qui colle le mieux avec notre style de musique je pense, de plus j’écoute essentiellement de la musique anglo-saxonne. Par contre nous envisageons un projet en français avec Arcwest, nous avons commencé à composer quelques titres.
- Ah, sacré nouvelle après 40 ans d'anglais… En préparant l'article, je suis retombé sur une mention des bœufs au POCO LOCO sur le blog, j'avais oublié... Pouvez-vous nous en dire plus sur ces soirées ? Et sur le Poco loco cher à votre cœur de rocker? C'était scène ouverte ?
Jack Daumail : Le Pocoloco n’était pas une scène ouverte, Philippe Grand avait « ses têtes », il était bougon et grande gueule, mais il faisait tourner son établissement, incontournable à l’époque. Nous y jouions régulièrement, il y avait donc des habitués, c’était deux soirs de suite (vendredi et samedi), les concerts ne commençaient pas avant minuit…
Il y avait du monde et parfois ça bougeait beaucoup, au point que certains copains comme Topper se plaçaient devant nous pour éviter que l’on se prenne des coups de micro dans les dents tellement ça « pogotait »….
C’était souvent les mêmes groupes qui tournaient au Poco, outre les Eventreurs, nos amis de Last Orders, les Pale Riders, Folamour…
Jean-Louis venait parfois, sans prévenir, nous jouions des standards, c’était très festif et j’en garde d’excellents souvenirs. Il a sûrement dû venir chanter avec d’autres groupes, je ne m’en souviens pas… en tous cas je ne l’ai jamais vu se produire sous son nom au Poco.
les boeufs: une trace ci-dessus: en 1983
-Vous partagez encore la scène lors d'une soirée pour la Roumanie en 86, dont Matthieu Guillaumond nous a parlé ( avec une quinzaine de minutes de votre prestation visionnable ci-dessous) . Des souvenirs ? On voit que votre préférence comme Murat va au Rolling Stones.…
Jack Daumail : Ce concert réunissait pas mal de groupes très actifs sur la scène clermontoise, des Flying Tractors aux Real Cool Killers… avec JLM en tête d’affiche évidemment. Notre ami Jacques Moiroud en était l’instigateur me semble-t-il. Jeff Caron, l’ex batteur des Real Cool Killers, jouait avec nous à cette époque (guitare / chant), il avait même composé un morceau, très stonien, les Stones nous ont énormément marqués…
1992
Nous avons fait une tournée (sous le nom original des « Touristes ») dans le sud de la France (Hyères, Le Lavandou, La Grande Motte…) en proposant beaucoup de reprises de standards et quelques compos. C’était une façon de se faire plaisir tout en passant des vacances au soleil. Mon fils Mark nous avait rejoint quelques jours avec sa mère, nous passions la journée à la plage, et les soirées en concert sur des terrasses de cafés ou sur les scènes de grands campings…
- Vous êtes là également pour la soirée franco-kurde en 96, où cette fois Murat, christique en barbe et long pull blanc, participe en son nom... et avec moins de succès en terme d'affluence...
Jack Daumail :J’ai personnellement peu de souvenirs de cette soirée, moins d’affluence sans doute, pourtant Murat était encore plus connu… Je me rappelle qu’on est allé boire un café Jean-Louis et moi, en attendant une conférence de presse avec les médias régionaux pour ce concert, j’avais alors sorti un album de Paul Westerberg des Replacements Eventually que je venais de m’offrir et Jean-Louis avait approuvé cet achat…
-Vous évoquez les compositions (membres) des groupes qui changeaient régulièrement. Et quand on voit le nombre de groupes dans lequel Pie, Bonnefont, ou vous-même, ont joué par exemple, je me dis que c'est peut-être remarquable... Est-ce que c’est le signe d’une scène clermontoise unie et bouillonnante, un attachement rock à la notion de groupe ?
Jack Daumail : Il n’y avait pas pléthore de groupes dans la scène clermontoise durant les années 80, du moins en centre-ville et sur le « plateau central » comme on disait, on se connaissait bien entre musiciens, certains s’évitaient volontiers, il y avait des histoires de jalousie ou de styles qui créaient des « clans », mais également de belles histoires d’amitié (ce qui, pour moi, primait avant tout…). Mais en effet il y avait une sorte de noyau dur en centre-ville, peut-être grâce à Spliff (?). Buck [NDLR: chanteur des real cool Killers] m’avait d’ailleurs « adoubé » à notre retour de Londres en 88, lorsqu’il avait écouté « She interrupted me » que nous avions enregistré dans la capitale britannique…
Je me souviens de toutes premières sessions à la guitare début au des années 80, avec Marc Verne (il s’est rapidement tourné vers le jazz, excellent batteur aujourd’hui !!) car il habitait dans mon quartier.
- Je ne veux pas vous fâcher avec certains mais quels sont les musiciens clermontois qui vous ont le plus marqué artistiquement ? Amicalement ? Celui qui n'a pas eu le parcours au niveau de son talent ?
Jack Daumail :Les musiciens clermontois qui m’ont le plus marqué artistiquement, m’ont souvent marqué amicalement également. Au début il y a eu Jack et les Eventreurs, avec Philo B Jones (Philippe Moinard); Mick (Michel Moreau); Bruno Chabrol (qui a monté 6 Tone Records), une véritable amitié qui perdure.
Depuis quelques années nous vivons une très belle histoire dans ARCWEST, avec Philippe « El Drummo » Ramirez, Thierry Chanselme, Fred Roz [Le Tremplin de Beaumont] et Laurent Berthon [qui joue notamment avec Adèle Coyo].
Avec Denis Clavaizolle, mon ami de toujours, nous avons pas mal joué ensemble, et toujours actuellement pour différents projets ponctuels. C’est également Denis qui a permis à Cocoon d’émerger, il a beaucoup aidé et guidé mon fils Mark à ses débuts [avec Sophiane Production].
Joël Rivet, rencontré lors d’une fête de la musique alors qu’il jouait avec les Guêpes, m’a directement invité à monter sur scène alors qu’on ne se connaissait pas, nous avons rapidement joué ensemble avec son frère Christophe, François, Bruno Sauvage, puis Christophe Adam.
[Joël Rivet dont M. avait gardé l'anonymat dans son article sur le festival de La Bourboule en 78... "Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit, c'est vague..."]
Dominique Auger, « Rocky », excellent chanteur charismatique des Coyotes, avec lesquels j’ai joué également. [on voit Jack dans l'assistance de ce concert]
Dominique Cartier, de Folamour également, avec qui j’ai commencé un projet pendant les confinements de ces dernières années, projet en suspens actuellement. [NDLR: Dominique qui joua dans Les salles gosses et CLARA et qui se dispute parfois en Haute-Savoie..]
Il y a beaucoup d’autres musiciens qui m’ont marqué, surtout amicalement, c’est assez compliqué de répondre à ces questions.
Pour celui qui n’a pas eu le parcours à la hauteur de son talent, je pense à Philippe Masoch, bassiste, avec qui j’ai joué pendant plusieurs années (nous avons représenté l’Auvergne avec les JACKS, au Printemps de Bourges en 95). Il a joué dans de nombreuses formations, LAST ORDERS entre autres, et côtoyé JLM d’ailleurs . Il est toujours resté dans l’ombre et nous a quittés il y a deux ans.
- J'ai un peu cherché mais je n'ai pas trouvé de lien entre Philippe et Jean-Louis...
Jack Daumail : Philippe Masoch a joué dans « Steve Mc Queen » avec Alain B. et Stéphane M., mais il me semble qu’il avait joué avec Jean-Louis… En tous les cas, ce dernier lui avait offert une jolie guitare acoustique cordes nylon, mais je ne me souviens plus en quelles circonstances.
-Murat a parfois parlé des "jobs à côté" (en opposition avec ceux qui se consacraient entièrement à la musique), mais j'ai l’impression que cette distinction n'a jamais vraiment eu une grande importance dans le microcosme clermontois ? (on parlait avec Yann Pons des nombreux profs) Qu'en pensez-vous?
Jack Daumail : Cette distinction entre « amateurs » et « professionnels » de la musique n’a jamais eu grande importance à Clermont je pense. J’ai davantage senti un clivage entre les musiciens de jazz et les rockeurs. Mais également une sorte de chauvinisme entre les Clermontois et les gens de l’Allier, du Cantal, ou même de Riom… Cela s’est plutôt estompé avec le temps je pense.
- Vous avez évoqué le printemps de Bourges, l'enregistrement à Londres, ce sont des moments où vous avez pensé signé sur un label / avec un tourneur ?
Jack Daumail : Un petit label parisien nous avait contacté, nous faisant miroiter des alouettes… Nous nous étions déplacés à la capitale pour rien, car au final nous devions investir au moins la moitié des frais d’enregistrement et de production, alors que nous n’en avions ni l’envie ni les moyens.
- On en arrive à la période Coopé, Kütü folk, Cocoon... Un changement musical que vous avez pu un peu analyser comme lié à l’embourgeoisement de la ville... Mais en tout cas, la coopé vous soutient et vous faites encore des belles premières parties…
Jack Daumail : La naissance de Kütü Folk (2008) peu après l’émergence de Cocoon (2006) a donné un renouveau à la couleur de la ville, longtemps cataloguée (voire auto-proclamée) «Capitale du rock » de manière plus ou moins gratuite selon moi. La Coopé m’a seulement soutenu pour le premier e.p. (solo) d’Arcwest en 2008. J’ai pu faire quelques premières parties (Sarah Lee Guthrie reste un excellent souvenir). Mais les plus belles premières parties de cette période en solo sont celles offertes par mon fils Mark : la toute première au Ninkasi Kao à Lyon, puis La Cigale à Paris ont été des moments forts, puis en invité sur des festivals à Bruxelles (Brussels Summer Festival), Toulouse (Garorock), Paimpol (Chants de Marins) avec parfois des scènes fantastiques devant plus de 20 000 personnes. Ces concerts m’ont mis une belle claque, surtout pour un musicien régional habitué aux petites salles…
- Est-ce qu'il est déjà possible de faire un constat sur l'époque actuelle, l'après Veillault ? Malgré les problèmes au Tremplin, le manque de curiosité, j'ai l’impression qu’il existe toujours une offre importante, des lieux d'accueil, comme le Fotomat qui va nous accueillir ?
Jack Daumail : Il m’est difficile de faire un constat sur l’après Veillault, je ne suis pas suffisamment proche de la Coopé pour juger quoi que ce soit. Je ne suis pas certain qu’il existe plus de lieux d’accueil à Clermont qu’il y a quelques années.
Le Fotomat est un lieu incontournable, mais pas aussi adapté que le Tremplin par exemple, qui est une salle spécialement conçue pour les concerts, au niveau du son, de l’accueil et avec une vraie scène…
Duo avec Morgane Imbeaud:
- Pour revenir à Cocoon, il faut noter aussi votre participation à l'album de 2007 et le très joli duo avec Morgane (un an après Charles et Léo) en 2008. Je ne crois pas que vous vous soyez tourné vers la production comme Denis, Christophe Adam... Ce n'est pas quelque chose qui vous intéresse ?
Jack Daumail :Participer à cet album a été un plaisir et une fierté évidemment, tout comme le concert à la Coopé. Morgane et Mark ont participé au premier E.P. d’Arcwest, ils sont également venus me rejoindre sur scène (très beau souvenir du concert avant Sarah Lee Guthrie).
Des concerts également avec Cocoon dans la grande salle de la Coopé en tant que guitariste et l’émission Taratata en 2008 avec Denis à la basse et son fils Yann à la batterie, nous avons joué « On my way ».
[Taratata visionnable ici - famille cheveux courts et famille cheveux longs, manquait le papa Philippe!
Je ne me suis jamais vraiment intéressé à la technique en général en matière de musique (mis à part pour la guitare), en revanche j’ai toujours participé à la production de nos enregistrements. Mark me sollicite régulièrement pour savoir ce que je pense de ses nouvelles compositions et mes idées de production. Mais je ne suis absolument pas technicien et suis incapable de me servir des logiciels de musique.
Avec ARCWEST nous venons d’enregistrer 4 nouveaux titres avec Éric Toury (qui a enregistré les derniers albums de JLM). Le mixage est presque terminé.
- Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus de Denis?
Jack Daumail : Nous faisions partie du même groupe d’amis avec Denis, j’ai le souvenir de grosses fêtes dans les années 80, nous faisions parfois de la musique ensemble, même si nous n’étions pas dans la même catégorie, j’ai toujours été amateur. Denis est venu jouer avec nous, nous avons fait quelques concerts et enregistré un album. Et puis plusieurs fois j’ai enregistré quelques titres intimistes en solo (qui ne sont jamais sortis… un jour peut-être ?).
Musicalement nous avons vécu de belles choses avec Denis, l’Olympia pour Cocoon et les grosses scènes étaient un aboutissement, c’était incroyable de voir cette évolution assez fulgurante.
Denis n’est pas seulement un ami, c’est un excellent musicien évidemment et un grand professionnel.
On a évoqué les musiciens restés injustement dans l’ombre, je pense que Denis en fait partie. Il a été le compagnon de route idéal pour Jean-Louis, tant par son adaptation que par son talent d’arrangeur et de producteur. Il faut je pense lui rendre cet hommage.
- C'était avec quel groupe que vous avez joué avec Denis?
Jack Daumail : Denis a joué dans les « Jacks », avec Philippe Masoch et Bruno Chabrol.
Nous avons enregistré l’albumSmiles dans le studio de Cournon, Denis en tant qu’ingé son et musicien (claviers, guitares…). À cette époque le dessinateur de bandes dessinées Jean-Pierre Gibrat, que j’apprécie beaucoup, également guitariste, était venu dîner à la maison et nous avions joué toute la soirée… J’en avais profité pour lui demander d’illustrer la pochette de cet album.
Récemment nous avons joué et enregistré quelques titres pour le projet d’un ami commun, mais cela reste privé pour l’instant.
- Dernier petit clin d'œil : Murat qui s'est essayé à la peinture chante parfois le paysage... Votre ancrage, à vous, passe par les aquarelles de votre Bretagne maternelle et l’Auvergne ?
Jack Daumail : Je suis très attaché à la Bretagne, mais également à l’Auvergne du côté paternel. Peindre ces deux régions est un plaisir, mais j’envisage également de consacrer une expo au sud-est, dans le Var, où j’ai des attaches.
L’aquarelle est une passion depuis pas mal d’années, c’est une technique beaucoup plus complexe que l’on pourrait imaginer et je suis encore loin d’en maîtriser toutes les possibilités. Certains peintres me portent et me poussent à expérimenter de nouvelles façons de faire.
Je ne savais pas que JLM s’était essayé à la peinture, Denis également.
- Vous avez écouté Murat dès ces débuts... Est-ce que pour autant vous avez continué à écouter ses productions annuelles ?
Jack Daumail : J’écoute toujours Murat, son dernier album est très réussi, j’aime moins le précédent. Il fait partie des rares auteurs français à avoir une écriture érudite, variée et originale. Ses compositions montrent des influences éclectiques allant du folk à la soul (on pense parfois à Dylan, Cohen jusqu’à Otis Redding par exemple) en passant par le rock et la pop. Plutôt intemporelles, les anciens albums se réécoutent sans problème.
- J'ai des questions rituelles : est-ce que vous avez un album préféré de Murat ? 3 chansons préférées ? Et mises à part les scènes partagées, est-ce que vous avez un souvenir d'un de ses concerts?
Jack Daumail :Je n’ai pas d’album préféré de Murat, j’ai beaucoup aimé Mustango (je suis très fan de Calexico), mais je trouve que Jean-Louis a fait encore mieux par la suite ; j’écoute souvent Grand Lièvre, Le cours ordinaire des choses, Taormina… Je suis très fan du jeu de Stéphane Reynaud, sa caisse claire sonne fabuleusement bien !
La voix de Jean-Louis ne change pas, il s’est même amélioré, tout comme dans son écriture.
Trois chansons préférées c’est difficile, JLM est vraiment pluriel dans ses styles musicaux … « Ginette Ramade », « Je voudrais me perdre de vue », « Caillou », « Si je devais manquer de toi » … il y en a tellement…
J’ai vu Jean-Louis en concert de nombreuses fois, rarement déçu, à part une fois au Sémaphore à Cébazat où il était arrogant et provocateur, il donnait une mauvaise image de lui comme ça lui arrive parfois dans les médias. C’est très dommage car je pense que c’est quelqu’un d’hyper sensible et très cultivé.
- Oui, le fameux concert qui lui a valu d’être black-listé par le maire furieux… Matthieu nous avait raconté ça.
- Jack Daumail : Si je peux rajouter un mot, je voudrais dire qu’une de mes plus grande fierté est d’avoir transmis l’amour de la musique à mes trois enfants :
Mark, mon fils aîné, que l’on a déjà évoqué avec Cocoon entre autres.
Marie, qui joue de la guitare et du piano, et chante et compose dans Wio (avec Christophe Petit un ami d’enfance…).
Marie nous a rejoint plusieurs fois sur scène avec Arcwest, et a participé à certains enregistrements.
Loïc, qui joue de la batterie et de la guitare. Il compose également et vit depuis quelques années à Nashville (Tennessee).
J’ai eu la chance de le rejoindre l’année dernière, il m’a fait découvrir sa ville. Dès le soir de mon arrivée nous sommes allés voir un excellent concert dans un bar de Broadway. Il a la chance de voir d’excellents concerts là-bas ( The Black Keys, Spoon, Hermanos Gutiérrez…).
Salutations à la 2e génération qui continue l'histoire du rock à Clermont et en France (chez les Clavaizolle, Mikaelian, Rivet, Izoard...et Daumail!)
Un grand Merci Jack, et on se retrouve le samedi 24 juin! BILLETTERIE week-end Murat!
Programme complet (vendredi : le film "mlle personne", et concerts, samedi : conférence, tribute)
Le Flegmatic sera notre invité inter…régional lors du WEEK-END MURAT, YES SIR! du 23 et 24 juin au FOTOMAT à Clermont-Ferrand. Le chanteur originaire d’Albi a accepté de faire le déplacement de sa vallée d’Aspe dans lequel il est désormais installé… pour témoigner de son affection pour l’oeuvre de Jean-Louis Murat. Et on est très fier d’avoir avec nous “ L’une des plus fines plumes françaises actuelles. » (Pop, Cultures & Cie) à la musique à “l’impact mélodique et harmonique jamais démenti." (Rock & Folk). C’est donc naturellement que nous lui avons proposé, en plus de sa participation au TRIBUTE samedi, d’interpréter quelques chansons personnelles le vendredi, dans une très belle soirée CHANSONS, en co-plateau avec ALAIN KLINGLER (qui lui nous fera découvrir des chansons de son 6e album à paraître…. dont une chanson dédiée à Murat “larbin de personne”). [avant cela, nous aurons visionné le film “mlle Personne” et écouté Soleil Brun avec un peu de Murat]
On attendait de pouvoir vous annoncer tout ça pour publier un article prêt depuis quelques mois… C’est “l’affaire Murat”...
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Fin octobre 2022, par messages, Thomas me débriefait une interview sur France Inter, un peu navré. Ce qu’il me racontait méritait un article et je lui ai alors proposé de coucher tout cela sur le papier… et il a immédiatement accepté. Il faut soigner le mal par le mal?
Après l’interview de La Fille de la côte qui était elle aussi une immersion dans les affres de la création (ou au cœur de la sensibilité d'un artiste), je suis à nouveau très fier (vraiment!) de vous partager ce texte qui nous interroge sur les influences, les étiquettes telles le sparadrap du capitaine Haddock et les blessures d’un artiste dont on ne reconnaît pas la singularité.
En tout cas, nous on aime beaucoup son 3e disque et on n’est pas les seuls, comme vous l’avez vu (notons aussi que Benoit Crevits -Magic- l’a classé dans son “top dix 2022”). Alors, on a eu envie de vous proposer beaucoup de lecture (avec à la suite, une chronique du disque le jour la nuit le jour, et une archive inédite...) mais pour commencer la parole à Thomas Boudineau, dit Le Flegmatic.
« L’Affaire Murat »
« Un possible héritier de Murat », a écrit Rémi Boiteux à mon sujet dans Les Inrocks. C’était en 2019, pour mon album Ruines Nouvelles, et c’est une référence qui revient souvent à mon sujet, ou plutôt au sujet du « Flegmatic », mon double de fiction dans la chanson. Une influence que je ne renie pas, et une filiation qui n’est pas pour me déplaire, même si, sans fausse modestie, il est difficile, voire périlleux, d’essayer de se glisser dans le sillage tant du chanteur, de l’auteur, que du performeur dans les talk-show.
Je n’ai curieusement jamais cherché à entrer en contact avec Jean-Louis Murat. Sans doute parce que j’ai cauchemardé, une nuit, qu’il me jetait hors de sa loge en me traitant de petite merde… Et aussi parce que je suis quelqu’un de timide et de réservé. Je ne me vois pas toquer à sa porte, mon album sous le bras, bonjour, on dit que je serais votre possible héritier… Ça fait un peu antiquaire qui viendrait renifler l’état des vivants tout en évaluant les meubles.
Comme Murat, j’adore Dylan et Leonard Cohen. Je l’ai d’ailleurs découvert avec “Avalanche”, sa fantastique et libre adaptation de Cohen pour une compil des Inrockuptibles, grande époque. Et comme lui, je chante le français doucement, car je sens, c’est physique, que c’est une langue qui se murmure, alors que je chante l'anglais à pleine voix.
Cet album précédent, Ruines Nouvelles, était clairement sous influence Dylan, et c’était assez naturellement que la silhouette de Murat traînait au studio de Luis Mazzoni*. Luis avait d’ailleurs travaillé avec lui à Clermont au milieu des années 90 (pour les fans, il est crédité sur un CD, mais je ne me souviens plus duquel). Mon titre “À Découvert”, une chanson hantée par la crainte d’une guerre civile que France Inter a diffusée durant presque trois mois, est de loin la plus muratienne de mes chansons, dans le groove, le blues, le velouté, et une certaine gravité, même s’il y a aussi du Chris Isaak — ma voix n’ayant malheureusement ni le velours, ni les élans d’ange maudit de l’un comme de l’autre.
Mais quand j’ai envoyé Le jour la nuit le jour, mon nouvel album, à France Inter, la première réaction du programmateur fut de dire « Murat, sors de ce corps flegmatique ! » Ça m’a fait rire avant que je ne comprenne qu’il y avait quelque chose de définitif dans cette réponse. C’était un genre de non. Une porte fermée. Ce fut le début d’une assez longue série de portes closes pour ce disque, avec, pour raison, une trop grande proximité avec Murat, sans qu’on ne m’explique si ce qui dérange est une ombre tutélaire jugée trop envahissante, ou la suspicion d’un nouveau polémiste romantique — quand ça ne laisse pas carrément planer le soupçon du plagiat.
L’ombre de Murat n’était pourtant pas avec nous, cette fois-ci, au studio. Je n’ai d’ailleurs pas retravaillé avec le même producteur. Bien sûr, je pensais à Cohen. J’ai commencé à écrire ces nouvelles chansons après avoir redécouvert l’album Ten New Songs. C’est cet album qui m’a montré le chemin. Le déclic de la création d’un album peut venir de n’importe où : une musique sortie par la fenêtre d’une voiture, un disque écouté chez des amis, à un moment où vous êtes, sans le savoir, à l’affût du rebond, d’un signe, du signal qui donnera la direction.
À bord du train qui me menait à Paris pour une interview dans l’émission Côté Club, je reçois un mail de la nouvelle chroniqueuse chanson de Télérama transféré par mon attaché de presse : « Trop Murat, désolée, je ne peux pas ». Je commence à serrer les dents. Valérie Lehoux, l’ancienne chroniqueuse du magazine, avait jusque-là parfaitement aimé et compris mes albums, sans doute mieux que moi-même. « Poète apocalyptique de la France d’aujourd’hui », avait-elle écrit. Mon attaché de presse me dit qu’il faut que je trouve un truc, une parade dès que le sujet Murat déboule sur la table.
Dans les studios, l’émission est à peine commencée que Laurent Goumarre me lance : « Jean-Louis Murat, on vous le fait souvent ? » Plutôt, oui… Je m’en suis sorti in extremis en imitant JLM : « Non mais c’est quoi cette question de merde ?… » Je suis assez bon imitateur. Ça a fait rire tout le monde, et m’a sans doute un peu sauvé. Mais cette histoire de ressemblance, d’inspiration, d’association est revenue à plusieurs reprises à l’antenne comme hors-micro. Il semble que ce soit ma chanson « À l’Ananas Café » qui crée la confusion : dans le phrasé, la ritournelle, et sans doute une forme de nonchalance. On a fini par conclure, avec Christophe Conte, autre invité, qu’il était finalement assez naturel de dire qu’untel nous en rappelle un autre. Belin semble avoir avalé Bashung — et ça ne dérange personne —, qui lui-même s’inspirait d’Alan Vega et de David Bowie. Bach trépignait avant l’arrivée de la diligence qui transportait les partitions de Vivaldi. Murat et Belin s’inspirent fortement de Dylan, jusque dans leurs costumes de scène… Dylan qui piquait tout à tout le monde, et ce dès le début en jouant une copie conforme de Woody Guthrie…
Au sujet de Murat, j'aurais aimé dire que la tournée qui a donné Innamorato m’a offert l'un des meilleurs concerts que j'ai vu, qu'il écrivait toujours des chansons immenses, que sa voix était plus belle encore aujourd’hui, qu’il était parmi les derniers musiciens à ne pas faire de la musique un spectacle… Mais je me suis retenu, de peur d’aggraver mon cas, de nourrir ce soupçon d’artiste sous influence, et de toute façon, dans ces émissions, tout va toujours trop vite.
J’ai pu voir Murat au moins quatre fois en concert ces vingt dernières années. Période Moujik, et puis ce dernier concert au Bolegason de Castres, après la sortie de Il Francese. Sur scène, tranquille, dans une salle à demi-pleine, il n’hésite pas à arrêter un morceau parce que le tempo ne lui convient pas ce soir. La musique semble s’inventer, se dérouler devant nous, et nous soulève. Il donne des versions différentes des chansons que j’ai pu voir en vidéo au cours de la tournée sur le facebook de ce blog. Je pense à Dylan, évidemment, capable de se retourner vers son band juste avant d’attaquer une chanson : « Ce soir on va la prendre en si bémol et en boogie !… » Bon courage, les gars. C’est de la musique live. C’est un concert. Ce n’est pas un spectacle vitrifié. Une approche assez jazz du live.
À la sortie du concert, je croise quelques copains, venus par curiosité : « Je ne m’attendais pas à ça », « Je pensais que j’allais me faire chier », etc…
Il reste que « L’Affaire Murat », comme je l’appelle aujourd’hui en rigolant, aura bien plombé ma sortie de disque, et m’aura surtout laissé avec cette incompréhension, ce truc que je ne m’explique toujours pas. Ça me donne un peu l’impression d’avoir été recalé au bac. J’aurais rarement entendu : « Ça me rappelle Murat, c’est cool ! ».
Il m’arrive de réécouter l’album dans ma voiture et de me demander, mais où trouvent-ils une si grande filiation ?… Et quand bien même : where is the God Damn problem ?
J’aime le blues, j’aime la folk américaine, j’aime l’ironie, j’aime les dandy qui ont l’élégance de se faire détester. Mes disques de chevet sont des albums de Neil Young, de Cohen, de Randy Newman… Je suppose que tout cela nous rapproche.
Moi qui rêvais d’ouvrir ma gueule dans les talk-show, je n’aurais sans doute jamais l’occasion de dire ce que je pense de certains sujets de sociétés, et c’est sans doute tant mieux : je me méfie de ce que je pense.
Il ne manquerait plus que Murat m’appelle pour me traiter d’usurpateur… Mais je rêve secrètement, et éveillé, de lui raconter tout ça autour d’une bonne bouteille de côtes roannaises, et j’en connais d’excellentes.
Thomas
PS: Pierrot me demande mes 3 chansons préférées alors:
“Les voyageurs perdus”, dans une version live filmée par un membre d’un groupe Facebook, très lente, divine. “Over & Over”, pour le groove tranquille et incandescent, l’élégance sensuelle des arrangements. Et “Je me souviens”, parce que c’est l’une des plus belles.
*NDLR: Sur Luis Mazzoni, je n’ai pas trouvé le crédit. Dans sa bio, il indique avoir travaillé en 1992 au studio des Amandiers (ensuite appelé MBS). Il s’agit du studio de P. Vacheron, qui indique chez Didier qu’il était fermé en 1990. Luis a pu participer à Vénus ou à divers projets que Murat avait à l’époque (Moor, Dassin, Jeanne Moreau…).
LIEN POUR ECOUTER "COTE CLUB" sur France inter (à 5 minutes, 20'30), avec Christophe Conte qui sort : ""Le Flegmatic me fait penser à Murat, mais à l'époque où Murat savait encore écrire des chansons"
Sur RADIO CAMPUS (La souterraine): live à 41'30, et 1'09'46 propos sur Murat et qq vers chantés de Murat
J’espère que comme nous vous avez été touché par ce texte… et que vous êtes offusqués de ce “trop Murat!” d’Odile de Pias… Pour y répondre, on serait tenté de faire une longue liste d'artistes à guitare interchangeables… sans parler des chanteuses dont j'ai du mal à discerner les particularités. Le plus important est de savoir s'ils font des bonnes chansons et Le Flegmatic en a réussi beaucoup dans son dernier disque. Je vous propose une chronique signée Florence qui a écouté l’album sans idées préconçues… et plusieurs fois (pour moi, les albums folks et doux nécessitent plusieurs écoutes afin de rentrer dans les ambiances, les mélodies. Une journaliste chroniqueuse prend-elle ce temps?).
CHRONIQUE "le Jour la nuit le jour"(label We are unique/Ugarit 2022)
Pas d’idée préconçue ? Peut-être tout de même celle née du nom Le Flegmatic, dont je me demandais s’il était vraiment programmatique… Mais il apparaît très vite que l’album déborde ce cadre : une belle intensité couve derrière la douceur et la mélancolie, et on découvre aussi des morceaux plus dynamiques, comme « Le yin et le yang » ou « Qu’attends-tu de moi ». Tout cela invite à y revenir, encore et encore, et pas uniquement par conscience professionnelle…
Flegmatique, Thomas Boudineau l’est face à un monde sur lequel il pose un regard désabusé, parfois ironique. Par de brèves notations, ou la chute brutale de “Le Yin et le Yang”, il épingle les travers de notre époque et le mal de vivre contemporain. Pourtant ce tableau de la France d’aujourd’hui est dans cet album relégué au second plan. L’album présente d’abord le portrait d’un amoureux moins flegmatique que malmené et désorienté, qui dit avoir perdu jusqu’au goût du péché. Beaucoup de chansons sont adressées à un tu, indifférent, disparu, ou devenu étranger : celle qui s’est laissé adorer parce qu’elle s’ennuyait, de qui il a tant appris, à ses dépens, dont il ne sait plus qui elle est …
Face à ce réel, le personnage se cogne, tombe, se perd. L’album est parcouru de chemins qui changent sans cesse et ne mènent nulle part, de murs auxquels il se heurte. 3 titres sur 9 sont des questions, dont deux adressées à la femme aimée. Et de la perte de repère à la perte tout court, tout se dissout dans le rêve, les ombres, une atmosphère parfois fantomatique. Il est question de vivants qui s’effacent, de vaisseau fantôme, et même Maria la jolie serveuse de “L’ananas café”, désormais fermé, semble n’avoir jamais existé…
Car elle est là, la grande réussite de cet album et de cette écriture : peindre une atmosphère, la donner à voir, à sentir, par touches délicates, faire exister dans chaque chanson un monde - petit ou très vaste -, hors du nôtre ou à côté, oublié, disparu, rêvé ou inventé... « Les Travers » (une de mes préférées) rappelle même ces auteurs américains que Thomas Boudineau affectionne : un feu de camp, un loup qui rôde, et le personnage « les pieds dans la rivière, le cul sur une souche, à regarder le cosmos sortir par (sa) bouche. » L’attention constante à la couleur, à la texture du ciel, à la qualité de la lumière rend infiniment sensibles ces univers esquissés, paysages extérieurs tant qu’intérieurs - le cœur dans “Qu’attends-tu de moi” est un “ciel à la Turner”…
Alors, quid de l’affaire Murat ? Il y a en effet parfois dans le ton, la diction, la langueur, une influence évidente – “L’ananas café” est même assez remarquable à cet égard dans son phrasé suave et un peu nonchalant. Thomas Boudineau - il le dit très bien dans son texte - est lui aussi un
“murmurant”, et Murat ne renierait sans doute pas le credo de “Le Yin et le Yang” : “Ivre de rêve et de murmure, vivre de fiction”. Il y a aussi dans l’écriture un goût du choc fécond entre le quotidien et le poétique : “le ciel est insaisissable, j’ai une mine épouvantable” chante-t-il dans “Qu’attends-tu de moi” ou encore “le ciel s’est déchiré au-dessus de moi /toujours cette voiture devant chez toi” dans “Le jour la nuit le jour”. Cet auto proclamé flegmatique dit également très bien l’exaltation amoureuse, la tentation de l’absolu. Le “pour une fille” qui donne son titre à une chanson devient dans le refrain “pour la beauté”, cette beauté qui l’a conduit à tout laisser, à quitter le monde des hommes… cette beauté que Murat a fréquentée le temps d’une saison dans Babel. Comme son aîné encore, il jongle entre les images très visuelles et concrètes et les maximes générales, les constats souvent désabusés : “Tout n’est que poussière, tout n’est que vanité”, “les hommes mènent une vie distraite”… Il aggrave enfin son cas quand il dit à Laurent Goumarre dans Côté Club que les deux morceaux qu’il a choisi de diffuser ont été écrits très rapidement ! Mais pourquoi lui reprocher ce qui fait aussi le charme et la réussite de cet album - et la marque de son talent d’auteur et de mélodiste ? Et, à sans cesse le ramener à cette influence, laisser croire qu’il ne pourrait être qu’un suiveur énamouré ou un imitateur maladroit ? L’album, très harmonieux et cohérent dans ses motifs, son imaginaire, son ton, révèle un tempérament, une sensibilité - dans une écriture plus resserrée, plus limpide que celle de Murat. Les mélodies trottent durablement dans la tête, les formulations frappent régulièrement par leur justesse, les images donnent à voir un univers qui lui est propre. Il y a bien ici une voix, qui ne perd pas de sa singularité de s’être nourrie des autres - l’admiration est ici généreuse et créatrice !
Merci Florence!
L'ARCHIVE EN PLUS INEDITE
Je connais Le Flegmatic depuis 2015, après son repérage par la Souterraine (comme Tristan Savoie, Gontard…). Après son 2e album, on avait commencé une interview.. et jamais terminé. Ça arrive... Peut-être que Thomas avait peut-être déjà senti le piège d'être rattaché au bonhomme d'Orcival? Je connais cet écueil des "Inter-ViOUS ET MURAT"... avec cette référence "Murat" un peu lourde, mais j'espère que l'effet n'a jamais été de réduire les artistes dans ces comparaisons. Voici ce que Thomas avait commencé à me dire en mai et juin 2017 ...
- Quel est votre parcours musical? (apprentissage, découverte, premiers groupes...)
Le Flegmatic: J ’ai toujours écrit, ou pensé à écrire, et bidouillé des choses. Pris des notes à la volée, dans des carnets ou des dictaphones. J’ai toujours voulu chanter dans une aventure qui soit la mienne, mais je suis un tardif…
Mes premières incarnations de musiciens, c’est au trombone. Mon premier instrument. L’année du bac, j’accompagnais des bluesmen toulousains, dont Jeff Zima. Je me sentais parfaitement à ma place avec ce bonhomme de la Nouvelle-Orléans. J’ai essayé de m’approcher du jazz, mais je suis trop désinvolte. J’aime le blues. J’ai tenté une école de jazz à Toulouse, mais je me suis vite rendu compte que mes préoccupations n’étaient pas du tout les mêmes que celles de mes camarades. J’étais entouré de vrais musiciens, obsédés par le timbre de leurs instruments, et la virtuosité. Je me sentais misérable à leurs côtés, à la traîne.Sans parler des cours d’administration pour t'apprendre à monter un dossier d’intermittent... A ce moment Murat causait pas mal à la radio. J’ai compris que mes questions étaient plutôt du côté de ceux qui écrivent et chantent leurs textes que du côté de la virtuosité instrumentale.
J’ai chanté mes premières chansons en français en 2001. J’ai gagné quelques tremplins, mais j’ai trouvé le milieu de la chanson étriqué et convenu. J’ai tenté d'enregistrer quelques bidouilles mais je trouvais ça très mauvais. A cette époque j’écoutais des américains : Songs Ohia, Calexico, Low, mais aussi Marc Ribot, Tom Waits, Jonathan Richman. Une certaine culture du son des grands espaces et de la matière noire pour les uns, du jeu avec les genres et de la parodie, pour les autres… Ajoutez à cela Katerine et Jean-Louis Murat sur chaque épaule... J’ai assez vite compris que je n’étais pas mûr pour assumer mon propre chemin. J’ai rangé ma guitare et repris mon trombone suite à une rencontre extraordinaire : Angil & The Hiddentracks. Les chansons (en anglais) étaient parfaites, la musique très libre, affranchie… Je me suis fondu dans cette aventure et dans la musique de quelqu’un d’autre sans aucune forme de renoncement, avec sérénité. Accompagner quelqu’un est une expérience vraiment délicieuse, presque métaphysique. On s’oublie. On se fond. On peut atteindre une forme de grâce.
Ce n’est qu’en 2012 que je me suis remis à écrire. J’ai trouvé ma voix, au sens propre : le timbre, la diction, les tonalités dans lesquelles j’étais à l’aise et le style d’écriture, ce que j’avais envie de me raconter, et de raconter aux gens… C’est là, à 32 ans, que commence l’aventure « Le Flegmatic ».
2) Est-ce que votre formation de Tromboniste a une influence sur vos compositions? Et de la même façon, votre intérêt pour le jazz et le blues, est-ce qu'il en reste quelque chose?
Le Flegmatic: Je n’en suis pas sûr. La seule apparition du trombone dans mes deux disques c’est un solo sur la chanson Peter Falk. J’ai tout de même fait une poignée de concerts où je samplais la guitare ou le piano pour faire un solo de trombone, mais j’ai vite trouvé ça artificiel. Je ne suis pas très fan des loop. Je trouve que ça met de la distance avec le public. Du coup, je fais comme « l’autre » : harmonica autour du cou, et en piste !
J’ai replongé en profondeur dans le blues récemment, en plongeant, justement, dans Dylan. Il t’y ramène en permanence. Du coup je pique une phrase de temps en temps à Robert Johnson… Mais au-delà du genre même je crois que Le Flegmatic c’est une forme de blues. C’est du spleen francophone. C’est du blues, mais sous une autre forme… Avec Benjamin Caschera, de La Souterraine, on parle de bleu, du coup. Je compose en ce moment des chansons très bleues sur des patelins que l’on va appeler les « Bleus de France ». C’est un jeu qu’on a mis en place avec la campagne de souscriptions Microcultures pour Bouleversement Majeur : les participants pouvaient me commander une chanson sur une ville ou un village…
3) Peut-être un point de rapprochement avec Murat alors... cette idée de chanter les villages français? (j'en profite pour saluer Travis Burki qui faisait lui aussi des chansons à la demande)
Le Flegmatic: J’aime chanter le paysage, la route. Les cartes topographiques m’inspirent, les rivières, le parcours des rivières… un village ou une ville. J’ai très vite adoré ça, chez Murat, cet attachement au paysage. Et curieusement la chanson et ce qu’elle porte en deviennent universels, ça parle à tout le monde.
4) Un des rapprochements avec Murat que je voyais, c'était la bossa nova. Tu as dit en interview que tu avais trouvé ton style aussi en jouant ce style [sur des reprises de Radiohead)? La bossa est-elle aussi du "bleu"?
Le Flegmatic: La bossa, le saudade… J’en ai une approche assez nonchalante. J’en écoute très peu, je connais mal. Mais j’aime l’esprit et les couleurs qui s’en dégagent. Ce rythme, la façon de jouer les accords à la guitare classique laissent beaucoup de place à la mélodie, au chant, au son de la voix. On peut alors raconter une histoire, poser une atmosphère avec très peu, et jouer avec. Quand les gens se retrouvent dans une ambiance familière, quand la chaleur est installée, alors on peut commencer à glisser, à surprendre et se surprendre, se laisser dériver… La bossa c’est du blues, du bleu, et j’aime bien y raconter des choses d’un quotidien cru, des choses pas jolies sur des mélodies délicieuses..
5) Autre point commun : le nom d'artiste... Pour le coup, le tien colle assez bien à ton univers... Comment tu te sens dans cette peau? Est-ce qu'elle ne pourrait pas être un peu réductrice? (Je me demande si on peut écouter ta musique avec une idée préconçue du coup)... Et par extension, est-ce que tu pourrais être énervé musicalement?
Le Flegmatic: C’est vrai que j’ai parfois peur que cette identité, cette « incarnation » me bride… Ça fait 20 ans que je cherche mon double… D’ailleurs sur FIP comme sur la plupart des articles qui ont été écrit sur l’album, on parle de « Thomas Boudineau ». Je crois que c’est un peu foutu, du coup…
Quant à m’énerver musicalement... J’ai déjà essayé de chanter comme Neil Young ou Robert Plant : c’était épouvantable… Je n’exclue pas de monter un jour un band de blues histoire de me dérouter et d'apprendre… Mais j’ai grandi avec Chet Baker et Louis Chédid...
Ceci-dit l’album que nous préparons est plus resserré, plus tendu, presque crépusculaire. Ça risque de trancher, un peu. Je me suis posé la question de le sortir sous mon nom, mais je n’en ai pas encore fini avec Le Flegmatic.
Terminons par du live... avec accompagnement guitare, comme on devrait le retrouver lors du Week-end Murat, Yes sir! au Fotomat- ! (Clermont-ferrand) Set solo le vendredi 23/06 et covers de Murat lors du tribute samedi 24 (avec Belfour, Elvinh, Stéphane Pétrier, Alain Klingler, Coco Macé, Tristan Savoie, Marjolaine Piémont, Dory4, Eryk e, Sébastien Polloni, Soleil Brun + guest).
J'apprends que des camarades viendront de Paris, Normandie (Madame Amparo), Suisse (Madame Barbara), Perfide Albion (c'est la période des 6 Nations), Toulouse, Vallée d'aspe au WEEK-END MURAT, yes sir!! C'est bien! Alors, n'hésitez pas trop pour nous rejoindre... BILLETTERIE ICI. (ça m'aidera à dormir...).
En plus de notre programme culturelle hachement bien, vous aurez quelques heures libres pour profiter aussi de paysages "vache-ment" magnifiques. Perso, moi, j'adore les week-ends nature et concerts! Vous verrez ci-dessous le secteur de Chaudefour visité le 1/03 à une quarantaine de km de Clermont... 10 ans après une rando pré-concert.... déjà bien venteuse. En fin d'article, vous trouverez un autre clin d'oeil sur la soirée...
Mais avant cela, une petite brève d'actualité.
Un fan a signalé sur fb qu'il avait été question de Murat sur TF1, dans "les 12 coups de midi". Il n'en croyait pas ses yeux... si bien qu'il n'a pas vu qu'il y avait une belle bévue de l'émission! Tendez l'oreille:
Le joueur sur le plateau aurait donc pu répondre à la question "Jean-Louis Murat" (car il ne disposait pas des indices supplémentaires)... car bein, oui, bien-sûr, il a chanté "la maladie d'amour"... Une magnifique chanson de Lilith! Et non, ce n'était pas un hommage à Sardou.
C'est la maladie d'amour
Qui nous tient le corps trempé
C'est la manie des toujours
Qui sait si bien nous faire chanter
Sur le mol lit de fleurs
- En Janvier, je vous avais déjà emmené du côté du Mont-Dore, avec des skis... J'ai cette fois opté pour les chaussures et les raquettes (des crampons auraient été profitables dans les devers autour du Puy de la Perdrix et du Ferrand, j'ai souffert). C'était un peu nuageux... mais en s'élevant, le Sancy se dressait magnifique:
Et un beau soleil s'offre à moi... avec un petit centimètre de neige fraiche qui s'est posé dans la nuit!
La célèbre dent de la rancune, chantée par Murat:
ah, la lumière dans les hétraies....
Me voilà sur la crête... Je chausse mes raquettes, il n'y a pas eu de passages et je perds le chemin... en traversant les genêts, la neige est bien molle... mais le plus souvent, il faut marcher sur de la neige béton.
Et en me retournant: Ah, il y a quelque chose... Je prends le téléobjectif... Chacun sa façon de passer la montagne... avec les chamois...
Arrivé sur les cimes (entre la jonction Super Besse/mont-dore), le vent vient me trouver... Je tiens quelques minutes juste avec mon sweat... mais je me décide quand même à enfiler ma polaire. La pente pour descendre est raide et la remontée vers le puy de Cacadogne m’apparaît tout aussi hostile et peu fréquentée : je décide de ne pas faire le tour de la vallée, d'autant que je ne sais pas comment sera le chemin pour redescendre...
LE LIEN EN PLUS
Au fotomat, le 24 juin, le chanteur lyonnais des Voyage de NOZ, Stéphane Pétrier sera des nôtres... Et c'est un événement pour le Roi en son pays de se produire loin du Rhône et de la Saône. La veille, nous aurons regardé Murat chanter dans sa tournée de 1993 dans le film "Mlle personne"... notamment au Transbordeur (Murat Live)... et bien, voici ci-dessous, Stéphane en 1993 dans cette même salle qui était pleine comme un oeuf... sur leur seul nom! Je sais, j'y étais... mais pas à celui de Murat... Ça m'est venu après (presque 10 ans plus tard).
Le voyage de noz sera de nouveau au Transbo le 7/04.Billets
Autre point commun : je me rappelle ce soir-là, d'une jeune fille devant moi qui se retourne, se mordant presque la main, et criant : "ah, il est trop beau!!"... Je pense qu'au fotomat, il est possible qu'on ait aussi ce genre de réactions devant le film "mlle personne"... mais aussi le 24 bien-sûr...