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Publié le 31 Mai 2023

                                                                                            (archive 2016)

 

bonjour,

Voici le jour d'après d'après.  Même si j'ai longtemps hésité presque jusqu'au bout, pour différentes raisons, je me suis rendu aux obsèques de Jean-Louis Murat. J'ai besoin de l'écrire pour me rendre compte. J'ai envie de citer deux raisons à mon hésitation : je ne sais pas comment retirer mes yeux de chroniqueur de la vie et carrière de Jean-Louis et être absent était plus facile. Et il me semble que Jean-Louis était parfois absent aux enterrements (il a été conté une anecdote à ce sujet au cours de la cérémonie), il était commode d'arguer de lui rendre hommage par mon absence, en lui dédiant ce que je pouvais, comme lui dédiait des chansons ou un album (à Anne-Marie Paquotte, Alex, Christophe...). Pour l'enterrement du  journaliste Jean Théfaine, il avait fait parvenir un texte. Bon, Jean-Louis, lui, était gêné d'être reconnu, et  je n'ai pas ce problème.  Enfin soit,  j'ai également pu covoiturer.  L-C était fan au début des années 90 avec sa cousine, même si elles étaient enfants.  A Paris, elles avaient pu rentrer dans la loge (sans doute lors de la première tournée)... et avaient chanté une de ses chansons au chanteur. L-C a gardé le souvenir ému d'un bisou de remerciement de la part d'une personne adorable.   Avec nous,  Henri qui a découvert Murat à son concert à la route du rock le 14/08/94, concert à 17h30 sur la grande scène, et ce fut leur première discussion, la première d'une longue série... sa collection de dédicaces est impressionnante.

 On arrive après 9h30, les voitures sont un peu partout autour du village, mais finalement pas besoin du code secret qui nous est parvenu par plusieurs biais pour entrer dans la basilique, tout le monde trouve de la place, même Isa qui arrive en retard [running gag].  Chants religieux, cérémonie traditionnelle, le prêtre raconte un peu Jean-Louis, chanteur qui raconte et fait du bien, qui suit dans la mort de quelques jours sa maman,  puis s'appuie sur "Lady of Orcival" et nous dit le texte. Marie dans la prière universelle évoque le Dieu des grands espaces, et d'autres expressions prises dans les textes. La famille proche prend la parole tour à tour, et  chacun adresse un dernier mot à son papa, ou grand-père, insistant sur les valeurs qu'il lui a inculquées et promettant d'y être fidèle.

Un homme prend la parole ensuite, et j'en déduis vite qu'il s'agit de Bruno Bayon ("mon frère de laid" dit-il de JL). Je pense que beaucoup ne le reconnaissent pas. Une relation forte a existé avec Jean-Louis Murat depuis que Bruno est descendu le rencontrer en 1987 (cf ci-dessous), rue Jean l'Olagne, Clermont, dans un petit appartement au rez de chaussée sur cour. L'article sera illustré  avec une photo du beau ténébreux... faisant la vaisselle. Le 3e article (un 2e avec plein de confidences est sorti le 15/02/88) avec la photo d'un Jean-Louis au saut du lit date de 89... et pose un oeil critique  sur le disque cheyenne autumn en s'adressant à lui ("tout est à côté, il ne se passe rien", "musique débilitante"... en concluant quand même par un "tu me gagnes"). On devine déjà ce qu'est leur relation. Jean-Louis fait tout écouter à Bruno (dans son mot à l'église, il évoque les trésors restant à découvrir). Même s'il veut montrer à Marie qu'il veut faire mieux que Manset (prière pour M), c'est aussi vers Bruno, qu'il va se tourner ("qu'entends-tu de moi que je n'entends pas?" dans le Parfum d'acacia et "Bye bye Johnny" qui lui sont directement adressées).

En interview publique à la Fnac, en septembre 2006, Murat parle de Bayon : "C'est le premier journaliste qui se soit intéressé à moi, il m'a accouché… C'est mon ami, mon seul ami. Comme écrivain, personne ne lui arrive à la cheville en France, je ne suis pas le seul à le penser. C'est mon frère de lait. Si j'écrivais des romans, j'écrirais comme Bruno. Je pense que si Bruno faisait des disques, ils ressembleraient vaguement à ce que je peux faire. C'est très gênant de parler d'un ami. Je vous recommande d'acheter les livres de Bayon, si vous aimez mes chansons, en littérature vous serez bouleversés par ce que Bayon peut écrire."

En 2010, Bayon dit : "Murat est ma raison de vivre".. même s'il avoue que ce dernier n'est pas facile à vivre. De son côté, Jean-Louis regrette par moment que certaines infos aient été diffusées (le suicide, le problème de santé )

Je crois qu'il est possible que certains aspects du discours de  Bayon aient pu mal à être mal pris si on ne connaissait pas ces éléments.

D'ailleurs, Bruno, avec l'aide  d'un seul petit bout de papier, a débuté par le fait qu'on avait insisté pour qu'il parle. "Si ca ne tenait qu'à moi, je me serai contenté d'un long silence de mort". Ce préalable fait, il indique que toutes les chansons de Murat "absolument toutes, parlent de mort", et d'en citer une grande série. Il parle du patrimoine absolument énorme, inimaginable qu'il laisse, et des tonnes d'inédits qu'il reste à découvrir... et que ce patrimoine peut être considéré comme un champ de morts, de ruine... mais que c'est bien là le rôle du poète, l'aède. C'est celui qui descend, "ramasse l'esprit", et fait les allers-retours entre les deux mondes, il relie Murat à Nerval (citant "El desdichado" : "Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron / Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée / Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée."), Baudelaire ("c'est la mort qui console hélas et qui fait vivre"), cite encore un vers de Poe. C'est la charge du poète de parler de la mort,  "il la prend sur son dos"... Il évoque ensuite les vierges noires qui sont importantes en Auvergne, bien que dans la basilique, elle ne soit pas ainsi, souvenir d'une discussion avec Jean-Louis, et  dans la tradition, c'est Isis. Il indique qu'on ne trouve pas de référence à l'Egypte* dans l'oeuvre de Murat* (il cite alors l'Abyssinie, l'empire du nord, Taormina)  mais que finalement, à Douharesse, entre les roches, on est dans une sorte de vallée des rois, où tel un Alceste, il a voulu  "chercher sur la terre un endroit écarté / où d'être un homme d'honneur on ait la liberté", il a construit, creusé,  une nécropole pharaonique, il cite sa chanson "ma demeure, c'est le feu".  Et à travers les mots que maîtrisaient si bien Jean-Louis, avec la thématique du sacré qui traversait aussi son oeuvre, s'accomplissait un miracle. Même si Jean-Louis pouvait "être cruel envers lui-même, comme avec les autres, beaucoup avec les autres", il avait fait don de soi, et nous aidait à être épargné :"Toute cette mort paradoxalement traversée par ses mots devient consolation". Murat a accompli  "sa mission qui n'est pas donnée à tout le monde", il a transformé la mort en quelque chose d'autres... "la perpétuation".

Bruno indique qu'il pourrait s'arrêter là, mais il a envie de raconter une anecdote un peu féroce, comme il l'était,  "pour le ramener un peu à la vie".  Il a "forcé cet animal" à l'accompagner dans le décès de son frère, c'était important pour Bruno, et Jean-Louis a fini par s'exécuter et traverser la France... et finalement, il était fou de rage,"comme je le suis aujourd'hui, contre lui, contre tout ça", il a refusé de rentrer dans l'église, "comme un mécréant qu'il était" prétextant qu'on l'a reconnu,  et il a pesté au cimetière.. "Aujourd'hui, je suis là dans son église, je ne fais pas  tant de simagrées, et je le remercie pour tout ça".

 

 

J'ai trouvé ces propos, que j'espère avoir restitués correctement, consacrés à l'artiste vraiment réconfortants et fidèles au Jean-Louis public, en plus de la mention du côté mécréant (même s'il venait chercher du recueillement dans la basilique, comme au bord du ruisseau). Bruno Bayon a pu donner une raison pour laquelle Jean-Louis comptait autant pour ses auditeurs, en le reliant aux grand poètes, et  pour  l'artiste  qui doutait de son importance, de l'importance de la chanson, c'était un très beau dernier message à lui délivrer.  Gageons, je l'espère, que nous aurons une suite (correspondance?) à ce "parce que c'était lui, parce que c'était moi"...

* Jean-Louis a eu un projet de disque enregistré en Egypte si je ne m'abuse.

 

Voici l'article signée Bayon dans le libé du 27/05:

En entendant le morceau «Si je devais manquer de toi» à la terrasse d’un café un jour de 1988, Bayon, ex-plume de «Libé», est comme foudroyé : toutes affaires cessantes, il part rencontrer le chanteur.

par Bayon

publié le 25 mai 2023 à 21h02

«La scène se passe un jour de 1987 ou 1988, vers midi au pied du journal de la République et des entrepôts briqués Germain-Pilon (du nom même de la rue où je vivais au septième d’un immeuble de passe pour hommes travestis à Pigalle). Il fait beau et doux à la terrasse du café-bar-cantine de circonstance donnant sur le square Béranger et ses canards.

Un air passe dans celui de l’heure, un peu oisif en pause déj songeuse, un timbre, une ombre d’ombre de nostalgie de nostalgie, une aubade inconnue familière, de déjà-vu verlainien – «Dans une rue au cœur d’une ville de rêve / Ce sera comme quand on a déjà vécu / Un instant à la fois très grave et très aigu / Ô ce soleil parmi la brume qui se lève…» Que se passe-t-il ?

Il se passe qu’instantanément, la voix qui fredonne sous l’auvent du lieu, en sourdine d’ambiance, idéale telle la mélopée, les mots vaguement perçus au vol, murmurant des choses comme «autant me priver pour toujours…», immédiatement, profondément, ineffablement, inéluctablement, ces «obscures paroles», ces notes, ces inflexions, me parlent une langue à nulle autre pareille, innée, intime, urgente.

En un appel comme sans âge si pressant que, séance tenante, je vais trouver le garçon, gérant quelconque de l’endroit, pour m’enquérir de la source des morceaux diffusés dans la sono maison. Qu’on me répond sur ce point. Que je contacte dans la foulée la radio concernée (d’ailleurs oubliée comme le nom de la brasserie), pour connaître le titre et l’interprète de l’air mystérieux, aux inflexions envoûtantes, médiumniques… (le nom du chanteur oraculaire, illustrement anonyme : Jean-Louis Murat ; le nom du refrain : Si je devais manquer de toi). Que j’appelle sans délai le label discographique de référence. Que je pars le lendemain matin, toutes affaires cessantes, pour Clermont-Ferrand, rencontrer le phénomène. Que double page de lancement à la clef, pour une fois concrètement efficace, notamment grâce à une photo d’illustration particulièrement charmante du héros angélique au lit, ramenant semble-t-il à la vie, le chanteur au bord de l’abandon – en fait revenant d’un faux départ en fanfare déjà ancien, 1981, scié net par un très mauvais accueil radio, sur l’air il est vrai délicat de Suicidez-vous le peuple est mort.

Trêve de mouron. Vive Murat.»

L'assistance a donné un dernier signe d'amitié à Jean-Louis, alors que sa musique sonnait dans l'église. Sachez que vous étiez derrière moi, en moi, à ce moment-là, avec tous les messages que vous m'avez envoyés, tous les mots que j'ai lus... et l'immense gerbe organisée par Amparo vous représentait également "au berger de chamablanc, tes fans de toujours". En touchant le bois du cercueil,  j' ai envie de lui renvoyer sa petite tappe amicale sur le ventre qu'il m'avait fait un matin en Belgique.  

A la sortie du cercueil,  il faut un courageux pour lancer les applaudissements... ils montent rapidement et ça dure longtemps... comme un rappel, et Phiphi n'a pas besoin de lampe torche, pour nous signaler que c'est bel et bien fini.

-------------

Je salue quelques camarades, quelques personnalités (Olivier Nuc m'indique qu'il est sans doute le seul journaliste parisien, C. Basterra, est là, Alain Artaud lui me dit que ses anciennes maisons de disque sont présentes sauf Cinq7,  Florent Marchet est entouré d'autres fans comme lui, Nicolas Comment venu avec son épouse, discret, Laetitia Masson, Eryk e., je fais une grosse bise à Stéphane Reynaud). Il y a bien sûr quelques anciens de la scène clermontoise (Jacques Moiroud...), et les fidèles (Denis, Morgane...).

On s'installe au bar, avec une dizaine de camarades... avant de basculer au Cantou pour une truffade. Un bout de Jean-Louis Murat est avec nous, avec la présence de  Marco, son  vieil ami du Sancy... Les anecdotes et souvenirs se succèdent... et Jean-Louis nous a réunis, et ce n'est pas la dernière fois. non.

 

Reportage de France 3 Auvergne le soir même

 

LE LIEN EN PLUS

J'ai ajouté le communiqué du ministre de la Culture à l'article précédent en disant que c'était bien de parler d'amour aussi (à aller voir), encore des hommages à l'article 1,  mais soit...  Pour rappel, voici ce qu'en avait dit Florence sur le sujet du jour... 

http://www.surjeanlouismurat.com/2023/02/la-mort-dans-les-chansonsde-jeanlouismurat-analyselitteraire

Portez vous bien... Après avoir été presque à 100% depuis jeudi, je dois reprendre le cours ordinaire demain...  On va continuer d'archiver les articles mais doucement...

 

 

 

BYE BYE JOHNNY

 

As-tu reçu mes nouvelles

Nouvelles chansons ?

Je n'ai pas fait de merveille

Je sais, Johnny

Hélas, Johnny

 

Je pars nettoyer la merde

Pour une O.N.G.

Je sais comme Kurt et sa cervelle

T'ont tout éclaboussé

A quoi bon se servir de filets dérivants

Quand il n'y a plus grand chose à dire ?

Hélas, Johnny

Johnny

 

Feras-tu visiter l'Auvergne à ton ami chinois ?

Embrasse ton eurasienne

Embrasse-la pour moi

Le vélo a eu raison de mon ventre rond

Pas de quoi faire une chanson

Hélas, Johnny

Bye bye Johnny

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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Publié le 29 Mai 2023

Je continue de naviguer à vue... et au hasard. Après avoir tenté de couper, avec un succès relatif, dès mon retour, j'ai été à nouveau emporté dans le courant...

Je ne sais pas toujours comment ordonner ça... mais commençons par le communiqué de l'Elysée. Ca a été important pour la famille.

                                          droits réservés: Philippe Bordas

 

Artiste exigeant, figure de la chanson française, Jean-Louis Murat s’est éteint hier à l’âge de 71 ans, dans ce pays auvergnat dont il était resté l’enfant. Son œuvre, singulièrement poétique et originale, sa parole, profondément libre, comme sa présence sur scène lui avaient permis de s’affirmer comme un artiste complet.

Celui qui était né Jean-Louis Bergheaud en 1952 avait fait d’un village de sa région natale, Murat-le-Quaire, un nom de scène, autant que la griffe d’un timbre inimitable, le sien, dont la gravité et la sensualité étaient reconnaissables entre mille. Issu d’un milieu modeste, il fut initié dès l’enfance à la musique par son père, charpentier-menuisier et membre régulier de l’Harmonie locale, où il démontra un talent certain qui l’encouragea à s’inscrire au Conservatoire. Lui, dont l’apprentissage de la musique scanda l’adolescence, fut également le premier de sa famille à obtenir son baccalauréat, puis à s’inscrire à l’université.

« La chanson française, c’est de la poésie mise en musique. » Ainsi Jean-Louis Murat définissait la passion de sa vie. Entièrement voué à son art, il délaissa rapidement la faculté pour se consacrer à ses premières créations. Après une première expérience manquée avec son premier groupe « Clara », il parvint, repéré par William Scheller, à enregistrer un premier 45 tours solo en 1981. Son « Suicidez-vous, le peuple est mort », au parfum de scandale, suffit à le faire remarquer par la critique.

Six années plus tard, c’est avec la chanson « Si je devais manquer de toi » qu’il obtint à 35 ans une première gloire, avant la sortie de l’album « Cheyenne Autumn », comportant un tube, « L’Ange déchu », qui lui valurent, en 1989, les faveurs du public. « Regrets », interprété en duo avec Mylène Farmer en 1991 connut également un vrai succès populaire. Le chanteur-poète accéda ainsi à une solide notoriété nationale, entretenue par une création prolifique.  Ses chansons « Sentiment Nouveau » ou « Fort Alamo », figurèrent parmi ses plus grands succès, comme « Col de la Croix-Morand », où, en amoureux de cyclisme, il rendit un vibrant hommage à la discipline. Mais chacun de ses titres était inséparable d’une cohérence d’ensemble, portée par des albums à l’exigence remarquée et des couleurs inspirées par sa campagne auvergnate.

Il sortit ainsi, en près de trois décennies de carrière, plus de 24 disques, qui l’amenèrent du mélancolique « Dolorès », en 1996, à « Mustango », aux accents rock, quelques années plus tard, puis à des expérimentations électroniques, avec « Travaux sur la N89 », en 2017. Dans son dernier opus, « La vraie vie de Buck John », paru en 2021, porté par des intonations blues, il renoua avec des thèmes majeurs de son œuvre : l’introspection amoureuse, les voyages, la transmission.

Tout au long de son riche parcours, Jean-Louis Murat mit ses talents au service de ses pairs, comme Françoise Hardy, Isabelle Boulay ou Indochine, pour qui il écrivit et composa. On le vit également au cinéma, dans les années 1990, où il apparut dans des longs-métrages de Jacques Doillon et Claire Denis.

Le Président de la République et son épouse rendent hommage au parcours d’un chanteur qui fit souffler un vent de liberté sur la création française, et sut sublimer ses vague-à-l’âme par des mots et des notes entrés dans nos coeurs. Ils adressent leurs condoléances sincères à sa famille, à ses proches, et à tous ceux qu’il émut et inspira.

 

La qualité du texte avec beaucoup d'éléments biographiques peut être jugée un peu décevante.  Outre l'influence qu'il a été pour des nombreux artistes, je trouve que  dans ce cadre institutionnel, il aurait possible par exemple d'évoquer  les préoccupations qui ont été les siennes dans de nombreuses chansons:   le terrorisme... de Salman Rushdie à Samuel Paty, en passant par les attentats de Paris.  De passage en concert à St-Etienne du Rouvray, il avait eu du mal à chanter en pensant au prêtre... avait-il avoué.

Je me suis étonné qu'il ne soit pas mentionné l'ordre du mérite. C'est Bayon qui nous avait permis d'apprendre qu'il avait été fait chevalier en juillet 2011. Je ne sais pas s'il est possible qu'il l'ait refusé.

Ils sont quelques uns, notamment  sur Twitter, à rappeler des propos peu amènes  contre le Président de la République de la part de JL (jusqu'à son dernier concert). NB : je n'ai rien vu du côté du Ministère de la Culture. (Cf ci dessous: j'ai raté des éléments sur Twitter, mes excuses)

PS: Jean-Louis aura donc chanté Giscard, Mitterrand, et Emmanuel Macron.

Voici le tweet de la Ministre de la culture :

Edit du 30/05 : Hommage de Rima Abdul Malak à Jean-Louis Murat
 
 
 

« Quand l'éclat mauve délétère
N'éclaire plus ma vie
[…]

J'aurais passé ma vie entière
Au Mont Sans-Souci »

Poète d’un réel qui coupe et caresse, Jean-Louis Murat nous a quittés.

Pour lui, tout commence à Murat-le-Quaire, terre auvergnate dont il prendra le nom et gardera l’empreinte. Poète d’à peine plus de sept ans, les mots se mêlent chez lui naturellement à la musique. Il joue du cornet à pistons dans l’harmonie de son village puis découvre le jazz à l’adolescence et se passionne pour tout ce qui fait sens et son. Et, quand il ne compose pas, il explore la région avec son vélo bleu. De l’Auvergne, il connaît tout : des repères incontournables aux recoins inconnus, comme un écho géographique au léger décalage qu’il entretiendra toujours avec le show business et tous les bruits de la ville.

Étudiant d’un jour à Clermont-Ferrand, il troque vite son cartable pour un sac à dos : direction l’Île de Wight, où il assiste tout feu tout flamme à la grande messe rock de 1970, puis les petits boulots pour gagner sa vie entre mer et montagne. Mais, jeune père à 19 ans, Jean-Louis Bergheaud qui n’est pas encore Murat a toujours la musique dans le sang.

Quand il rentre à 25 ans dans son village qu’il ne quittera plus – allant, pendant ses séjours parisiens jusqu’à loger rue de la Tour d’Auvergne – il se consacre à nouveau à la musique en créant le groupe de rock Clara. Malgré des tournées en première partie de William Sheller et un premier EP qui le fait reconnaitre dès 1981 avec un morceau au titre fort et noir « Suicidez-vous le peuple est mort », il faut attendre 1987 pour un premier grand succès public : « Si je devais manquer de toi ». Peu importe, Jean-Louis Murat accorde peu d’importance aux trompettes de la renommée, également fier de toutes ses compositions dont les musiques envoûtent et les textes percutent.

Inclassable artisan d’art de la chanson, amoureux du bel ouvrage, Jean-Louis Murat met du blues dans le rock, de l’incisif dans la variété, un peu d’Amérique en France et beaucoup d’Auvergne à New York. Il faut dire que ses amours musicales – Franck Ocean, Adriano Celentano, Camille, Kendrick Lamar – sont aussi variées que ses collaborations. Propulsé dans le panthéon d’une génération désenchantée par des « Regrets » au romantisme sombre qu’il partage avec Mylène Farmer, il provoque volontiers, crève l’écran avec Isabelle Huppert et Béatrice Dalle chez un Jacques Doillon des années 90… mais n’oublie pas de nous rappeler que pour lui, la vie est ailleurs : dans le secret des montagnes, du flot naissant de la Dordogne et des femmes de sa vie.

Avec son cœur de lave au pays des volcans, Jean-Louis Murat reprend en effet dans ses albums le flambeau des écrivains qu’il aime tant depuis l’adolescence – Proust, Gide, Baudelaire… – en mêlant une recherche formelle continue à un motif obsessionnel : l’amour. Des années 80 à ce jour, chaque chanson le passe au kaléidoscope puisque, d’une rupture sentimentale à l’autre, l’auvergnat qui « de [sa] vie vulgaire […] garde l’amour, c’est tout » ne saurait puiser son inspiration ailleurs.

Avec près de 30 albums composés et interprétés, Jean-Louis Murat est d’abord un musicien-poète, immortel troubadour de sa terre de France. Hypersensible à tout sauf, peut-être, au passage du temps qui n’a jamais tari sa source créative. Tombé de Vénus dans son Manteau de pluie, il nous aura fait explorer les sentiments nouveaux d’un éternel Baby love[r], propulsé sur le toboggan d’une vie en plein air dont la source et la destination se rejoignent au Col de la Croix-Morand où rien, pas même la mort, ne pourra défaire son lien avec le public.

J’adresse à sa famille, ses proches, ses musiciens, ses fans, sa région, mes plus sincères condoléances.

On va préférer les mots des gens qui le connaissaient (A noter que je continue de compléter l'article avec les hommages des artistes et personnalités diverses

2)  Et une belle histoire pour commencer.

Régis (Oomiaq), musicien de la tournée MUSTANGO, a décidé d'appeler la libre antenne d'Europe 1 avec Yann MOIX le 28 mai. Il parle très joliment de Jean-Louis (le travail sur la tournée, son côté joyeux, sa liberté, un roman qu'il devait faire avec Bayon, les chefs d’œuvre de la malle...).  Moix ne le coupe pas trop, mais il bifurque un peu sur Oomiaq ensuite... Ce dernier a encore le temps de placer quel "génie" était Jean-Louis, de dire qu'en tant qu'auteur et amateur de littérature, Moix ne pouvait qu'aimer Murat... et Yann MOIX décide de faire une spéciale murat le jour d'après, en confiant à Régis le soin d'organiser.

lien Europe 1    J'ai mis le player (html) en dessous, mais il semble qu'il ne fonctionne pas.

On reviendra plus tard sur la suite car ce n'est pas encore en podcast.
 

Pour en rester à "les fans font l'actu",  un camarade sur les réseaux a lancé l'idée d'un rassemblement Place de Jaude. J'ai eu l'occasion d'en parler à France 3 qui s'est déplacé... Une occasion de vous écouter...

 

On en reste sur France 3 auvergne, avec le journal du soir du jeudi... capté à l'arrache...  avec le directeur de la communication de la Coopé et Richard Beaune.

Le vendredi, Jean-Louis fait encore l'ouverture:

 Samedi matin, France 3 national avait déjà rediffusé l'émission Chroniques d'en haut, consacré à Jean-Louis... sans Jean-Louis... mais dans le Sancy. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/programmes/france-3_auvergne-rhone-alpes_chroniques-d-en-haut

Ils sont rares sont les chanteurs qui ont aussi bien évoqué l’Auvergne. Jean-Louis Murat etait un enfant du pays, pays d’altitude qu’il n’a jamais quitté. Tout dans sa musique raconte la douceur des courbes, la mélancolie des paysages, et la dureté du climat de ces montagnes auvergnates.C’est donc avec un casque sur les oreilles, et ses musiques dans la tête que Laurent Guillaume vous propose de partir à la découverte du Sancy pour une balade sur les traces de l’auteur compositeur dont le nom, à lui seul, évoque un de ces petits villages nichés à flanc de volcan…

Le samedi soir, Nikos pendant the Voice, a dit un petit mot:

la vidéo a été bloquée: (sur fond de Tina Turner), "pensées émues à "jean-louis Murat, auteur compositeur interprète de grand talent qui  nous a aussi quitté cette semaine, un poète, un esthète de la parole et de la mélodie qui va profondément manquer au public".

PS: je travaille doucement, avec des  tonnes de chose à publier... Merci à tous ceux qui m'apportent de l'aide...

 

Petit cadeau pour eux, un petit mot de Françoise Hardy (28 et 29 mai)-Aimons les artistes vivant, avant qu'il ne soit trop tard!-:

En tout cas, je garde un très bon souvenir de la séance de Memory divine et j’adore toujours cette chanson que j’avais reçue alors que mon album (Rendez-vous sous la pluie, je crois) était quasiment terminé. Mais j’aimais trop cette chanson pour ne pas l’enregistrer in extremis. Dommage que vous ne me l’ayez pas demandé plus tôt [de participer à l'émission de Moix].

Après avoir dit qu'OOMIAQ était un de ses grands fans, et qu'il avait fait découvrir Camille à Jean-Louis:

Camille :  qu’est-elle donc devenue, on ne l’entend plus ? J’adorais ses chansons et elle le sait bien. J’aurais aimé chanter un duo avec elle dans mon album de duos (commandé par ma maison de disques), mais je n'arrive pas à chanter correctement ce qui est très rythmique alors j’y avais renoncé. Vous savez ce qu’elle devient ? Je sais juste qu'elle a eu un enfant. (Dans cet album, il y a un duo génial avec un chanteur auteur-compositeur anglais Ben Christophers : My beautiful demon.)

 
Après lui avoir parlé de "Babi Carni bird" et de ce que Camille en disait:
Sans son pygmalion Serge, Jane n’aurait jamais chanté, l’idée ne l’aurait sans doute pas effleurée. Mais Camille c’est très différent, elle est et a en tout cas été une géniale mélodiste et parolière, une géniale chanteuse aussi bien sûr. Pas besoin de pygmalion !  On m’a transmis que Serge aurait regretté que je ne lui demande pas de faire tout un album avec lui et j’ai répondu que si j’avais fait un album avec lui les chansons auraient été les siennes alors que je préférais que ce soit les miennes même si elles n’étaient pas aussi bonnes que les siennes. 
 
En 2010 (avec l'histoire du titre memory divine), elle m'avait  dit ceci à propos de confier les rennes d'un album à un musicien:

- Au grand journal ( ou était-ce pas dans  On n'est pas couché de Ruquier ?), vous avez dit qu'il vous était difficile d'envisager de donner à quelqu'un la charge entière d'un de vos albums. Même à Murat, malgré cette "perfection absolue"?

F. HARDY: La production et la réalisation sont deux choses différentes. Il est impossible dans l'absolu qu'un artiste, si talentueux qu'il soit, fût-il Gainsbourg, ponde douze très bonnes chansons  pour un même album.

D'ici, on peut évoquer un article de Moustique sur 5 collaborations de Murat...  Sur Fip, il parlait aussi du verrou pour Julien Clerc et de la version de Delpech  de Cartier-Bresson qui supplanterait la version de Jean-Louis... Pas d'accord (ah, cette voix féminine... pas touche à mon "cartier-bresson", qui a été ma première pièce de collection, grâce à un concours organisé par Télérama. Je me rappelle même d'une des deux questions : quel est le vrai nom de Jean-Louis Murat? ... IL y a des médias qui font des concours faciles...

LE PETIT MOT EN PLUS

JL a obscurci le ciel cannois... au moins pour certains...   https://www.transfuge.fr/

"Je sortirai cette nuit sous un ciel peuplé d’étoiles Je ne connais qu’une envie Je veux retrouver mon âme. Ce sont sur ses paroles du Troupeau de Jean-Louis Murat que s’achèvent dans le train qui me ramène à Paris les dix jours de cinéma, de fêtes, de rêveries, d’errances nocturnes et amicales de cette 76ème édition cannoise. La mort à 71 ans du prodigieux barde auvergnat (dont l’œuvre n’aura pas eu la reconnaissance qu’elle méritait) aura obscurci une Compétition d’un bon niveau général comme d’un Palmarès qui ne correspond ni à mon goût ni à ma sensibilité mais cohérent et témoignant une vraie hauteur de vue. Au fond comme il arrive souvent, ce Palmarès me parait réussi mais dans le désordre". 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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Publié le 27 Mai 2023

On continue avec les "classiques" du blog, les fidèles... Avant une pause pour le week-end... Après tout,  pas de raison de se presser....

Je vous informe juste que le Week-end Murat, yes sir! est maintenu le 23 et 24 juin. Attention, beaucoup de places sont parties dans la nuit d'avant-hier... On devait sortir les cotillons, cela sera plutôt les mouchoirs.... mais tout le monde a trouvé que ce se serait bien de se réunir. Même si on aura un ou deux invités différents sans doute et peut-être un programme différent et supplémentaire. infos

 

1) Commençons par l'ami Baptiste Vignol, l'auteur de nombreux livres sur la chanson, a beaucoup fait pour ce blog à son lancement (en jugeant bon après avoir lui-même répondu, de conseiller à Jeanne Cherhal et Françoise Hardy de répondre à des inter-ViOUS ET MURAT-). C'était bien-sûr par passion par Jean-Louis Murat. Il nous partage son émotion:

A lire ici :  http://delafenetredenhaut.blogspot.com/2023/05/accueille-le-paysage.html

Murat est mort. Mort est Murat. Comment l’écrire sans se pincer? Mort, Murat, cané. Parti sans crier gare, tel un voleur de rhubarbe… Nous laissant inconsolables, comme si nous, qui l'avons tant aimé, avions perdu un ami. Tant aimé le suivre depuis trente-cinq ans. D’albums en albums. Dont deux ou trois figurent indéniablement parmi les cent plus beaux disques de la chanson française. Cette chanson française qu’il méprisait (peu d’artistes trouvèrent grâce à ses yeux, Véronique Sanson, Manset, Anne Sylvestre, Bashung, Camille), qu’il détestait aussi fort que nous adorions nous glisser dans l’encolure de ses chansons comme dans des manteaux de pluie que sa voix, sensuelle, voluptueuse et racée (la plus belle, et de loin, des crooners du cru), tropicalisait en averses caressantes, ombrageuses ou traversières. Tant aimé qu’on montait, comme des chenapans, l’espionner, chez lui, à Douharesse, au-dessus d'Orcival. Nous nous garions à l’entrée du hameau et prenions à pied, l’air de rien, le chemin creux qui, en contrebas, longe sa ferme. Alors, parfois, nous l’apercevions! L’été, allongé sur un transat, une guitare à portée de main, contemplatif, face aux roches Tuillère et Sanadoire. Ou bien l’automne revenu, vêtu d'un bleu de travail, en train de bêcher son lopin de terre. Tant aimé sa franchise et son intégrité, tant aimé son intelligence, son humour aussi, sa culture encyclopédique et son goût pour la joute oratoire, la castagne, à mots nus. Pourtant, au sein de son foyer, sous son toit d’ardoises, il était, dit-on, un personnage exquis. Jeanne Cherhal s’y rendit quelques jours au milieu des années 2010, pour un projet d’album qui, hélas, la faute à des embrouilles de labels, ne put se concrétiser. Il en reste quelques ébauches de maquettes. Et ce constat, délivré par texto après que son hôte l’avait déposée à la gare de Clermont-Ferrand : « Je n’avais jamais rencontré un tel gentleman. » L’élégance faite homme. Nous l’avons tant aimé, oui. Comment le dire autrement? Et nous avons aimé faire partie du dernier carré, orgueilleux et sûrs d’avoir raison contre les autres, la masse des endormis. Tant aimé son regard de loup, sa gueule de « gitan aux yeux bleus » (bien vu Olivier Nuc, Le Figaro du 26 mai). Tant aimé l'adorer, parce qu’il était intimidant, et que c’est souvent la marque des très grands. Ceux qui savent savent que Murat était un géant. Nous l’écouterons encore mille ans puisqu'il laisse une œuvre colossale de vingt-cinq albums studio dont même les plus pointus de ses aficionados n’ont pas encore décelé toutes les profondeurs poétiques. En septembre 2018, à l'occasion de la sortie du superbe IL FRANCESE (qui contient Je me souviens, ce chef-d'œuvre), une journaliste lui demanda si l’on pouvait le classer parmi les poètes: « Non, j’ai beaucoup de mal avec ça. La poésie, c’est niet. J’écris des paroles de chansons. Faut pas exagérer non plus! » Les seuls poètes, les vrais, sont ceux qui réfutent cette appellation. Par élégance d'abord. Et modestie ensuite. Comme Trenet, Brassens, Gainsbourg et Barbara avant lui. Une question demeure néanmoins: qui, désormais, emmènera Cathy regarder le taureau bander?

Baptiste Vignol
 
* À choisir parmi LE MANTEAU DE PLUIE, VÉNUS, DOLORES, MUSTANGO et LILITH.
 

2) Passage de relais de Baptiste à  Olivier Nuc (cité dans son texte) qui m'indique qu'il est peut-être le journaliste à l'avoir le plus souvent interviewé (inter-ViOUS d' Olivier). On l'a déjà entendu avant-hier moins institutionnel, dans l'émission spéciale de France inter. Dans le figaro, il est cantonné à la "bio nécrologique" frustrante pour nous. Voici l'article paru hier (Première photo globale et deux autres pour lire (sur internet, réservé aux abonnés)).

Ah, tiens, Pour Olivier, c'est la Bourboule... (cf article précédent)... Mais j'apprécie la mention d'Anne-Marie Paquotte, Claude DEJACQUES (à voir ici., PS: Michel Zacha, qui lui était lié est une de mes plus belles rencontres grâce à ce blog, a été l'un des premiers à me faire un petit message dans l'après-midi d'hier).

 

3)  Dans les journaux fidèles, on citera sans se tromper je pense L'HUMANITE...  (avec Dominique Sévérac en 99)

Très belle Photo chez lui dans son antre

 

4) On aurait pu citer la CROIX... mais pour l'instant, c'est décevant avec un article basé sur l'afp

 

5)  On termine par un peu de Radio France encore:

- Je croyais que France Inter faisait ondes communes hier avec FIP... mais non, il y avait bien deux émissions différentes. C'est beaucoup plus apaisant immédiatement sur FIP...  A noter le choix du "le mendiant à Rio" pour débuter... Il y a beaucoup de chansons par série de 3.

https://www.radiofrance.fr/fip/podcasts/speciales-fip/hommage-a-jean-louis-murat-3338350

Didier Varrod parle de l'idée de la mort qui parcourt toute l'oeuvre de Murat, de l'importance de la musique et de ne pas se contenter de parler de poète, et de sa voix, de sa sensualité, "un vrai chanteur", sexuel... "un fantasme" dit Charlotte Bibring.

Matthieu Durand, programmateur, choisit de parler Baudelaire et la façon naturelle de Murat de chanter la poésie. Il raconte sa rencontre passionnante avec Murat pour les Inrocks. IL est aussi question du soutien qu'il accordait à la scène locale (on aurait pu citer Garciaphone qu'il avait cité, les filles de Subway (aujourd'hui FUCK IT qui vient de sortir un EP.. et oui, on continue de soutenir!), les projets avec la Coopé).

Didier évoque Marie rapidement, puis de l'enracinement de JLM et de son regard tourné vers les Etats-Unis, cet écartèlement... d'où le choix musical "l'amour et les États-Unis"... suivi d'une chanson de Marie... puis Washington (muragostang) qu'on nous indique que c'était un choix de l'écrivain Grégoire Bouillier.  

Didier et Matthieu parlent de Travaux sur la N89 qu'ils trouvent dingue, et Didier indique la faculté de JLM de faire intervenir  un silence "proprement musical" dans ses chansons.

Propos ensuite sur sa voix qui n'aura pas vieilli, jamais, et de sa qualité d'interprétation, dans des chansons pas toujours faciles. Très jolie phrase sur la voix qui accompagne les bruits de la nature...

Paradoxe cité par Didier encore: la recherche du tube... et peut-être son refus... dont il explique que c'était peut-être aussi une raison de sa production si riche... avec ce besoin de reconnaissance, je peux résumer "et si jamais il y avait un succès?". Et cette phrase que JLM avait cité: "tu serais américain, tu aurais ta maison sur Beverly Hills".

Didier s'en va, mais il y a encore quelques propos ensuite...

C'est vraiment une belle émission, peut-être un peu courte sur les temps de parole, mais ce qui est dit est très chouette, et bons choix musicaux.

 

 - Sur France Culture, l'humeur du matin de Guillaume Erner (sur le duo Pascale Clarc/Murat)

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-jour-emission-du-vendredi-26-mai-2023-3437673

- Pour finir : j'ai écouté made in Auvergne, l 'émission spéciale de la radio LE CHANTIER, une radio qui oeuvre dans le champ de l'insertion, et des jeunes.  C'est très bien avec la participation du directeur de la salle Des Lendemains qui chantent.... Je suis touché d'avoir pu faire participer des personnes à ce dernier concert grâce à un concours, et triste de ne pas avoir cédé à l'idée de prendre la route pour les rejoindre... https://lechantier.radio/infos/magic-bolide-58-speciale-jean-louis-murat

Il y a aussi Gontard qui participe et il est question du disque AURA aime Murat. J'ai vu encore plusieurs témoignages sur ce disque hier... Là, encore, direct au coeur...

Justement, après une première chanson hier, Richard Robert, participant du disque,  a enregistré  le Berger de Chamablanc...    Il ne fait pas peut-être partie des plus fidèles, il n'avait pas tout suivi... mais en lien avec ce que je disais hier, c'est aussi ce qu'on réalise aujourd'hui: ils sont nombreux à avoir un, deux, trois disques de Jean-Louis... et y être attaché... viscéralement. Ne leur refusons pas naturellement le droit de pleurer, nous qui avons été des suiveurs attentifs.  Ils vont découvrir maintenant  toute l'oeuvre de Jean-Louis.

il partage également une reprise plus ancienne avec le mot : Il faut chanter les vies éteintes, pour moins pleurer sur les nôtres qui, après tout, après elles, brûlent encore.

Allez, on termine par un peu de musique... Je ne pense pas que j'ai envie de l'écouter mais cette chanson de coeur pour moi, un grand moment live:

Et pour ce week-end, tentez d'être un peu malade :

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 26 Mai 2023

 

J'ai perdu un peu le fil, il y a trop de choses... la télé, la  radio, la presse... C'est l'avalanche... et qui sont ces gens qui aimaient tant Jean-Louis Murat? Je le répète suffisamment : il faut aimer les artistes Vivant!  Jean-Louis lui même avait dit que les artistes morts ne l'intéressaient plus, mais arrêtons les citations... On peut faire dire tant de choses à Jean-Louis Murat... Là, on voit souvent qu'il n'aimait pas le rap! mais il est possible de trouver des louanges sur Orelsan, PNL, Lamar of course et rappeler qu'il a chanté I AM.

(photo d'illustration: Boutique Elflech Paris)

PS: émission Spéciale sur le chantier (radio de Clermont) : Christophe Crénel et  Benoît Bouscarel. Ce soir à 19h, émission Magic Bolide spéciale Jean-Louis Murat  d'une durée d'une heure, sur le Chantier, 98 Fm à Clermont et sur le web ici = https://lechantier.radio/titresdiffuses

 

Enfin soit...  Du côté de F. Vergeade, on peut souhaiter qu'il n'y ait pas de fautes de goûts:

1) https://www.lesinrocks.com/musique/jean-louis-murat-chanteur-rimbaldien-et-genie-total-566376-25-05-2023/

Mort brutalement jeudi 25 mai, à l’âge de 71 ans, l’auteur-compositeur-interprète laisse une œuvre considérable et un vide immense dans le paysage musical français. Murat ou le génie auvergnat.

Pour l’interviewer et bien le connaître depuis un quart de siècle, Jean-Louis Murat était un homme d’une intelligence rare, avec la langue bien pendue, dont il a fait une partie de sa réputation – pour beaucoup de journalistes, il était même le client idéal, ne ratant jamais un bon mot sur ses cibles préférées, de Johnny Hallyday à l’industrie musicale. Ses modèles musicaux étaient principalement de l’autre côté de l’Atlantique, de John Lee Hooker à Bob Dylan, de Neil Young à Robert Johnson. Véritable artisan de la chanson française, il n’envisageait sa discographie qu’imposante, passant à une cadence effrénée à partir des années 1990.

Un avant et un après-Murat

Malheureusement, au matin de ce jeudi 25 mai, Jean-Louis Murat est parti depuis son Auvergne natale. Et les mots éplorés nous manquent pour dire à quel point le jeune septuagénaire était doué, franc, sincère, fidèle, cultivé, instinctif, comme sa voix, à la fois familière et caressante, ses chansons nous ont transporté·es depuis les années 1980. Car, dans la chanson française, il y a un avant et un après-Murat. Son influence est considérable, de Dominique A à Benjamin Biolay, deux de ses plus brillants descendants.

Né le 28 janvier 1952 à Chamalières (Puy-de-Dôme) d’un père charpentier et d’une mère couturière, Jean-Louis Bergheaud grandit dans la ferme familiale à Murat-le-Quaire. Passionné de littérature et de poésie (les références à Proust ne manquant pas dans son répertoire, il adaptera Baudelaire en chansons), il devient même le premier à obtenir le  bac dans sa famille, avant de multiplier les petits boulots et de vivre quelques expériences mémorables avec un certain Jack Nicholson. “J’ai vu le moment où j’allais connaître une vie difficile, nous racontait-il en 2020 à la sortie de Baby Love. Dans la France profonde de ces années-là, j’ai bien cru que j’allais finir larbin. Surtout que j’étais issu d’un milieu où l’on ne faisait pas d’études. Alors je suis parti bosser vers 1971, 1972 comme plagiste à Saint-Tropez, là où se trouvait l’argent, et où j’ai rencontré puis sympathisé avec Jack Nicholson, qui me proposait de m’emmener à Hollywood tous frais payés. J’ai évidemment hésité, mais j’étais déjà jeune père de famille et je devais m’occuper de mon jeune fiston. J’ai perdu beaucoup de temps, mais je suis devenu le larbin de personne.”

Le style Murat

À la fin des années 1970, Jean-Louis Bergheaud débute sa carrière de musicien et de chanteur dans Clara, un groupe auvergnat d’obédience rock, qui s’attire notamment les faveurs de William Sheller. Avant de se lancer en solo, d’adopter le pseudo de Murat (d’après le nom du village auvergnat et du roi de Naples au XIXe siècle)  et de signer chez Pathé-Marconi avec un premier 45 tours, Suicidez-vous le peuple est mort (1981), mal reçu à sa sortie et boycotté par la radio, avant de devenir mythique. Le quotidien Libération faillit même l’utiliser pour le titre de sa une après le suicide du Premier ministre Pierre Bérégovoy, le 1er mai 1993. Sous couvert d’une pochette en noir et blanc signée Jean-Baptiste Mondino, cette ballade synthétique révèle déjà l’univers muratien.

L’année suivante et déjà trentenaire, il publie un mini-album, Murat (1982). 1984 sonne l’heure du premier album, Passions privées, illustré par une photo de Bettina Rheims. En dix plages, le style Murat se fait jour. 

En 1987, Jean-Louis Murat signe chez Virgin, le label français le plus en vogue de l’époque, et sort le 45 tours Si je devais manquer de toi. Pour la première fois dans sa carrière tardive, le succès est au rendez-vous : 60 000 singles vendus. Jean-Louis enchaîne avec un autre single, Le Garçon qui maudit les filles, à la mélodie et au refrain instantanés.

Annoncé par L’Ange déchu, Cheyenne Autumn paraît au printemps 1989. Disque d’or l’année de sa sortie et premier chef-d’œuvre, Cheyenne Autumn va marquer durablement le paysage musical d’ici. De Libération aux Inrockuptibles, Jean-Louis Murat devient une référence, aux côtés de Christophe, Manset ou Bashung. Et le disque suivant, Le Manteau de pluie (1991), où il fait entendre des sons de son Arverne natale, va définitivement le consacrer.

Car parallèlement à Sentiment nouveau, Le Col de la Croix-Morand ou Le Lien défait, l’une des plus grandes chansons de rupture jamais écrites, Murat duettise avec la star Mylène Farmer sur le single Regrets, qui lui vaut des passages télévisés et une belle rotation radiophonique. Ne faisant décidément rien comme personne, Murat enregistre des morceaux inédits sans batterie et au souffle rare, le maxi Murat en plein air, où il fait entendre encore et toujours sa Terre de France. Pour Les Inrockuptibles, dont il fait la couverture du bimestriel en septembre 1991, il offre une compilation rare aux abonné·es au titre montagnard, Face Nord (1993).

Singularité

Au mitan des années 1990, sous l’impulsion de Didier Varrod, aujourd’hui directeur musical des antennes de Radio France, Murat écrit et compose un disque pour Jeanne Moreau, qui ne verra jamais le jour. Il rêve de collaborer avec Nellee Hooper, Brian Eno ou Bomb the Bass pour Dolorès (1996), un monument de la chanson française écrit en pleine rupture amoureuse (en témoigne Fort Alamo) et élaboré pendant six longs mois en studio, ce qui va définitivement le vacciner et l’inciter à accélérer sa cadence discographique dans les années 2000, dans une formule en trio qui lui sied à merveille (Le Moujik et sa femme, Lilith, son premier triple album vinyle).

Car, comme Murat le chante dans Perce-Neige, “rien n’est important, j’écris des chansons comme on purgerait des vipères”. Chez lui, la musique est vitale, il écrit et compose tous les jours dans sa maison située près du lac de Guéry, entre Tuilière et Sanadoire. Entre deux maquettes, il peint inlassablement (Le dragon a cent visages, 2003). Les yeux toujours tournés vers l’Amérique, il collabore avec quelques figures du rock indépendant comme Marc Ribot, Elysian Fields (retrouvant ensuite sa chanteuse Jennifer Charles sur la récréation A Bird on a Poire) et Calexico, pour un disque d’abord imaginé avec le Crazy Horse, Mustango (1999).

Dans un autre genre, il invite l’actrice Isabelle Huppert à interpréter les textes libertins de Madame Deshoulières, une poétesse du XVIIe siècle, sur de la musique baroque. Il poursuivra son obsession littéraire avec deux autres chantiers, autour de Pierre-Jean de Béranger, le plus grand chansonnier du XIXe (1829, 2005), et des poèmes des Fleurs du mal de Baudelaire autrefois mis en musique par Léo Ferré (Charles et Léo, 2007).

La France reste le pays de la revanche des médiocres.

Vingt ans après ses débuts, Murat creuse le sillon de sa singularité, attirant de plus en plus d’adeptes parmi ses confrères et consœurs admiratif·ves. En 2005, changement de label chez Naïve, Jean-Louis Murat apparaît étrangement les yeux bandés sur la pochette de Mockba/Moscou, au générique duquel figurent sa complice Camille et, plus étonnant, Carla Bruni, qui n’est pas encore devenue madame Sarkozy. Disque de deuil dédié à François Saillard, l’ancien bassiste de Clara, le bouleversant Taormina (2006) atteste de l’obsession transalpine de son auteur, qui se conclura avec le brillantissime Il Francese en 2018.

Repartant encore une fois aux États-Unis, dans le berceau de la country à Nashville, pour travailler avec des musiciens américains prestigieux, Le Cours ordinaire des choses (2009) est aussi une manière pour son auteur d’échapper à une réalité française qui lui pèse indéniablement et dont il ne manque jamais de se plaindre en interview. Avec cette belle sortie dans Les Inrockuptibles au printemps 2019, où nous étions partis l’interroger à domicile : “J’ai toujours été un outsider, et c’est ce qui m’importe encore aujourd’hui. Je n’aurai jamais la popularité de Mylène Farmer, et alors ? Je rentre en studio avec le même peps que la première fois. C’est la seule et meilleure façon de rester motivé. Depuis le temps que j’exerce ce métier, j’ai vu trop d’artistes victimes de l’effet négatif du succès. Je ne dirais évidemment pas que j’ai recherché l’insuccès, mais être adoubé par un peuple qui ne voit que par Johnny Hallyday ou Patrick Bruel m’aurait sacrément embêté. La France reste le pays de la revanche des médiocres. Comme dans les courses cyclistes, c’est toujours frustrant de se faire dépasser par des dopés ou, pire, des tocards. Je suis quand même rentré dans le lard de tout le monde, mais je ne me plains de rien. Pour tout dire, j’ai l’impression de démarrer comme au premier jour. Et je ne me sens toujours pas un chanteur français.”

Merci Franck!

Ca me fait un drôle d'effet de voir "né à Chamalières" et 1952 partout... qui atteste que tout le monde se fie à Wikipédia (dont les sources sont par ailleurs discutables sur le sujet). En fait, c'est Matthieu qui avait attesté de cela alors qu'on voyait La Bourboule et 1954 souvent... en fouillant dans les carnets du jour de la Montagne (tiens, il n'y a que RFI avec sa bio a longtemps fait foi qui reste sur La Bourboule et 1954.... )

 

2)  La Montagne, saluons-là pour cette une du jour avec Murat (On y reviendra), mais pour l'instant: Voici ce qui est en ligne avec les mots de DIDIER VEILLAULT, et Stéphane MIKAELIAN:

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/a-propos-de-jean-louis-murat-il-est-de-ceux-dont-tu-peux-dire-jai-la-chance-davoir-partage-des-moments-rares-avec-eux_14315457/?fbclid=IwAR1G0Y9gUbm5e2qGCHrOmjcS_2dw609aWAqOjo1eFd4_eA2E9Xe2wt25P-U

 

3) On a parlé de Rudy Leonet hier... Il anime LA SEMAINE DE 5 HEURES. Une émission bavarde comme on en fait plus chez nous... 

Ils ont parlé du Best of le lundi (en fin d'émission) et consacre encore un peu de temps à Jean-Louis hier : hommage à Jean-Louis Murat (cette fois en début).

Un article reprend quelques propos.

Petit cadeau de Rudy: la reprise de Jean-Louis d'une chanson de son groupe "La Variété", "c'est dans ma nature" ( "j'aime toujours sourire pour m'enfuir loin de la tristesse, des remords qui me blessent")
 

 

 

4) Michel Troadec du plus journal de la PQR (ouest-France) est toujours fidèle au rendez-vous des sorties... Ca en est bien une... Il ouvre la grande porte!  A LIRE ICI

Mort de Jean-Louis Murat : ce « berger dans l’âme » était un grand poète de la chanson française

Décédé à 71 ans, le chanteur Jean-Louis Murat était une des grandes plumes de la chanson, à l’abondante discographie imprégnée de nature et de sentiments amoureux.

Des mots des fidèles : F. Vergeade, Veillault (ex Coopé), Michel Troadec et Rudy Leonet

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Après le 25-05-2023

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Publié le 26 Mai 2023

Le jour d'après

(Photo de Denis Pourcher, qui a lui même fait la mention)

 

Après avoir continué d'alimenter l'article d'hier jusqu'à tard dans la nuit, avec des hommages de la scène musicale et artistique, je me lève après une courte nuit...  Je vais voir comment je fais défiler aujourd'hui les articles...  Merci à ceux qui m'ont aidé dans ce travail et vont encore le faire dans les jours qui suivent, ainsi qu'à vos messages plus personnels. Ca va être compliqué de rester exhaustif (je fais déjà un peu de tri dans les articles sans grand intérêt).   Je renouvelle mes condoléances à la famille, et aux très proches de Jean-Louis, et gros bisous à la grande famille muratienne.

On va aller un peu au hasard... Voici déjà quelques éléments:

1) Le Progrès du jour:

 

 

 

 

2)  France 3 Auvergne a fait plusieurs articles et consacré un grand moment à Jean-Louis Murat dans le journal d'hier 19 heures, notamment avec le directeur de la communication de la Coopé.

C'est à voir ici (site officiel) ou sur fb (la séquence partagée par Philippe Imbeaud).

Ils ont aussi  puisé dans les archives: avec notamment cette étonnante expo par Erik Roz (99) dont j'avais déjà entendu parlé, puis un reportage époque Mustango, ou une rencontre avec Denis et Alain! A voir! Des choses que je ne connaissais pas.

A lire aussi l'article paru en fin de matinée et un retour sur un des derniers reportages en 2018 sur ses liens avec l'Auvergne.

Sur Francetvinfo, une petite sélection de chansons.

 

3) Du côté de Radio France:  c'était une belle soirée hier, préparée dans l'urgence. Surprise pour commencer avec une petite interview de Camille qui évoque son travail en studio avec Murat (avec diffusion d'un titre du Parfum - 10 000 -jean- Louis d'or). Il n'est pas question de la brouille d'ensuite et de sa chanson baby carni bird, juste du plaisir inouï de chanter avec lui, de ses cahiers...  L'excellent entretien avec Laure Adler a été diffusée ensuite. On en avait parlé à l'époque, mais c'est à réécouter ici.  Cela a été suivi de la Black session 2004, que je n'avais pas réécouté depuis je crois. C'était très chouette. Laurent Goumarre discute ensuite avec FLorent Marchet et Olivier Nuc, qui font une reprise et raconte leurs anecdotes. Je n'ai pas eu l'énergie de prendre des notes. Morgane Imbeaud fait aussi une petite intervention. Tout est en ligne:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hommage-a/hommage-a-jean-louis-murat-du-jeudi-25-mai-2023-7827503

Du côté de France Bleu,  on se rappelle de la soirée à Gueret si particulière. Matthieu nous avait  fait un compte-rendu de la soirée...  Paix à Gueret, Guerre à Paris. Le terrorisme n'a pas cessé de hanter JL Murat en suite. Il y a aussi cet article paru en début d'après midi hier.

 

 

 

4) Richard Robert et Marguerite Martin ont repris Terres de France (comme sur le disque AuRA aime Murat):

J'ai été très touché de lire que certains avaient choisi hier d'écouter ce disque "Aura aime Murat" et que ça leur avait fait du bien. Cela m'a beaucoup touché.


 

5)  Article dans POP NEWS: Un adieu impossible à lire sur leur site par Hugues Blineau

http://www.popnews.com/2023/05/25/un-adieu-impossible-a-jean-louis-murat/?fbclid=IwAR0m7cBfFLK_e66LUqo9L4sj2aLkix6Sy6MgrBg1bc_DcG8uRgc6TFydJWU

ll n’y avait rien, ou presque. La France, morne plaine musicale, mis à part quelques francs-tireurs (Bashung) ou artisans pop (Daho, Darc et quelques autres), lorsque Jean-Louis Murat apparut sur la scène musicale d’ici à la fin des années 80, le temps d’un Cheyenn Autumn  racé, synthétique et littéraire à la fois (1989). La langue d’ici prenait quelques couleurs, organique et sensible. « Je venais retrouver / Entre ces peupliers / L’état de grâce / L’ombre fugace / Que l’on pourchasse » (Amours débutants). Entre ombre et lumière, l’auvergnat, né Jean-Louis Bergheaud en 1952, ouvrait une voie, veine sentimentale et autofictionnelle, dans laquelle s’engouffreront, chacun à leur manière, les artistes majeurs de la décennie suivante : Dominique A et Miossec notamment. Lettré, provocateur, le visage tourné vers l’Amérique, Murat deviendra un phare de la chanson d’ici, enfin digne, pendant toute la décennie 90, marquée par Mustango (1999), chef d’oeuvre impérissable enregistré en compagnie de la précieuse équipe de Calexico. Avant de traverser les années, avec un sens des aventures musicales (avec Isabelle Huppert, The Delano Orchestra,…, pour flirter avec la bossa, le folk ou l’electro-pop), et une exemplarité rarement démentie, à l’écart d’un milieu mainstream qu’il se plaisait à détester.

Quelques heures, après avoir appris son décès brutal (le musicien était encore sur scène, à Tulle, il y a quelques jours), et à la veille de la sortie d’une vaste compilation regroupant 40 de ses titres et autant d’années de carrière) nous pensons, singulièrement, à quelques images, accrochés à un intense sentiment de nostalgie. Lorsqu’un artiste majeur nous quitte, sa voix disparaît avec lui, et sans doute davantage pour Murat que chez d’autres : la suavité de celle-ci, sa proximité immédiate, à un souffle près, parfois, pour nous faire partager quelques-unes des plus belles fêlures sentimentales.

On se souviendra aussi de ses mots sur Ramuz, de la beauté des paysages liquides du Manteau de Pluie (1991), influencés par le meilleur de la pop anglaise (Prefab Sprout ou Talk Talk). On se souviendra de son corps jeune, photographié sur les hauteurs de son Auvergne natale, comme pour signer encore, et toujours, son attachement aux grands espaces, aux mouvements du ciel et du vent. Aux animaux qui peuplent le monde et que l’on écorche, pour en faire des trophées. Au sang versé, à la beauté des femmes et de la mini-jupe de PJ Harvey, à celles des gestes primitifs dans une Nature belle et hostile, porteuse de toutes les mélancolies. « C’est le cri de la terre / Des oiseaux et des poissons / Depuis toujours il opère  / Dans toute imagination / Il t’arrache les bruyères / Mais tu connais même pas son nom » (Le cri du Papillon).

On se souviendra de ses poses, de sa prolixité – combien de chansons laissées en chemin, combien composées chaque jour ? -. De son sens des formules, constellant par milliers sa longue discographie devenue sinueuse au fil du temps. Ce sens des mots, touchant juste et souvent au cœur. « J’ai fréquenté la beauté / Je n’en ai rien gardé » (J’ai fréquenté la beauté).

Et plus encore : son regard d’un bleu vif, mariage d’intelligence et d’ironie mordante. La vie selon Murat, et rien, non rien aujourd’hui, pour l’effacer. 

« Oh, je meurs mais je sais / Que tous les éperviers / Sur mon âme veilleront » (Le Col de La Croix-Morand).

 

6) L'article du Monde est énervant (au moins sur deux points), je le mets en tout petit, na!

La mort brutale de Jean-Louis Murat, paysan de la chanson

Auteur prolifique et provocateur impénitent, le chanteur et musicien est mort d’un arrêt cardiaque, dans ce Puy-de-Dôme qu’il n’avait jamais quitté. Il avait 71 ans.

Auteur, comme son héros canadien Neil Young, d’une œuvre prolifique avec une vingtaine d’albums studio, également sensible au paysage, aux bêtes et aux éléments naturels jusqu’à offrir une déclinaison à la française − ou à l’auvergnate – du country-rock, Jean-Louis Murat est brutalement mort, jeudi 25 mai, à son domicile de Douharesse, sur la commune d’Orcival (Puy-de-Dôme), dans le Parc naturel des volcans d’Auvergne. Agé de 71 ans, le chanteur et musicien a été victime d’un arrêt cardiaque, après avoir été réveillé par une vive douleur à la jambe. L’intervention du SAMU n’a pas pu le sauver. De nature complexe, à la fois taciturne et blagueur, Murat avait été récemment éprouvé par la perte de sa mère et le divorce d’avec sa femme.

Avec lui disparaît une des plus fortes et controversées personnalités de la scène hexagonale, qui avait usé de la provocation dès son premier 45-tours, Suicidez-vous le peuple est mort (1981), héritier de la noirceur et de la misanthropie d’un Gérard Manset. Firent les frais de son fiel guère confraternel Les Enfoirés, Renaud et Michel Polnareff (qualifiés diplomatiquement de « gros cons »), les icônes Johnny Hallyday et Jean-Jacques Goldman, ou d’aussi innocentes victimes qu’Alain Souchon et Laurent Voulzy. Cash à l’excès, Murat avait rapidement compris que sa voix ne porterait dans le système médiatique qu’avec le clash. Au risque qu’on ne parle pas de sa musique.

Sa langue de vipère en fit un client recherché des plateaux de télévision. Il n’avait aucun désir de plaire et réussit à se faire autant d’ennemis que d’admirateurs, charmés, eux, par sa veine poétique et son refus de respecter les règles du show-business. « On a vécu avec lui. On s’est souvent engueulés, mais qu’est-ce qu’on a pu se marrer », se souvient Didier Veillaud, directeur de La Coopérative de mai, la salle de musiques actuelles de Clermont-Ferrand. D’autres exercent ce métier comme des employés de bureau, Murat écrivait, chantait, jouait et enregistrait comme on respire.

Un goût pour la poésie et l’écriture

Jean-Louis Bergheaud est né le 28 janvier 1952 à Chamalières (Puy-de-Dôme), une commune qui allait acquérir une notoriété nationale, vingt-deux ans plus tard, lorsque son maire, Valéry Giscard d’Estaing, se déclarera candidat à la présidence de la République. Ses origines nouent d’emblée un double attachement, à l’artisanat par son père menuisier et sa mère couturière, à ce terroir auvergnat dont il n’aura cessé de chanter la rudesse et la beauté. Son nom d’artiste provient du village de Murat-le-Quaire, où ses grands-parents possèdent une ferme. Plus tard, il écrira Le Berger de Chamablanc et Au mont Sans-Souci, un centre de colonie de vacances à la Bourboule.

C’est à l’harmonie municipale de son père que le garçon fait ses premières armes, tambour puis cornettiste à piston. Suivra l’étude du saxophone au conservatoire, mais les cuivres contiennent mal son goût pour la poésie et l’écriture. A la guitare, le jeune homme commence à s’envisager en bluesman en chroniquant son environnement et en transposant l’art du Mississippi au Massif central. Sa vie épouse cet imaginaire à la fin des années 1960 : mariage suivi d’une paternité et d’un divorce, nomadisme avec son lot de petits boulots (journaliste, moniteur de ski et de plage) sur le modèle des deux Jack, London et Kerouac. En 1977, il rentre en Auvergne pour y monter Clara, un groupe repéré et aidé par William Sheller.

En vain car les échecs vont se répéter et nourrir l’amertume du personnage. En dépit d’une pochette signée par Jean-Baptiste Mondino, Suicidez-vous le Peuple est Mort est un bide commercial d’autant plus programmé que les stations de radio sont rebutées par un tel titre. Toujours marqué par la new wave synthétique de l’époque, le premier mini-album Murat (1982), puis le long format Passions privées (1984), malgré un portrait du trentenaire réalisé par Bettina Rheims, connaissent un destin aussi funeste. La photogénie du beau gosse au regard bleu perçant n’y change rien, ni sa voix suave et traînante. L’aventure semble tourner court puisque Pathé-Marconi lui rend son contrat d’enregistrement.

Ténébreux et inconsolé

Il faudra attendre 1987, alors que Murat a signé chez Virgin, pour qu’une de ses chansons, Si je devais manquer de toi, capte enfin l’attention du public avec 60 000 exemplaires vendus. La pleine reconnaissance suit deux ans plus tard. L’album Cheyenne Autumn, qui inaugure son compagnonnage avec le multi-instrumentiste et producteur Denis Clavaizolle, impose enfin sa marque, une exploration des sentiments amoureux soumise à ses sautes d’humeurs comme aux variations climatiques (Pluie d’automne, La lune est rousse sur la baie de Cabourg).

Le ténébreux et inconsolé fait ses débuts au cinéma devant la caméra de Jacques Doillon pour La Vengeance d’une femme (1990, d’après L’Eternel Mari de Dostoïevski), avec un premier rôle aux côtés d’Isabelle Huppert et de Béatrice Dalle. Cette expérience d’acteur restera sans lendemain, mais Murat sera au centre de Mademoiselle Personne (1996), de Pascale Bailly, qui le montre en tournée, en mêlant documentaire et fiction.

Le succès lui apporte bientôt un tube incontestable, le duo éthéré Regrets avec Mylène Farmer, prélude au triomphe qu’est l’album Le Manteau de pluie. Deux extraits font encore le bonheur des radios, l’inquiétant Col de la Croix-Morand avec ce couplet concentrant ses obsessions (« Quand montent des vallées/Les animaux brisés/Par le désir transhumant/Je te prie de sauver/Mon âme de berger/Je suis innocent ») et, sur une thématique identique, la bluette de Sentiment nouveau. Les décennies 1990 et 2000, flamboyantes, l’installent, avec Dominique A, en leader de la scène française, que seul ombrage le commandeur Alain Bashung, rare confrère à échapper à ses sarcasmes – à tel point que Murat reprendra Alcaline.

L’inspiration semble intarissable

Cette forme passe par deux albums magistraux, Dolorès en 1996, perfectionné par six mois de séances au studio Davout à Paris et baudelairien à souhait (« Ce jour, mon cœur se mit à saigner/Comme le lapin de garenne/Qu’il vous fallut un jour égorger/Pour sacrifier à la haine » dans Perce-Neige), puis Mustango (1999), assouvissement de fantasmes américains comme le fut Osez Joséphine de Bashung. Ce chef-d’œuvre a été enregistré à New York et à Tucson (Arizona) avec des locaux, Jennifer Charles, chanteuse du groupe Elysian Fields, Calexico et le guitariste Marc Ribot. Murat brille autant à la scène. En disciple de Bob Dylan, il réinvente systématiquement son répertoire et laisse place à l’improvisation, ce que documentent les trois lives livrés de 1995 à 2000.

Dans un premier temps, l’inspiration semble intarissable comme le confirment le nietzschéen Le Moujik et sa femme (2002), le tour de force, cette fois proustien, qu’est le double CD (ou triple vinyle) Lilith (2003), puis Mockba (2005), comprenant des duos avec Camille et Carla Bruni, et Taormina (2006). En réaction à l’anti-élitisme ambiant, Murat revendique haut et fort ses influences littéraires et fait connaître – bien avant la vogue actuelle – une femme de lettres oubliée, Antoinette Deshoulières (1638-1694), avec Madame Deshoulières (2001), album enregistré avec Isabelle Huppert.

En 2005, il consacre 1829 au chansonnier du XIXe siècle Pierre-Jean de Béranger, et referme cette série d’hommages par le magnifique Charles et Léo (2007), son interprétation de poèmes de Baudelaire mis en musique par Léo Ferré. Ses collaborations extérieures continuent de surprendre puisque le voilà parolier du groupe Indochine pour la chanson Un singe en hiver (2003), qui glisse des allusions à l’ancienne colonie française comme à Bob Morane.

Admirateur de Zemmour et Onfray

Sa production pléthorique exige aussi de faire le tri à sa place. Elle comprend en effet le navrant A Bird on a Poire (2004), exercice de pop légère – avec Jennifer Charles et le bassiste Fred Jimenez – derrière un calamiteux jeu de mots en référence à Leonard Cohen. Entre ses amours courtoises moyenâgeuses, la vie des champs rythmée par les moissons et son attention au vivant, de l’insecte au ruminant, Murat peine aussi à se renouveler.Mais on trouve toujours des perles sur ses albums : Mousse noire (Tristan, 2008), Comme un incendie (Le Cours ordinaire des choses, 2009) ou J’ai fréquenté la beauté dans Babel (2014), enregistré avec des Clermontois, le groupe The Delano Orchestra et Morgane Imbeaud, ancienne chanteuse du duo folk Cocoon. Au moins son monde romantique a-t-il le mérite de proposer une alternative radicale à la domination de la musique urbaine, hip-hop et R’n’B.

Après être tombé en arrêt devant les trouvailles de Frank Ocean et de Kendrick Lamar, Murat s’orientera pourtant vers les sons électroniques avec Travaux sur la N89 (2017), objet déconstruit et déconcertant, avant de saluer son illustre homonyme bonapartiste dans Il Francese, surnom donné à Joachim Murat lorsqu’il fut roi de Naples, de 1808 à 1815. Le vétéran désabusé continue de dresser un tableau apocalyptique de la scène française et de l’industrie du disque, que ne devait pas améliorer la pandémie de 2020. Son accablant constat est assorti d’une menace de retrait, qu’aucun de ses fans ne prend au sérieux.

Ceux-ci avalent une dernière couleuvre en octobre 2021 quand Murat fait part dans Paris Match de son admiration pour Eric Zemmour et Michel Onfray, le premier pour son « côté fuck the system », le second pour sa « virilité stoïque ». Sortie évidemment commentée qui en éclipsa une autre : celle de son ultime album, La vraie vie de Buck John.

David Bowie avait publié son testament Blackstar deux jours avant sa disparition, le 8 janvier 2016. Celle de Jean-Louis Murat est intervenue à la veille de la parution de sa toute première compilation, Best of (1981-2021), un recueil de vingt titres chez PIAS. Le bougon avait fini par assouplir sa position après avoir longtemps argué qu’une telle synthèse devait être réservée aux morts.

Jean-Louis Murat en quelques dates

28 janvier 1952 Naissance à Chamalières (Puy-de-Dôme)

1987 Premier succès public avec Si je devais manquer de toi

1989 Album Cheyenne Autumn

1990 Joue dans La Vengeance d’une femme, de Jacques Doillon

1996 Album Dolorès

1999 Album Mustango

2014 Album Babel

25 mai 2023 Mort à Orcival (Puy-de-Dôme)

Bruno Lesprit

Mettre en relief une soi-disante admiration pour Zemmour... et qualifié A BIRD de navrant!! Je passe...

 

 

 

 7)  Le chanteur DA  SILVA a publié en "public" sa soirée privée qu'il avait réalisée avec Jean-Louis Murat (interview par téléphone) , il y a déjà quelques années :

8) La chronique du fidèle Laurent Cachard : sur son blog.

9)   Je mentionne pour finir l'article du JDD.

 

Je m'en arrête là  pour cette édition du matin. Bon courage à tous...

 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Après le 25-05-2023

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Publié le 25 Mai 2023

Le choc... 

Alors que l'on s'apprêtait à le fêter avec le Best of, le week-end Murat le 23 et 24 Juin... la Montagne nous annonce son décès... 

 

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-ce-vendredi-25-mai_14315266/

"Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai à l'âge de 71 ans. Jean-Louis Murat est décédé ce jeudi 25 mai, à l'âge de 71 ans. L'auteur-compositeur-interprète et acteur français était né à Chamalières le 28 janvier 1952. ll est resté fidèle à ses origines puydômoises toute sa carrière marquée par la sortie d'une trentaine d'albums. Cette œuvre profondément poétique devait recevoir un éclairage particulier avec la sortie d'un best-of (1981-2021) prévue demain.   Les causes et circonstances de sa mort ne sont pas connues."

 

Pensées à ses enfants, à ses proches...  

 

A très vite... Je vous invite bien-sûr à partager votre émotion et vos pensées en commentaires, afin de laisser une trace...  Je complète l'article avec des réactions et les articles qui tombent... France Inter consacrera sa soirée à Jean-Louis avec une redif de Black Session.

 

 

- Mot sur la page officielle:

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.
Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.
Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.
Il avait 71 ans.
 
Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

 

Messages:

- Alex baupain (fb) : Je l'ai tellement écouté et aimé. Quelques uns de ses albums restent parmi mes préférés au monde. Il disait parfois des bêtises mais il chantait souvent des merveilles. Grande tristesse. Adieu Jean-Louis. 

- Baptiste Vignol (fb) : Ceux qui savent savent qu'il était le plus grand

- Alain Artaud (fb, ex polydor): j'ai travaillé avec lui à partie de Cheyenne Automne jusqu'en 2010 .Chaque fois que je changeais de label, Marie Audigier , Jean Louis et moi nous nous suivions ! Malgré son caractère de cochon c'était un des plus grands ; J'étais touché par sa poésie , par sa voix . On s'aimait beaucoup. Sa disparition est brutale . Bref... (http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-10-alain-artaud-75198522.html )

Christophe Noiseux (France bleu) :

Dieu n'a pas trouvé mieux, le Col de la Croix Morand te pleure, toi qui courais dire aux hommes faibles au milieu des regrets, tout est dit. Adieu Jean-Louis Murat. Adieu l'auvergnat d'Orcival. 😪

 

 

- Florent Marchet: 

Jean-Louis. Je suis dévasté. J’ai grandi avec tes mots, avec ta musique. Ton oeuvre a été déterminante pour moi. J’aurai eu l’occasion et la chance de te le dire, souvent. Lors de notre première rencontre, au Printemps de Bourges. Puis à Cluses… Nous partagerons ensuite le même Label, Pias. J’étais pas peu fier. Se voir, après tes concerts. La loge et le linge en boule dans ton sac. Les chemises froissées avec élégance. Ta voix rageuse et l’instant d’après, c’était la douceur extrême. J’ai toujours eu 15 ans à tes côtés. Je te devais tellement. Le gout des noms de lieux, les guitares grasses et chaudes, les voix feutrées, les mots incongrus. Avec Olivier Nuc, on t’avait même rendu hommage plusieurs fois en montant une conférence chantée autour de ta vie et de tes chansons. On célébrait notre chanteur préféré, le plus élégant de tous. Il n’y a pas si longtemps, on m’avait demandé, pour une émission de télé, de chanter une chanson connue qui me faisait de bien. J’avais choisi "Sentiment nouveau». Aujourd’hui la montagne est noire, beaucoup de brume. D’habitude j’aime bien mais là plus du tout. J’ai mal. « Prisonnier des glaces, je suis dans le vide, perdu vers les cimes sur l’autre versant". Je t’aime Jean-Louis.

 

-Magic qui ressort toutes les couvertures avec JL: 

Jean-Louis Murat n’est plus.
Toute la famille Magic, Revue Pop Moderne est dévastée par la nouvelle.
Depuis plus de 30 ans, le plus inspiré, le plus rebelle, le plus poète, le plus romantique, le plus exigeant de nos artistes français ne cessait de nous accompagner de concerts en albums, d’interviews tranchantes et provocantes en ballades auvergnates.
Avec Daho, Miossec et Biolay, il était un des membres du quatuor qui forme depuis toujours le club fermé des compagnons de route de Magic, cette revue qui l’aimait et qu’il aimait.
On sèche nos larmes et on revient plus longuement auprès de vous dans la journée pour rendre hommage à un artiste qui nous apparaissait à tous, à vous comme à nous, si vrai, si proche, si pur.
 
Luc Broussy:
Les larmes d’abord, irrépressibles, pour répondre au choc d’une nouvelle qu’on aurait jamais voulu entendre.
Pour beaucoup d’entre nous, Jean-Louis Murat était le meilleur, le plus profond, le plus poète, le plus punk, le plus rebelle, le plus naturel, le plus exigeant.
Dévasté de tristesse.
 

PS:  merci de m'aider à récolter tout ce qui va sortir... à la télé, radio, journaux, réseaux... 

 

 
 
 
 
 
 
Jean Louis Murat est parti. Triste nouvelle. La beauté du texte, la franchise du mot, la sincérité du chant. Une part de l’Auvergne part avec lui. Affectueuses pensées à ses proches.
 
 
- Julien Orso Jesenka:
"chut pas de bruit
pour la mort de Jean-Louis"
 
- Pias (insta):

C’est avec une très grande tristesse que nous annonçons ce jour, la disparition de l’artiste auteur, compositeur, interprète Jean-Louis Murat.

Cette disparition extrêmement brutale et soudaine laisse un vide immense dans le paysage musical français.

Jean-Louis Murat était un artiste unique.
À la discographie singulière et rare.
Jean-Louis Murat était un des plus grands poètes français de sa génération.

Il avait 71 ans.

Toutes nos pensées accompagnent sa famille et ses proches dans cette très grande douleur.

 

- Jeanne Cherhal (fb) : (je partage leurs interviews ici-même afin de partager leur amour pour Murat : http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-3-jeanne-cherhal-44390670.html)

Le talent, la beauté, la voix, la poésie, l’intégrité de Jean-Louis Murat. 💔

 

- Nesles : (à relire son interview)

JEAN-LOUIS MURAT
putain de putain la mort
L'un des derniers remparts contre la médiocrité vient de tomber. Au champ d'honneur. #rip et éternelle reconnaissance à toi
 
 
- Jil Caplan (fb) :
Je parlais de Jean-Louis il y a peu avec @benjaminbaroche qui avait tourné dans un de ses clips, « Over and Over » magnifique chanson et superbes images naturalistes. JeanLouis, comme Hubert, rencontré et aimé au cours des nombreux plateaux tv &radios de cette époque révolue, insouciante encore, gaie et pleine de promesses. On ne voyait pas, on ne savait pas comment les choses tourneraient. Jean Louis le savait, il était plus vieux, déjà meurtri, déjà à contre-courant, et sa belle gueule cachait bien des aspérités. Il était si drôle. Attentif et généreux, jamais mièvre, mais affûté, prêt à bondir, à saillir. Je suis plus que triste, sa présence au monde suffisait à me le rendre plus poétique, plus acceptable. Je vais manquer de toi, Jean-Louis. Fais-moi signe.
 
 

- l'acteur Gael Morel: (qui partage la chanson le lien défait ):

Le plus beau film de Claire Denis à mes yeux, « J’ai pas sommeil » et cette chanson sublime de Murat qui me plonge immédiatement au cœur de mes 20 ans et des années 90…

 

- L'ami Rudy Léonet qui fit la connexion avec Indochine:

Beaucoup de souvenirs à Paris, à Bruxelles, à Orcival, en tournée. Beaucoup de discussions, beaucoup de concerts, beaucoup d'émotions, beaucoup de studio, beaucoup d'interviews, beaucoup de débats, beaucoup de phrases définitives, beaucoup de choses et leurs contraires. Beaucoup d'amis et d'ennemis en communs. Tout remonte tout à coup.
Finalement, c'est la promesse du vide qui définit le mieux l'absence.
Jamais un aucun chanteur ne m'aura pris autant dans ses bras. Pas plus mal que ça soit tombé sur lui, et sur moi. 💔

 

- Anne-Françoise Sarger (ciné-café l'aquarium à Lyon,  fille de l'oncle de JL, Edmond Bergheaud, journaliste):

 
Il y a quelque chose d'irréel et de profondément triste d'apprendre la mort brutale de mon cousin Jean-Louis Bergheaud. Il reste lié à une période particulière de ma vie, je lui dois mon premier concert, celui de Genesis, où il m'avait emmenée le soir de mon écrit de philo au bac. Il est un souvenir lumineux et sombre, si proche et lointain à la fois, m'évoque aussi ma famille paternelle, ce petit village d'Auvergne dont nous sommes originaires et dont il a pris le nom en pseudonyme.
J'ai une pensée particulière pour Stan Mathis qui lui a rendu un si bel hommage à travers l'album "Aura aime Murat", pour Dory Faye et Surjeanlouismurat Pierrot dont le chagrin doit être immense.
Lorsque meurent des artistes je me dis toujours que leur oeuvre sera toujours là pour les faire vivre. Là c'est bien sûr un peu plus compliqué. Mais je lui dois aussi un autre souvenir, la joie d'une chanson partagée avec un homme tant aimé, si loin, si proche encore.
Merci pour tous ces beaux souvenirs, Jean-Louis. Que la terre d'Auvergne te soit légère, nous nous y retrouverons un jour ou l'autre.
 

- Christine and The queens partage elle : "paradis perdus" en story

 

- ELysian Fields (insta):

C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre cher ami et camarade Jean-Louis Murat. Jean-Louis, le poète, l'extraordinaire forgeron. Nous étions ensemble et riions et faisions de la musique il y a seulement quelques jours. Notre Jean Louis. J'en dirai plus plus tard. Maintenant nous tremblons d'une émotion profonde et d'un chagrin

 

- Marjolaine Piemont:

J'avais 19 ans. Je travaillais en tant que stagiaire au Festival de Cannes. J'avais trouvé à me loger dans une petite chambre mansardée. Il y avait un lit, une commode, une platine. Et un disque "Dolorès" de Jean-Louis Murat. Je ne le connaissais pas. Et depuis ce moment-là, cette voix ne m'a plus jamais quittée. Rentrée chez moi, je me suis empressée d'acheter l'album. Je voulais encore m'enivrer de Train Bleu, de Baiser et de Fort Alamo. Et puis, j'ai écouté toutes les chansons. Au Palace, au New Morning, je suis allée le voir plusieurs fois en concert... Je me souviens de cette soirée où on avait repris quelques unes de ses chansons avec @Antonin Lasseur, Bertrand Louis et Olivier Nuc.
Il y a cette discussion un soir de mai 2021 au soleil couchant avec Frédéric Bobin lors du Festival Chant'Appart Association Chants-Sons autour de l'oeuvre de Murat. Et Fred m'a fait cette jolie proposition de reprendre en duo une de ses chansons. "Au mont sans Souci" fut enregistrée dans l'album AuRA Aime MURATl'année dernière.
Aujourd'hui, je suis bien triste. Merci Jean-Louis Murat pour tes chansons qui ont éclairé mon chemin d'artiste.
"Quand l'éclat mauve délétère
N'éclaire plus ma vie
Je vais dormir dans la bruyère
Au Mont Sans-Souci."
 
- La coopérative de Mai:  Très beau texte...

Tuilière et Sanadoire veillent une demeure en pleurs. Jean-Louis Murat est parti, soudain. Une nouvelle tombée comme ça, brutale, ce matin, à ne pas y croire. Jean-Louis et la Coopérative de Mai, c’était Koloko, c’était Marie et Laure, les pompiers de Clermauvergne Humanitaire, des concerts inattendus, en équilibre, forts, très forts. Une émotion rare, qui vous laissait exsangue, heureux d’avoir assisté à la lutte victorieuse de ces trios, secs et vifs comme le vent, obéissant au doigt et à l’œil au maître. C’était l’art subtil et génial du contre-pied, des discussions enflammées sur le ballon, le vélo, c’était la rencontre avec un artiste irrésistible, un auteur immense, un interprète écorché au cœur rouge sang, un caractère de là-haut, où nul autre ne peut comprendre le relief tourmenté des amours envolées.

Aujourd’hui, toute l’équipe de la Coopérative de Mai partage la peine inimaginable de sa famille, de ses enfants, de ses amis, des musiciens qui l’ont accompagné tout au long de son immense carrière, au fil d’une œuvre magistrale, de vrais disques, sans cesse plus lui, toujours plus mûrs, de plus en plus proches des monuments qu’il admirait tant.

Jean-Louis est parti, soudain, et il nous reste le chagrin. Les bords de Loire au point du jour ne seront plus jamais comme avant, et l’écir soufflera désormais sur des monts d’Auvergne désespérément vides de leur âme, de leur poète, de Jean-Louis.

Les koloko:

 Clemauvergne communique aussi:

C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Louis MURAT. Nous n’oublierons jamais son altruisme et la générosité dont il a fait preuve au profit de notre association en reversant intégralement et en toute discrétion les recettes de ses concerts. C’est grâce à Jean-Louis et ses musiciens que nous avons pu rénover un dispensaire et construire divers jardins potagers à Koloko. Nous avons distribué pendant plus de 10 ans une trentaine de camions citerne et d’ambulances à travers la Mauritanie, le Niger, le Bénin et le Burkina Faso. Jean-Louis était connu de Tombouctou à Koloko. Ce redoutable Auvergnat est ancré dans son Auvergne comme une racine de gentiane. Merci Jean-Louis pour tous ces bons moments passés ensemble. Souvenons -nous des concerts (et surtout des après- concerts) à la Coop de Mai. Un jour, nous nous retrouverons et boirons un Justin ensemble !
Nous avons une pensée pour sa famille et lui souhaitons beaucoup de courage dans ce moment difficile.
RIP
Jean-Marie CHASTAN

- Christian Eudeline (fb):

Rencontré 6 ou 7 fois, je ne pouvais tout raconter en un seul article, mais je me souviens très bien de cette première fois où il me glissa : Tu sais bien, "Paint It Black" des Beatles... Heu Jean-Louis, tu te goures tu parles des Rolling Stones. L'idée était de voir si son interlocuteur écoutait. Je garde de lui l'image de son oeil malicieux, et ce dernier interview sur une péniche au pied de la Gare d'Austerlitz. Il m'avait accueilli d'un "Hey Christian comment vas-tu ?" Je l'aimais bien, et au fil des années on s'était apprivoisés. C'est une grande perte.

 

- Rose (duo "pour être deux) :  https://www.rose-leblog.fr/2023/05/25/jai-pas-trouve-mieux-pour-te-dire-adieu/

IL avait répondu oui, à ma grande surprise, pour être deux avec moi en 2015. On m’avait pourtant bien prévenue que ça ne servait à rien de lui proposer… Comme quoi, il ne faut écouter personne, à part son intuition.

Lui, pourtant si rock, macho aussi parfois, a incarné à la perfection l’homme que l’on quitte, celui que l’on arrive pas à aimer tant qu’on ne s’aime pas soi-même.
« J’fais jamais assez de place, pour les douleurs d’en face… », mais tu auras une place toute particulière dans mon cœur et dans mon histoire d’amour avec la musique, à tout jamais.

J’espère que tu t’es mis aux anges, comme tu le chantais.

 

La grande classe, les CALEXICO

 

-  Axel Bauer (twitter):

Une nouvelle bouleverse le cours ordinaire des choses, un mustang s'en va. RIP Jean Louis Murat. Ton génie m'allait comme un incendie.
 
- Capucine Sag (attaché de presse- Pias):
“Babel”, peut être le disque qu’on a le plus écouté au bureau avec Stef, Pauline et Guillaume, au début du label chez Pias. Des centaines de fois.
Et puis tous les autres albums, avant et après, de ceux qui laissent des traces dans nos vies.
On attendait avec grande impatience l’écoute, quasi annuelle, du nouveau disque de Murat.
Chez Pias, il était adoré. On le suivait dans ses envies, ses idées, parfois ses folies. Quand il nous disait qu’il voulait faire la couv’ de son prochain disque en matière de maillot de coureur cycliste, je réfléchissais déjà au choix de l’usine (on ne l’a jamais fait).
Et puis il y avait l’image, les médias. C’était un sacré sujet.
Sans iPhone 37, on attendait Jean Louis au bout du quai de la gare de Bercy, en espérant l’y trouver. Et puis on le voyait arriver, Jean, boots, T-shirt avec trous de boulettes. Ouf, Jean Louis est venu. Et puis ça se passait quasiment toujours bien. Jean Louis était content d’être là et consacrait du temps et de l’intérêt à tout journaliste qui avait pris le temps d’écouter son disque avec rigueur. On a eu des grands moments de promo, et je me souviendrais toujours de cette émission chez France Inter avec Leti, ou il avait repris Anne Sylvestre, si chère à son cœur. Ce fut un super moment pour nous pour pleins de raisons.
Les photos, c’était encore un autre sujet.
Jean Louis détestait ça. C’était rare qu’il accepte les shootings promo, et on devait parfois se contenter des séries “homme feuille” que Jean Louis envoyait, ou il s’était auto photographié derrière des feuilles d’arbre dans un savant mélange d’art conceptuel et de provoc.
Mais Jean Louis était un vrai gentil. Alors lorsqu’il me voyait arriver les bras chargés de fringues qu’on avait pris le soin de sélectionner puis de trimballer en metro, il jouait le jeu. Certes en “rigo-râlant” et en disant “je suis vraiment ta marionnette” mais il le faisait, un peu pour nous faire plaisir. Et ce fut des couv’ magnifiques, notamment les deux dernières des inRocKs.
Alors on avait un peu pris la confiance, et pour le clip de “Je me souviens”, j’avais pris le train très tôt avec des énormes valises remplies de costumes de cinéma. Je me disais “mais t’es tarée, comment tu vas faire porter une coiffe d’indien à JL Murat.”
J’étais arrivée sous la neige au théâtre de la Bourboule avec mes tenues d’indien et de général napoléonien, il a juste dit “tu vas avoir les pieds mouillés, on va te prêter des bottes”.
Tu vas terriblement manquer Jean Louis.
Aujourd’hui “Je me souviens” et je pense à Laure, tes enfants, ta famille, tes musiciens, Guillaume et tous les gens qui ont travaillés avec bonheur sur tes merveilleux disques.
Nous, on était sacrément fiers de bosser avec Jean Louis Murat.
 
- Talaat El Singaby (festival Internationale de la guitare-Montpellier):

Le réfracteur élégant est parti.

J’ai appris à la fin de cette matinée que Jean-Louis Murat a claqué la porte de la vie à la face du monde ! C’est son genre. Cela m’a profondément attristé pour la musique, pour la culture, pour les esprits libres et frondeurs, et bien entendu pour les IG qui ont eu l’immense plaisir de l’avoir programmé deux fois, en 2018 et en 2022. Auteur-compositeur-interprète à part, barricadé dans son Puy-de-Dôme, comme une citadelle contre les fracas du showbiz et la vulgarité des lumières claquantes, des façades à la Las Vegas et à la Los Angeles. Sa finesse, sa tendresse, son regard bleu, aussi tendre qu’assassin, ses mélodies, et sa voix unique vont manquer à un public qui a le goût de l’authentique et de l’unique.

Mes pensées ainsi que celles de mon équipe vont à ses proches.

- Raphael Haroche (chanteur) (insta):

"En demi-conscience, j'allais au fond des ténébres". Toute une vie de beauté, de poésie, de liberté. ciao il francese".

 

- Vincent Hully (régisseur tournée (fb)):

Votre (parce que oui, on a continué à se vouvoyer même après avoir tourné ensemble pendant 3 ans et demi) hurlement rauque à peine exagéré, comme beaucoup de choses avec vous, me restera gravé. Vous avez mis 2 ans et demi à m’appeler par mon prénom (je ne me suis d’ailleurs pas retourné la 1ère fois où vous avez dit « Vincent » haha). C’était devenu un jeu, un peu comme votre personnage un peu effrayant pour ceux qui ne vous connaissaient pas. J’ai eu l’honneur de vous connaitre, vous et votre famille, dans votre hameau au milieu des volcans où peu de régisseurs ont eu la chance d’aller à part pour charger vos guitares. Là-bas où vous étiez vous-même: attachant, cultivé, drôle mais toujours un peu excessif. C’était votre charme. J’aurais aimé vous salué une dernière fois. Faire un dernier « débrief » dans une chambre d’hôtel. Vous écouter une dernière fois dégueuler votre talent sur scène.

Bises à tout l’équipe avec qui j’ai eu la chance de vivre ces belles expériences.  Salut JL!

 

- Pierre Schott (fb):

Le poète des hautes terres est parti brutalement et définitivement. On ne sait ni vers où, ni pour râler contre qui. Mais laissant un vide que plus personne ne comblera. Pensées et tristesse...
 
- Nolwenn Leroy: (fb)
 
« Sur mes lèvres », il y a de la tristesse, de l’amertume….mais il y a aussi ces mots et ce bouquet de roses rouges que vous m’aviez offert…….
 
- José Pereira (ex-Plexiglas - La Bourboule  - Message d'un autre membre de ce groupe plus bas):
Un volcan s'éteint . Adieu Jean Louis
J'entame ma dernière année d’apprentissage en électricité, Il n’y a pas de doute ce mode de formation vous plonge vite dans le monde réel de l’entreprise, une marche rapide vers l’âge adulte.
Mes camarades de collège partent pour la grande ville au lycée. Je reste au creux de la vallée avec mes rêves d’adolescent, de plus en plus isolé de mes paires. Quelle que part dans les montagnes, loin du Monde. Même les ondes radios finissent par se perdre au milieu de ces anciens volcans.
Empêché d’aller vers le monde, pourtant c’est le monde qui va venir à ma rencontre.
Des dizaines d’ados Britanniques envahissent la localité pour des classes de neige.
Me voici au milieu des jeunes sujets de sa Gracieuse Majesté, chantant Good Save de Queen des SeX Pistols , We Will Rock You de Queen. Plongé avec mes nouveaux copains dans la nouvelle vague. Auparavant seule la bande FM pirate radio Koala diffusait des morceaux de musique alternative entre le Puy de la Vache et le Puy Gros. Voilà que les jeunes anglais nourrissent mon désir de découverte de sons nouveaux.
Un nouveau groupe rock s’installe dans les anciennes écuries à La Bourboule. Tout de suite elles deviennent le lieu de rendez-vous de mes longues soirées enneigées. Avec leur studio de répétition aménagé, nous sommes admiratifs de la bande du groupe Clara.
Encouragés par nos aînés musicos, nous décidons d’étoffer la scène musicale des volcans. Jean Louis le leader nous compose notre premier morceau.
Après des semaines de création fertile, de fausses notes sous distorsion. Jean Louis nous propose de participer à notre premier festival. Un festival au sommet ! Ce vendredi de février nous voici en route dans le break d’un copain cuisinier.
Nous arrivons au lieu-dit Jassy en pleine montagne, heureusement un aimable paysan, sur son tracteur nous indique la ferme du bas. Notre zénith est là tout près ! Comment cela va être possible d’avoir un public au milieu de nul part.
Dubitatifs nous installons le matériel, les autres groupes s’installent également.
Miracle ! avec le coucher de soleil, ils sont venus, ils sont tous là les Clermontois. La grange pleine de aficionados, absorbe nos décibels sans craquer. Jean Louis en profite pour nous enregistrer une maquette avec l’envie de nous propulser plus tard dans une première partie. Un soir dans la salle des fêtes de La Bourboule un petit bonhomme en costume noir, fait son apparition en toute discrétion, nous étions une poignée dans la confidence. William Sheller venu tout droit de Paris auditionner le phénomène local. La suite tout le monde la connait, Jean Louis est devenu Murat. Jean Louis tu es parti rejoindre mon copain Christophe Pie , nous n’aurons plus l’occasion de réécouter ensemble notre maquette, maquette d’après tes dires encore dernierement en ta possession.

- Charlélie Couture (fb):

Hier soir c’est la bombe Tina Turner que le « Grand Démineur » a désamorcée. Celle qui après avoir survécu aux tumultes d’une époque en folie sous l’emprise d’un mari violent, celle qui se vit traverser un long désert avant de retrouver le sommet des charts et une gloire qui ne devait rien à personne d’autre qu’à elle-même, celle dont les chansons vibrantes faisaient entendre les affres et les exaltations d’une vie qui ne fut pas toujours faite que de paillettes et de poudres… celle dont la voix chaude et vibrante vous transperçait autant que son regard, celle qui n’avait pas besoin d’autant d’artifices et de matériels de mises en scène que le Barnum de Madonna ou les 12 danseuses de Beyoncé avec écran géant, pour créer ce frisson d’excitation passionnée que provoquent certaines musiques venues du plus profond de l’âme, celle qui, à soixante ans, jupe fendue sur talons de quinze cms, faisait encore vibrer le monde, celle qui telle une héroïne tonique et souriante, douée d’une énergie planétaire aurait à elle seule pu incarner toutes les cougars de la terre, oui, hier soir, à 83 ans, la mèche de Tina Turner, la Dynamite Queen s’est éteinte en Suisse, où elle habitait depuis une vingtaine d’années dans le calme des alpages Helvètes.
Tandis que dans les montagnes d’Auvergnes, c’est un autre artificier qui a mis aussi la clé sous la porte. Jean-Louis Bergheaud alias Jean Louis Murat a rendu le silence à cette campagne nue qu’il aimait tant. Si le « Grand Public » n’avait fait de lui un chanteur populaire que pendant un petit nombre d’années, il n’avait pas pour autant cessé de produire des disques.
Jean-Louis Murat ne se résumait pas seulement à des traits d’esprit façon poil à gratter qu’il se plaisait à distiller devant les caméras, mais il avait surtout construit une œuvre tout au long de ses vingt-quatre albums studios, dans laquelle il faisait la part belle aux expériences sonores de tous ordres. Auteur de chansons pop il ne cherchait pas pour autant à être populaire. Non, JLM ne jouait pas vraiment le jeu de la complaisance, lui qui adoptait souvent une position de juge-arbitre, dictant ses avis tranchants d’une voix douce mais avec l’autorité d’un jongleur qui lance en l’air des quilles ou des flambeaux, des tronçonneuses ou des boules de neige.
Jean-Louis Murat était un animal sauvage qui refusait de se laisser domestiquer. Il assumait ses paradoxes ; comme celui d’aimer qu’on le déteste, à croire que ce désagrément, lui donnait une autre motivation, une autre raison pour se montrer parfois aussi acerbe qu’un homme de lettres s’étant vu refuser les honneurs.
D’un côté il y avait son ambition sans limite à défier les mots dans un style littéraire surréaliste, de l’autre ses mauvais coups de gueule de collégien adoptant la posture du provocateur insolent.
Mais surtout le musicien aimait s’enfermer en studio pour défier l’ordre des choses, celui des harmonies conventionnelles en utilisant des boucles électro, et des nappes de synthés, des bruits d’animaux ou des séquences folks sur lesquelles venaient se poser ses flows que j’aurais qualifiés de « poétiques », si Jean Louis n’avait refusé qu’on l’appelle « poète » pour je ne sais quelle obscure raison.
J’avais aimé « Suicidez-vous le peuple est mort » et, en 1984, je lui ai donné l’occasion de monter sur scène pour de ce qui fut sa première tournée… Ensuite, il fit de la route sa routine, sillonnant la France contre vents et marées, allant de scène en scène, avec ou sans mécène pour quelques cachets de survie, et se mettant souvent à l’envers quel que soit l’endroit. Était-il vraiment maudit, seul contre tous, celui qui pendant une dizaine d’années incarna le beau quinqua mal rasé maquillé d’un trait de kohl ? En dehors des évidences et lignes droites des autoroutes de la « bonne humeur », Jean-Louis Murat incarnait la belle différence des départementales et des chemins de traverse.
Murat des villes, ou Murat des champs, toute sa vie il a cherché sa place, aux frontières d’une sorte de dépression chronique, le chanteur au sourire espiègle s’adressait aux anges déchus. Et s’il est désormais seul dans son linceul, je dois aussi admettre que nous qui l’avons connu, nous qui appréciions sa quête éperdue, oui, nous aussi, nous sentons quelque peu esseulés.
CharlElie COUTURE
 
- Fred Hidalgo (fb):
JEAN-LOUIS MURAT, LA CHANSON SANS RAPPELS*… 😢
De tous les artisans de la chanson que j’ai connus, Jean-Louis était sans aucun doute (avec Gérard Manset) l’un des plus indéfinissables, surprenants voire irritants, des plus iconoclastes aussi, mais ô combien attachants et talentueux, ça va sans dire, qu’on puisse imaginer.
Tellement à raconter, sacré Jean-Louis, même l’irracontable – du massif du Sancy pour ton dossier de CHORUS (écrit par notre ami Jean Théfaine) jusqu’aux rives du Saint-Laurent – qui restera simplement dans nos mémoires... Même si tes chansons, celles que l’on connaît et toutes celles que tu laisses le choix à tes ayants-droit de sortir un jour, continueront de vivre et de faire chorus en nous, tu vas sacrément nous manquer !
 
- Matthieu Malon(chanteur):
Un des rares que j'aurais vraiment aimé rencontré, connaître.
Un des premiers que j'ai écouté au lycée, grâce à Olivier, très cher ami lui aussi disparu (il y a dix ans cette année)... Sa musique me faisait dire à l'époque qu'on pouvait chanter en français, que c'était classe et digne, que c'était possible. Et c'était clairement le premier pour moi.
Tellement de chansons incroyables, difficile d'en garder une, alors j'ai choisi volontairement une reprise (il excellait à cet exercice...Cohen bon sang, il en avait fait une chanson à lui...)... d'Arab Strap. Il fallait vraiment oser et il s'en sort comme un chef... qu'il était.
Chapeau et ciao Jean-Louis.
 
- Jérôme Minière (chanteur) fb:
Très triste d' apprendre le décès de Jean-Louis Murat. On s' est croisés quelques fois et j' ai eu l' honneur de faire sa première partie, quelques fois aussi. J' ai connu deux Jean-Louis, un généreux, profond, sensible et complètement passionnant, qui à mes débuts m' a fait des confidences très personnelles et donné des conseils qui restent gravés en moi. L' autre Jean-Louis était beaucoup moins sympathique, narcissique et un peu imbuvable. Il y avait sans doute un combat en lui entre ces Jean-Louis, mais par dessus tout, j' aimais celui qui défendait son coin de pays avec poésie, un coin de pays que j' aime aussi et qui le pleure aujourd'hui.
Et puis surtout, merci pour tes chansons, dont quelques-unes que j' ai tellement écoutées.
 
- Claude Deschenes (journaliste du Québec):
Murat, c’est l’auteur-compositeur-interprète qui m’est le plus cher.
Je sais, il ne fait pas l’unanimité, mais pour moi c’est un grand poète et un incroyable mélodiste. Un géant de la musique française.
Difficile à aimer, parce qu’il avait un sale caractère. L’interviewer n’était pas facile parce qu’il avait un fort esprit de contradiction, et un sens aigu de la provocation.
Mais ça ne m’a pas empêché de le suivre depuis ‘’Dolorès’’ (1996), mon disque préféré de tous les temps. Je ne peux même pas mettre la photo intégrale de la pochette de ce disque, car FB va m’envoyer en punition dans le coin, comme on m’a déjà menacé, à cause des seins nus de Dolorès.
Murat produisait de manière compulsive, une trentaine de disques en carrière. Durant un temps, un enregistrement par an. Inutile de dire que dans le lot il y a beaucoup beaucoup de pépites pour qui aime un style musical changeant, avec une voix que d’aucuns trouvaient lancinante, mais que personnellement j’adorais. Oui, on est loin de Tina Turner.
Il est mort chez-lui, dans sa mythique Auvergne (décor de plusieurs de ses chansons), d’une phlébite selon Le Figaro.
Ironie du sort, Jean-Louis Murat fait paraître demain, 26 mai, un Best-of.
 
 
-Jp Chalbos (la source mastering)
Quelle tristesse. Tu nous manque déjà notre pote Jean-Louis Murat. Ca fait depuis nos débuts, presque 30 ans que tu viens à La Source Mastering et qu'on passe des supers moments ensemble, souvent à table en parlant de ta chère Auvergne et de l'Ecosse et ton idée d'importer des vaches Black Angus. Au revoir l'ami, au revoir l'artiste 😔💔
 
- Carla Bruni (insta):  Qu’est-ce qui t’a pris de partir si tôt ? Repose en paix #jeanlouismurat
 
- Laurence Boccoloni (qui avait déjà partagé ce souvenir):

Tu passais tard le soir à europe 1.
Tu ouvrais grand les bras en souriant
J'aimais bien ton pull.
On riait
J'ai perdu la cassette celle où tu as écris une chanson.... tu sais?
Tu ne savais pas combien tu as été important pour moi à cette époque-là
J'écrivais hier encore cette histoire dans mon prochain livre …
J'avais envie que tu le saches .
Je vais encore l'écrire sans y ajouter la fin.
Mais tu ne le sauras jamais.
Jean louis💔

 

- Silvain Vanot (fb):    

Le 1er janvier 1993, la femme de ma vie m'a passé le combiné téléphonique en m'annonçant : "il y a quelqu'un qui veut te parler, il dit qu'il est Jean-Louis Murat". Cette légère confusion syntaxique m'a toujours fait sourire. J'ai pu constater, live, quel effet cette voix avait sur les filles. Jean-Louis voulait savoir si j'étais bien l'auteur d'une démo qu'il écoutait en boucle depuis des heures. À la fin de l'appel, comme je lui expliquais où j'en étais de mes tractations et que j'en restais à des refus polis, il m'a demandé d'avoir confiance et m'annoncé qu'il allait passer quelques coups de fil. Quinze jours plus tard, je signais avec un éditeur et une maison de disques. Six mois plus tard, sortait un premier album. Avant la fin de l'année, Jean-Louis m'emmenait en première partie d'une tournée nationale. Il a toujours eu pour moi une bienveillance tendre et scrupuleuse. Il a su à chacune de nos rencontres trouver les mots qui me portaient et m'encourageaient, tout en balayant l'expression de ma gratitude d'un revers de la main.
Il a fait basculer ma vie ce 1er janvier 1993 ; pas métaphoriquement, pas poétiquement (c'était déjà fait...) mais d'un point de vue artistique et même matériel. Je suis devenu musicien professionnel parce qu'il m'y a autorisé. Hier midi, j'ai d'abord ressenti un vide immense, un étouffement. Puis une inadaptation à tout. J'ai encore le souffle court mais je reprends pied. Le vide est toujours là, à jamais. J'ai eu un grand-frère, un seul. Et il est parti. Je souhaite à tout le monde d'en avoir un de ce tonneau et je mesure, dans ma détresse, la chance inouïe qui a été la mienne. Je vous embrasse de toute la force qui me reste.

- Eric Reinhardt (fb):

  Immense tristesse. Dans mon roman "Cendrillon", j’évoquais Jean-Louis Murat, « plus sublime que jamais, céruléen et broussailleux ». J’avais écrit le livre en puisant mes forces dans l’écoute obsessionnelle de "Taormina". Je l’ai dit dans des interviews, alors Jean-Louis a demandé à sa manageuse de l’époque de me contacter pour m’inviter à son concert à la Boule Noire. C’était à l’automne 2007. A l’issue du concert, j’ai vu arriver vers moi dans la foule une jeune femme qui m’a conduit backstage. Là, Jean-Louis a abandonné les personnes avec qui il parlait et m’a accueilli d’un « Ah, mon frère d’armes ! » avant de me serrer dans ses bras. Depuis, aucun concert parisien où je ne sois allé, aucun livre écrit qui ne soit associé à un ou deux de ses albums écoutés en boucle. On se retrouvait dans les coulisses de ses concerts. Fidélité. Besoin irrépressible de l’écouter. Savoir qu’il existait, qu’il était là. Que je pouvais aller le voir. En arrivant au festival de Cannes lundi, je me suis mis à réécouter "Innamorato", son sublime album live enregistré à Décines, où sa présence est si intime et palpitante, dans la troublante fragilité de la scène. Antidote absolue : Je me souviens, a cappella. Depuis son chef-d’œuvre "Mustango", son art, sa voix, son génie littéraire et musical, sa profonde singularité, son univers, ses longues balades intemporelles (« Allez soigner à l’arsenic vos souffles affaiblis »), son lexique auvergnat, son immense érudition historique, sa stature romanesque, son anti-conformisme de frondeur incandescent scandaient ma vie et l’enchantaient avec la même inexorable régularité que le passage des saisons. (« Il faut vraiment être un citadin et un con de Parisien pour préférer l’Automne et l’Hiver au Printemps ! » m’avait-il dit d’ailleurs un jour en blaguant !) Je sais qu’il en allait de même pour de nombreuses personnes que sa prolixité, mais aussi sa mélancolie, venait secourir, consoler. Il y avait quelque chose de profondément consolant chez Jean-Louis. « Dernière lumière/Sur un dernier abat-jour/Dernier bruit/Dernière prière/Aux grands Dieux de la santé/Dernier « je t’aime »/En dernière volonté/Dernier nuage/Aperçu sur l’Aiguiller/Derniers feux/Dernière étoile/S’enfuyant vers le Fohet/Dernier vœu/Dernier soupir/A la fuite du bonheur/Dernier enfant/Taquiné de tout son cœur/Accueille-moi paysage/ Accueille mon vœu/Fais de moi paysage/Un nuage aux cieux/ Un nuage aux cieux. » Jean-Louis, Nuage aux Cieux, toi qui à présent vois le Monde d’en Haut, ayant quitté Lunettes et Chapeaux, je pense à toi, je t’aime et tu me manques. Bon voyage.

 

-  Morgane Imbeaud (fb):

J’ai eu le cafard, c’est quoi le cafard, difficile à dire. C’est comme un buvard, qui te boit la joie, te prepare au pire.

J’ai 20 ans lorsque tu m’accueilles chez toi pour la première fois, Charles et Léo.

Le debut de nombreuses collaborations avec toi. Lorsque les mots me manquaient, tu les écrivais pour moi, avec justesse.

Tu m’as dit un jour que j’étais de l’acier, tu avais raison. Tu m’as appris à dire non. Oui, à oser dire non concernant une decision importante dans laquelle je me sentais piégée, je t’en remercierai jamais assez.

Ce n’est pas un secret, mais quel chieur tu étais ! Nos avis divergeaient, mais tu m’as fait rire tant de fois, tu étais juste dans beaucoup d’interviews. Je ne citerai pas lesquelles.

On a tous fréquenté la beauté à tes côtés.

Merci pour tes mots et la confiance que tu m’as accordée. Tu dois râler de là-haut et te moquer de nous, tu as bien raison !

Nous guetterons le lynx.

 

- Guillaume Fédou (créateur digital-journaliste):

"C'est Jean-Louis... Alain est là ?" Bien sûr qu'Alain est là. Dans son bureau de la rue des Tournelles. Et Jean-Louis ne voulait parler qu'à lui, de temps en temps à Florence Beauville pour le marketing ou Stéphane Espinosa pour la promo, mais quand Murat appelait chez Labels/Virgin il voulait parler à son alter ego Alain Artaud en passant par le standard c'est à dire moi, alors stagiaire promo indé en 1999. De temps en temps il parlait un peu à Sophie Grange pour les télés ou à Emmanuel Plane pour la grande presse. Et Seb Prieto pour les radios. Moi je m'occupais des fanzines et du Rock 30, les radios associatives. En attendant le prochain album de Daft Punk, toute la team Labels était sur le pont pour "Mustango", l'album américain du trouvère auvergnat.

Enregistré à Tucson, rempli de feats avec Jennifer d’Elysian Fields ou Calexico, cet album sortait définitivement Murat de son automne cheyenne drapé dans un long Manteau de Pluie, et de ses passions tristes pour Vénus et Dolorès... Finie la variété communiste ("Rouge est mon sommeil") place au rock des grands espaces, long live the Arizona dream, pieds nus dans le désert, guitare électrique en bandoulière, visage buriné dans la Mustang décapotable... On retrouvera Johnny Frenchman nu dans une Crevasse de la Death Valley, tombé de cheval avec Jim... Sa voix est claire comme l'eau des Rocheuses, et le voyage est sans fin, Au Mont Sans-Souci jusqu'à Belgrade... Il se permet tout, même de chanter "les Gonzesses et les Pédés" en mettant Mégret du FN à l'amende pour aller chanter à Vitrolles...

Cette façon à lui de se jeter entier dans la marmite comme dans un volcan près de Chamallières était sa force musicale, son élan créateur, mais aussi sa faiblesse médiatique, car il avait tendance en interview à partir sur des sujets débiles comme le cycliste Richard Virenque dont il prenait curieusement la défense en dégommant Jacques Brel et Johnny Hallyday au passage... "Johnny n'existe pas". En roue totalement libre il parlait de politique, de sport, de télé, mais très rarement de "sa" musique et je me souviens m'en être ouvert auprès de la pétillante Marie Audigier qui le manageait alors, mais rien ni personne ne pouvait l'arrêter quand il "montait" à Paris pour affaires... Tapage médiatique assuré sans pour autant devenir un chanteur plus populaire. Bon client mais mauvais vendeur. Il était colère, va savoir pourquoi, ou sur qui ça allait tomber. Un jour en appelant Labels il m'a engueulé, moi le stagiaire, en se plaignant que certains fanzines lui parlaient que de Calexico que de lui-même... "Et Jennifer Charles, elle est plus belle que moi ?"

Mais c'était pour rire, il voulait juste que je lui passe Alain au téléphone

- Antonin Lasseur (Soleil Brun):

la nature a horreur du vide. Murat est parti et rien ne semble pouvoir combler ce gouffre abyssale qui reste dans son sillage.

Si nous vacillons tant depuis hier, c’est probablement qu’il y’avait en chacun de nous qui l’aimons, un coin de prairie en jachère qui accueillait Jean-Louis depuis que nous avions croisé son chemin.Il bêchait, semait, arrosait notre terreau fertile pour que nous puissions y récolter, ça et là, au détour d’un vers, d’une mélodie, un brin de réconfort. Nous attendions, un peu avides, cette moisson annuelle salvatrice qui nous aidait à trier le bon grain de l’ivraie dans la jungle des vies. Nous nous sentions alors un peu moins seul dans ce monde décadent propice à la mélancolie. De moisson il n’y aura plus. Ce soir nous sommes seuls à la barre, en l'absence du capitaine, le cœur comprimé comme un papier que l’on froisse. On aimerait pouvoir partager sa peine afin qu’elle soit moins lourde à traîner. Mais comme chantait Léo, on est seul, seul, seul, comme un saxo gueulant des chants désespérés.

Dis, fillot Bergheaud, cré tzé que quoi passe que quoi passera ?Amuse-toi bien avec Christophe.Bonsoir ami, et bye-bye.

 

- Arthur H.:

Murat, poète sensuel panthéiste dans une belle histoire française de troubadours rimbaldiens, érotique du printemps, amour sexe musique pulsion de vie, créativité débridée… Mais aussi prisonnier de sa rhétorique de l’amertume, taureau coincé dans le labyrinthe d’une colère froide qui bouffe le foie… Paradoxe créatif ? No sé…
Animal solitaire qui gueule contre son public ou qui l’accompagne dans la légèreté érotique. Une belle énigme. Est ce que ce pays aime encore ses poètes ? Est ce qu’il en a besoin ? Merci Murat…
Arthur dans les Landes.

 

- Théâtre Ste Bazeille:

Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse la mort de Jean-Louis Murat 🙏 Nous l'avions reçu l'an dernier à Ste Bazeille, dans la salle des fêtes du village. "Enfin des vrais gens" avait-il dit dès sa sortie du camion 😁 Nous avions passé une très belle journée avec lui et toute son équipe (grosse pensée pour Denis Clavaizolle). Il avait été facile à accueillir (complètement à rebours de ce qui pouvait être véhiculé). Et le concert était magique. C'était un Grand de la scène française. Son œuvre restera💖

-Leonard(groupe):(fb)

Il y a eu cette première vision, à la télévision, vêtu de blanc, le regard électrique, tenant tête à un célèbre animateur, c’est ce qui sera souvent retenu et aimé, la provoc’ et les coups de gueule. 

Pour nous ce fut ses chansons, les textes de Lilith et du Moujik, le groove, la sensualité des dernier opus, les ambiances atmosphériques des débuts, Du Manteau de la Pluie, Dolores, le blues de Babel, les bruitages nocturnes de Toboggan, le chantier sonique de Travaux sur la n89. 

Il est un des rares artistes à nous avoir 

constamment enthousiasmés et de ceux qui, comme Bowie, nous laissent une sensation de grand vide.

Il y a quelques mois, nous l’avions enfin “vraiment” rencontré (merci Annie). On lui avait fait cadeau de 2 Buck John trouvés par un heureux hasard quelques heures avant son concert dans une brocante, il nous avait fait don de sa bienveillance, posant une main sur notre épaule à l’évocation de notre lieu de villégiature où nous espérions secrètement le voir au détour d’un chemin , La Bourboule… « Faites moi signe quand vous y serez, allez voir Dédé, il vous dira où me trouver ». 

Hélas, RDV manqué au Café de la Poste, nous ne poursuivrons pas cette discussion sur Marvin Gaye, sur notre amour commun pour Arno, sur nos héros de papier, sur les guitares Fender, ni savoir si nos chansons, qui lui doivent tant, avaient trouvé grâce à ses yeux qui semblaient percer les âmes… Au revoir Jean-Louis, merci pour tes chansons et ces instants précieux.

- IGNATUS (musicien) fb:

Si soudain ce décès de Jean-Louis Murat. Il a été un vrai "guide". Plusieurs moments forts :
- j'ai passé quelques jours chez lui lors d'une randonnée en Auvergne en 1994, invité par Marie sa compagne d'alors, il m'avait dit "T'es sympa pour un parisien" (compliment),
- il avait parlé de moi de manière fort sympathique lors de cette émission de télé avec Maneval où je chante "Les traces d'autres", voir ci-dessous (2001 ?),  [souviens-toi du futur, sur la cinquième]
- avec le collectif @melomanemalin on avait fait sa 1re partie en juillet 22 au festival Ultrasong Notre Dame de Monts et on avait tchatché après son concert, il m'avait même invité à repasser chez lui... je l'avais trouvé impérial sur scène.
Tristesse.
 
 
- Le Flegmatic -Thomas Boudineau (fb)     (a relire : d'autres mots sur JLM)
 
Un soir à Toulouse, il s’assoie au piano et commence une ballade fantastique. Sa voix fondante nous enveloppe comme un grand brouillard, tout le monde mouille. Il pourrait chanter Tata Yoyo qu’on serait dans le même état. Il chante un, deux couplets, semble s’agacer, puis soudain zbim, BLAM, PLOUM !, il massacre trois accords à coups de poings et se relève : « On se fait un peu chier, quand même, vous ne trouvez pas ? ...». Un type gueule « À POIL JEAN-LOUIS ! » Il répond : « D’accord, mais si tous les garçons s’en vont. » Puis il prend la guitare et entame Les Jours du Jaguar.
Au moins vingt ans plus tard, une autre salle, un autre soir, lui et son trio entament je ne sais plus quoi sur un tempo assez soutenu. Le groupe est précis, le morceau planté, ça groove sévèrement... Il s'arrête juste avant de chanter, se tourne vers ses musiciens : « Non, non, non... Plus lent, plus lent... » Alors ils recommencent la chanson. La musique émerge soudain différemment. On la sent flotter au-dessus du groupe et se frayer un chemin parmi nous. Et nous soulève.
C'était un des derniers à ne pas faire de la musique un spectacle. Une approche assez jazz, à l'ancienne. Bonsoir après le septième titre. Ah, c'est vrai, vous êtes là... - face à une salle à moitié pleine... C'était la tournée Il Francese, et un des meilleurs concerts que j'ai vu.
Lui mieux que personne mariait l'art des ritournelles françaises à l'état d'esprit, au souffle de la musique américaine.
C'est notre Dylan Sylvestre, un mélange cabotin d'Abel Ferrara, Lars Von Trier, Neil Young et Sylvain Tesson. Un hussard électrique. Un franc tireur.
Comme les dandy, les Baudelaire, les Gainsbourg d'une autre époque, il avait l'art de savoir se faire détester par les cons. Dandy céleste, dandy crotté...
Je rêvais parfois de le rencontrer. J'en ai même fait un cauchemar, une nuit. Il me traitait de « trou-du-cul ». Il aurait sûrement raison. Imaginer Murat te traiter de trou-du-cul, c'est un bon garde-fou, une voix derrière ton épaule qui te titille quand tu déconnes, presque un talisman contre toi-même.
Un monde sans Murat, c'est assez dégueulasse.
Ciao, Crazy Horse.
Photo : Frank Loriou.
ps : le WEEK-END MURAT, YES SIR ! programmé au Fotomat (Clermont-Ferrand) depuis des mois est maintenu les 23 et 24 juin. Ça risque d'être un drôle de curieuse ambiance, mais nous serons ensemble.
 
- Pascale Clark (sur la RTBF)
 

Cher Jean-Louis Murat,

Tu as vu, tu entends ça, ta voix sur toutes les antennes, partout ton visage, l’unanimité des hommages, tu aurais dû faire semblant de mourir avant. Apparemment, il fallait ça pour te faire une belle place. Mais quand même, qu’est-ce qui t’a pris ? Lâcher l’affaire ainsi. Qui va remuer ta terre, qui va capturer la beauté éphémère, entre le col de la Croix Morand et le Mont Sans Souci ?

Je ne vais pas raconter ta vie ici, allez donc ouvrir les journaux où c’est enfin écrit en gros, 7 décennies de l’Auvergne à l’Auvergne, (elle est à toi cette lettre) indispensable territoire où tu crachais quasi quotidiennement tes chansons, éjaculations, comme pour te nettoyer de la pourriture du monde, créations vitales contre désespoir létal, te désaltérer à l’eau de source, loin de la capitale et de la promotion.

Un jour de fin de siècle quand même, tu avais volé vers les States et ses fantasmes. New York puis Tucson, Arizona. De ta rencontre avec Elysean Fields et le groupe Calexico était sorti le magnifique album Mustango.

Qu’a-t-on su de ta vie qui n’ait été pollué par tes saillies ? Tu l’avais vite compris : pour être écouté, il te fallait savoir clasher, alors tu défouraillais à tout va, les médias t’invitaient pour ça, c’était perdant perdant.

Que n’a-t-on pas dit de toi ? Que tu étais drôle, cultivé et fidèle, que tu étais aussi un excellent musicien et que ta voix sur scène nous faisait fréquenter la beauté.

C’est pas marrant Jean Louis Murat de nous faire ce coup-là. Je pense à toi, nu dans la crevasse. Je pense à ton cœur avec ses hauts et ses bas, à ton regard délavé, à tes manières féminines même si tu n’aurais pas aimé. Franchement, 71 ans, y’avait pas le feu.

Je t’embrasse pour toujours Jean Louis Murat.

Pascale Clark

 

- Mathieu Geghere (musicien) (fb):

Il va sans doute m'être très dur de vivre dans un monde sans Jean Louis Murat et ses albums annuels, même si certains je l avoue retenaient bien moins mon attention que d’autres.
Je dois l’avoir vu 6 ou 7 fois en concert. A la première je me souviens avoir embrassé la fille qui était venue avec moi, même si l’histoire qui a suivi après a été une catastrophe amoureuse que lui aurait sans doute vu venir.
La toute dernière fois c’etait a Montreuil a la Marbrerie en février, j'étais venu seul cette fois, lui était à l’économie. Il faut dire qu'entretemps s'étaient écoulés près de 25 ans au cours desquels j'aurais vu la tournée Mustango, un de mes plus beaux souvenirs de concert, où j ai cru que ma plêvre allait exploser pendant l'incroyable refrain vocodé de Nu dans la crevasse. Murat était capable du meilleur mais pas que. Aussi bien dans ses prestations, que dans ses chansons parfois ( pour l’usage abusif des 3 mêmes accords ad nauseam sur nombre de titres) et dans la vie aussi surement de ce qu’on a pu en dire et de ce qu’attestent ses passages haut en couleurs sur le petit écran. Un être double comme il le reconnaissait d’ailleurs lui-même sans mauvaise foi, un procès qu' il serait difficile de lui faire. A l’endroit où il était -et demeurait- artistiquement, sociologiquement, territorialement, qu’on ne goûte pas l’homme ou l artiste, Murat était d’une cohérence et d’une constance à vous forcer le respect même si c est probablement cette fidélité a lui même, cette intégrité jusqu'au boutiste qui ont fini par le rendre caricatural a certains égards. Défiant depuis sa ferme auvergnate vis a vis d’un monde en perpétuelle mutation, d’un monde désormais sur-médiatisé et qui n’a eu de cesse de se globaliser au fil de ses 40 années de carrière, son regard évoque par moments celui de Pasolini sur l’Italie a l’orée des années 70. Comme lui, Murat semblait maladivement conscient que, dans les sociétés modernes et néo-libérales, les évolutions à quelque endroit qu’elles adviennent (artistique, social, politique ou technologique) comme l’omelette ne se faisaient plus désormais sans casser des oeufs et laisser une part du monde sur le carreau, ceux qui ne pouvaient pas suivre, ou hésitaient à le faire car changer, c'est aussi parfois trahir.
C'est un peu comme s il avait été conscient très tôt que l artisanat musical cher a son coeur sentirait vite au mieux la naphtaline au pire le fromage a l’aune des critères d’appréciation du marché musical du nouveau siècle.
Murat aura vécu tout du long en homme inquiet de la perte de la langue dans la chanson, ainsi que de la perte du sens, de la substance dans la vraie vie; et dans cette injonction permanente au changement et à l'adaptation il aura été également inquiet de la dilution d’une certaine forme de fierté…fierté que lui aura tenu à garder contre vents et marées quitte aussi à dire pas mal de conneries il faut bien l’avouer en jouant avec ce système médiatique vis a vis duquel il lui fallait composer tout en le tenant à distance à grand renfort de provocs.
Des fois je constatais qu’il était devenu un peu comme une grand-mère qui râlait tout le temps sur tout et tout le monde néanmoins ses interviews continuaient d’être émaillées de saillies brillantes, de la marque d’une intelligence d’autodidacte qui ne se pliait pas aux codes en vigueur et aux chemins de pensée trop balisés; d’un imaginaire ancré dans la terre, de cette synthèse surprenante de génie créatif et de bon sens paysan avec toute la rudesse qui peut aller avec. Et s il apparaissait de plus en plus comme le boomer définitif en commentant les chorégraphies d’Angele, ses disques à défaut de se vendre continuaient de surprendre, je pense notamment a Travaux sur la N89 ( disque absolument fou,) ou a Morituri ou dernièrement Baby love.
J’aurai pour ma part saigné jusqu’a l’os, Le manteau de Pluie, Le Moujik, Mustango, Madame Deshoulliere, Lilith, Taormina
Ayant un peu deserté son oeuvre après Bird on a poire a l’occasion du confinement j ai pu écouter certains disques que j avais survolés, Mokba, Tristan et Grand Lièvre sont de grands albums et si je continue encore de passer a coté de Babel ou d'Il Francese, la beauté de cette langue, de cette voix et cette incroyable intransigeance pendant plus de 40 ans continuent et continueront longtemps me fasciner. Même si c est le propre de la presse et des réseaux sociaux de lancer tacitement des concours d’hommages a chaque disparition, j ai étrangement chaud au coeur de voir son nom ici ou là sur une couverture ou dans tel ou tel post, et de constater avec une heureuse surprise que dans le souvenir de tous l’incroyable créateur qu’il était l’emportera sans peine sur le vieux paysan réac qu’il était aussi depuis un bon bout de temps ( il annonçait déja la couleur dans une interview en 1990)
Je suis hashtag triste et j'ai envie de serrer fort dans mes bras tous ceux et celles avec qui j'ai pu discuter des heures de tel album ou telle chanson du bonhomme, ou telle sortie médiatique plus ou moins dispensable. Nous sommes tous un peu orphelins aujourd'hui mais comme dit le poète "quand on a su bien vivre on a toujours assez vécu".
Murat vit désormais a travers nous tous, et même s il faut séparer le bon grain de l’ivraie j ai la sensation que ceux qui s intéressent a lui ou les novices que la (si triste) nouvelle de sa disparition rendra soudainement curieux à son endroit ne sont pas près d’épuiser la richesse de sa discographie ou de ses divers entretiens. C’est un crève-cœur que de choisir une chanson ici, j'en choisis trois du coup.
« Accueille moi Paysage » chanson définitive sur la mort ( il en faut bien une de circonstance)
."La légende dorée" chanson d'amour courtois définitive sur le magnifique et artisanal album "Tristan"
« Le monde intérieur », chanson définitive tout court et joyau caché de l’album Le moujik et sa femme
 
- Christophe Aleveque (fb)
La mort de jean louis Murat me rend profondément triste et fataliste. Un homme de talent, instinctif, provocateur, paradoxal, anti moraliste, bref honnête avec lui même et les autres, n’avait plus sa place dans le grand cirque hypocrite et consumériste qu’est devenue notre belle société.
Putain d’époque qui néglige l’essentiel.
J’espère que là ou tu es tu la retrouveras. Salut l’artiste !
 
 
- Frederic Lo (fb):
MURAT
J’ai tant aimé le manteau de pluie.
Nous nous sommes croisés quelques fois. Avons parler de ski sur le Sancy.
Merci pour tout. Une pensée particulière à mon ami Denis Clavaizolle.

- Dominique Grylla(comédien):

À LA MÉMOIRE DE JEAN-LOUIS MURAT DIT BERGHEAUD (1952-2023)

Je me souviens, j’étais en vacances chez mon père dans le Nord, j’avais 16 ans. La radio paternelle ne voyageait que sur deux stations, Radio Caroline qui était une station de radio pirate anglophone qui émettait sur ondes courtes du rock US et de la Country depuis un bateau au large de l’Angleterre, et sur RTL pour l’horoscope du matin, les Grosses Têtes l’après-midi, et l’émission nocturne de Georges Lang. Pour l’anecdote, mon père haïssait les Américains mais adorait les musiques nord-américaines, vas comprendre ça tiens! Et un jour, j’entendis la chanson du Garçon qui Maudit les Filles, et je stoppai toute activité, « comme pris au lasso » dans Fort Alamo, hypnotisé par ce chanteur inconnu qui parlait de ce que je vivais avec les filles, accompagné par des nappes de synthé qui m’emmenaient très loin dans mes songes.

Je me souviens quand j’étais lycéen à Belfort, le soir je rentrais chez moi en bus avec le casque de mon Walkman sur les oreilles. 40 minutes de voyage avec Cheyenne Automne, suffisamment pour écouter cet album de la face A à la face B. 

Ambiance cinématique, voix de velours qui chantait des textes qui parlaient au jeune sentimental que j’étais, arrangements musicaux en mode mineur et sonorités qui touchaient ma mélancolie. Je me sentais proche de lui. J’étais artistiquement amoureux de ce type de La Bourboule.

Je me souviens de mon premier concert, c’était la tournée Vénus, c’était un soir de Novembre 93 au Théâtre Municipal de Besançon où j’étais à la fac. J’y étais allé avec ma copine de l’époque à qui j’avais fait découvrir ce musicien Auvergnat, elle en était devenue fan elle aussi. Des feuilles mortes jonchaient le plateau comme pour faire référence à la pochette de Cheyenne Automne, les lumières étaient caressantes, les musiciens étaient en fond de scène et devant eux, mais un peu en retrait par rapport au public, était assis sur un tabouret de bar Jean-Louis Murat et sa guitare. 

Il s’excusa d’être très fatigué ce soir-là, et nous expliqua que parallèlement à cette tournée musicale il tournait aussi un film, Mademoiselle Personne, qui ne fut jamais porté à l’écran d’ailleurs. L’ambiance du concert était calme et sympa, j’avais l’impression qu’un sentiment amoureux avait gagné toute la salle, ce qui se prêtait bien à sa musique. Cerise sur la gâteau pour la fin du concert, il avait fait monter des gens du public sur scène. Stéphanie et moi nous nous y étions précipités pour nous asseoir aux pieds de notre chanteur préféré. Puis avec une quinzaine de personnes, on l’avait attendu à la sortie des artistes où il s’était prêté au jeu de l’échange courtois avec son public, avec des petites dédicaces. 

Pour la première fois de ma vie, je demandais un autographe à un artiste, telle la groupie de base, et il me signa mon billet du concert, que j’ai toujours. Posté à sa droite, je vis que je faisais une tête de plus que lui et qu’il avait des beaux cheveux. Lorsque tout le monde se sépara, Stéphanie et moi rentrâmes en chantonnant ses chansons, le sourire aux lèvres. On venait de vivre un moment extraordinaire, on ne touchait plus le sol. Deux jours plus tard, un article dans Libé me ramena violemment sur le plancher des vaches. Murat avait donné une interview à la suite de son concert bisontin où il déclarait quelque chose comme: « C’était vraiment un concert de merde avec un public de merde tout rabougri, à l’image de Besançon qui est une ville toute grise, toute rabougrie. » Et je reconsidérai alors, mon statut de « fan de Jean-Louis Murat ».

Je me souviens avoir pratiquement acheté tous les albums de Jean-Louis Murat, ainsi que les versions live, les compiles de face B et d’inédits.

Je me souviens l’avoir vu en concert 5 fois, et j’avais adoré les 5 fois. J’avais même vu des gens danser comme des fous sur Le Cri du Papillon. Je l’avais vu une 6ème fois, et j’avais été déçu par le service minimum : j’attendais plus qu’1H15 de musique. Apparemment c’était devenu chose courante à ses concerts. Bien que ses dernières tournées n’excédaient pas 30 dates, il se faisait vieux je pense.

Je me souviens avoir joué au moins 100 fois toutes les chansons de l’album Vénus sur ma guitare. 

Je me souviens avoir déclaré à un pote qui est fan de Murat, que les albums Lilith et Moscou sont pour moi ses chefs d’oeuvres, y a rien à jeter. Je me souviens aussi que je pourrais écouter sa chanson « Over and Over », over and over, and over and over.

Je me souviens avoir lu ou écouté 90% de ces interviews et être d’accord avec lui à 90%. Je me souviens l’avoir applaudi à 100% en lisant ce qu’il pensait de notre président de la république, et dans un autre domaine, ce qu’il pensait du rock n’roll et ça ressemblait à ça (j’ai la flemme de chercher l’article, c’était dans Sud Ouest je crois): « On s’est tous fait enculer par le rock n’roll, alors qu’au départ c’était une musique qui appelait à la révolte contre le système, c’était l’anticonformisme dans un monde consumériste, et quand on voit ces connards des Stones ou des Black Keys vendre leur musique à des publicitaires, on se dit qu’on a touché le fond. Le rock ne sert plus à rien depuis que les traders de Wall Street l’écoutent. » Je suis 100% d’accord avec ça.

Je me souviens de son intransigeance artistique, ce qui le rendait « pur » à mes yeux.

Je me souviens qu’il était un homme cultivé, passionné d’histoire et de littérature.

Je me souviens avoir découvert le génie de Kendrick Lamar grâce à lui.

Je me souviens avoir découvert la chanteuse Camille, grâce à lui.

Je me souviens que Gaelle m’avait offert le livre de Madame Deshoulières qu’elle m’avait sobrement dédicacé par un « à notre rencontre. »

Je me souviens que sous ses airs bourrus, il y avait un monsieur subtil. Je me souviens que sous son image de chanteur déprimé, il y avait un monsieur qui aimait la vie.

Je me souviens qu’il a été papa très jeune, et que son fils ainé a mon âge. J’ai découvert sur le faire-part de ses obsèques, qu’il s’appelle Yann.

Je me souviens avoir voyagé plusieurs fois en Auvergne, en espérant le croiser dans la rue, ou l’observer marcher sur les cimes de ses montagnes, ou le voir faire une sieste allongé dans un pré.

Je me souviens avoir longuement rêvé d’avoir une maison perdue dans la montagne, et de pouvoir y écrire des chansons, tout comme lui. Le veinard.

Je me souviens avoir rêvé de lui; plusieurs fois c’est arrivé. Et à chaque fois on se parlait pendant des heures, et à chaque fois je me réveillais heureux et humainement riche. C’est rare.

Je me souviens que je n’ai pas acheté ses deux derniers albums, ce qu’il chantait récemment me parlait moins.

Je me souviens m’être senti pétrifié le jeudi 25 Mai 2023 à 12H30, comme si je venais de perdre l’un des miens.

Je me souviens qu’Hélène m’a envoyé un mot le jour-même pour me consoler du départ de l’auteur du Voleur de Rhubarbe.

Je me souviens qu’une « faible flamme a jailli dans cette obscurité », et que Nathalie m’a écrit un mot pour me consoler de la mort de celui qui chantait L’Ange Déchu. J’en suis encore ému.

Je me souviens m’être souvenu de mes 35 dernières années, et me dire que je suis toujours un sentimental, et un mélancolique. Je demeure muratien. Et je le serai jusqu’à ma mort.

Je me souviens que Jean-Louis Murat dit Bergheaud, auteur-compositeur-interprète et producteur, a fait entièrement partie de ma vie pendant ces 35 ans. Il m’a fait rêver, il m’a fait aimer, il m’a fait sourire, il m’a fait pleurer, et par son talent il m’a marqué au fer rouge comme Rouge est mon Sommeil. Et il va manquer à mon paysage. 

Et ce mardi 30 Mai, entre 10H et midi, en pensée entre Tuilières et Sanadoire, je ferai cette prière extraite d’une de ses chansons.

« Accueille-moi paysage,

  Accueille mon voeu,

  Fais de moi paysage,

  Un nuage aux cieux. » Accueille moi Paysage / Album « Taormina » / JLM.

- la route du Rock (festival) (fb)

Adieu Jean-Louis. Tu fais partie de notre histoire (programmé en 1994 et 2002). Tu n’avais pas hésité à nous aider à nettoyer le site du Fort de Saint-Père lors de l’apocalypse météo d’août 2002. Nous t'avions croisé par hasard dans le public, tranquillement assis avant le

concert de PJ Harvey en 1998, qui te donna envie d'écrire cette magnifique chanson "Polly Jean", puis recroisé plus récemment à La Nouvelle Vague en 2015. Tu avais été charmant, comme toujours avec nous. Tu étais humble, gentil et sans doute trop sensible pour un monde qui t’écorchait. 🖤

- Stéphane Pétrier (chanteur):

Que dire sur Murat qui n’a pas été dit ? J’étais en train de jouer «Le Mont Sans Souci» que nous devions (et que nous devons) interpréter le 24 juin prochain à Clermont dans le cadre de la soirée hommage, quand j’ai reçu le mail de Surjeanlouismurat Pierrot qui m’annonçait « le décès de Jean-Louis ». 

Je me suis d’abord demandé de quel Jean-Louis il parlait tant le truc me semblait improbable. Et puis j’ai réalisé. 

Il m’a fallu quelques jours pour sortir de la léthargie dans laquelle m’avait plongée la nouvelle. Quelques jours pour mieux appréhender ce vide et – au-delà du bonheur que JLM m’a donné en tant qu’auditeur – mieux comprendre ce qu’il m’a apporté en tant qu’auteur : une façon de poser les mots, une passion pour les noms de lieux et les choses de la nature, cette propension à user et abuser du mot « amour » sans jamais tomber dans la mièvrerie, cette liberté désinvolte dans le verbe… 

Je sais qu’il y a pas mal de textes que je n’aurais jamais écrits, des mots que je n’aurais jamais osé employer, si ma platine n’avait pas un jour avalé un album de Murat. Je me souviens. C’était « Le moujik… ». Et ce fut une révélation. Un de ces moments comme il nous en arrive peu où, tout d’un coup, grâce à la musique, le monde semble plus vaste. Merci Jean-Louis pour tout ça.

Maintenant, il reste les chansons.

 

- Jean-Charles de Castelbajac (fb):

BRISER LA CARCASSE/ “ah j’aimerais trouver la mort en voiture de sport “…// bruits de terre gravés dans les sillons de l’automne Cheyenne,le craquements des feuilles mortes,le chants interdit des fédérés,les milliers des notes si personnelles et incomparablement poétiques,ta boîte à rythme,l’harmonica pleure!,la balade d’Alamo,le lien défait,nous allons manquer de toi @jeanlouismurat, Clermont Ferrand de ton nom de guerre,rue fera,ou nous irons dessiner des anges à la craie + #enracinementcosmique

[on en parle pas souvent... Mais Jean-Louis Murat s'intéressait à la mode, je me rappelle d'un échange sur Galliano, par ailleurs qui venait se ressourcer en Auvergne]

-Mairie de Meymac:(fb)

Nous avions eu l'immense plaisir de le recevoir à Meymac au mois de février. La salle du Soubise était pleine, la soirée fut très belle. Jean-Louis Murat était plein d'énergie, son rock était rugueux et mélancolique, son public avait une fois de plus été conquis. Il aimait à rappeler ce soir là qu'il était venu à Meymac en voisin et que d'ici il pouvait presque apercevoir sa maison à l'oeil nu.
Aujourd'hui nous sommes tristes de son départ si brutal.
Il nous reste sa musique, ses textes, sa poésie.

- Calogero Marotta (bassiste Marc Morgan, bassiste belge)

J'ai eu la chance de jouer en première partie de Jean Louis Murat à plusieurs reprises quand j'officiais à la basse avec Marc Morgan....ils se connaissaient et conversaient en amis....un personnage sans complaisance aucune à propos d'une époque qui le révoltait ...une pensée toute particulière pour Denis Clavaizolle, son fidèle arrangeur et Alain Bonnefont. Merci pour la musique ! Godspeed you ! Wayward     + "soudain une faible flamme jaillit dans cette obscurité"

Commentaire de Zoé au dessous du post: Quand je faisais le catering lors d'un concert, il n'a pas daigné sortir de sa loge ni même parler avec qui que ce soit. Puis, juste avant de monter sur scène il m'a confié sa figurine cycliste, porte bonheur. Je l'ai gardée précieusement pendant plus d'une heure... C'est con les souvenirs que certains nous font.

 

- India Hicks (ancienne mannequin et nièce de Charles 3) (instagram)

[...]I felt heavily the passing of time this week, Felix turning 26, Tina Turner’s death, and learning that the French singer Jean-Louis Murat had also died. I had once been filmed with him for one of his music videos…[...]

 

-  Jérôme Pietri (musicien) (fb):   (à retrouver en détail ici dans la partie 2 sur sa relation avec JL):

Maintenant que ses détracteurs et ses fans se sont exprimés, après moult hésitations ( je n'aime pas publier sur la mort ou la maladie de gens que je connais ( ou que j'ai connus ) , un petit mot sur un super souvenir , l'enregistrement de cet album chez Pathé et la tournée avec C. Couture qui a suivi . C'était dans un autre Millénaire ( 84 !), et Jean-Louis était vraiment très gentil ( et oui 😉 après , je ne sais pas , et puis je m'en fous) . Quand il est venu me chercher , il m'( nous )a dit un truc du genre : " pour faire quelque chose d'original, on est mal barrés , les gars , parce que tout a été fait , et pas par des mauvais ". Comme il prenait le contre-pied systématique de ce tout ce que j'avais entendu dire à propos de la musique , je pense que c'est grâce à lui que je ne suis pas devenu un O.S. de la guitare, et que j'ai essayé d'avoir une vision globale ( un peu plus loin que le manche de ma SG..., pour faire court ) .A l'époque , j'étais à fond sur les titres de El Diablo , (pas tout à fait le même univers, même s'il adorait les barbus ) , en vue d'un album, et il m'a beaucoup touché : il nous a dédié une chanson : "El Diablo t'attend" ( que j'ai perdue , comme un c.. dans mes divers déménagements) . J'ai eu beaucoup de mal à croire à son décès , il était encore sur scène huit jours auparavant , c'est moche , même si c'est la vie .En tout cas , je le remercie , et comme il peut m'arriver la même chose demain , je vais citer un mien ami, poète bucolique ( mais pragmatique ): " Nous , on est plus près de Dabrigeon que de la Première Communion, donc il ne faut pas se prendre la tête pour des c... ries , et profiter de la vie ". Amen

- Rémi Boiteux:(journaliste fb)

Je me souviens d'un songwriter d'exception. Je me souviens d'une tête de mule. Je me souviens d'une incroyable collection de chansons.  Je me souviens d'un chef-d'œuvre tardif sorti de nulle part ("Travaux sur la N89"), largement incompris et qui nous a permis de nous rencontrer autour du texte accompagnant son successeur ("Il Francese"). Je me souviens d'un homme très éloigné de son personnage médiatique et très proche de la profondeur qui caractérise sa voix.
Je me souviens d'un dialogue sur Leonard Cohen. Je me souviens

-Didier.Varrod: 

- Strandes Horses (fb/Soundcloud):

Murat Je ne l'ai rencontré qu'une fois. On faisait sa première partie avec Encre au Grand Mix à Tourcoing, c'était en 2004. J'étais secrètement fan du Murat aux arrangements dépouillés, dans son plus simple élément, les piano-voix, les guitare-voix à peine effleurés comme enregistrés dans la brume du réveil, j'y avais été converti par un vieil ami. Sans lui, je serais complètement passé à côté. Je savais que c'était quelqu'un de pas facile d'approche, on m'avait prévenu. Je crois que je m'étais préparé à être aussi con que lui. De ce point de vue, je pense que ce fut une réussite. J'étais encore dans le jusqu'au-boutisme de la vingtaine, c'était pas dur et plutôt dans mes habitudes à moi aussi. Ce soir là, il nous fit du Murat à la hauteur de sa réputation. Je me le rappelle lisant du Lautréamont(?) à son lighteux qui n'en avait strictement rien à foutre, puis à la responsable du catering... Lorsqu'on l'y croisa d'ailleurs, il fit un couplet sur nous, les intermittents, qui bouffions tout et qui se la coulions douce, qu'il aimerait bien pouvoir en faire autant... ce qui nous avait particulièrement énervé.es car on l'était pas encore, toujours au RMI à l'époque, pour celles et ceux qui ne bossaient pas à côté : c'est à dire, euh, moi. Du 11000ème degré, peut-être, ou pas, mais les 3 minutes et demi de balance qu'il nous avait octroyées nous avaient laissés peu enclins à ce genre d'arithmétique de l'humour. Histoire de rivaliser de connerie, je crois me souvenir avoir fait la majorité du concert dos au public qui ne m'avait pourtant rien fait. Puis vint le concert du monsieur. J'étais quand même décidé à lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Par moments, je ne détestai pas trop, subis un peu « le cri du papillon » et le wok'n'woll, mais bon...Puis vint le piano-voix, « on va se mettre aux anges », entre autres. Sublime. Itinéraires de tournée oblige, on rentrait sur Paris et devions donc filer avant le rappel. Je le vis qui sortait de scène et l’interpellai, sans doute encore assez mégalo et suffisamment saoul pour considérer qu'il était de mon devoir de rectifier un de ces grands déséquilibres du monde : « ah ben tu vois, là c'est magnifique quand tu es tout seul au piano, j'en ai la chair de poule, ça nous change de quand tu te prends pour Calexico alors que tu fais du rock à papa tendance ZZ top ». C'était pas la vanne du siècle et il y avait moyen de se satisfaire du caractère hautement lèche-cul de la première partie de mon axiome en levant les yeux au ciel sur le reste. Mais la stratégie machiavélique de dire à quelqu'un qu'il est nul avant le rappel a dû payer. Et on peut pas dire qu'il l'ait bien pris. Ses musiciens qui me toisèrent d'un « allez, on retourne faire du rock à papa » avant de remonter n'avaient pas l'air enchantés non-plus. Je filai donc comme un lâche avec la troupe, qui venait visiblement de pisser sur son tour bus (qui en tremble sans doute encore, plutôt tendance Plageman qu'Avengers, donc), probablement très fier de moi et laissant l'équipe du Grand Mix essuyer une bonne tirade incendiaire sur notre compte, j'appris plus tard. Mes plates excuses d'ailleurs... mais bon, c'est pas moi qui l'avais invité ;-). Bref, savez quoi ? J'ai surtout vraiment beaucoup de peine d'apprendre sa disparition, et malgré ces quelques potacheries, j'ai toujours pensé que c'était un parolier et songwriter incontournable, l'un des meilleurs que ce pays ait enfanté, et je pense que l'on est nombreux à lui devoir beaucoup, même si c'était certainement la dernière personne à qui il fallait le dire. R.I.P. Jean-Louis, tu vas manquer. Je poste cette modeste reprise de mon morceau préféré de toi, je l'ai enregistrée hier soir. J'en profite car tu es plus là pour m'engueuler. Allez, pas besoin de lever les yeux au ciel maintenant que tu y es. M'est avis que je suis pas le premier, ni le dernier et que tu vas en recevoir des pelletées... Reprise - ROYAL CADET, Jean-Louis Murat

 

 

 

 

- Denis Clavaizolle (fb) :

Bon ben j’aime pas trop m’exprimer mais voilà , j’ai perdu mon fréro , mon ami depuis 37 ans , je l’admirais, même si on s’est engueulé souvent comme les gallagher mais sans se taper dessus , une affaire de famille , et on s’est toujours retrouvés après , on a passé tellement de temps ensemble en studio qu’on avait des automatismes de dingue, sur scène aussi , on a appris ensemble , énormément et mutuellement plein de choses sur la musique , comme un match de Ping pong , au delà des chansons et des textes qui me fascinaient, on essayait de faire aussi de la musique , innover , chercher des façons de faire , étudier les sons , et refaire les albums sur scène à l’opposé de ce qu’ils étaient sur disques , pour ne pas s’ennuyer à refaire la même chose tous les soirs , on étaient tranquilles chez nous , loin du business, dans nos studios , pour prendre le temps de faire les choses et essayer de créer au maximum , faire des ovnis, ça a été  l’envie commune dés le début , rue Jean Laulagne dans son appart avec Marie , un revox , un 4 pistes K7 , un Tr808, une Tr707 , un minimoog et un DX7 , guitare et basse dans un ampli pourri , des sons naturels qu’on sculptait à notre façon avec un sampleur Akai , des choses improbables, j’ai énormément appris avec lui , il m’a toujours ouvert l’esprit , il m’a sorti de mes automatismes scolaires de la musique , j’espère que ça restera et qu’on se souviendra longtemps de lui , ses idées m’ont toujours fascinées, et rien n’était impossible , et même si ça pouvait l’être on le faisait quand même , on y arrivait , même tous les disques qu’on a pas fait ensemble m’ont tous plu , il cogitait et y pensait longtemps à l’avance , pour ne pas refaire ce qu’on avait déjà fait , Bref il était unique , un ovni lui aussi , l’apprentissage musical c’est ça aussi , des rencontres , sortir des sentiers tracés, et faire autre chose , de différent, d’unique . Voilà . Je suis un peu un autiste qui n’aime pas trop extérioriser mes sentiments mais je pense beaucoup à la famille , Yann , ses filles , Michelle , Marie , Gaspard , Justine , Laure , les copains du business chez Virgin et Labels qui nous ont fait confiance aux débuts , Fabrice , Alain , les 2 françoises, Stéphane , et tous les autres , aux potes journalistes Télérama , inrocks , Libé, qui ont soutenus le projet à fond , dont Olivier , Bruno , Jean Daniel , Emmanuel , et tous les autres , à Christophe , l’inge son qui nous a supporté tant d’années au studio Davout et après à Nashville , aux potes de tournées , Didier , Jocelyn, Fred , Stéphane , Rémy , le fiston , et pour les tournées precendentes les 2 Regis, Alain , Michael , Jean Yves , Éric , quelle équipe en 94 , et aux rancheros aussi , Christophe qui nous a quitté aussi , Alain , Stephou , Jerome , c’était cool de délirer entre potes hors albums , après la famille , c’est la meilleure vie que j’ai pu avoir , on ne pouvait pas rêver mieux , hélas , c’est la fin du parcours certes, mais on se reverra dans l’au delà et on ira voir des super grand prix où Ayrton Senna gagnera encore , quand on sera tous partis, j’en suis persuadé . A un de ces jours mon sale gosse préféré 😉

Commentaire Alice Botté (guitariste): 

Je pense fort à toiDenis car je sais qui il était pour toi, qui tu étais pour lui. Son départ me rend triste car il est un des rares vrais artistes à m’avoir fasciné. Le vrai des vrais, non parigot, et au lieu de se la pèter sur les plateaux repas télés créait un monde bien à lui, tendre mais  balayé par le vent , profond sans prétention même s’il avait conscience qu’il était un joyau au dessus du paquet de perles en plastoc de la chanson française anémiée.
 

- Julien Mignot (Photographe):

- Marie Myriam (le duo les adieux est resté longtemps inédit, mais figure sur son best of)

Je suis profondément triste que tu nous quittes. Je n’oublierai pas ton appel me demandant de venir te rejoindre le temps d’enregistrer « Les Adieux » au studio Davout. J’apprenais la chanson face à toi, en lisant les paroles sur tes lèvres. Inoubliable. 
Repose en paix, je suis tellement triste Jean-Louis.

 

- Roger Giraud, (ex plexiglas - La Bourboule)

 

Mes dernier moment avec Jean-Louis,
Il y a un mois, je me suis trouvé par hasard avec Jean-Louis, dans un bois de La Bourboule où il y avait eu une coupe de bois nous avons discuté de tout et de rien…. nous étions devant une souche énorme et nous nous sommes mis à compter l’âge de l’arbre il avait plus de 150 ans. Je suis reparti avec un morceau de bois, Jean-Louis me dit qu’est-ce que tu vas faire avec ça?. Je lui réponds je ne sais pas, mais je trouve ça joli, ça représente une tranche de vie et il me répond oui tu as raison 🙂
j’ai laissé à Jean-Louis dans le bois et je suis parti. Nous sommes retrouvés une semaine après pour le départ de sa maman qui elle aussi va nous manquer💫😢
Du coup ce morceau de bois est un très bon souvenirs précieux avec mon pote de jeunesse

- Jean-Pierre Gougnot (ex-Plexiglas):

#jeanlouismurat Ta musique et tes mots m'auront accompagné depuis mon adolescence à La Bourboule... RIP l'artiste, le grand frère en musique !
Je vais manquer de toi Une chose dont je me souviens, et qui caractérisait (selon moi), JL à l'époque c'était sa BIENVEILLANCE et Gentillesse. Lors d'un concert Plexiglas à la MJC de la Bourboule, ma sangle de guitare s'était accidentellement détachée laissant entrevoir un grand moment de solitude scénique JL, présent sur place (faisions-nous leur 1ere partie, je ne sais plus) a de suite réagi et a été le premier à monter sur scène pour remettre ma sangle en place...

 

- Tristan Savoie (ACI, Clermont) :

Perce Neige, cette chanson c'est la première que j'ai écouté de JLM, il y a 5 ans, à une époque où j'étais obnubilé par la musique anglophone et où je n'imaginais pas que le français pouvait sonner aussi bien. Autant dire que ce fut un choc et une révélation ! Un choc devant la puissance du texte, devant l'intemporalité et la richesse de la musique, devant la beauté crasse de la voix. Une révélation devant la musicalité des mots, d'une langue qui me paraissait jusqu'alors non adaptée à la musique telle que je l'aimais, telle que je voulais la faire. Tout un tas de certitudes qui furent, en 3 minutes 37 secondes, anéanties. Et ce faisant, ce fut pour moi le début d'un long périple, à la découverte de l'œuvre de Murat. Un périple qui commença avec Il Francese, qui venait de sortir et qui semblait m'aller comme un gant! Puis découvrant Dolorès, Travaux, Tristan, Toboggan, Babel, Venus, j'ai vite compris que son œuvre m'allait comme un incendie ! Bien sûr, depuis j'ai découvert beaucoup d'autres artistes francophones, qui m'ont marqué à leur manière, mais rien de comparable à Murat, rien d'aussi fondamental.
Au lycée je l'écoutais assidûment, je me souviens de moments de pur bonheur passés à écouter ses disques, un bonheur aussi simple qu'indispensable, ce bonheur qui fait de la musique une discipline magique et inexpliquable, qui rend les gens heureux, pleins de joie et de lumière ! J'ai grandi avec lui en somme, j'ai appris les bases de la prod en l'écoutant, tout comme j'ai appris à écrire des chansons avec ses disques. J'aurai adoré le voir sortir quelques autres albums, j'aurais aimé, encore et toujours, être bouleversé et impressionné par quelques autres chansons, dont lui seul avait le secret, je pense à Amour n'est pas querelle, Ciné Vox, L'infidèle, Qui est cette fille?, Les ronces, Le môme éternel, La mésange bleue et tant d'autres. Tant pis, je garderai près de moi les 28 albums, les 28 piliers d'une œuvre éternelle, dont je n'ai pas fini de m'inspirer et qui, j'en suis convaincu, rencontrera un jour le succès qu'elle mérite.
La mort d'un artiste est toujours d'une tristesse infinie, mais celle de Murat va bien au-delà, elle laisse en moi un vide terrifiant. J'ai une profonde gratitude pour tout ce que m'a apporté son œuvre, pour la façon dont elle m'a transformée.
Dieu ne pourra pas trouver mieux, c'est donc à nous d'inventer, de créer, d'innover, de veiller à toujours rester libre, pour aller ailleurs, pour proposer autre chose, pour rester artiste à chaque instant, à l'image de Murat, qui assurément était et restera un grand artiste, un génie. Je pourrais en parler des heures, du sens que je donne à ses textes, de son évolution musicale, de son originalité stylistique sans pareil, de ses interviews tantôt brillantes tantôt insupportables, mais je m'arrête là, je vous laisse écouter, réécouter, découvrir son oeuvre et fréquenter un peu la beauté... Peut être qu'un jour j'enregistrerai un album de reprises si je m'en sens capable, en tout cas en tant que jeune musicien j'espère pouvoir continuer à faire vivre un peu son œuvre, ne serait-ce qu'en faisant découvrir ses chansons à ma génération et à celles d'après.
Je lui souhaite bon voyage dans l'au-delà, dans son quartier de lune avec ses habits de fête !
 
 
- Thierry Stremler (chanteur) (fb):
Depuis ce jour de 1999 où j'ai vu Jean-Louis Murat en concert au Trianon, à Paris, je suis devenu un grand fan 🙂 J'ai eu la chance de faire une chanson avec lui, à distance, mais quand même.. (Le plus grand amour, sur mon 3e album, Je suis votre homme) Je me demande aujourd'hui comment il a pu voir si clair en moi pour écrire ce texte, alors qu'on ne s'est croisés que trois fois, je crois.. ça reste mystérieux. Depuis dix jours, je le ré-écoute, avec beaucoup d'émotion ❤️ Il était un homme vraiment original, avec un univers unique.
 
- GUILLAUME LEBOUIS (radiosofa, City of Exiles):
"Avec l’association Abattoir Blues et la mairie de Meymac (Merci Lionel et Stéphanie), nous avons accueilli Jean Louis Murat le 3 février dernier au cinéma Le Soubise. Quoi de plus naturel pour une association qui a longtemps hésité à s’appeler « Le Cri du Papillon » ? C’est Marc et Jean-Marie de l’association de Périgueux Some Produkt qui assuraient le son et la régie. Le jour du concert, qui était aussi le jour de mon anniversaire, j’étais un peu fébrile à l’idée de rencontrer de nouveau un artiste que j’ai appris à aimer, mais qui avait la réputation avérée d'être taciturne et difficile à aborder.
J’avais encore en mémoire mon expérience en tant que bénévole du 13 mars 2004 à l’Agora du Havre, lors du Lilith Tour (Merci Michaël Guerrier). Quelle sacrée tête de mule ! C’est pourtant ce soir là que j’ai découvert et aimé Jean-Louis Murat. C’est sans doute l’un de mes meilleurs concerts, avec ceux des mois de juin donnés à la Coopé par le même Jean Louis Murat. Je garderai toujours en mémoire le Koloko du 18 juin 2016 avec un JLM très décontracté qui avait joué la quasi intégralité de l’excellent Morituri et des versions magiques de « Et le Désert avance » et de « Extraordinaire Voodoo ». Perfectible dans le fond car sans doute peu répété, ce concert avait pourtant été une démonstration d’élégance, de maîtrise vocale, d'amour et d’humilité. Combien d’artistes de cette trempe aident à démonter le plateau, rangent tranquillement leurs amplis dans leurs voitures, tout en tenant par la main leur petit garçon ?
C’est donc avec en tête ces facettes d’esquisses de personnalité que nous avons accueilli JLM. Je ne sais pas si le c’est le fait que la salle était pleine depuis une semaine, que nous étions en Corrèze ; soit près de chez lui - il dira durant le concert qu’ « il nous apercevait de son jardin du haut de ses échasses » - et loin de la ville ; qu’il était avec sa troupe de fidèles sur scène (Merci Yann), à la régie et au merch (Merci Joyce), ou qu’il s’était assagi avec le temps, mais il fut particulièrement agréable durant tout le temps du concert. Seul point noir Denis Clavaizolle était absent sur cette partie de tournée. Blaguant et massant les techniciens (Je garderai longtemps cette image de JLM massant les épaules de Marc tout en lui parlant doucement), nous invitant à sa table, en lançant un chaleureux « on ne va faire qu’une seule table », servant le vin, racontant ses anecdotes d’invité-télé sans se faire prier et avec une grande délectation, tout çà sur fond d'albums de Curtis Mayfield (« Je n’écoute plus que çà ») qu’il disait avoir vu dans les années 70 dans un petit club parisien (« on était 15 »). Après le concert, nous sommes allés le saluer. Il a répondu à la main tendue de Claire mon épouse, par une bise. Il semblait heureux. Comme j’ai aimé le snipper et l’artiste. Il nous faisait du bien."
 
- Alain Delage (programmateur radio):
 
Je me souviens.
Je me souviens de ma première rencontre avec Jean-Louis Murat. C’était en 1989. J’étais alors programmateur musical à Sud Radio (qui était à cette époque une bonne radio généraliste). Je me souviens que j’avais insisté pour que la radio le reçoive en interview pour la sortie de son album « Cheyenne Autumn ». (Merci Bayon et merci Olivier Bas).
Je me souviens qu’à l’écoute de ce disque, j’avais été impressionné par le talent unique de l’artiste. Il était différent. Sa dimension poétique le plaçait déjà bien au-dessus des autres auteurs de chansons de cette époque. Une poésie qui faisait écho à ma sensibilité et à mon propre parcours de vie.
Je me souviens que notre première rencontre hors antenne fut assez étrange : nous avions paradoxalement peu parlé de ses chansons mais nous avions pas mal parlé de nos enfances respectives à la campagne. Comment nous étions considérés comme des bouseux par nos camarades d’école de la ville. Comment certains professeurs bienveillants nous ont sauvés la vie en nous ouvrant au monde grâce à la culture. Et comment il nous était vital de sortir de notre milieu, combattre la fatalité de devoir faire comme les autres, d’avoir une vie dont on ne voulait pas.
Je me souviens d’un Murat simple, apaisé et à l’écoute. Il n’était pas encore le provocateur et le pourfendeur qu’il est devenu par la suite. Beaucoup plus un artisan de la chanson qui parlait de sa vie.
Je me souviens de sa dédicace sur l'album :
« Garde le souci de ton âme ».
Tout est dit.
 

- Agnès Gayraud (La Féline): interViOUS et Murat de 2016

Jean-Louis Murat est mort, ça fait deux semaines que je marche avec lui sur ses drôles de route, avec sa pléthore de chansons, dont une poignée est inscrite en moi depuis longtemps déjà. À la fin, ça m'a fait comme une ballade intérieure — balade aussi, parce qu'il y a des sentiers, des chemins, toute une géographie muratienne —, mais ballade avant tout comme cette longue forme chantée des ménestrels, à la fois concise et ressassante, avec ses anaphores, sa mélodie sous-jacente, ses refrains. Dans l'assez long texte qui suit, j'ai versé dans l'ordre que j'ai pu les quelques pensées dont elle m'a bercé et agacé l'esprit tous ces derniers jours. Schopenhauer des cœurs, crooner crâne, sexiste faible aussi bien que frère des morts ; quand j'entends chanter Murat, c'est ce garçon-là que je vois.  Son article complet ici 

 

- Cherie Oakley (chanteuse, voix du Cours Ordinaire des choses):

J'ai été profondément attristé d'apprendre la perte de l'artiste/musicien français incroyablement talentueux . Je suis tellement honorée d'avoir fait partie de son héritage musical, mes prières restent avec sa famille.

I was deeply saddened to hear of the loss of the incredibly talented French artist/musician Jean-Louis Murat. I am so honored to have been a small part of his musical legacy, my prayers remain with his family.

- Lucile Mikaelian :

Une semaine déjà et nous buvons ce dernier Justin en pensant à toi. Comme tu disais «  C’est difficile d’écrire après Baudelaire. Peut être le plus grand acte poétique serait de laisser tomber.  J’y pense d ailleurs, je vais peut-être arrêter. Arrêter tout, ça sera mon acte poétique suprême ». 

Je me souviendrai toujours du jour où adolescente tu m’as laissé entrer dans ta pièce secrète à l’étage.  Ta petite pièce de lecture. Sans t’en rendre compte tu m’as offert quelque chose de si précieux. Je n’ai plus jamais lu une ligne, ni écrit un mot sans penser à toi depuis ce jour. Tu couvrais toujours tes livres et le dernier que tu m’as offert était « Mourir d’amour »….. 

Merci pour tout ça, merci de nous avoir tant inspiré et de nous avoir fait tant rire. Tu me disais « un jour on ira à la boucherie pour acheter de la musique. Ils cacheront des clés usb dans le cul des cochons ». Tu n’avais pas forcément tord. Pour finir je mangerai un énorme Extrême glacé en pensant à toi. Ton âme de berger veillera sur nous pour toujours Murat Amor 💜🖤 JLM

 

- Denis Barthe et The Hyènes :

Jean-Louis Murat faisait chanter les mots à sa façon,, il était comme un volcan qui parfois pouvait gronder, exploser, tout simplement un être humain et un musicien incomparable.

La panthère Tina Turner croisera peut être le loup de l'Auvergne...  Une pensée particulière pour son batteur l'ami Stéphane Reynaud

Jean Louis Murat ne plaisait pas à tout le monde et ça, ça nous plaisait bien.C'était un iconoclaste mais aussi et surtout un grand musicien.En 2020 nous avions repris et enregistré une version d'un de ses premiers morceaux, "Suicidez-vous, le peuple est mort", modeste hommage...Une pensée pour sa famille et ses proches.

- Jarvis Platini, policier "chonteur":

Comment ne pas aborder ici cet immense chanteur francophone subitement décédé durant mon absence de ces lieux ?
Fierté de ses origines, poésie ombrageuse, navigateur impénitent sur l'inlassable roulis de nos fêlures
Il incarnait la terre de ses aïeux comme personne, et savait mieux que quiconque emporter nos âmes dans ses flâneries rurales et intimiste
Taiseux et taciturne, il parvenait toutefois à nous percer le coeur de sonnets exigeants certes, mais abordables et réconfortants
Après quelques succès mérités, il avait courbé l'échine et choisi de vivoter en artisan, en orfèvre, en berger des âmes boueuses et crottées.

 

 

- Carole Epinette (fb):  

Les souvenirs de nos différentes rencontres et partages se bousculent dans mon esprit.
Celui de ma première séance photo chez toi, dans ta montagne chérie fait naitre un sourire sur mes lèvres. Il aura fallut que je t'ignore pendant quelques heures, que je discute et que je ris avec ta fille, que je lui lise un peu de mon guide du Costa Rica où je devais partir quelques jours plus tard pour susciter un intérêt chez toi....Toi, tu m'observais, me ressentais de loin, tel un animal dont on vient de pénétrer la taverne....
Et puis.... tu es arrivé et tu m'as dit "je suis prêt pour les photos", tu m'as parlé de ta peur de vieillir, de ce que tu ressentais à l'approche d'une séance... Tu t'es dévoilé et j'en ai été très émue...Séance, puis diner en famille, la confiance était installée.. Magnifique moment...de ceux qui font encore battre mon coeur plus vite.
Pour l'album suivant c'est toi-même qui m'a appelé et tu as accepté toutes mes idées farfelues même celles d'entrer dans ce lac près de chez toi dont les eaux étaient plus que fraiches !
Je te souhaite un beau pas sage Jean-Louis.✨✨
Avec tendresse 🥰          

 

- Morvan Boury (Manager général de LABELS) - LinkedIN

Jean-Louis Murat, 1952-2023.
Que ce soit à coup d'engueulades dès potron-minet ou au gré d'embrassades du soir, cela restera une chance et un privilège d'avoir appris mon métier avec Jean-Louis Murat, de Mustango jusqu'à Mockba.
Encore et toujours merci à toi, Jean-Louis.

(NB: Marie Audigier a répondu que c'était réciproque).

 

- Christophe Basterra (Magic RPM, Section 26...)  -fb 31/05/023

Le jour d’après.
Et le hasard du calendrier qui ramène sur ces routes-là, déjà. Contrairement à certains (@olivier.nuc, @franck_vergeade), je n’étais pas un exégète de son œuvre et certainement pas à ma place ici ou ailleurs pour revenir sur ce parcours un peu fou…
Mais depuis quelques jours, il me revient des anecdotes. Comme ce que m’a confié sans doute autour d’un verre (ou plusieurs) mon ami Hervé J, à peine quelques semaines après mon installation puydomoise - « Tu verras, c’est autre chose que d’écouter Murat en Auvergne » - et bien sûr il avait raison, même s’il parlait surtout de l’automne alors que je sais que ça vaut aussi lors d’un printemps qui a fini par revêtir les atours de l’été… Comme cette carte reçue au bureau de la RPM canal historique après que le chanteur se soit mis à nu (au sens propre) dans les pages du magazine : « Il paraît que mon fils pose nu dans votre journal ; pourriez-vous me faire parvenir un exemplaire à l’adresse suivante… » - et de s’apercevoir que l’adresse en question était située à quelques dizaines de mètres de celle où j’ai grandi. Comme dans cette interview vidéo de 2008 où j’ai reçu le titre (plus ou) moins honorifique avec mon collègue d’alors de « Simon & Garfunkel du rock’n’roll » - j’imagine que j’étais Simon, mais personne ne peut plus confirmer. Comme cette interview par téléphone qu’il a demandé de reporter pour finir de préparer la potée… Comme cette évidence qui m’est apparue il y a deux ou trois jours et les similitudes de romantisme orageux entre le final du Lien Défait et de Forest Fire.
Et comme surtout ce soir d’automne 1993, dans les loges de l’Arapaho, où Kevin J McKillop de Moose me demande : « Il y a un certain Jean-Louis Murat qui aimerait travailler avec nous, tu en penses quoi ? » Et je crois que j’avais trouvé l’idée saugrenue - parce que j’avais à l’époque laissé en route Le Manteau De Pluie (je me suis rattrapé ensuite) alors que tout faisait sens entre les chansons de ce disque et la mélancolie bleue de mes amis britanniques. Et donc, nous y voilà : avant même de défaire le lien, je devenais le champion des rendez-vous manqués.

 

 

- Articles:
 
- Nos enchanteurs:
 
- Gerard Bar-David (mais non, pas de rumeur de suicide svp! Ce n'est pas ce qui s'est passé):
 
- France 3 AuRA:  avec les mots de François Audigier (beau-frère et Coopérative de mai):
 
 
 
- Matthieu Culeron parle de Jean-Louis  à la fin du journal de 18 heures :  https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-journal-de-18h
 
- La RTS (Olivier Horner) :  A lire (on commence à voir des articles plus intéressants)
https://www.rts.ch/info/culture/musiques/14050933-le-chanteur-jeanlouis-murat-est-mort-a-lage-de-71-ans.html   (".... Le reste a tenu de la méthodologie habituelle de travail aux vertus aussi nourrissantes que dépolluantes et meublantes: lecture de poésie, d’auteurs classiques et contemporains. Le patrimoine Murat s’est réfugié dans les belles choses et l’essentiel.  De "Suicidez-vous, le peuple est mort" à "La vraie vie de Buck John" via les notables "Taormina" ou "Grand lièvre", son répertoire de vie et de trépas au spleen captivant, sa voix grêle d’une sidérante sensualité, lui survivront assurément").
 
- Merci l'EQUIPE... Il aurait été content en fidèle lecteur (moins ces derniers temps sans doute), lui qui avait permis aussi à son ami Christophe Pie d'avoir un bout d'interview dans le journal (Ils vont pouvoir se retrouver maintenant).  On attend les amis de So Foot maintenant (F. ANNESE dit "tu étais gentil, con, tendre, et drôle. Tu vas nous manquer")...  A lire:
 
-https://www.radiofrance.fr/franceinter/le-chanteur-jean-louis-murat-est-mort-3292434

(... qui en profite pour ressortir ses saillies... 🤬)

 
- Le temps via l'AFP :
 
- 20 minutes:  ici

- Le parisien (abonnés):

https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/mort-de-jean-louis-murat-adieu-au-franc-tireur-de-la-chanson-francaise-25-05-2023-JUMNJEWLT5HRDBHYL77L3XUCZ4.php

 
- Le figaro:
qui ne trouve pas mieux d'ajouter un article sur certains propos de Murat... ce n'est tellement pas le principal... On peut aussi faire un article avec des mots gentils que ce soit sur Adèle, PNL, Orelsan, Garciaphone...
Dans ce registre aussi (Tv mag avec des extraits d'émission).
 
 
- France info: avec au moins une erreur : il n'a pas été découvert à 17 ans par Sheller...
 
 
- Lionel Chauvin, le président (LR) du département du Puy-de-Dôme, a lui aussi, fait part de son "émotion" : "J'ai appris avec émotion le décès de Jean-Louis Murat, un amoureux des lettres qui puisait son inspiration dans nos grands espaces naturels auvergnats. Toutes mes condoléances à sa famille, ses amis et ses très nombreux admirateurs", réagit-il sur son compte Twitter.

 

-Libération

 

- La une de demain de la MONTAGNE:

 

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