1ere interview! LE PROGRES
Publié le 6 Septembre 2011
Bon, désolé... Pour l'instant, le scan est un peu râté! j'essaye d'obtenir mieux de mon papa fidèle lecteur et rédacteur du courrier des lecteurs.. du PROGRES.... Mais on trouve aussi l'interview sur le net:
http://www.leprogres.fr/actualite/2011/09/06/murat-l-indomptable (merci JLR)
L'article nous donne quelques pistes sur l'album: pas de solo de guitare... notamment...
Voila un meilleur scan:
Ci-dessous en copie:
"Son disque s’appelle « Grand Lièvre », comme l’animal sauvage et indomestiquable. Et qui se fait rare
Oui, un peu. Mais pas tant que ça. Finalement, la méthode de travail reste la même. Que ce soit à Nashville ou à Saint-Rémy-de- Provence, j’arrive avec mes petites chansons, je les joue aux musiciens, et on enregistre très, très vite.
>> Les chansons sont très abouties à ce moment-là ?
Oui, tout est écrit. Je ne chante jamais une chanson si je n’ai pas le tempo, la tonalité et la structure. J’appelle ça les trois T… Ce sont des choses qui se règlent en huis clos, dans une intimité. Et après, c’est fait, on n’y revient pas.
>> Finalement, si vous passiez six mois sur un disque, comme certains, il ne serait pas différent…
Non, je me demande bien ce que je ferais pendant les cinq mois et demi qui me resteraient. Pour moi, six jours, c’est le maximum. Après ça, je décroche. Moi, le septième jour, je ne me repose pas, je m’énerve !
>> Vous ne pourriez pas améliorer les chansons ?
Non, ce que je fais est extrêmement simple, ce n’est pas du Schubert. Il y a trois-quatre accords. N’importe quel neuneu peut m’accompagner. L’art populaire, c’est bien si c’est spontané. C’est de la musique non écrite, on reste sur des structures pour enfants de maternelle…
>> Il y a beaucoup de guitare acoustique dans l’album…
J’avais décidé de tout enregistrer avec une douze-cordes. Finalement, il doit bien y en avoir sur 80 % des morceaux… Et il n’y a pas un seul solo sur l’album.
>> Et sur scène ?
Je ne sais pas encore. On n’a pas encore répété. Sur scène, je suis beaucoup trop guitariste, j’ai tendance à délaisser le chant. Alors que les gens viennent voir le chanteur, ils s’en foutent du guitariste ! J’aimerais bien n’être que guitariste, ou que chanteur… Si vous connaissez un guitariste qui joue comme moi ! Mais je crois que ça n’existe pas…
>> Surtout que, sur ce disque, vous chantez à pleine voix…
Oui, je crois que j’ai plus chanté que d’habitude. J’ai essayé d’aller un peu plus loin. Je commence enfin à avoir confiance dans ma voix. Et j’aime de plus en plus chanter. C’est vraiment un plaisir inégalé, c’est une débauche de testostérone. C’est excellent pour la santé…
>> La musique, c’est forcément mélancolique ?
Oui, je crois. On essaye d’enchanter quelque chose qui n’est pas là, ou qui va disparaître. On dit parfois que la mélancolie c’est de regretter quelque chose qui n’a jamais existé. Il y a dans la musique une profondeur qui incline à la nostalgie. Même dans la musique légère, même chez Offenbach ou chez les Beach Boys.
>> Pourquoi l’album s’appelle-t-il « Grand Lièvre » ?
C’est une espèce en voie de disparition, je me vis assez comme ça. Je ne suis pas une espèce, dieu merci, juste un animal…
>> Pourquoi en voie de disparition ?
Le monde dont je suis issu, ce que je pense et comme je suis fait, tout ça induit que je ne trouve pas ma place. Comme vous ne pouvez pas transformer un grand lièvre en animal d’élevage.
On vit une époque du triomphe de l’agriculture industrielle et on essaie de l’appliquer aux hommes. Et moi, j’aime bien l’idée d’une espèce irréductible…