Au fin fond d'une contrée
Publié le 11 Avril 2010
Une interview récente d'Akhenaton est l'occasion de revenir sur l'une des reprises les plus étonnantes de Jean-Louis Murat : "au fin fond d'une contrée", lors de la tournée Dolores, et immortalisé sur le disque "Live in Dolores". Oui, car la reprise d'un rap, avec chants d'oiseau, guitare sèche... c'était quand même un beau pari...qui plus est sur 6'50, soit la chanson la plus longue du disque ...
Akhénaton:
Qu'avez-vous ressenti lorsque Jean-Louis Murat, esthète de la langue française s'il en est, reprend votre morceau « Au fin fond d'une contrée » ? Que le grand public se rende enfin compte que vos textes sont de la poésie ?
J'ai souffert que les textes ne soient pas reconnus à leur juste valeur. On a beau être repris par Murat ou avoir été cité par des gens respectés, nous restons compris de gens très pointus ou de gens très modestes. Je m'aperçois que les gens s'étonnent encore de la qualité de nos textes. Nous n'avons pas été aussi bien compris que cela. Ou si bien écouté que cela. Un jour, j'ai croisé Benjamin Biolay lors d'une soirée et il m'a dit : « Tes textes, trop fort ! » Quelque part, ça fait du bien d'être reconnu par des gens comme lui.
On ne sent pas un grand intérêt de la part d'Akhenaton, qui préfère parler de Biolay qui lui a toujours parlé de son amour du rap...
Voici la version originale (disponible sur un disque et deux best of). J'avoue que je n'avais pas eu la curiosité de l'écouter avant ce soir:
Ceux qui ne posséderaient pas la version de Murat, c'est achetable pour une misère là !
http://musique.fnac.com/a1158502/Jean-Louis-Murat-Live-in-Dolores-CD-album?PID=2
En écoute là:
http://www.musicme.com/#/Au-Fin-Fond-D%27une-Contree-t222104.html
On y trouvera aussi une version par la Fonky Family.
J'ai trouvé la chronique des Inrocks de l'époque plutôt intéressante :
Extrait:
On passera sur le Murat en plein air, sur ces Dordogne ou Berger de Chamablanc : ces chansons inouïes sont, depuis des années déjà, classées Parc naturel national, intouchables. Par contre, on comprend mieux, à l'écoute de Live in Dolores, pourquoi on n'avait guère eu de rapports charnels avec Dolores : la batterie y était un ennemi de l'amour, un bromure salement puissant. Souvent, on a rêvé entendre Murat sous-traiter ses rythmes du côté de Chicago, entendre la batterie prodigieuse de John McEntire ne donner à ces mélodies mollusques que le strict nécessaire de squelette. C'est ce qui rend ce disque en concert un concert sans mains qui martèlent le rythme, comme s'il était écrit quelque part que le public avait le moindre droit de s'inviter dans la musique si séduisant : débarrassées des jalons et du train imposés par la batterie systématique, les chansons peuvent avancer à leur rythme, sans itinéraire, s'égarer magnifiquement dans les tréfonds d'un harmonica (Perce-neige) ou dans un tunnel aux ombres époustouflantes (Au fin fond d'une contrée, chanson d'Akhenaton adoptée avec un aplomb et une familiarité grandioses).
http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/article/live-in-doloresen-plein-air/
Le titre a été chanté lors d'une black session:
http://www.blacksessions.fr/bsnum.php?id=142&num=117&exp=y&rec