Canada 6 : le compte-rendu de Brunet
Publié le 12 Juin 2010
http://blogues.cyberpresse.ca/brunet/2010/06/11/francos-de-vendredi-de-jlm-a-patrick-pleau/
Le Vendredi 11 juin 2010 | Mise en ligne à 18h34 |
Mes Francos se sont amorcées hier à l’Astral, avec le premier de trois spectacles signés Jean-Louis Murat. À mon sens le meilleur qu’il ait donné en terre québécoise.
Il n’y en a pas donné beaucoup, remarquez. JLM est venu quelques rares fois nous rendre visite et ses concerts n’ont pas marqué l’imaginaire. Vraiment pas. Dommage, car il demeure selon moi un des plus forts. Un des plus constants, un des plus bosseurs, un des plus accomplis de la chanson française.
Voyez sa discographie.
Aux Francos de La Rochelle, je l’avais une première fois. C’était le début des années 90. Il venait de sortir Vénus et Le Manteau de pluie. Un air indolent sur scène. Tronche assombrie. Air poseur et baveux. Et des chansons magnifiques en majorité absolue.
En 1996, j’avais fait sa connaissance lors d’une interview pour la sortie de l’excellent album Dolorès – peut-être le mieux connu des Québécois avec Mustango. J’avais rencontré un type brillant, on ne peut plus charmant. Pas un souffle de cette intransigeance proverbiale qui reste encore scotchée à son personnage.
C’est connu (les médias français ne cessent de nous le rappeler), JLM ne supporte pas un miligramme de bêtise. Ça le rend arrogant et, par voie de conséquence, ça nourrit sa réputation de caractériel. So what ? Lorsque JLM vous kiffe, aucun problème de cet ordre. Il se montre courtois, raffiné, plus qu’intéressant, de commerce agréable. L’artiste de haute tenue qu’il est.
J’aime beaucoup cet artiste, nul besoin de le préciser. Notre lien s’est densifié avec le temps, je m’enquiers de chacun des multiples chapitres de sa foisonnante création. L’album Tristan, notamment, dont il nous a livré quelques extraits bien sentis.
Jeudi, en tout cas, il avait la grande forme. Assisté d’un trio claviers/basse/batterie a décidé de se la faire sale. Dans le tapis, guitare full distorsion, vocalises un peu moins amplifiées. Et cette voix suave qui tombe toujours à point pour qu’on en goûte les rimes parfaitement ciselées.
Cette rugosité live, il faut dire, lui sied bien et fait contraste avec la plupart de ses enregistrements. Après tout, le mec est aussi un campagnard qui s’assume ! La rugosité, il connaît. Ce n’est pas de la frime. Croyez-moi, JLM n’a pas peur de travailler de ses mains. Il gère une ferme auvergnate en plus d’écrire, composer, enregistrer, réaliser, tourner, élever une famille. Indépendance totale, pour ne pas dire autarcie.
JLM se produit encore ce vendredi et ce samedi à l’Astral. Avis aux amateurs de chanson française top niveau, ça vaut le déplacement. Et je suis certain qu’il y reste encore de bons billets. Pour vous en convaincre davantage, lisez le compte-rendu admiratif de mon collègue Alain De Repentigny.
Gérer une ferme? Faut quand même pas exagérer! Jeanne Cherhal l'a vu bêcher son jardin... mais on est loin d'une exploitation quand même!!