Concert de Jean-Louis Murat, à MEYLAN (23 mars)
Publié le 24 Mars 2013
Préface: Vous êtes nombreux à franchir la porte de ce blog pour la première fois cette semaine (près de 600 visiteurs hier), j'espère que vous allez vous installer un peu. Faîtes comme chez vous, mais surtout prenez le temps de lire mes interviews... avec F. Hardy, J. Cherhal, des amis de Jean-Louis Murat, Erik Arnaud... http://www.surjeanlouismurat.com/categorie-11422242.html
Jolie petite salle que cette Maison de la Musique de Meylan… une petite tribune bien pentue pour offrir une bonne visibilité, et une fosse d’une quinzaine de mètres… Bien que de jolies photos d’artistes décorent les murs (le public s’attarde volontiers sur le visage de Daniel Darc), ça manque néanmoins d’un peu de charme (pas d’espace bar… ). Quand j’arrive vers 20 heures, la tribune est déjà bien remplie… et il y a, malgré quelques craintes de ma part, une belle assistance au total (d’ailleurs, Murat fera une remarque au cours de la soirée indiquant qu’ils avaient l’habitude de chanter devant 100 personnes et que c’était gentil d’être venu [aussi nombreux])…
Pas de première partie prévue, et j’avoue que ça ne me déplait pas, un peu fatigué je suis… Et je constate donc que je me suis mépris hier en voyant des photos de Marseille… Il m’avait semblé voir un orgue, une guitare acoustique… Il ne s’agissait que de l’installation pour la première partie de ce soir-là ! Point de piano, de guitare acoustique, que j’espérais tant pour coller aux ambiances de TOBOGGAN et offrir une plus grande variété d’ambiance. On ne va pas changer Murat… Il aime trop sa guitare électrique, et c’est pour ça que j’ai un peu souri quand je suis tombé sur le titre de l’article de « sud-ouest »ce matin.
Jean-Louis et Stéphane arrivent par la salle et montent l’escalier pour la scène… et effectivement, ça surprend un peu : Murat en costume noir, et cravate… et poids de forme… et qui nous parle d’entrée : Une petite blague sur le costume pour dire que la tournée est sponsorisée par Renoma mais qu’ils ne désespèrent pas d’ avoir le soutien de Lejaby pour la suite… J’aurai du mal à entendre les autres remarques de jean-louis dans la soirée (je me suis mis devant), mais les rires sont nourris…
Et ça débute avec un « over and over » concluant. « quand la dernière chose au monde… », j’aime bien ce passage à la voix… Le morceau est ponctué de jolis ponts électriques, à la Murat et le morceau s’étire sur 7 minutes… Après recherche, je pense qu’il chevauche une guitare DOBRO.. ou ce qui y ressemble (avec une rosace en métal). Les spécialistes pourront peut-être nous dire si le son de la guitare qui fait objet de débat est lié à ce choix de guitare (à résonateur).
Il changera régulièrement au cours du concert avec une guitare du même type, plus petite et ronde, dont il va adapter un peu le son assez souvent… Il va s’en excuser un peu d’ailleurs, en indiquant que ça faisait un peu grand prix de f1 (changement de pneumatiques) car il s’agissait de début de tournée et d’essai.
Le deuxième titre est « belle », chantée quelque fois déjà lors de la tournée précédente et qui ne me plaisait que moyennement, et j’ai été un peu surpris de la voir figurée sur Toboggan… Enfin, soit, on ne va pas voir débarquer Helene Segara et Fiori, c’est déjà ça. Murat chante bien, mais rien pour souffler sur la braise suscitée par « over and over », d’autant que le titre est un peu étiré.
Murat plaisante encore… notamment sur Marseille (« c’est Chicago », « on a eu Gaudin »... je vous passe les détails, pas envie que ma maison ait un incendie accidentelle) et annonce que l’album sort lundi et a l’amabilité de nous indiquer ce qui va suivre… notamment des inédits (« ceux qui ne connaissent pas seront paumés »)…
Et ça démarre fort, fort, guitare puis batterie à fond (a-t-on déjà vu taper Stéphane aussi fort ?)… Qu’est-ce ? un inédit… « l’eau de la rivière ». Beaucoup de rythmique (un vrai « boogie »). 4 minutes intenses… "mon coeur fait boum boum".
On continue ensuite sur le même rythme : Murat se laisse aller à improviser quelques secondes à un hommage à Ten years after… « et maintenant, un hommage à Jerry Garcia.. »… mais il enchaine sur sa chanson… et c’est Lindeberg Buziness… Après le Koloko de l’année dernière, c’est une demie surprise, mais c’est plutôt sympa. Ce n’est pas le choix le plus facile pour le public, qui est en droit de ne pas connaitre. –si, si, ils ont le droit, quand même. D’autant que la version est explosive… même si elle se termine par un espèce de « poumpoumpidou » rigolo…. mais Murat obtient la plus belle ovation jusqu’à là… (j'ai enlevé 50 kg de points de suspension à la relecture, mais c'est un compte-rendu en direct live, en suspension bon sang).
On continue dans la série, avec « le cycliste espagnol ". Yes ! Toujours la guitare en avant, morceau bien resserrée (je trouve ça moins bien sans points de suspension).
Et Murat annonce un titre du nouvel album. Stéphane joue du fouet… et Murat plaisante : "c’est l’art de monter la mayonnaise »… et improvise presque une chanson sur le début de la recette… mais un petit réglage de guitare gâche un peu cette intro… C’est « j’ai tué parce que j’ai ennuyé ». Gros et long solo de guitare très réussie, avant que la confession ne reprenne. Près de 8 minutes, avec une belle interprétation enfiévrée.
Je n’ai pas encore parlé des vidéos… Intéressant et mieux qu’un light-show au rabais, mais rien de phénoménal (après avoir vu Ez3kiel extented et ses véritables films d’animation, faut dire… ), mais cela nous réserve de jolis ambiances. Le ruisseau scintillant sur Over and over, notamment, ou l’enrouleur (arrivée d’un tire-fesse) filmé en noir et blanc qui m’évoque comme un puits de pétrole, une petite balade en voiture sur des routes enneigées ou encore ce plan fixe sur des herbes mouvantes dans une rivière. J’avais lu quelque part que Murat gérerait ces vidéos lui-même, mais ce n’est pas le cas. Murat voulait faire classe…et c’est vrai que l’ensemble est réussi. A Macon, je me mettrai plus loin pour avoir une autre vision.
Murat passe en solo. Plus d’images derrière lui. Juste son ombre d'un côté, et une espèce de lune de l'autre… pour « le chat ». On passe donc à une partie plus calme. Très jolie ballade (même si on est dans une composition 100% muratienne), et parties sifflées très belles, presque des petits miaulements sur la fin.
Longue intro toute douce, au son presque acoustique… Murat finit par parler : « une nouvelle chanson »… et va jusqu’à nous en donner une voie de lecture… « passer le pont Mirabeau » ou « mirabeau ». Inédit encore. Très beau.
On retrouve la guitare saturée, et la batterie… Pas de pitié pour le cheval ! yes… joué très fort, très saturé. J’aurais bien aimé « qu’est-ce que ça veut dire »… mais ce morceau plein d’énergie est intéressant dans la set-liste… Là, encore, gros solo…
La suite est presque enchainée… longue intro, guitare bourdonnante… « Il neige » (Toboggan), avec sur les écrans, les flocons sur de Douharesse qui tombent la nuit, et deux étranges stalactites de glace… C’est une très belle chanson, la guitare électrique renforce le côté crépusculaire… Murat nous livre une magnifique interprétation… Près de 8 minutes !
Murat présente les techniciens… « ils en savent plus sur moi que ma mère »… Changement de guitare… « ah, mais c’est pas la bonne »… Plaisanteries… Et quatrième inédit,enfin semi… Murat s’amuse dans l’intro à voix basse devant Stéphane à chanter en yaourt… Murat en grande forme et heureux d’être là… On ne l’avait pas vu aussi diserte depuis un bail. Et c’est « tout dépend du sniper »… 2009… mis en ligne sur le site officiel et qui a déjà été joué me semble-t-il (à vérifier).
Retour en solo… Encore une plaisanterie suite à un léger problème de guitare (« feraient mieux de nous payer des guitares plutôt que des costumes)…« L’amour n’est pas querelle », ballade minimaliste, là, encore, ornementé de sifflement de Murat (le père siffleur) de toute beauté. Pas besoin d’harmonica, ni des petits cris dont il abusait parfois il y a quelques années. Sobriété efficacité. Quelques bravos fusent… et la guitare lourde reprend ses droits, de nouveau, une longue intro en guise de présentation d’un.. oui… encore un inédit : « Michigan ». J’ai beaucoup apprécié… « qu’allais-tu faire au Michigan ? »… Energie rock et vraie sensibilité qui passe dans le texte et son interprétation. Encore une chanson sur une disparition ? … Et le public salue l’ouvrage de 8 minutes chaleureusement. C’est d’ailleurs le rappel…
Murat fait saluer les techniciens… et nous fait le coup de « sa tournée d’ adieu », « on se reverra au paradis »… Et nous livre encore une chanson gaie… GINETTE RAMADE. Très longue intro très réussie… et c’est le premier plantage au niveau texte de la soirée (ou deuxième ?)… Il se reprend, puis lâche un peu l’affaire… et finit en voix libre… en se consacrant à la guitare. Sympathique.
On termine sur plus calme… et une chanson de Toboggan… Extraordinaire Voodoo… Murat chante parfaitement. Morceau là encore largement étiré sur plus de 6 minutes… Le public applaudit… mais Murat file vite en coulisse et la lumière se rallume… C’est terminé en une petite minute.
Une heure quarante-cinq de concert… Plutôt une excellente durée… même si on aurait pu espérer en début de tournée, deux titres de plus, d’autant que « agnus del babe » figurait sur la set-liste au pied de Murat. Le set devrait se resserrer une fois rodée (intros moins longues, changement de guitare…).
Alors, alors… On va revoir ça mercredi, et mon esprit sera libéré de la déception liée au fait que Murat n’a toujours pas décidé de s’offrir une petite respiration acoustique (piano ou guitare) ou de sortir quelques machines pour reproduire un peu les orchestrations de l’album. Certes, les morceaux en solo sont des petites ruptures, mais on peut se lasser de la guitare électrique omniprésente… surtout que certains se plaignent du son* de la guitare (à Marseille et à Grenoble, la critique revient).
* Le Meylan -son est sa nouvelle de turc préféré... faut dire... euh... bon, je suis fatigué, désolé.
C’est en tout cas un joli set… Les Morceaux de Toboggan boostés par l’électricité franchissent bien le cap, j’ai bien aimé le choix des anciennes chansons (même si en lieu et place de Lindeberg j’aurais aimé redécouvrir un autre titre)… et surtout, on a 3 très bons titres totalement inédits + le sniper… Et Murat fait l’impasse sur ses tubes: rien pour accrocher le chaland invité, et c’est courageux, donc assez exigeant (sans parler bien-sûr de la formation en duo). En écoutant Toboggan, aujourd’hui, je me disais que Voodou ordinaire est un titre idéal pour faire chanter le public (bam-bala…). Ca fait partie des petites facilités qui permettent de rendre les gens heureux d’être venu…Mais soit, l’important était de voir et de constater la bonne humeur de Murat durant tout le concert, et de réentendre quelques paroles entre les chansons (sans que cela soit au détriment de sa concentration). Gros bémol de la soirée : la placidité du public… même si ce n'est pas révélateur de son opinion.
Comme c’est désormais l’habitude, Jean-Louis a fait une séance de dédicaces, restant assez longuement et discutant un peu avec chacun. Il nous confirme le Koloko le 22/06, et il faudra que ce soit un succès....
Merci de votre attention, sachez que rien ne vaut les émotions de la musique en vrai et non compressée et cela pour le prix de moins de 5 paquets de clopes.
L'avis de Jeremy sur le lien défait:
Ca manque de musique ce compte-rendu... Alors, un hommage à ce pauvre Bergheaud obligé de supporter ce Murat :