Corrina, Corrina
Publié le 18 Septembre 2010
Pour moi, au départ, c'était le prénom scandé dans "c'est l'âme qu'on nous arrache" dans l'album Lilith... ainsi qu'un film avec Whoopi Goldberg... que je n'ai pas vu.... sans que je fasse vraiment le rapport entre les deux.
C'est vrai que le texte (ci-dessous) ne permet pas de deviner une quelconque piste... J'y voyais juste l'évocation d'une évolution du monde qui nous "arrache l'âme", mais pourquoi donc choisir ce prénom?
C'est Murat qui m'a donné un élément à la fin du concert solo à Bourgoin... : Taj Mahal...
Et je suis tombé sur cette chanson:
Et puis... finalement, j'ai trouvé des centaines de version : Cab Calloway, Bing Crosby,Bill Haley, Jerry lee Lewis, Marianne Faithful, Eric Clapton.....). "Corrina corrina" est donc une chanson très connue aux Etats-unis.
A partir des années 30, elle n'a pas cessé d'être reprise, d'évoluer.... Au départ, on trouve une chanson "Has Anybody Seen My Corinne" qui mettra 10 ans à prendre une forme définitive (1928).... jusqu'à ce que Dylan (dans son 2e disque où il puisait dans le répertoire folk) et Taj Mahal réécrivent des versions différentes: So Bob Dylan's version is included, even though he changed the melody and most of the lyrics. Taj Mahal's version is not included because he does not included any of the original lyrics, and Corrina is hardly even mentioned in the song.
Tout est contée ici: http://www.panhandlecountry.com/cc/cchome.html et là:
http://hummingadifferenttune.blogspot.com/2009/04/roots-of-bob-dylan-corrina-corrina.html
Sur ce dernier site, on peut écouter les différentes versions originales...
On pourra ainsi distinguer dans les reprises (qu'elles soient folk, rock, blues...) s'il s'agit de la chanson "traditionnelle", celle de Bob ou celle du Taj. Comme on peut le lire sur le dernier site indiqué, Dylan a en fait inclus dans sa version des vers de Robert Johnson... un pionnier du blues (pour faire un rappel de l'article précédent : C'est une des références de Christophe et de JLM : «Le sommet, c'est le jazz, le blues et le rock, Robert Johnson, Bob Dylan et les Rolling Stones" disait Jean-Louis dans le Figaro).
Labels diffusait le texte suivant en 2003 : (extrait)
Car si Jean-Louis Murat, presque malgré lui, poursuit une quête solitaire, c’est bien celle de faire exister un langage rock hexagonal littéraire, à l’instar de celui qui irrigue, le plus naturellement du monde, les textes des plus grands auteurs anglo-saxons. "John Lee Hooker et Rimbaud, c’est pareil, Whitman et Dylan aussi, pourquoi n’en serait-il pas de même ici ?" Car si un titre, C’est l’Ame qu’on nous arrache, invoque une certaine Corina en hommage à John Lee Hooker, c’est la prose fragile, féminine et naturaliste (opposée au "style macho" de Dylan) de Neil Young, encore lui, qui inspire Jean-Louis lorsqu’il nourrit ses textes d’un vocabulaire et de références puisés dans toutes les époques, toutes les sphères de la langue française
En fait, en plus de la faute d'orthographe, il n'existe pas semble-t-il de version de la chanson par J. Lee Hooker -( !!!).
Il y a quelques temps, dans une émission de radio me semble-t-il Jean-Louis Murat disait (à peu près) : "j'aurais adoré avoir une petite amie qui s'appelle Corrina"... et ainsi l'appeler "corrina! corrina!". Il s'est donc fait un grand plaisir dans cette chanson... Plaisir que je partage un peu tous les jours... puisque j'ai appelé ma fille ainsi.... avec un seul R... pour faire original....
C'est l'âme qu'on nous arrache
Le mal que fait le bon
Le mal que fait le beau
Et voilà pour les amants
Tout un art du chaos
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
Nous ont tué la grive
Nous ont pris le renard
Et ces cons jour et nuit
Matent les funérailles de ça
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
Nous aurons pris le style
A nul autre pareil
Et nous voilà stupides
Soudain privés de nos pieds
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
Fini le temps du sexe
Pour se soigner la voix
Nous ont pris l'épervier
L'ont transformé en proie
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
Enflammé le bivouac
Nous ont violé la joie
Et chacun dans son enclos
Bouffe de cette merde là
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
M'ont fait en jerricane
A ce que je peux en voir
Un engin de chauffage
Je peux plus supporter ça
Corina...
C'est plus le coeur que je sache
Non, c'est l'âme
Qu'on nous arrache
- version mashpotatoes... ou bien:
Muddy Waters...