dimanche : chroniques et bizarrerie(s?)
Publié le 9 Octobre 2011
2 petites chroniques pour débuter ce stade 2:
Geneviève Bouchard |
(Québec) Quelques écoutes sont nécessaires pour dompter ce Grand lièvre que nous offre le prolifique auteur-
La patience est récompensée : une fois la bête apprivoisée, elle nous livre la richesse de ses contrastes, faits de textes souvent sombres habillés de musiques nettement plus lumineuses. Deux ans après un détour par Nashville pour enregistrer son dernier disque, l'Auvergnat revient chez lui avec cet album capté en quelques jours dans le sud de la France, avec l'objectif de garder la texture, la chaleur du live. Au fil d'une folk-rock bien ficelée, l'ambiance du studio s'immisce, l'orgue marque les accents et les choeurs s'affirment, loin d'être relégués à l'arrière-plan. De sa voix grave, Jean-Louis Murat chante la guerre (Sans pitié pour le cheval), la résistance (Rémi est mort ainsi), la campagne sacrifiée pour des intérêts mercantiles (Vendre les prés). Une mélancolie palpable, qui n'exclut toutefois pas quelques bouffées de légèreté.
2) http://www.evene.fr/musique/cd-albums/jean-louis-murat-grand-lievre-38392.php
Par Adrien Toffolet
Il y a deux ans, Jean-Louis Murat revenait de Nashville, la patrie du rock’n’roll et de la country, avec dans ses valises, un magnifique album intitulé 'Le Cours Ordinaire des Choses'. Un disque à l’image de l’artiste qu’il aurait aimé être au fond de lui, américain dans les années 70. Histoire de parler littérature avec ses idoles, Bob Dylan en tête. Depuis, Murat est rentré dans ses verts pâturages d’Auvergne où il se plaît de plus en plus à vivre, non pas en ermite, mais loin de la réalité du monde moderne. 'Grand Lièvre', à l’opposé de l’album précédent, est un disque français, à l’écriture poétique et pointue, par moments politique mais sans être partisane. Murat y oppose les styles de vies et valeurs des campagnes face à celle des plaines urbanisées, comme dans les plaidoyers contre la mort des campagnes « Haut Arverne » et « Vendre les Prés » dans lesquelles le chanteur dépeint un « monde moderne et son cul plein de boue, accusant la montagne d’être obstacle à la joie. » Loin du militantisme ou de la nostalgie, il s’agit là plutôt d’un manifeste pour la simplicité. Simplicité du mode de vie, simplicité des mots et des musiques. Car si le fond des textes est parfois dur (la Grande Guerre avec « Sans Pitié pour un Cheval » ou la Résistance avec « Rémi est mort ainsi), Jean-Louis Murat signe peut-être ici les musiques les plus légères qu’il ait composées en plus de 30 ans de carrière sous une facture classique avec guitare, orgue vinage, rythmique impeccable dans la lignée de 'Moscou' ou de 'Lilith' avec plus d'urgence dans un disque hors du temps et, peut-être pour la dernière fois, à la portée de tous.
3) Jean-louis Murat, ce n'est pas seulement un truc de filles... euh, ni de mère de familles... les rugbymens s'y intéressent, et parlent du concert de Montauban:
http://debatsovals.forumpro.fr/t4484-vendre-les-pres
où l'on apprend également que les champs d'estive coûteraient plus chères que ceux de la Limagne...
Epatant hier soir JLM, inspiré par l'intimité de la petite salle rock surchauffée de la cité d'Ingres, il a livré une prestation haut de gamme, pour le plus grand plaisir de veritables fans, suspendus a ses fantaisies poetiques et musicales...avec un enorme rappel pour 6 chansons supplementaires (un exercice loin d'etre systématique avec lui...) et une relation tres amicale avec un public conquis...le barde arverne est pret pour sa nouvelle tournée hexagonale !
4) Enfin,
Dans la série "qu'est-ce que ça veut dire?" :
Puisque je tiens à parler de tout ce qui se passe autour de Murat... Voici un Monsieur qui semble-t-il lui porte le plus grand des intérêts... et n'hésite pas à l'insulter. Je trouve curieux de porter autant de mépris et faire autant d'effort à y penser.... C'est mauvais pour l'estomac.. En effet, ce Monsieur, pourtant auteur de deux livres publiés, va jusqu'à écrire des pastiches muratiens (une bonne dizaine).. au lieu de creuser son sillon...
2 exemples de parodies:
http://raphaelfayolle.over-blog.com/article-texte-de-jean-louis-murat-9-86080579.html
http://raphaelfayolle.over-blog.com/article-texte-de-jean-louis-murat-6-85783796.html
Les yeux semblent traqués
Comment nourrir les bouches
Les filles à marier
Et le linge brodé
V’là les automobiles
Jusque sous nos fenêtres
Dieu veuillez m’excuser
La lumière est mourante
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Il faut passer le bois
Grand-mère tient la maison
Pour quelque cul-terreux
Sans plus d’éducation
Quel travail de nuit
Foutu dans un dancing
De l’eau jusqu’aux chevilles
Tout nous tient désolés
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Enfants d’histoire d’amour
Enfants de la liqueur
La bruyère inconnue
Va de ce petit feu
Nous avons tant d’ennuis
Ne blamez pas le père
Voilà le temps de vivre
Par les choses éphémères
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Du fond de mon sommeil
J’ai vu venir la flèche
Nos vaches sous la pluie
Prudemment descendaient
Ceux mis dans le pétrin
A faire ce qu’on leur dit
Les cœurs brûlants de fièvre
Misère nom de Dieu
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Voilà monde moderne
Et son cul plein de boue
Accusant la montagne
D’être obstacle à la joie
Qui nous toise à travers
Ce devenir sombre
En tombée de la nuit
Tiens nous v’là l’ivre mort
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés
Comme la lumière est grise
Nous traversons les prés
Quand réciter par cœur
Est souvenir des lieux
Reste de vie stagnant
Comme reste une eau morte
Misère nom de Dieu
Il faut vendre la terre
Il faut vendre les prés