En passant par la Lorraine... mais avec des rouges souliers
Publié le 26 Octobre 2011
Jean-Louis Murat passe sa journée au téléphone en ce moment! voici un petit phoner pour le Républicain Lorrain à l'occasion de son passage à Nancy mercredi prochain (l'autre canal)... et sans grand sabots, il adopte une posture modeste pour plaire aux lorrains... Faut dire qu'au téléphone chez lui, y'a peut-être Madame derrière pour lui tailler les oreilles s'il commence à se décaler d'un demi ton!
publié le 26/10/2011 à 05:00 mis à jour il y a environ 30 minutes
Jean-Louis Murat a enchaîné avec la scène dès la sortie de son nouvel album Grand Lièvre. Voix de crooner, musiques envoûtantes, Murat séduit. Il sera en concert le mercredi 2 novembre à l’Autre Canal à Nancy.
Jean-Louis Murat : « J’aime beaucoup l’idée que les chansons sont dans les guitares. » Photo archives RL/Maury GOLINI
A écouter votre nouvel album Grand lièvre, on a l’impression d’entendre revenir le son du Manteau de pluie ou de Cheyenne Autumn. C’est voulu ?
Jean-Louis Murat : « Je ne veux rien. Cela arrive comme ça. Même à écrire pendant cinquante ans, on tourne toujours autour d’une même chanson. On a une idée de son qui nous échappe un peu et qu’on recherche tout le temps. C’est peut-être ça le style aussi, des choses qui mettent une empreinte forte sur ce qu’on fait, sans qu’on s’en rende compte. Je crois qu’on change très peu. Je suis un chanteur français de base qui habite le centre de la France. »
Habiter ailleurs aurait pu changer votre source d’inspiration ?
« Il n’y a pas très longtemps que j’habite en Auvergne. J’ai bien passé vingt ans d’errance à habiter un peu partout, sur tous les continents. J’ai mis beaucoup de temps à revenir. Mais de partir au moins deux décennies, on revient d’autant plus fort. J’ai essayé plein d’endroits qui ne me convenaient pas. C’est ici que je me plais. »
A quoi ressemble le concert ?
« Je déroule les dix chansons de l’album dans un premier temps. Après, je fais une sorte de best-of festif. Mais je reste assez sage à présenter le disque, avec les musiciens de l’enregistrement. On joue l’album, ce que je n’avais jamais fait. »
La scène vous intimidait au départ. Cela a changé ?
« La scène me rendait malade. J’en ai pris mon parti. J’étais dans la dépréciation absolue et terrifié à l’idée de monter sur scène. Maintenant, j’ai intégré cette idée au reste du travail. Ecrire des chansons, les enregistrer, les promouvoir et monter sur scène, cela constitue un tout. Je dirais aujourd’hui que ce que je préfère c’est être sur scène, quand ça se passe bien. La scène, c’est une drogue. »
Chez vous, mots et musique sont intriqués. Quelle est votre façon de composer ?
« Je ne fais jamais de texte sans musique. Je tricote mélodie et mots ensemble, sinon ça ne marche pas et je n’ai pas de plaisir. Pour moi, ça fait un tout. J’essaie de mettre ça dans le même creuset, de monter la température et que ça soit indissociable. »
Se perdre de vue, chantez-vous. Que vous diriez-vous si vous vous croisiez ?
« J’ai très souvent cette sensation d’une schizophrénie douce. Mon nom n’est pas Murat et je parle parfois de lui, je dis qu’il me rend la vie impossible. Se perdre de vue est un sentiment adulte, de toujours. C’est le début de la dépression, je pense. Moi, je ne suis pas déprimé, je me soigne en chansons. »
Concert le 2 novembre à l’Autre Canal, à 20h30.
Le chanteur aux ballades indémodables interpétera les titres de son dernier opus “Grand Lièvre”. Un album fait de réflexions sur l’homme et son rapport avec la nature et avec lui-même. Auteur, compositeur et philosophe, Jean-Louis Murat partage avec ses “fans” des points de vue intimistes et nostalgiques. “Ne t’attends qu’à toi seul” met en avant cette volonté de dialogue feutré et caché avec le public.
Pratique. Jean-Louis Murat, jeudi 27 octobre, 20h, grande salle du 106. Infos au 02 32 10 88 60.