Les news de mi-oct.. en 7 punkt...
Publié le 15 Octobre 2011
J'ai depuis mercredi pris un peu de retard dans les news faute à un compte rendu à exécuter... A propos de celui-ci, les commentaires sur ma page FB de personnes présentes font part de leur agréement (même si certains ne sont pas d'accord sur l'intérêt d'une petite "cassure" intimiste) ... Apparemment, je n'ai pas complétement été à côté de la plaque (faut dire que je ne pouvais trop goûter aux bières délicieuses du lieu)... On m'a proposé pour lundi un autre compte rendu.. On aura donc de nombreux avis.
Sur les news, j'ai vu que LE LIEN DEFAIT a globalement diffusé l'ensemble des nouveautés... mais peut-être pas toute... d'autant que j'ai profité d'aller sur Lyon pour acheter des revues (à noter donc que le "guitarist and bass" N° 248 est sorti avec sa couverture de NOEL... Gallaguer). J'en profite pour rappeler, même si on a fait l'économie de polémiques depuis quelques temps et heureusement, que j'ai différents outils et alertes pour trouver les infos. Certains communs avec le LIEN DEFAIT j'imagine. Je ne fais pas le tour des différents sites ou différentes pages FB de fans (j'ai d'ailleurs un peu lâché FB ) pour savoir si tel ou telles ont déjà diffusé le truc. Par contre, quand j'ai trouvé l'info uniquement sur Le Lien défait ou le forum (par exemple, la diffusion radio d'un inédit...) ou ailleurs, je précise toujours son origine.
Alors, PRIMO, on débute par une petite émission radio... Première partie intéressante sur la rémunération des musiciens sur internet.
Emmanuel Torregano, journaliste, fondateur d'Electronlibre.be, parle sur la fin de Jean-Louis Murat (son choix de la semaine) 'un petit nouveau artiste indépendant qui débute":
http://www.radioneo.org/blog/2011/10/07/refait-la-musique-emission-3-la-gestion-collective
"le gros avantage sur le dernier album: un vrai sens de l'orchestration comme les anglosaxons savent le faire, et nous pas... Une vraie capacité à faire sonner les guitares..."
En deusio, petit article de Soul Kitchen, très bien écrit, à lire sur le site:
http://www.soul-kitchen.fr/23571-jean-louis-murat-grand-lievre
Vieux schnock, vieux beau, vieux jeune, jeune vieux, vieux briscard, on s'est habitué à la fournée annuelle du tendre et désabusé vieux loup.
Il a fallu attendre 2 ans, le temps de rentrer de Nashville et de botter le cul aux rednecks de l'industrie musicale pour pouvoir écouter le successeur du Cours ordinaire des choses paru en 2009. Le bougon des burons est de retour en Auvergne, il a pris l'air et l'eau, on le retrouve apaisé mais toujours inquiet du monde qui se délite, des souvenirs qui partent en fumée. Davantage survivant du cimetière d'Eylau que crâneur d'Austerlitz, Murat le maudit est de retour dans sa tanière avec les fidèles complices Stéphane Reynaud et Fred Jimenez plus Slim Batteux à l'orgue Hammond omniprésent sur le disque. Grand lièvre serait un hymne aux campagnes qui se meurent mais dès que l'on demande à l'homme de la pampa auvergnate plus de précisions, il nous tombe sur le râble, un titre d'album n'a pas d'importance, des mots sur une pochette pour intriguer, il aurait voulu le nommer Haut Arverne mais cela sonnait trop Astérix ou peut être grandes lèvres. Plus Droopy que Bugs Bunny donc, le nouveau Murat décline toujours un spleen songeur mais peut être davantage proche de Lautréamont ou de Proust que de Baudelaire qu'il a pourtant magnifié dans son Charles et Léo avec notamment L’héautontimorouménosce en duo avec Morgane Imbeaud.
En écoutant ce Grand lièvre, je repense à ces vers des Chants de Maldoror, "Moi, si cela avait pu dépendre de ma volonté, j'aurais voulu être plutôt le fils de la femelle du requin, dont la faim est amie des tempêtes, et du tigre, à la cruauté reconnue : je ne serais pas si méchant." Murat c'est cela, à la fois costaud et fragile, lumineux et sombre, incorrigible pessimiste mais éternel amoureux.Alors quoi de neuf sous le ciel bas de la Bourboule ? Vendre les prés est la complainte de l'exode rural et du mitage urbain qui bouffe les campagnes, Haut Arverne est une mélopée animiste, Sans pitié pour le cheval évoque la bestialité de la guerre, Rémi est mort ainsi est une déambulation mortifère dans un manuel de lecture réactionnaire, Alexandrie est un nouvel hymne à l'amour, Qu'est ce que ça veut dire ? l'évocation subtile du nouveau mal du siècle, la perte de mémoire ou encore Je voudrais me perdre de vue, ode peut être à la schizophrénie. Le bonhomme dit avoir écrit 44 titres pour n'en livrer que 10, l'album suivant est déjà prêt pour celui qui veut "se décaler d'un demi ton", apprécie Philip Roth pour son intelligence (son dernier roman, Le rabaissement est l'histoire d'un comédien qui a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui...), aime les grands hommes et conchie ce monde étriqué. Il balance sa morgue et sa brumaille dans des écrits quotidiens, Sisyphe de la chanson mais s'exclame en raillant : "Si Woody Allen depuis 40 ans arrive à faire un film par an, je ne vois pas pourquoi un chanteur français n’arriverait pas à faire un disque par an. C’est quand même moins compliqué." Chanteur dandy à la peau de mouton, Murat susurre d'une voix rêveuse des mélodies amères, "On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement" avouait le petit Marcel, Murat est un animal en voie de disparition dans le paysage formaté de la chanson française, comme ce grand lièvre du massif central.
Tercio: petit blog belge:
http://blog.lesoir.be/frontstage/2011/10/12/le-nouveau-jean-louis-murat-en-ecoute-integrale/
Après une longue période échevelée à toucher au plus près l’art divinatoire d’un Neil Young et son Crazy Horse électrique, Jean-Louis Murat retrouve ses racines paysannes, sa pampa auvergnate et cette voix paresseuse qui n’a jamais tant dit. Car si la nonchalance et la caressante douceur des mélodies sont de retour, le ton n’est pas raplapla pour autant. Murat part au combat pour protéger la Terre et les paysans (« Vendre les prés »), dans un monde « Sans pitié pour le cheval ». Jean-Louis se demande « Qu’est-ce que ça veut dire », ne se reconnaissant plus du tout dans ce monde de dingues qui a perdu toutes ses valeurs. Le père Bergheaud, plus sage et compréhensible que jamais, a soigné sa plume pour se faire comprendre de tous. Eternel amant voyageur, il ne craint pas l’hiver et avance d’un pas décidé ? De l’« Haut Arverne » à « Alexandrie », il trace sa route sur les bords de la quête amoureuse, avec la mort pour seule compagne. Entouré des seuls Fred Jimenez (basse), Stéphane Reynaud (batterie) et Slim Batteux (piano et orgue), Jean-Louis a rameuté quatre choristes pour accompagner son chant, car l’espoir toujours fait vivre.
THIERRY COLJON
Petit quarcio... Jean-Louis, un des coups de coeur de 20 minutes sur sept-oct:
http://albumsono.20minutes-blogs.fr/archive/2011/10/14/playlist-septembre-octobre-2011.html
Gros quinto : http://www.welovemusic.fr/chroniques/Jean%20Louis%20Murat/4551-Jean-Louis_Murat_-_Grand_li%C3%A8vre
Fait excessivement rare, plus les années passent, plus il fait d’album et plus Jean-Louis Murat semble inspiré et génialement créatif. Entre sage grand lièvre et fougueux pur-sang, l’artiste continue son chemin hors des sentiers (ra)battus.
Il est toujours bien difficile de parler, encore plus d’analyser une poésie aussi précise et à la fois abstraite et aérienne que celle de Jean-Louis Murat. Lui l’Auvergnat qui, sans façon, nous abreuve chaque année, sans ciller, depuis 1999 (et tous les 2-3 ans à partir de 1982) de ses chansons tour à tour magiques, bravaches, tendres, enflammées… En vingt albums exactement, l’on a eu le temps de très fortement s’attacher à cet ours pas toujours bien léché qui n’a jamais rien chanté comme tout le monde. Même s’il ne nous a pas toujours donné de branches auxquelles se rattacher, travaillant son style comme une boule de glaise toujours souple et malléable, nous entrainant à chaque nouvel opus dans des chemins différents. Mais c’est aussi, justement, cette invitation à se perdre dans des contrées inconnues qui nous plait chez Murat.
Le Moujik n’est jamais à un paradoxe prés. Cette fois, il a mis le double de temps pour sortir sa nouvelle création : deux ans ! Mais c’est peut-être son plus court temps d’enregistrement : la légende dit qu’il aurait enregistré ces dix titres en quelques jours, dans le Sud de la France, dans les conditions du live, entourés de ses familiers, Stéphane Reynaud (à la batterie), Fred Jimenez (à la basse), ainsi qu’un nouveau pianiste Slim Batteux. Il se dit également que ses morceaux n’auraient été que peu arrangés. Ce qui est certain, c’est qu’il émane de ce Grand lièvre est d’une belle spontanéité. Il bondit violemment mais surement sur des titres guerriers comme Sans pitié pour un cheval ou Rémi est mort ainsi. Il se ballade tout en douceur dans la ville d’Alexandrie où, accompagné de beaux chœurs asexués et décalés, il évoque une amie disparue et un couple d’amants. Ou il évoque un roi de la petite reine, Federico Bahamontes, sur Le champion espagnol.
Baladant son spleen souvent nostalgique, ce voyageur de l’intime s’est ici un peu plus ouvert au monde extérieur. Beaucoup de paysages sont ici évoqués, des montagnes et des fleuves du psychédélique Haut Averne aux campagnes tristement désertées de Vendre les prés en passant par les inévitables grands espaces qui s’offrent à nous sur La lettre de la Pampa. Bien sûr, l’artiste continue s’interroger lui-même, sur la mémoire que l’on perd parfois via Qu’est-ce qu’on va dire ? et sur la mort, par petites touches sur plusieurs titres. Jamais sentencieux, parfois même carrément joyeux, comme sur Rouges souliers, il ne cesse de faire grandir sa musique avec le temps.
Le Grand lièvre est une espèce en voie de disparition. Tout comme Jean-Louis Murat, chanteur qu’on aime ne pas pouvoir classer.
Adeline Lajoinie
En sexo, article dans le petit bulletin, gratuit lyonnais.On a dû mal à savoir l'avis de l'auteur, mais c'est amusant!
LE LIÈVRE ET LA TORTURE
Avec Grand Lièvre et après deux ans de silence, l'Arverne atrabilaire Jean-Louis Murat revient en douceur vers les sommets, entre blues minimal et langue à la renverse. Stéphane Duchêne
Fender et Takamine
Voilà donc notre Haut Arverne de retour «sans pitié pour le cheval», après l'échec «nashvilain» à accoucher d'un nouveau Mustango, ce disque-étalon fiché comme une pointe rouillée dans le sabot muratien. Le propre de la mode étant de se démoder, Murat a depuis longtemps (Dolorès, il y a 15 ans) renoncé à tracer autre chose qu'un sillon étanche aux OGM de la variétoche franchouille. En mode Neil «Forever» Young, la Fender tremblote, parkinsonnienne, quand il s'agit de monter dans les tours (d'ivoire). S'adoucit en arpèges de Takamine (des mauvais jours) sur hoquets d'orgue Hammond, chassés-croisés de chœurs tressés par les femmes. Ici, le bluesman auvergnat blouse les tendances, tord la langue en poésie abstraite et réfracte le temps ; surtout ne pas «souffrir de l'époque». D'où le disque de crise d'un éternel assiégé (jadis Fort Alamo, ici Fort Knox) qui parle de Vendre les prés quand on spécule sur la dette, du Champion espagnol d'un temps où l'on se dopait à la vinasse, d'«hallali» prophétisé à coups de «la-la-la». À presque 60 ans, Murat est le dernier de sa race. À la fois taureau rouge, salers au cuir blindé, et lièvre au bec fendu dont «le cœur se soigne à la torture», aveu sangl(ot)ant d'un auteur vice de forme dont le plaisir coupable est de ne ménager personne, à commencer par lui-même.
Et enfin, sept-haut, (ps: j'ai fait grec, pas latin, vous l'aurez compris)
AU canada, http://tvanouvelles.ca/lcn/artsetspectacles/general/archives/2011/10/20111014-143501.html
INTERVIEW!
De sa campagne française, Jean-Louis Murat, nous a parlé de son nouvel album, Grand Lièvre, très attendu, même s'il n'y avait que deux ans que le chanteur était absent sur disque.
Il a trop gâté ses fans français, Jean-Louis Murat. Habitués de découvrir un nouvel album de leur artiste préféré chaque année, ils se sont mis à piétiner d'impatience quand l'auteur-compositeur a sauté une année.
«Ils se demandaient si je n'étais pas malade, déclare le chanteur avec un brin d'ironie. Eh non, c'était le fruit du hasard.»
Ce nouvel album, donc très attendu du public, Jean-Louis Murat l'a enregistré en studio, hors de chez lui, «en terrain inconnu», comme il préfère et en à peine quelques jours. Pourtant, ça sonne drôlement bien, c'est ample et touffu à la fois, plein de nouveautés, dont des chœurs d'hommes et de femmes.
«J'ai l'habitude d'être rapide, explique-t-il. Et puis, avec la crise du disque, les budgets sont réduits et on ne prend pas trop de temps en studio. Une semaine d'enregistrement, c'est tout à fait convenable, précise-t-il. Sinon, je décroche. Une à deux chansons par jour, c'est bien. Je ne vais pas en studio pour chercher, indique-t-il. Le studio n'est pas pour moi un univers de recherche, mais une caisse enregistreuse. Je plains ceux qui y passent des semaines.»
Cette efficacité, le chanteur français la voue au travail en amont qu'il abat, et à ses horaires bien établis. Quand il arrive en studio, il sait exactement où il va et il passe à l'action.
«Pour être créatif, il faut de la discipline, dit-il. J'ai un fond d'indiscipline, donc je fais des efforts.»
Grand Lièvre sonne comme un album «live». En fait, avec cette courte session de studio, il n'est pas loin d'un album en direct. Jean-Louis Murat l'a voulu ainsi, lui qui trouve au «live» énormément de vertus.
En voie de disparition
Pourquoi ce titre étrange d'album? Jean-Louis Murat lui-même ne saurait vraiment dire: «Je serai bien embêté de donner une raison», admet-il. Ce qu'on sait, c'est qu'il y avait au départ une chanson qui portait ce titre, mais qu'elle a été éliminée en cours de création. Ne sont restés que le titre et la belle pochette qui l'accompagne. Un bel objet que le chanteur a voulu «comme un livre d'enfants qu'on a envie de prendre dans les mains.»
Pour ce qui est du lièvre, Jean-Louis Murat a peu de ressemblance avec l'animal aux grandes oreilles. «J'ai des petites oreilles, distingue-t-il, toutefois je suis une espèce en voie de disparition.»
Avec ses nouvelles chansons, Jean-Louis Murat dénonce, au passage, certaines tristes conditions humaines. Il le fait pourtant sur un ton joyeux qui contraste avec le discours. Mais c'est un hasard.
«Plusieurs m'ont fait cette remarque. C'est une surprise, admet l'auteur-compositeur. Les textes me paraissaient sombres et lourds. J'ai eu peur qu'ils soient trop sombres et lourds, alors j'ai allégé la musique, comme la pochette de l'album d'ailleurs.»
Quand on le complimente sur le bel équilibre trouvé entre ces deux mondes opposés, le chanteur nous remercie très humblement, presque soucieux. «Je ne suis jamais sûr de rien», ajoute-t-il.
S'amuser
Depuis qu'il a laissé filer son Grand Lièvre, deux chansons ont été lancées sur les radios françaises, Rouges souliers et Vendre les prés. Ce n'est pas lui qui en a décidé ainsi, mais sa maison de disques.
«Chacun son métier, dit-il, ses compétences. Eux, ils ont des contacts avec le public, les journalistes. Moi, je ne suis pas très dans les médias.»
Venu ici une demi-douzaine de fois dans les années 1990, Jean-Louis Murat est revenu chanter durant trois soirs, au Québec l'année dernière, dans le cadre des Francofolies de Montréal.
Reviendra-t-il bientôt? «Pas pour le moment, répond-il franchement. Il faudrait qu'on m'aime vraiment beaucoup. Venir pour un seul petit concert... Il faut aussi s'amuser dans ce métier.»
Le nouvel album de Jean-Louis Murat Grand Lièvre compte dix titres qui parlent de la nature, la dérision, la condition humaine, le doute, l'amour et la solitude de façon très poétique. Il est présentement disponible en magasins.