Jean-louis Murat (suite de l'AFP)
Publié le 22 Mars 2013
Comme prévu ce matin, la dépêche AFP a comblé le vide ce matin... Le point, l'express...etc... L'agence de presse a fourni également un article plus conséquent... A lire en suivant le lien:
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Les titres varient en fonction des sites.
"MURAT HORS DE LUI. Jean-Louis Murat publie lundi son premier album pour le label indépendant Pias, un disque empli d'une "violence contenue", qu'il a appelé "Toboggan" comme une métaphore de "l'affaissement moral".
"Je trouve qu'il y a une faillite morale, une infériorité morale dans laquelle on s'enfonce. Je suis toujours resté avec cette idée en faisant le disque."
"J'aimerais bien aller à New York pendant trois mois pour produire un album canon, parce que c'est en passant les frontières, en côtoyant beaucoup de gens qu'on s'améliore. Mais il faudrait que je braque une banque."
La production même de l'album -le 19e du chanteur- évoque cette idée de glissade. Débutant avec le feutré et lumineux "Il neige", il s'achève sur "J'ai tué parce que je m'ennuyais", dans lequel Murat se glisse dans la peau d'un psychopathe.
Grande colère
"Je suis parti d'un état méditatif pour parvenir à un état de grande colère", confie le musicien de 61 ans. "Je ne sais pas comment font les gens pour ne pas être davantage hors d'eux. Moi, je suis souvent hors de moi", dit-il, évoquant la jeune Roumaine et son bébé mendiant sous la neige qu'il a croisés en sortant de la gare ou "l'insuffisance morale" des gouvernants.
Renversement des valeurs
De nombreux titres de l'album parlent "de religiosité, de culpabilité, d'un renversement des valeurs" dans lequel, dit-il, "on trouve des excuses aux coupables et on cherche des noises à l'innocence".
Faillite morale
"Je trouve qu'il y a une faillite morale, une infériorité morale dans laquelle on s'enfonce. Je suis toujours resté avec cette idée en faisant le disque", explique le chanteur.
Enfants et jouets
Si les mots sont sombres, la musique est souvent apaisante. Par le rythme et l'écriture, plusieurs chansons évoquent les berceuses de l'enfance, comme "Amour n'est pas querelle", "Belle" ou "Le Chat Noir". Jean-Louis Murat a d'ailleurs fait chanter ses propres enfants et utilisé leurs jouets pour une "apocalypse", sur "Robinson" où il s'adresse directement à eux: "Apprends à t'orienter de nuit/Apprends à t'orienter de jour", leur conseille-t-il. "J'ai des enfants qui, bien que ce soit interdit, ne peuvent s'empêcher avec leur mère d'écouter des chansons de papa. Après, ils me demandent ce que j'ai voulu dire, donc j'ai essayé d'avoir des chansons qui pouvaient leur plaire", raconte-t-il. "Je n'ai jamais mené ça à son terme, mais je trouve qu'écrire des chansons pour les enfants est une des choses les plus intéressantes. Il y a quelque chose d'intemporel dans les chansons pour enfants, qui abordent d'ailleurs des sujets graves: la guerre, les jeunes filles promises...", dit-il.
Economie de moyens
Bruissant de cris d'animaux, centré autour d'instruments acoustiques, "Toboggan" a été enregistré à la maison. Une économie de moyens née davantage d'une nécessité que d'une envie, reconnaît Jean-Louis Murat. Malgré de bonnes critiques, ses derniers albums ne lui ont pas permis de renouer avec le succès. Le musicien a changé de tourneur et quitté la major du disque Universal. "J'aimerais bien aller à New York pendant trois mois pour produire un album canon, parce que c'est en passant les frontières, en côtoyant beaucoup de gens qu'on s'améliore. Mais il faudrait que je braque une banque", dit le musicien, à qui son franc-parler vaut bon nombre de détracteurs dans le milieu musical. "Je fais un disque avec l'argent qu'on me donne et je dépense jusqu'au dernier centime. Et je pense qu'on est 99% dans ce cas-là. Les artistes sont obligés de bricoler leurs paroles, de faire leur musique, leurs arrangements, d'enregistrer chez eux et d'un seul coup l'ambition baisse, baisse, baisse", déplore-t-il. "Je trouve ça dommage et fâcheux, mais ça ne m'empêchera pas de faire des disques. Ca ne touche pas la motivation première de faire au mieux ce qu'on sait faire, de faire le maximum avec ce qu'on a", assure-t-il.