"Passion Classique" avec Murat, 13 mars 2012
Publié le 14 Mars 2012
Et bien, voilà donc qui promet d'être au moins original: pas de Rolling Stones au programme, ni de vieux bluesmen, ni encore moins de rock US graisseux des années 70 : Murat à la programmation d'une émission de musique classique "PASSION CLASSIQUE" sur RADIO CLASSIQUE. Classieux?
Blog de M. Bellamy, le présentateur:
Jean-Louis Murat, elle est à lui cette chanson…
"Laboureur de sons et jardinier des mots, Jean-Louis Murat est l’une des valeurs sures de la chanson française. Amoureux de la langue française, le troubadour auvergnat est aussi un chantre de la mélodie. La mélodie simple, pure et souple qui ressemble à un paradis perdu. La mélodie qui épouse le phrasé spécifique et délicat de la prosodie française. La mélodie solaire, plus langue d’oc que langue d’oïl, celle qui s’alanguit généreusement, qui n’est pas pincée, pas pointue, qui sonne clair et qui va droit au coeur. Celle de Bizet, qui a su méditerranéiser la musique (Nietzsche), d’un Gounod qui partait à Saint-Raphaël pour trouver l’inspiration, d’un Fauré ou d’un Ravel.
Voici son programme :
Didon et Enée, Purcell
Acte III : la plainte de Didon
- Les Berceaux, op. 23 N°1, Gabriel Fauré
- Les pêcheurs de perles (par Rolando Villazon)
Act I, scène VII (”Je crois encore caché, sous les palmiers…”)
- Eugène Onéguine, P.I. Tchaïchovsky
Act I, scène III, “le choeur des servantes”
- 3 “madeleines” musicales
- La marche des éclopés
- John Lee Hooker
“The motor city is burning”
- Colette Renard
“Les nuits d’une demoiselle”"
(je vous livre une nouvelle fois un picorage avec certaines citations "à la louche, saisies en direct!")
Réécoute ici: (en s'inscrivant sur le site. apparemment pas de podcast).
http://www.radioclassique.fr/votre-radio-classique/reecoutez-les-emissions.html
Gabriel Fauré, premier morceau. Une inspiration? "Quelque chose de très très français, ça me fait penser à Proust". "Une époque "matrice" de la chanson française au niveau de la langue".
"dans une grande chanson française il y a toujours du Baudelaire, du Debussy.."
A la grande question "vous vous sentez plus poète que musicien", il indique que c'est les mots le plus important... mais au moment du cours ordinaire des choses, il avait indiqué qu'il se sentait plus musicien. En fait, ce n'est pas une contradiction, car pour lui, la musique, c'est également les mots.
Pause Pub: ah, très bien le viager! Je vais y penser... médicaments pour les articulations douloureuses... Mince, ça change du Mouv'!
- L'Auvergne... "les métiers artistiques, c'était vu comme un métier de fainéants"... "j'ai naturellement l'image du laboureur".
Première "madeleine musicale": Du tambour (de la garde républicaine)... ses débuts dans la musique, Murat, son goût pour la musique militaire (jugée "romantique")....
- Merde, ça coupe!
Deuxième madeleine : ah, il a trouvé le moyen de nous mettre un vieux bluesman! Johnny LEE HOOKER.
"mes racines", un grand souvenir (à 14 ans, une rencontre) : je m'étais dis que je ferais ça un jour... (et l'anecdote du rêve fondateur, alors?).
Le saxophone? Changement de classe social en passant du tambour à l'instrument à vent...
Troisième madeleine: "je me fais sucer la friandise, je me fais frotter la péninsule, je me fais ramoner l'abricot..." : Et comment il va expliquer ça aux mômes? C'est du Colette RENARD... Une inspiration dans la manière de chanter des choses un peu olé, un peu olé... si j'ose m'exprimer ainsi.
- et reu-Merde, ça reu-coupe!
Deuxième choix: du Purcell. C'est beau... "le pouvoir surnaturel de la mélodie", "comme si on était plus que vivant, et plus que mort".
Passage très intéressant : Murat peut-être un peu étrangement raconte qu'il a la volonté de laisser ouverte ses chansons, pour que chacun puisse y accéder. Elles sont pourtant marqués par l'intimité... et il indiquait récemment ne plus pouvoir chanter une grande partie de son répertoire car c'était des plongeons dans des eaux trop lointaines ou douloureuses.
3e choix : le choeur des jeunes filles. Du russe...
"l'âme slave"...
Pierre Béranger qu'il a trouvé dans la correspondance de Pouchkine...(dans "le rouge et le noir", il en fait mention, JL!)
Après la pub, le thème de la NATURE...
"les néo-ruraux détestent les bouses de vaches, les mouches...".
"Pour moi, la sexualité, la nature, c'est les animaux"
"Maintenant, on botoxe le réel".
"ce qui est sensationnel dans la musique, c'est le bruit de fond".
4e choix: Bizet.
"je fais écouter ça aux enfants".
"C'est de plus en plus difficile d'écrire des mélodies"... on vit "une crise de la mélodie"... Je n'ai pas tout compris... La quête difficile de la musique fédératrice...
TRES BON MOMENT, calme et apaisé.