PAULINE ET FRANCOIS : ca commence doucement
Publié le 23 Septembre 2010
Ce sont Simon Werner a disparu... (642), Amore (622), Pauline et François (226) et Yves Saint Laurent - Pierre Bergé l'amour fou (170) qui se disputent le bas du tableau. A suivre...
(Source : Ciné Chiffres)
Ce film à fleur de peau - autobiographique serait-il qu'on n'en serait pas étonné - scelle la rencontre de deux êtres enchaînés à leurs tourments. L'un ploie sous le poids de la culpabilité. L'autre est dévastée par le manque. Entre les fantômes qui les hantent et les spectres bien vivants qui leur pourrissent l'existence, Pauline et François avancent dans la vie tels des zombies. Parce qu'ensemble c'est tout, ils vont en s'unissant comprendre qu'ils n'ont d'autre choix, pour survivre, que de signer l'arrêt de mort du passé, aussi sûrement que le susurre sieur Murat, en charge de la musique et des chansons.
De la naissance des sentiments nouveaux à la radieuse image finale, le réalisateur - qui officia sur le tournage de Lady Chatterley- pose sa caméra dans une nature automnale dont il capte les ciels mouvants et traque les cerfs et les cèpes. Au moins autant que les larmes et les ombres ayant creusé des dépressions sur les visages des acteurs.
On lui saura gré de permettre à Laura Smet de renouer avec un rôle digne des Corps impatients qui la révéla de si foudroyante façon. Yannick Renier gagne en gravité, en autorité. André Wilms ne se dépare pas d'une étrangeté attisée dans le sillage d'Aki Kaurismaki.
Il n'est pas non plus interdit de se ravir de revoir Anémone et Marc Chapiteau qui, eux aussi, ont pris du grain et de la bouteille.
Les uns et les autres resserrent les liens entre les moments dramatiques à vif et les temps morts, si exagérément décédés soient-ils parfois. • PHL.
PAULINE ET FRANÇOIS de Renaud Fély