Une missive pro-Clermont-Ferrand m'est parvenue...
Publié le 18 Juillet 2012
Et je partage donc avec vous , fidèle à ma ligne éditoriale sinueuse, ce courrier envoyé via la fonction "contact" du blog. Je l'ai mise en forme pour une meilleure lisibilité.
"
COMMUNIQUÉ COMMUN
DE
L'ACC (ASSOCIATION DES CLERMONTOIS EN COLÈRE )
ET DE
LA CRICF (COORDINATION POUR LA REVALORISATION DE L'IMAGE DE CLERMONT-FERRAND)
À l'attention de M. Pierrot.
Responsable du site www.surjeanlouismurat.com
Clermont-Ferrand, le 13 juillet 2012
Marceline De Blatin
Secrétaire Générale de l'Association des Clermontois En Colère.
Monsieur,
Nos deux associations qui se sont souvent opposées par le passé (notamment pour savoir s'il aurait été souhaitable qu'Olivier Bianchi, notre adjoint à la Culture, entame un régime Dukan ou si le tramway n'aurait pas gagné à être repeint en jaune et bleu), ont cette fois jugé utile d'unir leurs forces : il est en effet de notre devoir de réagir avec la plus extrême vigueur à la campagne de dénigrement que vous menez actuellement à l'encontre de la ville de Clermont-Ferrand, via votre blog. Par la présente, nous vous demandons instamment de cesser de calomnier notre bonne ville, sous peine de poursuites judiciaires.
Voilà en effet plusieurs semaines, Monsieur, que vous prenez un malin plaisir à répandre à travers les articles que publie votre officine l'idée selon laquelle Clermont-Ferrand serait une ville ennuyeuse. Tout est parti, semble-t-il, d'une ignominieuse chanson écrite il y a trente ans par M. Jean-Louis Bergheaud, qu'un maigre public connaît mieux sous le nom de Jean-Louis Murat. Ce monsieur, à qui l'idée que je me fais de la culture, telle qu'ont su l'incarner avec éclat des figures locales comme Mme Claire Chazal, M. Jean-Luc Petitrenaud et Messieurs Giscard d'Estaing (père et fils), m'empêche d'attribuer le nom d'artiste, se plaît depuis plusieurs années déjà à multiplier les propos malveillants sur notre belle métropole, en s'en prenant à longueur d'interviews à ses habitants, ses étudiants, ses musiciens et en traitant sa mère nourricière, l'industrie MICHELIN, plus bas que terre par un silencieux mépris.
Le comble est que ce triste individu proclame par ailleurs à qui veut bien l'entendre son attachement à l'Auvergne, sans doute dans l'espoir mesquin de s'attirer la sympathie de quelques auditeurs régionalistes. Ainsi, il y aurait la belle Auvergne et l'affreuse Clermont-Ferrand ? Mais que serait l'Auvergne sans Clermont-Ferrand ? Un désert, Monsieur, un désert où survivraient avec peine, dans un dénuement complet, quelques milliers de paysans et autres bovidés et qui ne serait visité que par une poignée de touristes en mal d'exotisme. Mais il est vrai que M. Murat se prend lui-même pour un moujik. Qu'il émigre donc en Sibérie ! Oui, il est temps de l'affirmer avec force : l'Auvergne ne serait rien sans son auguste capitale. Je rappelle que le sieur Murat, quant à lui, est originaire d'une bourgade dont l'énoncé du nom suffirait à faire se gausser la France entière et que ses parents ont sans doute été fort soulagés de pouvoir lui donner la vie en toute sécurité dans l'un de nos formidables hopitaux. Lui-même a d'ailleurs dû être ravi de pouvoir trouver asile dans le quartier Vallières au cours des années 80... Cependant, tant d'ingratitude n'a rien d'étonnant : "Elève des corbeaux et ils te mangeront les yeux !".
Mais la haine de M. Murat pour Clermont-Ferrand ne date malheureusement pas d'hier. Il a en effet commis il y a trente ans une chanson que tous les vrais amateurs de musique avaient pris soin d'ignorer et qu'il a cru bon de rechanter sur scène voilà quelques semaines, au cœur même de notre accueillante cité. Dans cette ritournelle dont le narcissisme n'a d'égal que l'insignifiance, M. Murat se décrit en train de traîner et de s'ennuyer dans les rues de Clermont-Ferrand... alors que sa chanson prouve dans le même temps qu'il y a mille activités possibles dans notre chère ville : on peut y aller au ciné, y donner son sang, y chercher l'amour... (et il omet de dire que nos brocantes regorgent de recueils de poétesses méconnues...).
Non content de ressortir son "œuvre" d'un oubli qui lui convenait parfaitement, M. Bergheaud a poussé la provocation lors de son récital, jusqu'à accompagner celle-ci de commentaires sarcastiques que la politesse m'interdit de reproduire ici. C'en est assez ! Que vous admiriez -sous le couvert de l'anonymat!-, Monsieur Pierrot, un chanteur qui ne doit sa minuscule notoriété qu'à la complaisance ignare d'une poignée de journalistes parisiens qui ne sauraient même pas situer Clermont-Ferrand sur une carte, c'est votre droit. Mais que vous colportiez comme vous le faites depuis des semaines cette idée que Clermont-Ferrand serait une ville où l'on s'ennuierait, qui plus est en produisant même un clip pour cette chanson, les Clermontois ne peuvent le tolérer plus longtemps ! Il est rigoureusement impossible de s'ennuyer à Clermont, il est impossible de s'ennuyer à Ferrand, nous ne connaissons pas l'ennui à Clermont-Ferrand ! Si quelqu'un s'ennuie ici, c'est qu'il l'a décidé !
Apprenez ainsi que notre merveilleuse agglomération accueille en ce moment-même une compétition sportive de dimension internationale, qui n'a certes rien à envier à la manifestation qui se déroulera dans quelques jours à Londres. En effet, Monsieur, Clermont-Ferrand organise ces jours-ci le championnat du monde de billes. Oui, Monsieur, de billes ! L'événement est suffisamment considérable pour que La Montagne lui ait consacré sa une dans son édition du 12 juillet. Pas un article discret en page 7 ou une demi-page dans la rubrique "Sports", non la une. Je vous parle bien de La Montagne, le grand journal régional fondé par Alexandre Varenne qui a été, je vous le rappelle, désigné en 2010 comme le meilleur quotidien français. Et puis, évoquons aussi la place du 1er mai, où se dresse fièrement dans notre ciel actuellement, le plus grand toboggan gonflable du monde! Voilà deux exemples assez éloquents, me semble-t-il, pour anéantir les quolibets sous lesquels vous essayez d'ensevelir notre cité si vivante!
Vous avez récemment publié un article dans lequel vous disiez randonner en chantant l'odieuse chanson que j'évoquais plus haut. Et vous avez voulu narguer le bon peuple clermontois avec des photos de votre excursion. Mais sachez, Monsieur, que les Clermontois n'ont que faire des images des montagnes qui entourent votre patelin. Ils s'enorgueillissent au contraire de vivre dans une ville en travaux, une ville où l'on bâtit, une ville où l'on bétonne. Oui, à Clermont, nous bétonnons et nous en sommes fiers !
Pour terminer, je me dois de rappeler certaines réalités qui pourraient avoir échappé à des lecteurs de votre blog qui auraient naïvement accordé leur crédit à la contre-publicité scandaleuse que vous nous faites.
Je vous précise donc que Clermont-Ferrand, aux couleurs chatoyantes de gris et noir, est une ville jeune et dynamique, dont le cœur palpite au rythme de l'incessante activité des dizaines de milliers d'étudiants qui y résident. Parmi ceux-ci, nous nous flattons de compter nombre d'étudiants chinois venus trouver dans la cité arverne les connaissances et la culture qui leur permettront ensuite d'insuffler à leur petit pays un dynamisme comparable à celui de notre ville.
Clermont-Ferrand est aussi une future métropole européenne à taille humaine, un carrefour des civilisations où viendra bientôt s'arrêter le Train à Grande Vitesse... Et je ne vous parle pas du Panoramique des Dômes, merveille technologique qui, contrairement à ce que laissent entendre certaines rumeurs malveillantes, fonctionne très bien et permet désormais à des centaines de milliers de touristes d'admirer la magnificence de notre ville, sans avoir à se salir les pieds en traversant d'inutiles et fangeux pâturages.
Tant d'attraits ne sont pas dus au hasard. Notre ville est en effet administrée avec talent, imagination et exemplarité par une majorité municipale socialiste, donc normale. Une équipe conduite avec fougue et panache par un maire lui aussi dynamique et normal qui va sur ses soixante-dix-sept printemps.
Enfin, Monsieur, comment ne pas vous rappeler à vous qui vous targuez d'être mélomane, que Clermont-Ferrand est la capitale française du rock n' roll, une ville qui regorge de jeunes groupes autrement plus talentueux que le misérable et médisant saltimbanque si cher à votre cœur, une ville dont les rues vibrent au son d'hymnes à la liberté et à l'hédonisme chantés par nos jeunes enfants dans la langue de Shakespeare.
Non, Monsieur, n'en déplaise au sieur Murat, Clermont-Ferrand n'est pas une ville où l'on traîne et où l'on s'ennuie. Clermont est une ville rock et l'on y joue aux billes. Qu'on se le dise !
Marceline De Blatin
Secrétaire Générale de l'Association des Clermontois En Colère.
Je ferme là les guillements : " .
ET VOICI MA REPONSE :
Madame, sachez que la muranitude est un combat... parfois contre soi-même... mais souvent contre son père fondateur... et son rejet de Clermont fait bien sûr partie des éléments difficiles à vivre. De Koloko en koloko, nous aimons Clermont... même oui, notre credo, notre confiteor est bien :
je suis heureux
ça c'est montagne
amoureux
ça c'est la montagne
tu peux au mieux
être rivale
tu peux au mieux
dans tout cet attirail
Et nous aimons bien nous faire du mal... comme lui nous en fait parfois... Alors, voici quelques uns de ses propos sur Clermont (j'en rajoute pour vous faciliter vos démarches judiciaires).
Je réouvre des guillements, Murat speaking : "
- la petite ville, pour moi, c'était La Bourboule. j'étais toujours avec mon grand-père, on voyait trois bœufs par jour. L'école, aller en ville, c'était une vraie terreur. Après, il y a eu Clermont-Ferrand. Mes parents s'en souviennent très bien: j'ai toujours été malade pour aller à Clermont-Ferrand. j'ai toujours tout fait pour ne pas y aller. On s'arrêtait tous les dix kilomètres, j'étais malade en voiture, j'y restais couché tant qu'on était dans la ville. Depuis, j'ai la haine des citadins. Je vois chaque citadin comme un déserteur. Je leur souhaite le pire. Que toutes les villes soient rasées, qu'il ne reste absolument plus rien. Déjà, avec les filles, ça ne marchait pas du tout. Elles trouvaient toujours que je sentais la bouse de vache. Je me retrouvais toujours en marge. Même dans la classe. Toujours celui qui pue. Surtout à partir du mois d'avril, autour des vacances de Pâques, j'amenais du fumier, j'avais des pièces pour charger un tombereau chez les voisins. Et dans cette petite ville de La Bourboule, mille huit cents habitants, j'étais toujours en marge. Je les déteste tous encore. Tous. Je n'y fous jamais les pieds. Jamais je ne pourrai vivre avec une fille de la ville.
- Mais en ville, c'est une catastrophe. En ville, la vie n'existe plus. A part regarder les filles, il n'y a rien d'autre, quelques sourires, quelques regards, une démarche ou une silhouette. Sinon, une torture.
- Rien des noirceurs de la pierre clermontoise, cathédrale de lave, irriguée de ruelles aventureuses, avenues Michelin, bancs d'essai des pneus. Le point de passage obligé "pour aller àla capitale, et encore, ce n'est pas facile, le Téoz (nouveau train Corail de la SNCF) est déjà déglingué, quelle honte" (nouveau coup de patte).
-Moi je ne suis pas Clermontois. Pour nous à La Bourboule, Clermont, c'est Versailles. On déteste. C'est un peu l'émergence de la musique des bobos clermontois.
Ce n'est que quelques citations trouvées en quelques minutes...
Madame, Clermont, pour nous, muratiens, c'est la fête, les retrouvailles... mais pour lui, c'est le divorce, l'exode, la traversée du désert... et dans le coeur d'un enfant, et dans celui d'un adulte jamais apaisé, c'est un passif trop lourd...
Deux choses encore: - vous me menacez, Madame, mais si j'entends encore parler de vous... sachez que je diffuserais le titre "Clermont" des RANCHEROS dans le monde entier!
- vous vous plaignez des propos sur Clermont, estimez-vous heureuse de n'être point pas parisienne!
Allez, pour rappel... Le petit clip que vous évoquez... tourné un dimanche matin, dans les rues bien mortes de Clermont!