MURAT en famille, concert à la Coopé (Clermont-Ferrand, 12 avril 2022)
Publié le 14 Avril 2022
Je crois que je vais faire ça un peu rapidement... Parce que ça recommence demain à Bourgoin...
Après un petit moment convivial avec Benjamin qui s'est tapé 2h30 de route comme moi, et Tristan Savoie, qui s'est tapé 50 mètres à pied, nous nous retrouvons dans la longue queue immense devant la coopé, un peu avant 20 heures... Yseult (Cécile) occupe la première place et ne la quittera plus. A la fin de la soirée et en retournant sur fb, je réalise que "Pierrot" devait avoir entre 30 et 40 "amis" fb dans la salle, mais c'est avec les vraies connaissances des Pierre que je passe du temps: Pierre K (mince, j'aurais dû lui apporter son lot gagné de haute lutte dans un concours ici-même), et Pierre Andrieu de concertandco... qui pour une fois ne me tannera pas pour faire un compte-rendu. Il s'en chargera (ci-dessous)!
On se retrouve dans une ambiance kolokesque, même s'il manque quelques voyageurs lointains pour faire le compte. En tout cas, en indigènes, il y a du beau monde: Matt Low, Garciaphone, Sylvain Déchet (membre de Dragon Rapide), Alexis Magand de Biscuit Production... et même le peu muratien, Zacharie Boissau (ex Zac Laughed), cette jeune génération est peut-être plus venue pour Yann Clavaizolle. On retrouve aussi Eryk e, présent lui aussi sur "AURA AIME MURAT" (comme Dragon rapide). Les proches de Jean-Louis sont là aussi: deux anciennes manageuses (entre autres titres), un fiston devenu bien grand, 3 rancheros, Didier Veillot qui se montre.... avant son départ en septembre prochain, François Audigier... et même il semblerait: Christophe Pie ("oui, il est là" dira Jean-louis en coulisse avant de monter sur scène. A ses côtés, sans aucun doute, l'amoureux des koloko Matthieu).
Last but not least: la maman de Jean-Louis Murat. Ce n'est pas moi qui le dévoile mais ce dernier lui-même assez rapidement dans le concert, en disant qu'il devait être sage du fait de cette présence. Il lui fera un petit coucou mignon de la main, et l'avertira encore d'un "morceau un peu fort", lui conseillant de se boucher un peu les oreilles. C'est donc un Jean-Louis très concentré qui joue ce soir (et c'est habituellement le cas quand il joue à Clermont), et qui ne partira toujours pas dans du blabla entre les morceaux. Signe de cette concentration -comme je l'ai déjà écrit par le passé-: très peu de cris et d'onomatopées, il y en a eu mais de manière plutôt mesurée. Et pour cette fois, ça me manque un peu...
A mon sens, c’est le seul en France qui arrive à faire un genre de Léonard Cohen en français. C’est-à-dire une forme de folk assez masculin, peut-être un peu à la limite de la misogynie parfois, à la limite de la mauvaise foi – c'est pas désagréable dans le rock le mauvais esprit – sans être donneur de leçons. Y a un côté mauvaise langue au seuil de l'existence, c’est quelque chose que j’aime beaucoup chez Léonard Cohen : cette façon d’avoir une vision du monde à la fois très désabusée et un peu ironique, sexualisée aussi, mais presque métaphysique. Ce n’est pas du cynisme, c’est au fond très poétique tout en étant très près de choses concrètes qui peuvent être un peu sales, ou un peu sexuelles ou de relations humaines pas très nettes. En fait, j’aime beaucoup ce côté pas net chez JLM. Quand il dit « je vis dans la crasse, je suis dégueulasse et alors ? », sacrée punchline, non? (rires) Et je trouve que le français sonne de manière un peu inhabituelle, parce qu’il a cette élégance littéraire, en fait, c’est ça : ce n’est pas les Béruriers noirs, on sent cette culture littéraire et en même temps ce côté crasseux, et ça c’est rare. La féline
Ainsi, Murat en bon fils, bon père, ce n'est peut-être pas son meilleur rôle... car ce n'est pas un enfant sage. Est-ce que j'aurais pensé la même chose s'il n'y avait pas eu les remarques sur sa maman? Le fait est qu'il dit qu'il n'aime pas forcement jouer devant ses proches. Ce côté sage, je l'ai aussi ressenti sur Taormina par exemple, où je n'ai pas ressenti de climax rock atmosphérique, propre aux grandes chansons de fin de concert. Je me suis aussi perdu dans "le chemin des poneys". Je pense que Battlefield aurait vraiment plus convenu à l'ambiance chaude et chaleureuse de mardi.
Voilà, c'était pour faire mon ronchonchon... aussi parce que l'unanimisme pour un concert de Murat, menfin, ce n'est pas concevable! Enfin, si... il se pourrait bien, car je n'ai pas entendu de réserves hier. Julien Dodon, de la Montagne, parfois ronchon aussi, a adoré. Juste entendu et vu des remarques sur la durée du concert... mais ce n'est pas vraiment recevable. On a frôlé les 1h40, c'est la durée normale. A part ça, quelle joie de se retrouver debout, et avec un public de fans. Il y avait de la chaleur dans cette soirée auvergnate pourtant un peu fraîche. Ainsi, sur la pharmacienne d'Yvetot, certaines (Katia?Kuelan?..) reprennent sans appel du pied du chanteur, "pour chialer dans la cuisine", et je trouve cela très beau. Et je regrette d'autant plus de ne pas avoir entendu les 350 personnes faire "ou ou ou ouh oui!"... D'ailleurs, j'ai plutôt trouvé les choeurs des musiciens plus en retrait aujourd'hui. peut-être qu'une impression? ou simplement est-ce l'absence de battlefield? Mais j'ai aussi beaucoup aimé la voix très légère de Yann sur un titre ou deux. C'était subtil, et vu la qualité et le volume du son sur cette tournée, cette subtilité est parfaitement audible. L'ingé son après le concert qui recevait des félicitations aussi pour sa prestation parlait bien de cette volonté: "on n'est pas là pour... [matraquer? faire boum boum)]. De son côté, Yann lui exprimait toute la concentration qu'il faut avoir pour accompagner Murat... et clore le titre... ou pas... Hier, à plusieurs reprises, Jean-Louis leur a donné des indications verbales ("encore..."), mais sans que ça donne l'impression d'improvisation. J'ai eu confirmation qu'il a été décidé de faire appel à Fred après quelques dates. La présence du bassiste "muscle" le jeu du groupe tout en l'affinant: Denis et/ou Murat ne sont pas obligés de remplacer les 4 cordes, et peuvent accorder plus de temps aux "enluminures".
Pour reprendre un peu le fil du concert: pas de surprise côté set-liste :
- Début par Jean Bizarre (intro pas très longue et sage - pas de prise de risque, 4 minutes... "merci"
- Quand je dis que Murat ne fait pas de bruits ou de cris... on doit déjà en être à une dizaine à ce stade, notamment dans l'intro qui se prolonge dans un solo planant, et vibrant au son d'une guitare métallique, "ouuhhh"... Plus de 3 minutes, et c'est "la Princess of the cool". Je ne détecte pas de grosses différences avec mes concerts précédents (si je suis un peu moins enthousiaste que les autres, c'est sans doute car je n'ai pas la surprise de ce set)... mais le morceau n'a jamais été aussi long: plus de 9 minutes.
- Petite intro, toujours ralenti, Ciné vox. Parfois, en concerts, je me disais "ouah, bon sang, mais quelle voix!", un peu quand on écoute "la fille du capitaine" sur Mockba. En 2022, je n'ai pas eu cette impression, est-ce un peu le poids de l'âge, le fait qu'il joue un peu dans les aiguës... En tout cas ce soir, il s'amuse moins avec "qui ne peut feindre", mais joue un peu avec la voix néanmoins (un peu hors-micro). 6, 30
- Ma babe: Un demi-point en moins pour la prononciation. "drrrrrrrrrrriii" à plusieurs reprises... mouais. Le rythme de la chanson ne me plaît toujours que moyennement. C'est vraiment plus sage. Petite mise en sourdine, voir même en pause totale, pour inviter le public à reprendre "z'auriez pas vu ma babe" (je ne crois pas qu'il avait fait ça à Caluire et à Cluses), et ça marche gentillement, avec des claps... avant que ça reparte de plus belle sur un nouveau "ddrrrriii". 5,5 minutes. Ça applaudit chaleureusement.
Jean-Louis doit enlever à ce moment-là son pull, et il y a un petit jeu avec Yann parce qu'il doit le jeter au dessus de la tête chevelue pour l'envoyer en coulisse... alors que le morceau a débuté. Rappelons que Jean-Louis a toujours connu Yann, dont les cris de bébé figure dans Cheyenne autumn. Ce soir, la complicité se ressent.
Denis qui joue depuis quelques instants l'intro de HELLO YOU ; alors que Jean-Louis s'est rapproché... un "bien, Denis, bien!" suscitant les applaudissements du public... puis c'est là que Murat indique :"il faut que je me tienne à carreau, il y a ma mère dans la salle". De nouveau des applaudissements.... Là-dessus, sur la partie douce du titre, la voix est très jolie... et il y a un beau silence dans la salle... Si bien que Jean-Louis fait une belle pause avant de lancer la 2e partie dynamique du morceau. C'est bien vu, car le "switch" abrupt n'apporte pas grand chose. "allez, les chœurs, maintenant", et c'est les "là là là là" de compét... "allez les gars, allez"... Murat a un peu la voix de 1981-1984. 5 min 50 (pas de folies...).
Marylin et Marianne: On est presque dans la Dance musique eighties... la petite note de synthé pourrait annoncer "another one bite the Dust". "ah ah ah ah ah" et Jean-Louis dit "encore une fois" en chantant... Puis part livrer un court solo de guitare. On est bien debout... mais je ne vois personne danser franchement, pourtant, cela s'y prête. Jean-Louis semble se lâcher. Petite pause comme à Caluire, avec un peu de guitare... puis un moment de voix doux "avant barry white, avant Kim wilde"... et Murat de donner la consigne aux musiciens de freiner encore, et Murat de psalmodier le refrain ad libitum. Aux musiciens, "on reste là-dessus"...et Murat accélère... "encore!!!" en se déchaînant sur la guitare sur une fin qui arrive vite. 6 minutes et qq. On a eu la version longue ce soir et c'est tant mieux.
- Présentation des musiciens pendant les applaudissements. avec un "Denniiiiiiiisss!!" rigolo (on peut penser à Coluche qui crie dans un sketch "Mère Dennniiiiss!!").
- Montboudif, toujours des petites variations avec les concerts précédents (par exemple, pas d'incitations du public à frapper dans ses mains), mais le côté sage de la soirée, je le trouve notamment sur ce titre, même si c'est propre et que Jean-Louis se lâche. Tiens d'ailleurs, le titre fait à peine 6 minutes ce soir, alors qu'à Cluses et Caluire, on était sur 8 minutes. Jean-Louis ne voulait pas en rajouter sur "mon- boudif" devant sa maman? Longs applaudissements.
- La pharmacienne d'Yvetot accompagnée par Denis. Cette fois, pas de perturbation de l'intro par Jean-Louis et on rentre donc bien dans le morceau. Et pour le coup, pas de réserve. Parfaite interprétation. Même si le bar qui reste ouvert fait un peu de bruit sur le côté... Jean-Louis l'entend mais reste "connecté". Moment de grâce quand le public reprend "de chialer dans le public". Vraiment un grand moment. Le temps que Fred et Yann revient, on a le temps d'applaudir et de se remettre un peu de nos émotions (Murat qui enchaîne trop vite entre les chansons, on connaît).
- Mais on reste sur du doux... Frankie, avec une guitare qui se réveille... Intro assez courte. Encore un joli moment, avec les chœurs. Je ne sais pas quoi vous dire de plus, mais c'est toujours un grand moment du concert. Murat profite des chœurs pour se déchaîner un peu sur les refrains. 9 minutes en suspension.
Après avoir chanté ce qui pourrait peut-être être la France dans "La Pharmacienne d'Yvetot" ("c'est la France" a-t-il dit), encore une chanson sur le français et l'identité ("« Que n’aurais-je pas fait pour Frankie, c’est que n’aurais-je pas fait pour le pays qui m’a fait, pour la langue Française … Etant un pur produit de la langue Française, qu’est-ce que je ne ferai pas pour protéger ma langue ? »). Avant, c'était "marylin et Marianne" qui questionne déjà son identité... qui suivait "ma babe" ("c'est une chanson sur la république").... On peut dire qu'on n'est pas loin du concert concept!
- "chacun sa façon"... Le public applaudit sur la longue intro plutôt mené par Denis et les choeurs. Murat intervient légèrement en voix... et ça applaudit encore... on lâche rien... Encore un peu de prononciation limite limite, mais soit... 4 min 40, c'est un peu rapide, manque un gros gros solo de guitare, mais avec la chaleur du public, c'était un bon moment. "merci beaucoup"!
- Là, encore, petite pause (Mais Murat n'a jamais cherché les paroles dans son livret ce soir)... mais en fait, c'est le bar qui fait du bruit, et quelques personnes qui discutent... et Murat ne peut pas se lancer dans "si je m'attendais" en solo. Il prolonge un peu l'intro, commence et s'arrête de chanter, puis redémarre sans signe d'énervement... quelques instants et un beau silence s'installe. Peut-être la plus belle version de mes 3 concerts. Ca se termine par un beau "bonjour, toi... bonjour" tout doux.
"celle-ci, elle est un forte comme chanson, alors, maman, je te conseille de te boucher un peu les oreilles, parce que ça va être fort". C'est "le chemin des poneys". L'intro est très réussie. Murat imite le son de sa guitare, le synthé fait aussi merveille. C'est assez psychédélique. 3 minutes 50... et Murat chante "Peine d'amour Au premier jour En peine de coeur Peine d'amour Peine toujours Peine dans mon coeur"... "Encore! " et Murat bis, cette partie qui est normalement le 4e couplet. Après 4,40, on part sur le texte... et la transition est très réussie. Le son de la guitare est parfaite, pas trop résonnante... Par rapport à Cluses, je me retrouve moins plongé dans cette ambiance brumeuse et inquiétante. A 9 minutes, Denis apporte un joli son de clavier... mais pour conclure, Jean-Louis apporte des sons étranges en tapotant des doigts les cordes sur son manche de sa guitare. (comme il l'avait fait à Cluses mais ce soir, il s'en arrête là, au bout de 10 minutes).
Applaudissements... et c'est le rappel. Ça applaudit fort.
Ah, tiens, du piano... Quelqu'un l'interpelle "t'es pas loin!"... (réponse pas compris) puis "en tout cas merci!"... auquel Murat répond: "bein, non, c'est moi"... et c'est "l'arc en ciel" la reprise de Celentano, et c'est donc une première pour moi... et la 2e chanson, piano voix de la soirée. Là, encore, c'est parfait. "mon chant le plus beau, le più denso", ouch, c'est beau.
Et on termine par un "Taormina" de 10 minutes largement applaudi au démarrage. Les connaisseurs du soir ont reconnu. Petite intro. Je ne sais pas trop pourquoi, fatigue, mais je décroche un peu. Un peu comme les chemins de poneys, on ne va pas dans le rock, mais plutôt dans une ambiance un peu étrange, psyché.
La soirée se termine dans la bonne humeur, tout le monde est ravi...et la petite coopé nous laisse profiter de la soirée et de son bar jusqu'à minuit...
A VENDREDI! A BOURGOIN, aux abattoirs!
la chronique de Pierre:
l'article de la Montagne:
LE LIEN PETITES BETISES EN PLUS
Pour les bien heureux qui n'ont pas cédé aux réseaux sociaux, sachez qu'en plus de vous avoir privé, en quelques jours, de 458 injonctions de vote, 454 chats mignons, 104 photos de chèques de zéro euros à Valérie, 326 photos de Marine... vous échappez à quelques bêtises que je publie. ET bien, il n'y a pas de raison!