Le cri du papillon sur le scaphandre (Encore dans la Dépêche)... et Longueur d'ondes
Publié le 17 Novembre 2018
Dans sa tournée automnale, Jean-Louis Murat fait le tour des éditions de la Dépêche. Hier à Castres, ce soir à Toulouse, où on espère qu'il ne sera pas en retard... D'ailleurs, il adore faire sauter tous les barrages... La preuve en mots où on retrouve un Jean-Louis offensif:
https://www.ladepeche.fr/article/2018/11/17/2908451-murat-libertin-et-sarcastique.html
Murat, libertin et sarcastique
Concerts - Chanson
Le 17/11/2018
Le dernier opus de Jean-Louis Murat, «Il Francese» s'affirme comme l'un de ses sommets. Le ténébreux Auvergnat aux yeux bleus sera ce soir samedi à la Salle Nougaro, à Toulouse.
Mélancolique à fleur de peau, sniper public et éternel amoureux, faux bougon et vrai tendre… On n'a pas fini d'explorer la complexe personnalité de Jean-Louis Murat. Et encore moins de faire le tour de sa vertigineuse discographie : 22 albums studio en 34 ans.
Après le déroutant «Travaux sur la N.89», vous revenez avec «Il Francese» aux mélodies, mais les bidouillages de son prédécesseur sont passés par là…
C'est exactement ça. Avec «Travaux…», j'exprimais mon ras-le-bol de faire des chansons dont tout le monde se fout – bon, à part quelques-uns… J'ai fait une cure de désintérêt pour la chanson. J'ai continué à faire de la musique tout en évitant le plus possible cette saloperie qu'est la chanson française.
Est-ce une nouvelle période, comme on le dit d'un peintre ?
J'aime beaucoup cette idée-là, mais il s'agit d'une renaissance en trois temps : «Travaux…», cet album-là et si ça suffit pas, et bien on dira qu'on a fait le tour de la question… Je suis allé faire un tour à Naples, toutes les chansons n'y ont pas été composées. L'album devait s'appeler «Napoli», c'était son titre de travail. Au dernier moment, on a changé le titre.
Vous citez Marguerite de Valois, Joaquim Murat – le monde actuel vous ennuie ?
Vous voulez que j'écrive des chansons sur qui ? Quand on voit les personnalités à la mords-moi-l'nœud d'aujourd'hui, ça donne pas vraiment envie. Je vais pas écrire une chanson sur Brigitte Macron, quand même… On vit une période affreuse : il faudrait se mettre au lit avec une fille habillé d'un scaphandre… Pourtant, la chanson française a une longue et belle tradition libertine, on a toujours chanté l'amour…
Ces identités que vous prenez vous aident-elles à adopter un autre point de vue, sur le monde et sur votre travail ?
C'est exactement ça. Les chansons, les livres et les films racontent souvent les mêmes histoires. Si l'on change le point de vue, l'angle, alors ça devient intéressant. Quand j'aurai pris tous les points de vue possibles, j'irai vers l'abstraction…
Il n'existe pas dans votre discographie deux albums jumeaux, comme chez Leonard Cohen…
Ça me fait superplaisir, ça, parce que je me fais suffisamment chier à ne jamais refaire deux fois la même chose. Une œuvre… C'est une idée fixe chez moi. Cela demande de changer souvent de point de vue sur le réel, sur ma façon de voir les choses, d'écrire…
Quitte à ne pas vendre autant que d'autres moins exigeants ou talentueux…
Tout ce qui m'importe est de faire vivre ma famille. Je n'ai jamais été attiré par une vie de vedette, j'ai vu ce que c'est, c'est pas pour moi. J'ai un train de vie modeste : quand je ne tourne pas, je travaille au jardin, je tue le cochon… Je n'ai pas de pression et je n'ai aucune envie d'être malheureux.
Acceptez-vous l'idée qu'une de vos chansons puisse changer une vie ?
Oui, car moi-même, je suis tombé sur des chansons qui ont changé ma vie. Mais la chanson française c'est quoi, sinon une espèce en voie de disparition ? Écoutez la radio : c'est le hit-parade des morts !
Jean-Louis Murat en concert samedi 17 novembre à 20h30 à la Salle Nougaro (20, chemin de Garric), Toulouse. Tarifs : 22 € et 24 €. Tél. : 05 61 93 79 40.
Propos recueillis par Yves Gabay
Autre article reprenant quelques phrases de l'interview:
Jean-Louis Murat sera sur la scène de la Salle Nougaro, à Toulouse, ce samedi 17 novembre. Le chanteur auvergnat revient avec un 22e album aussi fiévreux et magnifique que les précédents, "Il Francese", très inspiré par l'Italie et des personnages du passé comme Marguerite de Valois ou Joaquim Murat.
Toujours aussi sarcastique, Jean-Louis Murat dresse un sombre tableau de la chanson française : "C’est quoi, sinon une espèce en voie de disparition ? Écoutez la radio : c’est le hit-parade des morts !" Raison de plus pour aller applaudir un Murat bien vivant, éternel pourfendeur de la médiocrité.
2) Voici la chronique d'Alain Birmann, toujours là pour parler de Murat, c'est dans Longueur d'ondes, le mag gratuit et qu'on n'achète pas... que j'espère trouver la semaine prochaine au toboggan ou à la coopé.
LE LIEN EN PLUS
La coopé n'est pas encore pleine, alors on y va.... et on se retrouve!
https://www.7joursaclermont.fr/murat-linsaisissable/
Non mais allo quoi!!