Muradona : Jean-Louis Murat et Maradona, le Quaire et Naples.
Publié le 26 Novembre 2020
Bon, je tiens à dire que l'auteur de ce blog ne prépare aucune nécro en avance... même si je profite de ces événements fâcheux pour me faire quelques lignes... Alors, ce soir: GGGOOOOOOAAAAAAAAAAALLLLLLL, MARADONNNNAAA......
Je vois que certains disent: "pourquoi tout ce bruit pour ça?"... Et bien, Jean-Louis donne une réponse dans sa chanson sur le football, "achille à Mexico" (sorti sur le disque "amour foot"), consacrée à Platoch... mais qui pourrait tout aussi bien parler à l'Argentine:
C'est assez clair pour ne pas en rajouter, et comme l'a dit le chanteur : "il ne faut pas donner d'arguments à ceux qui n'aime pas le foot". Murat peut s'interroger (en y cédant un peu?) sur l'émotion d'une nation suscitée par le décès de F.Mitterrand, ce "florentin" qui n'a pas ressuscité le peuple, suicidé depuis longtemps (Quel est ce deuil sur nos âmes Quel est ce deuil qui nous tient " -le coup de jarnac-), mais certainement pas devant l'émoi du dernier départ d'un grand champion, et pas seulement espagnol... Encore moins s'il a été un peu brigand (JL, avant Murat, héros napoléonien à la chevelure maradonienne, avait choisi en alias Aymerigot Marchès bandit du peuple, ayant frayé du côté de Vendeix... sans oublier de citer "la complainte de Mandrin" qui fait partie de son top ten des chansons que l'on devrait tous connaître par cœur). Ah, tiens d'ailleurs, amusant de constater que Murat comparera Maradona à Mitterrand (voir-ci dessous), physiquement (pas pour un centre déposé venu de la gauche ou un crochet à droite à VGE...).
Jean-Louis, en 1990, était en Italie pour Libération, billettiste all-accès... Il n'en livra finalement que 3, que ce blog republia en intégralité, mal-être et trouille le fit rentrer fissa... d'autant que "Maradona jouait mal".
Dans l'Equipe du 10/02/94, le journaliste indique: "Murat quittait Naples et la plume après un Argentine-Urss où "Maradona jouait mal". JLM:
"« C’était le délire dans le stade. Ils étaient tous pour l’Argentine, ça te filait la trouille. Ils étaient prêts à tuer les Russes. Cette ambiance hystérique et méchante, je ne la sentais pas du tout. Faut y aller dans les tribunes ! "
« « Libé » m’avait envoyé en 1990 en Italie sur le Mondial. J’étais correspondant. Je suivais les matchs. Je suis allé à Naples, à Rome, tout ça. J’ai fait la première semaine. J’ai vu ARGENTINE – URSS. A Naples, il y avait une ambiance de chiottes, avec MARADONA qui faisait n’importe quoi. J’ai envoyé un dernier papier à « Libé » en disant : c’est quoi c’te bug, et puis j’ai repris la bagnole pour rentrer chez moi ». (le soir)
Pourtant, sa 2e chronique évoque joliment le dieu DIEGO: "homme pur que Dieu choisit", "comme un pur-sang fou,comme un voyou (jouer de la main). De la main de dieu, imbécile génial. J'ai senti naître en moi l'infini tendresse, celle que j'ai pour Johnny, Vega, Neil Young, car même le ventre plein comme un oeuf et la verge bandée comme un arc, il mourra lui aussi d'amour et de faim".
Et le troubadour de nous livrer une chanson de gestes: "nous sommes venus pour une animation sacrée. Voilà le pré, le nouveau monde où nous entrons en lice... Un monde de geste et de religion. Beaux gestes, vilains gestes, efficacité des gestes, amélioration des gestes, gestes de polémiques, gestes pires que les mots, gestes de reconnaissance,gestes divins".
L'intégralité du texte:
Après avoir écrit un poème pour Thierry Henry (en 2004), dans l'interview fameuse de So foot (2005), loin de la déprime napolitaine, Murat cause encore de Maradona, en dénonçant l'époque..."sans odeurs, sans poils", qui finalement l'éloignera du football.
"Ils jouent comme des sans-couilles. Moi, ce que j'aime, c'est le contraire: Maradona. C'est le dernier Dieu du football, le dernier des mohicans, l'homo footballicus absolu qui trichait, prenait de la coke, trainait avec la mafia".
Bien sûr, on rappellera que récemment avec Il francese , JL Bergheaud a clamé son amour pour Naples... C'est sans doute un peu bête de dire qu'il aime forcement donc l'idole de la ville... car il chérit sans doute autant ou plus les image de "l'or de Naples", film qu'il invita les lyonnais à regarder un soir de 2018 (à lire et écouter ici), mais un remake 2020 ferait sans doute apparaître "el pibe del oro" (De Sica: « Mon film est une comédie, et pourtant l'idée de mort y apparaît constamment en filigrane").. Et hier, cet "enfant est mort", et son enterrement me fera sans doute penser à la fierté de la "mama" du film...
LES CITATIONS "et les autres" EN PLUS (cherchez l'intrus)
"Quand on joue, c'est moi qui dirige les manœuvres, j'ai une vision d'ensemble, je suis d'emblée Platini, un peu Beckenbauer, un peu Pelé"
Je ne sais toujours pas si c’est un ange ou un démon. Il grimace comme un serial killer, et il a le sourire de Sainte-Thérèse D’Avila, tu ne sais plus. Il doit être un peu fou, c’est pour cela qu’il est génial au foot. Il y a deux Zizou qui cohabitent dans le même. Chaque fois que je le vois jouer, j’y pense. C’est un mystère, il me fait penser à Johnny, on ne sait pas, on ne sait rien, c’est romanesque (magic)
'Bon d’accord, il y a MESSI, le nouveau Bonaparte, un génie..." et bien sûr Didier Deschamps...' euh,oups... :
LE LIEN DE CIRCONSTANCE EN PLUS
Mustang revient avec un titre "memento mori"... et F. Vergeade évoque la "muratisation" de leur leader (cf article précédent, on peut d'ailleurs penser à Dominique a à l'écoute) J. Felzine: A l'instar d'un autre célèbre chanteur auvergnat, on connaît le stakhanovisme de Jean Felzine qui, entre deux albums de Mustang, duettiste avec Jo Wedin ou s'échappe en solo et sans guitare. Trois ans après Karaboudjan EP, où le groupe s'essayait avec brio au “krautabilly”, et une tournée anglaise avec Blondie, Mustang revient enfin avec un nouveau single, Memento Mori. Derrière ce poignant éloge funèbre, on retrouve le sens de la composition racée et de l'écriture inspirée de Mustang.
https://www.lesinrocks.com/2020/11/16/musique/musique/mustang-revient-avec-le-poignant-memento-mori/
LE LIEN LE ROI DANS L'ARENE
On continue de parler de mort, de provocation...
Voilà que j'ai aperçu que sur twitter, Murat était une nouvelle fois sur une affiche rouge, une cible sur le dos. C'est l'association anti-corrida qui l'a rangé dans les personnalités "qui ne ratent aucune occasion de défendre leur passion mortifère"!
Jean-Louis a effectivement dit qu'il aimait la corrida... et dans le même temps le machisme... dans les interviews où il jouait la polémique, c'est pour moi de la pure provocation et en faire un ardent défenseur de la tauromachie, c'est un rien abusé.
Je propose de retenir plutôt cette citation: "La cruauté du monde est amortie par les animaux"... même si l'amour lui évoque la bête sur le sable: