LE JDD De JLM : Comptes-rendus, des photos exceptionnelles, une interview...
Publié le 16 Décembre 2018
Et oui, la tournée est terminée depuis vendredi... fin de l'épisode 16! Il faut rentrer les toboggans, se replier sur les souvenirs, sur cet amour qui est passé, remiser les tabourets (yes!)... mais j'ai du mal à être triste... devant une traversée du désert d'actualités, la soudure qu'il faudra affrontée avant une autre moisson... Et oui, d'abord, "il francese" n'a peut-être pas fini de traverser les frontières, celle franco-italienne et plus sûrement celle du temps: la sortie du clip "je me souviens" va prolonger on l'espère son existence sur le fil. Et ensuite, l'ex-Clara veut la lune, le 3e étage de la fusée sera en montage dès février (en espérant un chant fort). Mise en orbite en septembre? Je mise là-dessus en fonction des conditions atmosphériques et des fenêtres de tir.
Mais arrêtons-là avec les élucubrations: qui prévoir l'avenir est trompé ou trompeur... et revenons sur ces dernières dates de tournée riches en actualités, ce qui rattrape un peu : sur le blog, cela avait bien commencé avec le compte-rendu de Nantes, mais on n'a peu eu de retours ensuite (c'est peut-être un peu de mon fait : par le passé, je mobilisais un peu plus le réseau pour obtenir des avis, là, j'ai attendu que cela vienne à moi).
1) Et on remercie Romain F. qui nous envoie quelques mots sur LIEGE:
Bonjour. Petit rapport sur Murat au Reflektor...
Devant une salle remplie, Murat a su embarquer, transporter, pendant 1h20... La set-list est la même qu'au café de la danse. Ça groove énormément derrière Jean-Louis. Le son est excellent. La voix chaude (une voix qui a su restée jeune et pure, ce qui est rare chez les chanteurs de cet âge ma foi... avancé...). Quoi qu'il en soit le public a été conquis d'office, les applaudissements étaient longs et chaleureux. Murat, de bonne humeur, s'est moqué de la France et des salles de concert mal chauffées ("C'est la crise...") Il a embrayé sur les gilets jaunes et les blocages qu'ils ont dû passer avec le tour-bus... Public hilare... Une spectatrice : "Jean-Louis, tu nous as manqué !!!" J-L M : "Des chanteurs, y en a plein... Surtout ces jeunes chanteurs OGM..." La même spectatrice : "Oui, mais c'est toi le meilleur !" JLM : "Ah là je vais pas te contredire..." Rire général. Bref, l'humeur était joyeuse. Le rappel : "Je me souviens" a capella dans un silence religieux (la chanson était attendue à en juger par les applaudissements au deuxième vers) et un "jaguar" particulièrement déstructuré. Entre tous les morceaux JL jappe et produit divers bruits d'animaux. Un concert habité qui a su conquérir les muretins et les autres (beaucoup de néophytes dans la salle...).
2) Je viens de me rendre compte que dans mon article précédent, toute la première partie qui était l'objet principal de l'article, a disparu. J'ai dû l'effacer avant publication, et vu que je ne prévisualise pas toujours les articles... Encore une fois je constate que je ne peux pas vous faire confiance: l'article commence par "ENFIN,..." et personne ne s'en offusque... Enfin, soit, rattrapons-nous:
LARA HERBINIA a réalisé des photos exceptionnelles de Jean-Louis à BRUXELLES. Elle pourrait presque être issue d'une séance de studio, car Murat semble faire la pose, souvent avec les yeux ouverts alors qu'il les ferme souvent sur scène. Sans aucun doute une des séries de photos de concert les plus belles ever.
- Elle sont visibles en deux fois d'abord sur le site de la photographe et sur le site du journal VIF
Signalons d'autres photos des concerts parisiens disponibles sur flickr.com déposées par deux personnes:
- le 10/12:
https://www.flickr.com/photos/47274670@N07/with/45352512785/
- le 11/12:
https://www.flickr.com/photos/37021845@N00/with/46228954502/
[Un nouveau lien avec un compte-rendu est tombé, mais il s'agit du même déjà publié du côté de benzinemag]
3) Petite interview à l'occasion du concert du HAVRE ! On attend un compte-rendu (apparemment, le concert a été très court).
Chanson française. « Il Francese » (le français en italien), le dernier album de Jean-Louis Murat fourmille de références littéraires et historiques. Autant d’entrées dans le monde intérieur de cet artiste pas comme les autres.
Entre Stendhal se promenant dans Naples, l’Auvergne, Marguerite de Valois et l’épopée napoléonienne, Jean-Louis Murat nous livre sans filtre les clés de l’imaginaire de son enfance dans son dernier opus. Interview d’un électron libre de la chanson française.
Quel Français êtes-vous ?
« Je râle parce que mon pays ne correspond pas à l’idée que je m’en fais. Je suis toujours insatisfait de mon pays, c’est ma façon d’être très Français. »
Vous n’avez jamais néanmoins désespéré de la langue française et vos racines rurales auvergnates sont très présentes dans vos textes. Est-ce une façon de signifier que vous ne prétendez pas être quelqu’un d’autre que vous-même ?
« Je n’en ai pas besoin parce que je suis tellement changeant, volatile. Depuis l’enfance, mon image préférée est celle d’un ciel avec des nuages. Je vois bien que les impressions, les sentiments, les choses exprimées se déforment continuellement comme se déforment les nuages. Je n’ai donc pas une forme très précise et c’est ce qui me plaît dans la définition que je me donne à moi-même, celle de quelqu’un d’insaisissable. »
« J’ai toujours aimé l’Italie »
Pour quelle raison affichez-vous aussi clairement aujourd’hui votre identification à Joachim Murat, maréchal d’empire napoléonien et roi de Naples ?
« Je pense que j’attendais un peu pour révéler ma gémellité avec une sorte de Murat historique parce qu’affichée plus tôt, c’eut été une entrave à l’imagination plutôt qu’autre chose : relevant de la psychiatrie, on n’aurait pensé que je me prenais pour quelqu’un d’autre ! Petit garçon, quand j’étudiais l’épopée napoléonienne, les chefs des cavaliers étaient mes idoles et lorsque j’ai voulu chanter, je me suis appelé Murat, c’est une sorte de mythologie de la petite enfance. Et ma famille est originaire d’un petit patelin qui s’appelle Murat, ça a suffi à déclencher un grand incendie dans mon imagination fertile. »
L’épopée napoléonienne a beaucoup nourri votre monde intérieur...
« J’aime beaucoup l’histoire, les conquérants et l’épopée napoléonienne. J’aime les héros, il faut que j’alimente mon imagination et une seule vie ne peut pas me suffire. M’imaginer plusieurs personnages héroïques équilibre mes journées. Ça reste très enfantin. »
Vous restituez aussi la voix de Silvana Mangano dans le titre « Silvana ». Pourquoi cette fascination pour l’Italie ?
« J’ai toujours aimé l’Italie et surtout, l’italien parlé par les voix légèrement éraillées des femmes italiennes. L’Italie est un corps de femme auquel on a accès par les cordes vocales. J’aime le bleu azur des Italiens, si je me pense nuage, c’est un ciel parfait. »
Vous consacrez une chanson à Marguerite de Valois qui croise des shérifs, des cow-boys et des Peaux-Rouges...
« Il n’y a jamais eu de reine d’Auvergne mais elle est y restée tellement longtemps. J’ai été élevé parmi de vieux paysans qui lui vouaient quasiment un culte, elle était une sorte de fée et c’est comme cela que je l’ai abordée. En fait, j’ai toujours mélangé l’histoire, l’épopée et l’aventure. »
4) L'AFP a diffusé un article notamment repris par LE POINT sur le marché du disque et plus particulièrement les coffrets et vinyles.
"Il y a trente ans, on s'échangeait des cassettes audio, on se créait une culture musicale. Il s'est passé la même chose au tournant du millénaire, mais à l'échelle phénoménale du numérique avec le piratage. Et cette génération, devenue adulte, pour peu que son pouvoir d'achat le lui permette, se met à acheter des disques", analyse Jean-Luc Marre, responsable du back catalogue de Pias. Au sein de ce label indépendant, ce département a été créé il y a un an seulement. Et déjà une quinzaine de rééditions en vinyles ont été mises sur le marché, parmi lesquelles l'album "Parce que" de Daniel Darc et Bill Pritchard ou encore "Dolorès" et "Le moujik et sa femme" de Jean-Louis Murat, agrémentés d'inédits... [...]
"On ne gagne pas des millions en faisant des rééditions", abonde Jean-Luc Marre soulignant toutefois l'aspect vertueux de ces initiatives: "ça permet de transmettre de génération en génération des oeuvres qui risqueraient de disparaître. Comme disait Pierre Henry [le père de l'électro-acoustique"], on est des passeurs de sillons". Des passeurs qui s'appuient sur le numérique pour attirer les jeunes vers leurs rééditions.
5) Le camarade Baptiste Vignol livre un bel article sur Jean-Louis. Années après années, il s'offusque toujours de son absence aux Victoires de la Musique (même si Murat s'en fiche peut-être, et que son "exclusion" par les professionnels s'explique aussi), et attribue à "je m'en souviens" le titre de "chanson de l'année".
En dégainant IL FRANCESE de son fourreau, Murat prouve qu’après quarante ans de chevauchée musicale, on peut encore épater son monde et retrouver dans un geste princier la place d’un condottiere dont l’esprit rebelle et la foisonnante culture imposèrent longtemps le respect avant qu’il ne devienne, par mégarde, le temps d’une parenthèse hasardeuse, au début des années 2010, le «dézingueur» patenté du champ des variétés. Murat, pour le quidam, avait alors, façon Biolay, le profil du grognard qui visait juste sans doute, mais que ses soutiens historiques, froissés par ses saillies (dont ils n'étaient pas épargnés), avaient abandonnés, au premier rang desquels les bidasses des Inrocks dont les critiques bébêtes occultaient désormais l'audacieuse liberté qui n'a pourtant jamais cessé de caractériser l’œuvre du prophète auvergnat. Car la poésie terrienne de Murat, de lave et de lichen, a toujours pris le chemin des poneys, échappant à la foule des rimailleurs tout autant qu'elle méprise les vers acrobatiques, salonnards et léchés qui lessivent tout propos. La chanson de Murat brûle d’amour, de flashs et de fièvre, du friselis des feuillages au faite des hauts peupliers, d'haleines chaudes et d'humidités, portée par une voix dont la sensualité n’a pas d’égale dans nos contrées. la suite ici
LIENS EN PLUS
- Je vous invite à lire l'interview de Bertrand Betsch: on y compare son rythme de production à celui de Jean-Louis.
http://www.pinkfrenetik.com/2018/12/11/entretien-bertrand-betsch-pour-memoire/
D'ailleurs, on peut se procurer en ce moment à prix réduit 3 de ses disques chez MICROCULTURE, avec le code promo de Noël santa2018, et d'autres disques dont je vous ai parlé depuis deux ans: dont le magnifique Garciaphone, Pain noir, Elysian Fields, Nesles... et le délicieux Alpines seas de Brian S.Cassidy notamment. On retrouve aussi du Howe Gelbe ou l'auvergno-australien Jim Yamouridis.... Alors, achetez des disques.
https://microcultures.bandcamp.com/
- Encore du Murat sur FRANCE INTER? Non, il est juste cité dans la chanson de F. FROMET du 14/12..
https://www.franceinter.fr/emissions/la-chanson-de-frederic-fromet