Un jour à Orcival, la mort et le réconfort

Publié le 31 Mai 2023

                                                                                            (archive 2016)

 

bonjour,

Voici le jour d'après d'après.  Même si j'ai longtemps hésité presque jusqu'au bout, pour différentes raisons, je me suis rendu aux obsèques de Jean-Louis Murat. J'ai besoin de l'écrire pour me rendre compte. J'ai envie de citer deux raisons à mon hésitation : je ne sais pas comment retirer mes yeux de chroniqueur de la vie et carrière de Jean-Louis et être absent était plus facile. Et il me semble que Jean-Louis était parfois absent aux enterrements (il a été conté une anecdote à ce sujet au cours de la cérémonie), il était commode d'arguer de lui rendre hommage par mon absence, en lui dédiant ce que je pouvais, comme lui dédiait des chansons ou un album (à Anne-Marie Paquotte, Alex, Christophe...). Pour l'enterrement du  journaliste Jean Théfaine, il avait fait parvenir un texte. Bon, Jean-Louis, lui, était gêné d'être reconnu, et  je n'ai pas ce problème.  Enfin soit,  j'ai également pu covoiturer.  L-C était fan au début des années 90 avec sa cousine, même si elles étaient enfants.  A Paris, elles avaient pu rentrer dans la loge (sans doute lors de la première tournée)... et avaient chanté une de ses chansons au chanteur. L-C a gardé le souvenir ému d'un bisou de remerciement de la part d'une personne adorable.   Avec nous,  Henri qui a découvert Murat à son concert à la route du rock le 14/08/94, concert à 17h30 sur la grande scène, et ce fut leur première discussion, la première d'une longue série... sa collection de dédicaces est impressionnante.

 On arrive après 9h30, les voitures sont un peu partout autour du village, mais finalement pas besoin du code secret qui nous est parvenu par plusieurs biais pour entrer dans la basilique, tout le monde trouve de la place, même Isa qui arrive en retard [running gag].  Chants religieux, cérémonie traditionnelle, le prêtre raconte un peu Jean-Louis, chanteur qui raconte et fait du bien, qui suit dans la mort de quelques jours sa maman,  puis s'appuie sur "Lady of Orcival" et nous dit le texte. Marie dans la prière universelle évoque le Dieu des grands espaces, et d'autres expressions prises dans les textes. La famille proche prend la parole tour à tour, et  chacun adresse un dernier mot à son papa, ou grand-père, insistant sur les valeurs qu'il lui a inculquées et promettant d'y être fidèle.

Un homme prend la parole ensuite, et j'en déduis vite qu'il s'agit de Bruno Bayon ("mon frère de laid" dit-il de JL). Je pense que beaucoup ne le reconnaissent pas. Une relation forte a existé avec Jean-Louis Murat depuis que Bruno est descendu le rencontrer en 1987 (cf ci-dessous), rue Jean l'Olagne, Clermont, dans un petit appartement au rez de chaussée sur cour. L'article sera illustré  avec une photo du beau ténébreux... faisant la vaisselle. Le 3e article (un 2e avec plein de confidences est sorti le 15/02/88) avec la photo d'un Jean-Louis au saut du lit date de 89... et pose un oeil critique  sur le disque cheyenne autumn en s'adressant à lui ("tout est à côté, il ne se passe rien", "musique débilitante"... en concluant quand même par un "tu me gagnes"). On devine déjà ce qu'est leur relation. Jean-Louis fait tout écouter à Bruno (dans son mot à l'église, il évoque les trésors restant à découvrir). Même s'il veut montrer à Marie qu'il veut faire mieux que Manset (prière pour M), c'est aussi vers Bruno, qu'il va se tourner ("qu'entends-tu de moi que je n'entends pas?" dans le Parfum d'acacia et "Bye bye Johnny" qui lui sont directement adressées).

En interview publique à la Fnac, en septembre 2006, Murat parle de Bayon : "C'est le premier journaliste qui se soit intéressé à moi, il m'a accouché… C'est mon ami, mon seul ami. Comme écrivain, personne ne lui arrive à la cheville en France, je ne suis pas le seul à le penser. C'est mon frère de lait. Si j'écrivais des romans, j'écrirais comme Bruno. Je pense que si Bruno faisait des disques, ils ressembleraient vaguement à ce que je peux faire. C'est très gênant de parler d'un ami. Je vous recommande d'acheter les livres de Bayon, si vous aimez mes chansons, en littérature vous serez bouleversés par ce que Bayon peut écrire."

En 2010, Bayon dit : "Murat est ma raison de vivre".. même s'il avoue que ce dernier n'est pas facile à vivre. De son côté, Jean-Louis regrette par moment que certaines infos aient été diffusées (le suicide, le problème de santé )

Je crois qu'il est possible que certains aspects du discours de  Bayon aient pu mal à être mal pris si on ne connaissait pas ces éléments.

D'ailleurs, Bruno, avec l'aide  d'un seul petit bout de papier, a débuté par le fait qu'on avait insisté pour qu'il parle. "Si ca ne tenait qu'à moi, je me serai contenté d'un long silence de mort". Ce préalable fait, il indique que toutes les chansons de Murat "absolument toutes, parlent de mort", et d'en citer une grande série. Il parle du patrimoine absolument énorme, inimaginable qu'il laisse, et des tonnes d'inédits qu'il reste à découvrir... et que ce patrimoine peut être considéré comme un champ de morts, de ruine... mais que c'est bien là le rôle du poète, l'aède. C'est celui qui descend, "ramasse l'esprit", et fait les allers-retours entre les deux mondes, il relie Murat à Nerval (citant "El desdichado" : "Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron / Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée / Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée."), Baudelaire ("c'est la mort qui console hélas et qui fait vivre"), cite encore un vers de Poe. C'est la charge du poète de parler de la mort,  "il la prend sur son dos"... Il évoque ensuite les vierges noires qui sont importantes en Auvergne, bien que dans la basilique, elle ne soit pas ainsi, souvenir d'une discussion avec Jean-Louis, et  dans la tradition, c'est Isis. Il indique qu'on ne trouve pas de référence à l'Egypte* dans l'oeuvre de Murat* (il cite alors l'Abyssinie, l'empire du nord, Taormina)  mais que finalement, à Douharesse, entre les roches, on est dans une sorte de vallée des rois, où tel un Alceste, il a voulu  "chercher sur la terre un endroit écarté / où d'être un homme d'honneur on ait la liberté", il a construit, creusé,  une nécropole pharaonique, il cite sa chanson "ma demeure, c'est le feu".  Et à travers les mots que maîtrisaient si bien Jean-Louis, avec la thématique du sacré qui traversait aussi son oeuvre, s'accomplissait un miracle. Même si Jean-Louis pouvait "être cruel envers lui-même, comme avec les autres, beaucoup avec les autres", il avait fait don de soi, et nous aidait à être épargné :"Toute cette mort paradoxalement traversée par ses mots devient consolation". Murat a accompli  "sa mission qui n'est pas donnée à tout le monde", il a transformé la mort en quelque chose d'autres... "la perpétuation".

Bruno indique qu'il pourrait s'arrêter là, mais il a envie de raconter une anecdote un peu féroce, comme il l'était,  "pour le ramener un peu à la vie".  Il a "forcé cet animal" à l'accompagner dans le décès de son frère, c'était important pour Bruno, et Jean-Louis a fini par s'exécuter et traverser la France... et finalement, il était fou de rage,"comme je le suis aujourd'hui, contre lui, contre tout ça", il a refusé de rentrer dans l'église, "comme un mécréant qu'il était" prétextant qu'on l'a reconnu,  et il a pesté au cimetière.. "Aujourd'hui, je suis là dans son église, je ne fais pas  tant de simagrées, et je le remercie pour tout ça".

 

 

J'ai trouvé ces propos, que j'espère avoir restitués correctement, consacrés à l'artiste vraiment réconfortants et fidèles au Jean-Louis public, en plus de la mention du côté mécréant (même s'il venait chercher du recueillement dans la basilique, comme au bord du ruisseau). Bruno Bayon a pu donner une raison pour laquelle Jean-Louis comptait autant pour ses auditeurs, en le reliant aux grand poètes, et  pour  l'artiste  qui doutait de son importance, de l'importance de la chanson, c'était un très beau dernier message à lui délivrer.  Gageons, je l'espère, que nous aurons une suite (correspondance?) à ce "parce que c'était lui, parce que c'était moi"...

* Jean-Louis a eu un projet de disque enregistré en Egypte si je ne m'abuse.

 

Voici l'article signée Bayon dans le libé du 27/05:

En entendant le morceau «Si je devais manquer de toi» à la terrasse d’un café un jour de 1988, Bayon, ex-plume de «Libé», est comme foudroyé : toutes affaires cessantes, il part rencontrer le chanteur.

par Bayon

publié le 25 mai 2023 à 21h02

«La scène se passe un jour de 1987 ou 1988, vers midi au pied du journal de la République et des entrepôts briqués Germain-Pilon (du nom même de la rue où je vivais au septième d’un immeuble de passe pour hommes travestis à Pigalle). Il fait beau et doux à la terrasse du café-bar-cantine de circonstance donnant sur le square Béranger et ses canards.

Un air passe dans celui de l’heure, un peu oisif en pause déj songeuse, un timbre, une ombre d’ombre de nostalgie de nostalgie, une aubade inconnue familière, de déjà-vu verlainien – «Dans une rue au cœur d’une ville de rêve / Ce sera comme quand on a déjà vécu / Un instant à la fois très grave et très aigu / Ô ce soleil parmi la brume qui se lève…» Que se passe-t-il ?

Il se passe qu’instantanément, la voix qui fredonne sous l’auvent du lieu, en sourdine d’ambiance, idéale telle la mélopée, les mots vaguement perçus au vol, murmurant des choses comme «autant me priver pour toujours…», immédiatement, profondément, ineffablement, inéluctablement, ces «obscures paroles», ces notes, ces inflexions, me parlent une langue à nulle autre pareille, innée, intime, urgente.

En un appel comme sans âge si pressant que, séance tenante, je vais trouver le garçon, gérant quelconque de l’endroit, pour m’enquérir de la source des morceaux diffusés dans la sono maison. Qu’on me répond sur ce point. Que je contacte dans la foulée la radio concernée (d’ailleurs oubliée comme le nom de la brasserie), pour connaître le titre et l’interprète de l’air mystérieux, aux inflexions envoûtantes, médiumniques… (le nom du chanteur oraculaire, illustrement anonyme : Jean-Louis Murat ; le nom du refrain : Si je devais manquer de toi). Que j’appelle sans délai le label discographique de référence. Que je pars le lendemain matin, toutes affaires cessantes, pour Clermont-Ferrand, rencontrer le phénomène. Que double page de lancement à la clef, pour une fois concrètement efficace, notamment grâce à une photo d’illustration particulièrement charmante du héros angélique au lit, ramenant semble-t-il à la vie, le chanteur au bord de l’abandon – en fait revenant d’un faux départ en fanfare déjà ancien, 1981, scié net par un très mauvais accueil radio, sur l’air il est vrai délicat de Suicidez-vous le peuple est mort.

Trêve de mouron. Vive Murat.»

L'assistance a donné un dernier signe d'amitié à Jean-Louis, alors que sa musique sonnait dans l'église. Sachez que vous étiez derrière moi, en moi, à ce moment-là, avec tous les messages que vous m'avez envoyés, tous les mots que j'ai lus... et l'immense gerbe organisée par Amparo vous représentait également "au berger de chamablanc, tes fans de toujours". En touchant le bois du cercueil,  j' ai envie de lui renvoyer sa petite tappe amicale sur le ventre qu'il m'avait fait un matin en Belgique.  

A la sortie du cercueil,  il faut un courageux pour lancer les applaudissements... ils montent rapidement et ça dure longtemps... comme un rappel, et Phiphi n'a pas besoin de lampe torche, pour nous signaler que c'est bel et bien fini.

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Je salue quelques camarades, quelques personnalités (Olivier Nuc m'indique qu'il est sans doute le seul journaliste parisien, C. Basterra, est là, Alain Artaud lui me dit que ses anciennes maisons de disque sont présentes sauf Cinq7,  Florent Marchet est entouré d'autres fans comme lui, Nicolas Comment venu avec son épouse, discret, Laetitia Masson, Eryk e., je fais une grosse bise à Stéphane Reynaud). Il y a bien sûr quelques anciens de la scène clermontoise (Jacques Moiroud...), et les fidèles (Denis, Morgane...).

On s'installe au bar, avec une dizaine de camarades... avant de basculer au Cantou pour une truffade. Un bout de Jean-Louis Murat est avec nous, avec la présence de  Marco, son  vieil ami du Sancy... Les anecdotes et souvenirs se succèdent... et Jean-Louis nous a réunis, et ce n'est pas la dernière fois. non.

 

Reportage de France 3 Auvergne le soir même

 

LE LIEN EN PLUS

J'ai ajouté le communiqué du ministre de la Culture à l'article précédent en disant que c'était bien de parler d'amour aussi (à aller voir), encore des hommages à l'article 1,  mais soit...  Pour rappel, voici ce qu'en avait dit Florence sur le sujet du jour... 

http://www.surjeanlouismurat.com/2023/02/la-mort-dans-les-chansonsde-jeanlouismurat-analyselitteraire

Portez vous bien... Après avoir été presque à 100% depuis jeudi, je dois reprendre le cours ordinaire demain...  On va continuer d'archiver les articles mais doucement...

 

 

 

BYE BYE JOHNNY

 

As-tu reçu mes nouvelles

Nouvelles chansons ?

Je n'ai pas fait de merveille

Je sais, Johnny

Hélas, Johnny

 

Je pars nettoyer la merde

Pour une O.N.G.

Je sais comme Kurt et sa cervelle

T'ont tout éclaboussé

A quoi bon se servir de filets dérivants

Quand il n'y a plus grand chose à dire ?

Hélas, Johnny

Johnny

 

Feras-tu visiter l'Auvergne à ton ami chinois ?

Embrasse ton eurasienne

Embrasse-la pour moi

Le vélo a eu raison de mon ventre rond

Pas de quoi faire une chanson

Hélas, Johnny

Bye bye Johnny

Rédigé par Pierrot

Publié dans #2023 après

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D
Merci pour ce très bel article si émouvant. Tu avait quelque chose d'autre, d'autre que les autres n'ont pas. Une sensibilité artistique a toutes épreuves, le sens du verbe et de la répartie, il ne fallait pas se frottait toi..C'est ainsi que t'aimais, quand tu est partit vers le firmament des étoiles j'étais en vacance à Aix en Provence, alors pleurer de ton départ devant ma femme ce ne se fait pas et puis comprendrait elle?..alors aujourd'hui de retour dans mon village de Vendée, je te pleure tout seul. Car un poète fait ses traces et quand il s'en va on les empreinte bien maladroitement, pourtant on essai, en hommage puis en souvenirs de l'artiste. Merci l'Auvergnat pour ton oeuvre si bien mener. Je promet de te rendre visite au pied de ta dernière demeure bientôt quant tu auras fait des "marques" pour entamer ensemble ta chanson d'or a mon gout "Lady of Orcival". Mickael Destrez - Artiste musicien.
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D
Que son décès est pénible. Il meurt le lendemain de Tina Turner, discrètement. Et donc la presse en parle peu. Mais nous nous savons à quel point sa musique est et restera essentielle. il m'a apprivoisé le coeur... Tout est dit. une oeuvre essentielle, Merci pour tout
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A
1h25, je relis encore au lieu de dormir... le sommeil troublé depuis ces derniers 8 jours, on se demande bien pourquoi. Première journée sans pleurer, il y a du progrès mais je n'ai toujours pas fait tourner un seul album, écoutant ici où là, selon les publications sur notre groupe Facebook Destination JL Murat... Alors oui, encore merci Pierrot d'avoir planché des jours et des nuits pour publier toutes ces années, pour le faire connaître et pour qu'on suive son parcours, de retranscrire si intimement son ultime présence en la Basilique d'Orcival, merci aussi d'avoir ajouté ma toute première vidéo ici, je suis touchée.<br /> Je revois encore notre première rencontre (oui, toi Pierrot) devant le guichet de la Coopé un soir de juin et les gentilles moqueries parce que tu n'avais pas réservé ton billet alors qu'on était toutes et tous arrivés avec le notre en poche. Les bons souvenirs sont si nombreux grâce à Jean-Louis. On a chanté jusqu'à plus d'heure en 2015 après concert parce que c'était la fête de la musique tout de même! <br /> Bon sang, quel vide tu laisses, quel sale tour tu nous as joué Jean-Louis, "Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés"... mais "dormir dans la bruyère au mont Sans Souci", ça oui! <br /> 1h50, j'ai toujours pas sommeil, je ne suis pas la seule, on partage vraiment tout <br /> Armelle, la petite berrichonne exilée dans le 78
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R
Peut-on multiplier le mot "merci" par le nombre de chansons écrites par Jean-Louis ?<br /> <br /> Je souhaite que l'oeuvre de JLM s'enrichisse de ces inédits dont parle Bayon pour que l'aède auvergnat nous aide par ses mots à supporter la vie<br /> <br /> Adieux à toi, belle étoile du soir !<br /> Adieux à toi, toi, mon dernier espoir !...<br /> Errante au ciel comme moi sur la terre,<br /> En d'autres lieux va briller ta lumière.<br /> Rien n'est constant pour moi que la douleur,<br /> Rien ici-bas n'a voulu de mon cœur ;<br /> Autour de moi, tout est sombre et se voile,<br /> Et tout me fuit... même au ciel, une étoile !<br /> <br /> — Sophie d'Arbouville
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T
Merci Pierrot pour ta restitution.<br /> <br /> Jean-Louis Bergheaud est mort, pensées pour sa famille et ses proches, mais Jean-Louis Murat sera toujours présent par son œuvre passée et peut-être à venir, sait-on jamais, si un jour le stock de chansons inédites dont il parlait récemment venait à être édité.<br /> <br /> J'ai été très touché par les témoignages de ses admirateurs sur ton blog ou sur les réseaux sociaux qui l'écoutaient depuis de nombreuses années et qui ont exprimé, chacun à leur façon, ce qu'ils ressentaient. On se sent moins seul...<br /> <br /> Coïncidence, on a loué avec ma femme pour les vacances une maison à Murat le Quaire, on ne manquera pas d'aller le saluer au cimetière de La Bourboule et lui amener des fleurs, nous qui sommes passés plusieurs fois à Douharesse en espérant l'apercevoir. Et j'ai vu par les témoignages qu'on étaient pas les seuls :) <br /> <br /> Je ne sais pas si tu continueras à alimenter ton blog, mais il restera pour moi La Référence avant même le site ou la page facebook de JLM et il ne se passait pas 3 jours sans que j'y jette un œil en espérant une annonce d'une tournée ou d'un album à venir (même si j'aimais un peu moins ceux sortis après Morituri).<br /> <br /> Encore une fois mille mercis Pierrot.<br /> <br /> A bientôt
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H
J'ai écrit ça.... Sur la mort et le best of. <br /> <br /> "Moi vivant il n'y aura pas de best of" disait Jean Louis Murat, paraît il. Prophétie hélas réalisée... Il y a un best of et il n'est plus de ce monde. Toutefois il est "vivant" (je m'expliquerai plus loin), nuance tout de même. <br /> <br /> A quoi sert un best of? Rarement question fut si pertinente... Ceux qui comme Jean Louis Murat pensaient qu'un best of était vain voire nul et non avenu auront des motifs de croire qu'ils avaient raison. Ceux qui l'espéraient ce best of, auront eux aussi des raisons de croire qu'ils avaient, eux, de bonnes raisons de l'espérer. <br /> <br /> Se limiter à 20 chansons dans toute cette œuvre, c'est inévitablement engager l'escalade dans la course à la recherche des titres manquants. Je ne m'y risquerai guère : pas envie, pas le moral, je réécoute tout en boucle depuis une semaine et je ne vais pas éliminer des titres... Toutefois, la déconnexion des chansons à l'ambiance générale d'un album sonne comme une évidence ce que les amoureux de Jean Louis savaient déjà. D'ailleurs quel sens cela aurait-il eu de mettre le voleur de rhubarbe ou se mettre aux anges isolées du reste de Lilith? Et pourtant ne sont-ce pas des titres magnifiques? <br /> <br /> Se dire qu'il n'y a pas un seul titre du superbe Cours ordinaire des choses ou un seul de Babel... c'est risible. Alors rions franchement, de bonne humeur. <br /> <br /> De toutes façons on n'attendait rien d'un best of. On l'achète par fidélité. <br /> <br /> Mais alors? A quoi sert-il ce disque? Et bien, des 20 titres de cette compilation, finalement, on n'en jettera pas beaucoup, et en plus de cela, on percevra la cohérence d'une œuvre pourtant disparate et polymorphe, témoignage d'un artiste majeur. Disque d'initiation, pourquoi pas? En fait, chaque titre donne envie de réécouter le disque entier duquel il est issu. Le début d'un succès commercial. Il aurait détesté cela. Tout est bien... Pas sûr. <br /> <br /> Pierrot nous a raconté le récit de ses funérailles auxquelles nous n'avons pu aller. Ce qu'il narre, le texte de Bayon, tout cela confirme bien que Jean Louis Murat est vivant en ceux qui l'aiment et en ceux qu'il a pu toucher. Mais la vision de ce cercueil fait défaillir, néanmoins. Pleurons maintenant.
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L
Merci infiniment Pierrot.<br /> <br /> Pour votre formidable travail depuis tant d’années, mais aussi pour nous avoir fait vivre par votre entremise cette cérémonie ; ce fut pour moi un crève-cœur de ne pouvoir être présent… mais faisant cours sur Bordeaux à 13h (je suis prof de Culture Gé), après avoir retourné le truc dans tous les sens et ne possédant malheureusement pas le don d’ubiquité, c’était vraiment impossible d’y être…<br /> <br /> Amusante, l’anecdote de la petite tape sur le ventre : j’ai reçu la même sur l’épaule, accompagnée d’un chaleureux « Pas de problème, vieux, pas de problème ! », après lui avoir dit : « J’embrasserai ma fille pour toi » concernant Ruby, ma fille à naître -mais comme je l’ai déjà racontée, celle-là, je vais éviter de radoter ;)<br /> <br /> Une nouvelle fois, infiniment merci, Pierrot.<br /> <br /> Au plaisir de se rencontrer un jour (ne serait-ce que pour se raconter d’autres anecdotes 😉)<br /> <br /> Laurent <br /> <br /> P.S. = j’avais prévu de longue date de partir en Auvergne une semaine en « pèlerinage » pour voir tous les lieux et paysages chantés par J-L dans ses chansons ; je le ferai, comme je me le suis promis, mais je ne pensais pas le faire dans un tel contexte. Le temps est assassin.
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P
Vous trouverez des cartes des lieux sur le blog (annonce du disque Aura aime Murat)
F
Écouteuse, dévoreuse de son œuvre , plutôt en solitaire, je découvre votre immense travail et vous en remercie cher Pierrot. Je découvre cette «  communauté » d’âmes bouleversées, fait tant de bien de ne pas se savoir seul. Je n’ai retrouvé qu’hier le courage de l’écouter. Je chemine, incrédule. Merci d’accompagner avec tant de délicatesse à nos âmes un peu perdues…
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J
Merci pour ce billet émouvant, prenant ...j'ai (et je ne suis pas le seul dans ce cas ) encore du mal à admettre que Jean-Louis Murat ne soit plus de ce monde, qu'il soit parti dans "L'au delà " qu'il a si bien chanté en 2002 . Je vais continuer de l'écouter et de m’imprégner de ses mots, de sa voix , de sa musique qui fait à jamais du bien .
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P
petite anecdote, lorsque Jean-Louis est sorti de la Basilique un grand rapace( Milan ?) est <br /> Apparu et nous a survolé quelques instant ! magique
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H
Mon cher Pierre, <br /> J’étais avec toi du début à la fin de cette journée très particulière, et je dois t’avouer une certaine admiration s’agissant de ta restitution. Non seulement ta mémoire est infaillible , mais s’y ajoutent l’atmosphère, ainsi que tous les sons, qu’il s’agisse de ce mauvais micro, ou des « claps de fin » … ce souvenir commun restera à jamais gravé en moi. Mais peut être que ta main était elle guidée par celui que nous étions nombreux à accompagner hier à Orcival.<br /> Merci, merci
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P
Bravo effectivement car nous n'entendions absolument rien dans ces micros mal réglés et sans Pierrot, une partie des discours serait restée dans l'ombre.
D
Merci pour ce témoignage, nous étions absents, mais le cœur et l'esprit, au rdv, merci encore pour votre présence, il était important de savoir, comment tout cela c était passé, Jean-Louis avait parlé à nos âmes, à notre cœur, traversé un peu de nos vies , nous restons là… à l'écouter pour toujours.<br /> Bien amicalement, un fan depuis si longtemps. Merci
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P
Merci pour tout
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L
Merci.
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F
Profondément émue par l'évocation faite par Bruno Bayon...Merci a toi d'avoir tout retranscrit avec talent, justesse et sobriété, remerciements, Pierrot.
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M
merci beaucoup .
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D
Merci ,merci tout simplement …
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P
Merci beaucoup pour votre texte!
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D
Merci pour ce témoignage. J’écoute chaque jour la <br /> voix de JLM, au calme, chez moi…
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C
Merci Pierrot.
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P
Merci, Pierrot, ton récit,ces témoignages nous apaisent...
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L
Merci Pierrot, tes mots et ceux de Bayon soignent un peu du chagrin. Je suis heureuse de savoir qu'il a eu des amis précieux. Et je me réjouis que les inédits ne relèvent pas de la légende !!!!
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J
Un grand merci Pierrot , je fais maintenant partie des voyageurs perdus.<br /> à bientôt.
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F
Merci énormément pour tout votre travail. Merci d’y être allé, de nous avoir fait partager ce moment. Merci d’avoir eu ce courage, j’avais besoin de savoir comment cela c’était passé. Peut-être que grâce à votre récit je commence à réaliser qu’il n’y aura plus ses concerts qui rythmaient ma vie…
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L
Merci 🙏🏻
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A
Merci Pierrot d'avoir représenté les muratien absents, de nous décrire un peu de cette cérémonie qui, avec le reportage de France 3, aide à prendre conscience que plus jamais on ne verra Jean-Louis devant nous. Il est dans tous nos cœurs et il nous laisse tant de beaux souvenirs en plus de ses chansons. Retrouvons-nous autour de son oeuvre, virtuellement, réellement... il vivra ainsi longtemps au-dedans de nous.
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H
Merci Pierrot pour ce récit. Nous nous sentons représentés. Bouleversé. Merci. Merci.
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P
Il est numéro deux des ventes... Semaine prochaine, peut être numéro 1?
H
Oui tu n'as aucune responsabilité de représentation. C'était impossible d'y être et à pleurer de ne pas y être en même temps. C'est tout ce que ça voulait dire. Merci encore et à bientôt ici ou là! Aujourd'hui impossible de trouver le Best of en physique à la Fnac et je me suis senti con et désespéré : cela sera-t-il sa meilleure vente?
P
mais ceci dit.... Une fois l'émotion passée, c'était une occasion particulière et je devais le faire, mais je ne tiens pas plus longtemps à représenter les muratiens!
P
Merci, ça me touche infiniment...