(21 dates... dont deux produits par le nouveau tourneur... C'est plutôt pas mal. Pas de quoi sauter au plafond (Murat reste cantonné aux salles municipales), mais c'est un bon début pour l'association avec cing7 et W Spectacles... d'autant qu'il y a pas mal de dates pour moi).
De quoi quand même encore plus regretter que Murat n'ait pas fait son album "africain" (Egyptien).
LE LIEN "des touristes attaqués au Servières"
Et bien voilà, on attendait ce que ça arrive... c'était pas faute que ça soit annoncé... un couple de touristes a été attaqués près du lac... Euh... mais pas par un indigène, ce sont les vaches qui ont chargé!
Ces quelques notes nous laissent penser que Jean-Louis Murat est resté dans la lignée de ces albums précédents avec des sonorités synthétiques. En tout cas, après les mots codés "le CODC", RN89, BBDC, voici donc la "VVBJ"...
Christian Eudeline a été le premier à dégainer un petit paragraphe dans un article sur les disques de la rentrée:
« La Vrai Vie de Buck John » Jean-Louis Murat (Cinq7)
Infatigable auteur-compositeur-interprète, cet album est son 24ème. Cette fois, c'est presque un concept album à propos d'un cow-boy, héros de BD de sa jeunesse, Buck John, prétexte à une biographie fantasmée, avec des conquêtes de rêve « Marylin & Marianne ». Revenant à une sorte de folk, soit on déteste, la monotonie de ton peut-être, soit on adore, pour cette forme d'expression justement qui jamais ne s'altère. Nous, on ne s'en lasse pas.
Sur twitter, Olivier Nuc m'a indiqué : "un bon cru!"
Enfin, concert and co annonce l'événement et indiquent des dates de tournées :
On avait déjà annoncées ici la majorité, mais quelques dates sont nouvelles: NANTES (que je n'avais pas annoncé cet été) et COGNAC et NEVERS, Cholet, et Clermont. Deux dates en grande région parisienne à ce jour...
Ve.25Fév.2022 Jean-Louis Murat La Maladrerie St Lazare - Beauvais (60)
Sa.26Fév.2022 Jean-Louis Murat Théâtre Municipal - Coutances (50)
Je.03Mars2022 Jean-Louis Murat L'Avant-Scène Cognac - Cognac (16)
Ve.04Mars2022 Jean-louis Murat Entrepot des Jalles - Le Haillan (33)
Ve.11Mars2022 Jean-Louis Murat Maison de la Culture - Nevers (58)
Sa.12Mars2022 Jean-Louis Murat Espace Crouzy - Boisseuil (87)
Ve.18Mars2022 Jean-Louis Murat Salle du manège - Vitry le françois (51)
C'est la rentrée! Et est apparue aujourd'hui une belle annonce:
Les dates de tournées devraient arrivées dans la foulée (2022, on a déjà quelques dates annoncées sur le blog pour rappel)! D'ici 15 jours, il semble qu'on aura droit à un premier aperçu (cf ci-dessous!).
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Il semble donc que le disque de reprise de CELENTANO soit oublié... Je ne pense pas que ce titre corresponde. On n'est pas non plus dans un champ qui apparaît étonnant pour Jean-Louis Murat: le western, l'enfance... Quoique... la BD n'a jamais été son truc.
Buck John est un périodique de bande dessinéede western publié par l'éditeur français de petit formatImpéria. Ses 613 numéros ont été publiés de au printemps 1986, ce qui en fait l'un des petits formats à la publication continue la plus longue1.
Buck John publiait, outre la série britannique éponyme inspirée par l'acteur Buck Jones, diverses séries britanniques, italiennes, espagnoles et américaines1.
AH, mais voici ce qui en est dit sur le site de la FNAC:
"A peine quelques mois après la sortie de son dernier album studio Baby Love, le très inspiré Jean-Louis Murat est de retour en cette rentrée 2021 avec un nouvel album intitulé La vraie vie de Buck John.
Cet album a été enregistré en grande partie à domicile, chez Jean-Louis Murat lui-même, et en équipe très réduite.
On y retrouve les thèmes qui lui sont chers : les voyages, l’amour, la transmission, l’histoire, ainsi que de nombreuses références aux grandes figures qui ont marqué sa vie, son enfance.
La vraie vie de Buck John est un hommage très personnel à son héros de jeunesse.
A ce cowboy, héros de western, né au début des années 50, dont les plus grandes aventures se poursuivraient à travers les chansons pop moderne de ce nouvel disque. Jean-Louis Murat nous surprend une fois encore par sa faculté unique et très personnelle à nous livrer une collection de chansons plus attachantes les unes que les autres. Des chansons à la production impeccable. Intemporelles".
Allez, hop, c'est parti: je crée la catégorie d'article: "BUCK JOHN", on part vers des nouvelles aventures!
Paulo est encore à la fenêtre. Son travail de rédac-chef, il a toujours pensé qu'il fallait mieux le faire avec ses sens que devant son ordi. Ce matin, ça lui avait permis de constater que le nombre de juillettistes avait sérieusement augmenté, 5 caravanes, et 18 voitures non immatriculés dans le pays, c'était du concret... même si, après tout, il les détestait à peine moins que les aoûtiens. Faut dire qu'il détestait tout bonnement l'été, enfin surtout le cœur, quand il ne se passe plus rien dans l'actualité. Il a un blog à alimenter lui! Et pas de congés payés, pas de tourisme à la ferme, juste la traversée du désert; la disette, le gap, le bayrou...; et celle-ci était une des plus longues qu'il avait eu à traverser. Cette nuit, il avait fait un cauchemar: il avait rêvé qu'il tenait un blog consacré à Terrence Malick, la nuit d'avant, déjà, idem, mais avec Arnaud Fleurent-Didier... Que faire? Vladimir, pour le soulèvement des masses et la diffusion d'une conscience muratienne des classes (du primaire à la terminale)? ... Bon, plus d'un mois sans article, il fallait en tout cas se bouger... et sortir le joker "Marronnier" : "le camping à la ferme", "le tourisme en Sancy", les rats taupiers, "la plage de Cabourg"... Non, vraiment Paulo séchait... quand le téléphone sonna:
"Bonjour, c'est Florence! Je vous ai envoyé un texte sur Murat et les animaux! A vous de voir..."
LE BESTIAIRE
“Je rêve d’une musique pour tous les animaux”, chante Murat dans “Paradis perdu”. C’est toute une faune qui habite en effet les espaces dessinés par les textes, présence familière ou incongrue (le phacochère…). Oiseaux, chiens ou vaches donnent même de la voix à l’occasion. Petit tour d’horizon de ce bestiaire, qui dit tout un rapport au monde et à l’écriture.
La nuit j’entends le chant des clarines bleues
Dans les paysages de prés et de montagnes, la magie des noms fait surgir tout un peuple d’animaux sauvages. Les oiseaux d’abord dans leur diversité d’allure, éperviers, chardonnerets, mésanges, faucons cendrés, milans noirs, jean-le-blanc, alouettes, roitelets, hérons, hirondelles ou coucous… « L’entomologiste bavard » met aussi en scène frelons, guêpes, papillons ou tarentules, et la libellule, nom aérien et tempérament de carnivore. Au détour des chemins on croise des renards, une belette, une loutre; et même le lynx, que Murat dit avoir vu réapparaître. Et puis il y a les animaux de la ferme, chevaux, agneaux, et surtout les vaches. Murat a souvent parlé de son enfance chez ses grands-parents paysans, de l’odeur de l’étable dont les autres enfants se moquaient à l’école, et de son intimité avec Bijou, sa vache. Elle sont partout dans le paysage de ses chansons, génisses, veau, taureau, bœuf, ferrandaises… Elle apparaissent dans le chant des clarines bleues de « Chagrin violette », dans l’abreuvoir de « Dans la direction du Crest », dans les foins coupés. Elles meuglent dans le « Lait des narcisses ». Leur silhouette structure l’espace, lignes nettes, jeux de lumière et d’ombres : le taureau du « Chant du coucou » guette au loin « cornes prises dans la lumière » puis « dans les ténèbres », « Démariés » peint « les soirs illuminés entre les cornes de bœufs ». Et avec elles on entend les travaux et les jours paysans, la présence des vachers, et autres bergers, pâtres et pastoureaux. Soin des troupeaux, mais aussi sang des bêtes : avec la maison d’enfance de « Dans la direction du Crest » revient à la mémoire le « sang noir », la « viande crue »; l’image du lapin égorgé, baignant dans son sang traverse « Perce-neige » et « Accueille-moi paysage ».
De cette « vie d’avant », dont Murat chante aussi la disparition, il garde vivaces les récits et croyances : le chat noir cabriolant de Toboggan, ou celui qui ronronne à l’envers de la vie, inquiétant comme « la petite idée derrière la tête », rappellent cette histoire de grand-mère un peu sorcière racontée à Laure Adler : elle aurait porté dans son panier le diable sous la forme d’un chat noir…
Interroge la jument
Ce bestiaire familier nourrit enfin les réseaux d’images. Murat superpose sans cesse le réel et le métaphorique, le quotidien et le symbolique (au risque de l’hermétisme : le phacochère ?) La libellule, qu’on appelle aussi demoiselle, a bien des traits féminins. Le désir emporte en cavale, à triple galop, mais l’amant abandonné n’est plus qu’un oiseau de passage qui retourne aux nues. Avec la mésange bleue vont et viennent les amours. L’hirondelle des faubourgs est venue et repartie. La vipère est convoquée pour son venin, la chèvre alpestre n’en fait qu’à sa tête et disparaît, la jument peut témoigner de la folie du temps. Les grands félins deviennent des figures du doute et de la mélancolie, le jaguar tourmenté dans ses élans brisés, sa force inemployée, le lynx, grand prédateur resurgi en des temps barbares, interrogeant sur notre capacité à résister au courant qui nous emporte, par la pensée, la langue, la poésie.
Et puis il y a évidemment les hommes, les femmes, et l’amour. D’ailleurs Murat se plaisait récemment à raconter comment il jouait de toute la gamme des cris d’animaux dans ses ébats. Le petit poisson se glisse dans une eau toute féminine. Le bouc et le taureau tiennent leur rôle d’animaux vigoureux, bouc solitaire devenu compagnon de sabbat aux Veillis, taureau bandant offert complaisamment en spectacle à Cathy pour sa fête (« Le voleur de rhubarbe »). « L’heure du berger » (attendue dans Taormina) est, selon le Dictionnaire érotique moderne de 1864 « le moment où l’homme baise la femme pour laquelle il bandait depuis plus ou moins de temps »… Sans surprise, on rencontre chats et chattes, la minette de Béranger dans 1829, qui comme sa maîtresse attend un matou, le petit chat de Travaux sur la N89… Murat, explicitant l’image, va jusqu’à affirmer orgueilleusement dans « La surnage… » : « je veux le chas de toute aiguille ». Plus étonnante, la présence du cygne, lié explicitement à une image sexuelle dans « Le blues du cygne ». Si l’on en croit Gaston Bachelard, il représente la femme nue, contemplée et désirée, mais il est aussi masculin dans l’action, la satisfaction de ce désir ; le chant du cygne ne serait pas celui de la mort, mais celui de l’extase sexuelle… Enfin les dénominations amoureuses disent aussi la force de la femme aimée, louve d’orage, aux grands yeux d’aigle...
Ohé coursiers des déesses…
Mais ce paysage fondateur, et les animaux qui le peuplent, est le point d’ancrage d’un imaginaire qui se déploie bien plus largement dans le temps et l’espace. Du présent, on passe à l’Histoire, et, au détour d’un vers ou d’un mot, on saute au mythe. « Chacun vendrait des grives, des lièvres et… de la myrrhe » chante Murat dans Babel. Dès l’ouverture de cet album structuré autour de sa géographie intime, il élargit son territoire jusqu’à l’Orient, et sa temporalité jusqu’au mythe (dès le titre d’ailleurs, ici et ailleurs, aujourd’hui et hors du temps…). C’est souvent par les animaux que le temps s'étire ou se compresse. Le cheval est l’animal sacrifié avec les hommes à la guerre de 14-18, et la monture de Joachim Murat - c’est un cheval qui ouvre le livret de Il Francese. Il est le mythe de l’Ouest américain, les cow-boys, Jim, l’héritier des Flynn, les cavaliers de John Ford. On va aussi au grand galop dans l’Antiquité, où, aux confins des vallées, un ravisseur de femme défie « ceux de Mycènes », dompteurs de cavales, génisses au large front. Proche des représentations antiques aussi, la représentation des taureaux cornes dans la lumière : en Egypte, ou dans le culte oriental de Mithra, le taureau, symbole de fécondité, est associé au soleil.
Prends garde au loup qui dort au village
Naviguant sans heurt du présent au passé, du passé au mythe, Murat semble glisser avec le même naturel à la méditation existentielle. La figure du loup, et le motif de la chasse dans la neige reviennent à plusieurs reprises, et notamment, dans Babel et Toboggan. Sous la beauté contemplative de « Il neige », celle qui naît du silence sur la campagne enneigée, couve la violence : un épais manteau ensevelit toute vie, mais s’y découpe, juste esquissée, la silhouette du « chasseur accroupi dans la neige », s’y devine la « gorge de loup dans la ténèbre ». Et en une formule énigmatique, Murat chante « Il n’y a place que pour le silence, au couteau sur ta chair blanche » : sur la neige qui enveloppe tout, prés, roches et forêts, sur le blanc laiteux de la peau, se donne tout à coup à voir le rouge sang. Et lorsque, comme en écho à ce premier titre, Tobogganse clôt par « J’ai tué parce que je m’ennuyais », plus qu’à la phrase entendue dans le récit d’un fait divers on peut penser au Giono d’Un roi sans divertissement.Murat y aurait-il puisé (autant que dans Toy Story, régulièrement cité comme source d’inspiration de son album) ? De fait, tous deux ont parlé de l’ennui auquel la création leur permet d’échapper, et la coïncidence des motifs entre le roman et la chanson est troublante. Un roi sans divertissementmet en scène le capitaine Langlois, dépêché dans un village de montagne englouti par la neige pour enquêter sur une série de disparitions. Il comprend que l’assassin, dans ce grand ennui d’hivers interminables pratique un cérémonial, tue pour voir le sang couler – et de préférence, pour des raisons esthétiques, sur le blanc de la neige. L’assassin découvert, il ne le livre pas, mais le tue, lui offre fraternellement la mort. Revenu quelques mois plus tard en tant que capitaine de louveterie, il est confronté à un loup qui a commis un carnage dans une bergerie, lui aussi comme « pour le plaisir, pour s’agacer les dents ». A l’issue d’une spectaculaire battue, il tue l’animal (« Le Monsieur ») acculé dans les ténèbres, comme il a tué l’assassin. Mais donnant la mort, il se trouve contaminé par le mal. Ceux qui l’entourent, et savent, tenteront en vain d’organiser d’autres divertissements – fête somptueuse ou mariage : après avoir constaté sa fascination devant le sang coulant du cou d’une oie égorgée, il se donne la mort.
Silence dans un paysage enseveli, où l’hiver semble ne plus devoir finir, sang perlant sur le blanc, chasseur aux aguets dans les ténèbres, mise à mort du loup dans la neige : on retrouve bien des éléments du roman dans les tableaux de Murat. Et ses personnages semblent rencontrer les préoccupations de ceux de Giono, « profonds connaisseurs du cœur humain » lorsqu’il chante : « L’état de mon cœur est de tout savoir », « que veux-tu savoir ? », ou encore « Rien n’aura jamais fait la peine que tu te fais, rien n’aura jamais fait la peine que tu nous fais »...
Suivre la piste animale, c’est traverser bien des obsessions de Murat, constater une fois encore la richesse et la cohérence de son univers, et sa capacité à figurer en quelques traits. Les noms d’oiseau, Jean-le-Blanc ou faucon cendré, le milan noir qui s’enflamme, les souvenirs par bribes, “Je me souviens par la bride dans l’obscurité”… : que de tableaux esquissés, et de tremplins pour l’imaginaire…
Suivre ces traces, c’est aussi se retrouver lectrice, invitée par cette écriture elliptique, parfois énigmatique dans ses jeux de condensation ou ses dissonances inattendues, à oser rapprochements et interprétations. Ce sage relevé se veut point de départ, prise d’élan. Aux lectrices et lecteurs perspicaces, audacieux, inventifs de prendre la suite. Parlez-nous du phacochère !
Allez, avant le déferlement médiatique que va susciter son nouveau disque en novembre... je vous prépare!
Via l'attaché de presse, j'avais découvert DA CAPO en 2017, qui m'avait conduit à proposer une interview d'Alexandre Paugam, qui a gardé le vaisseau, seul maître à bord du groupe (on le retrouvera aussi sur "Aura aime Murat" dans un magnifique instrumentale de "GENGIS". Nicolas PAUGAM, le grand frère, avait pris une voie en solo quelques temps plus tôt (même si "les frère Paugam à meustaches", side project tzigane, les réunit encore). Je n'avais livré qu'une oreille trop rapide à cet artiste, même si la lecture de chroniques (télérama 4f) me le laissait en haut de la liste des "à écouter" (liste que je ne tiens pas, ce qui complique les choses il faut l'avouer). Ce n'est qu'en recherchant des artistes pour "AURA aime Murat" que je finis par lui accorder toute ma considération... juste avant que Burgalat dans Rock and Folk s'étonnasse de ne découvrir "qu'en 2021 ce chanteur de la trempe de Annegarn, Vassiliu, Ricet Barrier, pas loin de Ferré, période "les souvenirs" ou de "nous deux" avec Caussimon". Il cite la chanson "L'homme heureux" qui "jette par dessus bord toutes les fadaises sur les migrants". Elle fera partie de son prochain opus à sortir en novembre: "PADRE PADRONE", la petite assistance du concert de jeudi 15/07 a pu l'entendre, ainsi que la chanson titre qui fera l'objet d'un duo avec, excusé du peu: JP NATAF. Ils s'étaient croisés dans Paris, avaient discuté, Nicolas lui a glissé ce jour-là le nom d'un artiste à découvrir... Le contactant pour le duo quelques années plus tard, JP ne l'avait pas oublié: "mais oui, je me rappelle, c'est toi qui m'a fait écouter le chanteur éthiopien Mahmoud Ahmed!"... artiste depuis qu'il a dit "adorer" en interview. JP et Nicolas feront une scène commune le 3/12/21 à Esquelbecq, village culturel des flandres. On retrouvera aussi NICOLAS au WALRUS, à PARIS Le 29/09.
Le concert du soir est organisé par une adorable bouquinerie LE RAFIOT LIVRES sur la place du village de Saint-Geoire en Valdaine, au pied de la Chartreuse, et le temps exécrable a coulé le marché nocturne de producteurs qui doit normalement se tenir, et il y a donc repli parmi les milliers de livres. Quelques acteurs culturels du village, une petite diaspora auvergnate dont un touriste de Montluçon, on tient tous, sans servir de serre-livres pour autant. J'ai découvert quelques jours plus tôt que j'avais déjà croisé il y a dix ans sur le net le patron du lieu, qui exécrait Murat. Je lui pardonne... d'autant que non seulement la soirée est gratuite, mais qu'il nous offre aussi à boire (une bière artisanale produite au village La Dauphine)...
Tout cela est donc bien sympathique. Avant le concert, j'ai le temps d'interroger Nicolas sur sa rencontre téléphonique tout récente avec un certain Gérard Manset (filiation revendiquée plutôt qu'à la grammaire: "je mourirai" chante-t-il dans une de ses chansons)... Bien-sûr moment inoubliable pour un fan comme lui de l'oeuvre de Gégé , notamment pour ses compositions, ses mélodies, "plus riches que Murat".
On évoque aussi sa reprise pour "Aura aime Murat". Il aimait beaucoup "baby carny bird", il l'a travaillé mais n'a pas trouvé comment l'adapter à sa façon, d'autant que Murat jouant plutôt de sa voix basse, Nicolas est sur un registre beaucoup plus haut. Son repli vers "le reason why" est plutôt heureux selon moi. On a ainsi un titre très récent, et qui va bien au côté fantasque (il figurait dans le numéro spécial des Inrocks "les excentriques de la chanson française") et au flow de Nicolas, une très belle adaptation. Il me demande si quelqu'un a osé se frotter à "nu dans la crevasse"... La réponse est non (on re-saluera du coup le courage de Lionel Fondeville qui avait produit un bel ouvrage pour le tribute to Mustango-chez A.D.A.).
Ce jeudi, c'était concert en solo, à la guitare électrique, mais Nicolas tourne aussi avec des musiciens, ce qui lui permet de partir plus à l'aventure avec la guitare. En solo, la virtuosité guitaristique est tout de même visible, et la part d'improvisation aussi, ce qui le rapproche de Jean-Louis Murat, comme les quelques cris d'oiseaux ou d'animaux qui vont conclure certains morceaux ("les barbus" par exemple). On est mis à contribution sur certains morceaux et c'est toujours bien sympathique. On est en droit de se sentir privilégié d'assister à ce concert quasi-privé, même si Paugam nous évoque les ambiances plus électriques et en suées des concerts en groupe.
Paugam pioche dans ses différents albums... "les sablons", "les ablettes", "mon agitation" (il me semble) et notamment le single du dernier album sur le Titanic, sur une mélodie remarquable :
Il faut vraiment faire l'effort de se familiariser avec ce timbre de voix qui peut être perturbant, et on se rend compte ensuite du talent mélodique du Monsieur. Passionné par les arrangements, la production, il sait aussi enluminer ses compositions sur disque, inspirées parfois par le jazz, la musique brésilienne, mais moins la bossa nova que le tropicalisme plus expérimental et pop et moins marqué par la "saudade", ou carrément la variété ("tu savais, tu savais" digne d'un Mike Brandt dans le refrain (S'il était apparu dans les années 60/70, j'imagine qu'un éditeur aurait proposé ses créations à des interprètes).
A la fin du concert, pendant le petit verre de l'amitié, Nicolas Paugam raconte le passage chez LITHIUM de DA CAPO (disque minor swing), et le travail de D.A. de Vincent Chauvier. Malgré le bon succès du disque, notamment au Japon, le groupe se sent laissé tomber, avec leur refus de passer au français. On entend aussi que, autant que LOVE, The Pale Fountains ont été une référence pour lui et Da Capo... autre point commun avec Murat.
"C'était à l'époque des Pale Fountains : d'un seul coup, je sentais quelque chose de neuf, que je pourrais aller dans cette direction."
Ainsi les Pale Fountains auraient été une des influences majeures qui expliqueraient la transition de la musique de "Passions privées" à celle de "Cheyenne Autumn". C'est fort probable quand on sait que Marie Audigier a déclaré de son côté que "Pacific Street" des Pale Fountains était "le disque fondateur de ma culture". Mon groupe préféré". (site SANADOIRE.COM). Murat parlait lui d'"album parfait".
J'ai randonné mercredi et jeudi, et j'ai eu "rendez-vous au sommet" dans la tête pendant les deux jours... et j'avoue que... c'était pénible. Alors attention, je vous aurais prévenu.
(pensée à la belge Josy qui a créé le forum consacré à Murat il y a bien longtemps... et qui a été victime de l'innondation. Bon courage à elle et aux camarades de Liège)
La liste est désormais incomplète, mais une bonne partie des concerts à Bruxelles :
Merci au camarade Bertrand DICALE (et fidèle) de préparer la population à "AUR.A. AIME MURAT" en nous proposant un voyage au pays de Jean-Louis Murat ce vendredi sur France Info. Une jolie chronique!
Ces chansons qui font la France. "Col de la Croix Morand" de Jean-Louis Murat (1991)
Tout cet été, nous visitons en chansons la France, ses régions, ses villes, ses villages. Vendredi, l'Auvergne de Jean-Louis Murat, autour de la station thermale de la Bourboule, terroir rural célébré par le rock.
En 1991, beaucoup de gens découvrent à la fois Jean-Louis Murat et le col de la Croix-Morand. Jean-Louis Murat a été entendu en duo avec Mylène Farmer, mais aussi sur des albums aux couleurs singulières, quelque part entre rock indépendant et chanson poétique. Et ce Col de la Croix-Morand devient un lieu de la géographie rock française. Un lieu paradoxal parce que le rock français aime les terrains vagues, les villes délabrées et les no man’s land goudronnés, certainement pas les cols de moyenne montagne du Puy-de-Dôme. Et quand on tend l’oreille de la chanson, on entend les cloches du bétail, un chien, des oiseaux, un ruisseau…
Dans cet épisode de notre chronique Ces chansons qui font la France, vous entendez des extraits de :
Jean-Louis Murat, Col de la Croix-Morand, 1991
Jean-Louis Murat, L'Au-delà, 2002
Jean-Louis Murat, Le Voleur de rhubarde, 2003
Jean-Louis Murat, Au Mont Sans-Souci, 1999
Jean-Louis Murat, Dordogne, 1991
Jean-Louis Murat, Le Voleur de rhubarde, 2003
Jean-Louis Murat, L'Au-delà, 2002
Jean-Louis Murat, Le Voleur de rhubarde, 2003
Jean-Louis Murat, Le jour se lève sur Chamablanc, 2014
Jean-Louis Murat, Au Mont Sans-Souci, 1999
Jean-Louis Murat, Nu dans la crevasse, 1999
Jean Bergheaud, La Rapide, vers 1972
Jean-Louis Murat, Col de la Croix-Morand, 1991
LE LIEN EN PLUS
"Les livres, chansons, albums, films, séries, expos, sites…à haut indice sensuel qui nous accompagnent à la rédac" des INROCKS.
Franck Vergeade a sélectionné:Le Corridor humide de Jean-Louis Murat
Désolé pour la fausse information que j'ai fait circuler cet après-midi.
Deux sites de billetterie affichaient des concerts à la boule noire à la même date (novembre) que l'année dernière (ce qui m'a paru un peu bizarre, mais ça correspondait aux bons jours : vendredi, samedi, dimanche sur 2021).... mais il s'agissait d'une erreur. IL faudra bien attendre 2022 pour voir Jean-Louis Murat.
40 ans de carrière discographique pour Jean-Louis Murat!
Le 7 juillet 1981, en effet, sortait le disque "suicidez-vous le peuple est mort"!
Il y a 10 ans, je vais vous dire, c'était les 30 ans même! Et 40, c'est mieux!
En 2011, j'avais lancé une pétition qui avait été signée par des centaines de milliers de personnes (environ, presque, mais les chiffres précis ne sont plus disponibles) pour que les médias se saisissent de cette occasion pour que des émissions soient enfin consacrées à Jean-Louis Murat (Tout jeune, tout frais, tout naïf (1,5 ans d'existence), le blog cherchait encore à faire le buzz). Laure B., à l'époque, l'avait même signée. Et c'est elle qui m'avait fourni, après recherche, la date exacte de sortie du 45 Tours (un objet physique en dur, enfin, un petit peu souple, qui contenait deux ou trois chansons, mais qui nécessitait d'être retourné, pas comme une crêpe, mais un peu comme la page d'un livre qu'on tourne, oui, bon, un vinyle quoi, mais format réduit).
J'avais également produit cette petite vidéo:
Finalement, après m'être plongé dans le blog de 2011, on voit que 10 ans plus tard, la situation n'a pas vraiment changé (sauf qu'il y avait myspace et que Jean-Louis nous offrait des inédits pour passer le temps) : le petit peuple muratien attend le retour de JLM, un nouvel album, une tournée, les annonces de date s'égrainent en 2011 comme en 2021... et il faut s'en réjouir... JLM qui n'aime toujours pas les anniversaires est toujours tourné vers l'avant... Et on espère qu'il va rattraper le temps perdu avec le covid en 2022/2023.
Ci-dessous le titre live d'époque que Matthieu m'avait fait découvrir après des après-midis passés à l'INAthèque à Clermont:
1981/2021, c'est aussi pour cet anniversaire que j'ai accepté de soutenir le tribute "AURA AIME MURAT", pour qu'il y ait au moins un truc qui marque le coup!! 40 ans de disques, ça commence à faire, surtout pour un groupe!!! A géométrie variable, certes, mais avec des membres souvent en conflit entre eux: Jean-Louis Bergheaud qui conteste le leadership et le côté factice de Jean-Louis Murat, alors que Gengis revendique de jouer plus rock alors que Mornac et quelques autres tirent eux aussi à hue et à dia, mais qui ont toujours réussi au bout du compte à se supporter, et à un rythme souvent effréné de production.
Je cause, je cause... c'est pour me laisser le temps de trouver quoi vous dire ou un moyen de fêter ça, mais je sèche un peu... Alors, on va se tourner un peu vers les archives (d'ici le 6, une autre idée me viendra peut-être).
A propos de "suicidez-vous le peuple est mort", je vous invite à relire le reportage d'avant le street art, de Matthieu... qui avait réussi à nous retrouver le tag clermontois qui peut être était à l'origine de la chanson:
Quelques jours après la parution de l'article, le tag est réapparu - je crois me souvenir que M. m'avait laissé penser que c'est l'auteur initial qui l'aurait reproduit- :
Allez, je vous mets une petite archive: SPLIFF le fanzine culte de Clermont avec un article signé par Jacques Moiroud, toujours actif, et Agnès Audigier, ex-Madame Atomos (groupe cotoyant de près Clara), soeur de Marie, décédée en 2014.
Saluons au passage Marie Audigier, femme/manager, qui a sans doute joué un rôle important à l'époque, et pas seulement du côté de LA BEAUTE. Elle vient de finir sa mission en Afrique (4 ans semble-t-il très réussi à l'Institut Français du Congo). Bon retour en France!
fanzine "new wave" 9 (mai 1981)
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La version de 1995 disponible en cd :
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Un titre toujours d'actualité :
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Le 16/09/81, sur TF1, c'est "la débâcle" qui est présentée:
J'ai contacté hier François Diwo présentateur de l'émission... qui n'a aucun souvenir de cette séquence.
Voilà... je sais c'est nul comme anniversaire... mais moi non plus, je n'aime pas vraiment les anniversaires, ni les nouvels ans... vivement l'automne...