Publié le 2 Mai 2022

bonjour, ola, alo,

Voici les quelques news que j'avais sous le coude depuis ces derniers jours!

 

1) Avant le concert d'ALLONES,  dans OUEST FRANCE (édition Pays de loire) du 29/04,  un petit phoner. 

Murat répond sur le fait qu'il ne sorte pas de livres... 

Interview dans OUEST-FRANCE, retours sur Bourgoin, Bruxelles et Lièges et bricoles

 

2) Retours sur BOURGOIN:

 

a- Avec Soul Kitchen, plutôt en images, celle de Fabrice Buffart

https://www.soul-kitchen.fr/162215-photos-jean-louis-murat-slogan-les-abattoirs-bourgoin-15-04-2022

b- Voici l'article du  DAUPHINE LIBERE   pour vous prouver que mon compte-rendu était juste:

Aux Abattoirs, Jean-Louis Murat a comblé son public
Par M.M. - 16 avr. 2022

Les Abattoirs ont proposé, ce vendredi soir 15 avril, une soirée chansons françaises devant plus de 200 spectateurs. Confiée au groupe lyonnais Slogan, la première partie a démarré avec des textes ciselés et de la musique pop, electro. Clémence, Nicolas et Anthony à la basse s’amusent avec leurs références cinématographiques, musicales, littéraires. Et l’ensemble s’impose comme un hymne enchanté et en chansons à l’amour, à la vie.

 

Artistes en transe et public séduit

Puis ce fut le tour de Jean-Louis Murat, de retour sur cette scène berjallienne qu’il affectionne tant. Et ça s’est vu ! Venu avec son dernier album La vraie vie de Buck John et des titres cueillis dans des plus anciens Morituri, Taormina, Baby Love , l’auteur compositeur interprète auvergnat, très en voix, a gâté son public. Et quand il pose un temps sa basse, pour chanter seul, l’émotion est bien là avec La pharmacienne d’Yvetot et la magnifique reprise de L’Arc en ciel. Les morceaux instrumentaux étaient au top, s’allongeant pour le plus grand bonheur des auditeurs.

Ce fut un sacré moment que l’artiste et son public ont pleinement partagé et apprécié. Une prestation épurée et habitée où rock, groove, folk, envolées vocales, parfois psychédéliques, ont fait le reste, pour parler de mort, d’amour, beaucoup, qu’il soit perdu ou renaissant. Pour parler aussi de voyages, et ce vendredi soir, le public s’est bien laissé embarquer par Jean-Louis Murat, Denis et Yann Clavaizolle, Fred Jimenez, musiciens hors pair qui se sont fait plaisir jusqu’aux multiples rappels.

 
 
 
3) Les retours des concerts belges par le camarade Martial de Destination JL Murat sur FB:
 
CR des concerts à Liège( 08/04 ) et Bruxelles (09/04).
Demain nous prenons la route pour voir Jean-Louis à Paris (Trianon), et je n'ai pas encore eu le temps de faire le CR de ces 2 concerts en Belgique.
Faut dire qu'entre le travail et notre petite fille de 6 mois qui vit désormais à la maison, nos journées sont bien remplies. Je profite donc de ce lundi de Pâques pour m'y coller et vous raconter notre week-end ou nous avons suivi Jean-Louis en tournée.
Après la déception à l'annonce de l'annulation du concert de Lille, ajouté au manque que l'on a tous ressentie avec la tournée annulée à cause du covid, nous avons vite pris la décision avec mon épouse d'ajouter la date de Liège à celle de Bruxelles pour voir notre chanteur préféré 2 soirs de suites, car nous savons très bien que les concerts de Murat sont toujours différents d'un soir sur l'autre .
Ce vendredi 8 avril, je récupère donc mon épouse à 16h à son travail, et nous voilà donc partis pour Liège ( 2h30 de route) . Pendant le trajet, nous en profitons pour réécouter les derniers albums de Jean-Louis qui occupent la majeure partie de la Setlist du soir.
Après être passé à l'hôtel, nous arrivons à la salle du Reflektor ou nous saluons Jocelyne qui tient le stand de merchandising. Elle est bien loin de se douter à ce moment là que je serais amené à reparler d'elle dans mon compte rendu à cause du chanteur Auvergnat.
Quand on entre dans la salle ou nous rejoignons notre amie Josie au premier rang, la première partie est déjà commencée et elle ne fût pas désagréable. C'est Bérode, un duo Belge à 2 guitares qui jouera encore quelques titres dont une belle reprise de " Au revoir mon amour " de Dominique A.
Après le changement de matériels et les quelques réglages nécessaires après la première partie, le noir se fait dans la salle, le régisseur agite la lampe torche et Jean-Louis fait son entrée dans une tenue assez décontractée, basket, pantalon en toile avec des fermetures éclairs dans le bas , tee-shirt et chemise à carreaux rouges, noirs et blancs.
Il est accompagné aux claviers par Denis Clavaizolle qui fait son retour sur scène avec Murat , 12 ans après la tournée "Le cours ordinaire des choses". Yann Clavaizolle, que j'ai déjà vu sur scène avec H-Burns ,s'installe à la batterie et le fidèle bassiste Fred Jimenez a rejoint la tournée après quelques dates. Tous les 3 accompagneront Jean-Louis aux choeurs sur plusieurs titres, et ce sera du plus bel effet.
Après un " Bonsoir ", le set débute par" Jean Bizarre " un des titres que je préfère sur le dernier album " La vraie vie de Buck John ".Et la configuration de la salle, une fosse debout en longueur permet aux 250 personnes présentes de bouger sur ce titre et ce refrain très entrainant :
" Toi-même en retard
Jean Bizarre
À Zanzibar ouh,ouh
Perdu aux chemins des pleurs...ouh,ouh,ouh..
Puis le navire du Reflektor retrouve la houle avec une très belle version de" La Princesse of the cool "( album Baby Love), lors de laquelle Murat joue avec la pédale d'effet de sa Telecaster. Si bien que lorsque le morceau se termine, on ne croit pas du tout que:" C'en est bien fini de l'éternel retour du blues" .
3 ème titre de la Setlist et 3 ème album déjà, puisque l'on reconnaît l'intro de Ciné Vox de l'album " Il Francese " que l'on avait déjà entendu sur la dernière tournée avant le Covid. Jean-Louis et ses 3 musiciens nous livrent ici une version différente mais toute aussi poignante de cette superbe chanson au texte sublime:
"Alors si grand malheur était
De ne pas se sentir aimé
Je me glissais comme en un rêve
Me glissais dans
Dans une autre vie...."
Retour au dernier album " Buck John" avec le très énergique " Ma babe " , ça bouge de nouveau dans le public, ça tape dans les mains et ça chante même " Z'auriez pas vu ma babe " avec les 3 musiciens qui font les choeurs.
Le titre suivant débute avec le seul clavier de Denis et Jean-Louis qui chante: " Mais où est-il, mais où est-il mais..... Ce soir je pense à l'envolée.... et au bout d'une d'une minute trente, changement de tempo et le rythme s'accélère avec les entrées conjointes de la Telecaster, de la basse et de la batterie pour ce très bel inédit de la tournée " Hello You " qui se termine par " Hello you, hello toi, plus de ça entre nous.. et les choeurs ha,ha,ha,ha,ha.... sublime.
Puis Jean-Louis quitte son tabouret sur lequel il joue dans une position mi-assise,mi-debout pour s'avancer vers la droite de la scène ou il a repéré au premier rang un enfant sans boule quies, puis il recule en fond de scène pour parler au régisseur alors que le groupe joue doucement. Le régisseur réapparaît et va offrir des bouchons antibruit à cet enfant pour le protéger car pour " Maryline et Marianne " , Jean-Louis invite le public à taper des mains et à accompagner les choeurs , et les spectateurs s'exécutent généreusement et ça bouge encore plus fort dans les premiers rangs sur ce titre qui groove vraiment très bien en live.
Le set continue par " Montboudif " et ce sera ma seule réserve de la soirée . Sûrement parce que déjà sur l'album Baby Love, c'etait un des titres que j'appréciais le moins, et la version live ne me fera pas changer d'avis. Du même album, j'aurais préféré entendre " Ça c'est fait" , " Le reason why", " Troie " ou " Tony Joe".
Mais la suite va me combler car on aura le droit à l'enchaînement de 2 titres sublimes de l'album " Morituri " , le Murat d'avant le virage electro pop de travaux sur N89.
Fred et Yann quittent la scène, Jean-Louis pas très bavard jusque-là évoquera la guerre en Ukraine par : "Vous avez de la chance d'être Belge!
Bientôt on n'aura plus de gaz , plus d'électricité, ce sera le moment de tester un nouveau mode de vie"
Aux premières notes de clavier de Denis , je reconnais " La Pharmacienne d'Yvetot " , une superbe version piano- voix qui donne vraiment envie de chialer, mais pas dans la cuisine, (comme dans la chanson) ,mais bel et bien là, devant la scène..... et la voix de Jean-Louis, belle et claire comme de l'eau de roche qui clame:
"Encore une affaire à Dantzig
Aux Dardanelles, à Mayerling
Attends le prochain Sarajevo
Pour chialer dans la cuisine.... "
On y est, pas à Sarajevo, mais en Ukraine, au Dombass, à Marioupol, j'en ai des frissons...... Applaudissements nourris.... Mais pas le temps de souffler et on enchaîne sur " Frankie " , 9 minutes 30 à couper le souffle.... ça démarre par des cris, ouh, brrr, youhou,ahhh, puis 《 Que n’aurais-je pas fait pour Frankie 》, c’est que n’aurais-je pas fait pour mon pays , pour la langue Française. Les 4 musiciens sont au diapason et le temps est suspendu tout au long du titre que Jean-Louis étire au maximum en répétant un couplet, en répétant le refrain, on voudrait que ça ne s'arrête jamais, grandiose !
On passe à un peu plus de légèreté avec " Chacun sa façon " , une version plus punchy que sur l'album qui permet aux premiers rangs de se dégourdir les pieds après les 2 titres de " Morituri " .
Jean-Louis reste seul en scène et dans une digression nous lâche :" Là, je suis plutôt sur l'origine du monde.... Avec Jocelyne à qui vous allez acheter un album, on se tape tous les musées ou il y a un Courbet avec une source de la loue. Avec Jocelyne, on parle beaucoup de sexe, elle vous dira...." rires dans la salle. Puis accompagné par sa guitare, Jean-Louis enchaîne :" Bon j'y vais, je me déshabille et je plonge....."
Aux sources de la Loue, je n'sais quoi j’attendais
Sans doute le début du monde...."
Guitare-voix donc pour une superbe version down tempo de " Si je m'attendais" qui me filera la chair de poule et qui me rappellera " Amour n'est pas querelle " sur la tournée Toboggan.
Flashback maintenant, puisqu'on remonte à l'album Taormina pour une version très enlevé du " Chemin des poneys" , 8 minutes très " rock" ou la Telecaster de Jean-Louis va rugir, les ouh ! aussi , ça devient " Psychédélique " , on est loin de la version de l'album mais c'est beau et puissant. On voudrait encore prolonger plus longtemps ce moment hors du temps, mais c'est la fin du set et Jean-Louis et ses musiciens quittent la scène sous un tonnerre d'applaudissements.... ça tape dans les mains, on entend des houhouhu, et Jean-Louis revient pour le rappel avec le seul Denis aux claviers . Aux premières notes on reconnait " L'arc en ciel " la reprise d'Adriano Celentano . De nouveau cette version piano-voix down tempo touche sa cible et me frappe en plein coeur, quelle merveille :
"Je suis devenu un coucher de soleil
Je parle comme les feuilles d'avril......"
Ces paroles raisonnent dans la salle, le temps et de nouveau suspendu..... dans les loges à Bruxelles, Murat nous dira : " Vous avez vu ce soir j'ai pas joué l'arc en ciel ( il a joué Taormina en rappel ) , parce que trop de titres piano-voix, ça ferait un peu trop chanteur des années 30 ". Oh que non Jean-Louis, bien au contraire, je vous le dis ici dans mon CR, votre voix est tellement claire et belle, elle n'a pas bougée, elle nous bouleverse dans ces moments d’émotions intenses.
Le set se termine par quelques mots en Italiens dans la chanson sous un tonnerre d'applaudissements de nouveau. Le public tapera dans les mains, des pieds , scandera Jean-Louis! Jean-Louis ! Jean-Louis ! Mais il n'y aura pas de 2 ème rappel...... Qu'importe, on aura eu le droit à un concert intense, dense, d'1h40 avec un set bien équilibré entre les titres enlevés et rythmés, et ceux plus lent, plus dans l'émotion.
À Bruxelles nous avons retrouvé Lina et Dolores qui auront beaucoup apprécié le concert au Botanique, plus rock que la veille à Liège, avec un Taormina psychédélique en rappel à la place de l'arc en ciel. Avec des intros plus longues et plus de guitare aussi qu'à Liège. Seul hic au Botanique, un agent de sécurité qui ne voulait pas fermer la porte alors que les serres du Botanique sont en travaux et ouvertes aux courants d'air. Cela a perturbé Murat qui s'est arrêté de jouer. Le régisseur, mon épouse , puis moi à mon tour avons dû fermer cette porte pour que tout rentre dans l'ordre.
En fin de concert, quand Jean-Louis dira que c'est bientôt finit, un spectateur lancera: " Tant que la porte est fermée, tu vas jouer maintenant. " rires dans la salle....
Dans les loges en discutant avec Fred, le bassiste. Je lui ai dit à quel point c'était impressionnant de voir à quel point lui et les 2 autres musiciens étaient aux aguets, en train de surveiller Jean-Louis comme le lait sur le feu ! Pour savoir quand il va prolonger, raccourcir un titre, ou changer de tempo.
C'est pourquoi je vous disais que les concerts de Jean-Louis sont toujours différents et on en a encore eu la preuve sur ces 2 dates en Belgique.
Le groupe est maintenant bien réglé, les claviers de Denis apportent un vrai plus .
Fred à la basse est fidèle à lui même et Jean-Louis semble avoir dompté Yann et sa crinière à la batterie.
Quant à Jean-Louis, il est en pleine forme, il a retrouvé sa Telecaster qu'il avait abandonné sur la dernière tournée et son chant est parfait, surtout sur les titres piano-voix et guitare-voix ou il met toute l'application qu'il faut pour rendre ces instants magiques.
Hâte d'être mardi soir à Paris pour revoir sur scène le meilleur auteur, compositeur,interprète de la chanson française
" T' ES LE MEILLEUR JEAN-LOUIS ! "
Martial Decoster.

LE LIEN DICALE EN PLUS

encore une occasion pour Bertrand Dicale de nous faire écouter du Murat... Le jour où il est impossible de parler des élections sur les ondes... 

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/comment-ne-pas-en-parler-aujourd-hui-seulement_5070673.html

Jean-Louis Murat, On ne peut rien en dire, 2006

 

LE LIEN EN PLUS EN SUS DU COTE DES COLLECTIONNEURS

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

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Publié le 25 Avril 2022

Sur ce blog, il y a une catégorie d'articles, que l'on peut retrouver dans la colonne à droite,  qui s'appelle "le goût de qui vous savez"... Elle était nécessaire car il est habituel que Jean-Louis Murat  partage ses coups de cœur quand on l'y invite, et pas seulement. Même s'il fait parfois le fanfaron en laissant penser qu'il démolit tout, il est plus juste peut-être de croire qu'il lit TOUT, écoute TOUT, sans oublier de plonger son oeil et ses mains sur la peinture ou son esprit dans la philosophie. En la matière, c'est aussi un OGRE. Après une discussion sur le cinéma au Toboggan de Décines, juste avant d'enregistrer le live "innamorato", en 2018, et auparavant des rencontres FNAC, des multiples articles dans lesquels on demande à Jean-Louis Murat ses coups de cœur dans les divers arts,  et des promos dans lesquelles il glisse les auteurs ou chanteurs qui l'ont accompagné durant la période de création,  voici donc un reportage de Florence D. sur une nouvelle occasion qui nous était offerte d'entendre Jean-Louis Murat nous parler de culture. C'était à l'invitation de la médiathèque ARAGON à Rosny, sise au côté  du théâtre où il allait jouer deux heures plus tard. 

« Porter ce qu’on aime et l’offrir aux autres » : 

la médiathèque imaginaire de Jean-Louis Murat (Rosny-sous-Bois, 16 avril 2022)

 

Même pour une familière de la petite couronne parisienne, l’arrivée à Rosny-sous-Bois peut paraître un peu décourageante. Pourtant, passés les ronds-points de la zone commerciale, le pont sur l’autoroute, et une entrée sous une barre d’immeubles, on se retrouve dans une cour intérieure, îlot vivant et serein : vaste dalle où des espaces fleuris mettent une touche printanière, notes échappées d’une fenêtre, baigneuses sortant de la piscine, et porte vitrée de la médiathèque, juste au-dessus du théâtre - on y entendait dans l’après-midi les répétitions pour le concert de ce soir. 

Nous, c’est La Vraie Vie de Buck John qui nous accueille, diffusée par les haut-parleurs, alors que les bibliothécaires nous incitent à commencer à déambuler en attendant l’invité du jour - lequel sitôt arrivé, accompagné de Jocelyne,  se trouve embarrassé de s’entendre. La musique est coupée, on lui offre un café qu’il laissera refroidir, et la séance commence. Le charme opère immédiatement, sur un public acquis d’avance : même Arno Cayotte, le bibliothécaire qui anime la rencontre, se présente d’emblée comme un fan, que Murat accompagne depuis 1991. 

 

On commence dans la section jeunesse, colorée et lumineuse, avec sa grande baie vitrée qui ouvre sur un coin d’herbe. Questions sur le rapport aux bibliothèques et aux livres, sur les liens entre littérature et chanson. Murat raconte : enfant issu d’un milieu populaire, il n’avait pas de livre à la maison, et a beaucoup fréquenté la bibliothèque de La Bourboule. Depuis longtemps il vit dans les livres : jeune homme, il s’est constitué une première bibliothèque, disparue, dilapidée par un héroïnomane, aujourd’hui les livres envahissent sa maison, colonisent une pièce après l’autre. Il rappelle aussi que son ex-femme a ouvert une librairie (le formidable tiers-lieu Les Vinzelles à Volvic). 

Sur le rapport entre ses lectures et les chansons, il se fait modeste. Il dit passer l’essentiel de son temps à lire ou à écrire, mais si l’univers des chansons peut avoir un « relent poétique », « globalement c’est de la blague » lance-t-il. Il présente plutôt ses lectures et la constitution de sa bibliothèque comme une façon de poursuivre ses études. Et éludera soigneusement la question sur un éventuel projet d’écriture romanesque.

« Ma bibliothèque, conclut-il : ce sera sans doute ce que j’ai fait de mieux » ; et, clin d’œil à l’espace où se déroule cette conversation : « j’ai une mission, comme Dora. » 

Ce sera la seule référence à l’espace dans lequel nous nous trouvons – avec le Mortelle Adèle qu’il a feuilleté à son arrivée. Immédiatement se dessine ce qui sera la joie et la limite de cette rencontre. Murat qui sait si bien parler de ce qu’il aime, rendre curieux d’une œuvre, d’un auteur, s’en tiendra à des généralités sur son rapport à l’écrit : son intimité avec les livres, l’importance de la transmission…  Introduction extrêmement plaisante, souvent drôle, parfois touchante, mais qui fait rêver d’une deuxième partie où il aurait sorti des ouvrages des étagères pour partager ses goûts et ses enthousiasmes, ou même, pourquoi pas, nous aurait lu des passages à voix haute puisqu’il raconte que c’est un de ses exercices favoris.

Arno Cayotte nous invite à passer dans « l’espace adultes » (frissons dans l’assemblée), et on aborde plus précisément ses auteurs et ouvrages de prédilection. « A mon âge, on lit et relit les classiques », dit Murat, qui a toujours sur son bureau L’Iliade, L’Odyssée ou les Pensées de Pascal. Il nomme Montaigne, Tchékhov, et bien sûr, Proust et la Recherche, lue en sept ans puis partiellement relue. Tout en parlant, il parcourt les rayons, s’arrête sur des titres séduisants, s’émeut des voisinages auxquels contraint le classement : Cervantès et Borges, très bien ! En revanche Will Self et Shakespeare, pas question : jamais ces deux-là ne feront de petits, et il ne manquerait plus que Will Self se croie au niveau de son illustre voisin !  Illico il les sépare. Le principe de classement chez lui ? Avant tout, éviter les compagnonnages contre-nature : « Il faudrait inventer un classement par lequel les livres pourraient se reproduire », s’amuse-t-il. Lui leur parle, à ses livres, les bichonne, répare ceux qu’il achète en mauvais état, et surtout s’excuse s’il leur a imposé un voisin mal assorti.

Nous rions, ravis, mais il est aussi très touchant de voir ainsi formulé ce qui habite beaucoup de lecteurs : la présence familière des livres, cette relation d’intimité avec eux et leurs auteurs, et un amour qui nécessairement se partage : porter ce qu’on aime et l’offrir aux autres, dit Murat. Alors tout le monde n’ose pas, comme lui, se lancer dans la lecture de quelques pages quand l’apéro bat son plein, mais il nous dit bien là la joie à transmettre et le délice qu’est la lecture à voix haute, même quand on a beaucoup grandi et que l’on n’a plus droit, depuis longtemps, à l’histoire du soir. 

Sur l’histoire du soir, justement, il développe longuement la façon de transmettre à ses enfants le goût de la lecture, et l’exigence. Il dit avoir lu tout ce qui passait entre leurs mains, pour éviter des romans jeunesse mauvais ou médiocres, achetés ou offerts trop vite. Il n’hésite pas non plus devant le difficile ou très difficile, racontant qu’il a lu un peu chaque soir à ses enfants encore petits Une enfance de Jésus de J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003. Il revient aux classiques, racontant sa méthode pour leur faire découvrir les Fables de La Fontaine, dans un joli cheminement pédagogique, depuis le récit pour enfant de cinq ans jusqu’à la lecture avec la prononciation du 17ème siècle…

 

Bon, c’est Jean-Louis Murat, alors inévitablement il lance aussi quelques vacheries. Au rayon presse, sur le peu d’estime qu’il a pour les journalistes, bien qu’il les lise très régulièrement, et surtout « ceux du bord opposé » (il serait donc lui-même d’un certain bord ?), l’essentiel restant de "penser contre soi-même" comme il l'a déjà dit à plusieurs reprises. Sur la BD aussi ; sans partager le mépris qu’il manifeste, on goûtera son sens de la formule lorsqu’il la qualifie de « culture pour les nigauds », « marche pour les claudicants » (« Oui, c’est vrai, je suis réac », reconnaît-il.)

 

On le préfère dans ses admirations. Pour Berthe Morisot croisée au détour d’une allée : il raconte qu’elle a toujours les yeux sur lui dans son studio d’enregistrement, où il a affiché un de ses portraits. Il en parle avec affection, de cette grande peintre, un peu oie blanche dit-il aussi, entre les frères Manet... Même tendresse pour Madame Deshoulières, rencontrée au marché aux puces, et devenue son « Antoinette », qu’il a contribué à refaire découvrir. Exclamation devant un ouvrage de Mona Ozouf, aveu de son admiration qui l’a empêché de l’aborder lors d’une séance de dédicace, comme avec Tony Joe White, ou Anne Sylvestre - émotion redoublée du fait qu’il lui trouve la voix de Suzanne Flon dans Un singe en hiver.

Elles passent vite ces 45 minutes en compagnie de cet homme si curieux. Interrogé sur ses voyages, il dit qu’il cherche avant tout à aller là où ont eu lieu des événements qui l’intéressent, où ont vécu des écrivains et artistes. Il clame une fois encore son amour pour la Grèce (« Ah ! Mourir à Delphes ! »), et rêve d’aller à Sils Maria, dans le Sud-Est de la Suisse, lieu de villégiature, entre autres, de Nietzsche, Thomas Mann ou Marcel Proust. Les tournées, malgré un rythme qu’on imagine fatigant, sont aussi l’occasion de découvertes : il s’enthousiasme pour le musée de Bourgoin-Jallieu, visité avec Jocelyne à l’occasion du concert de la veille, sourit aux souvenirs de déambulations nocturnes dans les musées, précieux privilèges qu’a pu lui apporter sa propre notoriété ou celle d’Isabelle Huppert… Gourmandise et générosité, donc, et si je ronchonne un peu après coup, ce n’est pas que Pierrot a une mauvaise influence (encore que…), mais que ce moment invite à en vouloir plus, soulève des questions notamment sur son rapport à la création contemporaine, suscite le désir de le voir pleinement dans ce rôle de passeur…  Ou de s’interroger sur les livres qu’il a cités ailleurs comme sources d’inspiration. Mais cela, ce sera pour le prochain épisode.

                                                                         f.

                                                                                                 
 

 

 

Merci! Merci beaucoup Florence ! Tu gagnes tes galons de "reporter à  veste multipoches'! 

J'ai particulièrement apprécié les éléments sur le  rapport physique de Jean-Louis Bergheaud à ses livres. En autodidacte, il se constitue littéralement un corp-us.

Même s'il n'est bien sûr pas rare que l'ultra-sensibilité d'un A.C.I.  l'amène à se faire séduire par toutes les muses qui passent, entre autres choses,  à la lecture de cet article,  voici deux réflexions :

Murat dans un ciné club  va transpirer le 7e art; dans une bibliothèque, ne sembler respirer que pour la littérature, et invité chez Lenoir ou Zégut, c’est toute sa vitalité qui s’incarne dans la musique, et il s’affirmera avant tout musicien...  Entier.  Ce n'est pas un jeu ou une posture, juste la passion et la sensibilité.

- Dans cette passion, on discerne également sa modestie concernant son artisanat (même s'il pense qu'il n'y a pas de concours, et que c'est le MOF du PMF*), par rapport aux autres arts "majeurs". Même si 1451, même si Bob Dylan, on attend toujours qu'il ose franchir le pas d'avoir de "la suite dans les idées" (pour reprendre une de ses expressions pour expliquer qu'il ne commettait pas de livres).

 

“Ce qui distingue l'autodidacte de celui qui a fait des études, ce n'est pas l'ampleur des connaissances, mais des degrés différents de vitalité et de confiance en soi.”        Milan Kundera / L’insoutenable légèreté de l’être

 

*Meilleur Ouvrier de France du Paysage musical français

 

Merci pour les photos,  Christophe- page jeanlouismuratfanclub

« Porter ce qu’on aime et l’offrir aux autres » :  la médiathèque imaginaire de Jean-Louis Murat (Rosny-sous-Bois, 16 avril 2022)« Porter ce qu’on aime et l’offrir aux autres » :  la médiathèque imaginaire de Jean-Louis Murat (Rosny-sous-Bois, 16 avril 2022)
« Porter ce qu’on aime et l’offrir aux autres » :  la médiathèque imaginaire de Jean-Louis Murat (Rosny-sous-Bois, 16 avril 2022)

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Rédigé par Florence D.

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #le goût de qui vous savez

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Publié le 23 Avril 2022

ONE DAY,  ONE NIGHT IN PARIS,  Trianon - concert Jean-Louis Murat, 19/04/2022

Merci à Murat de me permettre de me faire des beaux mid-week...  Après une escapade au Sancy, je me suis offert Paris sur un plateau du Trianon...  Et toujours pas de burk jaune pour Buck John : Il se déguste sans fin, et avec appétit.

Après le concert de Bourgoin, at home, dans un cocon où j'ai vécu en solitaire le moment, et vraiment gobé mon pied,  j'étais curieux de sentir la chaleur et ferveur parisienne, pour la première fois. 

 

C'est à Paris, que je fuis chaque nuit                   Étranger à l'oubli, dans ma mémoire infidèle

La vraie passion de ma vie      Dors à Paris        De Clichy à Odéon            J'ai tant et tant jeté de ponts

Pour enjamber nos vies          Comme à Paris

 

Tout a commencé un peu trop tôt:  levé à 5 heures, pour pouvoir faire une visio de travail à 9h (j'ai un vrai travail, parfois) auquel j'assiste dans le hall de la gare de Lyon. Pas de chance : la vi-sio ne m'apprend rien, Je voulais juste un peu parler, choisir un train... Heureusement, vers 10 heures, la ville est à moi.  Je me rends compte devant la cinémathèque  qu'on est mardi... les fameux Mardi parisiens... J'avais prévu d'y faire des recherches. Je poursuis donc ma rando sur les lieux avec une autre idée en tête, en renonçant aussi à entrer à la BNF devant la queue aux portiques. Après  toutes ces marches, montée,  descente, je me dis qu'ils ont réservé la culture aux sportifs. 

Je prends quelques photos.  Je ne me prends pas pour Cartier-Bresson.

Quai Saint-Bernard à Paris
Derrière la gare Saint-Laz
are

 

Et je me retrouve après quelques kilomètres au Père Lachaise. Ce n'était pas un jour d'été comme on en fait beaucoup, mais c'était agréable.  Je fais le parcours touristique, mais je tombe (si je puis dire) sur Bourdieu, Bécaud -je l'aime de plus en plus, "c'est en septembre" me fout les poils, "l'absent"...-, Tiens Mano Solo, dont le Paris de "la Marmaille nue" est un peu celle qu'il défile sous mes yeux, durant un moment, je connaissais l'album presque par coeur... et Desproges, bien tristounet dans un rectangle aux herbes folles. "Je trouve insupportable, déplacé, que nous puissions mourir"  a-t-il dit, Bergheaud:  "C’est dégueulasse qu’on nous ait mis là pour qu’on disparaisse et qu’il ne reste rien". Rien? Non,  j'ai ressenti une grande joie quand ma fille m'a demandé la semaine dernière: "tu connais Desproges?"  Elle était en train de le lire avec plaisir! Malgré le souvenir absolument horrible de Murat alors chanteur à keffieh, de sa rencontre avec lui -d'où sa rancœur contre les humoristes de France Inter?-, ils avaient sans doute beaucoup de points communs: Peguy, Vialatte, la critique de la démocratie, sans oublier Zacha... et la capacité à sortir  la réplique assassine?).

 

Pitié pour les défunts       Est-il besoin de le dire

Horizons lointains       Courses à Paris

Tous disent               Bonjour grand cambriolé

 

Ensuite, un peu à la hussarde, je déboule sur  le Maréchal Murat histoire de voir si la stèle a bougé: il a peut-être décidé d'aller se souvenir au Trianon ce soir? aller se battre contre son double, cet usurpateur ou prendre possession de sa réincarnation?   Apparemment, non, de toute façon, il doit être bien coincé, avec  toute la smala sur x générations qu'on lui a collé par dessus. [NDLR : En fait, il s'agit d'un cénotaphe. Le roi de Naples a été jeté dans une fosse commune après son exécution. Malgré des recherches, ses restes n'ont pas été retrouvé.]

Une salutation à Marie Trintignant dont le décès a tellement touché Jean-Louis... et je termine par Marcel... qui n'est pas crédité sur "Lilith", mais ça aurait pu ("J'ai toujours Proust et Montaigne à portée de main. J'ai fait tout Lilith en lisant la Recherche" ( PS: On lit aussi dans cette interview de Libé. "Pour Cheyenne Autumn, c'était une pensée constante. C'est vraiment le disque que j'ai fait pour un pote, presque un truc de pédé, pour emballer". B?  Ce dernier descend le disque à sa sortie...).

 

On quitte presque difficilement ce monde des morts si vivant de Nature pour s'enfoncer dans les édifices, les boulevards  grouillants.  La ville me semble pourtant bien changée depuis mes dernières visites, en 2013 et 2015, avec ces pistes cyclables. Je passe sur Ménilmontant, et je me rappelle  de la belle soirée à la Bellevilloise (livre unplugged Murat), grâce à l'ami Pierre Krause.

 

Pour autant, je n'aime pas flâner sur les grands boulevards... avec mon gros sac à dos, et je me décide à me faire 4 stations métro-transporter... pour aller le poser. Oups, c'est un peu glauque cette chambre avec vue sur mur, et je ressors aussi sec pour un nouveau tour dans les rues dans lesquels Jean-Louis prenait ses quartiers.

 

Ps:  Bon, je vous fais le compte-rendu "murato-centrée"... mais je profite aussi de la randonnée urbaine.  

J'habitais rue Bondy
vous rue des Pyrénées

Je suis sur les rotules, et je vais quand même m'allonger une petite heure.

On se retrouve vers 18 heures avec quelques camarades des différents groupes facebook, united nation of Muratie pour les grandes occasions, Régis de Touraine, Martial et Marie-Laure de Dunkerque, Sylvie d'Alsace qui va vivre son premier concert, Eric Quénard de Reims, inter-Viouvé en 2013, La Barbara de Suisse et Amparo de Normandie, et Vivien d'Angleterre!    Et je fais connaissance de ma Madame D. , Florence.   L'auteure des articles sur l'histoire d'un ruisseau de  Reclus , et sur les animaux que vous avez tous appréciés  est, je l'espère, en passe désormais d'être une partenaire (ir)régulière du blog, comme Matthieu en son temps. On la retrouvera rapidement, et comme d'habitude, et comme M.,  elle élèvera un peu le niveau moyen d'ici (Bergheaud le mérite).  

 

je vis loin de Paris
et vous où je ne sais

 

Baptiste W. Hamon, qui assure la première partie, à partir de 19h30 est managé par Alain Artaud, 2e inter-Viouvé et Murat- de la journée, que je rencontre.  Le 3e,  je le vois de loin en fin de soirée:  Dominique Severac, fidèle  Parisien,  comme  Armelle Pioline (4e) qui a fini la soirée en loge, comme l'ancien "jaguar" du forum muratien, Antonin Lasseur (5e).   Je vois Lætitia Masson que je n'ose pas aborder... mais je passe quelques instants avec Benjamin Locoge de Paris-Match qui s'étonne du peu de médias... Olivier Nuc et d'autres sont  à Bourges, ou chez les Sparks.  Laurent du Lien Défait qui me demande combien j'ai fait de concerts sur la tournée m'indique qu'il avait fait 27 concerts de la tournée Mustango. Oui, je sais, je suis un petit joueur.  Chose amusante: le lendemain, pour "AURA aime Murat",  je réponds pour Hexagone à des questions sur les dolos et le Lien défait... Je ne suis pas le mieux placé... mais le fait est qu'ils sont encore une poignée à se retrouver avec plaisir 30 ans, 35 ans après les premières fois.  Il manque quelques vieux camarades comme Sy! ou Nicolas N... et quelques autres. 

  L'âme du monde       tant aperçue à Paris        me dit "mais que faites-vous là"

Voilà pour la partie people,   et il ne me reste plus qu'à aller sagement rejoindre mon strapontin en ligne M... en courant car je rate l'intro de Jean Bizarre après une petite pause au coin.  Je ne ferai pas un strip on my strap (on supporte bien son coton).

 

C'est le 5e concert que je vois, je ne pense pas avoir de surprise. Et pour ce tour de chauffe habituel, il n'y en a pas.

 

Elle doit bosser au 12e,       il doit bien être sergent,

Dieu comme semble laisse,         de le voir si prudent.

Le volume sonore reste très modéré même s'il faut remplir de notes ce grand théâtre (à l'inventaire des monuments historiques). C'est sûr que c'est autre chose qu'un cube de béton comme à Cluses... et quand la salle applaudit à la fin du morceau, ouch, ça fait plaisir. La contenance en configuration debout est de 1000 personnes, et là on est assis (certains se demandent pourquoi), et ce n'est pas plein sur les côtés. Donc, 600/700/800 personnes? Je ne sais pas. Je n'ai pas eu le temps de compter.  Tiens, il n'y a pas la rangée de projos sur pied, en fond de scène... qui ne servait pas à grand chose certes. Il me semble qu'on restera dans le ROUGE, mais ça n'appelle pas le sommeil.  Il parait que "Ça n’existe pas vraiment le parisien, il n’y a que des provinciaux à Paris, quand je passe à Paris j’ai l’impression de jouer que devant des auvergnats, que je reste l’enfant du pays qu’ils viennent soutenir", mais je ne vois pas de chapeau en feutre et de biaude.  Je ne vois pas non plus E. Z., l'ingrat.

Magnifique intro  planante. avec une cool guitare de Jean-Louis, on prend deux minutes pour que la Princess of the cool s'installe. Le deuxième vers est un peu avalé. On a droit à quelques cris tempo-rés pour lancer le refrain. Quelques "oohh", "aaahhh" ponctuent le long pont final, mais c'est la guitare qui l'emporte... avant que les voix des musiciens arrivent doucement et s'élèvent avec les "là là là là" avant que Jean-Louis  ne pousse un "encore encore"... mais on en arrive à la fin.  7 minutes. Version courte par rapport à Clermont. 

C'est l'heure du premier "merci".

Cinévox.  Murat est parfois à la limite dans l’aiguë dans cette chanson, surtout quand il pousse un peu la voix par moment en bissant quelques vers. Mais il reste assez sage. Il ne part pas longuement voire pas du tout sur du "qui ne peut feindre, qui ne peut feindre" comme à Caluire. C'est presque "se séparer" qui est mis en avant ce soir.   6 minutes. Elle avait fait 4 à Cluses il me semble, et 7 à Caluire (je précise pour les curieux qui n'ont pas encore compris que Murat interprète différemment chaque soir).

 Le public applaudit au bout de quelques instants, quelques sifflets, l'intro de "ma babe" assurée par le band, ça dure un moment avant que la guitare arrive, plutôt rock. Les claps s'arrêtent... Tiens, je ne suis pas un grand connaisseur mais j'ai les Talking heads qui me vient à l'esprit. Il y a un côté rock et punk dans cette mélodie simple, et le chant détaché et saccadé. Les choeurs et le refrain nous emmènent plus sur du funk ensuite.  Murat s'amuse et part en petite impro vocale que je ne vais pas tenter de retranscrire. Ça monte, ça monte... Un petit "ddrrrrriiii" comme je l'avais déjà entendu,  et je me dis que le concert est lancé, et c'est à partir de là que je rentre vraiment dedans.  Le public repart dans les applaudissements, mais les musiciens ralentissent, ralentissent... alors que Murat y va de ses marmonnements musicaux,  et ça dure encore  ainsi... On a  un léger crescendo, "ah ah ah AH AHAH",  avant que Murat ne parte dans une grosse partie de guitare qui fait redémarrer les applaudissements. La fin me parait pouvoir être meilleur car on était tout près de l'incendie, mais nouveau ralentissement un peu brutale même si le dernier "n'auriez pas vu ma babe" sous la basse de Fred est plutôt joli. 2e petit regret : Murat ne nous invite pas à chanter, comme à Clermont, et ça sera le cas sur tout le concert. Je n'ai pas entendu de chants de la part du public ce soir.  Mais soit, la version était super chouette quand même et je ne suis pas seul à avoir aimé. Presque deux minutes de plus qu'à Clermont si je ne me trompe pas.

"mercccii".

Pendant qu'une note ou deux de guitare retentissent sous les applaudissements qui ne finissent pas, du fond de la salle, retentit un "Souris un peu!!!" suivi je crois d'"un merde" je crois. Mouais... Murat était peut-être concentré au début, mais il ne fait pas pour autant la gueule. Murat entame alors dans le bruit "hello you". Et ça méritait un peu de calme... d'autant que ça toussoute un peu, ça remue dans les rangs.  Étant dans un couloir, je suis légèrement perturbé par des gens qui rentrent ou sortent...  n'hésitant pas à faire lever plusieurs personnes pour rejoindre ses places. Je suis un peu surpris. Du coup, sur ce début d'HELLO YOU assez joli, ça manque un peu d'intimité.

Bon ceci dit, Il me semble que JL arrive à imposer une belle écoute... notamment dans le moment de silence (pas très long) vers la deuxième partie où on entend un petit sifflement, puis le souffle du chanteur. Et tiens, gros changement: ce soir, l'intro ne s'est fait pas seulement avec le piano de Denis mais plutôt à la guitare. Peut-être un peu moins joli.  A la Clermont, on avait profité longuement de la petite mélodie en noir et blanc. Là encore, sur la 2e partie, la voix de Murat est juste à la limite. Sous les chœurs emballants qu'il continue de lancer "ouais, les choeurs", Murat s'amuse. 5.5.  Là encore dommage de ne pas faire chanter le public comme à Cluses.

"Ah ah ah ah" font les chœurs, sous les applaudissements du public, le son est monté. Là encore, c'est la guitare presque métal et un peu étonnante, qui fait taire un peu les applaudissements, elle nous emmène assez loin, mais la section rythmique s'impose et nous fait revenir sur nos pas pour que s'entame Maryline et Marianne. C'est très rock, et c'est curieusement, quand  ça a ralenti, que Murat scande doucement "avant Ravaillac, avant Kim wilde etc " qu'on se fait avaler complètement par le tempo... et d'ailleurs, ça applaudit... (à la demande de Jean-Louis je crois certes)... et ça applaudit fort... jusqu'à la reprise avec un gros solo de guitare... Avant que Jean-Louis ne soit pas loin de crier franchement... mais ça ne s'arrête pas : encore un joli pont exclusivement musical avec une guitare d'enfer, toujours sous les applaudissements avant un dernier petit tour de refrain... et non, ça continue... nouveau passage de guitare. "Marilyn! Marianne! Maryline! Marianne"... et ça se termine par un dernier switch, juste avec quelques coups de guitare, puis la voix nue:  "nu au secret de l'eau, sans penser, sans penser, sans penser, y laisser la peau-o-o-o-o" suivie après quelques instants d'une onomatopée un peu incongrue (j'entends un "gray", dont on aurait pu se passer).    A la sortie, je  qualifierai  cette version comme un des grands moments de ma soirée. 7 minutes (version longue ce soir)

Et on continue sur de l'enlevé avec Montboudif. Le public tape dans ses mains. Murat la joue un peu plus blues cette fois sur sa 6 cordes sur la grosse minute d'intro. On n'a pas droit à des variations sans fin sur Montboudif. Je pense que la version de ce soir est très rock, avec une grosse guitare et Murat qui pousse fort sur la voix, avant un passage plus calme pour terminer sur une guitare vibrante . Un peu plus de  6 minutes.

"merciii".  

C'est notamment avant "La pharmacienne d'Yvetot" qu'à côté de moi, ça discute, ça rentre, ça bouge... mais Denis joue longtemps au piano (Jean-louis lui a fait un signe de moulinet) pendant que Jean-Louis fait son traditionnel "dégourdissement" après un coup de cristaline.  Quand il entame, quelques applaudissements fusent mais laissent vite place à l'émotion. Murat bien sûr les yeux fermés, tient le micro, puis lève les mains, comme je le vois faire depuis un mois, et les agite doucement, parfois en offrande, parfois en repli sur soi, les laisse retomber sur son jean, ou les frappant, assez doucement ce soir, entre elles, avant "chialer dans la cuisine". Une grande respiration avant de reprendre un couplet.  La tête se balance doucement sur le piano de Denis. Cette fois c'est avec une main sur la poitrine qui interprète le "chialer"... Bon, rien à dire: c'est toujours à tomber. On n'est pas dans la comédie, c'est un peu maladroit et malhabile,désarmant, mais Murat est au service de son chant et de sa chanson.

Encore un petit "merci"... et on fait une petite pause "attendez, bon, je vous présente mes camarades quand même...le petit nouveau à la batterie : yann... Fred à la basse... et DENIIIS, au pianoooo"... et c'est FRANKIE. Jean-Louis tourne le bouton de sa guitare, elle va être lourde... un peu comme dans "il neige".  Murat y va de suite avec des mots, alors qu' à Caluire, c'était un démarrage purement instrumental de 3 minutes.  "encore".   Les chœurs sont légers... mais vous avez compris le principe, ça permet à Murat de s'amuser à faire le soul man avec ses cordes vocales... avant de reprendre les couplets.   9 min 30 bien maîtrisées, et assez sages, mais concentrées, et émotionnantes, et quand même foisonnantes (on ne s'ennuie pas).  Et que ça sonne!

On passe l'heure du jeu sous les applaudissements.... qui se prolongent sur "CHACUN SA FAÇON". J'entends quelques applaudissements mais c'est par bribes. Le morceau est joué sur un rythme d'enfer. C'est peut-être la version la plus courte que j'ai entendue sur la tournée, mais pas de frustration. C'est parfait. En entendant la chanson en direct à Bourgoin, je me disais que c'était quand même un sacré bijou sur l'association texte et tempo rapide (même  s'il y a quelques rimes faciles) : 

Jamais pensé en son bonheur
Croiser un jour la route du malheur
Jamais pensé la nuit en son courroux
Faire ses adieux au loving you
Jamais pensé autant crier
Pour bien sentir la bête que tu es
Alors jamais pensé en ta matière
Qu'un cœur solitaire vit en enfer
Chacun sa façon d'y croire ou non
De passer la montagne avec les mouflons
Chacun sa façon à travers les flammes
Chacun sa façon d'être mort dans l'âme
 
Normalement, à ce moment, comme c'est indiqué dans la set-liste de la tournée, Murat devrait chanter en solo "Si je m'attendais"... Alors, Yann et Fred commencent à se diriger vers la buvette... mais comme à Bourgoin, il les rappelle. Non, il n'a pas envie de "si je m'attendais".
Le temps que tout le monde se réinstalle, il fait une petite impro de quelques secondes... et se lance dans "le chemin des poneys"...
 
Mince, je me dis que c'est un peu tôt pour celle-ci... mais soit, le démarrage est plutôt réussi, et ça ressemble à Bourgoin (pas de longue intro instrumentale).  "je voulais vous dire pour ce qui s'est passééé...", Murat fait toujours sonner  sa guitare de manière étrange, ce soir, c'est comme un tambour militaire pendant quelques instants, avant de repartir dans un déluge (sans que le son soit trop fort). Peut-être la plus belle version des 4 entendues (assez courte).  Et dans les applaudissements, nouvelle présentation des musiciens... avant une petite reprise rapide.
C'est le rappel, le public se met debout! Succès. Ça dure peut-être un peu plus longtemps que d'habitude avant que Murat ne réapparaisse... mais ça enchaîne vite sur "l'arc en ciel", 2e piano voix de la soirée.  La reprise de Celentano épurée est très belle. L'entendre dans cette grande salle redevenue silencieuse est particulièrement émouvant, et la registre de la voix est parfaite.
 
"merci"
 
Et on passe à "TAORMINA"... changement d'ambiance... même si l'intro n'est pas des plus plombantes... pour démarrer... mais le caractère "inexorable" s'affirme "la mort est dégueulasse".  Elle dure un peu (ça n'a pas été trop le cas ce soir)... mais pas plus de 3 minutes pour autant.  C'est très réussi. Comme souvent, ça alterne moment de répits et chaos-cahot rock, mais ce soir, je trouve le côté "atmosphérique" réussie,  c'est plutôt rock progressif assez propre que  psychédélisme. "bonsoir, merci d'être venu"... et le morceau se poursuit alors que Murat poursuit les remerciements pour l'équipe.. surtout avec le synthé de Denis... et le morceau se finit sur une note comique (incongrue) avec Murat récitant avec une voix de plus en plus enfantine:  "dis quelque chose, je suis comment... s'il te plait.. dffgg.. chagrin... dors avec moi..." et  "merci" qui faire rire le public.
 
Rapides salutations (les sempiternels saluts avec le bras pour dire au revoir), vibrants applaudissements... mais quand rapidement se distingue la lumière de  la lampe de poche du régisseur faisant signe à la table, tout le monde se dirige vers la sortie.
 
 
J'ai passé une nouvelle fois un très bon moment... mais j'ai une petite frustration de ne pas avoir entendu batttefield chanté par tous ces spectateurs... et je ne me suis pas ennuyé, et j'ai trouvé ça court! Je suis presque étonné qu'on se retrouve  sur les 90 minutes syndicales. Après, malgré la chaleur des applaudissements, je n'ai pas trouvé le public parisien phénoménal, malgré la standing ovation. Excusez-moi... Il est vrai que  Jean-Louis n'est pas trop venu les chercher sur le chant, comme il a pu le faire sur d'autres dates... et ne s'est toujours pas décidé à parler un peu. C'est vrai qu'ainsi, il livre un set bien resserré, électrique, mais avec quelques ponctuations d'émotions et de respirations.  Définitivement une belle tournée... malgré un répertoire qu'on pouvait penser décevant eu égard à la relative indifférence que les derniers albums suscitent (par rapport à ce qu'on a connu) et les pépites enfouies dans l'oeuvre.   
 

Votre jeune coeur redoute

Un mal qu'on appelle amour.

Vous croyez qu'on ne le gagne

Qu'au milieu des jeux, des rires :

Il se prend à la campagne,

Comme il se prend à Paris.

 

Le foyer reste ouvert le temps de boire un verre. Tout le monde a l'air ravi,  mais on est poussé vers la sortie une trentaine de minutes après le concert.

Sur le trottoir, restent les camarades du before, et quelques autres (Christophe de la page fb "murat fan club", David G...),  et tout le monde semble décidé à attendre l'équipe.  Vers 23h30,  Jean-Louis apparaît, après Marie Audigier, encore présente. Sa fille lui fait un gros câlin avant de rejoindre sa chambre d'étudiante.  Heureux,  il tape la bise aux dames et sert les pognes chaleureusement. Il reconnaît ceux de 30 ans, ceux de 20, de 15, 10 ans ou quelques concerts.  Sagement au 2e rang, à nouveau, il vient m'adresser la parole à propos d'AURA AIME MURAT.  "alors, vous le faites quand votre concert? Faut le faire! A la petite coopé, avec le bar, ça sera super!"... C'est la 3e fois qu'il indique apprécier le Tribute.  

Rencontres amicales, bon concert, la salutation du patron... Tout le monde a le cœur léger... et on termine tranquillement avec quelques uns  dans un resto à côté... en pensant déjà à la prochaine fois et en s'interrogeant sur ce que Murat va nous proposer à l'automne.

 

 

LES PROCHAINES DATES:

 

3/05/22

Allonnes Salle Jean Carmet FR
Heure: 20:00.
04/05/22 Cholet Jardin de Verre FR
Heure: 20:00.
05/05/22 Ancenis-Saint-Géréon Théâtre Quartier Libre FR
Heure: 20:00.
06/05/22 Saint-Brieuc La Passerelle FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
28/07/22 Notre-Dame-de-Monts Festival Ultrasong FR
Heure: 20:00.
22/09/22 Montpellier Théâtre Jean-Claude Carrière / Festival Les Internationales de la Guitare FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
30/09/22 Yssingeaux Festival Le Chant des Sucs FR
Heure: 20:00.
06/10/22 Nancy Nancy Jazz Pulsation FR
Heure: 20:00.
07/10/22 Auxerre Le Silex FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
14/10/22 Oignies Le Métaphone FR
Heure: 20:00.
18/10/22 Lillebonne Théâtre Juliobona FR
Heure: 20:00.
27/10/22 Dijon La Vapeur FR
Heure: 20:30. – Réserver mes places…
25/11/22 Mouscron Centre Culturel Mouscron BE
Heure: 20:00.
02/12/22 Saint-Egrève La Vence Scène FR
Heure: 20:00.
03/12/22 Montluçon Le 109 FR
Heure: 20:00.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

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Publié le 18 Avril 2022

Juste pour indiquer qu'en dernière minute, je serai au concert parisien...  Je ne sais pas dans quel état, mais j'y serai! et puisque je ne peux pas me contenter de vous dire ça... Très très très vite, quelques souvenirs parisiens:

 

2002 Place des vosges:

Bonjour, Paris!
Bonjour, Paris!

2016 (2 fois):

Bonjour, Paris!

Bonjour, Paris!

Texte pour Eryk e. :

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #vieilleries -archives-disques

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Publié le 18 Avril 2022

La nuit a beau avoir été trop courte... Je me levais tôt pour être tôt en campagne... Pas de plans prévus, et encore pas de chance avec la météo (comme pour Cluses), c'est un peu couvert.

 

Je pars... et c'est tout... et je m'arrête sur ce qui me parait un bon "spot": larges plaines, forêts accueillantes, tout prêt du PUY. ... Petit tour de quelques kilomètres, et il se trouve qu'il y a quelque chose à voir:  la Source St-AUBIN, puis en montant un peu plus, la vue sur la plaine. Un plaisir de marcher dans les genêts hélas non fleuris.

 

 

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

Le traditionnel passage par le Servière et le cliché habituel... Je n'avais pourtant pas prévu, mais ah, c'était au bout du chemin.

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

Je file par le Guery et COL DE LA CROIX MORAND. L'an dernier, je n'avais pas pu monter jusqu'en haut  car il y avait trop de neige... Je fais donc la grimpette au COL DE LA VACHE, parcourant encore un bout de crête.  Magnifique, avec ces couleurs de fin d'hiver sur la bruyère.

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

"Pessade 90", un titre de Murat...

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

Le buron du col tout en dessous... J'y mangerai ensuite une truffade.

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

J'ai encore un peu de temps, et je fais une dernière petite marche vers la DENT DU MARAIS connu chez Murat par le nom "saut de la pucelle". Je pars à côté du château de Murol. Déception : on reste au pied.

Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...
Clichés 50: Profiter d'un concert à Clermont...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #montagne - rando et photos

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Publié le 17 Avril 2022

Jean-Louis était hier à Rosny et nous aurons bientôt un retour sur la belle rencontre préalable en bibliothèque. Il semble que c'était encore une belle soirée.

En attendant, on va vous proposer deux retours l'un sur Bourgoin, et l'autre sur le concert belge (Liège)... mais pour commencer un long article sur "AURA AIME MURAT"

1) "AURA AIME MURAT"

Après l'adoubement par Jean-Louis Murat par deux fois,  voici encore une belle Chronique sur papier glacé, dans le magazine LYON CAPITALE... qui est bien distribué autour de la métropole... jusqu'à dans mon village... mais aussi disponible sur internet. C'est Kevin Muscat dont on connaissait la plume qui s'y colle... et il a aimé!

https://www.lyoncapitale.fr/culture/musique-in-love-with-murat

Musique : l'hommage aurhalpin à Jean-Louis Murat- IN LOVE WITH MURAT!

En ce début d’année, une poignée de musiciens aurhalpins rend un précieux hommage en jolie demi-teinte à ce voyageur en solitaire de la chanson française qu’est Jean-Louis Murat, picorant quelques trésors, souvent cachés, dans une œuvre pléthorique. Un bel artisanat de reprises baptisé AuRA aime Murat ! et qui rend enfin grâce (et justice) à un caractère aussi trempé que ses chansons sont délicates.

On peut tout à fait n’aimer personne et être aimé et/ou admiré de beaucoup de monde. Jean-Louis Murat le prouve – bien indirectement – encore une fois.

À force de coups de gueule et d’interviews le nez plongé jusqu’aux sinus dans un pot de moutarde, à déboîter à peu près tous ses confrères – ou du moins ceux que l’on considère injustement comme tels (Voulzy, Johnny, Renaud, Manset, et même Angèle plus récemment) – son chef-d’œuvre étant : “Renaud est tellement con qu’on devrait l’appeler Citroën” –, fut un temps où, plus que pour ses albums, Murat était davantage invité à la télé (les Ardisson/Ruquier s’en firent une spécialité) parce qu’il incarnait le bon client jamais à court de vocabulaire pour débiner la terre entière et offrir “un vrai moment de télé” que pour l’intérêt réel que suscitaient ses publications métronomiques.

L’intéressé avait compris qu’il n’y avait guère d’autres moyens de vendre ses disques d’artisan au public du samedi soir – et encore. Il finit par en revenir parce que ces choses-là finissent par vous retomber dessus comme la cabane tombe invariablement sur le chien.

D’amuseur public, Murat devint rapidement l’atrabilaire de service à l’antipathie congénitale. Une réputation qui n’empêche néanmoins pas Murat d’être aimé par beaucoup de ses pairs et de ses héritiers, admiratifs de cette figure du chevalier blanc qui aime à s’habiller de noir. Parce qu’il y a dans cette attitude sans concession quelque chose comme une forme de pureté que sa musique nous sert avec une délicatesse certaine, à mille lieues de la dureté de ses coups de gueule.

Génération Murat

Les preuves de cet amour ne sont pourtant pas légion et c’est ce à quoi remédie une poignée de musiciens muratophiles, tous ressortissants aurhalpins, soucieux de rendre un hommage à la statue du Commandeur Murat.

Parce que Murat est avant tout un auteur-compositeur régional dont les chansons sont régulièrement irriguées des cours d’eau de chez lui, hérissées des montagnes qui le surplombent – le regroupement des régions de 2015 aura au moins eu ceci de positif qu’il nous a permis d’annexer Murat à Rhône-Alpes en alpaguant l’Auvergne.

Alors bien sûr, comme on n’est pas chez “Génération Goldman” et parce qu’il s’agit avant tout de rendre hommage à un “compagnon du devoir” de la chanson française et pas à un industriel du tube, on ne compte pas ici d’artistes se pavanant en tête des hits parades ou d’Enfoirés notoires : pas de Matt Pokora, de Jenifer ou de Zazie, pas même de Biolay – qui compte parmi ses admirateurs – pour faire la jonction.

Pas non plus de maison de disques à la puissance atomique ou de partenariat onéreux pour financer la chose, acheter des publicités à diffuser avant “The Voice” et faire sauter la caisse. C’est à l’initiative, modeste, de l’agence musicale Stardust, menée par le musicien lyonnais Stan Mathis, que le projet naît via un nécessaire crowdfunding. Une vingtaine d’artistes, à classer dans la catégorie des indés voire de l’émergence pour certains – émergence parfois un peu éternelle, malheureusement –, se regroupent et piochent alors dans la discographie pléthorique de Murat pour en livrer des versions amoureuses mais jamais dévotes.

Le tout parrainé par deux des figures les plus singulières du rock(-chanson) indé hexagonal : Silvain Vanot, qui fut en son temps le protégé de Murat, et Erik Arnaud, qui a en commun avec son aîné d’avoir régulièrement pourfendu, mais en chanson, les tartuffes de la Sainte Variété – tout en ayant commis en son temps une fort aride mais déchirante reprise de Tous les cris, les SOS de Balavoine, comme quoi…

Minimalisme muratien

Ici ce n’est pas tout Murat qui est passé en revue, il faudrait plusieurs volumes, du temps, beaucoup de temps, et une poignée d’albums manque à l’appel de la représentativité d’un disque qui court pourtant de la fin des années 80 et Cheyenne Autumn au récent La Vraie Vie de Buck John.

D’autres, comme Dolorès et le double Lilith – deux albums phares de l’ermite auvergnat –, sont généreusement servis avec trois chansons chacun. Ici les tubes – la notion est toutefois relative – comme Tout est dit (Adèle Coyo sur une ligne de guitare erratique), Fort Alamo (Erik Arnaud, magistral) ou Au mont sans souci (Frederic Bobin) et dans une moindre mesure Rouge est mon sommeil (Silvain Vanot), Le Troupeau (Gontard), Les jours du Jaguar (un classique ferrugineux des live de Murat, ici repris par Alain Klingler) sont plutôt sous-représentés par rapport aux chansons plus confidentielles, connues des seuls fans hardcore : Dieu n’a pas trouvé mieux (Chevalrex), Marlène (La fille de la côte), Comme un incendie (Stan Mathis, pour le coup incendiaire), Perce neige (Stéphane Pétrier de Voyage de Noz) ou Terres de France (Whatever[shebringswesing], la formation experte en reprises acoustiques à large spectre de Richard Robert, programmateur de l’Opéra Underground).

À noter que si la version discographique compte 16 titres, la version numérique en dénombre 22, certains artistes comme Stéphane Pétrier ou Chevalrex doublant la mise (Pétrier avec la quasi-comptine Petite Luge de A Bird on a Poire), tous particulièrement soucieux de rendre grâce à la poésie singulière des textes du Bougnat.

Et de livrer des versions empreintes d’un certain minimalisme pour le coup très muratien qui constitue peut-être le plus bel hommage à son art. Voilà qui devrait réconcilier Murat avec, au moins, ce pan transi de la confrérie musicale. Et donne en tout cas envie de se pencher sur l’œuvre intégrale du barde de La Bourboule.


AuRA aime Murat ! (Stardust ACP)

 

2) Live report sur Liège: je retiens une phrase qui colle bien à cette tournée : "il s’est pourtant avéré d’un professionnalisme sans faille et d’une bonhomie rafraîchissante. Les amateurs de blues-rock authentique seraient bien bêtes de passer à côté pour de mauvaises raisons".

 

http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2022/04/12/jean-louis-murat-la-victoire-de-la-musique/

Jean-Louis Murat, la victoire de la musique

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #2021 BUCK JOHN

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Publié le 16 Avril 2022

Je rigolais l'autre jour avec Florent Marchet qui se faisait les Abattoirs puis le Pédiluve... C'est vrai que toutes les salles ne peuvent pas s'appeler le Majestic, l'Excelsior, ou l'Apollo...  Mais bon, c'est vrai que si on annonce une soirée Murat à l'abattoir, collé à l'autoroute A 43 un soir de départ en vacances, les humoristes de France Inter ont de quoi se frotter les mains... et bien, non, Messieurs, Dames, ne vous fiez pas aux idées préconçues, aux images médiatiques... Jean-Louis Murat à Bourgoin, c'est l'assurance d'une soirée réussie et merveilleuse. Le gars de La Bourboule en pleine bourre à Bourgoin!  3e ou 4e passage? + le théâtre Jean-Vilar en solo pour Tristan*... Jean-Louis s'y sent très bien et laisse des bons souvenirs dans cette salle, tant au personnel qu'à l'assistance... si bien que l'ancien directeur parti à la retraite dont Jean-Louis Murat a parlé cette semaine dans le Dauphiné, était là lui aussi.  Son remplaçant est très sympathique et abordable. Il m'a confié que Jean-Louis  a pris le temps d'aller au musée de Bourgoin admirer quelques tableaux d'un peintre qu'il apprécie... Tiens, je n'y suis jamais allé... Murat prescripteur. Ça se fera fait.

*on ne parlera pas du dernier passage dans la ville d'à côté, à Villefontaine....

 

La soirée avait mal commencé... IL faut absolument que je comprenne que, non, il ne faut pas être à l'heure pour un rendez-vous avec Isa R.. 10 ans que ça dure. Notez que pour une fois, elle n'avait pas oublié son billet. Ceci dit : "tout vient à point à qui sait attendre"....

C'est les beaux jours et on peut profiter de l'espace extérieur de la salle.  Je fais l'impasse sur la première partie. Ce n'est pas bien.   On salue l'équipe de Froggy Delight, l'ami Henri, L.  Cachard, et l'autre Isabelle déjà présente à Caluire... une des deux personnes que j'identifie présente sur  les deux dates. Pour être complet, Point de vue-Image de monde, après Caluire et  Clermont, c'est cette fois sa grande petite fille pour laquelle Jean-Louis Murat jouera ce soir.

IL n'est pas 21h25 que le régisseur de la tournée appelle lui même les spectateurs à se rendre dans la salle.  Je crains  que Jean-Louis Murat fasse court  avec une première partie...

On est à l'aise avec la salle moyennement remplie... et je me dirige assez proche de la scène.

... et je suis happé... à ma grande surprise:  malgré la fatigue d'une semaine chargée, malgré les nuits courtes., malgré les rangs clairsemés... malgré que ce soit mon 4e concert en un mois... 

J'ai vraiment adoré. J'avais dans l'idée de vous faire un compte-rendu amusant pour parler de tout ce dont je n'avais pas encore parlé: les bottines, le jean, le tee-shirt Budapest (bien connu), le light show (euh, à Caluire, je l'ai un peu vu... mais ce soir, j'ai rien remarqué), du costume de Fred (en a-t-il plusieurs? ou le lave-t-il à sec? ou pas du tout et c'est pour ça qu'on l'a coincé au fond de la scène derrière?), de la télécaster qui est quand même l'outil de prédilection de JL, et bien non... On va se contenter de l'essentiel.

Jean-Louis Murat sur cette tournée, c'est groove, fusion, rock, psychédélique et tendre....et ce soir, il a livré vraiment une prestation "que j'ai même pas envie de faire le ronchonchon et pourtant dieu sait que j'aime être rabat-joie".  A la coopé, je l'avais trouvé sage... mais au bout du compte, c'est là que je me dis que je ne raconte que des conneries, mais bon, on est dans le domaine des émotions, du ressenti... et comme je le dis souvent, on ressent le concert avec ce que l'on amène avec soi, sa fatigue, sa vessie pleine ou non, et le contexte et la situation intervient: assis, couché, devant, au milieu, bringuebalé... Et ce soir, je croyais que j'arrivais avec une valise pleine... et bien, non. J'étais léger,   et j'ai chanté, je me suis agité, j'ai tapé dans mes mains, et qu'est-ce que je disais je crois au début de cette phrase? Euh... oui, Murat sage à la coopé... et bien, en fait, peut-être qu'il a été encore plus sage ce soir... Je veux dire qu'il a encore plus épuré sa prestation. Finalement, à Clermont, il avait pas mal émis des cris, des onomatopées, certes moins qu'à Caluire... et j'avais dit que ça manquait un peu de folie. Ce soir, j'ai l'impression qu'il est allé encore plus à l'essentiel. Plus relâché qu'à Clermont? Peut-être... et sans qu'il n'aille dans de grands discours, il était agréable, avec des "merci". Désarmant quand il répond à "un merci d'être là" par "non, c'est nous, oui,  vous payez et nous, on nous paye".

Toujours et encore "la pharmacienne d'Yvetot" parfaite,  un chacun sa façon très bon, un battlefield top (préféré  à "si je m'attendais" que Murat décide ne pas chanter en rappelant les musiciens :"on va faire quelque chose de bien, parce qu'ils m'ont l'air gentil",  "ma babe";  un "Arc en ciel" à en voir de toutes les couleurs, avec une voix parfaite,  un Chemin des poneys et taormina  peut-être plus ramassés, mais qui me vont bien. Une heure 36. Je compléterai peut-être demain l'article avec le déroulé...

Encore une fois après Cluses et Clermont, l'ensemble du public semble ravi.

Rapidement après le concert, on voit Jean-Louis ouvrir une porte... Il demande après sa petite fille.  Puis, je le vois faire un signe dans ma direction.. je me retourne pour voir à qui s'est destiné... euh... apparemment, c'est à moi... Après son petit mot publié dans l'article précédent, il voulait encore remercier les participants d'AURA AIME MURAT, et m'a cette fois dit de vive voix tout le bien qu'il pensait du disque "c'est formidable".  C'était bien sûr à nouveau un grand moment, poignée de main et  petite tape sur la joue compris. J'en profite  donc pour remercier les contributeurs et acheteurs, on s'est fait un beau cadeau, et un beau cadeau à Jean-Louis... il a l'air de le prendre comme tel en tout cas.

Certains en profitent pour lui faire signer quelques trucs et échanger quelques mots... Puis la petite fille est retrouvée, et il part la voir en coulisses.

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #2021 BUCK JOHN

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Publié le 14 Avril 2022

 

Je crois que je vais faire ça un peu rapidement... Parce que ça recommence demain à Bourgoin... 

Après un petit moment convivial avec Benjamin qui s'est tapé 2h30 de route comme moi, et Tristan Savoie, qui s'est tapé 50 mètres à pied, nous nous retrouvons dans la longue queue immense devant la coopé, un peu avant 20 heures... Yseult (Cécile) occupe la première place et ne la quittera plus. A la fin de la soirée et en retournant sur fb, je réalise que "Pierrot" devait avoir entre 30 et 40 "amis" fb dans la salle, mais c'est avec les vraies connaissances des Pierre que je passe du temps: Pierre K (mince, j'aurais dû lui apporter son lot gagné de haute lutte dans un concours ici-même), et Pierre Andrieu de concertandco... qui pour une fois ne me tannera pas pour faire un compte-rendu. Il s'en chargera (ci-dessous)!

On se retrouve dans une ambiance kolokesque, même s'il manque quelques voyageurs lointains pour faire le compte.  En tout cas, en indigènes, il y a du beau monde:   Matt Low, Garciaphone, Sylvain Déchet (membre de Dragon Rapide), Alexis Magand de Biscuit Production... et même le peu muratien,  Zacharie Boissau (ex Zac Laughed), cette jeune génération est peut-être plus venue pour Yann Clavaizolle. On retrouve aussi Eryk e, présent lui aussi sur "AURA AIME MURAT" (comme Dragon rapide).  Les proches de Jean-Louis sont là aussi:  deux anciennes manageuses (entre autres titres), un fiston devenu bien grand, 3 rancheros, Didier Veillot qui se montre.... avant son départ en septembre prochain, François Audigier... et même il semblerait: Christophe Pie ("oui, il est là" dira Jean-louis en coulisse avant de monter sur scène.   A ses côtés, sans aucun doute, l'amoureux des koloko   Matthieu). 

Last but not least:   la maman de Jean-Louis Murat. Ce n'est pas moi qui le dévoile mais ce dernier lui-même assez rapidement dans le concert, en disant qu'il devait être sage du fait de cette présence. Il lui fera un petit coucou mignon de la main, et l'avertira encore  d'un "morceau un peu fort", lui conseillant de se boucher un peu les oreilles.  C'est donc un Jean-Louis très concentré qui joue ce soir (et c'est habituellement le cas quand il joue à Clermont), et qui ne partira toujours pas dans du blabla entre les morceaux. Signe de cette concentration -comme je l'ai déjà écrit par le passé-: très peu de cris et d'onomatopées, il y en a eu mais de manière plutôt mesurée.  Et pour cette fois, ça me manque un peu...  

 A mon sens, c’est le seul en France qui arrive à faire un genre de Léonard Cohen en français. C’est-à-dire une forme de folk assez masculin, peut-être un peu à la limite de la misogynie parfois, à la limite de la mauvaise foi  – c'est pas désagréable dans le rock le mauvais esprit – sans être donneur de leçons. Y a un côté mauvaise langue au seuil de l'existence, c’est quelque chose que j’aime beaucoup chez Léonard Cohen : cette façon d’avoir une vision du monde à la fois très désabusée et un peu ironique, sexualisée aussi, mais presque métaphysique. Ce n’est pas du cynisme, c’est au fond très poétique tout en étant très près de choses concrètes qui peuvent être un peu sales, ou un peu sexuelles ou de relations humaines pas très nettes. En fait, j’aime beaucoup ce côté pas net chez JLM. Quand il dit « je vis dans la crasse, je suis dégueulasse et alors ? », sacrée punchline, non? (rires) Et je trouve que le français sonne de manière un peu inhabituelle, parce qu’il a cette élégance littéraire, en fait, c’est ça : ce n’est pas les Béruriers noirs, on sent cette culture littéraire et en même temps ce côté crasseux, et ça c’est rare.            La féline

Ainsi, Murat en bon fils, bon père, ce n'est peut-être pas son meilleur rôle... car ce n'est pas un enfant sage.  Est-ce que j'aurais pensé la même chose s'il n'y avait pas eu les remarques sur sa maman? Le fait est qu'il dit qu'il n'aime pas forcement jouer devant ses proches.  Ce côté sage, je l'ai aussi ressenti sur Taormina par exemple, où je n'ai pas ressenti de  climax rock atmosphérique, propre aux grandes chansons de fin de concert. Je me suis aussi perdu dans "le chemin des poneys". Je pense que Battlefield aurait vraiment plus convenu à l'ambiance chaude et chaleureuse de mardi. 

Voilà, c'était pour faire mon ronchonchon... aussi parce que l'unanimisme pour un concert de Murat, menfin, ce n'est pas concevable! Enfin, si...  il se pourrait bien, car je n'ai pas entendu de réserves hier. Julien Dodon, de la Montagne, parfois ronchon aussi, a adoré. Juste entendu et vu des remarques sur la durée du concert... mais ce n'est pas vraiment recevable. On a frôlé les 1h40, c'est la durée normale. A part ça, quelle joie de se retrouver debout, et avec un public de fans.  Il y avait de la chaleur dans cette soirée auvergnate pourtant un peu fraîche. Ainsi, sur la pharmacienne d'Yvetot, certaines  (Katia?Kuelan?..) reprennent sans appel du pied du chanteur, "pour chialer dans la cuisine", et  je trouve cela très beau.  Et je regrette d'autant plus de ne pas avoir entendu les 350 personnes faire "ou ou ou ouh oui!"... D'ailleurs, j'ai plutôt trouvé les choeurs des musiciens plus en retrait aujourd'hui. peut-être qu'une impression? ou simplement est-ce l'absence de battlefield? Mais j'ai aussi  beaucoup aimé la voix très légère de Yann sur un titre ou deux. C'était subtil, et vu la qualité et le volume du son sur cette tournée,  cette subtilité est parfaitement audible. L'ingé son après le concert qui recevait des félicitations aussi pour sa prestation parlait bien de cette volonté: "on n'est pas là pour... [matraquer? faire boum boum)].  De son côté, Yann lui exprimait toute la concentration qu'il faut avoir pour accompagner Murat... et clore le titre... ou pas... Hier, à plusieurs reprises, Jean-Louis leur a donné des indications verbales ("encore..."), mais sans que ça donne l'impression d'improvisation. J'ai eu confirmation qu'il a été décidé de faire appel à Fred après quelques dates. La présence du bassiste "muscle" le jeu du groupe tout en l'affinant: Denis et/ou Murat ne sont pas obligés de remplacer les 4 cordes, et peuvent accorder plus de temps aux "enluminures".        

Pour reprendre un peu le fil du concert: pas de surprise côté set-liste : 

- Début par Jean Bizarre (intro pas très longue et sage - pas de prise de risque, 4 minutes... "merci"

- Quand je dis que Murat ne fait pas de bruits ou de cris... on doit déjà en être à une dizaine à ce stade, notamment dans l'intro qui se prolonge dans un solo planant, et vibrant au son d'une guitare métallique, "ouuhhh"...  Plus de 3 minutes, et c'est "la Princess of the cool".  Je ne détecte pas de grosses différences avec mes concerts précédents (si je suis un peu moins enthousiaste que les autres, c'est sans doute car je n'ai pas la surprise de ce set)... mais le morceau n'a jamais été aussi long: plus de 9 minutes.

- Petite intro, toujours ralenti, Ciné vox. Parfois, en concerts,  je me disais "ouah, bon sang, mais quelle voix!", un peu quand on écoute "la fille du capitaine" sur Mockba. En 2022, je n'ai pas eu cette impression, est-ce un peu le poids de l'âge, le fait qu'il joue un peu dans les aiguës... En tout cas ce soir, il s'amuse moins avec "qui ne peut feindre", mais joue un peu avec la voix néanmoins (un peu hors-micro). 6, 30

- Ma babe:  Un demi-point en moins pour la prononciation. "drrrrrrrrrrriii" à plusieurs reprises... mouais. Le rythme de la chanson ne me plaît toujours que moyennement.   C'est vraiment plus sage. Petite mise en sourdine, voir même en pause totale, pour inviter le public à reprendre "z'auriez pas vu ma babe" (je ne crois pas qu'il avait fait ça à Caluire et à Cluses), et ça marche gentillement, avec des claps... avant que ça reparte de plus belle sur un nouveau "ddrrrriii". 5,5 minutes. Ça applaudit chaleureusement.

Jean-Louis doit enlever à ce moment-là son pull, et il y a un petit jeu avec Yann parce qu'il doit le jeter au dessus de la tête chevelue pour l'envoyer en coulisse... alors que le morceau a débuté.  Rappelons que Jean-Louis a toujours connu Yann, dont les cris de bébé figure dans Cheyenne autumn. Ce soir, la complicité se ressent.

Denis qui joue depuis quelques instants l'intro de HELLO YOU ; alors que Jean-Louis s'est rapproché... un "bien, Denis, bien!" suscitant les applaudissements du public... puis c'est là que Murat indique :"il faut que je me tienne à carreau, il y a ma mère dans la salle".  De nouveau des applaudissements.... Là-dessus, sur la partie douce du titre, la voix est très jolie... et il y a un beau silence dans la salle... Si bien que Jean-Louis fait une belle pause avant de lancer la 2e partie dynamique du morceau. C'est bien vu, car le "switch" abrupt n'apporte pas grand chose. "allez, les chœurs, maintenant", et c'est les "là là là là" de compét...  "allez les gars, allez"...  Murat a un peu la voix de 1981-1984.  5 min 50 (pas de folies...).

 

Marylin et Marianne: On est presque dans la Dance musique eighties... la petite note de synthé pourrait annoncer "another one bite the Dust".  "ah ah ah ah ah" et Jean-Louis dit "encore une fois" en chantant... Puis part livrer un court solo de guitare.   On est bien debout... mais je ne vois personne danser franchement, pourtant, cela s'y prête. Jean-Louis semble se lâcher. Petite pause comme à Caluire, avec un peu de guitare... puis un moment de voix doux "avant barry white, avant Kim wilde"... et Murat de donner la consigne aux musiciens de freiner encore, et Murat de psalmodier le refrain ad libitum. Aux musiciens, "on reste là-dessus"...et Murat accélère... "encore!!!" en se déchaînant sur la guitare sur une fin qui arrive vite. 6 minutes et qq. On a eu la version longue ce soir et c'est tant mieux.

- Présentation des musiciens pendant les applaudissements. avec un "Denniiiiiiiisss!!" rigolo (on peut penser à Coluche qui crie dans un sketch "Mère Dennniiiiss!!").

- Montboudif,  toujours des petites variations avec les concerts précédents (par exemple, pas d'incitations du public à frapper dans ses mains), mais le côté sage de la soirée, je le trouve notamment sur ce titre, même si c'est propre et que Jean-Louis se lâche.  Tiens d'ailleurs, le titre fait à peine 6 minutes ce soir, alors qu'à Cluses et Caluire, on était sur 8 minutes. Jean-Louis ne voulait pas en rajouter sur "mon- boudif" devant sa maman?   Longs applaudissements.

- La pharmacienne d'Yvetot accompagnée par Denis. Cette fois, pas de perturbation de l'intro par Jean-Louis et on rentre donc bien dans le morceau. Et pour le coup, pas de réserve. Parfaite interprétation. Même si le bar qui reste ouvert fait un peu de bruit sur le côté... Jean-Louis l'entend mais reste "connecté". Moment de grâce quand le public reprend "de chialer dans le public".  Vraiment un grand moment. Le temps que Fred et Yann revient, on a le temps d'applaudir et de se remettre un peu de nos émotions (Murat qui enchaîne trop vite entre les chansons, on connaît).

- Mais on reste sur du doux... Frankie, avec une guitare qui se réveille...  Intro assez courte. Encore un joli moment, avec les chœurs. Je ne sais pas quoi vous dire de plus, mais c'est toujours un grand moment du concert. Murat profite des chœurs pour se déchaîner un peu sur les refrains. 9 minutes en suspension.

  Après avoir chanté ce qui pourrait peut-être être la France dans "La Pharmacienne d'Yvetot" ("c'est la France" a-t-il dit), encore une chanson sur le français et l'identité ("« Que n’aurais-je pas fait pour Frankie, c’est que n’aurais-je pas fait pour le pays qui m’a fait, pour la langue Française … Etant un pur produit de la langue Française, qu’est-ce que je ne ferai pas pour protéger ma langue ? »). Avant, c'était  "marylin et Marianne" qui questionne déjà son identité... qui suivait "ma babe" ("c'est une chanson sur la république").... On peut dire qu'on n'est pas loin du concert concept!

-  "chacun sa façon"...  Le public applaudit sur la longue intro plutôt mené par Denis et les choeurs. Murat intervient légèrement en voix... et ça applaudit encore... on lâche rien... Encore un peu de prononciation limite limite, mais soit... 4 min 40, c'est un peu rapide, manque un gros gros solo de guitare, mais avec la chaleur du public, c'était un bon moment. "merci beaucoup"!

- Là, encore, petite pause (Mais Murat n'a jamais cherché les paroles dans son livret ce soir)... mais en fait, c'est le bar qui fait du bruit, et quelques personnes qui discutent... et Murat ne peut pas se lancer dans "si je m'attendais" en solo. Il  prolonge un peu l'intro, commence et s'arrête de chanter, puis redémarre sans signe d'énervement... quelques instants et un beau silence s'installe.  Peut-être la plus belle version de mes 3 concerts. Ca se termine par un beau "bonjour, toi... bonjour" tout doux.

"celle-ci, elle est un forte comme chanson, alors, maman, je te conseille de te boucher un peu les oreilles, parce que ça va être fort". C'est "le chemin des poneys".  L'intro est très réussie. Murat imite le son de sa guitare, le synthé fait aussi merveille. C'est assez psychédélique. 3 minutes 50... et Murat chante "Peine d'amour Au premier jour  En peine de coeur  Peine d'amour  Peine toujours  Peine dans mon coeur"... "Encore! " et Murat bis, cette partie qui est normalement le 4e couplet. Après 4,40, on part sur le texte... et la transition est très réussie.  Le son de la guitare est parfaite, pas trop résonnante... Par rapport à Cluses, je me retrouve moins plongé dans cette ambiance brumeuse et inquiétante. A 9 minutes, Denis apporte un joli son de clavier... mais pour conclure, Jean-Louis apporte des sons étranges en tapotant des doigts les cordes sur son manche de sa guitare. (comme il l'avait fait à Cluses mais ce soir, il s'en arrête là, au bout de 10 minutes). 

Applaudissements... et c'est le rappel. Ça applaudit fort.

Ah, tiens, du piano... Quelqu'un l'interpelle "t'es pas loin!"... (réponse pas compris) puis "en tout cas merci!"... auquel Murat répond: "bein, non, c'est moi"... et c'est "l'arc en ciel" la reprise de Celentano, et c'est donc une première pour moi... et la 2e chanson, piano voix de la soirée. Là, encore, c'est parfait.  "mon chant le plus beau, le più denso", ouch, c'est beau.

Et on termine par un  "Taormina" de 10 minutes largement applaudi au démarrage. Les connaisseurs du soir ont reconnu.  Petite intro. Je ne sais pas trop pourquoi, fatigue, mais je décroche un peu. Un peu comme les chemins de poneys, on ne va pas dans le rock, mais plutôt dans une ambiance un peu étrange, psyché. 

La soirée se termine dans la bonne humeur, tout le monde est ravi...et la petite coopé nous laisse profiter de la soirée et de son bar jusqu'à minuit...

A VENDREDI! A BOURGOIN, aux abattoirs!

LE LIEN PETITES BETISES EN PLUS

Pour les bien heureux qui n'ont pas cédé aux réseaux sociaux,  sachez qu'en plus de vous avoir privé, en quelques jours,  de 458 injonctions de vote, 454  chats mignons, 104 photos de chèques de zéro euros à Valérie, 326 photos de Marine... vous échappez à quelques bêtises que je publie.  ET bien, il n'y a pas de raison! 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN

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Publié le 12 Avril 2022

Jean-Louis n'a pas accepté les interviews pour le concert de ce soir à Clermont... mais pour Bourgoin-Jallieu, vendredi, voici une interview!

[Stan Mathis, d'AURA AIME MURAT, sera également interviewé jeudi sur la radio locale COULEURS FM]

 

https://c.ledauphine.com/culture-loisirs/2022/04/11/isere-bourgoin-jallieu-les-abattoirs-jean-louis-murat-c-est-d-abord-chanter-qui-me-plait

(à voir des photos lors d'un dernier passage aux Abattoirs)

Jean-Louis Murat : « C’est d’abord chanter qui me plaît »

Jean-Louis Murat revient avec plaisir aux Abattoirs de Bourgoin-Jallieu, ce vendredi 15 avril, avec son dernier album écrit pendant le confinement : “ La vraie vie de Buck John”.

Par Le Dauphiné Libéré - Hier à 17:02 | mis à jour hier à 18:03 - Temps de lecture : 3 min
 
Une chanson, c’est trois fois rien une chanson… comme le dit la chanson. Pour vous, inlassable artisan, qu’est-ce vraiment ? Y’a-t-il un paradoxe ?

«  Oui, une chanson c’est trois fois rien. C’est plutôt la chaîne qui fonctionne, pour moi ça marche comme ça. J’écris beaucoup de chansons, je fabrique une chaîne, chaque maillon n’est pas très important mais ce qui compte, c’est l’ensemble, je crois.  »

Vous annoncez d’ailleurs assez volontiers que vous avez encore des chansons pour la postérité : est-ce une façon de taquiner et de dire qu’il nous faudra attendre et que la chaîne continuera ?

«  Ah oui, j’écris beaucoup de chansons, j’ai été… fabriqué pour ça, et ça me convient tout à fait. Elles ne sont pas toutes consommables ou présentables. Ça me paraît très naturel, ce n’est pas difficile, c’est un grand plaisir. Je peux en écrire tout le temps, presque. Voilà, c’est peut-être un défaut. Je ne me pose pas la question. J’ai toujours envie d’écrire de nouvelles chansons.  »

“ Pas consommables” mais elles le seront plus tard ?

«  On est dans une période où tout fait polémique donc j’ai mis de côté toutes ces chansons. Je ne vais pas m’embêter avec ça.  »

 
Vous revenez aux Abattoirs, vous vous y sentez bien ?

«  J’aime beaucoup aller là-bas, j’avais une grande fidélité avec le patron qui a changé (José Molina, NDLR) on est devenus amis. Là je suis content de rencontrer le nouveau (Thomas Prian NDLR) ».

Vous venez avec “ La vraie vie de Buck John” un énième album, les comptez-vous d’ailleurs car chacun annonce son numéro… ?

«  Ce doit bien être le 25e quand même. Ça fait déjà cinq ou six albums qu’on me dit que c’est le 20e  » (rires).

Il porte le nom d’un héros de BD de votre enfance, vous parlez de “ Jean Bizarre”, de “ vraie vie”, de “ moi baladin”, cet album du confinement, est-ce un moment aussi pour davantage d’introspection ?

«  Oui c’est vraiment un spécial confinement, né avec toutes les contraintes connues, subies par chacun, moi y compris. J’ai essayé de les contourner à ma façon, avec des chansons simples. Travailler à la maison, pas avec les gens habituels, sur des formats courts. Je ne savais pas du tout où j’allais. Donc c’est vraiment un disque de circonstance, mais moi j’aime bien la contrainte. J’en ai même rajouté. Je n’avais pas ma basse donc je n’ai presque pas joué de basse. Les contraintes ne me font pas peur.  »

L’auteur, le chanteur, le compositeur, le râleur, le rêveur, le sans-peur… Je vous laisse compléter avec au moins un mot, même s’il ne rime… à rien.

«  Disons que je suis… alors ma première fonction : le papa, je dirais. Je me sens père d’abord. Ensuite, je me sens créateur. »

Vous titillez souvent la langue française que vous traitez pourtant comme un poète. Auriez-vous pu faire, être autre chose ?

«  Oui, je suis un peu dans la tradition poétique française. Et j’aime jouer de la guitare, chanter. J’écris des chansons parce que j’aime chanter. Et je suis instrumentiste parce que c’est le meilleur moyen d’écrire des chansons. Mais au-dessus de tout, ce que j’aime, c’est chanter, oui.  »

Pensez-vous chaque album pour la scène ?

«  Pas obligatoirement. C’est vrai que j’enchaîne des disques que je peux défendre sur scène. Si je ne travaille que pour moi, je n’en vends pas. Il faut que je trouve un mélange subtil entre moi et les autres si je veux continuer à faire mon job.  » (rires)

Vous appréciez aussi la musique anglo-saxonne.

«  J’aime aussi avec mes musiciens chanter en anglais. C’est bien d’abord chanter qui me plaît. J’ai mis longtemps à le comprendre. Le seul fait de m’amuser avec mes cordes vocales, j’aime beaucoup. À la maison, mes enfants me disent que je chante tout le temps. Il y a toujours une mélodie dans ma tête. Je suis une sorte de roitelet, de rossignol.  »

Jean-Louis Murat aux Abattoirs à Bourgoin-Jallieu, vendredi  15 avril, à 20h30. En première partie : Slogan. Tarifs : 15 € en prévente, 20 € sur place. Billetterie sur www.lesabattoirs.fr ou 04 74 19 14 20.

Jean-Louis joue ce soir à Clermont, il reste de la place.... dans la petite Coopé. On espère y retrouver l'ambiance des KOLOKO! J'y serai!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 Aura aime Murat, #2021 BUCK JOHN

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Publié le 8 Avril 2022

Voilà après une semaine de retard mon retour sur les concerts du 30 et 31/03. La tournée a repris en région parisienne, avant la Belgique ce week-end. A Massy, mercredi, il a joué 1h45, a plaisanté avec le public. Et les retours sont enthousiastes.. notamment Gary, anglais qui écoute Murat depuis 30 ans et qui l'a vu pour la première fois ce soir-là. Ne le ratez! Ils restent des places partout.

Bon, on ne va pas insister sur le titre de l'article... mais  parler de la météo pour entamer la conversation, ça se fait! Surtout que j'ai honteusement laissé filer quelques jours avant de me mettre à ce compte-rendu. Passer des bons moments, être en vacances... on n'a pas envie de s'asseoir et de commencer avant l'heure ses devoirs de rentrée: "racontez vos vacances et votre dernier concert de Jean-Louis Murat". J'avoue que je cherchais aussi un angle d'attaque... On fera sans. Plongeons!

 

On est lundi 4 [NDLR: quand je commence à écrire ce CR]... Dimanche 3 ok je vois: promenade. Samedi 2: famille (j'ai réussi à la caser quelque part), Vendredi 1 : coaltar et neige, détox, Jeudi: Cluses, hôtel- laotien-karoké-, Mercredi... région lyonnaise... J'y suis, je me revois: Je suis à la salle du radiant, déjà fréquentée il y a peu... euh, déjà 2013... et le mauvais temps est déjà arrivé.  Je vois arriver d'autres camarades isérois, Gilbert,  Alain (cf compte-rendu de Valence oct 2019)... Ce dernier n'avait pas du "goûté" la musique ce soir-là, mais la fidélité  pousse aussi à faire des bêtises... et le voilà, toujours là! Et autant vous le dire tout de suite, cette fois, il a aimé insistant sur l'apport de Denis aux claviers, qui permet à Murat de broder un peu plus?!

Malgré la date du 15/04 à Bourgoin, je vois ensuite Isabelle P. de Voiron, et je lui présente les Dory4  qu'elle a découvert sur le blog et dont elle a adoré l'album. J'aperçois ensuite quelques autres visages mais moins que d'habitude. Stan Mathis, d'AURA AIME MURAT nous rejoint juste avant le concert, et nous offre son cd à paraître.

On se sépare pour s’asseoir à nos places et on se dit à toute à l'heure.

Quelques minutes après 20h30, c'est parti. La salle n'a pas vraiment fait le plein.

 

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Cluses...  Le manque de soleil et de sommeil ne m'ont pas guidé vers le ski. Après un petit tour -istique entre Annemasse et Cluses, je me dirige plutôt vers la chambre d'hôtel m'allonger.

Un peu après 19 heures,  je retrouve la suissesse Barbara, à peine aperçue hier dans le théâtre moderne au coeur de la ville. En 2007, Murat jouait juste devant, sur la place.   Elle a eu une fausse joie: on lui a dit que le chanteur était dans le même hôtel qu'elle... mais en fait il s'agissait d' Ellioth Murphy qui jouait à Sconzier avec l'équipe de Musique en Stock, le festival gratuit qui se relance cette année (j'y avais vu Eicher en 2005 ou 2006, puis Murat en 2007).  Peut-être qu'on est arrivé un peu tôt, la bière réclamera de l'évacuation pendant le concert...et ça entame un peu la capacité de concentration.

J'ai une place au premier rang. A gauche! toujours se mettre à gauche!  Deux admiratrices changent de place rapidement car avec le pupitre, elles ont dû mal à apercevoir Jean-Louis.  Une dame à côté est tout excité et son mari se fâche: "tu mets ton masque... ou je m'en vais"... Et Il s'en va sur le côté, bien dégarni de spectateurs... Sur la fin du concert, cette dame partage son enthousiasme en se mettant debout et dansant.... et son mari plus loin lui aussi a oublié ses appréhensions, et profite à fond.  En tout cas,  cette anecdote révèle que certains renoncent sans doute encore aux concerts par peur du covid... et c'est une raison parmi d'autres des affluences moyennes sur cette tournée (avant le concert, j'ai appris que celui de Lille était annulé, et apparemment, c'était également le cas de Jean-Louis).

 

Caluire:   Longue, longue intro cool... la guitare groove, on n'est pas sur le rock et du gros son... "ooooohh"... et ça repart sur un tour... Jean Bizarre.  Ça balance bien. La guitare se fait un peu plus nerveuse. Ce n'est pas ma chanson préférée mais j'apprécie les parties de guitare. Premier titre et déjà intervention des chœurs de Denis et Yann. Le son est doux, et on entend et comprend bien Jean-Louis Murat.  Si le but du disque était de faire des chansons de moins de 3 minutes, encore une fois en live Murat oublie les contraintes :  bienvenue à la basse qui remplit bien l'espace, et les morceaux s'étirent. 5 minutes 40.

Cluses : Je suis au premier rang, mais le son reste doux, et on entend et comprend bien Jean-Louis Murat.  Jean Bizarre toujours...  La guitare est différente d'hier, peut-être moins punchy, mais ça passe bien. Pas d'énorme variation non plus et on retrouve la même durée qu'hier.

Caluire:  Ça enchaîne. On part sur plus calme.  Longue intro avec juste un peu d'ornement de guitare sur le rythme et la légère nappe synthétique. Après 2 minutes 30, Jean-Louis entame la princess of the cool. Ça plane... Sans renoncer au cool, Murat rajoute quelques onomatopées à côté du micro (des ouh, des anh, et petits cris de tigrous)... avant les jolis chœurs :  là là là là...  Une réussite. 7 minutes. 

Murat a déjà chaud et il s'est levé pour retirer sa veste. Il commence à jouer debout... OUI!! OUI!! REste debout!!... Mais non, il se rassoit. 

Murat commence à jouer avec sa voix "han, han" à côté de son micro, avant de se lancer sur un solo planant sur une brume synthétique.  Ça dure près de 3 minutes. C'est la Princess of the cool.  C'est peut-être un peu ralenti par rapport au disque, mais c'est assez fidèle... mais là, encore Murat s'installe : long pont très cool... La voix est belle, et le volume sonore tout est en douceur. Encore un longue partie musicale sur la fin, avec une petite variation de chœurs: "là là là là là", avec un léger crescendo de guitare plus nerveuse. Bizarre, on est encore exactement sur la même durée qu'hier. Avec l'accompagnement du piano, Jean-Louis est moins dans la liberté d'improvisation (changement de rythme et de tempo de la chanson), même si les 3 musiciens surveillent le leader comme du lait sur le feu, pour le suivre et eux aussi sont amenés à s'adapter et improviser, notamment Denis. Et on voit que maintenant, dans ce côté free, c'est huilé... autant que faire se peu dans l'envie du moment du chanteur.

On reste sur du cool... un petit "bibibibiiii"...  sur une minute d'intro, avant ciné vox...  Après le premier couplet, Jean-Louis ne chante pas "ruine" et part en marmonnement chanté, est-ce qu'il râle contre quelque chose? Il termine sur un "eeehHHHH" comme pour se reprendre... et repartir... ohhhh. Joli deuxième couplet mais si ça accroche un peu sur "collée mon âme".  Encore quelques ouuh , ahhh.. avant que la guitare s'énerve un peu. Mais on entend clairement à ce moment-là un "envoie moi du son, bordel de merde"... qui ne figure pas dans le texte d'origine de la chanson (le cinévox en effet était très bien sonorisé, même s'il n'y avait pas de dolby surround à l'époque).  Murat a donc un petit problème pour s'entendre aux retours. Côté public, ça nous surprend, tout se passait bien. Son presque un peu bas... On est tout dans le tempo, mais pas dans la fièvre électrique.  Après un pont bien rythmé, le morceau s'arrête presque... et repart sur le 4e couplet. ooohh-yayayaaahhh (pour moi, ça n'est pas du remplissage, c'est du pur Murat live!)... et reprise du premier couplet,  avec ensuite une impro sur "qui ne peut feindre, qui ne peut feindre, qui ne peut feindre (presque ad liditum)... se séparer... repris plusieurs fois...  Il pousse la voix… Très chouette!  Et on repart encore une fois sur un couplet (le dernier).  Ah, quel dommage: dans l'envolée qu'on pense finale, Murat sort encore un gros mot en hurlant... alors que c'était une version de dingue. Ceci dit ça passe presque... Le morceau s'étire encore quelques instants sans chant au son d'une guitare plus lourde.  7 minutes. Je le redis, c'était parfait, mais on est un peu désarçonné par la tension qu'a exprimée Jean-Louis... qui n'a pas encore parlé non plus.

Cluses: petit sifflement... Jean-Louis Murat joue avec un bottleneck pour débuter il me semble. Il occupe encore l'espace avec quelques cris. C'est plus sage qu'hier. Murat insiste toujours sur Qui ne peut feindre Se séparer mais très différemment d'hier et le morceau est très nettement raccourci (presque 3 minutes). C'est plus propre... et Jean-Louis apparaît détendu.  

 

A Caluire, ça enchaîne très vite… Le public applaudit un peu… il me semble à la demande de Murat. Pendant qu'il se livre à un quasi-scat : ouh ouh ben bein, brrrr, brrrr (original).  C'est un peu mollasson côté public... mais  sur scène, ça joue. Murat continue longuement avec un sort de yaourt un peu à côté du micro. Je trouve ça très réussi. On perçoit quelques bribes "nous sommes venus pour..." (répété de nombreuses fois, "pour le plaisir" peut-être?)... Cela dure longuement et moi, j'adore... L'intro dure au moins 4 minutes...  Marc, ex-Lien défait, dira du concert, qu'il a trouvé Murat en roue libre côté interprétation, ou plutôt "en pilotage automatique"...  Je n'ai pas eu cette impression à ce moment-là, beaucoup de cris, mais je trouve cela maîtrisé et au service de la musique live, et pour moi, cela transmet quand même une envie de donner et de partager avec le public, aucune impression de feintes...même si on regrettera le manque d'échange direct entre les chansons. C'est "ma babe" du dernier album.  Ça secoue... et c'est vraiment agaçant d'être assis. Murat part encore en impro vocale... avant de reprendre sur la 2e partie du texte... avec une prononciation pas terrible terrible certes... mais le morceau finit sur un long "n'auriez-pas vuuuu, ma babbbeeeee eeee"...  Ouuh, ça déménage. Plus de 6 minutes. 

 

Cluses:   Merci... et ça enchaîne... C'est "ma babe" comme hier. Murat laisse les musiciens jouer une petite minute avant de se glisser dans le rythme plus sagement qu'hier.  Quelques han han... et puis finalement, quelques variations de cris, mais pas de yaourt comme hier. IL part plutôt sur le texte : "n'auriez pas vu..., n'auriez pas vu..."... Quelques notes nouvelles de guitare... et ça démarre au bout de 3 minutes. Murat continue de s'amuser avec "z'auriez pas vu passer"... les Musiciens font les chœurs. Petit pont musical différent d'hier... La prononciation est plus maîtrisée. Ça se déchaîne bien...  même si au bout du compte je trouve le rythme de la chanson un peu lassant.  La fin est totalement différente de Caluire. Cela se fait dans un decrescendo... Murat joue l'essoufflement (le clavier aussi)... et termine dans un bref et aigu: "z'auriez pas vu ma babe". 8 minutes. 

 

Et bein, mes aïeux, on regrette vraiment d'être assis. Denis joue quelques notes de piano. Murat entame la voix "mais où est-il"... C'est l'inédit de cette tournée. "hello you".  C'est doux, c'est joli... et un bourdonnement de guitare survient, avant le changement de rythme brutal de la chanson... je trouve que la compo manque un peu d'originalité et il semble que ce soit encore une chanson de rupture ("tu n'es plus mon amour"... mais Jean-Louis lance: "allez, les choeurs!" et les 3 musiciens chantent un joli "lalalalala"... et on est accroché. "plus de ça entre nous". On comprend assez bien le texte.  "Encore"... et les musiciens repartent pour un petite série de la.  Sympa et une belle énergie, vraiment bien quand Jean-Louis lance les chœurs. 5minutes.  Le "lalalalala" est tubesque.  

Cluses : encore un "merci", un petit échange rapide avec quelqu'un... "merci d'être venu, vous me gênez un peu". Murat règle  sa guitare... et Denis débute en même temps. On continue sur la même set liste qu'à Caluire. Hello you donc. Ce début de chanson est vraiment belle... "des chasseurs me l'auront tué". Le petit larsen en moins, et le passage à la 2e partie est plus réussie. Murat nous invite à chanter les "lalala"...  Dommage que le public ne s'enflamme pas plus que ça... mais le chanteur dit encore un merci. 

On reste sur du dynamique... "ah, ah, ah" font les chœurs sur " Marilyn et Marianne"...  On reste dans quelque chose d'assez fidèle au disque mais ça s'accélère, Murat continue de donner du rythme pour lancer les chœurs (plus souvent juste Denis et Yann, et parfois Fred pour encore plus de puissance), ça sonne plus rock, avec la section rythmique qui se déchaîne. Petit moment plus calme... avant une ressortie de virage avec une guitare très rock fm.  Un peu moins de 6 minutes.  Toujours excellent.

Cluses:  Marylin et Marianne.  C'est bien accéléré... bon sang, j'ai la tête qui se balance(merde mon arthrose)... ça fait vraiment râler d'être assis (je l'ai déjà dit je sais). Pas d'énorme différence avec hier (même si la guitare ne fait pas les mêmes variations), c'est rock... Denis assure derrière aux claviers... sans que ça prédomine. C'est un peu plus court qu'hier. 5 minutes  

Je retrouve dans mes notes: "On est des débutants, comme the Voice"(pas certains qu'il l'ait dit là, mais je pose ça là).

Son synthétiseur.... Montboudif... "montboudif lui dit plus trop"... et Murat part en variation là dessus (sa dernière grande trouvaille géographique le mérite).  Je tente de lancer des claps mais arrête tu mélanges tout: c'était à cluses ça! ...Mais pas du tout! Enfin... je ne sais plus.  Mais dans mon souvenir, on me suit un peu... mais  c'est mollasson... pourtant, l'intro dure  pendant 2 minutes sans guitare. Je n'aime pas trop le côté lancinant de la compo (façon yes sir)... mais il y a ces petites accélérations au milieu des couplets qui font merveille (Tu peux dire Poupou je t'aime). La guitare arrive un peu sur la fin, avant encore une petite séquence où Murat s'amuse avec "Montboudif lui dit plus trop"...  En fin, un dernier et long et saccadé psaume: Mont-bou-dif-lui- dit- pluuusss- trooooop ooh ohhh. Murat assure et s'amuse. 8 minutes  

A Cluses, les applaudissements partent directement, je pense que Murat les demande "si vous voulez"... et cette fois, il se lance à la guitare, plutôt blues, avec un peu de vocalise pour débuter... Très chouette. Murat joue moins de l'incantation de la phrase refrain, et insiste plus sur "Montboudif" et les cordes de sa guitare. Un ou deux "cris de tigre" avant le dernier couplet. Les applaudissements reprennent... Ce soir aussi, on est prêt des 8 minutes.

Du côté de Caluire,  Murat glisse quand même un petit merci des bouts des lèvres. Fred et Yann sont partis. Le piano de Denis sonne seul pendant quelques instants.... avant la belle entrée de Murat... juste interprète:

C'est quoi
Cette Corée du Nord
Ce Bangladesh

Ces Açores  C'est LA PHARMACIENNE D'YVETOT de morituri.  Ouhh, c'est beau. Murat crooner... et il joue le jeu... Il lève un peu les bras, façon je me rends... IL a un geste brutal et violent de se frapper sur le poignet (à trois reprises dans la chanson). C'est peut-être mal compris dans cette chanson apparaissant consolante, mais c'est bien de l'interprétation et de la musique... et signifiante si la chanson est bien inspirée d'Annie Ernaux.  5 minutes 20 magnifiques.  

 

Cluses: merci...  piano... et Fred et yann n'ont pas eu le temps de lever le camp, Murat "ça y est, ils se barrent, fini le barouf"... et Murat de chercher (comme souvent) son texte dans son livret (mais pourquoi n'est-ce pas dans l'ordre de la set-liste qui semble maintenant immuable?)...  "J'aime les textes comme ça, j'ai l'impression d'être à l'école... C'est vrai : ça me plaît beaucoup"... et Denis a recommencé à jouer... "mmmm... Denis au clavier!" ... applaudissements...et difficile de dire quand le morceau a vraiment commencé... d'ailleurs, Denis s'arrête presque... et c'est Jean-Louis qui relance (pharmacienne d'yvetot)... Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?  C'est toujours aussi beau.  Ce soir, pas de claques sur la main, et de bras en l'air, mais Jean-Louis se met un peu la main à l'oreille.  "je me casse sous périclès"...  et on ne va pas se faire voir chez les grecs pour autant [est-ce que je ne fais cette remarque systématiquement? Oui, peut-être...].  pffuh...  ouah ouh (Murat m'inspire dans les onomatopées): dieu que c'est beau.    Vraiment chouette d'avoir ce morceau piano au milieu du concert, qui offre  vraiment une jolie respiration.

Côté Caluire, le moment plus long d'effeuillage de livret pour Murat, se déroule maintenant dans un grand silence... ponctué de "bou bou bou bou" de JLM.  Un "tu les connais par coeur!!" sort du public, puis un "on est là!"... Murat répond par quelque chose de peu amène... Le public réagit par le rire, mais c'est un peu dommage.  Il dit encore un truc mais je ne comprends pas, j'entends ce que ça suscite quelques rires. 

 Piano, basse, fouets sur la batterie... durant une petite minute et présentation des musiciens: denis (Clavaizolle), Fred (Jimenez) à la basse, Yann (Clavaizolle) à la batterie... puis il se lance à la guitare. 3 minutes d'intro et c'est Frankie.  Ça reste très doux... vraiment sur un volume réduit (Murat ne pousse pas la saturation), mais on retrouve malgré tout les ambiances musicales que j'aime,  un peu de fièvre, de gravité et de tension.  Il me semble qu'au milieu, JL se plaint encore du retour... mais c'est distillé en passant.  Toujours de la tension, un "yah yah yah" plus nerveux montre que Jean-Louis se lâche... et ça sera le cas sur tous les refrains, avec des couplets très calmes...  avant un final tout en douceur cette fois. Top niveau.  Le public réagit!

CLuses:  "Fred joue de la basse,   Denis.... puis nomme quelques techniciens... Comme c'est notre dernier concert, on a essayé de... " (je ne capte pas tout). Le coup du dernier concert, il le fait régulièrement... mais peut-être a-t-il ce soir en tête l'annulation du concert de Lille qu'il a appris avant.  Bon, aux musiciens: "bon, allez-y les gars... moi, je regarde dans mon truc d'école

Murat fait un petit sifflement, et chantonne un peu... avant de monter le son de la guitare. On retrouve un peu le son saturé... Pas sûr que Yann utilise ce soir les fouets,  L'intro est moins longue et moins en guitare qu'hier.  "que n'aurais-je pas fait" est repris en chœur pendant que Murat brode en yeah et en oooh. Je me dis que c'est un titre qui finalement a presque le potentiel de Taormina ou du Voodoo pour conclure un concert. Petit loupé au démarrage d'une première phrase de couplet me semble-t-il, mais rien de grave. A la fin, mon voisin émet un beau "puutaainnn!!!" de satisfaction et d'émerveillement!  

 

Ca enchaîne à Caluire, avec "chacun sa façon" que les musiciens chantent pour démarrer... alors que Murat se lance dans un petit solo de guitare... mais l'intro ne s'éternise pas. Ma chanson préférée du dernier disque.  Bon, ça sent peu à la chaise... que Murat ne quitte pas. Dommage, ce n'est pas endiablé, mais ça n'empêche pas que ça balance bien.  Murat y va encore d'un joli solo. On a envie de pousser le volume et de se mettre debout... Bon, j'adore malgré tout.  Le morceau s'étire dans un long pont, et Murat fait la présentation des musiciens: merci d'être venus, Denis au clavier... et se lance dans une impro chantée qu'il utilise parfois : "on remercie bien fort Denis" (bis), on remercie bien fort Fred, Fred!, Fred! Fred Fred à la basse... et Yann, à la batterie, on le remercie aussi... ou ou ou ah ah", Ça fait toujours son petit effet et c'est sympa... et  ça repart à la guitare sous les applaudissements pour une petite minute. "merci!!!!". On en est à 1h12 de concert... et j'ai un petit frisson d'anxiété, mais Jean-Louis revient vite. Quelqu'un dans la salle au fond : "je suis venu de la Bourboule!!!"... Mais Murat répond un peu hors-micro :"je ne sais pas si on doit vous féliciter"... Décidément, pas envie de causer... Vraiment la seule fausse note du concert, avec ses énervements sur le retour. 

Cluses:  Les chœurs, et Murat chante aussi quelques "oui, chacun sa façon"... un peu de guitare... mais là encore, petite intro. Peut-être un peu plus rythmé qu'hier? Oui! Petite partie de guitare qui déchire... et c'est mené à tombeaux ouverts... Le titre le plus rock de la soirée... Ouh! C'est bouclé en 5 minutes, les bouquetins ont dévalé  la pente comme une avalanche... 

Un peu de réglage de guitare... "Alors, un peu d'amour alors"? Murat est seul sur scène, et chante "si je m'attendais" doucement, avec un peu de guitare. "Vous, si je m'attendais...". C'est charmant. On pense un peu aux versions nues de "je me souviens". Je comprends un peu ce que veut dire Marc quand il regrette que ça ne met pas en lumière l'une des plus belles mélodies récentes signées par Bergheaud... mais moi, j'apprécie que Jean-Louis accepte de se livrer comme ça, sans artifice... je le prends avec le plaisir de découvrir un cover,  et je ne comprends pas comment on peut dire qu'il n'a pas donné au public.  Voix belle, acceptant le silence... Ce n'est pas parfait certes (le "bonjour, toi" pourrait être mieux interprété...), mais c'est joli et encore une fois c'est bien d'offrir un autre moment particulier dans le set après "la pharmacienne d'Yvetot".   

Allo, la terre, ici, ça bouge!! A Cluses, ça enchaîne sans  rappel:.. Murat débute "si je m'attendais", en faisant un "han" ou plutôt un "ouin", qui passe sur la scène comme une voiture lancée à bonne vitesse(effet stéréo de gauche à droite). Un peu hors-sujet?   Puis,  démarrage un peu raté... il recommence... et ça continue sans fausse note. C'est peut-être plus droit qu'hier. Murat porte un peu plus la voix. Bon, j'imagine les filles en extase. 6 minutes un peu à nu, il faut le faire. Mon voisin de toute à l'heure crie : "ouah ouah ouah ouah!!!", presque estomaqué!

Murat chantonne et dit encore quelque chose qui fait rigoler les premiers rangs... et Denis lance Battlefield. Murat se lance dans un joli solo blues rock; après deux minutes: chant. On retrouve pour le coup bien l'ambiance de la version disque, les chœurs sont réussis... mais là, il y a une grosse basse et  des solos de guitare prolongent les refrains... petite pause : ouh ouh ouh [ouh] oui [il me manquait  un ouh.. mais ils vont bien par 4]... et Murat en fait plusieurs sans que le public ne réagisse... "SI vous voulez nous aider, vous gênez pas". Ça restera un peu timide, avec des gens assis... mais ça prend un peu. Jean-Louis nous dira ensuite qu'il n'a pas trop entendu le public, mais on lui indique pourtant que ça a marché. "encore"...  "encore".  Le public applaudit en rythme (plus ou moins). "merci bonsoir" dans la chanson... et JL continue encore un peu. Ouah, ça déménage! "bonsoir!!"Plus de 8 minutes, c'est mieux que 2!      

 

Cluses: Quelques notes de guitare en attendant que les musiciens reviennent... Synthé... Murat fait résonner sa guitare. Ah, c'est les CHEMIN DES PONEYS qu'on prend du côté de CLUSES après  3 minutes d'intro. Le chemin, il est  dans le brouillard matinal, ça vibre, riffs zébrants, là encore de la tension... "Je voulais vous dire pour ce qui s'est passé"... un Drame? une séparation? ... On retrouve des échos de Mustangotour. "peine d'amour... ouh...chie... yeeaaahhhhh"... et la guitare se fait violente... La voix se fait plus fort... Puis Murat émet des bruits étranges, industriels, avec sa guitare avant un nouveau départ et un "oooouuuhhhh" rageur.  Murat est un peu dans les aigus, mais ça passe. Les sons de guitare sont toujours très spéciaux, inquiétants... puis c'est une envolée rock, avec Murat jouant de la voix avec divers petits cris. Ça semble s'arrêter... et puis, ça repart encore.  A l'instant t, je n'avais pas accroché plus que cela,  mais c'était quand même une version dantesque. 11 minutes. "bonsoir, bonsoir, bonsoir" et Jean-Louis fait encore applaudir les musiciens pendant les applaudissements...Et ils quittent la scène.

Murat dans les applaudissements lance déjà quelques notes vrombissantes... ZZTOP is here. La basse enveloppe l’atmosphère. Ambiance lourde... C'est TAORMINA, un classique de fin de concert. Jean-Philippe dira à la fin du concert: " oui, en plus, on finit sur une note gaie".  Sûr que c'est inquiétant, grave, ambiance de fin du monde sous l'embrasement de l'Etna. Jean-Louis part encore sur une impro avec des voix, comme si on entendait des samples... On est monté très haut, ça redevient plus calme sur  "je suis trompé de mort... la mort est dégueulasse"... Cette fois, Murat s'exprime seulement avec sa guitare, avant de nouveau une pause... où il dit d'une voix d'outre-tombe "bonsoirrrrr,  bonneeee nuit..."... ON va faire des cauchemars avec un tel marchand de sable.. D'autant que ça continue toujours dans une ambiance apocalyptique durant quelques instants... Ouh, quelle claque!  10 minutes. 

Et ils reviennent vite (Murat ne cherche pas à se faire applaudir des heures, dans des rappels... Il estime que l'important, c'est ce qu'il a donné avant) , pas besoin de se tuer les mains. "merci!". quelqu'un demande "si je devais manquer de toi"... ET Murat de répondre "je vais demander mais ça m'étonnerait". ah, ah, "il est incroyable" dit quelqu'un derrière moi.  On part sur Battlefield. C'est plus Denis qui est à l'honneur dans l'intro, pas de gros solo de guitare comme hier. "Chantez avec nous si vous voulez"...  et Murat invite encore le public à chanter... et ce soir, les musiciens mettent la sourdine  pour qu'on puisse s'entendre... moment sympa et ça repart... et après un démarrage groovy, là, on part vraiment dans le rock... Encore une fois, une bonne claque.  Ca se termine sur les  "ou ou ouh ouh oui!" et la batterie qui martèle... avant un nouveau round... puis à nouveau, la présentation des musiciens sur un solo original... "et Denis...merci Denis"... et ça se prolonge encore brièvement.  OUchie!!  Là, le voisin y va d'un "ouaih! ouaih! ouaih"... et moi-même, je me surprends à crier un encore. On a presque atteint les 10 minutes sur le dernier titre... et on s'en arrête à 1h36 de concert. Très bien.

 

Ça applaudit chaleureusement, mais la lumière s'allume vite... et on s'en arrête là. On a largement dépassé les 1h30 (1h38).

Tout ceux que je croise ont aimé.. On peut regretter un peu le manque d'échanges directs, on est un peu dans l'incompréhension des signes d'énervements de Murat... mais il n'a pas lâché. Murat a bien joué de la guitare, de la voix, sans que  tous ses cris, ses impros, ne m'indiquent qu'il n'a pas envie de chanter et qu'il balance.  J'ai vraiment passé un super moment. Sur le coup, et on m'en fait la remarque aussi, je trouve  que la prononciation n'était pas géniale... mais je n'ai pas eu ce sentiment en faisant le compte-rendu. En tout cas, les chœurs que Jean-Louis apprécient (notamment sur Grand lièvre) apportent vraiment beaucoup.

Difficile de dire si j'ai préféré ce soir ou hier. Peut-être plus  hier, malgré les petits pépins... peut-être parce que je découvrais le set et cette formation, peut-être à cause de Taormina versus Chemin des poneys... et malgré la meilleure ambiance :  ce soir, certains ont osé se lever, danser...

Côté after: Barbara et moi nous présentons à Alexia Aubert que j'ai reconnue et qui a fait la route depuis la côte d'azur. Jean-Louis accepte de venir nous voir rapidement, et Alexia a droit à sa photo, et nous passons une belle soirée amicale... dont je ne dirai pas plus... mais on ne me reprendra pas à chanter "libertine"...  

Côté Caluire, on retrouve les amis d'"AURA AIME MURAT" devant l'entrée des loges. On est censé remettre en mains propres le disque hommage à Jean-Louis. Mais Guillaume Depagne accompagné d'Alan Gac, le caïd de Cinq7 (co-founder/director), manager de Philippe Katerine ont priorité... Ainsi que le fiston et family... si bien qu'on commence à se dire qu'on va rester à la porte. Jocelyne qui a déjà plié boutique revient nous chercher... Deux fans s'invitent avec nous. On se retrouve à 7 dans la loge où Fred et Jean-Louis divisent calmement en buvant une bière.  Jean-Louis accueillent avec plaisir et curiosité des mains de Xavier de Stardust le présent. "fallait pas" (je réponds qu'il ne fallait pas qu'il fasse lui-même autant de tribute [Manset, Dassin, Cohen]... Il commente les choix des chansons :  "ah, petite luge"... à Fred: "je t'ai filé mon meilleur texte".  "Ah, tiens, Marlène",  ou de raconter qu'il a improvisé "Gengis" sur le piano qui était dans le studio.  Murat fait son show: il m'interpelle: "et vous, qui suivez l'actualité des chanteurs auvergnats"....  et de nous raconter qu'il ne sait jamais combien de temps il a chanté, et qu'à St-Etienne du Rouvray, c'est le souvenir du Père Hamel qui l'a conduit à écourter, il ne pouvait plus faire sa musique...et qu'il est allé jusqu'à annuler une tournée suite au drame de Sohane [le nom ne me disait rien mais j'ai retrouvé l'article, je pense que c'était ça, deux jours après Murat annulait CINQ casinos de Paris, tournée d'automne du moujik... Dans ce propos, on retrouve là la sensibilité de Murat sur les drames terroristes et sauvageons... qui ne datent pas de Morituri, on a entendu ce soir Frankie, Marilyn et Marianne...].  On le remercie pour le concert, on parle un peu du rôle des chœurs, et Fred se rappelle de "sol val vi fon" du Grand Lièvre, on évoque Montboudif... Une fan lui fait signer un "buck John", et je suis témoin d'une belle accolade avec Fifi, le fidèle technicien qui a pris sa retraite, qui est là. Le régisseur sonne la fin de la récréation.... et on se sauve ravis de cette belle rencontre...

 

Quelques jours plus tard, je recevais ceci:

Et bien, nous non plus, on ne s'attendait pas à ça.... Quelle émotion.... et ça a touché énormément les participants du disque "AURA aime Murat!"

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Jean-Louis Murat en tournée:  (tiens, je vois une nouvelle date à St-Egrève à l'automne! yeah)... et moi, je me suis décidé à aller à Clermont mardi! Venez!

 

09/04/22 Bruxelles Le Botanique BE
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
12/04/22 Clermont-Ferrand La Coopérative de Mai FR
Heure: 20:30. – Réserver mes places…
15/04/22 Bourgoin-Jallieu Les Abattoirs FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
16/04/22 Rosny-sous-Bois Théâtre et Cinéma Georges-Simenon BE
Heure: 20:30. – Réserver mes places…
19/04/22 Paris Le Trianon FR
Heure: 19:30. – Réserver mes places…
03/05/22 Allonnes Salle Jean Carmet FR
Heure: 20:00.
04/05/22 Cholet Jardin de Verre FR
Heure: 20:00.
05/05/22 Ancenis-Saint-Géréon Théâtre Quartier Libre FR
Heure: 20:00.
06/05/22 Saint-Brieuc La Passerelle FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
28/07/22 Notre-Dame-de-Monts Festival Ultrasong FR
Heure: 20:00.
22/09/22 Montpellier Théâtre Jean-Claude Carrière / Festival Les Internationales de la Guitare FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
30/09/22 Yssingeaux Festival Le Chant des Sucs FR
Heure: 20:00.
06/10/22 Nancy Nancy Jazz Pulsation FR
Heure: 20:00.
07/10/22 Auxerre Le Silex FR
Heure: 20:00. – Réserver mes places…
14/10/22 Oignies Le Métaphone FR
Heure: 20:00.
18/10/22 Lillebonne Théâtre Juliobona FR
Heure: 20:00.
27/10/22 Dijon La Vapeur FR
Heure: 20:30. – Réserver mes places…
25/11/22 Mouscron Centre Culturel Mouscron BE
Heure: 20:00.
02/12/22 Saint-Egrève La Vence Scène FR
Heure: 20:00.
03/12/22 Montluçon Le 109 FR
Heure: 20:00.

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #2021 BUCK JOHN, #2021 Aura aime Murat

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