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Publié le 19 Octobre 2018

Agenda:  Chronique le 27/10 dans Ça balance à Paris sur Paris Première/Concert sur Inter le 24/10 à 20h avec Cat Power.

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Allez, on rattrape un peu le retard (je ne suis pas sûr d'y arriver, je vous l'avoue), alors on force l'allure, voilà un gros paquet!

 

2)  Emission spéciale "note à note"  sur la radio AGORA Côte d'Azur consacrée à IL FRANCESE, "un disque à ranger dans les classiques de Murat" dit le présentateur, "un poète soldat" en guerre contre beaucoup de choses, et "lui-même"... Un combat perdu d'avance qui l'amène à se chercher d'autres vies... Pas mal vu! Bravo Serge Fillaud qui sait utiliser les citations avec intelligence. A écouter !

http://agoracotedazur.fr/note-a-note-emission-du-mardi-16-octobre-2018/http://agoracotedazur.fr/note-a-note-emission-du-mardi-16-octobre-2018/

2) Interview sur WeCulte.

A lire sur leur site svp : https://www.weculte.com/featured/jean-louis-murat-je-suis-passe-du-camp-des-cow-boys-a-celui-des-indiens/

Il parle notamment de son projet pour cette tournée: une intimité très blues...

"Jean-Louis Murat : «Je suis passé du camp des cow-boys à celui des indiens»
 
jean louis murat revient avec l'album il francese

Le chanteur auvergnat Jean-Louis Murat sort Il Francese. Un album inventif très groovy teinté d’audaces sonores où il continue de déconstruire le format chanson dans des ambiances de soul, électro ou hip-hop. Tout en convoquant la grande histoire : celle de l’Italie de Naples et de l’Amérique des grands espaces.

Jean-Louis Murat: “J’ai souvent eu ce projet-là de m’expatrier pour enregistrer des disques, sans avoir jamais pu trop le faire”

jean louis murat portraitD’où vient l’idée de titrer en italien votre album «Il francese » ?

Jean-Louis Murat : Cela correspond à l’identité un peu italienne que je développe dans tout le disque. Je passe pas mal de temps en Italie. J’ai une imagination qui ne connait pas les frontières. Je reste dans la même chose, d’être de quelque part. J’ai fait plusieurs disques, comme Babel, qui sont  ancrés dans un rayon de 30 kilomètres autour de chez moi (en Auvergne). J’ai souvent eu ce projet-là de m’expatrier pour enregistrer des disques, sans avoir jamais pu trop le faire, car c’est souvent compliqué. Là, je suis resté dans un entre-deux…

Vous chantez Naples que vous aimez beaucoup. Pourriez-vous y vivre?

Jean-Louis Murat : Je me sens bien là-bas. J’étais à Florence  il y a peu de temps, mais non, c’est  Naples définitivement. Depuis 30 ans, j’y vais régulièrement. Il y a toute une littérature autour de Naples, Stendhal, Malaparte, qui m’a toujours intéressé. En plus, le Murat historique (Joachim Murat 1767-1815) est roi de Naples et y meurt. L’auberge était ouverte ! (rires). Je n’avais plus qu’à y entrer.

Déconstruire les formes musicales comme vous le faites, c’est une manière de retrouver du sang neuf?

Jean-Lous Murat : Oui, parce que c’est un tel piège. La chanson populaire, ce n’est même plus un travail d’architecte. Tout est tracé d’avance. On travaille sur des plans préexistants. On nous les brise menu continuellement  avec Brassens, Barbara ou machin. On ne sait plus où se mettre. On voit que l’opinion est rétrograde et qu’il faut absolument des formes, une opinion qui préconiserait la musique de l’écho et qu’il faudrait toujours entrer dans ces pas là. Et faire une espèce de chanson rassurante, qui raconte une histoire et que ce ne soit pas stressant. Cet effet de somnifère que doit avoir la chanson populaire ne m’a jamais plu.

Un besoin permanent de faire un pas de côté ?

Jean-Louis Murat : Une façon simple de trouver l’excitation. Il faut bouger et prendre des angles un peu inattendus, se surprendre soi-même. Et apprendre à penser contre soi. Il faut remettre à plat toutes ses pensées et ses méthodes chaque fois. Sinon, c’est l’endormissement assuré. Et encore, je trouve que je suis mou dans mes déterminations, je suis bien consensuel comme artiste. Mais le marché est tellement petit, que si en plus je n’étais pas consensuel – je l’ai vu amèrement sur mon disque Travaux  sur la  N 89 – ce serait Pôle emploi direct. Donc, je concilie les deux. C’est pour ça que ce n’est pas vraiment artistique ce que je fais. C’est une sorte de petit commerce à visée pseudo artistique. Ça reste de la chanson.

La chanson Silvana, c’est un hommage à votre cinéphilie, dont vous dites qu’elle comprend plus de Vittorio de Sica que de Custer ou de Geronimo ?

Jean-Louis Murat : J’ai toujours été amoureux du cinéma italien. C’est la carrière de Silvana Mangano , ses premiers films de Vittorio de Sica jusqu’à Pasolini, Visconti. Il y a quelque chose de tragique dans son visage. Elle a un côté dernière femme, la dernière reine d’un monde qui lui a été donné par le cinéma, avec des rôles où le populaire peut être aristocratique. Quelle carrière admirable, quelle tenue tout du long !

Cependant l’Amérique n’est jamais loin. Je pense à une chanson comme Marguerite de Valois où il est question de cow-boys et de peaux-rouges…

Jean-Louis Murat : Tout cela est bien sûr suggéré. Je ne me suis jamais senti autant indien, peau-rouge, que depuis quelques années. Comme si j’étais passé du camp des cow-boys à celui des indiens. Pour les enfants de ma génération, on a eu dans le biberon une culture de cow-boys, de Zorro, à Josh Randal, avec le héros sublimé. Je suis carrément passé de l’autre côté insensiblement, mais définitivement. Peut-être que j’ai vu d’un seul coup, se juxtaposer parfaitement l’image de Custer et de Trump. Je vois la même volonté de tout écrabouiller. Donc, on tue tous les bisons et on tue tous les indiens et on sera tranquille.  Il y a une espèce de volonté comme ça:on est bien chez nous. C’est devenu tellement catégorique les rapports que je comprends enfin ce que c’est qu’être totalement colonisés et qu’être réduits quasiment à rien.

Vous avez sorti une trentaine d’albums, accompagnés de la parution ces jours-ci de plusieurs vinyles. Vous êtes absolument prolifique !

Jean-Louis Murat : Trente albums en trente ans, ça me va. C’est la cadence que j’ai tenue tout le temps. Contrairement à ce que pensent certains artistes, ce n’est pas très compliqué de faire une chanson. C’est un métier de branleur.  Cela  ne demande pas des qualités extraordinaires. Après, il y a l’inspiration et voir si l’accumulation des chansons donne  un sens.

La musique, ça représente quoi ?

Jean-Louis Murat : Je crois que je peux remercier la musique de m’avoir donné une vie assez agréable. J’ai toujours en tête la phrase de Mitchum : « je tourne un film quand j’ai besoin de refaire la toiture ». J’ai toujours trouvé ça remarquable de justesse. La musique, c’est une façon de gagner sa croûte qui est sympa, une manière de vivre : pas d’horaire, pas de patron, pas d’ordre à donner ni à recevoir et être libre 24 heures sur 24.

Que prévoyez-vous pour votre retour sur scène ?

Jean-Louis Murat. Ce sera basse, batterie, guitare. J’ai l’intention d’être  très blues en étant assez assis. J’aimerais bien retrouver l’ambiance feutrée qu’il y avait quand j’ai vu pour la première fois John Lee Hooker sur scène. Je voudrais quelque chose de simple mais de très intense. Cela va me demander beaucoup en présence, en chant et en jeu de guitare. On verra bien ce qui se passe.

Entretien réalisé par Victor Hache

Album Il Francese / Label Pias. Tournée à partir du 9 octobre, dont concerts au Café de la Danse 75011 Paris les 10 et 11 décembre 2018

-Le Label Pias vient de sortir plusieurs disques vinyles de Jean-Louis Murat : Dolorès & Lilith, Le manteau de pluie, Le moujik et sa femme, Venus, Mustango

3) Du côté de  MIDI LIBRE

le 11/11: Un commentaire énervant..

# Jean-Louis Murat au Rockstore à Montpellier

Un peu perdu de vue mais aussi d’ouïe, ces dernières années, le bougon auvergnat Jean Louis Murat nous semble; avec son dernier album, Il francese, quitter un peu son autarcie et faire un pas positif en direction du public. Si elle s’avère encore cryptique, son inspiration laisse passer de beaux rais de lumière mélodique par ses failles poétiques. On vous dit un peu plus là : jeudi 11 octobre, 20 h 30. Rockstore, Montpellier. 24/26 €. 04 67 06 80 00.

Du 10/10: Chronique très positive
Jean-Louis Murat revient sur le devant de la scène ce jeudi au Rockstore à Montpellier
Pour sa dernière semaine, la 23e édition des Internationales de la guitare multiplie les rendez-vous sensationnels. Le retour de Jean-Louis Murat, au Rockstore, ce jeudi 11 octobre, n'est pas le moindre car le chanteur auvergnat est en forme !

Le grand air est devenu si rare qu'on en oublierait presque le délice. La faute à la pollution. A toutes les formes de pollution, y compris les plus insidieuses. Et cela vaut aussi pour la chanson française : son le plus grand péril n'est tant ce que l'on considère subjectivement comme la mauvaise rengaine (il suffit de changer de fréquence ou d'éteindre) que le refrain objectivement correct, vous savez, ce pas désagréable du tout dis donc, dont l'efficacité mélodique shootée aux adjuvants rythmiques finit par nous émollier l'esprit critique. D'où le choc parfois quand on se retrouve le grand air. Jean-Louis Murat, par exemple !

4) et on termine par PARIS MATCH 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 18 Octobre 2018

 

- Tout a commencé ce matin dans la matinale, avec Rebecca Manzoni. Et on peut dire que c'est une pluie de louanges, même si c'est peut-être plus sur son parcours et ses recherches que sur l'album en lui-même.

 

"Dans l’un des morceaux de son disque précédent, Travaux sur la N89, Jean-Louis Murat déclarait :  Moi je ne travaillerai jamais.

Et pourtant, la discographie de Jean-Louis Murat compte plus de 20 albums qui prouvent que celui-ci ne s’est jamais défilé pour explorer. Quand la chanson française s’est mise à sentir les pieds, Murat fut souvent là pour aérer. Il est allé sur les terres du trip-hop, du blues, du folk, du jazz, de l’électro. À 66 ans, son nouvel album Il Francese atteste qu'il est resté un môme intrépide. Qui d’autre que lui pour associer boîtes à rythmes, collages sonores et Marguerite de Valois ? Chez Murat, la reine Margot a un "Peau-rouge" pour amant. Il y a deux ans, Jean-Louis Murat était sur le point de renoncer. Ses disques ne se vendaient plus, alors il a pris une décision radicale : virer tout ce qu’il y avait sur son établi, le format de la chanson pop, ses couplets, ses refrains. Terminé. Une fois qu'il a fait place nette, il revient avec des mélodies chaloupées et, toujours, l’intention d’en découdre.

On associe logiquement Murat à sa région, l’Auvergne. Mais, à partir de cette base, il a su inventer une galaxie où il mélange les langues, les époques et les pays. Dès 1989, quand il publiait son premier album, Cheyenne Autumn, le titre faisait référence au film ultime de John Ford. Son nouveau disque s’intitule Il Francese. On y entend l’actrice Silvana Mangano, on y croise  des cow-boys et il y cite le plus grand rappeur des années 2010 qui s’appelle Kendrick Lamar. Si l'on se risque ainsi à le résumer, le Murat de l'année 2018, est un Auvergnat funky qui fantasme l’Italie avec du hip-hop dans l’oreille.

Depuis l’été, et jusqu’à la fin de l’année, quelques-unes des plus belles pièces de la discographie de Jean-Louis Murat sont rééditées en vinyle : les albums Dolorès, Le Manteau de pluie ou Mustango. Murat est un musicien qui a 40 ans de parcours derrière lui et qui a le panache de se remettre dans la position de l’autodidacte.

la suite à écouter... https://www.franceinter.fr/emissions/pop-co/pop-co-18-octobre-2018

 

Un étranger français étrange sur  FRANCE INTER, et une chanson inédite!

- Et à 9 heures, c'était au tour de Boomerang, qui nous a fait sentir des bing et des bang.

https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-18-octobre-2018

Augustin sait très bien chercher notre Murat sans pour autant le pousser à l'esclandre. Je conteste un peu son commentaire de départ sur Murat qui ne serait pas rock. J'aime bien moi dire le contraire, même si ça se discute effectivement.

Bon début sur son côté sniper: Murat fait porter le chapeau aux auvergnats qui aiment clore les discussions rapidement. "on a d'autres choses à faire".

De la musique, la discussion se détourne un moment vers la "politique": Murat rappelle qu'il a écrit une chanson "je suis européen" (proposée à Julien Clerc)... mais que cette idée se défait, et que "le breixit est une façon dont les anglais ont de nous dire fuck, y compris musicalement, et c'est très humiliant comme tous les gars comme moi qui ont une imagination en langue anglaise".

Murat renouvelle son propos (il me semble que c'était récemment) sur ce qui le fait vibrer dans la musique: "quand le corps ne peut pas résister" et "qu'on se met à danser", la soul... (bon, on n'ironisera pas sur ses concerts actuels assis, le pied qui tape le sol, c'est aussi vibrer...)

Sur Kendrick, "il a une vie intérieure, c'est rare" ("même si sur scène, c'n'est pas terrible, c'est le problème du rap". "C'est un personnage de roman". Là, je me dis qu'il aime Lamar pour les mêmes raisons qu'on l'apprécie lui. D'ailleurs, il ajoute qu'il se sent très proche de lui et qu'il n'a pas ressenti la même chose depuis Dylan. Sur celui-ci, même s'il dit qu'il a un peu lâché l'affaire, il salue la longévité. " J'ai détesté que Roth s'arrête...J'aime les gens qui vont jusqu'au bout" comme les vieux bluesmen. 

- "Mylène, c'est de l'amour".

- le secret du renouvellement? "penser que tout ce qu'on a fait était de la daube", "avoir la force de caractère d'aller au fond". "C'est douloureux". Avoir la force de caractère de faire une dépression?

- "Être français"?  Là, encore, Murat parle de l'échec de l'europe, et d'un repli ou d'un retour vers "être français", cette impossibilité de se construire une nouvelle identité lui faire craindre "un ressassement", notamment en matière de "chansons françaises".

J'ai retrouvé ces citations pas forcement contradictoires avec ces propos:

En 2003: "L’Europe c’est une tragédie. Bon, je sais, j’ai écrit des chansons pro européennes, j’avais proposé à Julien Clerc un texte pro européen : Je suis un européen. Maintenant je me dis : « heureusement, il ne l’a jamais enregistré » ! Aujourd’hui, je suis anti européen à fond. Tout le monde se fout de la politique et je ne sais même pas ce que je pense… C’est vraiment pas un truc intéressant, hélas… Hélas, parce que c’est fondamental mais la politique de la France ça ne change rien à l’état du monde".
En 2006, au moment de Taormina : 

"Taormina, c'est la Sicile, l'Etna. Ça ressemble à chez nous, à la chaîne des Puys. Alors je suis sicilien, de Corleone, du Sud", puisque l'Auvergne est bien ancrée dans l'ancien pays d'Oc.  Brun, bouillonnant, jamais sanguin, montagnard inconditionnel, l'habitant du Puy-de-Dôme, entre "roche Sanadoire et roche Tuilière", a le goût du Sud - coup de patte en passant : "On flashe sur le modèle suédois, le modèle danois, alors qu'on s'y emmerde comme dans un film de Bergman." Murat s'emballe toujours en parlant, il fait loupe : prend un point précis et le grossit (exemple : " Imagine, de John Lennon, c'est une musique pour le Crédit agricole").  "Je me sens de moins en moins français, j'ai regardé la finale de la Coupe du monde de foot avec le maillot italien sur le dos. Je retrouve mon identité en étant étranger. Et depuis qu'on a créé les Etats-Unis d'Europe, je suis européen. Je détricote l'identité, et je prends l'option de l'étrangeté."

Cette dernière citation ressemble assez à ce qu'il dit ce matin. C'est un peu de storytelling me dit-on, pour quelqu'un qui disait avant tout de creuser son sillon dans un certain classicisme français?  Une vaine tentative d'associer la pop et la poésie? Bon, après tout, on est quand même tous des européens, putain, putain... même Shakespeare. Euh, est-ce que mes propos veulent dire quelque chose? Allez, continuons  la lecture...  [yeahhhhh, #teamChambé  #hand, on reste invaincu].
 
- "je me suis senti étranger" pour avoir senti la bouse (là, encore, il l'a dit sur radio nova).
 
-  Son attachement à Naples?  La possibilité d'être détruit... "être sur le qui-vive"
- "J'aimerais beaucoup retourner aux Etats-Unis, le sud..."
- "je ne veux pas devenir un chanteur AOP". "Je ne veux pas être autochtone"
- "Quand on est nostalgie d'une époque qu'on n'a pas connue, mieux vaut changer de pays".
 
- Augustin se lance dans une jolie description du physique de Murat.
- Quelques propos déjà entendus sur la grand-mère, la honte de sa mère sur son métier, la rencontre avec Nicholson  ("je regrette"), le fait de ne pas écrire de roman ("je ne me sens pas prêt)
- Oups, j'ai perdu le fil : discours sur la poésie...
- Anne Sylvestre, le plus grand auteur de chanson en français, Béranger... Je ne comprends pas trop le propos suivant, même si je crois que Murat confirme une partie de mon propos du début d'article: il se situe ailleurs, en étant dans le rock, qui refuse cette idée de "chanson républicaine".
 
- Et voilà la surprise annoncée: une reprise d'Anne SYLVESTRE, "un mur pour pleurer"..."une chanson qui date" mais  très actuel. Effectivement, une bien belle surprise (dommage qu'il chante sur une PBO un peu rachitique... J'imagine que du coup, il existe une version peut-être un peu plus aboutie quelque part, du côté de la malle, et c'est sans doute magnifique).
 
 
Et bien, c'était une émission intéressante sur le Murat du moment, étonnamment très séculier, pour un album très hors du temps, mais on comprend que tant l'époque que le cheminent personnel le conduit à "fouiller" profondément les temps.
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 17 Octobre 2018

Note pour demain: Rebecca Manzoni « Pop & Co » le 18 octobre A écouter sur France Inter  à07h22

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J'ai fait une petite pause en pleine promo "ÉMOTICÔNE ANIMÉE Cheveux qui se dressent sur la tête", ÉMOTICÔNE grosse fatigue.

Maintenant, il faut s'y remettre... ÉMOTICÔNE Bon élève. ÉMOTICÔNE Pouce levé. Mais quand même, c'est aussi de votre faute...  Pas un petit compte-rendu de concert qui m'est parvenu! ÉMOTICÔNE bouderie. ÉMOTICÔNE fâché. EMOTICONE je vous avais prévenu, je vais arrêter les devoirs conjugaux.  Du coup, j'ai laissé filer l'affaire, et pris du bon temps ailleurs (je me suis protégé ne vous inquiétez pas). 

 

                                                                                    merci Rachel P.

1) CONCERTS 

Bon, du coup, cette année, vous n'aurez pas de points concert par concert. Je ne veux pas me consacrer à ça, c'est fort dommage. Puisque je trouvais important qu'on puisse continuer à mettre à jour le travail du LIEN DEFAIT, avec les set-listes et des comptes-rendus.

Je vous mets néanmoins deux comptes-rendus de Montpellier:  le premier par L. CACHARD, déçu par la durée du set. Ne pas entendre  "je me souviens"  est effectivement très difficile à avaler. Murat n'apprécie pas vraiment les obligations professionnelles, mais ne pas respecter celle-ci, c'est... difficilement compréhensible, même si on connaît bien sûr sa difficulté à chanter certains titres (le cafard pas exemple sur la dernière tournée).

http://laurentcachard.hautetfort.com/archive/2018/10/12/murat-au-conditionnel-passe.html

[...]Le trio Jimenez-Murat-Reynaud a toujours été la meilleure des formations, les musiciens se connaissant par cœur, humainement, le duo scrutant, en permanence, les mains du Bougnat, ses regards, ses choix soudains dans le song-book, pour américaniser. Car Murat a l’habitude, comme Dylan, de lancer des morceaux par des accords qui ne décident qu’au dernier moment la chanson qui va suivre, et il faut être là. Jimenez dans son groove particulier, rond et chaleureux, Reynaud tout en subtilité, on était entre nous, même s’il a fallu supporter le choc d’une formation assise, à son aise, sortant de repas – sauce au poivre trop épicé – pour entrer sur la scène du Rockstore à 20h30 pétantes. Pour deux heures de show, comme à Nantes, la veille, la première de la tournée du Il Francese. La salle mythique, un son parfait, un light-show idoine, oui, ça aurait pu être un concert inoubliable, surtout quand, dès les premiers morceaux (superbe « Achtung, baby ! » en ouverture), on comprend que Murat va s’adonner à un exercice qu’il goûte peu, ramener d’anciens morceaux à la surface, les réarranger à la sauce des nouveaux : « Mousse noire » est de la partie et, choc émotionnel ravivé, les premières notes de « l’amour qui passe » résonnent dans la salle. Murat est en voix, joue de labiales prolongées, siffle, maîtrise delays et voix de tête, à distance parfaite du micro. A l’habitude, pas de démonstration, la culture de l’air bougon, faussement surpris par la reconnaissance et les applaudissements chaleureux. Mais il sait qu’il l’emporte, le Boss (français), que sa formation, resserrée, sonne comme un très bon Neil Young. Les musiciens se chargent des chœurs pop et on ne regrette ni Morgane Imbeaud, ni Jennifer Charles pour remonter plus loin encore, à qui il dédie, un peu forcé par un de ces inénarrables fans qui veulent engager la conversation le sublime « Ami, amour, Amant », là aussi ressurgi du néant. Ça aurait pu être un concert parfait parce que les morceaux choisis du dernier album sont très bons, que « Hold-Up », ralenti et désélectronisé, est parfait, qu’il y a du Grand lièvre, du Tarn & Garonne, qu’assis, ils vont pouvoir tenir plus longtemps, et tant pis si le public est vieillissant… Ça a même été parfait jusqu’à la pause, au bout d’une heure, le temps d’un rappel hors d’âge, si, revenant, le Murat n’avait pas commencé à soigner sa sortie, en l’annonçant une fois, deux fois puis, à peine un couplet du « Jour du Jaguar » embriqué dans « Il neige », sans tenir compte du synthé que le technicien venait de lui installer, en quittant définitivement le plateau. Sans scandale, au bout d’1h30 de concert, sinon celui du prix pratiqué et des morceaux de choix du finale – « Je me souviens » – non joués. Huit, au total, si l’on se fie à la play-list, demandée en fin de concert. Huit morceaux, une demi-heure, celle de Nantes. Lire (le début et la suite) sur http://laurentcachard.hautetfort.com/archive/2018/10/12/murat-au-conditionnel-passe.html

 

Le deuxième "sans fausses notes" par https://lartvues.com/concert-de-jean-louis-murat-rockstore-a-montpellier/

Salle plutôt intimiste, accompagnement limité à une basse et une batterie, une heure et demie sans la moindre pause : tout était réuni pour que le concert de Jean-Louis Murat au Rockstore se déroule dans la sobriété et l’empathie que suscite la proximité. Le public ne fut pas déçu même si on sentit le chanteur concentré sur son tour de chant, ses partitions, son jeu de guitare reconnaissable entre tous. En fait, on savait qu’il s’agissait pour lui de faire la promotion de son dernier disque, Il Francese, encensé par la critique mais, à l’instar des précédents quelque peu boudé par le public. Murat privilégia donc les morceaux qui passent aisément la barrière du studio pour s’essayer aux nécessités de la prestation publique (on pense à Achtung, Hold-up ou le magnifique Rendre l’âme). Mais il nous gratifia aussi de quelques fleurons de son répertoire, parfois empruntés à ses premiers CD, du temps de sa gloire (L’amour qui passe) ou du moins à ses anciens qui n’ont rien perdu de leur capacité de séduction et passent facilement la rampe du temps (Mousse noire, Les voyageurs perdus. Il neige – en rappel…). L’ensemble donne ainsi une impression de cohérence et de continuité. J.L Murat communique peu avec son public. Il n’a pas besoin de cela. La pureté de sa voix si particulière, si aisément reconnaissable et surtout sans la moindre défaillance suffit à maintenir la fascination. Les textes sont souvent inattendus, originaux, en décalage avec ce qui se produit en général et qui est censé être ingurgité sans effort de compréhension. Les textes de J.L Murat résistent à l’interprétation immédiate. Les mélodies sont en général superbes et soignées, l’artiste se permettant certaines modulations vocales que l’on sent authentiques et non préfabriquées. Le chanteur vit ce qu’il chante et montre ainsi qu’il demeure au plus près de ce monde qu’il a créé, quelque peu distinct du nôtre, si condamnable à certains égards. En jeans et bottes de cow-boy à l’âme fière CAD auvergnate, sa chemise sans cravates ni veste superflu, Murat donne l’impression d’avoir quitté inopinément quelque ferme afin de s’inviter dans le nôtre, mais pas de s’y mêler. On pense à un dandy rural qui condescendrait à nous entretenir du fruit de ses méditations poétiques mais refuserait nos règle, nos attendes dérisoires. Il demeure assis tout au long du concert, comme un qui serait venu chez chacun de nous, faire partager un moment d’intimité rare. C’est ce qui fait que ce chanteur, plus que tout autre, et justement parce qu’il ne rencontre pas la reconnaissance générale méritée, nous semble si attachant et ses réalisations si précieuses. BTN

EDIT- OUPS... Je n'avais pas vu que Patrice m'avait envoyé son live-report! Mince! EMOTICONE HONTE....  Le voici.  Merci PATRICE!!

Concert à Montpellier, du 11/10 au Rockstore, Internationales de la guitare.
Petite salle , 400? personnes ,durée 1H30;
Par rapport à la set-list de Nantes, 13 chansons,pas de BEN ni de Il faut s'en aller, 2 en rappel ,pas de JE ME SOUVIENS ni d'inédits.
PLAISIR et DECEPTION !!
PLAISIR parce que retrouver JLM après 3 ans,tournée BABEL/MORITURI,cela fait du bien.
Parce que Ami Amour Amant était excellente,mieux que sur MURAGOSTANG, IL NEIGE,sublime,
malaxée avec LES JOURS DU JAGUAR,la seule où le public ,reconnaissant l'intro , a applaudi pendant,
c'est dire l'attente...
KIDS,GAZOLINE de bonne facture.Sur cette dernière,rare échange de JLM avec le public:"le patraque
c'est DYLAN et KENDRICK...il faut que j'explique si je veux vendre des disques."ou après une intro,seul
à la guitare:"je gratte la guitare...je suis aux Internationales de la guitare..."
Quelques "On t'aime",habituels fusent.
TARN ET GARONNE,MALADIE D'AMOUR,OVER AND OVER bien menées.
DECEPTION:
Sur beaucoup de chansons,sa voix,grave (trop !) était dominée par les guitares et cette façon de forcer
sa voix,nous ne l'avions plus entendue depuis avant la tournée TOBOGGAN de 2013;Quel dommage !
Déjà sur les 2 premières chansons,des échos intempestifs,MURAT,agacé sur CINEVOX ,regardant vers les techniciens.
6 chansons d"IL FRANCESE sur 15,ce n'est pas beaucoup pour lancer le disque,surtout jouées comme cela en puissance,sauf HOLD UPen langueur...
Les anciennes,MOUSSE NOIRE,TEL EST PRIS,L'AMOUR QUI PASSE manquant d'inspirationet d'envie et VOYAGEURS PERDUS sans relief.
RENDRE L'AME presque inaudible,la batterie trop mordante.
Et surtout,suite au rappel convenu,les claviers étant amenés,après IL NEIGE et OVER,tout le public attendait JE ME SOUVIENS,JLM salue de la main,s'en va .10mn d'applaudissements de re-rappel;
RIEN! Fini. CELA NE SE FAIT PAS !
Vraiment pas sûr qu'un spectateur néophyte de MURAT ait aimé ce concert.
Il repasse,dans notre région,près d'AVIGNON,le 24/11,pour la première fois en 15 concerts suivis de
JLM,ma femme et moi n'avons pas envie de cette deuxième chance !
Espérons, pour tous les autres concerts à venir, un MURAT plus concerné, aux choix techniques et musicaux plus judicieux pour défendre IL FRANCESE qui le mérite.
Plaisanterie lâchée par JLM,dans la présentation d'une chanson "...débrouillez-vous!"
Pas tout le temps.

2) VENTES "il francese"

On est le premier avril? Mon fournisseur me fait une blague? Je vous disais que Mylène Farmer avait fait un beau carton en première semaine... mais elle descend à la 2e place.. pour un truc dont je n'ai jamais entendu parler: 3 cafés gourmands... avec 29 000 disques!  A noter néanmoins, l'excellent score d'Angèle (3e) avec 22 000, et l'entrée pas fameuse de l'abbé Dominique (à lire sur le blog de Vignol, par ailleurs très élogieux sur Angèle justement). Sur le classement incluant ventes et streaming, Dom réalise 3266 (400 de plus que Murat en première semaine).

Sur ce même classement, Murat passe déjà au 94e rang (36 en 1er semaine), et ne vent que 970 disques (878 physiques, 49 download, et 43 streaming. Il est 50e sur le classement "physique et download". Murat ne parvient donc pas à séduire, notamment les programmateurs radio...

3) Chronique chez Benzinemag:

A lire, merci,  dans son milieu naturel sur le site https://www.benzinemag.net/2018/10/13/avec-il-francese-murat-reprend-hauteur/  

"Imaginons que le « j’en sais rien » de l’introduction du dernier album de notre cher Jean-Louis (Murat) soit l’écho français (franco-italien ?) au récent « I Don’t Know » de notre encore plus cher Paulo (McCa) : nous vivons en des temps incertains, et quel que soit notre âge, la tête nous tourne. A cela s’ajoute forcément le doute chez JL Bergheaud, car après des débuts difficiles et une confirmation tardive d’un succès commercial qui resta quand même mitigé, et malgré un talent reconnu et une dizaine d’albums excellents explorant différents formats « rock » et « chanson », le plateau (de popularité) atteint semble désormais interminable. Alors, qu’est-ce qui a foiré ? Et surtout, que faire, maintenant ?

"Le précédent album, Travaux sur la N89, montrait une volonté inédite chez le soi-disant « ermite » épris de nature et de solitude d’ouverture à des sons contemporains, électro-jazz, et un attrait nouveau pour une forme plus libre. L’abandon quasi total de la mélodie, typique de cet artisanat pop dont Murat reste l’un des plus beaux exemples français, condamnait néanmoins cette tentative à l’échec, l’auditeur se fatigant rapidement de ce qui paraissait avant tout un exercice de style. Il Francese, pour ne pas constituer encore la grande réussite qui pourrait répondre à toutes les questions et relancer la carrière de Murat, propose une passionnante évolution par rapport à Travaux sur la N89… D’abord, parce qu’il contient au moins deux chansons très accrocheuses, Achtung, en ouverture, et surtout l’irrésistible Hold Up, qui bénéficie aussi du chant toujours gracieux de Morgane Imbeaud, et qui déploie une efficacité mélodique et rythmique remarquable. Deux chansons qui nous rassurent quant à la vitalité de l’inspiration de Murat et constituent deux solides piliers autour desquels déployer les volutes électroniques, artificielles et paradoxales des autres morceaux, plus déstructurés, voire expérimentaux parfois.

En retrouvant un format de chansons plus traditionnel sans abandonner les nouvelles sonorités développées dans l’album précédent, en confrontant ses mêmes thèmes éternels – la Nature, l’Histoire, l’Amour – à une musique « actualisée » – électronique surtout, chaotique parfois, stimulante toujours -, Murat semble près de résoudre la quadrature de son propre cercle. L’album souffre malheureusement d’un « ventre mou » avec quatre ou cinq titres plus flous, avant de se reprendre avec un final grandiose : Je me Souviens, moment à très haut degré d’émotion, nous permet de retrouver, in extremis, le GRAND compositeur que nous aimons, l’un des plus beaux artistes français depuis plusieurs décennies. Cette chanson magnifique, peut-être un hommage à un compagnon de route récemment disparu, peut d’ailleurs être accusée de contredire tout ce qui précède, de déséquilibrer encore plus la trajectoire clairement incertaine de Il Francese, mais peu importe finalement : il s’agit là de l’un de ces fameux « albums de transition », imparfaits mais tellement féconds, qui sont en général tout à l’honneur de leurs concepteurs.

Murat ne sait pas bien ce qu’il fait là, ne comprend pas clairement ce qui a foiré, quand et où… Mais le fait qu’il ne se résolve pas pour autant à faire du surplace est cette fois splendide. Le doute est fécond, toujours.

Très très bonne note pour 3 chansons! Il est vrai mes préférées aussi.

 

4) Chronique chez Sunburnsout par Benjamin Berton, qui fait juste une petite erreur en parlant de Kanie west au lieu de K. LAMAR.  A lire sur leur joli site : cliquez, cliquez: https://www.sunburnsout.com/jean-louis-murat-il-francese-pias/#comment-5346

note:6.8
 
 

Jean-Louis Murat - Il FranceseLa discographie de Jean-Louis Murat s’organise comme un vaste cabinet de curiosités où s’accumulent des albums de chanson poétique, des disques de pop, quelques chefs d’œuvre et des bizarreries expérimentales qu’on ne conseillerait pas à nos meilleurs amis. L’Auvergnat, de 66 ans, a su garder une créativité de jeune homme. Arrivé à la notoriété sur le tard, Murat n’a jamais cessé d’occuper la marge, s’imposant par la grâce et la magie d’une poésie que d’aucuns ont toujours trouvée urticaire et à la limite du supportable mais qui renvoie sûrement à des schémas de composition venus des siècles précédents. Après un Travaux sur la N89, sorti à l’automne 2017, qui nous avait laissé de marbre et fait devenir chèvre, Il Francese sonne, d’une manière audacieuse, le retour aux valeurs sûres.

Faut-il considérer avec Murat que tout est affaire de chansons ? C’est lui qui l’a dit pendant des années, son horizon ne dépasse qu’assez rarement la composition suivante. Et il y a bien quelques chansons sur Il Francese, projet suscité (nous raconte-t-on) par la soudaine admiration éprouvée par Murat pour Kanye West. Kanye West, oui, ce qui explique sûrement et peut-être bien l’irruption amusante de sonorités électroniques dans un album qui sent aussi bon le terroir que les précédents. L’entrée en matière, Achtung, est à elle seule une chanson qui vaut le déplacement. Le chant est alerte, la rythmique plutôt emballante et le texte démarre par  « Un jour où ils nous rouvriront la boucherie. C’est la bête elle-même qui me l’a dit. » que seul Murat est capable de chanter sérieusement sans que cela nous paraisse bizarre. Véritable boucherie ou bête immonde ? Il y a une telle facilité dans l’écriture, une telle élégance qui se dégage du morceau qu’on n’en croit pas nos oreilles. Entre les paroles un brin hermétiques, le faux rythme et maintenant les arrangements électro d’arrière-plan, on se demande souvent ce qu’on est venu faire là, sans pouvoir s’en échapper, ni nous sortir de la tête qu’il y a là quelque chose de précieux et d’intéressant. Murat alterne les belles réussites comme le magnifique Cinevox (et son autotune royal), l’excellent La Treizième Porte, peut-être la plus belle chanson du disque, et des choses plus difficilement écoutables à l’image du complaisant Sweet Lorraine, agaçant et affecté, ou d’un Marguerite de Valois qui ne mène nulle part.

Le disque évoque d’anciennes obsessions du chanteur : Marguerite de Valois, donnée ici dans une version western qui nous renvoie elle-même à la poésie de Dolorès (1996), le roi de Naples Murat, homonyme du Quercy bonapartien dont on croise la métaphore et quelques autres. Les titres sont alignés sans idée de manœuvre véritable et manquent d’homogénéité. Le « d’où vient Murat ? » qui pourrait être avancé comme le thème fédérateur du tout ne tient pas. Les comptes se règlent vers à vers et presque au mot à mot. Le single Holp Up, chanté en duo avec Morgane Imbeaud, en est une belle illustration. Infiniment plus pop que le reste de l’album, il semble enregistré « un ton au-dessus » comme cela se pratiquait dans les années 60, comme si il s’agissait de faire ressortir le titre fort parmi les titres. Kids est un morceau ample où l’on croise le fantôme des Kids (United), le renard qui file comme dans cent autres morceaux de l’Auvergnat et quelque chose qui ressemble à l’amour. Entre le refrain mantra « Please i got a message for you » et l’inspiration rurale, auquel Murat ajoute une production « à l’américaine », le spectacle est aussi grandiose que déconcertant. On ne peut pas dire que Murat réussisse à réconcilier modernité et archaïsme mais plutôt qu’il les fait cohabiter dans un même espace en en soulignant les coutures pour mieux les faire sauter. La tentative qu’il poursuit depuis une demi-douzaine d’albums est bien de montrer en quoi le son évolue, en quoi il n’est rien d’autre qu’une convention non conventionnelle que l’on doit traiter sans respect excessif, quitte à faire n’importe quoi avec. Sans doute est-il difficile de soutenir un projet esthétique autour de ça, ce qui peut expliquer nos hésitations à en rendre compte désormais.

La modernité est un leurre, c’est un attrape gogo. Tout est ancien et ancré dans la tradition. Toute tentative de faire du neuf est anéantie par son rattachement à la terre et la force antique de la poésie. La démonstration est si radicale que Murat n’hésite pas à nous précipiter dans l’horreur avec un morceau affreux comme Gazoline, mêlant une scansion d’antan à des sonorités faussement modernes. Il est assez paradoxal que, malgré les expérimentations et les dynamitages qui nous font parfois penser à un Pere Ubu rural (Silvana cuivré), les morceaux qu’on retient ici sont ceux qui s’approchent le plus près d’une chanson française fantasmée et à laquelle le souvenir de Murat sera attaché pour l’éternité.

On finit à l’écoute du beau Rendre l’âme et du chef d’œuvre qu’est Je me souviens, son titre le plus fort depuis plus de dix ans, par réaliser que tout le cirque orchestré par Murat, toutes ses outrances et toutes ses excentricités musicales n’ont jamais fait que nous ramener à ses chansons les plus simples et les moins arrangées. L’Auvergnat a beau faire le spectacle et tenter l’impossible. On l’a condamné depuis vingt ans à chanter des poèmes à la guitare ou sur un manteau de pluie. Il Francese est comme un exercice de gymnastique intempestif dont la seule utilité véritable est de nous ramener aux cinq ou six titres ici où rien ne bouge et tout s’émerveille

LE LIEN EN PLUS

On retrouve la discussion de brasserie parisienne (on apprend qui a mal aux dents, qui a une Peugeot...) entre Valérie Lehoux, Sophie Delassein, et le journaliste de l'express Gilles Médioni, désormais sur Radio Neo:

C'est en fin d'émission.

http://www.radioneo.org/fr/podcasts/view/1157/ricochets-branche-les-sonos

A noter la bonne blague d'Olivier Bas: "je ne sais plus qui disait : quand je ne peux pas dormir, je compte les albums de Jean-Louis Murat". Il cite ensuite "Deshoulières" comme un album inoubliable. A part ça, on connaissait déjà les avis de Valérie et Sophie, même si entendre la première défendre Murat est agréable (elle était très lassée dit-elle précédemment). Elle va même jusqu'à dire que le disque est "politique" (à propos de Hold up). Quant à Sophie, c'est incompréhensible: elle dit ne pas avoir entendu les paroles. Elle réagit ensuite sur la surproduction de Murat s'offusquant sur le fait d'écrire une chanson par jour... "au bout d'un moment,c'est le marronnier".

Quant à Gilles, dont on n'a pas vu d'article, il se range plutôt du côté de Valérie, même s'il indique avoir eu du mal à entrer dans le disque.  Il est très fier de son expression, jolie : "Murat écrit sur du papier brouillard". Il insiste ensuite sur le côté "référence" de Murat, le grand auteur de chansons, avec une science des mots.

Il y a quelques bribes de discussion intéressante ensuite sur ses autoportraits (égocentrisme ou travail sur ses états d'âme, la mise en scène d'un personnage public?).

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 10 Octobre 2018

Hop, hop, avant de dormir, mes devoirs conjugaux...

 - Voici le compte-rendu de Lionel du premier concert de la tournée. Un grand merci à lui!  On attend les volontaires pour les autres concerts de la semaine! S'il m'en manque, attention, je m'estimerai en droit de pas tenir mes obligations conjugales avec vous!

 

                                                         via l'instagram de JLM.

Jean-Louis Murat / Nantes

 

Je n'avais plus vu Murat sur scène depuis la tournée « Babel » alors l'arrivée d'un nouvel album stimulant, accompagné d'une tournée démarrant à Nantes, c'était déjà en soi un réjouissement. L'écrin de la salle Paul Fort lui ayant déjà servi par le passé, il arrivait en terrain connu.

Peu d'affichage dans les semaines précédent le concert ; c'est en l'accueil médiatique qu'il fallait placer sa confiance dans la réussite du rendez-vous. Dans le Ouest France du jour, un article qui annonce le concert, un nouveau disque bien accueilli... et qu'il « reste quelques places pour ce soir » !

J'avoue m'être rendu vers la salle avec la crainte d'une audience disparate. Fort heureusement, une fois sur place, je constate que le public remplit parfaitement le lieu.

Nos trois mousquetaires font face, avec un Murat svelte et gracieux au milieu, dans une simple formule basse-batterie-guitare. Le set s'ouvre sur « Acthung ! » et, attention (les oreilles) : le son global est sourd, relativement brouillon et un grésillement parasite la guitare de Jean-Louis Murat. Petit à petit, les réglages s'affinent, tout devient de plus en plus distinct au fil des chansons, mais la guitare va conserver son handicap toute la soirée...

Juste après, comme sur « Il francese », c'est « Ciné Vox » qui prend place, avec force d'effets sur la voix, qui interviendront de temps à autres de la setlist, de façon inspirée et pertinente. Pour le moment, ces nouvelles chansons me semblent bénéficier de leur adaptation au live. Pas le temps d'y réfléchir davantage, c'est une version magistrale de « Mousse noire » qui nous cueille et la voix de Murat me semble particulièrement à son avantage, tant dans la puissance que le chuchotement, et cela ne va que se confirmer et s'amplifier par la suite.

Arrive « Hold Up », qui ne m'avait pas tout à fait séduit sur disque : elle est plus plaisante en version live sans modifier, sur le fond, l'impression d'un titre un peu gadget face à des merveilles comme « Je me souviens ». C'est sans doute « le » titre que j'attends, ce soir, mais l'absence de clavier sur scène laisse penser que mon vœu ne sera pas exaucé.

Tant pis, on ne boude pas son plaisir sur « Tel est pris » ni sur « L'amour qui passe », ensuite. Murat  nous explique, débonnaire, qu'il va jouer des titres du nouvel album, des choses plus anciennes... et que pour le reste on verra ! Il annonce d'ailleurs un nouveau titre, qui se révèle être « Kids » et que j'oublie bien vite quand il entonne « Amour, ami, amant », dans une version intense et inspirée. Les applaudissements sont de plus en plus nourris : Murat 2018 remporte les suffrages !

Suivront « Gazoline », « Les voyageurs perdus » auxquels s’enchaîne un titre présenté comme une nouveauté, résolument martiale et rock, où le gimmick de paroles semble être « Ben... Ben ».

Le public applaudit spontanément en reconnaissant « La maladie d'amour », autre belle exhumation du répertoire passé. Puis, c'est le tour de « Tarn et Garonne », « Il faut s'en aller » avant de quitter la scène sur « Rendre l'âme ». Applaudissements nourris, le public est conquis... pas décidé à en rester là.

Murat et ses hommes reviennent sur un titre qui mélangera « Il neige » à « Les jours du Jaguar », ce qui fonctionne parfaitement. S'en suit une version très sensuelle de « Over & over » mais je reste toutefois aiguillé par le clavier qui a été installé discrètement pendant la sortie de scène. Là, aucune raison de nous priver de « Je me souviens » !

Sauf que, Murat seul en scène, se trouve encore plus seul en constatant qu'aucun son ne sort des touches malgré des essais désespérés. Un technicien intervient, bien tard, alors que Murat décrète « Bon, je vais la faire à la guitare ! ». L'orgue semble fonctionner enfin et il repose la guitare pour entamer « Je me souviens ». Souci de tonalité ? Les choses ne semblent pas se passer comme il se doit et Murat interrompt le titre pour mieux le reprendre à la guitare. Cette chanson semble tolérer tout support car la version est tout aussi magnifique. Un nouveau classique muratien est né.

Signe qui ne trompe pas : la salle se lève comme un seul homme pour ovationner Murat, qui nous salue en retour sur cette belle conclusion.

Pourtant, il reviendra, avec ses acolytes quelques temps plus tard, pour deux titres que je n'ai pas identifié, l'un répétant « on fait quelque chose plutôt que rien » puis un beau titre qui m'a semblé s'intituler « Cœur d'hiver », tout en ruptures et montagnes russes.

Le Maréchal nous aura mis à genoux en deux heures denses et sensibles de son art.

 

 

- et l'article de Sy! pour Froggy:

Il est à lire en intégralité et dans son bon décors sur le lien suivant:

https://www.froggydelight.com/article-21087-Jean_Louis_Murat.html

Extrait:

En fait, voilà bien une des vraies bonnes questions que pose ce disque, est-ce que Jean-Louis Murat fait encore de la chanson française ?

Alors que Dominique A sort un album principalement guitare-voix, ce qui est on ne peut plus Chanson Française, ici on retrouve des codes qui ne font pas Chanson Française, boucle, electro, vocoder, à peine une guitare en riffs et un piano. Oui c’est chanté en français, oui le disque s’appelle Il Francese (Le Français), c’est bien écrit avec un style plutôt soutenu, ampoulé pour les béotiens qui n’aiment pas ça, avec en plus des références à Marguerite de Valois, à Napoléon et à Kendrick Lamar (ça ça passe en fait) mais ça ne ressemble pas, plus vraiment à de la chanson française™ ® ©. Oui mais vous savez ce que c’est, il faut des étiquettes, alors que depuis que j’écris pour ce site, je me tue à vous dire que les étiquettes c’est fait pour indiquer des prix de vente, pas pour qualifier de la musique et encore moins des artistes mais personne n’écoute. Concernant les étiquettes, en poser je préfèrerai ne pas.

Alors que le précèdent disque très expérimental était censé s’écouter d’une traite comme un long morceau, ici on retrouve le format chanson, heu pardon piste enfin je veux dire track, oui je suis moderne moi aussi, donc pour vous pitcher le disque je dirai que les tracks ont un sound design totalement trendy, fait par un maker certes senior mais totalement culte et encore dans le game avec ces sons.

Concrètement, on retrouve les expérimentations trip pop de Travaux sur la N89 mais en les adaptant, sans les pousser plus loin mais au contraire en les utilisant mieux, c’est-à-dire aller vers plus de simplicité et moins vers un millefeuille de sons. Il a gardé les idées de boucles, les gimmicks percutants, les phrases entêtantes, en laissant un peu tombé les effets de ruptures, en tout cas il en abuse moins. On en retrouve à la fin de "Gazoline" par exemple où, surgissant de nulle part, une fanfare "cirquesque", ou sur "Silvana", chanson en deux parties. On retrouve également une habitude de Murat, celle de mettre ici ou là, des sons de films, des extraits de dialogues, pris on ne sait où mais aussi des sons plus organiques, des oiseaux, la nature, ce qui conforte l’impression d’un album non seulement ouvert sur l’extérieur mais aussi sur le monde.

Qu’est-ce que tu viens nous chanter là ? Ce n’est pas moi qui pose la question mais lui-même, et ça se pose effectivement comme question également sur ce disque quasiment pas de référence à l’Auvergne. On ne passe pas par la Godivelle, on est plus à L.A. ou à Naples, à peine un "Ciné Vox" (très grande chanson du disque) en écho "Au Mont Sans-souci", plus de chevaux, plus de Bourboule, mais toujours de l’Amérique fantasmée, des maréchaux Napoléoniens, comment autant d’anciennes vies, d’autres vies et évidemment des idées de mort et un peu d’amour.

Et toutes ces histoires, ces chansons sonnent d’emblée, comme évidentes, et en plus elles supportent parfaitement une écoute compulsive et multiple, jamais lassant et ennuyeux. Murat abandonne un peu son "univers" qui nécessitait de "rentrer dedans", le premier extrait par exemple "Hold up" est percutant et accrocheur, au texte plus profond qu’il n’y paraît sur les relations amoureuses et leur limite, ou alors peut-être est-ce la peur maladive des hommes de l’engagement, de même que "Je Me Souviens" toute en simplicité musicale qui clôt magistralement l’album. Evidemment, comme souvent la poésie muratienne peut sembler obscure alors qu’elle n’a jamais été aussi simple et belle.

Finalement, cela compose un recueil de très bonnes chansons totalement dans l’air du temps sans aucune concession à celui-ci mais avec une vraie sincérité, cela ne sonne jamais comme le vieux chanteur qui veut faire jeune, "découvrez Jean-Louis Murat qui reprend Kanye West", on sent qu’il a parfaitement compris et assimilé les codes sans rien sacrifier ni son style ni son écriture, ils en sortent au contraire grandis et enrichis, il restitue parfaitement le son de l’époque avec des chansons qui resteront des classiques longtemps. Et peu importe si c’est de la chanson française ou pas.

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 8 Octobre 2018

 

1) Le classement des ventes vient de tomber.  Et Mylène Farmer réalise un chiffre toujours aussi extraordinaire...  80 000 en une semaine, et Jojo ne fait que 10 000 (mais il n'a pas de promo pour ce disque). Quant à Murat, on n'est pas sur les chiffres de Babel, mais c'est mieux que Travaux (de mémoire):

2580 ventes, dont 2389 physiques et 191 download. Il est 21e dans le classement, et 34e dans un classement qui regroupe les ventes et le streaming.

 

2) Sud-ouest:

- hé, Jean-Louis, Je peux te filer une adresse et t'obtenir un prix pour un studio d'enregistrement à Cologne, avec violoniste et joueur de basson, et choristes!! J'ai tout ce qu'il faut!

-  La petite référence à Sanson: Fidélité? Souvenir... Article de M: http://www.surjeanlouismurat.com/2015/02/jean-louis-murat-journaliste-en-1978.html

 

"CHANSON Le 25e album de l’Auvergnat, « Il Francese », croise l’Italie et le groove, l’Histoire et l’intime. Retrouvailles enthousiastes avec un faux bougon en pleine forme et en concert, chez nous, cette semaine

A la fréquence d’un disque tous les deux ans maximum (le précédent date de novembre dernier !), les expérimentations de Jean-Louis Murat, aussi passionnantes soient-elles, avaient fini par ne plus étonner. L’enfant d’Otis Redding et de Marguerite de Valois est de retour, avec son plus bel album depuis longtemps, où l’Italie fantasmée n’a jamais été aussi présente.

« Sud Ouest Dimanche » Après le déroutant « Travaux sur la RN 89 », pourquoi ce départ en Italie ?

Jean-Louis Murat Avec « Travaux… », je voulais travailler différemment. Rentrer en studio les mains dans les poches, sans textes ni mélodies. Je prenais n’importe quel instrument, j’improvisais. La chanson française sur base de rock ne mène nulle part. Là, j’ai vraiment fait l’inverse : chansons écrites au piano, toutes prêtes avant l’enregistrement.

J’aime varier les identités. Et l’Italie depuis toujours. J’y vais souvent. Je voudrais être napolitain mais les enfants, la famille, ne sont pas d’accord. Avec la chanson et des jobs comme le mien, on peut changer d’identité, voyager dans nos fantasmes. J’aimerais bien maintenant m’expatrier pour chaque disque, aller en Allemagne, en Russie, enregistrer à Londres et m’appeler le Fog. Enregistrer ailleurs régénère.

La France vous lasse-t-elle ?

La réalité franco-française va finir par nous faire la peau à tous. La France est un pays qu’il vaut mieux voir de l’étranger aujourd’hui. Un petit trip poétique. Il y a un épuisement d’être de quelque part. Je préfère être de l’endroit que je choisis. Le nomadisme de l’imagination. Chanter l’Auvergne, ce que j’ai fait souvent, ne m’oblige pas à penser que l’Auvergne est l’alpha et l’omega de toute ma vie. Je suis auvergnat et napolitain. Je suis de partout et de nulle part. Je ne jette pas la pierre à ceux qui sont nés quelque part, mais c’est balle au centre, et moi je dégage.

Qu’aimez-vous en Italie ?

La langue, les femmes, la bouffe, l’air. J’ai dû être italien dans une vie antérieure. J’embrasse toute l’Italie. J’ai tellement imaginé Joachim Murat, le maréchal de Napoléon, qu’il est devenu mon véritable ancêtre. C’est mon job. Et je traverse le mille-feuilles des époques en ski de fond, à l’ancienne.

En France, c’est vraiment pas fun. L’ambiance de suspicion, le sentiment d’être observé. Le présent de l’Italie ne m’intéresse pas non plus. J’aime l’histoire du pays, les Étrusques, les Romains… jusqu’à Dante. Après, bof… Puis je raccroche avec le cinéma italien. Largement suffisant pour nourrir une vie.

« Silvana »… Mangano ?

J’aurais aimé être son mari. Elle est toujours remarquable, de Visconti à Pasolini. Plus que Sophia Loren. Elle est romaine, pas napolitaine, mais je suis très Silvana. J’espère un revival du cinéma italien, qu’on va repasser les films de 1945 à 1980. Dans trois siècles, quand ils se demanderont ce qu’était un Européen, ils pourront regarder les comédies italiennes de cette époque. L’essence de quelque chose qui disparaît.

Et Adriano Celentano était bien meilleur que Johnny. Je n’ai pas dit que Johnny, c’était pas la classe, hein, n’allez pas vous méprendre… Mais j’ai appris la guitare électrique avec un album de Johnny « Guitar » Watson, pas Johnny Hallyday. J’étais assez renfermé et je pouvais passer des nuits à comprendre comment il jouait.

Le groove est toujours là ?

Les disques Stax que je découvre à 15 ans par un prof de collège. La mort d’Otis en décembre 1967. C’est comme si j’étais mort. Le groove, pas trop en France, hein ? « Ça balance pas mal à Paris »… Ça ne balance pas du tout ! Véronique Sanson sur « Vancouver », ça groove. Chez les mecs… pfff, à part Gilbert Montagné, qui a groové ? Et Je ne déconne pas…

Après le « Mont Sans-Souci », retour du « Ciné-vox »…

Une cabane de jardin qui faisait cinéma et où gamin, j’allais tout voir en douce. Ma culture cinématographique vient de là. Il existe toujours, à l’abandon malheureusement. Une deuxième vie était possible : des écrans blancs au fond de la nuit… Je suis très bon public au cinéma : je pleure, je ris, je m’évanouis… Très premier degré.

Pourquoi « Marguerite de Valois » ?

Notre reine d’Auvergne à nous. Pour garder le pouvoir, Henri IV l’a exilée en Auvergne. J’ai été élevé dans le culte de la reine Margot. Indépendante, originale, admirable femme. Elle traversait l’Auvergne à dos de chameau ! Grande amoureuse, grande poétesse. Toutes les qualités.

Poésie, marqueur de qualité ?

Comme le sens de l’humour. Comment peut-on dire que notre président est intelligent alors qu’il est incapable de pratiquer le second degré ? Il ne doit rien comprendre aux dialogues d’Audiard.

« Rendre l’âme » : c’est vous ?

Non. C’est pour Christophe Pie, musicien-compagnon depuis trente ans, décédé au début de l’enregistrement. Plutôt que d’aller assister à son incinération, mort industrielle à l’allemande dans de fausses églises où je risquais d’entendre une chanson de Sheila, je lui ai fait la chanson adéquate.

66 ans, ça va ?

Je cours une heure et demie tous les matins et ce n’est pas plat par ici. Je vais être en super forme pour la tournée. On est à trois, guitare-basse-batterie, à l’ancienne, et tout le monde dans la camionnette. Je ne suis pas fan des tournées mais j’aime être sur scène. Il y a des moments magiques. Et quand c’est naze, je suis responsable aussi.

SES 5 CHANSONS CLÉS

« Ain’t talkin’ » (Bob Dylan) : « LA preuve par Dylan comme toujours »

« Pusherman » (Curtis Mayfield) : « Voix de tête et jeu de guitare ; un modèle. »

« The look of love » (Dusty Springfield): « Un amour secret.»

« Please don’t go » (John Lee Hooker) : « Encore tout à apprendre de ça.»

« Un mur pour pleurer » (Anne Sylvestre): « Blues français, pur et dur.»

« Il Francese », 1CD (Pias), 15 euros env.

Eysines (33). En concert le mercredi 10 octobre, salle du Vigean. 21,50 €. 05 56 57 80 01.

 

Ventes et interview dans Sud-ouest

- on en reste là.. IL est l'heure de dormir!

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 6 Octobre 2018

 

- C'était hier, mais vu que le podcast n'est pas encore en ligne... C'est donc un rendez-vous.

Le revival des "sonos tonnent" (ex.telerama.fr) est sur RADIO NEO, les premiers vendredi du mois. Le premier numéro était hier, On retrouve Sophie Delassein, V.Lehoux et Gilles Médioni, ainsi que le présentateur Olivier Bas... et Murat était au programme. Avec ce qu'en a dit Sophie, ça promet, surtout qu'elle semble en pleine forme vu ses propos sur fb.

http://www.radioneo.org/fr/podcasts/

- Demain de 15 à 16h émission spéciale sur Murat: on peut appeler pendant l'émission me dit-on  : 0467032839

http://www.radiofmplus.org/ 

- Autre grand rendez-vous : le concert sur inter, avec co-affiche avec CAT POWER! Réservation le 15/10.Concert le 24/10

https://www.maisondelaradio.fr/evenement/concert-france-inter/jean-louis-murat-et-cat-power/concert-double-affiche

-  LEs autres rendez-vous, ça sera la tournée... et elle se prépare : Et le matos vient de partir de l'entreprise Koroll en Bretagne. Chez eux, les sonos ne tonnent pas!

https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/loudeac/entreprise-koroll-sonorisation-connait-la-musique-04-10-2018-12097581.php

 

-  Des rendez-vous, à chaque promo, beaucoup sont automatiques... et l'article de Michel TROADEC pour OUEST-FRANCE fait partie de ceux-là.

On prend la connaissance d'un nouveau coup de coeur littéraire de Murat : "l'histoire d'un ruisseau".

 des rendez-vous (et article dans ouest-france)!
 des rendez-vous (et article dans ouest-france)!
 des rendez-vous (et article dans ouest-france)!
 des rendez-vous (et article dans ouest-france)!

- mais certains rendez-vous, parfois les plus importants du passé, eux disparaissent... notamment du côté de libération. Travaux n'avait été traité que du côté graphique de la pochette... et voilà un encart riquiqui ce jour:

 

- Heureusement, il y en a eu d'autres... et je salue la bonne idée promo actuellement en usage sur facebook. J'aime bien les visuels, notamment:

 

 

LE LIEN EN PLUS

Merde! Pour ne pas dire de gros mots: j'ai oublié de m'occuper de retranscrire ma petite interview de Victor Bosch... et de publier mes photos de Belles Journées également...  Victor Bosch a programmé Murat au toboggan à Décines... et... bon, "il lui fait confiance", pas besoin d'écouter le disque, et de savoir s'il vient à 3, 4 ou 5... Il a booké.

En tout cas, "le petit bulletin" indique que c'est un concert à ne pas rater à Lyon cet automne

http://www.petit-bulletin.fr/lyon/musique-soirees-article-62219-15+concerts+a+ne+pas+louper+cet+automne.html

 

 

Bon, i file à l'english! See you later!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 4 Octobre 2018

1)  L'ami Olivier NUC nous proposait hier les 3M dans le FIGARO. Ca m'a rappelé le bon vieux temps de myspace, où je surnommais Pierrot3M...T., mais pas comme Murat, Manset et Miossec... mais Jean-Louis, Gérard... et Florent Marchet, petit padawan toujours en formation en ce jours. Olivier Nuc lui nous parle de 3 "M" comme des maitres de leur art/isanat.

Retrouvez son inter-ViOUS ET MURAT: http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-n-6-olivier-nuc-98557463.html

                              Olivier Nuc (et Antonin Lasseur) lors de la soirée livre unplugged              (live à réécouter)

"Les 3 M de la chanson française

MUSIQUE Gérard Manset, Jean-Louis Murat et Christophe Miossec publient des albums très réussis. Et livrent les clés de leur longévité.

 

Dans la hiérarchie de la grande chanson française, Barbara, Brassens et Brel trônent au firmament. Ils sont parfois dénommés les « 3 B » de la chanson française. Leur influence - immense -, la pérennité de leur répertoire et l’empreinte que leur œuvre a laissée au cœur de la culture française sont indéniables. Depuis leur disparition, de nombreux artistes français exercent une influence importante. Le hasard du calendrier veut que Manset, Murat et Miossec publient tous les trois de nouveaux albums en cette rentrée. Ces « 3 M » incarnent une approche singulière de la chanson. S’ils ont chacun leur particularité individuelle, ils représentent une écriture exigeante et soignée, et une manière de faire sonner la musique qui doit davantage aux musiciens anglo-saxons qu’aux monstres sacrés du patrimoine hexagonal.

Singularité majuscule 

Révélé en plein Mai 68 avec le titre Animal on est mal, Manset est une figure très importante de cette scène. L’homme si discret - il ne s’est jamais produit sur scène et accepte très rarement d’être pris en photo - bâtit depuis un demi-siècle une œuvre conséquente. Fraîchement paru, l’album À bord du Blossom affirme en beauté sa singularité majuscule. À l’heure où les enregistrements sont régis par une économie de plus en plus drastique, Manset propose un album foisonnant en forme de superproduction. « Les artistes auteurs dotés d’une grande ambition d’écriture et de production sont devenus rares », explique-t-il. « Il n’y a plus que du rap, et moi j’arrive avec mon orchestre à cordes, des choristes et une ribambelle de guitaristes », s’amuse-t-il. Ce perfectionniste maniaque conserve depuis ses débuts la maîtrise totale de sa production jusqu’au moindre détail. Ces dernières années, la ­cadence de ses réalisations s’est accélérée. « J’ai gardé beaucoup de morceaux très longtemps. Avec l’âge, je vois les choses plus posément. » Roman autobiographique, recueil de photos, intégrale : Manset a été très productif depuis 2012. « J’ai conservé un côté enfantin, admiratif de quelque chose. Quand je suis au travail, je ne vois pas le temps passer, je suis chez moi, je fais ce que je veux, quand je veux. »

Héritier du précédent, Murat est une autre belle anomalie dans notre paysage musical. Très populaire à la fin des années 1980, il construit une discographie impeccable à une échelle désormais considérablement plus réduite. Après le radical Travaux sur la N89, l’Auvergnat sort aujourd’hui Il Francese, un disque plus accessible. « Il fallait absolument que je passe par la case départ afin de repartir de plus belle. Après Morituri, je ne savais pas où j’allais. Si je n’avais pas chassé les mélodies et tout ce qui ressemblait à une habitude, j’aurais arrêté définitivement », explique-t-il. Conçu avec Denis Clavaizolle, complice depuis plus de trente ans, Il Francese est un excellent cru d’un artiste très prolifique. « Je suis parti du principe que j’allais composer au piano plutôt qu’à la guitare. Enfant, je voulais prendre des cours avec la dame qui tenait l’harmonium à l’église, mais mon père, qui me destinait à devenir plombier zingueur, n’a jamais voulu », se souvient-il. Cet autodidacte ultrasensible dédie ce nouveau ­recueil à Christophe Pie, complice de longue date disparu pendant l’enregistrement de l’album. « Il a passé toute son agonie avec nous, en studio », confie-t-il.

Résistance au numérique 

Travailleur acharné, il s’apprête à repartir en tournée, dans des conditions assez rudimentaires, avec deux musiciens et deux techniciens seulement. La désaffection des programmateurs de festivals et l’émergence de productions plus rentables ont rendu la chanson plus fragile que jamais. « Il n’y a pas de truc intermédiaire entre nous et Maître Gims », dit-il.

Plus jeune des trois, Miossec fait peu ou prou le même constat. Vingt-trois ans après Boire, premier album fracassant qui avait révélé son écriture sèche et sa voix sans afféterie, le Brestois sort un de ses meilleurs albums, Les Rescapés. « À chaque disque, j’ai le sentiment de repartir à zéro, c’est agréable », avoue-t-il. Bourré de mélodies simples et directes, bénéficiant d’une réalisation intemporelle, l’album est celui sur lequel son auteur s’est le plus impliqué. Dans l’intervalle, il aura souvent délégué les décisions artistiques faute d’assurance : « Je ne fais pas assez confiance à mes goûts, alors je laissais des gens plus professionnels prendre le pas. Avec le risque de banaliser le propos. » Depuis trois albums, Miossec s’est réapproprié son outil de travail, en enregistrant chez lui et en prenant en charge les parties de guitare : « L’idée, c’est de définir une aire de jeu délimitée et de construire dessus ensuite. » À la manière du dogme de Lars von Trier, le chanteur s’est volontairement limité à un nombre d’instruments restreint cette fois. « Toutes les parties sont jouées, aucune source ne provient d’un ordinateur », dit-il fièrement. À sa manière douce, Miossec incarne lui aussi une forme de résistance au diktat du tout-numérique qui prévaut sur bon nombre de disques aujourd’hui. « C’est plutôt pas mal si les vieux se réveillent », dit-il en souriant, conscient du risque insidieux d’autocensure. « Tant qu’on peut me laisser travailler comme je veux, ça va. D’autant que je ne ­représente pas un enjeu pour la grande maison de disques à laquelle j’appartiens. Et je suis content d’être toujours là. »"

Après l'article concernant les travaux, Olivier fait une nouvelle fois le service minimum... "excellent cru" mais peu d'éléments sur le disque en lui-même.

 

2)  Et bien, je n'ai appris qu'hier Murat avait été invité vendredi du jt de 13 heures sur inter!

https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-13h/le-journal-de-13h-28-septembre-2018

(la séquence est disponible sur le bas de la page). 4 minutes, et "un Murat très en forme". By M. CULLERON.

 

Dans le Figaro et sur france inter

2)  Et bien, je n'ai appris qu'hier Murat avait été invité vendredi du jt de 13 heures sur inter!

https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-13h/le-journal-de-13h-28-septembre-2018

(la séquence est disponible sur le bas de la page). 4 minutes, et "un Murat très en forme". By M. CULLERON.

Dans le Figaro et sur france inter

 

LE LIEN EN PLUS

Comme dirait Sy!, on ne va pas rater le meilleur moment de la journée pour un lien en plus:  A LA CANTINE, vite!!

 

A plus!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 3 Octobre 2018

1) Bon, une petite interview pour commencer. Rien de nouveau. C'est du rapide, comme pas mal d'autres... à croire que la journée promo a été chargée et qu'il y a eu peu de temps pour chacune des interviews.
- A lire sur leur site:http://toutelaculture.com/musique/chansons/jean-louis-murat-il-faut-experimenter-de-nouvelles-voies-et-renouveler-le-format-contraignant-de-la-chanson/
Jean-Louis Murat : «  Il faut expérimenter de nouvelles voies et renouveler le format contraignant de la chanson »
29 septembre 2018 Par
Jean Emmanuel P.
 

Toute La Culture a interrogé Jean-Louis Murat à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Il Francese » , qui renoue avec les mélodies envoûtantes. Rencontre avec un artiste singulier, entre poésie et exploration de nouveaux territoires.

 

La tonalité de votre nouvel album « Il Francese », sorti le 28 septembre dernier, est très différente du précédent, « Travaux sur la N89 ». Comment le situez-vous ?

L’album « Il Francese »  est une réponse au précédent, qui était beaucoup plus expérimental. Je suis revenu à une conception plus raisonnable, avec des chansons composées principalement au piano, de format plus court avec des mélodies. Les chansons comme «  Je me souviens »  et «  Rendre l’âme »  sont simples et relaxantes, de forme plus traditionnelle.

Quel est votre rapport à la chanson française ?

Je ne suis pas sûr que la forme de la chanson actuelle, un peu désuète, puisse encore porter quelque chose d’efficace dans notre vie ultramoderne du 21ème siècle. La forme d’expression chanson doit bouger, se renouveler. Ma façon à moi d’exploser les formes très contraignantes de la chanson, c’est de ne pas avoir de limitation dans l’espace et dans le temps pour que se développe l’imagination. J’aime traverser le mille feuille de l’histoire culturelle. Je me sers beaucoup de l’histoire et de la géographie et je prends appui sur des personnages un peu intemporels, comme dans cet album.

Vous êtes un artiste prolixe, qui réalise un album par an. Est-ce que cela répond à une nécessité créative ?

Oui sûrement. Je ne vois pas comment faire autrement. Un album par an, c’est un minimum. Si je pouvais, j’en ferai deux, tout en étant en tournée. Les Beatles en faisaient un tous les 9 mois. Avant, le vrai rythme c’était cela, deux albums par an. Maintenant c’est le business qui veut ça, il faudrait faire un break, mais pourquoi faudrait-ils attendre tous les trois ans pour faire 11 chansons ?

Dans l’écriture, vous avez un secret de fabrication ?

J’écris et je compose en même temps. Je n’ai pas d’idée préconçue pour une chanson. Quand j’écris « je me souviens d’une terre brulée alentour », je ne sais pas d’où cela vient. Cela me surprend moi-même. Il n’y a pas d’explication particulière, si ce n’est l’envie et le désir de faire quelque chose. J’écris dès que je n’en peux plus. Je prends la guitare, j’écris, et je relis le lendemain. Quand la chanson est terminée, je me dis après : «  Non, tu as fait ça, c’est cela que tu voulais dire » .

Que représente la scène pour vous ?

La scène quand ça marche ce sont les meilleurs moments de la vie. Sur certains concerts, si je me sens bien en voix, c’est un oubli de soi. Ces moments sur scène sont comme quand j’écris, je ne sais plus où je suis. Je vais recommencer bientôt une nouvelle tournée. Ne pas faire de scène me manque.

couverture de Il Francese, le nouvel album de Jean-Louis Murat sorti chez PIAS. L’artiste sera en concert au Café de la Danse les 10 et 11 décembre.

 
2) et un article dans le courrier de l'Ouest du 28/09
avec quelques mots sur Christophe Pie:
interview sur TOUTELACULTURE.COM et un peu de PQR, et encore des souvenirs...

LES SOUVENIRS EN PLUS

Et, oui, "je me souviens" fait écho à "je ne me souviens plus", superbe chanson également, comme beaucoup de celles de Christophe Pie. (question rituelle:  Personne pour les reprendre ou faire rééditer Sky lumina?)

Rappel:

Même si les rapports avec Christophe ont été parfois difficiles (ils fréquentaient les fans, mais en vérité les détestaient), c'est grâce à lui qu'a commencé la série des Inter-ViOUS ET MURAT.

http://www.surjeanlouismurat.com/article-inter-vious-et-murat-numero-1-christophe-pie-41170983.html

Les articles suite à son décès:

http://www.surjeanlouismurat.com/2018/01/christophe-pie-2018.html

http://www.surjeanlouismurat.com/2018/01/christophe-pie-retour-en-musique.html

http://www.surjeanlouismurat.com/christophe-pie-murat-troisieme-retour-sur-carriere

 

 

interview sur TOUTELACULTURE.COM et un peu de PQR, et encore des souvenirs...

RAPPEL 2:

On se rappelle que TAORMINA était aussi dédié à un autre compagnon de route du temps de Clara: Jean-François Alos,  décédé à 50 ans.

Matthieu a tenté en mars 2015 à l'occasion de l'anniversaire de sa mort de susciter un hommage et de recueillir des témoignages, mais ça n'a pas été possible. Alors, on en profite de saluer sa mémoire, ainsi que sa soeur.

Elle m'a autorisé à publier cette photo qu'elle m'avait transmise il y a quelques années: JL sur la moto de son frère.

 

interview sur TOUTELACULTURE.COM et un peu de PQR, et encore des souvenirs...

Elle m'a racontée (je crois qu'elle a ensuite laissé également un commentaire chez Didier) que la guitare en plexiglass de Murat utilisé en 81/82 appartenait à Jean-François. Murat a fait selon elle des pieds et des mains pour qu'il la lui vende.

(crédit Guy Forgeois)

Voici encore quelques photos:

interview sur TOUTELACULTURE.COM et un peu de PQR, et encore des souvenirs...interview sur TOUTELACULTURE.COM et un peu de PQR, et encore des souvenirs...
avec Joel Rivet.

avec Joel Rivet.

 

Cette dernière photo a été piquée à Alain Bonnefont, autre membre de Clara, lui bien vivant! Alors, je n'oublie pas d'annoncer ses concerts prochains: le 12 octobre, au célèbre POULAILLER (à PIQUAT, près de la N89), et le 25/10 au Caveau de Anges, dans la blanche - ...euh- Clermont-F. Aimons-les gens vivant!

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J'étais en train de rédiger ce "lien en plus".. quand je suis tombé sur cette photo récente de l'instagram de Jean-Louis Murat (les fans aiment bien prendre ce genre de photos, et avec "Murat", les occasions sont nombreuses... alors si Murat s'y met... mais là n'est pas question)... Et bien, on y est...

La soirée diapo de 2013:

- Voilà, je ne sais jamais où la rédaction d'un article va me mener (grâce au lien en plus)... Cette fois, il nous a embarqué loin...  et tant pis si je n'avais pas le temps de ce voyage...

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 2 Octobre 2018

Et bien, on continue toujours dans un joyeux désordre de dérouler cette campagne promo aux aux contours napoléoniens, qui peut atteindre des sommets...  et lecteurs,  songez que du haut de ceux-ci, 37 ans de carrière vous contemplent".  Murat pourrait dire "Je gagne les batailles avec les rêves de mes soldats"... alors on compte sur vous pour l'aider (et moi aussi) en partageant  les articles.

Et en parlant de points de vue en hauteur... me voilà obligé de me tourner vers LA MONTAGNE... qui prend encore plus de recul en parlant non pas d'EMPIRE, mais DE RENAISSANCE. DE DE VINCI? ou  de celui de VENDEIX?

 

LE 30/09, une pleine page, et un Julien DODON dont on avait rarement entendu autant d'enthousiasme: 

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/loisirs/scene-musique/2018/09/30/il-francese-le-nouvel-album-de-jean-louis-murat-les-gens-veulent-du-different-du-nouveau-le-monde-va-tellement-vite_12999235.html

LA RENAISSANCE, PERIODE BENIE.
Pas un Murat de plus. Certainement pas. Un album qui prend au corps et au cœur. Il Francese, disponible depuis vendredi est une forme de synthèse d’une œuvre toujours en construction. Magnifique.

Plus on l’écoutera, plus il deviendra évident qu’Il Francese, le nouveau Jean-Louis Murat, est des plus réussis. Un album qui poursuit les explorations sonores et réinvite, après Travaux sur la RN89 l’opus précédent, le sens imparable de JLM pour la mélodie et la poésie. On peut affirmer, aussi, qu’il y a dans ces onze titres nouveaux, de ceux qui resteront tant ils tendent la corde de l’émotion.

Une manière de voyage qui séduira les inconditionnels, les « originels » autant que ceux (et celles) qui n’ont jamais cédé aux charmes muratiens.

Travaux sur la RN 89, votre album précédent, était une phase de déconstruction. Presque une expérience sonore. Pour quelle raison avez-vous eu besoin de passer par là ?

Il y a une espèce d’épuisement des formes. Dans l’art graphique, à la Renaissance par exemple, tous les dix ou vingt ans il y avait une révolution. Maintenant on ne fait que revisiter. En musique, écoute Bo Diddley, autre exemple (1928-2008), y a déjà tout ce qui se fait maintenant…

Déconstruire à la manière d’un peintre… Comme certains vous évoluez par époque. Vous êtes dans…

La plus belle je pense. À chaque fois que je fais un disque je me dis que je bascule dans la plus belle des périodes : la Renaissance. C’est quand même la plus réussie. Après, le mot est vachement intéressant. Renaissance… Dans un parcours de vie, tu es obligé de te remettre en question à un moment donné, et il vaut mieux être armé culturellement. Le changement passe, dans la musique, par la destructuration des choses, comme j’ai essayé de le faire avec l’album précédent, Travaux sur la RN 89 […] Les gens veulent du différent, du nouveau, le monde va tellement vite…

 

 

[…]

En tout cas ça m’a ramené à une idée beaucoup plus simple. C’est-à-dire ce que je fais n’est pas de l’art. La partie commerciale et le pourcentage de compromis est très fort. J’ai souvent fait l’erreur d’envisager cela comme une activité artistique, elle est au maximum pseudo-artistique. J’aime écrire, peindre, dessiner, je vois que dans la chanson, on ne mérite pas vraiment le label d’artiste, c’est du bricolage…

Le fameux débat art majeur/art mineur…

Oui. Oui..  je pense (silence).

Il Francese, votre nouvel album, c’est un bout de reconstruction ou est-ce autre chose ?

Ce phénomène de renaissance, c’est, pour moi, être en Italie, à Naples en l’occurrence. C’est un trip romantique de s’expatrier… J’ai écrit ce disque comme si j’étais à l’étranger. Ca m’a permis d’avoir un regard neuf. Je voudrais bien avoir un regard étranger sur ce que je fais…

C’est pour cette raison que tu empruntes de nombreuses identités ?

Je ne fais que ça en fait. Je voyage entre différentes identités, différentes époques. Ça me rend très équilibré. Je ne sais pas qui je suis… mais je suis de multiples personnages historiques, c’est pour ça que je saute du coq à l’âne, que je dis une chose et son contraire, etc...

Pour ça aussi que vous jouez l’alternance dans l’écriture…

Oui. Si je sens qu’une phrase pue le XVIIIe siècle, je balance quelque chose de contemporain et parfois vulgaire pour équilibrer.

 

 

Il Francese donne la sensation d’être en quelque sorte une synthèse de ce que tu as fait depuis plus de trente ans. Le retour de certaines mélodies notamment fait penser à cela.

C’est sûrement que l’époque impose ça. Il y a effectivement plus de mélodie(s) sur Il Francese. Parce que toutes les chansons ont été composées au piano. […] lequel propose une richesse supérieure à la guitare.

Par ailleurs, alors que tellement de choses sont en devenir, que tellement de choses disparaissent, tu as envie de revenir à quelques certitudes… Je pense que ça va trop vite. […]

En faisant tes chansons, on retrouve des interrogations de l’époque, des tentatives de réponses même si cela reste très modeste. Ça participe à la résolution de l’énigme que nous posent ces temps ultra-modernes. Ayant du mal à comprendre, j’ai plutôt tendance à penser très naturellement à Vercingétorix, à Marguerite de Valois, à Stendhal, aux campagnes napoléoniennes, à Proust. 

Julien Dodon
julien.dodon@centrefrance.com

 
 
  •  

 - Claire Chazal, fidèle au rendez-vous... Entrée libre, 28/09/2018

 

Avec la séquence pour l'instant la plus polémique (gentillette) de la promo avec Hold up (une réaction au "politiquement correct"- Manset y est allé aussi de sa chanson semble-t-il), et deux/trois phrases sur Johnny Halliday...

 - "Et foutez-moi tout ce monde là dehors!"  a dit l'autre, même s'il a neigé sur le Sancy.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #il francese

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Publié le 1 Octobre 2018

Un peu de "redites" par rapport à l'interview de radio nova, mais c'est plutôt bon signe: Murat n'est pas en pilotage automatique dans les interviews!

 

Jean-Louis Murat :

« Je louvoie, je ruse »

    PARIS

    DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

    De passage brièvement à Paris (car « Je n’y reste jamais plus de deux jours, je me sens dépossédé de moi-même si j’y reste plus longtemps », nous dit-il d’emblée), Jean-Louis Murat est venu parler de son nouvel album, Il Francese. Un disque aventureux qu’il aime défendre, contrairement au précédent pour lequel il n’avait fait aucune promotion. Murat est aussi de retour sur scène. Plutôt en forme, l’Auvergnat...

     

    On peut considérer « Il Francese » comme la suite de « Travaux sur la N89 », non ?

    Ce sera un triptyque, oui. Pour N89, je pensais dans ma bêtise provinciale que beaucoup de gens attendaient ça. Alors que ça les a énervés. Avec 5.000 exemplaires vendus, j’ai divisé mes ventes par dix.

    Parce qu’il était radical, pour ne pas dire expérimental...

    Oui, mais si tu veux continuer à faire le métier que tu aimes, t’es obligé de faire des pas de côté, de louvoyer. Je suis comme un loup dans ce monde. Je louvoie sans cesse pour ne pas être repéré. Quand je regarde ma discographie, je regrette de ne pas avoir pris assez de risques.

    Ce qui ne vous empêche pas de persévérer avec un disque une nouvelle fois très audacieux réalisé avec Denis Clavaizolle...

    C’est du 50-50 avec Denis. Ça fait plus de trente ans qu’on bosse ensemble. J’aurais du mal à définir notre collaboration. Je ne lui donne aucune directive. On ne se parle jamais. On avance sans explications comme deux cantonniers creusant une tranchée.

    Et sur scène ?

    Ce sera on ne peut plus simple : guitare, basse, batterie, en trio. A la John Lee Hooker. Une stricte rigueur qu’avaient certains bluesmen...

     

    Quitte à mêler ici Memphis avec Naples...

    J’ai toujours aimé mélanger et naviguer dans toutes les strates de la culture française et de ce que je connais. Entre John Lee Hooker, Naples, Marguerite de Valois, Vercingétorix... J’abolis un peu les époques.

    « Ciné Vox », est-ce le cinéma de votre enfance ?

    Tout à fait. Ce cinéma existe encore à La Bourboule, je voulais y enregistrer, mais il est trop déglingué. C’est une chanson sur mes premiers émois, en douce, avec l’argent de la messe, quand j’allais voir des films, au fond de la salle. J’y pleurais, j’y étais pétrifié de peur, je me suis souvenu de tout ça dans la chanson. C’est là que j’ai vu Silvana Mangano la première fois. J’y ai vu Autant en emporte le vent, Tant qu’il y aura des hommes, des westerns, tout ça. Toujours tout seul. J’en parlais à personne. Je me glissais dans une autre vie.

    La musique est arrivée après ?

    Non, très tôt aussi. Ma grand-mère, qui m’a en partie élevé, aurait voulu être chanteuse. Elle avait une voix admirable et inventait des chansons toute la journée en gardant les vaches. Je m’en suis rendu compte plus tard. Et sentimental, je me disais qu’un jour je devrais venger « marraine » en devenant chanteur. J’ai toujours écrit des chansons. Ça m’a toujours plu car c’était de la poésie chantée pour moi. Et après, j’ai découvert le rock et j’ai voulu être américain. Ado, je disais ça aux filles : « Je m’en vais. » On m’a après proposé de partir mais je me suis dégonflé. La vie fait que tu as d’autres priorités. Très tôt, j’ai eu des responsabilités familiales...

    Après toutes ces années, n’avez-vous jamais été fatigué de faire ce métier ?

    Non. Ce qui prime chez moi, c’est le rapport à l’écriture. J’écris tous les jours. Et j’ai toujours eu la prudence de jamais trop réfléchir au processus. Pas folle, la guêpe ! Je ne veux pas tuer ce nerf. C’est mystérieux, plus fort que moi. C’est une pulsion, une envie. Après, t’en fais ton job et tu ne peux plus t’en passer. C’est une drogue. Sans itinéraire préétabli. J’y vais au feeling... Je me laisse porter, j’aime chanter, j’aime être sur scène, j’aime surtout jouer de la guitare.

    Tout en restant incomparable, depuis plus de trente ans. Voyez-vous des gens vous suivre ?

    Non, je n’ai pas la patience d’observer ce qui se passe. En voiture, ça amuse beaucoup les enfants, ça, je n’aime pas être précédé et je n’aime pas qu’on me suive. Du coup, je roule de nuit. Je louvoie, je ruse, je change de direction... C’était déjà comme ça à l’école. Ma mère dit : « Il y a des caractères comme ça. »

    Et donc, vous aimez Marguerite de Valois, la reine Margot, à qui vous consacrez une chanson...

    En Auvergne, on n’a jamais eu de reine mais Marguerite de Valois est restée tellement longtemps, une fois répudiée, qu’elle est encore très populaire chez nous. Moi, j’ai été élevé dans le culte de la reine Margot. Elle traversait l’Auvergne à dos de chameau, la classe ! Le délire, c’est de se dire que je descends peut-être de la reine Margot et de Geronimo.

    Dans vos disques, vous avez toujours mêlé la chanson française au rock américain...

    C’est une sorte de deuxième vie ou de double identité. On est très anglo-saxons finalement. On participe à fond à un phénomène de colonisation absolue. J’aimais les cow-boys, maintenant je préfère les Indiens. Je suis un pur produit de cette colonisation. J’ai passé mon temps à enregistrer des chansons pour trouver un entre-deux. Entre le meilleur de ce que j’ai en français et le meilleur du blues, du rock... Je n’ai jamais aimé la chanson française pure, ni même le mot chanson. Brel, Brassens, Piaf... Ça ne m’a jamais inspiré. Je peux le dire aujourd’hui sans faire le mariole : tu me mets une minute de Piaf, je sors. Je ne peux pas...

    Comme dans « Gazoline » où John Lee Hooker croise Kendrick Lamar...

    J’ai rencontré John Lee Hooker à Clermont-Ferrand, je devais avoir 14 ans. J’ai porté sa guitare, je l’ai aidé à ranger le matos, je suis allé au resto avec lui. Ça m’a beaucoup marqué. Je le voyais comme mon grand-père, comme un vieil Indien. S’il y a JL Murat sur la pochette, c’est à cause de lui. C’est un souvenir fondateur. J’avais un prof d’anglais élevé dans le sud des Etats-Unis qui connaissait tout ce monde-là et qui m’emmenait avec lui aux concerts. Je les ai tous vus : T-Bone Walker, Memphis Slim... A la maison, les enfants ont 11 et 14 ans, ils sont très musique mais me disent : « T’écoutes encore ta musique du Moyen Age ? » Aujourd’hui, je ne sais pas, trop de choses sortent, je n’écoute plus. A part Frank Ocean et Kendrick Lamar, oui. Frank Ocean, je ne passe pas une journée sans l’écouter, il est intemporel et Kendrick Lamar, c’est Dylan pour moi... Je l’aime comme Marvin Gaye ou Robert Wyatt...

    THIERRY COLJON

    Jean-Louis Murat sera le 12 décembre au Reflektor et le 13 au Botanique.

    La chronique:

    « Il Francese »

    Il y a moins d’un an, Jean-Louis Murat créait la surprise avec un Travaux sur la N89 très électro. Il Francese, son 18e album depuis 1984, en est le prolongement. Toujours aussi électro, les beats se mariant parfaitement à la gratte électrique, toujours aussi expérimental, toujours avec la complicité vocale de Morgane Imbeaud (en duo sur « Hold-up », le premier single qui est un bel effort pour passer en radio... pour une fois !), Il Francese nous emporte au cœur des passions du chanteur qui se révèle ici plus que jamais. Avec des textes ciselés et des arrangements audacieux. L’artisan Peau-Rouge connaît son métier et on le suit tout ouïe !

    Et un autre encart:

    Le Français, en italien. Il Francese. C’est ainsi que Murat l’Auvergnat intitule son nouvel album. Voici pourquoi : « Cela fait plus de trente ans que je vais en Italie. Je suis un familier de Naples. C’est toujours des discussions avec la famille car j’aimerais bien m’y installer. Les enfants ne veulent pas bouger mais je n’ai pas dit mon dernier mot. J’aimerais les habituer à la vie napolitaine. Ce qui me plaît là-bas, c’est la vie dans les quartiers populaires, la mentalité, la rigolade, la franchise... »

    Jean-Louis n’a à sa connaissance aucune origine italienne : « Non, je crois qu’on est tous désespérément auvergnats. Je n’ai qu’un grand-père maternel qui était de l’assistance publique et ressemblait furieusement à un manouche. Il était noir comme le charbon. Je n’ai jamais su d’où il venait et lui non plus d’ailleurs. Il a apporté beaucoup d’irrationnel dans la famille. Il a absolument voulu s’intégrer en ayant la peau claire. D’ailleurs, il n’a pas voulu reconnaître ma mère à sa naissance car il trouvait qu’elle avait la peau trop foncée à son goût. Je ne sais pas de quel traumatisme il avait souffert. » L’Italie, c’est aussi l’émoi adolescent en voyant Silvana Mangano au Ciné Vox de son village. Ce qui a donné les chansons « Ciné Vox » et « Silvana » : « Elle était splendide dans tous ses films. Avec Pasolini, Visconti, De Sica... Elle était toujours admirable. C’était une Romaine mais dans L’or de Naples, elle était sensationnelle. On a beaucoup parlé de l’âge d’or du cinéma italien mais on devrait dire européen. Les historiens, s’ils veulent une définition de l’Europe, devraient se pencher sur ces comédies sociales des années 50, notamment italiennes. »

     

    LE MORT EN PLUS

     

    Évidemment, ce soir, me voilà obligé, "breaking news" contraint, de vous parler du drame que la France entière, voire le monde entier, est en train de vivre... Je veux parler du  décès de Marianne Mako, pionnière du journaliste sportif au féminin. L'émoi est tel que le site de l'équipe est inaccessible ce soir. Je vous renvoie ainsi vers RMC

    ET j'apprends via Facebook... qu'elle était une grande fan de Jean-Louis.Condoléances à sa famille.

    LE GRAND CHARLES EN MOINS

    C'était une des victimes des saillies de Murat (en concert). La faute à une rencontre malheureuse:

    Serge N°7 http://www.surjeanlouismurat.com/article-interview-de-serge-90178293.html

     

     

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    Rédigé par Pierrot

    Publié dans #il francese

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