Publié le 20 Mars 2016

Allez, c'est dimanche, rions un peu... d'autant plus que demain, ici même, croyez-moi, ça va être du sérieux! du lourd! Des mois de travail dévoilés... (alors que là, j'ai bien dû y passer 3 minutes à ma blague...).

Alors, voilà, on a beaucoup parlé du noir de la pochette de MORITURI, pas d'une extrême gaité il faut bien se l'avouer... Le fait est que Frank Loriou a testé plusieurs versions, mais les cygnes sur fond blanc, ce n'était pas concluant il faut bien le dire.

Le petit rien du dimanche

Autre petite rigolade pour les retardataires:http://www.surjeanlouismurat.com/2016/02/cliches-n-28-recreation.html

PS: N'oubliez pas le concert privé de Sébastien Polloni ce soir. Les infos dans son inter-ViOUS ET MURAT

2 PS: 3 titres de Murat à découvrir dans l'album d'Eryk E. http://www.surjeanlouismurat.com/2016/03/eryk-e-l-album-est-sorti.html

A demain! Sans faute! Avec vos lunettes, un bon thé, voire un peu d'aspirine.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Morituri

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Publié le 18 Mars 2016

Voici une petite interview du chanteur clermontois Sébastien Polloni, auteur d'un bel album de chansons "Ravines", produit avec Guillaume Cantillon (ex-Kaolin) et sorti sur le label de Bertrand Betsch il y a presque un an (le 20 avril 2015). Elle est terminée depuis quelques temps mais j'attendais une actualité de sa part pour la publier... et elle arrive ce week-end... Et c'était assez important de vous l'annoncer, si comme moi, vous n'aimez pas les surprises, les gars qui s'inscrutent... En effet, Sébastien Polloni viendra CHEZ VOUS DIMANCHE! Oui chez vous! Et rien que pour vous, en concert privé... Via le site 1peet.tv, qui diffusera un set de 45 minutes (paf de 4 euros minimum). Le concept est intéressant...

Je continue mon introduction dans la première question... on se retrouve ci-dessous.

Sébastien sur les pistes auvergnates, février 2016.

Sébastien sur les pistes auvergnates, février 2016.

 

Bonjour Sébastien,

 

- J'avais partagé votre clip sur le blog à l'occasion d'un article sur Bertrand Betsch qui vous a signé sur son label, mais je ne crois pas que votre nom ait figuré dans mon fil d'actualité muratienne et clermontoise. Vous m’avez contacté ensuite pour que je puisse transmettre à J.L. Murat votre disque, ce que j'ai fait cet automne. Est-ce que c’était important pour vous de lui faire écouter votre musique ou est-ce que dans le "désert foisonnant" du marché, vous frappez à toutes les portes?

Alors, reprenons les choses dans l'ordre où je pense les avoir vécues !
J'ai effectivement vu passer sur fb un article sur Bertrand Betsch, je suis donc allé voir le blog. Curieux à la fois de voir l'interview de Bertrand et ce que cachait ce blog sur Murat.

J'ai trouvé un contenu qui m'a plus, sans concession et j'ai effectivement découvert que vous aviez lié mon clip à l'interview de Bertrand (qui m'a signé sur son label).

Evidemment je me suis dis que si vous aviez partagé mon clip c'est que vous n'étiez pas insensible à ma musique et j'ai donc sollicité votre avis sur mon album.

Il y a longtemps que j'essaie de faire entendre ma musique à Jean-Louis Murat, je suis auvergnat comme lui, et j'aime sa musique, j'aime son côté brut en promo qui contraste avec sa voix feutrée et carressante. Pourquoi est-ce que je voudrais qu'il écoute ? Pour avoir son avis, ses critiques même, c'est à cela que servent les figures tutélaires...
Cela fait longtemps que j'essaie, mais je crois qu'à chaque fois c'est un échec. Lors de nos discussions, quand j'ai compris que vous pouviez avoir l'opportunité de lui passer un disque, j'ai effectivement sauté sur l'occasion. Je crois que depuis, il n'a toujours pas écouté une note de ce que je fais, mais comment lui en vouloir, il doit être sans cesse sollicité et je comprends que rien ne l'incite à découvrir mon disque plus qu'un autre...

En tout cas, même si j'essaie de saisir toutes les opportunités qui se présentent à moi, je ne frappe pas à toutes les portes. Je pense être intègre et ne sollicite que les personnes pour qui j'ai un vrai intérêt musical et artistique.

 

- Je ne voyais pas de manque d'intégrité dans la démarche de "frappez aux portes", simplement une nécessité si on a l'ambition de faire entendre sa musique. Vous parliez de figure tutélaire concernant Murat. Diriez-vous qu'il reste incontournable sur Clermont? Est-ce qu'à un moment, point godwin d'une discussion, on en arrive toujours à Murat? Je pense à Pain noir qui lui a tenu à s'écarter de lui en disant qu'il ne l'avait jamais écouté. Que représente-il à Clermont?

J'avais bien compris qu'il ne s'agissait pas de remettre en doute mon intégrité, mais je préfère préciser !
En fait je ne sais pas ce que représente Murat en Auvergne, pas plus qu'à Clermont même, ce que je sais, c'est qu'il a un public fidèle.
Personnellement j'ai beaucoup écouté Murat, pas tout, car sa production foisonnante ne m'en laisse que peu le loisir. J'ai adoré des albums comme Mockba, des morceaux comme Jim, j'aime sa poésie éthérée et cependant terrienne. Il y a quelques années, alors que j'en étais à mes premières productions musicales, un programmateur local m'a dit que je devrais m'adresser à 2 personnes pour demander leur avis ou de l'aide. Il s'agissait de Guillaume Cantillon (Kaolin) et Jean-Louis Murat. A cette époque j'ai essayé brièvement d'entrer en contact avec les deux, sans succés. Les hasards de la vie m'ont fait rencontrer Guillaume, j'ai pu travailler avec lui et avoir ses talents de réalisateur sur mon album. J'espère que le prochain sera Murat et que la boucle sera bouclée...

En parlant du point Godwin, il y a une certitude... Quasiment tous les projets chansons d'envergure de la région qui me touchent ont un lien avec Jean-Louis Murat, récemment on peut citer Matt Low ou Morgane Imbeaud... Je me désespère donc de ne pas avoir eu ce privilège...

 

- Vous n'êtes donc pas un "Muratien invétéré", mais pouvez-vous nous en dire plus sur votre histoire avec Lui? Est-ce que vous vous souvenez quand vous l'avez écouté pour la première fois?

Je ne suis certes pas un Muratien invétéré s'il s'agit de tout connaitre par coeur. Je ne suis d'ailleurs pas un fan invétéré de qui que ce soit, il y a des artistes que j'aime énormément mais je n'en idolâtre aucun... Je ne me souviens pas de la première fois où je l'ai entendu, ce qui signifie que je devais être très jeune... en général ma mémoire est bonne !

 

- les questions rituelles:  Votre album préféré de Murat?

Mockba

- 3 chansons préférées de lui? Et bien sûr pourquoi?

La fille du capitaine parce que je la chantais sans cesse à ma plus grande fille sur sa table à langer...

Jim: parce que j'ai souvenir d'un live remarquable sur NPA... la musique et le texte me transportent et son côté cinématographique me plait.

Maria Dolores: pour ce côté si intime...


- Est-ce que vous l'avez déjà vu en concert?

Je l'ai vu en concert à Animatis en version trio: un très beau souvenir de concert *Issoire, tournée Mockba

- Y a-t-il une chanson de votre répertoire qui vous évoque Murat ou dont il serait une partie de l'inspiration?

Dans mon répertoire, je pense que "les hommes au revolver" est la chanson qui se rapproche le plus de son univers: le chant lexical est assez commun avec celui de Jim par exemple !

 

- Est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours de musicien? (de l'éducation musicale jusqu'à votre album)

Alors, à l'école primaire j'ai fait beaucoup de solfège ainsi que du piano. J'ai dû arrêter cela vers 12 ans. Je ne sais pas comment cela est possible, mais je ne me souviens quasiment de rien... J'ai laissé complètement dans un coin de mon cerveau tout cela et je n'arrive pas à y accéder ! Quoi qu'il en soit j'ai décidé de m'acheter une guitare lors de ma 18ème année (en 1995) et j'ai bossé cet instrument en autodidacte complet. Dès les premiers accords appris, je me suis tourné vers la composition. J'ai fait mes premiers concerts, aussi maladroits qu'amateurs, quand j'avais 21 ans.
Parallèlement à cela j'ai fait une licence de maths, puis passé le capes, puis 5 ans après passé l'agrégation de maths, je ne pouvais donc consacrer qu'un temps limité à la musique. A cette époque, je jouais en version groupe assez rock. En 2008 la coopé m'a proposé la première partie de la Grande Sophie en solo: j'ai accepté. Ce fut mon premier concert solo, et le premier avec une guitare acoustique: j'adore me mettre en danger. J'ai décidé ensuite de tourner seul, de faire mes armes devant un public, en me présentant avec juste une guitare et un texte...
Vinrent quelques autres formules... Puis j'ai rencontré Papillon en 2012, nous avons immédiatement adhéré à nos univers respectifs et commencé à travailler ensemble.
En 2013 j'ai eu la proposition de Guillaume Cantillon de me réaliser des titres, j'ai peu après signé sur le label "Les Imprudences" et Bertrand et Audrey Betsch m'ont convaincu de faire un album complet. Cet album est sorti en avril 2015.
Ce parcours est chaotique et jalonné par des rencontres inattendues... Le hasard est mon guide...


- Est-ce que vous étiez déjà sous votre nom ou sous un nom de groupe? (question pour les archivistes du rock clermontois)
Je préfère qu'on  ne retienne rien de cette période là !

- Que pouvez-vous nous dire de plus sur cette rencontre avec Bertrand Betsch? et ce nouveau label?
Bertrand Betsch m'a signé dès qu'il a entendu mes titres. C'est un immense honneur qu'il ait aimé mon univers. Sa qualité artistique est énorme, sa production foisonante et toujours de très bon goût. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois sur Toulouse et Clermont, c'est qualqu'un de charmant. Ses conseils et son avis me permettent de me setir légitime et me donne toujours plus confiance, c'est un plaisir d'être sur le même label !

 

- J’avais contacté Audrey et Bertrand Betsch pour une autre question, et Audrey m’a exprimé comme elle s’était en quelque sorte prise en pleine face la difficulté de faire exister un label et sa production.

Je crois effectivement qu'elle ne savait pas au moment de ma signature à quel point la qualité ne suffit pas. Elle a toujours été claire, son but ainsi que celui de Bertrand est sûrement que je trouve une autre structure capable de porter mon travail en termes de communication et de contacts..

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J'ai demandé  à Bertrand Betsch de nous parler de Sébastien :

"Sébastien est un garçon charmant et extrêmement talentueux. Je me souviens que lors de l'élaboration de son album, à chaque fois que l'on recevait un nouveau morceau, Audrey et moi étions interloqués. A chaque fois, sourire aux lèvres, on se faisait la même réflexion : "ça y est, encore un tube". "Mais comment ce garçon fait-il pour ne faire que des tubes !". Sa plume, sa voix et son sens mélodique à chaque fois font mouche. Ils sont rares ces artistes qui dès leur premier essai se réalisent sans détour et enquillent les moments de grâce. La qualité des arrangements et de la production aussi est très importante. C'est à cela que l'on reconnaît également les futurs grands. Certes Sébastien est très talentueux mais il sait aussi très bien s'entourer. Papillon et Guillaume Cantillon ont su se mettre généreusement au service de ses chansons pour les emmener vers le meilleur. Je lui souhaite longue route, en toute amitié. B/B/"
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- Vous avez aussi été dans un collectif Novembre, notamment avec Julien Estival, pouvez-vous nous en parler? Est-ce encore d'actualité?


Le collectif s'appelalit "Septembre" ;) ... Il n'existe plus. L'idée était de se fédérer, mais nos univers artistiques prenaient des chemins trop différents et nos priorités n'étaient plus les mêmes pour que perdure cette belle aventure.

- J'aimerais bien parler de votre album maintenant... et j'ai pensé que j'allais peut-être vous demander de nous parler de 3 titres de votre choix (musicalement, textes, histoire)...

Hum... Que c'est difficile... L'album porte le titre de "Ravines". C'est un titre qui me tient à coeur, je pense que le texte est assez abouti et que la mise en musique colle bien au côté "poisseux" du texte. C'est ma part sombre qui s'y exprime, j'y ai mis beaucoup de moi et beaucoup de références... Certains auront sûrement remarqué les clins d'yeux à Bashung...


Un titre aux antipodes: "Le Pont des Arts": rythmé et en apparence très léger... en apparences seulement, ce titre parle aussi bien de la difficulté de vivre une histoire à deux que de la peur de la page blanche... Pour moi il n'y a que des Ponts puisqu'il faut sans cesse franchir des obstacles.


Enfin, je choisis "les hommes au revolver", parce que de tous mes titres c'est sûrement celui qui se rapproche le plus de l'univers de Jean-Louis Murat, et parce que ce morceau est le fruit d'une collaboration très étroite avec Papillon. Là encore c'est une histoire complète en elle-même et une métaphore dans son ensemble, aussi. Ce titre résonne très différemment depuis le 13 novembre, il est terriblement d'actualité... La version scénique est très différente de la version album, plus "Eastwoodienne" !

- J'ai été très interpelé par Rose-Croix  du fait de cette référence en titre (à cause d'un visiteur solitaire d'un château en Normandie- ultraprivate clin d'oeil)  et aussi de cette très jolie guitare sur ce titre (et ce grand beau final intrumental).             

Ce titre est très intime, je suis ravi de voir qu'il touche aussi un tiers !

Ce morceau est une ode à la métaphore... celle des alchimistes.
Transformer le plomb en or est le but des alchimistes. On sait depuis des siècles que cela est impossible... Mais il ne faut pas se borner au premier degré, cette quête est une métaphore de ce que doit viser l'humaniste: opérer un changement sur lui-même, faire de son quotidien quelque chose de sans cesse meilleur. Nous sommes tous de "l'hypothétique or pur", dans le sens où il ne tient qu'à nous de nous transformer, de nous transcender, de viser le meilleur.
Ce morceau est bourré de références plus ou moins ésotériques, libre à chacun de les chercher et de les décortiquer...

- Le prochain album de Fred Jimenez devrait donc vous plaire...  Comment envisagez vous la suite? Vous multipliez les concerts depuis novembre en tout cas, dont prochainement dans la boutique de la Kütü Folk?

J'ai envie de jouer, encore et toujours et le plus loin possible. J'ai déjà de quoi faire un nouvel album... peut être un moment de studio va-t-il arriver...

- Question subsidiaire: vous avez joué avec Matt Low, eu une date dans la boutique d'Alexandre Rochon...  Savez-vous si la famille Bergheaud vous a écouté?

Je suis ravi de rencontrer toutes ces personnes, mais je ne crois pas que la famille Bergheaud ait écouté... en tout cas aucun retour pour l'instant !

 

Interview réalisée par mails du 5/12/15 au 31/01/16. Merci Sébastien.

Inter-ViOUS ET MURAT- n°20 : Sébastien Polloni

On termine par un long texte de Bertrand Betsch:

  • « Ravines » de Sébastien Polloni

Par

Né un 1er juillet, Sébastien Polloni, avec son premier album « Ravines », incarne l’été de cette nouvelle chanson française décomplexée qu’a vu naître le XXIème siècle…

Artiste rôdant aux alentours de Clermont-Ferrand, Sébastien Polloni s’est adjoint les services de Dany Rodriguez alias Papillon et de Guillaume Cantillon (ex chanteur du groupe Kaolin). A eux trois, tantôt co-auteurs, co-compositeurs, co-arrangeurs et co-producteurs ils forment une sorte de triumvirat qui règne en maître sur ces 11 chansons au parfum inédit.

Déboulant de nulle part, Sébastien Polloni s’impose dès son premier essai comme un artiste déjà parfaitement accompli. Ils sont si rares ces premiers albums qui vous plantent d’emblée un décor comme on franchit un col de montagne pour déboucher sur une vallée harmonieuse qui vous en met plein les mirettes. C’est la principale force de ce disque. Tout est en place. Pas une chanson en dessous de l’autre. Une arrivée plus qu’un départ. Un véritable accomplissement. Une marque de fabrique qui tient dans ce pari fou de proposer des morceaux qui vous enrobent dès la première écoute. Des textes écrits au cordeau, des mélodies entêtantes, des arrangements composés de guitares acoustiques très présentes, relevées ici ou là par des guitares électriques tendance ligne claire, quelques notes de claviers, des batteries simples et efficaces et des chœurs comme des tapis volants.

Mi-dandy, mi-cow-boy, Sébastien Polloni impose son style original, mêlant la tourbe au miel. Ni vraiment pop, rock, folk ou chanson française pur jus, ou tout cela à la fois, Polloni impose d’emblée son propre idiome. Tantôt sophistiqué, tantôt rugueux, Polloni n’est jamais là où on l’attend. Son album « Ravines », plein de ravissements et de ravins, est de ces disques tellement rares que l’on écoute en boucle comme une envoûtante ritournelle. « Ravines » est un carrousel où l’on se plaît à tourner indéfiniment. Parfaitement maîtrisé, il participe d’une certaine idée de la grâce. De celle qui nous révèle toute la beauté du monde, dans ses évidences comme dans ses escarpements…

En bon enchanteur, Polloni distille à travers ses chansons une sorte de poésie de contrebande.

Dans cet album il y a des « secondes hors d’haleine » et « des étreintes qui traînent ».

Il y a des sortes d’incantations qui nous permettent de dompter la pénombre, de faire en sorte que nous soyons « maîtres de nos parts d’ombre » et que « la nuit apprenne à nous connaître ».

Il y a cette tendresse dans la voix, dans les mélodies finement ourlées, dans les chœurs irisés.

Il y a la valse des amoureux « le long du pont des arts », ce « pont des hasards » où chacun espère sceller une histoire d’amour au long cours.

Il y a des « ravines dont on ressort KO » et où « l’on titube le vertige à la main » mais dont on finit par se relever prêt à affronter « d’improbables matins à pisser contre un mur ».

Il y a des « hommes au revolver » et « aux manières brutales » qui n’en finissent pas de rêver de bousculer un monde trop policé pour être honnête.

Il y a des coups de sang, la menace d’un fusil, des malédictions, des coups du sort.

Il y a des effluves corporelles qui nous viennent de nos amours de jeunesse, ces « idylles surannées ou simples histoires de cul » qui ne sont « qu’un peu de chair froissée ».

Il y a la réminiscence des rondes enfantines où l’on se promet de se marier, l’un en cow-boy et l’autre en fée.

Il y a l’expression de ce sentiment de finitude qui gouverne nos existences car « même les lignes droites, même les courbes de reins, tout comme le début ont aussi une fin ».

Il y a également le désir de jouir de l’instant présent, de ne penser à rien d’autre qu’à la volupté délivrée par la chaleur d’un corps endormi dans les draps d’un matin délicat.

Il y a ce pari fou de vouloir transformer les cailloux que l’on a dans nos chaussures en diamants, d’aller puiser « dans le creuset de nos fêlures » pour en extraire « l’hypothétique or pur ».

Il y a ce mouvement de balancier sous un vieux chêne, « les poches vides, les artères pleines » avec juste cette envie de se sentir exister, pleinement, passionnément, follement.

Il y a tout cela et beaucoup d’autres choses.

L’album est sorti le 20 avril sur le label Les imprudences. Pas de risque, il vous plaira. Je vous le promets.

Bien-sûr: retrouvez nos autres interviews exclusives dans la catégorie "inter-ViOUS ET MURAT" (Françoise Hardy, Jeanne Cherhal....) dont les récents:

Eryk e

Laurent Saligault

Deux autres interviews sont programmés... on ne s'arrête plus!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #inter-ViOUS et MURAT

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Publié le 16 Mars 2016

Voilà le clip est disponible ailleurs que sur France inter,  le voici ci-dessous. (Je commence à l'aimer cette chanson...).

Sur Pils, le blog music de France 3 auvergne:

"Pour son dernier single « French Lynx », le chanteur a choisi de confier la mise en images au photographe Jean-François Spricigo. Pour mettre en images son nouveau titre « French Lynx« , Jean-Louis Murat a choisi le photographe, auteur et cinéaste Jean-François Spricigo, dont l’univers est peuplé d’animaux sauvages, ou pas, ou de personnes dont il semble capter les regards juste avant qu’ils ne se détournent". 

Rhiannon nous  parlait en commentaire de ce réalisateur:

"Je viens de visionner le clip ...et de lire la biographie de Jean -François Spricigo....on peut dire que leur univers sont assez proches ....je comprends le choix ....ces courts métrages sont assez particuliers...."En silence ,je l'ai aimé "un dialogue entre soi et l'inconnu me rappelle quelque chose...et "la part de l'ombre " court métrage sur Benedek , .un photographe hongrois ou la mort est omniprésente...,on y voit des cygnes....coïncidence . le texte de l'exposition du "loup et l'enfant " une merveille ,très émouvant......je comprends mieux la pochette de "Morituri'" une sorte de continuité ou un clin d'oeil à l'oeuvre de ce photographe qui est très proche de la psychologie animale. Ces animaux auxquels il voue un énorme respect".

http://phom.fr/jean-francois-spricigo/

Sur Pils, également une nouvelle photo:

Frank Loriou

Frank Loriou

LE LIEN JAMAIS DEFAIT EN PLUS

 

Christophe PIE a créé sa page facebook. Allez, likez! (on peut écouter les titres de l'album Sky Lumina désormais introuvable).

Et découvrez une nouvelle chanson inédite...  un petit air pop, et cette voix qui me touche toujours...

 

A part ça, Matt Low sera en perm à Nantes.http://www.lesonunique.com/content/matt-low-labordage-du-public-nantais-59660

Et les DELANO sont toujours sur tous les ponts... On parle ici (sur tv5 monde) de leur projet avec Jean-Philippe Toussaint (M. nous a déjà parlé de la relation qui lie Alexandre Rochon à cet auteur).

NB: Voilà la première critique du prochain Manset dans le télérama de cette semaine. Valérie a aimé: 4 ffff. L'album est inspiré par Pierre Louÿs.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Morituri

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Publié le 16 Mars 2016

Le Voyage de NOZ, fabriquant de rock, Since 1986.

Ils l'ont montré:

- qu'ils ne sont "pas encore morts" pour reprendre un de mes titres préférés (que j'ai choisi de faire figurer un bon matin, parce que c'était ce matin-là, dans mon top Ten dans le livre "le top 100 des chansons que l'on devrait tous connaitre par coeur" de Baptiste Vignol.

- qu'ils pouvaient remplir le club Transbo après plus de deux ans de silence, après une belle campagne d'affichage dans Lyon, pour rappeler aux habitants que la ville avait encore son "groupe".

- que dans la quarantaine bien installée, il était toujours plus que nécessaire de montrer son cul sur Cheval punk et de faire huer une certaine modernité ("j'empire").

- que leur public connait encore par coeur un grand nombre de titres, et qu'en piochant dans l'ensemble de leur répertoire (7 albums), "rien ne doit disparaitre"... (bon, ok, "sunny".. peut-être...titre pondu à l'arrache dans le premier album).

- que tout en n'oubliant pas les titres les plus marquants (des débuts "chaque nuit", "opéra", "pierrot le fou" à "une nuit sans étoile", "le secret" de Bonne espérance), ils pouvaient faire des choix plus personnels... et peut-être discutables... mais chacun aura ses propres regrets en la matière (ah, j'ai tellement aimé "Bonne espérance"...).

- que, même avec une voix défaillante (que la cortisone n'a pu soigner), ce qui l'a obligé à adapter ses interprétations, à solliciter le public, ou encore se faire soutenir par les chœurs de la nouvelle violoniste punchy, Stéphane Pétrier reste... reste... et le moment où l'on dira "il a encore des beaux restes" n'est pas encore venu. On verra ça pour les 60 ans du groupe. Ah, mais que ça a été dure pour lui de ne pas être à 100% de ses capacités... J'ai pensé au cours de la soirée à un concert sur une péniche (la Marquise?), où il était arrivé en costume du travail, fiévreux... et il avait livré ce soir-là un show énorme...

- que...

- que...

Alors, oui, voilà, les NOZ sont de retour... Ils nous avaient manqués. Beaucoup. Je suis parti en serrant Stéphane Pétrier : "promis, vous n'attendez plus deux ans pour revenir...".

Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
On a rarement vu autant Stéphane aux instruments : guitare (Esther appertine, le secret...) et au piano (près du vide, happy ending...).

On a rarement vu autant Stéphane aux instruments : guitare (Esther appertine, le secret...) et au piano (près du vide, happy ending...).

Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!

Pétrier (extrait de la dernière interview): "Ou en concerts : on a toujours aimé les plans mise en scène, il y a une époque on faisait des trucs de dingos, mais on ne fait plus parce que le moindre truc, ça coûte des ronds. Quand tu fais 1000 personnes, ça va, quand tu fais 500, ça devient compliqué, et tu ne peux pas prendre ce risque- là". Voici donc en photos le petit plan de mise en scène auquel on a eu droit hier... sur "j'empire".

Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!
Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!

Quand à l'affiche du soir, qui m'évoque forcement celle de Morituri... c'est un pure hasard (elle a été faite avant). L'idée des Noz était d'évoquer le précédent concert au transbo (exit part one) où des poissons rouges étaient offerts au public durant le concert.

Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!

Que dire de plus? J'ai frissonné au premier titre "attache-moi", puis sur les titres de "Bonne espérance"... eu parfois un peu du mal avec certaines titres revisités (mais j'apprécie toujours l'effort), regretté forcement un peu l'absence de la guitare de Manu Perrin... mais apprécié la présence de la nouvelle violoniste qui, malgré son cv, était parfaitement enthousiaste, la maitrise d'Aldo à la batterie (... la longue intro d'"une nuit sans étoile")... et voilà, hier soir, j'avais juste 20 ans.

une première vidéo dispo sur fb (avec le public qui chante...)

Merci beaucoup.

Le Voyage de Noz: ils l'ont montré!

Le Voyage de Noz sur le blog:

 

Interview Stéphane Pétrier de2011

Chronique de bonne espérance

Chronique de concert en 2011 (kao) et un autre (avec vidéos, St-Just)

Dernière interview en Février dernier avec Mathis et Sly Apollinaire (qui vient de donner de ses nouvelles : ci-dessous)

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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Publié le 15 Mars 2016

Le clip de FRENCH LYNX

Exclusivité mondiale décrochée de haute lutte par... France inter: le clip du premier single de MORITURI, uniquement visible via le Facebook de la radio :

http://www.franceinter.fr/depeche-exclu-le-nouveau-clip-de-jean-murat

Je ne peux le visionner pour l'instant... mais ça a l'air très beau!

Ps: n'oubliez pas de lire les deux articles précédents sur Eryk e. et l'interview de Laurent Saligault!

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Morituri

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Publié le 15 Mars 2016

Eryk e., l'album est sorti.
  • Voilà l'album d'Eryk e. est sorti hier! Il est donc possible de découvrir l'intégralité de l'album sur les différentes plateformes et acheter l'album "seize" en numérique, dont les 3 chansons écrites par Jean-Louis Murat.

Nous vous donnions l'information de cette nouvelle collaboration de Jean-Louis Murat en exclusivité en février dernier, puis M. nous avait permis d'en savoir plus sur Eryk e. dans une très bel entretien. On ne va pas tout récapituler... alors allez lire les articles, bande de retardataires... d'autant plus que pour ce 3e article, nous vous avons gardé de l'inédit! En effet, nous ne voulions pas éventer le contenu du disque avant que vous ne puissiez l'écouter! Oui, le spoiler, comme on dit maintenant...

Résumé des épisodes précédents:

- "Il y a 3 ans environ que Jean-Louis lui-même, après que je lui ai fait écouter 2 ou 3 trucs à la maison, m'a un jour dit "il faut que tu enregistres un album, et moi je peux t'aider si tu en as envie". [...] Une fois mon livre sorti en septembre 2014, Jean-Louis m'a dit "maintenant tu n'as plus de prétexte!", et alors je me suis pleinement investi dans l'écriture ». En août/septembre 2015, ils se sont retrouvés dans le studio de… Denis Clavaizolle, qui a pris les manettes, fait quelques claviers. Guillaume Bongiraud, Julien Quinet des Delano Orchestra sont venus… A la section rythmique : Stéphane Mikaelian, ranchero, et Clément Peyronnet, multi-instrumentiste et musicien pro, a pris la contrebasse. Une choriste à la voix surprenante intervient également sur quelques titres : Gaëlle Cotte.

- Dans un univers essentiellement piano, qui évoquera Barbara et Sheller, "Un bouquet de mélodies qui ne demandent qu'à être fredonnées, des approches originales dans le traitement de certains sujets, une tessiture vocale feutrée en harmonie avec la production, une seconde voix étonnante qui déterritorialise les morceaux, des contrastes subtils (entre texte et mélodie ou à l'intérieur d'un même texte), l'ombre d'un Murat qui plane avec ses tourments essentiels" (M.)

 

Voici un petit tour dans l'album:

- Le premier titre écrit par Murat est "Morte saison".

"Que fais-tu mon corps en morte saison ? Que fais tu ma vie en morte saison ?". Bergheaud est adepte du procédé, mais la concision du titre le rend efficace: 1 minute 45.

- "mes nuits" offrent un peu de guitare (signé Murat) mais toujours en second plan, un titre un rien enlevé, où apparait pour la première fois les improvisations de Gaëlle Cotte.

- "Jeune face" est le 2e titre signé Murat qui m'évoque Ferré de "20 ans" et "avec le temps", avec le violoncelle de Guillaume toujours superbe (très belle partie orchestrale pour terminer).

« puis jeune face un jour s’en va »

- "Bleu" est assez symbolique de la "tension" que souhaitait donner Eryk e. En effet, Gaëlle improvise des chants douloureux, assez slaves, au dessus de celle très rapide d'Eryk e.,   un sentiment d'urgence.

- Et voici "les lieux"... le plus beau texte de Murat... et le plus personnel. Cette ballade parisienne pourrait apparaitre surprenante –pour Murat- (rue des blanc-manteaux, place des abesses) : «Sans toi, tous ces lieux sont à désespérer »... mais il s'agit bien du quartier que Jean-Louis a fréquenté. La preuve (avec cette fameuse rencontre avec Guillaume Depardieu qui appelle Murat "le Polnareff des Abesses"):

 

Murat évoque beaucoup de choses assez sordides.

Les parties de violoncelle de Guillaume sont superbes. Eryk e. dit en avoir encore "la chair de poule".

 

- "Ma terre" est d'une grande limpidité, simplicité (qui se termine avec un joli sifflement).. avec l'appui d'une belle trompette. On pense à Le Forestier et une petite fugue...

 

- Voilà "Seize":

"Les chansons, ça a été avant la médecine. Après, pendant la médecine, il n'y a pas eu grand-chose, j'ai écrit 2-3 trucs et le dernier texte que j'ai écrit et qui m'a vraiment plu, je l'ai mis dans l'album. Donc ce texte, il date de 87-88, c'est sur une chanson qui s'appelle "16", qui est le titre de l'album et c'est une chanson sur la guerre de 14. Je me souviens, j'étais en train de bosser et puis à un moment donné, je fais un petit break… […] Et j'ai écrit ça, en fait, parce que mon père m'a beaucoup parlé de la guerre de 14, guerre qu'évidemment il n'a pas connu, mais qui l'a beaucoup marqué historiquement et j'aime beaucoup une chanson de Le Forestier qui s'appelle "Les lettres" qui est un échange de lettres entre un homme et une femme, un homme qui est parti à la guerre de 14 et la femme qui est restée à la ferme. C'est une chanson que j'adore et donc entre tout ça, ça m'avait beaucoup marqué, et j'ai eu envie d'écrire quelque chose - enfin c'est venu, d'ailleurs, c'est pas que j'ai eu envie, c'est que c'est venu… Et puis j'ai écrit deux petits couplets de quatre vers et j'ai essayé un peu à ce moment-là et puis dans les années qui ont suivi de les mettre en musique et ce n'est jamais venu. Et je l'ai ressorti dans l'hiver dernier, 2015, quand j'ai écrit les sept chansons, j'ai repris ce texte-là que j'ai désarticulé et que j'ai agencé d'une manière différente, avec la musique qui est dans l'album."

La musique est très réussie, avec un air, bien que martial (tambour, pipeau sur la fin), qui n'en rajoute pas dans la tragédie; au contraire, qui annonce des lendemains meilleurs. Très réussi.


- "Le bouquet" sonne plus dramatique, avec un piano dépouillé... "il en a fallu de peu que je tranche tes jolis mains"... Petit bruitage électro léger qui ne me semblait pas indispensable.

 

- "Les maisons closes" "qui est un texte que j'ai écrit dans un contexte complètement iconoclaste, puisque ce texte, contrairement au titre et à ce qu'il peut faire penser, ça ne parle pas des bocsons, mais… je l'ai écrit en pensant aux tombes, aux tombes des cimetières, en particulier celles qu'on trouve en Auvergne, qui ressemblent à des petites maisons et les maisons closes pour moi, c'était ça. Et au fur et à mesure de l'écriture de ce texte est venu spontanément le lien qu'il y a entre la vie et la mort, qui est quelque chose qui est assez obsédant en médecine, ce parallèle simultané et permanent entre la vie et la mort, maintenir la vie, l'améliorer et puis la mort qui est là, qui de toute façon nous rattrape. Et "Les maisons closes", c'était tous ces gens qui ont vécu, qui sont dans leurs petites maisons, toutes fermées et qui ont leur histoire, et qui sont là et qui veillent les uns sur les autres, et qui sont tout nus et qui se sont aimés, et qui ne vivent plus…. Ils n'ont de contact avec l'extérieur que peut-être la racine qui peut s'insinuer dans la petite maison, avec la fleur… Pour moi c'était ça et en fait, durant l'écriture, le parallèle immédiat évidemment entre la vie et la mort, le plaisir et la douleur, et les maisons closes vraiment, ce parallèle qui est une simultanéité de la vie de tous les jours, de tout vivant entre la douleur et le plaisir, la vie et la mort et en fait, on est vraiment dans cette dichotomie entre la vie et la mort et cette simultanéité de l'existence vivante et de l'existence à venir… Je l'ai écrit dans un contexte très particulier, puisque j'étais en vacances en Indonésie chez des amis et avec le décalage horaire, j'avais du mal à dormir et j'étais dans cette maison ouverte sur tout, c'était pas très loin de l'océan Indien, donc on entendait le bruit des vagues et je passais une partie de la nuit réveillé, dans cette partie ouverte de la maison, à penser, à bouquiner et puis le texte est venu et il est venu là-bas avec les images des tombes du cimetière d'Egliseneuve d'Entraigues où sont enterrés une partie des gens de ma famille… Et je voyais cette tombe-là et c'était une petite maison close."

- Le dernier titre est "épanadiplose", terme que les spectateurs du film "PROFS" connaissent... mais cela n'a aucun rapport avec l'inspiration d'Eryk e.
"J'ai peint un petit peu à un moment donné, mais de façon tout à fait modeste. Par contre j'ai un ami, dont j'adore littéralement la peinture, qui est clermontois, qui bosse beaucoup, il s'appelle Claude Legrand, qui fait des belles expos, dont j'ai peut-être une trentaine de toiles ou dessins chez moi, j'aime beaucoup ce qu'il fait… […] En fait, à côté de mon piano, y a 3-4 tableaux de lui, y en a un qui montre une maison dans la forêt, que j'avais directement en vision quand je suis venu au piano, et j'ai écrit en regardant ce tableau… avec l'idée de rentrer dans le tableau… […] Un violoncelliste qui s'appelle Yo-Yo Ma a publié des DVD où il joue les suites de Bach. J'en ai 3 sur les 6 et notamment celui où ils ont intégré son image dans des reconstructions 3D d'eaux-fortes du Moyen-Age, où on le voit dans une espèce de prison absolument fantasmagorique. Il est au bord d'une sorte de précipice, avec des colonnes effondrées, ça date du Moyen-Age, à la fois c'est très romantique, c'est très bizarre, et ils ont réussi par des technologies numériques à l’intégrer là-dedans, mais surtout à transformer l'eau-forte en vision 3D, donc la caméra se balade au milieu de ça et il est vraiment au sein du tableau, au sein du dessin et c'est fantastique".  http://www.claudelegrand.fr/    Le fameux tableau d'Eryk e. figurait sur le site, mais a été retiré depuis.

 

Eryk e. est un "job à côté", selon l'expression de Murat, et quel job... si prenant, ce qui rend les aventures artistiques encore plus compliquées... mais c'est ancré en lui, et maintenant qu'il est lancé, il ne s'arrêtera pas, toujours avec le soutien de Murat. Et on ne peut que l'encourager à notre tour car pour un premier album, malgré les influences évidentes, il y a un vrai parti pris, un univers, peut-être un peu suranné... mais qui justement fait du bien, au milieu des univers électro toc et bling bling. 

Eryk e. sera en concert au caveau de la Michodière à Clermont le 19/04.  après une première prestation en première partie de  Babx et Cascadeur en février.

 

Rappel: L'interview d'Eryk e.

http://www.surjeanlouismurat.com/2016/02/eryk-e-nouveau-coup-de-coeur-coup-de-pouce-de-murat.html

site officiel : https://www.facebook.com/Eryke-661722910636414/

LE LIEN EN PLUS

 

Et voilà qu'on a des nouvelles de FRED JIMENEZ! Le bassiste et compositeur d'"a bird on a poire" n'était plus apparu aux côtés de Johnny Vacances pour le dernier album. On sait peut-être pourquoi:  il lance une campagne de crowfounding pour sortir un disque... avec un petit mot très gentil de son camarade Bertrand Burgalat sur le site de tricatel.

"Il y a près de 20 ans, Fred Jimenez envoyait une démo au 52 rue Richer, siège de Tricatel à l’époque. Une pop parfaite dans la ligne du Love is All de Roger Glover. Lorsqu’il fallut trouver des accompagnateurs à Michel « pop idol » Houellebecq, Thomas Jamois s’en souvint et suggéra de faire appel à lui. Il débarqua avec sa Squier Japon et ce fut un enchantement : un son parfait, (au médiator il étouffe les cordes avec la paume de sa main, sans recourir à une éponge comme moi…), une attaque impeccable, l’énergie, l’intelligence, la bonne humeur, bref un parfait Dragon.

Après le premier album de ceux-ci Fred, qui avait déjà passé pas mal d’années en Suisse à écumer les clubs avec Les Needles, n’avait plus envie de repartir à l’arrière d’un camion : comme les croupiers à Nice ou à Luchon il nous présenta son digne successeur, David Forgione, et continua sa vie de musicien avec ses hauts et ses bas, n’hésitant jamais à prêter main-forte aux uns ou aux autres, ou à jouer avec Jean-Louis Murat, pour qui il composera un album. Sa générosité sera récompensée quand Yarol Poupaud, qu’il accompagnait dans des jams désintéressées, l’entraina dans son sillage auprès de Johnny Hallyday. La Squier noire à plaque blanche de Fred a ainsi joué devant son idole Paul McCartney, croisé Brian Wilson, joué avec Brian Setzer, écumé les stades et accumulé assez d’anecdotes et de souvenirs hilarants pour égayer plusieurs tournées en camion.
 
Mais celui que Johnny appelle affectueusement « le Beatles » est également un héritier de Jimmy Page et du Comte de Saint Germain. Féru d’alchimie, il a écrit un album sur ce thème avec un spécialiste de la question, Patrick Burensteinas. Le projet est ici: http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/alchy-me

 Il s’agit de textes alchimiques, écrits en alexandrins, mis en musique et interprétés par Fred.

L’argent ainsi collecté sera transmuté en 12 super chansons (elles sont déjà enregistrées), un bel accomplissement à mettre au crédit de cette discipline".

 

Je me rends du coup sur le site  http://www.kisskissbankbank.com/alchy-me  et je m'interloque, c'est une blague?  il s'agit de mettre en musique des textes d'un certain Patrick Burensteinas, alchimiste, qui parle de reptilien sur radio "ici et maintenant",  le créateur de «La Trame» : une technique thérapeutique vibratoire qui transpose les trois phases du Grand Œuvre sur l’homme, pour déloger la souffrance à tous les niveaux"... entre autres choses (l'explication de la comptine "la souris verte" vaut son pesant de cacaouettes)... Alors, là, je dis bravo la Suisse...  mais rapatriez votre argent en France, ce n'est plus sûr.   (je dis ça même si mon chanteur préféré Manset a peut-être des penchants pour les rose-croix)

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #divers- liens-autres

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Publié le 10 Mars 2016

Après la chronique de son disque publiée en octobre dernier, je suis très fier de vous proposer une interview de LAURENT SALIGAULT, tout-à-fait inédite et exclusive: Il s'agit en effet de sa  première! C'est pourquoi, avant de parler de son album, et du fait du peu d'informations disponibles sur lui, j'ai voulu le faire parler de son parcours, son travail avec Mickey Finn, Sébastien Hoog, Merlin, Jeanne Cherhal et Barbara Carlotti notamment et c'est passionnant. Au delà de l'anecdote savoureuse qui aura sa place dans la grande histoire du rock, c'est aussi l'occasion - dans la lignée de l'interview précédente des 3 lyonnais- de parler de la vie de musicien, de la difficulté de faire vivre un disque,(même pour un vrai parisien). Un grand merci à Laurent Saligault de s'être investi dans cet exercice.

Merci de vous pencher attentivement sur ce dialogue puis d'aller découvrir la pop de Laurent sur bandcamp (CD physique disponible pour 10 euros ou en téléchargement).

 

Edit: Laurent Saligault aux 3 Baudets le 25 avril 2016, à 20h.

Laurent Saligault, the first interview.

Bonjour Laurent!

- En sachant que je vous ai découvert sur scène avec Carlotti et Cherhal qui sont deux artistes qui apprécient Murat, je souhaitais savoir si c'est aussi un artiste qui vous plait ou vous intéresse?

 Je ne connais pas ses disques.  Je crois qu’il est très prolifique mais je peux écouter. Quel album me conseillez-vous ?

- Ok !  On ne part donc pas sur l'inter-ViOUS et MURAT classique - Comme quoi, on peut faire de la « française pop »  en ignorant totalement Murat!  Je vous conseille Lilith et Parfum d'acacias au jardin -un dvd-, le Moujik et sa femme,  mais l'album Mustango est souvent celui qui est cité). Parlons-donc de vous…    Je crois que vous êtes autodidacte. Comment en êtes-vous venu à la musique?

- Je suis en effet autodidacte, j’ai commencé assez tard (17 ans). Avant je voulais être footballeur.  J’avais des amis de lycée qui avaient un groupe mais sans bassiste, ni chanteur.  Je ne savais pas jouer de basse et mon expérience du chant se limitait à des imitations sur les vinyles des Beatles dans ma salle à manger.   J’ai trouvé un job dans une poissonnerie pour l’été dans le but de m’acheter une basse et en attendant, un ami m’a prêté une guitare classique pour que j’apprenne des lignes de basse.

J’ai bossé sur le double rouge des Beatles (la compilation des singles) et sur The Cure, mais du coup j’ai appris à jouer de la guitare et tout de suite l’envie m’est venue d’écrire des chansons… En juillet, j’ai acheté ma première basse (une Fender Precision). Dès ce jour, j’ai stoppé le foot et décidé d’être musicien. Premiers concerts de rock (chanté en anglais) à la fête du lycée puis dans les bars, premières maquettes. Ensuite,  j’ai rencontré Seb Hoog (1994) on a fait nos classes ensemble dans les clubs de blues rock, on jouait les Stones, les Beatles, les Who, Bowie, Hendrix….

 

- Avec Sébastien Hoog, une amitié de plus de 30 ans donc, je l'apprends... mais on y reviendra... 

 On se connait avec Seb depuis le 1 octobre 1994, on cherchait un guitariste pour notre Groupe (the Sticky Beets), il travaillait dans un magasin de musique à Pigalle, on s’est tout de suite entendu ! Lui Hendrix, moi les Beatles.

Sébastien derrière Izia (copyright Julien Mignot-Babel)

- Footballeur, vous étiez vraiment sur la voie du professionnalisme ? A quel poste ? (j’ai vu une DRH qui m’a dit que c’était important de donner son poste dans un CV!).

J’étais gardien de but, pas mauvais mais trop petit (1m72) le football changeait à l’aube des années 90 : plus physique. J’étais un gringalet, suite à des blessures j’ai fait 2 matches en Division d’Honneur qui à l’époque était le 5eme niveau en partant d’en haut.  Gardien de but et bassiste c’est pareil ;-))

- A partir de ce moment-là, vous devenez ainsi rapidement musicien professionnel?  Vous jouez avec le fameux Micky Finn (à ne pas confondre avec le batteur de Marc Bolan .comme certains journaux à la mort de ce dernier).   Pouvez-vous nous parler de cette expérience avec ce musicien de Nino Ferrer et d'Higelin et qui disait ne pas aimer les musiciens français? 

Avant de parler de Micky,   il faut passer par la case Alain Gouillard (dit Merlin). Avec Seb nous faisions les bars de rock blues. Un jour,  notre batteur n’était pas dispo pour une date et  il nous a envoyé  Merlin, batteur virtuose, de quinze ans notre ainé, qui avait joué, entre autre, avec Edition spéciale, Océan, HF Thiefaine et Bertignac. Nous l’avons gardé et ça a été le début d’une époque : le groupe Ego (qui existe encore). Ça a été pour nous le premier contact avec un musicien confirmé, reconnu et professionnel. Je dois reconnaitre, qu’en tant que bassiste, je lui dois beaucoup et Seb dirait la même chose…

Micky,  je le connaissais depuis longtemps sur les vinyles de Nino. Un jour, Merlin m’a appelé pour me dire que Micky remontait les Bluemen, son groupe des années soixante, et qu’il l’avait recruté à la batterie en lui laissant le choix du bassiste ! Etant également chanteur, je me suis retrouvé Bassiste/chanteur de Micky Finn and the Bluemen. 

Micky était un grand, on apprenait juste en l’écoutant jouer…  je veux bien en parler mais il faut un chapitre juste pour ça !

   pochette Higelin à Mogador3 pages sur Mickey dans un livre sur Nino Ferrer

- Mais vous avez donc fait partie du même groupe que Jimmy Page!...  C'est impératif de s'attarder d'autant que j'aime beaucoup l'histoire du rock à travers des personnages, et  mettre en lumière sur le blog certains "oubliés"!   Comme à chaque fois que j'ai une question sur les années 70, j'ai interrogé MICHEL ZACHA... Voici ce qu'il m'a dit: "Micky, Je l'ai connu en 68 à St-Trop  [il était effectivement animateur d'une boite là-bas]. Très cool… très discret et extrêmement doux, disponible et gentil".    Dans une interview accordée en 1991 aux «Inrockuptibles » (n° 30), Nino Ferrer évoque son Micky avec une fin magnifique: « Il avait joué avec tout le monde, les Pretty Things, les Stones, les Small Faces, Electric Banana... Avec lui ça a été une grande aventure, il m'a beaucoup marqué. Nous sommes restés amis, je l'aime très très fort. Il m'a beaucoup apporté, c'est un frère (…) C'est le genre de type qui me téléphone bourré d'un bar d' Hambourg à six heures du matin pour me dire qu'il pense à nous et qu'il nous aime. Un vrai bohémien, un gitan... Il pourrait être aujourd'hui le guitariste des Stones, mais il est trop destroy. Il n'a pas de maison, pas de fric, pas de vêtements. Si tu travailles avec lui tu dois lui prêter ta guitare, ton ampli... Il explose ton ampli, fout ta voiture dans le fossé, vide ton frigidaire, met le feu à ta maison. Quel mec génial ! ».    Est-ce qu'il s'était un peu assagi à l'époque?

Pas vraiment assagi non !   Tout ce que dit Nino est vrai, je l’ai vérifié de 1999 à 2006, nous avons fait un paquet de concerts la plupart dans des bars, mais aussi chez les bikers…

C’est la personne la plus attachante que je n’ai jamais rencontrée, très doux, guitariste mais aussi auteur-compositeur extraordinaire,  vraiment très drôle et hyper R’n’R. Bien sûr, il buvait une quantité d’alcool impressionnante, vivait chez des potes ou des maitresses, taxait des guitares… Il lui arrivait toujours des trucs incroyables. Sans exagérer, j’ai au moins une vingtaine d’anecdotes incroyables et drôles…  Mais il faut surtout retenir de lui son « son », cette main droite incisive très British et ses chansons… 

 

- Sans en faire un chapitre, ah, svp, contez nous au moins une de ces anecdotes  à ranger dans la grande histoire du rock and roll  (on l'y rangera à côté de l'histoire de la  bouteille de J.Daniels que sa fille a fait circuler durant la cérémonie d'enterrement).

Nous jouions à Orbec, au Bar de la Mairie je crois et Micky avait mal aux dents,  du coup il était d’une sobriété rare, même boire était pour lui peu agréable. Après la balance, je suis allé à la pharmacie lui acheter du Synthol puis j’ai vaqué à mes occupations.

Au repas du soir, avant le concert,  Micky me dit : « yeah Lolo c’est super ton truc ! Ca marche drôlement bien ».   On commence le concert. Il avait posé sur son ampli une pinte de blonde, un petit verre de whisky et la bouteille de Synthol à moitié vide. C’était un de ces début de concert où il jouait super (pour trois concerts, il y en avait un énorme, un moyen où ça restait encore très bien et un vraiment catastrophique). Je me souviens qu’après la 2eme chanson,  je le vois se diriger vers son ampli, prendre la bouteille de Synthol et la finir cul sec ! Ensuite,  il attrape le verre de whisky, le vide dans sa pinte et en boit une bonne moitié !

Merlin heureusement avait tout vu ! Lui et moi avons passé le 3eme morceau en larmes, mort de rire, à ne pouvoir plus respirer et encore moins chanter. Micky m’a confirmé ensuite qu’il avait  bien tout bu (la première moitié dans l’après-midi). Le concert, ce soir-là, fut excellent car Micky du coup avait commencé à boire tard ou alors le Synthol en boisson a des vertus inconnues… Reste à savoir s’il savait qu’il s’agissait juste de bains de bouche ? Je pense que oui (malgré son air ingénu quand je lui ai dit… après) mais qu’il a eu envie d’essayer quelque chose, que ça marcherait mieux comme ça…

(en fin d'article, une vidéo avec Micky, Merlin et Laurent).

1999 : Enregistrement de l'album "Black hole" de Mickey Finn and the blue men avec Micky Finn (Guitares et chant), Merlin à la batterie et Laurent Saligault à la basse + 4 titres "go clean" en 2002.

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- Et  c'est un peu une surprise (on vous connait plus dans l'environnement pop de Cherhal et Carlotti) que de vous découvrir bluesman à bikers!!  C'était une musique dans laquelle vous vous épanouissiez?  Dans la vidéo, vous parlez aussi d'un concert avec Luther Allison (le genre de souvenir peut-être assez unique, et qui a tendance à devenir "légendaire" - petit clin d'œil au  pote de Murat Christophe Pie, batteur des Delano Orchestra, qui a joué avec Chuck Berry...)?

En fait, j’ai fait mes armes dans ce milieu (Seb également) et même dans le milieu chanson/pop,  je pense avoir une image plutôt R’n’R, Barbara l’est aussi dans son genre, la basse/batterie/guitare d’"histoire(s) de J" aussi…

J’ai fait une quantité énorme de clubs et bars  avec Sticky beets, Ego et Micky, peut-être 500…. J’ai chanté la voix reprise dans un ampli de guitare dans toutes sortes de lieux (y compris chez un vendeur de pneus) et notamment aux Puces de St-Ouen (où j’ai rencontré Luther Alison, Merlin, Micky et tant d’autres)… D’ailleurs, nous y avons joué avec Seb et Merlin le 14 février (Brasserie Biron).

 

- Ego est le groupe que vous avez avec Merlin et Sébastien, aviez? (répertoire Who, Led Zeppelin, Beatles ai-je lu).     Quant au Stinky Beets, pouvez-vous nous en dire plus?  (le nom a été repris par d'autres)

Ego existe toujours mais il tourne au ralenti. Par contre, quand on joue, c’est du lourd : Power trio!

Pour les Sticky Beets (betteraves collantes), il s’agit de  mon premier groupe formé avec mon pote de collège Jean Serge Karsky (batterie), ensuite nous avons intégré 2 voisins (et amis d’enfance)  de l’immeuble ou j’ai grandi dans le marais : Paolo Lauri (basse) et Eric Kipnis (guitare). Moi, je tenais la guitare rythmique plus pratique pour la composition. Enfin, il y avait  un chanteur new-yorkais Tadzio Koelb. Nous faisions du pop rock en anglais.  Au bout de deux ans,  les autres ont jeté l’éponge.  Nous nous sommes retrouvé Jean Serge et moi, je suis parti à l’armée (et oui) et puis nous avons décidé que je repasserai à la basse et au chant et que nous recruterions un guitariste (Seb Hoog), un pianiste (Ed Schmitt) complètera le line up (1994/95). Aucun disque ne sortira de ces 2 périodes mais j’ai un sac de sport rempli de cassettes 4 pistes. On avait des super chansons…

Ego

Sébastien HOOG, compositeur d'Izia, arrangeur d'"histoire(s) de J." pour Cherhal:  "Un petit mot sur Laurent? Tu peux lui dire que je suis fier d'avoir appris la musique avec lui..."

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- Durant toute cette période-là,  avez-vous travaillé en "studio" avec ces artistes ou d'autres? (repère: Sébastien commence à travailler avec Barbara en 2006, puis pour Daphné et Izia)


Quand j’ai dissous le groupe (Sticky Beets) en 95,  Seb et moi avons commencé à apprendre notre métier  dans les bars parisiens (rencontre avec Merlin),  nous jouions un peu partout : le chat noir, who’s bar, Baryton et tant d’autres…
Moi,  je continuais à vouloir défendre mes chansons (en français maintenant). Quand nous avons monté Ego, l’objectif était d’enregistrer des originaux. Nous avons enregistré un disque de 10 titres (4 Saligault, 4 Merlin, 2 Hoog) qui est sorti en 50 exemplaires (c’est vrai !).  Mais le groupe battait déjà de l’aile : Seb jouait dans un groupe en Angleterre, il commençait à être dans le  bizz (ah ah) : Big Mama puis Barbara alors quand Merlin m’a proposé Micky, j’ai dit "Tant pis ».

Au final,  cette période a duré de 1996 à 2004 environ. Dans mon coin, je continuais à enregistrer chez moi un bon paquet de chansons que je jetais pour en écrire des meilleurs (j’en ai 150).  J’avais fait un quatre titres mais que je n’assumais pas complètement. Je jouais dans pleins de projets annexes  à Micky [Catholic Boys], mais toujours dans les bars et vivait de cachets en cash et du RMI. 

Ego (collection personnelle de Sébastien)

- Comment cela s'est-il enchainé ensuite pour vous?

Seb jouais de la basse avec Barbara Carlotti  (tournée les lys brisées) que je ne connaissais pas et puis,  il a eu Daphné et je l’ai remplacé sur les 6 dernières dates de la tournée. Puis, Barbara a fait « L’idéal »  et je suis reparti deux ans en tournée (2008/2009). Après,  j’ai réalisé un EP pour Vanessa Chassaigne,  puis j’ai rencontré Antoine Leonpaul qui venait de sortir son premier disque et partait en tournée : je l’ai accompagné à la basse et à la guitare avec Stéphane Bellity (Ricky Hollywood) à la Batterie (2010/2011). 

Parallèlement, avec toutes  ces fréquentations,   j’affinais mon style et continuais à « remplacer » mes chansons par des meilleures!  Ensuite,  Barbara sort L’amour l’argent le vent et on repart en tournée en 2012/2013. Là,  ça s’accélère un peu : Jeanne Cherhal me demande de faire la basse pour son projet Amoureuse au 104 (2012) puis d’enregistrer son prochain disque (août 2013) puis de faire la tournée (2014/15). 

Parallèlement, je réalise une signature sonore pour Marionnaud qui va s’avérer lucrative : je m’achète un Magnéto à bandes, des micros, des préamplis,  bref du bon matos, et j’entame en avril 2013 la production de mon premier disque.  En juin de cette même année,  je fais la basse pour le 2eme Disque de Nicolas Comment avec Raphaël Leger à la batterie que j’ai rencontré sur Barbara C.   et qui est le batteur du groupe Tahiti 80.  En ce moment, il produit le disque de Cléa Vincent [vous les accompagnez parfois sur scène] et a  tenu les baguettes sur mon disque.

 

- J'avais un peu imaginé que votre disque était celui d'un  (bébé)requin de studio, ou d'un musicien  qui voulait s'affirmer, et je constate que c'est en fait un projet muri depuis de très nombreuses années par un auteur-compositeur interprète.   Encore quelques questions sur ces collaborations:  je suis forcé de vous faire parler de Barbara et Jeanne, dont j'ai tant parlé sur le blog... et des soirées merveilleuses que vous m'avez fait vivre avec elle (au moins 5 je pense). Que pourriez-nous vous dire sur Barbara?  Un souvenir de concerts ? (vous terminiez à la guitare, avec elle au milieu du public).

Barbara est quelqu’un de super qui se met toujours en danger artistiquement. En plus de son immense talent,  elle est travailleuse, drôle et fidèle. J’ai fait 2 grosses tournées avec elle et d’innombrables projets annexes. Entre ses tournées, elle écrit toujours de nouvelles choses (conférences chantées, spectacles littéraire).  Du coup quand on bosse avec elle, on doit toujours apprendre des nouveaux morceaux !

Le groupe est l’un des plus drôles jamais rencontrés (JP Petit : guitare / Benjamin Esdraffo : claviers / Raphaël Leger : Batterie et choeurs / Jérémie Régner : claviers, percussions et choeurs / Laurent saligault : basse, guitare et choeurs). On a vraiment beaucoup rigolé durant toutes  ces années.

Pour l’anecdote et puisque vous parlez de « bête farouche » (guitare au milieu du public),  voici une histoire qui résume l’esprit qu’il règne dans cette équipe : Barbara se perd entre les sièges du public et capte toute la lumière, j’arrive en 2eme position avec une partie de guitare pas simple à jouer en me faufilant parmi les gens dans les rangées étroites de fauteuils ou dans les allées en escalier, souvent dans la pénombre, ensuite, arrive le reste du groupe, faisant choeurs et percussion. Pendant les 3 minutes que dure la chanson, c’est l’occasion, pour les 4 cancres qui suivent derrière moi, de blagues diverses et loufoques (toujours drôles bien sûr) ! Barbara à ce moment est connectée au public et même aux gens puisqu’elle les touche et qu’ils peuvent la toucher, moi je suis connecté à Barbara pour que la chanson se passe bien et eux, il profite que la maitresse ait le dos tourné pour embêter le 1er de la classe (que je suis à ce moment-là)…

 

Barbara, la grande prêtesse.

Comment je n'ai pas assuré avec Barbara Carlotti  et un 2e compte-rendu de concert

Vidéo en fin d'article d'un set de janvier 2016 (Barbara et Laurent au petit bain, à Paris)

- Ah, ils ont été discrets dans les concerts auxquels j’ai assistés… L’anecdote est amusante en tout cas, car  les musiciens faisaient très sérieux, voire patibulaires… 

Même question pour Jeanne (vous aviez sévèrement remué le théâtre de Fourvière cet été notamment).

Pour Jeanne,  c’est une ambiance finalement assez similaire. Si Jeanne est peut-être un plus sage, l’équipe  n’est pas en reste en matière de  rigolades. Sur scène,  je suis particulièrement connecté avec Jeanne par le fait que nous jouons tous les 2 des lignes de Basse (elle au piano). Nous avons quelques passages duo (l’oreille coupée, j’ai faim, noxolo, femme debout) où nous jouons juste tous les deux et où la connexion est indispensable. Jeanne entend tout ce qui se passe, c’est une excellente musicienne doublée d’une talentueuse compositrice. Les deux barbus qui avec moi forment le trio « hacking band » sont des sérieux également, Seb qui est mon frère musical, et Eric Piffeteau (Little Rabbit) qui est un de mes batteurs préférés (super son et laid back). Les bons soirs,  quand la machine est huilée, il y a les chansons délicates et charismatiques de Jeanne avec derrière elle une fantastique locomotive électrique.

- Est-ce que ces participations marquantes  (je rappelle que Seb Hoog a réalisé Histoire(s) de J,) ont fait évoluer votre propre travail? 

En termes de méthode certainement (j’entends l’organisation, les réseaux, etc…).  Il est également certain que l’écriture de Barbara et des autres (je pense aussi à Antoine Leonpaul) m’a influencé à force de fréquentation. Avec Seb les influences sont miroirs. Je n’ai jamais été complaisant avec mes chansons, j’ai toujours voulu progresser et j’ai énormément écrit, enregistré, composé. Je suis un laborieux et j’aime ça.

- Ces concerts avaient certains éléments de mise en scène, de scénographie (qui ne vous impliquait pas énormément certes), comment vous sentez-vous avec cela?  Le côté "comédie" de la scène? Et le côté "très cadré" d'un set? (Murat revendique de ne jamais jouer un morceau de la même façon).

Je viens de la pop musique, donc a priori c’n’est pas trop mon truc, tout au moins pour mon projet. En tant qu’accompagnateur,  je n’ai rien contre au contraire (Barbara le fait beaucoup). Ca peut être drôle même quand je vais voir un concert d’un artiste que j’aime, j’aime bien qu’il enchaine les chansons et qu'il les joue bien. Parler 2 heures entre les titres, une fois par concert pour le lien avec le public je comprends mais parfois la tchatche masque le talent, Mick jagger laisse rarement passer une minute entre deux chansons et j’aime ça … Après,  je ne suis pas un extrémiste et quand c’est bien fait, je le reconnais. 

En résumé en tant que musicien,  le côté comédie c’est souvent cool (ça fait des pauses, ça donne du rythme au show…),  en tant qu’auditeur ou interprète je préfère un truc plus rock.

- Petite précision pour mieux connaitre la vie de musicien:   toutes ces rencontres se sont faites petit à petit, de contact en contact? Ou bien avez-vous tout de même un agent, avez-fait des essais pour décrocher des engagements?   Est-ce que c'est d'avoir pu assurer votre intermittence dans les années récentes qui vous permet de concrétiser ce projet solo?  
 

Petit à petit, de contact en contact sans chercher à "faire du réseau" (ce que font beaucoup d’entre nous) et je n’ai jamais eu d’agent. Il faut sortir, trainer, s’intéresser aux autres projets, ne pas hésiter à dire : «  j’aimerais jouer avec toi », et s’activer sur les réseaux sociaux. Après, si on a  une bonne gueule/look, qu’on travaille vite (mon cas), qu’on a de l’humour, qu’on est sérieux et surtout qu’on est bon, alors c’est plus facile…

 

- J'ai découvert avant hier Antoine Léonpaul. Vous êtes arrivé dans son parcours après son premier album, mais vous travaillez maintenant plus étroitement avec lui. Pouvez-vous nous en parler? Ce nouvel album est-il encore signé chez Because?

J’ai rencontré Antoine en 2010, il venait de sortir son premier album, il cherchait un musicien polyvalent pour l’accompagner (basse, guitare et choeurs). On s’est tout de suite bien entendu et on a finalement intégré un batteur (Stephane  Bellity) que je connaissais. On a fait une vingtaine de concerts.   On est devenu amis : même génération, même quartier d’enfance, même goût pour le matos vintage et la production à domicile et puis Nino Ferrer, William Sheller…

A la fin de la tournée,  on a commencé à enregistrer chez lui ses nouvelles chansons, j’ai fait quasiment toutes les guitares et basses, c’est un bon songwriter. Le nouvel album n’est pas encore sorti et je ne sais pas dans quel cadre il sortira. Il travaille aussi sur des tournages, il a réalisé mon clip (Ma Vieille Honda), il est également auteur (pour Michel Muller).

au Printemps de Bourges. Bertrand VACARISAS / PURECHARTS.FR


- Encore un dernier mot sur une autre collaboration passée ou future, Vanessa Chassaigne peut-être?

Avec Vanessa, on a écrit une petite dizaine de chansons, je l’ai rencontrée alors qu’elle cherchait un bassiste, j’ai emmené avec moi Raphael Leger et on a joué en trio. Vanessa organise depuis 2009 un petit festival  dans une ferme marine près de Sète (Août). Depuis 2010, je les ai tous fait ! C’est un lieu paradisiaque et au fil des années la programmation s’étoffe. J’y ai rencontré et accompagné Antoine (trois fois), joué avec mes chansons (4 fois), accompagné Mehdi Zannad (2 fois), Nicolas Comment,  Vanessa bien sûr (chaque année), Barbara Carlotti en duo (2015). Pour compléter la liste de ceux qui y ont joué : Rover, JP Nataf, Mathieu Bogaert, Laetitia Shérif, Ricky Hollywood, Luce, Batist (qui joue la guitare dans mon Trio), The Rodéo, O, Wilfried etc.

En 2011, j’ai produit un cinq titres chez moi, des chansons qu’elle avait écrites avec Jay Alenski (compositeur de Lio). Je ne travaille avec elle que très rarement aujourd’hui (faute de temps).


* Medhi Zannad (Fugu, qui a droit à son article dans « la française pop » de Conte. La Féline, récemment interviewée, en a été aussi.

la photo de couverture sur fb de la page de Vanessa

Festival "sur le sable" à Vic La Gardiole.

 

- Passons enfin  à votre disque...  Vous nous avez dit que vous aviez un gros stock de titres, est-ce que vous avez  eu un fil directeur pour en choisir  8?

Non. J’ai pris les 8 qui me paraissaient les plus aboutis. En fait, je compose en maquettant (pour l’écriture des textes,  c’est toujours quelque chose de chaotique et sans méthode de travail). Depuis une dizaine d’année,  j’ai trois dossiers sur mon mac : « bloc note »  qui sont les idées jetées en vrac ou des musiques sans texte ou une phrase de départ,  « honneur » qui sont les chansons terminées mais que je ne considère pas assez fortes, des chansons de travail ou des exercices de style. Et enfin « premium » qui sont les chansons les plus excitantes souvent les récentes pas encore désenchantées par le temps. Les chansons vont de l’un à l’autre selon mon humeur, mes goûts ou l’avis d’un ami.

Pour illustrer mon propos, je prépare en ce moment la production de mon prochain disque, j’ai écrit une nouvelle chanson, les 8 autres viennent  du bloc note et la dernière est une rescapée de « honneur » ayant retrouvé grâce à mes yeux.

Pour répondre à votre question, plus qu’au fil conducteur, je pense à la variété des titres sur un même disque (up tempo, ballade, morceau bizarre, morceau long ou court et si possible tube ;-).   J’ai grandi à l’école Beatles qui pouvait mettre sur un même disque Eleonor Rigby, Yellow Submarine et Tomorrow Never Knows (Revolver).

 

- Mon idée en  posant cette question du fil directeur était d'aborder cette dictature du "storytelling" pour exister médiatiquement et dans les labels (Burgalat expliquait qu'il ne sortait pas un disque prêt parce qu'il n'avait rien de particulier à en dire). Qu'en pensez-vous?

C’est sûr que d’un point de vue bizness c’est toujours mieux d’avoir une histoire à mettre en avant, même si c’est souvent indigeste d’entendre toujours la même histoire dans toute les émissions où un chanteur passe faire sa promo.

J’aime assez l’idée de faire un disque parce qu’on a des chansons, point. Après,  il y a le conceptuel (par exemple faire un disque tout seul, ou sur un vieux magnéto, ou ceux qui partent écrire et enregistrer dans un pays lointain, ou ceux qui font un disque après une rupture ou une naissance ou encore sur un seul thème, etc.),  je pense y venir un jour mais un premier disque c’est souvent une présentation donc pas besoin d’en dire plus.  Je peux parler de chaque chanson (comment, quand et où m’est venue l’idée, ou comment, où et avec qui je l’ai produit) mais je n’ai pas grand-chose à dire en général sur ce disque, si ce n’est que je suis content de l’avoir accouché (et produit) moi-même, que j’en suis content car je pense qu’il vieillira bien et que j’ai hâte de faire le suivant.

 

- Du coup,  est-ce que vous avez eu des contacts avec des labels? Ou avez-vous eu une stratégie un peu différente (Pain Noir était sorti en digital avec microcultures, ce qui lui a ensuite permis de signer)?  la question m'intéresse parce que je suis quand même étonné que ça ne trouve pas preneur... 

Là vous touchez le point sensible ! Car si j’accompagne sur scène et en studio des artistes confirmés et surtout signés, que je fréquente leurs labels, tourneurs éditeurs et autres managers, il n’est pas évident pour moi (et pour tant de mes collègues chanteurs) de se mettre en avant vis à vis d’eux, c’est à dire, se mettre dans la lumière et dire : je chante, j’écris, je compose etc. Je n’ai pas encore assez confiance en moi pour « y aller » complètement. Evidemment, j’ai démarché à gauche à droite (j’ai quand même donné plus de 200 disques),  avec quelques résultats (surtout des concerts) mais si on n’est pas un bulldog (ce qui est mon cas), c’est plus difficile.  Je ne suis pas du genre à harceler un directeur artistique tous les jours pour qu’il me signe. J’ai été quelque peu refroidi quand j’ai distribué mon disque autour de moi (j’entends les gens du bizz qui me connaissent en tant que bassiste) par le nombre  « super Lolo,  je te fais un retour honnête, je te dis ce que j’en pense" et qui ne m’ont jamais répondu.

Du coup, ma stratégie  c’est : avoir de la visibilité sur internet et surtout faire des concerts (clubs, petites salles,  pour rencontrer d’autres personnes susceptibles d’aimer ma musique). Pour le prochain, je vais travailler différemment, c’est à dire démarcher les pros avec mes maquettes, et si rien ne se passe je le produirais moi-même comme pour le premier.

- ... Je vous prends au mot...  Pourriez-vous nous parler de 3 de vos chansons?  Libre à vous d'en dire ce que vous souhaitez...   

Ma Vieille Honda a été écrite en Grèce, sur l’ile d’Amorgos, dans les Cyclades, elle fait partie de ces rares chansons que j’ai composées sans instrument à portée de main.

Ça peut faire cliché ou exagéré mais c’est la stricte vérité,  nous étions avec mon amie sur un ponton près des rochers, un site de baignade idéal, elle son livre, moi mon cahier acheté sur l’ile et je me suis mis en une après-midi à écrire tout un tas de chansons,  quelques mots que je me chantais dans la tête puis j’écrivais sans difficulté l’intégralité du texte. Quand j’ai eu fini la première,  je suis descendu dans l’eau 5 minutes  puis remonté écrire la suivante, et ainsi de suite jusqu’à l’heure de partir boire une Mythos, quand le soleil passe au-dessus des collines. Le lendemain, nous sommes revenus nous baigner dans ce lieu et j’ai repris mon travail presque comme un rituel, c’était devenu un jeu¸ je m’interdisais de me baigner tant que je n’avais pas fini la chanson en cours (il faisait 30°). Ce deuxième jour, je me souviens avoir écrit une chanson appelée « sur les rochers » m’être baigné et être ressorti de l’eau avec cette phrase « j’aimerais tant être un autre que tu n’connaitrais pas pour retenter ma chance avec toi, comme si tu n’m’avais jamais vu »,  le tout avec la mélodie ! Je me suis assis et j’ai tout écrit d’un trait, l’idée de la honda était provisoire,  presque pour boucher un trou, puis le soir en relisant, je me suis dit :  « ben non c’est cool la honda, ça fait route, romantique, un peu loser » (dans l’histoire il s’agit d’une voiture et non d’une moto).  Le problème était de me souvenir de la mélodie (je n’écris pas la musique), je l’ai évidemment perdu le soir en allant manger etc.  Mais le lendemain matin elle est revenue définitivement dans ma tête.

En rentrant à Paris,  j’ai commencé à enregistrer des maquettes de la chanson dans tous les sens  (j’en ai 5 versions). Elle fut le déclencheur de mon projet de disque, chronologiquement c’est la 3eme plus ancienne, mais j’avais enfin ma chanson référence résumant mon identité musicale et ce que je suis. Durant ces mêmes vacances,  j’ai écrit le texte de Blue Star ferry.

Carton est une autre chanson importante pour ma construction. Elle est la deuxième plus ancienne (la plus vieille étant Fatigué). Elle date de l’époque où j’avais vraiment du mal à finir une chanson, je faisais écouter mes démos à mes amis et je sentais bien que ce n’était pas encore ça ! Je me souviens, j’étais à Lyon après un concert avec je ne sais plus qui, et j’ai fait écouter cette minute de démo que j’avais enregistré peu de temps auparavant, il y avait un petit orgue, une basse, un tambourin et ma voix suraigu qui chantait la mélodie avec des « tadadas », il y avait un couplet et un refrain pas plus. Une personne que je ne connaissais pas a dit  «  c’est joli ça ! ».

Rentré chez moi, j’ai ouvert le Bloc note¸ extirpé le dossier appelé « aigu bizarre »,  j’ai copié collé 3 fois le couplet/refrain,  ouvert une piste voix, chanté la première phrase :  « j’ai tous les bonbons, tous les moutons, tous les garçons »,  c’était une voix inédite pour moi, je me suis pris au jeu,  j’écrivais un phrase sur un bout de papier et je l’enregistrais. Au final, j’ai eu ce texte bizarre avec cette voix bizarre. C’était provisoire, en attendant… Je n’ai jamais ni rechanté ni réécrit quoi que ce soit car ces voix/textes sont ceux qui figurent sur le disque ! J’ai tout enregistré autour. Tous les gens à qui je faisais écouter me disait : « elle est super cette voix, tu pourras jamais refaire mieux ».  De plus, sans faire exprès,  j’avais écrit une chanson sur la douleur mentale des gens qui dorment dans la rue sans que ce soit tire larme, moraliste ou je ne sais quoi.

Il n’y a que le final (voix plus grave sur les grosses guitares de Seb Hoog) que j’ai chanté au plus tard 

Civic est la petite dernière de l’album (même si elle joue en premier). En terme de réalisation,  c’est ma préférée. Quand j’ai décidé de me lancer dans la production de mon disque, j’étais en pleine tournée L’amour l’argent le vent avec Barbara et je découvrais le musicien qu’elle avait ajouté à l’équipe pour cette tournée : Jérémie Régner : un grand, auteur compositeur interprète, clavier, percussionniste choriste etc. On s’est toute suite entendu musicalement, la même passion pour McCartney et le matériel vintage.

J’avais bien avancé dans ma sélection de chanson,  j’en avais 7 qui tenait la route et je cherchais ma huitième (je m’étais dit que 8 c’était bien pour un premier). Un jour dans le tour bus,  je lui fais écouter une chanson un peu bizarre car en 7 temps (nous faisions beaucoup ce genre de truc avec Ego)  pour la tester, sauf que j’avais muté (coupé) la voix.

Il écoute au casque et moi je ne sais pas qu’il n’y pas la voix. A la fin, il me dit « super ! c’est bien d’avoir un instru sur un disque ».  Ca a fait tilt, je l’ai enregistré avec Raphael Léger (batterie) sur mon magnéto à bandes la semaine d’après. La basse est le seul instru qui date de la démo.  A partir d’elle, j’ai fait les acoustiques (même session que batterie),  puis un jour que Seb passait à la maison, il m’a fait quelques solos que j’ai montés ensuite, et puis enfin Jérémie est venu enregistrer toute une clique de claviers. Après j’ai rajouté des chœurs et bidouillé avec des bandes de classique qui trainaient dans ma boite de bandes.

- En matière de textes, vous vous disiez besogneux mais vous racontez là une écriture rapide sur un bout de serviettes… Est-ce que vous vous sentez auteur ? est-ce important pour vous de chanter vos propres mots ?  Que pouvez-vous nous dire de votre écriture ?

En fait je dois avoir un complexe social qui me fait dire ça (fils d’ouvrier, petit fils de paysans) mais en vrai je me rends compte que c’est les autres auteurs qui ne parlent pas de leurs difficultés à finir un texte, ou à trouver un thème. Finalement, je ne me sens pas auteur mais j’en suis un ! Je pourrais chanter les mots des autres s’ils sont issus d’une collaboration de travail, par exemple un texte dont j’aurais fait la musique et qu’on aurait peaufiné avec l’auteur dans le cadre d’une séance de travail.

Hormis les 4, 5 titres écrits d’un seul jet, j’aurais plutôt tendance à écrire en chantant sur mes maquettes, en tout cas pour l’idée de départ, après c’est le brainstorming qui commence, je travaille sans jamais être content vraiment, et puis ça vient d’un coup sans prévenir. Dans les textes, je pense être un romantique qui a un peu peur de se prendre au sérieux et qui du coup met toujours une note légère, ou psychédélique, ou drôle soit au sein d’une même chanson, soit d’un groupe de chansons (un disque par exemple  avec une ballade romantique un up tempo avec un texte léger, puis un texte avec un thème plus grave, une drôlerie etc.). Quoiqu’il en soit j’écris pour la chanson, les textes sortis de la musique, ce n’est pas mon truc. En résumé je suis un rockeur qui aime la variété c’est toujours mieux qu’un chanteur de variété qui s’essaye au rock !

- Dans ma chronique,  J'ai parlé des Who à l'écoute de  "blue star ferry"... Est-ce que c'est effectivement une référence que vous aviez en tête pour ce titre?

Vous avez vu juste ! Les Who sont inscrits définitivement dans ma carte d’identité musicale. Avec Seb et Merlin,  on joue une partie de Tommy sur scène (enfin sur les estrades des bars),  plus quelques standards  (substitute, my génération…).

Avec Seb,  on a déchiffré tout ça pendant notre saison comme g.o. musiciens au club med d’Otranto dans les Pouilles(1998). Quand j’aborde un nouveau morceau,  il y a toujours le truc récent entendu qui me donne envie, mais à peine commencé le travail, il y a une lutte entre ma construction musicale et le désir de me surprendre ! Pour Blue star ferry (qui est le nom de la compagnie grecque),  le basse/batterie est très Who je le concède mais c’est sans m’en rendre compte tellement j’ai écouté, joué et chanté ce groupe.

Il en est de même pour les Beatles ("pendant les zones de turbulences » archi LennonMcCartney). Dans la liste de groupes que j’ai en moi, on peut rajouter les Stones,  les Floyd, Dylan, Neil Young, The Cure, ACDC,  Bowie et pour le français, Nino Ferrer, Polnareff, Sheller et tellement d’autres (Mlle Carlotti…).

- Concernant l'instru, j'ai pensé à Florent Marchet, qui en place un  dans tous ses albums, et en profite pour faire des références à des grands compositeurs :Colombier, De Roubaix, Morricone... et c'est amusant d'apprendre que c'était un peu le hasard vous qui vous a orienté là-dessus.  Florent Marchet lui par contre, fait le choix presque d'une "pastille", 1min30, générant une frustration certaine.... mais évitant l'épineuse question "comment mettre une fin à un morceau instrumentale?" Est-ce que c'est une question que vous vous êtes posée?

En fait,  ma principale inspiration pour les instrumentaux, c’est les albums McCartney I (1970) et McCartney II (1980),  disques truffés d’instrumentaux. Mais aussi avec Ego nous en avions 3 ou 4. Mon prochain disque commencera également avec un instru, je trouve ça élégant de ne pas imposer sa voix et ses textes dès le premier titre.

Pour la fin,  j’ai voulu mettre ce petit montage car j’ai toujours aimé bidouiller avec les magnétos à bandes,  il s’agit d’une création à partir d’un truc classique (je ne sais pas quoi),  découpé aux ciseaux et recollé presque aléatoirement (truc piqué au Beatles, qui avaient dû le piquer à je ne sais quel avant-gardiste). Au départ,  ça durait 1mn de plus (ouf). Je pense l’avoir mis là pour dire « ok c’est mon premier disque, je prends des voix sérieuses, chante des trucs mélancoliques, me la pète sur la photo,  mais tout ça n’est pas sérieux, c’est juste pour mon plaisir ».

- La dernière question que m'évoque ce point:  Est-ce que composer une musique de films vous intéresserait?

J’ai fait, en 1991,  une chanson (aucun intérêt) pour le court-métrage d’une amie et après,  quelques tentatives non retenues, mais j’adorerais ça !  Sinon j’ai fait en 2013 cette signature musicale pour Marionnaud qui a financé mon disque.

- Jeanne a dit de son trio de "histoire(s) de J": "ils sont restés bloqués dans les années 70"...   Qu'est-ce que vous en pensez?   Et si vous "rejetez cette affirmation",  est-ce que vous avez d'autres références plus immédiates (en matière de pop, on s'attend à ce que nous cite Daho, Dominique A, Murat, JP Nataf ou les innocents...)?  Vous citiez Sheller, qu’a-t-il de particulier à vos yeux?

C’est vrai que quand on joue ensemble Seb et moi,  on a des réflexes de jeu seventies et Eric n’arrange rien car il joue pareil.

Moi, j’ai commencé la musique dans les années 80 et j’ai aimé pleins de trucs de l’époque : Cure, Depeche mode, Tears for fears etc.  Et puis en français, il y a eu Taxi girls, Ntm, Daho, l’album no comprendo des Rita Mitsouko, et surtout Michael Jackson qui a une influence énorme sur moi,  même si ça ne s’entend pas.

Pour William Sheller, j’aime le citer car il est sous-estimé dans la variété française, grand mélodiste, arrangeur interprète et auteur (tout comme Nino Ferrer mon préféré). 

 - Le côté 70, on peut peut-être le retrouver dans l'utilisation du saxo dans l'album. Etant fan de Supertramp, j'accroche... mais le saxo a une sacré mauvaise image chez certains.  Je n'ai jamais compris pourquoi... Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire (l'utilisation de cet instrument dans la pop et dans votre album)?

Ah oui, j’ai oublié Supertramp, j’adore ! Sur Fatigué, j’ai utilisé le procédé utilisé sur Hide in your shell (crime of the century), c’est-à-dire le saxo qui reprend à la fin la mélodie de voix.

Mais bizarrement, c’est plutôt les eighties qui m’ont donné envie d’en mettre, le côté kitch, careless whisper de G Michael ou les Bowie années 80 ou encore, je ne sais plus quelle chanson de Dire Straight sur Brother In Arms.   Pour le son, j’aime bien le saxo qui joue sur 2/3 titres de l’album « Band on the run » et aussi sur « Pendullum » des Creedence. 

Pour revenir à mon disque, au départ ça ne devait être que sur « Reste » et puis j’ai trouvé qu'il manquait une envolée finale sur « Fatigué »…  Il y a beaucoup de snobisme chez les auditeurs de musique surtout s’ils sont musiciens !!  Moi non plus je ne comprends pas pourquoi ! C’est la même chose pour l’harmonica ou le djembé. Dans les années 1990/2000, il y avait plein de groupe qui mettait du ukulélé partout, c’était hyper branché, maintenant c’est total ringard, c’est comme ça. Par contre, si vous mettez Ram On de McCartney (joué au ukulélé) dans une soirée, vous êtes « super in ».

- Vous parliez  de Taxi girl, est-ce que vous y avez pensé sur "vie de chien" ?

Pas directement. J’avais déjà 3 chansons (fatigué, Carton et la Honda) et j’étais décidé à faire un disque. Nous étions fin 2011, et je me souviens que Vanessa m’avait dit « tu devrais essayer de faire quelque chose de "plus moderne, plus électro" ce qui m’avait un peu vexé et surtout, j’avais trouvé ça bête car c’était du suivisme. Il y avait un gros revival  80 à l’époque, avec des groupes qui pompaient Taxi Girl, Ellie et Jacno.

Moi, j’connaissais bien Taxi girl (j’ai 4 grandes soeurs) et j’écoutais ça (indirectement), quand c’est sorti, j’aimais bien ! Une nuit d’insomnie, je quitte mon lit, vais dans mon studio, et tout doucement sans faire de bruit je chante le 1er couplet de Vie de chien  sur un beat électro (le tout au casque). J’y ai passé la nuit, j’avais tout fait en midi avec des instrus virtuels (donc pas de bruit car mon amie dormait 2 pièces à coté) et chuchoté la voix et c’est vrai qu’à ce moment-là, je me suis dit «  tiens,  je peux faire ça aussi ? Mais d’où ça vient ça ? ». Probablement un peu de mes soeurs et de leur taxi girls…

Interview réalisée par mails entre deux couches, trois concerts, un enregistrement d'un 2e album, entre autres choses,  tout cela entre le 10 Janvier et 25 février 2016.

Chronique : http://www.surjeanlouismurat.com/2015/09/grand-saligault.html

Sites officiels:

https://laurentsaligault.bandcamp.com/releases

https://www.facebook.com/laurent.saligault

25 avril 2016, concert aux 3 Baudets!

Retrouvez l'intégralité des interviews du blog (F. Hardy, Erik Arnaud, Bertrand Louis, La Féline... et la toute récente collaboration de JL Murat: Eryk e.) là: http://www.surjeanlouismurat.com/tag/inter-vious%20et%20murat/

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #inter-ViOUS et MURAT

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Publié le 3 Mars 2016

Et une date... Kolokesque...

Et oui, elle est là.. la petite date du mois de juin, du côté de la rue serge Gainsbourg... Elle est là!

Ca sera donc le samedi 18 juin 2016, Jean-Louis Murat à la coopérative de mai... et je crains que ce soit sans moi... purée de bois...

merci M.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu babel

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Publié le 2 Mars 2016

... Et c'est une PIAS NITES à la Maroquinerie... le 26 mai! Et cela annonce qu'on devrait avoir une tournée dans la foulée de la sortie de l'album. Les billets seront réservables dès 15 heures demain.

Et un concert, un! Et des liens en plus...

1) LE LIEN BOOKING EN PLUS

Une chambre d'hôte dans le gâtinais... et sa chambre "Le moujik et sa femme".

http://www.les-viviers.com/chambre-hotes/moujik/

4 chambres d'hôtes Les Viviers . « J'avais envie de contacts et d'espace », déclare Christine Noël qui vient d'ouvrir sa quatrième chambre d'hôtes. Puiseaux, proche de Paris et niché dans un environnement varié, l'a attirée. Elle y a visité une vingtaine de maisons pour arrêter son choix sur une maison de caractère, au coeur du bourg, au 12, rue des Viviers.

Les deux hôtesses ont créé quatre ensembles chambre et salle de bain aux ambiances très différentes. La chambre Aziyadé, du nom du premier roman de Pierre Loti, évoque le voyage avec la malle d'un officier de marine et les têtes de lits qui rappellent ce décor. Les couleurs sont chaudes, évoquant les destinations orientales de l'écrivain. La deuxième chambre, Le Moujik et sa femme, tire son nom d'un album de Jean-Louis Murat. C'est la chambre romantique, aux couleurs douces et aux tissus chaleureux.

2) LE LIEN "J'ai le cafard" historique.

 

Rudy Leonet m'a confirmé la véracité de l'anecdote.

et puisqu'on y parle de "rouge est mon sommeil", voici une cover à découvrir.

Et un concert, un! Et des liens en plus...

3) LE LIEN VARIETE EN PLUS

Vous vous rappelez de Michel Delpech?  J'ai raté ce petit extrait dans mon article qui en parlait dans un récit de Laurent Boyer:

 

 

Il s'agit en fait d'une parodie... signé RENAUD AMEVET datant de 96...

Il s'agit en fait d'une parodie... signé RENAUD AMEVET datant de 96...

4)  la Kütü fête ses 10 ans le 3 mars à la MAROQUINERIE aussi. Petite affiche rigolote qui a circulé:

http://www.lamaroquinerie.fr/2016/3/3/10-ans-de-Kutu-Folk/THE-DELANO-ORCHESTRA-KRISTIN-MC-CLEMENT/

avec donc Guillaume Bongiraud, M. Quinet, Matt Low et Christophe Pie... les musiciens les plus demandés.

avec donc Guillaume Bongiraud, M. Quinet, Matt Low et Christophe Pie... les musiciens les plus demandés.

5) LE LIEN EN PLUS DE MARS

 

Il y a un an je co-organisais la soirée LIVRE UNPLUGGLED sur Murat. Super souvenir. 

La prochaine soirée sera consacrée à Johnny CASH avec SILVAIN VANOT dont M. nous avait si bien parlé !  En effet, Silvain sort un livre sur le chanteur américain. En Précommande.

 

http://www.surjeanlouismurat.com/article-sylvain-vanot-parle-de-jean-louis-murat-81970120.html

 

 

PS:  Ecoutez le Tribute to Jean-Louis Murat.

PS2: L'album d'Eryk e. sortira le 13 mars.

NB: Il est temps que cet article se termine.

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu babel

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Publié le 1 Mars 2016

Tribute to Jean-Louis Murat (Mustango)

http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article6555

Et bien voilà... Il est là ce tribute To Jean-Louis Murat autour de Mustango à l'initiative du site A DECOUVRIR ABSOLUMENT.

A découvrir ici et télécharger le tribute ainsi que sa pochette(prix libre!) pour soutenir ADA. Bravo à Jean-Rémy Papleux pour son travail  sur l’artwork

 

Chaque "reprenant" a droit à sa petite interview sur le site.

Il faut un petit peu d'effort, ne pas se laisser désarçonner, franchir "la surprise", se laisser dérouter,  oublier un peu Jean-Louis Murat... et ainsi, redécouvrir ses chansons.  

 

Je découvre les chansons en rédigeant l'article. Voici mes premières impressions:

- J'aime beaucoup "Nu dans la crevasse" de Lionel Fondeville (Son interview),  ainsi que   "Le Fier Amant de la Terre" de Frank-Jean Schmidt. Il en fait une chanson de Voulzy ou de Souchon... et ce n'est pas une critique, d'autant que la voix est plutôt belle:

Que représente Jean-Louis Murat pour vous ? Jean Louis Murat représente l’artiste rigoureux et engagé dans son art. Un auteur qui sait allier la justesse du sens à musicalité des mots qu’il emploi. C’est un exemple.

Pourquoi avoir participé à ce projet ? Pour le plaisir d’abord. Ensuite, Murat est, comme Bashung, ou Noir Désir, un chanteur très difficile à reprendre. Le phrasé de son chant est très influencé par ses habitudes vocales. Le reprendre sans l’imiter est un défi, surtout pour un chanteur de registre proche du sien, comme mon cas.

Si vous deviez retenir une chanson de Jean-Louis Murat ?  J’ai fréquenté la beauté (pour des raisons très personnelles)

Jean-Louis Murat en un mot ? Rigueur

Un album de Jean-Louis murat ?  Babel. J’adore le son très acoustique de cet album

 

 

-  Et aussi: Les hérons par Manuel Bichon, assez fidèle à l'original, avec une orchestration très intéressante (très Dolores modernisé). Son interview.

- On retrouve une reprise de Séverine De Close dont je vous avais déjà parlé et le plus expérimental Witold Bolik (dont on connaissait aussi la reprise).

 

- M. Lo chevauche "mustang" et "les gonzesses et les pédés" (très chouette):

"Que représente Jean-Louis Murat pour vous ?   Un paradoxe, ou peut-être un grand écart. Entre l’âpreté de ses propos publics et le velour de ces textes. Entre des disques sublimes et des duos avec Farmer ou Bruni…

Mais surtout, le talent d’écrire des chansons de toute beauté, qui font tout oublier, jusqu’à son auteur même et tous ses écarts.

Pourquoi avoir participé à ce projet  Les Tributes ADA sont toujours des projets séduisants : reprendre Murat, comment résister ?

Si vous deviez retenir une chanson de Jean-Louis Murat ?    « L’amour en fuite »

Jean-Louis Murat en un mot ?   Dolomite

Un album de Jean-Louis murat ?  Tristan.  Non, Lilith.  Dolorès ?   A moins que, Vénus, ou Cheyenne Autumn ? Ou peut-être…

L’héritier sur la scène actuelle ?   Les volcans d’Auvergne".

 

- Nicolas de Sigoulès, autre muratien connu, reprend lui aussi "les gonzesses et les pédés". (son interview).

 

- Ah, et voilà le copain Denys... qui nous avait déjà livré une "tige d'or". Il a pris le nom de Synell et chante BANG BANG, à la guitare acoustique. (mon appel auprès des amis fb a porté ses fruits!).  Simple et pure:

Que représente Jean-Louis Murat pour vous ?   Une claque, une vraie.... J’ai découvert sur le tard avec l’album Mockba / Moscou et ai été littéralement scotché par le décalage entre ce physique de gaillard barbu et la douceur un peu amère de cette voix....  https://www.youtube.com/watch?v=rRBUMzytOpIIl incarne pour moi (et un peu malgré lui) la vraie difficulté d’être un artiste entier et de rester fidèle à ses convictions dans un univers où tout pousse à aller vers la facilité...

Pourquoi avoir participé à ce projet ?  Participer à ce projet est pour moi une belle occasion de remercier JLM, artiste complet qui tient une place de choix dans ma discothèque et dans mon estime.

Si vous deviez retenir une chanson de Jean-Louis Murat ?   Dur dur de n’en retenir qu’une... Je dirais quand même « Accueille moi paysage » sur l’album « Taormina ». Chanson testamentaire par excellence...

Jean-Louis Murat en un mot ?  Le premier mot qui me vient est "Vrai" car on ne sent pas de tricherie chez lui et ça me semble une qualité essentielle à ce métier.

Un album de Jean-Louis Murat ?   Là aussi l’exercice est ardu mais je dirais quand même « Lilith » qui représente bien le sentiment de dualité (douceur / rudesse)qu’on retrouve chez JLM et qui me plaît particulièrement.

L’héritier sur la scène actuelle ? Je pense que l’héritier légitime est quand même une héritière à savoir la belle Camille qui oscille entre des univers tous très marqués mais qui conserve cette « patte » reconnaissable entre mille...

Synell est aussi un duo (accordéon guitare) qui se produit en première partie du groupe « les piles de boites » dont je suis également chanteur. Toutes les dates et informations en suivant le lien https://www.facebook.com/pilesdeboites/?ref=hl

- On repart dans un autre univers avec Svenson pour Belgrade, la chanson s'y prête, avec notamment des choeurs qui feront tomber certains de leur chaise . La fièvre du morceau originale disparait, mais c'est intéressant.

- De nouveau un grand saut: Michel livre une version très originale de Viva Calexico, avec beaucoup de piano, avec un petit rien d' électro. Il ne reste plus grand chose à vrai dire de la mélodie. Sa version de "polly jean" est plus taxi-girlien. Michel avait livré d'autres reprises sur youtube. Bravo au papa, un grand muratien.

- Et voilà Antonin Lasseur, qu'on ne présente plus... Il chante "Au mont sans souci" avec harmonica et guitare. Voici la version qu'il avait livré à la soirée "livre unplugged" l'année dernière... Son interview et son interViOUS et Murat-. Je vous avais déjà parlé de son dernier EP "Spleen et idéal".

une version de Michel non retenue sur le tribute:

- Enfin, deuxième version d'"au mont sans souci" par DYL, fan de Calexico. Très jolie ambiance.

"Que représente Jean-Louis Murat pour vous ?   Une élégance très très rare dans l’écriture en français. Il a cet appétit pour les mots justes, ce sens profond de ce que doit être une chanson, dans notre langue. Un esprit indépendant, qui sait se mettre à nu sans se prostituer. Ça aussi, c’est rare, toutes époques confondues. J’ai découvert Jean-Louis Murat avec "L’ange déchu". Derrière la production - atroce - des années 80, il y avait ce texte, ample et pop à la fois. Retrouvé le bonhomme avec "Mustango", justement, et plus lâché depuis. Murat représente la synthèse de ce que j’aime musicalement et de cette chanson française exigeante, si difficile à pondre ! Sur "Viva Calexico", il dit "je vois mieux qui je suis, moi, là". C’est exactement ce que je ressens grâce à lui.

Pourquoi avoir participé à ce projet ?   En 2008, un label de Chicago a sorti mon premier album. Parmi les titres travaillés, un seul était en français : "Au Mont Sans-Souci". J’avais envie de le retravailler sous forme de valse bancale. Une sorte de tribute dans le tribute, à Howe Gelb, à qui Murat me fait penser aussi…Les gens du label ont trouvé ça "so french"…

Si vous deviez retenir une chanson de Jean-Louis Murat ?  Allez, "Jim" sur "Mustango". Pour son ambiance plus que pour son texte. Mais c’est un véritable condensé de classe…

Jean-Louis Murat en un mot ? Sensuel

Un album de Jean-Louis murat ?  Mustango sans hésitation. C’est un album qui restera…

L’héritier sur la scène actuelle ?   Un héritage, c’est trop lourd à porter…mais disons que ce plaisir des mots trouve quelques échos notamment chez Bertrand Belin, qui a lui aussi un univers légitime et original…Et puis, pour faire un trait d’union avec Mustango/Calexico et l’Arizona, il faut citer Marianne Dissard ! Grand talent de plume et artiste -internationale- dans l’âme…

 

Merci à Gérald De Oliviera pour son travail. Quels efforts par passion pour la musique...  Il a quelques fois dit que cela serait son dernier tribute... mais finalement, il en lance deux nouveaux: U2 et Morrissey...  Je suis très heureux et fier que ce blog soit remercié sur la pochette 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #actu babel

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