Publié le 25 Avril 2017

Bien que blogueur de niche, j'ai la chance d'être dans  deux/trois listings d'attaché de presse...   Je n'écoute pas tout, mais j'essaye de vous "attraper" ce qui me parait intéressant dans l'univers de "la française pop" ou de la sphère muratienne. Et ce qui déclenche automatiquement l'écoute, c'est bien sûr l'utilisation du français... que je trouve trop rare.  C'est pourquoi j'ai sauté sur  MANUEL ETIENNE et son disque "ni pluies, ni rien", qui a très longtemps tourné ensuite dans mon autoradio.  Les titres les plus énergiques "arcane 99", "la masse du vide", "la nuit remue" ou encore "ni pluies ni riens" et "hors piste"  sont très convaincants dès la première écoute dans leur pop/rock soigné, et  les autres titres, en respiration,  proposent des univers peut-être plus singuliers. J'adore le dernier titre "la masse du vide" avec l'utilisation de cordes sur un rythme endiablé. J'ai eu envie d'en savoir plus...même si c'est Bashung, Christophe ou Daniel Darc qui sont plus souvent convoqués pour parler de Manuel Etienne (le site électrophone écrit néanmoins: "un romantisme qui me ferait presque penser au Mustango de Jean-Louis Murat" à propos de "la nuit remue", d'ailleurs, l'album de Murat qu'il préfère, c'est comme par hasard Tristan). Malgré  un planning très chargé (une série de concerts dont un "aux 3 baudets"), il a trouvé le temps de répondre à quelques questions.

 

Alors, Bonjour Manuel,  ça baigne?! -j'ai honte-             (Manuel tout à droite, avec son groupe)

Inter-ViOUS ET MURAT- n°24:  MANUEL ETIENNE

- Quel est votre parcours musical ?

Manuel Etienne:   Gamin, je chante sur Wham!, Michael Jackson en sautant sur mon lit vosgien, avec une banane comme micro, il était temps que le CD arrive, tous mes 45T avaient presque rendu l’âme dans mon mange-disque (ça portait vraiment bien son nom ce truc) orange, le fameux Lansay – Buggy. D’ailleurs c’était mon nom d’artiste imaginaire : Buggy Lansay. J’ai commencé la guitare classique à 11 ans puis la guitare électrique à 15 ans, et monté mon premier groupe de rock avec des copains du lycée dans la foulée. Ça s’appelait Korky, on avait gagné un tremplin et le prix c’était : l’enregistrement en studio d’un CD 4 titres. A l’époque c’était quelque chose, surtout pour des gamins de 17 ans – enregistrer un CD on disait.

Entre ce temps-là et Ni Pluies Ni Riens, il y a eu No Pingouin (rock prog) à Nancy, Devenir Gris (un spectacle musical entre Philip Glass et Terry Gilliam) dans les Vosges, The Spangles (rock indé) made in Nancy, Lova Mi Amor (pop folk) sur Strasbourg, Toxic Kiss (pop garage) sur Strasbourg également, Charly Sun (folk) à Paris, la création d’un collectif à Strasbourg : Növalis Impulse (2004-2009) avec plein d’amis. On organisait des concerts, on sortait des albums et des compiles avec collaborations entre les artistes du collectif, il y avait un sacré vivier de gens passionnés (graphistes, musiciens, techniciens, vidéastes, chroniqueurs) qui s’étaient rencontrés au bon endroit – au bon moment.

Entre 1997 et 2007 je suis donc basé à Strasbourg mais la moitié des musiciens avec qui je joue est à Nancy, alors je fais sans cesse des allers-retours entre l’Alsace et La Lorraine, avec mes baskets, les sabots n’existant plus. Entre 2007 et 2009 Je fais une halte de deux ans dans les Vosges, j’y enregistre mon premier titre en français « Vague à l’âme » sous mon nom, je le poste sur MySpace, je deviens riche et célèbre. Ah non mince… ça c’est Buggy Lansay pas Manuel Etienne. Ce sont les proches qui m’encouragent à écrire plus en français. Jusqu’à présent, tout ou presque était en anglais. Puis entre 2009 et 2012 je suis à Paris où je monte avec mon meilleur ami Charly Sun tout en continuant Toxic Kiss qui entre temps est devenu Nancéien (pas facile à suivre hein…).

Et plus discrètement, j’écris d’autres chansons plus personnelles, introspectives, sans aucune barrière artistique ; je les enregistre avec des amis à divers endroits et DETAILS sort en 2012, totalement autoproduit. Je fais quelques concerts en solo mais je m’ennuie un peu. Je me souviens que petit, timide et farouche, lorsque je me sens seul, je parle avec des écureuils. Pas évident de monter un groupe de rock avec des écureuils, alors je demande à David L’huillier (batteur de Toxic Kiss) de jouer avec moi ces chansons. Il me présente peu de temps après Fabien Pilard (basse) qui me présente à son tour Tom Rocton (guitare, claviers, mpc). Le groupe tel qu’il existe aujourd’hui est lancé en 2013. Ensemble, on décide de vite refaire un disque, qui sonnera comme ce que l’on est. Fixer l’instant. On enregistre VAUDEMONT qui sort en 2014. On tourne puis on enregistre NI PLUIES NI RIENS en 2015 qui sortira en 2016, produit par Christian Quermalet que j’avais rencontré à Lyon en 2010 lors d’un concert de Charly Sun.
 

Christian Quermalet, derrière Silvain Vanot (il a arrangé le dernier album de celui-ci : Ithaque)

Juillet 2017 à Lyon.

 

 

 

 

 

 


- Est-ce que la présence de l'école de musique MAI a une influence sur la vitalité de la scène locale à Nancy? (même si je ne vois que Grand Blanc qui ait émergé du côté de Metz). Plus largement, peux-tu nous parler de la scène locale, des évolutions (pour la création mais surtout dans les processus de "diffusion"  de sa musique)  ?   (pour faire écho par exemple aux propos  des musiciens lyonnais  Sly Apollinaire, Voyage de Noz http://www.surjeanlouismurat.com/2016/02/sly-apollinaire-voyage-de-noz-et-mathis-rencontre-lyonnaise.html : ) 

Manuel Etienne:  C'est marrant que tu me parles de la M.A.I, j'y ai mis les pieds pour la première fois de ma vie il y a deux semaines. Un ami y est prof, il m'a invité une demi-journée pour discuter avec ses élèves, leur parler de mon parcours musical de 96 à 2016. Il voulait que je mette l'accent sur l'importance de dévorer toutes sortes de musiques, de livres, que je les motive à persévérer tout en restant droits dans leurs pompes, et surtout que je leur parle de la dure réalité des choses, de toutes les concessions qu'il faut faire car on est souvent bercés d'illusions à cet âge. C'est légitime, je l'étais aussi. A 18 ans je pensais que j'étais le meilleur, qu'au-dessus de moi c'était le bon dieu. Et encore, lui n'existait pas, j'avais un avantage.

En bref, j'avais quelques appréhensions et ça s'est très bien passé. Ils avaient des choses à dire, des questions également, c'était vraiment intéressant. Pour en revenir à ta question, je ne sais pas si la MAI a une influence sur la vitalité artistique de la scène locale, mais elle existe et j'ai plein d'amis musiciens avec qui je joue qui ont effectivement fait cette école. Mon oncle Pascal Parisot était prof au CMCN - l'ancien nom. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a énormément de musiciens, de profs de musique sur Nancy, ça a peut-être un rapport.

A titre personnel, je n'ai - jusqu'il y a deux semaines - jamais rien eu à y faire. Donc je ne connais que très peu.

Ce que j'aime plus généralement dans cette ville, c'est qu'il y a une vraie solidarité entre les groupes (Hoboken Division, The Wise Dude's Revolver, Eddy la Gooyatsh, King Automatic, Mon Désert, Edouard Edouard, Dirty Work of Soul Brothers, Rich Deluxe, Toxic Kiss...), quel que soit le style. Il n'y a pas trop de sectes musicales. Tout le monde se connait, tout le monde joue avec tout le monde, je ne vois pas ici de rivalité comme j'ai pu le sentir sur Strasbourg, Lyon ou Paris lorsque j'y habitais. En même temps c'est plus petit. Mais les histoires de village ça existe aussi hein... ! On le sait tous. Sur Metz, je ressens la même chose. D'ailleurs notre groupe est moitié nancéien - moitié messin. Il y a plein de bons groupes ou de personnalités en Lorraine qui envisagent la musique de manière alternative. Tu parles d'émergence, mais pour moi l'émergence - celle qui m'intéresse - doit être artistique avant tout et ne va pas toujours de pair avec commercial.


Pour Ni Pluies Ni Riens, j'en suis heureux et reconnaissant, on a eu le soutien régional d'assos comme Muzik Live, l'émission Electrophone (Radio Fajet), RCN, Le disquaire La Face Cachée (Metz), L'Autre Canal (Smac de Nancy), Les Trinitaires à Metz, Bloody Mary Music & Records (booking, diffusion, Strasbourg)… sans eux ça aurait été plus compliqué. Ils nous ont vraiment fait confiance, presque aveuglement, rien que ça c'est déjà beau.

 

Est-ce que ça bouge ? C'est toujours pareil, dans tous les domaines, si une voile ne bronche pas par manque de vent, rien ne nous empêche de souffler dessus.

 

Inter-ViOUS ET MURAT- n°24:  MANUEL ETIENNE

- Pourquoi le passage au français? Qu'est-ce que cela implique? Et du coup, je vais te demander si tu avais quand même des références musicales françaises?

Manuel Etienne: Je suis passé au français parce que j’avais des choses précises et précieuses à dire et que mon niveau d’anglais ne me le permettait pas. Le français m’offrait une nouvelle liberté et ça me faisait marrer, c’était en 2009, la pop (en France) se chantait en anglais. Je sais qu’il y a des gens qui m’ont laissé sur place (vu que je viens du rock et du garage et qu’il n’y a pas pire « coincés du bas » dans le milieu) lorsque j’ai fait cette démarche, c’était d’autant plus excitant… j’aime bien enlever les cailloux blancs derrière le petit poucet de la brigade du bon goût. A la base je m’imaginais bien faire une sorte de variété lo-fi. Comme si les Moldy Peaches chantaient du Manset. On ne veut pas de ce que je fais, pas grave, je fais ce que je veux. Aujourd’hui que le français est à nouveau « fashion », je vais pouvoir repasser à l’anglais (ah ah ah !).

Ça implique que c’est beaucoup de travail me concernant. Il faut que ça ait du sens, que ce soit musical, et que ça résonne / raisonne pour l’auditeur, que ça fasse écho. Je suis un peu un psychopathe de la justesse dans l’écriture alors je reviens je ne sais combien de fois sur chaque texte jusqu’à ce que ça me plaise complètement. Moi, je ne me lève pas un matin avec des paroles toutes prêtes, un album inventé en rêve, avec l’arrangement pour tuba et cornemuse qui va avec, je n’ai pas ce talent. Il faut que je travaille, que je cherche (parfois ailleurs), il faut que ça m’amuse, et aussi il me faut l’aide d’autres gens si je veux aller plus loin.

Concernant mes références françaises, il s’agit + de chansons en français précises ou un album en particulier que d’un artiste dans toute sa globalité. Yves Simon, Christophe, William Sheller, Alain Bashung, Françoise Hardy, Katerine, Michel Delpech, Alain Souchon, Jean-Louis Murat (vous connaissez ?), Daniel Darc, Elli et Jacno, Etienne Daho, Georges Brassens, Pierre Vassiliu, Dominique A, Noir Désir, Albin de la Simone, il y a plein de choses que j’aime bien chez eux.

Même certaines chansons de Michel Berger (Seras-tu là ?), Véronique Sanson (Amoureuse) ou Daniel Balavoine (Lipstick Polychrome) je peux aimer. Ah merde ça y est je viens encore de perdre 10 points de popularité chez les punks, zut ! A moins que ce ne soit ça – être punk.

Mais pour être honnête, ça doit représenter 5% de ce que j’écoute, il est vrai. Je l’avoue. Alors j’essaye de développer une écriture un peu personnelle. J’essaye.

Pour Ni Pluies Ni Riens, au moment de composer, j’ai baragouiné un peu n’importe quoi en anglais, ça m’a aidé à me rapprocher de mes références, à trouver des mélodies « décomplexées », puis seulement après j’ai écrit en français. Comme ça j’ai pu garder ce côté anglo-saxon qui m’était tellement cher.


 

- Tu as vécu longtemps sur Lyon? Est-ce que tu as gardé une autre impression de la ville que la rivalité entre groupes?

Manuel Etienne: Je n’y ai vécu qu’un peu plus d’un an et encore je n’y étais pas tout le temps. Je ne connais pas assez bien pour affirmer qu’il y a une réelle concurrence entre les groupes, j’imagine bien qu’il y a des collectifs, des associations qui se bougent, des labels et des réseaux de groupes qui travaillent main dans la main, du moins je l’espère pour une ville aussi grande. En si peu de temps, il est difficile de faire des connexions et dans la musique je n’en ai pas fait, ça c’est sûr. C’est un ressenti personnel, j’y ai joué 5 ou 6 fois (Le Bistroy, Le Citron, un théâtre et d’autres bars dont j’ai oublié le nom…), à chaque fois j’y ai trouvé un public un peu « froid », « snob ». Peut-être que je n’ai pas eu de chance. A l’époque on m’avait proposé une date au Ninkasi avec Toxic Kiss, un de nos musiciens n’était pas disponible, j’étais dégoûté, j’aurais tellement aimé y jouer dans ce lieu. Ce qui est sûr c’est que la ville est très belle. Les pentes de la Croix-Rousse, le parc de la Tête d’Or, son jardin botanique, c’est magique. Et autour de la métropole, un détail qui a son importance pour moi, c’est illico presto - la nature. J’aime les deux. Le béton et la forêt. En 2010, j’y suis retourné avec Charly Sun, un duo qu’on avait monté à Paris avec mon meilleur ami, au Kraspek Myzic. Il y avait dix personnes ce soir-là et parmi elles, Christian Quermalet (The Married Monk) qui est venu me parler à la fin, il avait beaucoup aimé. On est resté en contact et l’an dernier il a mixé, produit Ni Pluies Ni Riens. Il n’est plus sur Lyon mais à Paris à présent.

- Je signale une jolie reprise live en compagnie de Christian Quermalet à visionner sur ta chaine youtube. Ton expression "variété low fi" confirme l'impression que j'avais à l'écoute du disque, de ne pas se trouver devant un disque qui se veut forcement rock, même si on retrouve aussi ce côté là (notamment sur le dernier titre où tu lâches un peu plus la voix). Est ce que l'idée était aussi d'être accessible ?

 

Manuel Etienne: En fait je ne cherche pas à correspondre à un public, une époque, à plaire ou déplaire. J’écris simplement les chansons qui me viennent selon l’humeur, l’instant, avec cette obstination à chasser le détail, la fantaisie, la sincérité. Je pense que Tom, David et Fabien ont le même raisonnement. Variété Lo-Fi je l’employais lorsque nous produisons des disques avec trois bouts de ficelles et puis je trouvais ça marrant d’être à la fois influencé par Daniel Johnston et Christophe pour donner un exemple. Le dernier album n’est vraiment pas Lo-Fi. Le prochain le sera peut-être, qui sait… Nous aimons tellement de choses, pourquoi se restreindre à une étiquette, un son, une mode.


- Plaisir personnel: tu cites Manset... je suis obligé d'y revenir puisque j'essaye de le citer à chaque interview. Est-ce que tu l'apprécies? plus certaines périodes?

Manuel Etienne: Ahahah ! Je dois être moins connaisseur que vous, ma femme ou encore mon beau-père, il ne faut pas que je raconte des conneries. Oui je l’apprécie beaucoup mais je ne connais pas encore toute son œuvre. Un jour je me le promets. « Sur Manitoba ne répond plus (2008) », j’adore « Dans un Jardin que je sais », « Comme un Lego » que Bashung reprendra sur « Bleu Pétrole ». Un disque que je n’aime pas d’ailleurs. Pour moi « Comme un Lego » sublimé par la voix de Bashung sauve l’album. En fait, il s’agit - encore une fois - plus de titres en particulier que d’albums entiers ou de périodes. « Attends… que le temps te vide », « La neige est blanche », « Entrez dans le rêve » (que je reprendrai un jour), « Je suis Dieu » et tant d’autres. On me parle souvent de La Mort d’Orion (1970), il faut que je prenne le temps de l’écouter.

 

 

- Obligations du blog: tu cites aussi Murat... j'espère que tu ne t'es pas senti obligé. Tu écoutes ses disques? Est-ce que tu peux nous citer un album préféré ? 3 chansons préférés (c'est mes questions rituelles...)

 

Manuel Etienne: Non j’ai toujours adoré sa voix, depuis gamin. Je ne connais pas tous ses disques (pareil, je vais y remédier un jour) mais de tous ceux que je connais, je pense que mon préféré c’est « Tristan » de 2008. A l’époque en 2004 j’avais beaucoup aimé « A Bird On A Poire » aussi, en collaboration avec Fred Jimenez et Jennifer Charles. Trois titres : « Les Anges Déchus », «L’Amour en Fuite », « Mustang ». J’ai droit à un quatrième ? J’aime bien « Le Cafard » sur son dernier. « C’est quoi le cafard ? Difficile à dire. C’est comme un buvard qui te boit la joie, te prépare au pire. »

 

- Peux-tu nous parler de 3/4 chansons de l'album, et nous raconter ce qui te tient le plus à coeur dans celles-ci, cela peut être l'inspiration, le texte, la musique, la production ou leur vécu depuis la création, le live.... ou tout ça....?

Manuel Etienne: La première serait Arcane 99. J’adore comme Christian a produit ce titre. Et pour des raisons sentimentales également puisqu’il parle de mon meilleur ami disparu dans un accident il y a un an et demi. J’imagine que je le retrouve sur une ligne de métro nommée 99. Il y a beaucoup de secrets que l’on aimerait connaître, de choses que l’on ne maitrise pas dans la vie. La chanson est un peu construite comme ça. Le clip d’Oliver Ramberti et Karina Perepadya, je l’aime énormément, ils se sont appropriés la chanson, les mots, en ont fait autre chose tout en respectant le sous-texte. C’est génial.

La Masse de Vide est mon titre favori en Live. Tom a écrit des arrangements terribles. Fabien pareil pour la ligne de basse, ça grince, c’est brut et sensible. David et son charley à la « Shaft » dans le break au milieu. Effectivement c’est le seul morceau de l’album où je me lâche au chant. Ce qui est assez rare, j’ai tendance à hurler et balancer les mots comme pour m’en débarrasser d’habitude. Je ne suis pas vraiment un « calme ». En société j’essaye de l’être mais à l’intérieur je bouillonne. Le texte, c’est le temps qui nous dévore.

Mon titre préféré aussi, la preuve:

- et une dernière?

 

Manuel Etienne: Kelly Capwell, parce que je crois que c’est le seul texte un peu drôle. Je fantasme que c’est Kelly qui à travers l’écran était folle amoureuse de moi et non l’inverse. Il y a un peu le second degré de « Succès fou » de Christophe. On aimerait être beau, alors on l’invente. Et musicalement je crois que l’on a réussi la combinaison cold wave 80’s et pop 60’s ce n’est pas fait exprès mais le résultat est marrant. Je pense que c’est un titre original. Et puis Robin Wright, quelle actrice !

J’aime toutes les chansons de l’album et je pourrais écrire un pavé sur chacune d’entre elles. En fait je n’aurais jamais osé mettre un titre sur cet album que je n’aime pas ou moins que les autres. Nous n’avons fait de compromis qu’avec nos vies privées pour le réaliser ce disque.

 

- ah, Kelly Capwell!! Mince, je n'avais pas fait le lien avec cette série qui avait captivé ma famille toute entière quelques semaines!!  Mais Parle nous un peu du titre "Béziers" qui pourrait être dans une réédition du livre  "Cette chanson qui emmerde  le Front National" du camarade Vignol (au côté du LE FLEGMATIC qui a aussi une chanson du même nom). J'ai vu que tu avais peut-être des connexions à Béziers (depuis que facebook nous permet d'espionner tout le monde). C'est l'origine du titre?    Mais peut-être faut-il préciser que c'est... un instrumental... qui est pourtant assez explicite... même si la douceur du sud est pourtant présente.

 

Manuel Etienne: J’y vais deux fois par an. Mes beaux-parents ont emménagé à Béziers pour se rapprocher de leur boulot (ils sont travailleurs sociaux), et aussi parce qu’ils aimaient la ville, quelques mois avant l’arrivée à l’autorité municipale de l’autre tête de nœud. Ils étaient un peu dégoutés. Il ne faut pas fuir devant la connerie, bien au contraire, et ils ont eu raison de rester. Je trouve ça courageux de leur part, ça va de pair avec leur boulot. Alors les cyniques me disent souvent que la plupart des biterrois l’aiment bien dans le fond ce maire et revoteraient sans problèmes pour lui. Je n’en suis pas sûr du tout, il y a plein de gens sur place qui se battent, résistent ; hors de question de se ranger du côté d’une majorité chauvine comme c’est la mode actuellement.

J’ai imaginé pour ce titre un documentaire sonore en me promenant dans la ville. Du haut des allées Paul Riquet (Roby il aime bien le théâtre, c’est classe. On l’y croise souvent. Le théâtre l’aime-t-il en retour ? Sûr que non.) Jusqu’au Plateau des poètes, j’ai compté à peu près 800 pas. D’où la marche rythmiquement parlant. Puis tout est dans votre question Pierre. C’est assez explicite effectivement. Que se passe –t-il dans ma tête durant ces 800 pas ? Il y a dans cette musique des paradoxes : agressivité - douceur, colère – apaisement, franchouillardise – ouverture. Sur chacun de mes albums il y a (jusqu’à aujourd’hui du moins) un morceau instrumental qui porte le nom d’un village, d’une ville. J’aime bien, la musique est assez forte pour se passer des mots, illustrer, évoquer une situation, une émotion. C’est magique.

 

- Si tu veux nous parler de tes autres projets, groupes etc... puisque tu sembles représentatif du jeune musicien actuel: être sur des multiples "projets"...


Manuel Etienne: Je joue dans Toxic Kiss. Un groupe créé à Strasbourg en 2002. Le line-up a un peu changé depuis les débuts. Nous avons fait 3 albums, un EP et un 45T. Nous sommes tous à Nancy à présent. On y retrouve le même batteur David que dans « Manuel Etienne » (bizarre de se citer, ça fait un peu Alain Delon). Influences punk, brit pop, soul, garage, indie. Le groupe était un peu en stand-by dernièrement, nous étions beaucoup pris avec David sur « Vaudémont » et « Ni Pluies Ni Riens » mais nous retournons en studio cet été pour un 4ème album. J’en suis super heureux.

Il y a également un spectacle musical à Strasbourg qui s’appelle « Billie(s) » avec le pianiste Sébastien Troendlé dans lequel je joue, écrit. Nous sommes 4 sur scène, c’est entre jazz, pop et opéra rock. On raconte une histoire, un secret (Billie) à travers un concert (et inversement). Il y a une scénographie, une mise en scène, j’ai co-écrit le texte avec Nicolas Turon. J’adore ce projet, c’est très fantaisiste comme j’aime.

Après quelques années de stand-by, il y a également le groupe Lova Mi Amor. De l’indie pop mais avec des instruments traditionnels et acoustiques, et un côté très folk donc. Ainsi que des influences qui débordent un peu des traditions européennes – africaines et cubaines notamment. Pareil que pour Toxic Kiss, nous allons en studio cet été pour un second album qui devait à la base sortir en 2009 je crois. Mais à l’époque, géographiquement, c’était mission impossible pour se voir. On refait tout.

Dans ces groupes je suis principalement chanteur guitariste et auteur-compositeur mais je suis également guitariste chez Rich Deluxe (Nancy – Pop Soul Garage) et Malaquet (Chanson Rock – Nantes) en renfort, pour filer un coup de main. Et c’est tout.

 
Merci Manuel!
 
Interview réalisée par mail du 17/01 au 11/04/2017
 
Retrouvez MANUEL ETIENNE sur :
sa Page Facebook
 
Manuel Etienne // Sortie d'album (3rd) Ni Pluies Ni Riens le 18 Nov 2016
Les Disques de la Face Cachée / Lafolie Records (distrib. Differ-Ant, Idol)
Booking : BLOODY MARY - Marie Vialle
contact@bloodymarymusicandrecords.com

 

- Premier album VAUDEMONT en écoute sur bandcamp (“Entre français et anglais, entre punk britannique et pop française, entre passé et futur, spleen rêveur et mur du son urbain, Manuel Etienne se taille un territoire bien à lui.” MAGIC – Mai 2014 –). On peut aussi y écouter "ni pluies, ni rien)

- Retrouvez Manuel avec les BILLIES:-
06.05.17 - Le RiveRhin de Village-Neuf

07.11.17 - L'Illiade (Illkich-Graffenstaden)

 

- Une autre interview (pour aller plus loin): site Skriber   (Dans la chanson, il s’agit d’évoquer des conditions en rapport avec ces riens. « Si la mort c’est du courage, je veux bien laisser ma place ». Dans ce cas, de quel courage te sens-tu capable ? ou As-tu déjà été confronté à ce vide ? )

 

- Quelques chroniques du disque: 

Indiepoprock (noté 9),

nosenchanteurs  Ni pluies ni riens fait partie de ces albums qui vous séduisent à la première écoute et que chaque nouveau passage révèlera un peu plus, cependant, tant on y découvrira de subtilités musicales, de sens caché.

addict culture  Sur ce disque,  Manuel et les trois autres musiciens qui composent son groupe parviennent à transcender la trame voix-guitare-basse-batterie en variant les atmosphères et les climats, et en instaurant des ruptures de rythme et de ton à l’intérieur d’un même morceau

LA MUSIQUE EN PLUS:

J'avais envie de refaire un peu de pub pour le bel album de BRIAN S CASSIDY dont j'avais déjà parlé  ici  (L'album "alpine seas" est sorti chez Microculture en novembre, et ça fait du bien par où ça passe. Les amateurs du "cours ordinaire des choses" et des Delano orchestra peuvent aimer...  Un américain d'Austin qui chante les lacs alpins, ça peut faire peur (ah, du folk indie barbant!!)... mais  c'est un petit bijou, avec une très jolie voix, et des orchestrations et des ambiances assez variées. Excellent pour le moment.)

A écouter ci-dessous le très beau: "the south" (et son banjo et son final avec choeur d'enfants, cordes)  et   "make believen" et ses cuivres... et sa rupture de ton en milieu de chanson. Magnifique.

Facebook de Brian   et l'album sur bandcamp

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #inter-ViOUS et MURAT

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Publié le 19 Avril 2017

 

ça va? Je vous ai accroché avec mon titre?  Il n'est pas du tout racoleur! C'est la pure vérité... sauf que vous connaissez cet inédit depuis deux ans pour être des lecteurs assidus du blog. En effet, c'est le duo avec Marie Myriam sur "les adieux" que nous avons publié en exclusivité mondiale en 2015,  qui va sortir le 21/04 pour un album retraçant les 20 ans de carrière de la chanteuse ayant gagné l'eurovision il y a 40 ans maintenant.

Retrouvez le titre et son histoire dans l'article ci-dessous:

http://www.surjeanlouismurat.com/2015/03/archives-un-duo-jean-louis-murat-marie-myriam.html

Le duo doit dater de 98/99, et la chanson a été composée au moment de Dolores.

Un inédit qui sort en disque... et des liens en plus.

"Le 21 avril, la chanteuse dévoilera à l'occasion de cet anniversaire un double Best of "40 ans de carrière", avec ses plus grands succès, de "L'oiseau et l'enfant" à "Tout est pardonné" ; mais aussi avec six chansons inédites. Parmi ces dernières, un duo avec Jean-Louis MURAT "Les adieux" (dont elle avait repris il y a une dizaine d'années "Pars", créé par MURAT en 1989), ou un autre avec Nazaré PEREIRA ("Il nous disait Marie"). Notons par ailleurs, qu'au-delà d'un duo avec Pascal SEVRAN "For me formidable", deux autres avec le musicien de jazz belge Toots THIELEMANS sont présents sur le disque. "Pour mes 40 ans de carrière, un double album regroupant 40 chansons (dont 6 inédites) sortira le 21 avril. Nos retrouvailles sont proches" écrit-elle sur son profil Facebook". site Melody

On espère pour elle et pour Jean-Louis Bergheaud que le disque ait le même succès que le Gérard Lenorman.

 

L'AMI EN PLUS

Petit article sur le concert d'Eryk e de vendredi à Montmorillon:

http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Loisirs/Concerts-spectacles/n/Contenus/Articles/2017/04/19/Eryk.-e-en-toute-intimite-a-la-MJC-3072431

 

LE PODCAST EN PLUS

Yves Bigot a choisi d'écouter du Jean-Louis Murat dans l'émission Continent Vinyle. France culture,  L'interview ne s'y arrête pas vraiment. J'ai fait l'achat de son dernier livre "Je t'aime moi non plus", mais il n'y a pas consacré de pages à Murat (mais à Manset).  Toutefois, c'est un volume 1. 

 

LE RETOUR EN PLUS

Camille is back. On en reparlera peut-être, d'autant qu'elle sera en concert au Autrans Music Festival dont je vous parle depuis deux ans.

Baptiste Vignol s'en réjouit... en multipliant les références à murat (morte fontaine, Roche-Charles:

http://delafenetredenhaut.blogspot.fr/2017/03/la-folle-fontaine.html

"Il n'y a que Murat, qu'elle, pour avoir le cran d'assumer ça"

 

 

 

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #Morituri

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Publié le 6 Avril 2017

La figure emblématique se tait dans ses montagnes... mais les petits eux se trémoussent dans la Limagne...

Du côté des "collaborations": des nouvelles d'Eryk e.,  re-sortie des "songes de Léo", et un peu de TDO

1)  Après une date au Sémaphore en mars, Eryk e. se produira dans une mini-tournée en avril.  Joli coup pour le médecin anesthésiste qui continue de vivre son rêve, et sa passion... Et ce n'est pas fini puisque le deuxième album est déjà écrit... sans la plume de Murat, même si ce dernier a prêté une oreille attentive, voire même les deux.

A RELIRE SON INTERVIEW par M    et une chronique de concert

 

13/04  Près de RENNES, Café Resto Papier Buvard,  44660 Soulvache, Site du café

dans le cadre du festival "OFF" du festival des Autochtones

14/04  MJC Montmorillon, là où Murat a joué il y a peu. Salutation à son Président.

15/04 Chatellerault (Saint-Genest-d'Ambière)   l'Improbable Librairie

28/29  04 Saignelégier (Suisse) 50e concours de "la Médaille d'or de la chanson" https://www.rfj.ch/rfj/Actualite/Region/20170202-Selection-connue-pour-la-Medaille-d-Or-2017.html

Site officiel du festival

ET une autre dernière date vient de tomber : LES 3 BAUDETS! 12 juin (carte blanche à la COOPE) avec Felzine, et Gema.

deux vidéos live que je n'avais pas encore partagées (je crois):

 

2)  Morgane Imbeaud, la voix féminine de "Charles et Léo", a connu bien des soucis (et des bonheurs, comme sa soirée à l'opéra de Clermont) avec ses "SONGES DE LEO" (première version)... Mais elle a réussi à le refaire revivre (en partie avec un crowfounding),  et le disque ressort aujourd'hui  (le 7/04), avec quelques chansons supplémentaires.  On rappelle que Murat a participé à l'écriture de quelques chansons en français.

Son concert de fin mars au Café de la danse a reçu des critiques élogieuses:

a) https://www.musicalavenue.fr/critique-les-songes-de-leo-nous-enchante-au-cafe-de-la-danse/

Avec de sublimes images accompagnant chaque chanson, on est totalement transportés dans un autre monde jusqu'à un atterrissage tout en émotions et en finesse. Pas un mot ne sera adressé avant ou après le spectacle, Les Songes de Léo se vit comme une expérience à part entière qui vous laissera sur votre petite nuage après être sorti de la salle.

b) http://www.paperblog.fr/8357009/de-cocoon-aux-songes-de-leo-morgane-imbeaud-poursuit-sa-route-sans-fausse-note/

c) http://contes.blog.lemonde.fr/2017/03/31/les-songes-de-leo-senvolent-grace-aux-chansons-de-morgane-imbeaud-et-aux-dessins-de-chaboute/

Côté voix, la chanteuse et pianiste n’a rien perdu de ses qualités vocales et musicales qui ont fait son succès à l’époque de Cocoon et elle les met au service de textes finement ciselés (en anglais et en français). Côté histoire, derrière de faux airs enfantins, le récit imaginé par Morgane Imbeaud est loin de ne s’adresser qu’aux enfants, il est même plutôt sombre et inquiétant pour les plus petits, et à mille lieues de l’univers à l’eau de rose des princesses Disney. A travers une série d’épreuves qui jalonnent son parcours (découpé en une quinzaine de chapitres), le jeune héros, mi-garçon, mi-chat, va devoir affronter la dure réalité du monde qui l’entoure et vivre des expériences douloureuses comme l’apprentissage de la différence, la solitude face au mépris des autres (Léo est né avec une seule oreille, ce qui lui vaut les moqueries des autres enfants), la séparation avec sa mère, la traversée d’une forêt peuplée de créatures mystérieuses, la dualité de la petite boule de plumes blanche rencontrée en chemin, à la fois une alliée pour le consoler et une redoutable ennemie qui cherche à le conduire à la mort. C’est précisément en se libérant peu à peu de l’emprise de cette boule ailée que Léo va apprendre à grandir et à devenir adulte.

SESSION LIVE SUR RFI à écouter

On attend un clip...

PROCHAINES DATES :  

Théâtre la Passerelle à Palaiseau le samedi 20 Mai

samedi 10 Juin à la Coopérative de Mai à Clermont Ferrand.

(Elle a partagé la scène à Orcines cette semaine avec The Delano Orchestra).

 

Du côté des "collaborations": des nouvelles d'Eryk e.,  re-sortie des "songes de Léo", et un peu de TDO
Du côté des "collaborations": des nouvelles d'Eryk e.,  re-sortie des "songes de Léo", et un peu de TDO

LA COLLABORATION EN PLUS

 - Et oui,  il faut parler aussi de MATT LOW.

Après la belle tournée de printemps, il sera le  Mercredi 12 avril,avec Julien Barbagallo à La Coopérative de Mai.

rappel: mon compte-rendu de concert

 

- Enfin, The Delano Orchestra participe à un spectacle musical qui sera créé en 2017 avec l'IVT d'Emmanuelle Laborit (Premier théâtre dédié à la langue des signes française (LSF), premier centre de formation et première maison d’édition d’ouvrages dédiés, International Visual Theatre (IVT), créé en 1977, est le lieu emblématique du réveil sourd, symbole de l’émancipation d’une langue longtemps interdite (reconnue officiellement en 2005).

Du 9 au 13 mai 2017 : les 40 ans d’IVT, une aventure en marche
IVT présente cinq jours de festivités : spectacles, films, conférence, livre sont au programme.

Ouverture en beauté le 9 mai avec le Prologue, forme courte de Dévaste-moi, mise en scène par Johanny Bert avec Emmanuelle Laborit et The Delano Orchestra. Ce spectacle musical sera créé en octobre à Clermont-Ferrand et en novembre 2017 à IVT.

Non, je ne ferai pas de commentaires... d'autant qu'on en apprend plus ici sur ce spectacle avec  "Une écriture visuelle et musicale où chaque chansons devient un fragment d’histoire mis en jeu dans un espace mental révélant des images onirique qui permettent de s’immiscer petit à petit dans l’univers de cette femme qui ne peux entendre mais qui traduit ce que son corps ressens".

Pour rappel, chacun peut toujours collaborer avec Alexandre Rochon régulièrement... en allant coudre et coller des pochettes du côté de sa boutique "NE RIEN FAIRE", car ne rien faire en travaillant, c'est toujours bien.

 

LE LIEN EN PLUS Qu'on n'en a rien à fout'e

Le jeu des 1000 euros était à Clermont le 17/03... Le Lucien Jeunesse actuel a parlé de Murat...et de Cocoon dans sa petite présentation rituelle :

Cet opéra municipal qui nous accueille, est l’un des lieux de culture de Clermont. Avec la maison de la culture, la maison des sports, celle du Peuple, la Coopérative de Mai, dédiée aux musiques actuelles, dans cette ville qui a vu naitre le groupe Cocoon et dont Jean-Louis Murat est un peu la figure emblématique.  

Aux dernières nouvelles, toujours pas de projet de remplacer Place de jaude ce vieil emblème de Vercinjenesaispastropqui par une statue de Jean-Louis Murat (l'idée de M. d'une statue de Christophe Pie n'a pas remporté non plus un écho dans les hautes sphères). 

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 3 Avril 2017

Alain KLINGLER, "d'un muratien à un autre"

 Je crois avoir découvert le nom d'ALAIN KLINGLER dans le livre de B. VIGNOL, "le top 100 des chansons que l'on devrait connaitre par coeur" (à relire la sélection de Jean-Louis Murat et les chanteurs qui ont sélectionné Murat). Puisqu'il avait sélectionné du Murat (et du Manset) et qu'il était isérois, je l'avais contacté sur notre réseau social préféré à ce moment-là, et il m'avait dit être lecteur régulier du blog. Il s'est avéré ensuite que nous avions une amie muratienne commune, Isabel, kolokiste historique.

Nous avons eu ensuite quelques échanges (sur l'information d'un concert, sa  déception  lors d'un concert au Trianon de 2013 d'autant plus difficile à accepter que c'est une première alors qu'il a vu JL une vingtaine de fois...).   Puis, Alain était venu à la soirée "livre unplugged sur Jean-Louis Murat" que nous avons co-organisée à la Bellevilloise et même s'il ne s'était pas présenté "par timidité", il m'avait dit avoir apprécié la soirée et la prestation de Bertrand Louis. A ceci s'ajoute une ou deux occasions ratées d'aller l'écouter, vous comprendrez alors pourquoi ce vendredi 31/03... j'ai privilégié son concert intimiste au café des arts à Grenoble à celui de Frère Animal qui avait lieu à la Source (une infidélité à Florent Marchet causée par son acolyte Arnaud Cathrine: j'ai appris le concert suite à un de ses "like"! -Arnaud a invité il y a peu Alain Klingler au festival Tandem à Nevers-).

Après ces propos liminaires (et je vous épargne : le trajet, la météo, la ballade en vélo, les quais de l'isère juilletistes, le repas agréable au café), venons-en aux faits... ou plutôt venons-en aux émotions et aux impressions.

 

Le café des arts est un petit lieu intimiste et boisé, nos hôtes sont des élégantes ladies, en fait des bénévoles qui font vivre ce lieu depuis 1981. Un grand piano trône au milieu de la pièce pouvant accueillir 80 personnes.

 

 

Et voilà 21 heures, et Alain débute son récital piano solo  par une chanson ("panorama") inspirée du temps où il faisait de la promo à la télé notamment chez Christine Bravo, et autres petites putasseries (notamment se taper Julien Doré et Jude Law... "j'ai simulé"). C'est drôle, et apaisé, une façon de signifier en début de set qu'il avait fait "le deuil d'un succès populaire"? C'était ce qu'en disait déjà en 2013 à l'occasion d'une chronique de disque Valérie Lehoux.  Mais pour parler des chansons de Klingler, elles employaient aussi les termes de "difficiles et dérangeantes"... Je n'ai pas eu cette impression.  C'est parfois sombre, parfois cynique... mais on sait où on est (par exemple, "dans un resto, toutes les tables prises et trois chaises vides à la mienne" dans "j'étais là/avant"), on comprend ce que l'on nous raconte (aidé parfois par  les petits mots  de présentation agréables et drôles, prononcés d'une voix et avec une attitude qui m'évoquent Julien Clerc -"Assis dans un jardin marin", une chanson de 96 dédiée à Barbara, lui irait bien).  Et puis, on se laisse balloter entre chansons plus légères ("vacances jet set" à Canne La Braguette -référence à Ferré sans doute-, l'inédite "les deux Isabelle" sur Adjani et Huppert), les formats plus classiques ("Lausanne" et le très "jean-sébastien Bach" "je cours à ma perte") et celles aux tonalités plus intimes et originales, comme  "plus bas" inspiré du film "shame", "game boy", le poème "vale" de Catherine Pozzi, ou encore "un invisible écrasement" sur le final, avec la voix qui sort du registre intime et s'élève très joliment, même si c'est pour chanter "je fais le mort"). Une magnifique chanson. 

Cette diversité provient peut-être du fait qu'Alain ne chante pas seulement ses textes mais aussi les mots d' Elisa Point (auteur notamment pour Christophe), de Monsieur Poli et d'autres, et Alain m'a paru être un excellent interprète, maitrisant l'art du dialogue avec l'autre acteur du soir : le piano. Après avoir écouté deux de ses cd,  j'en suis maintenant convaincu: Sa version de "Sépulture" (de Charles et Léo) gravée dans son disque "j'étais là/avant" me parait plus belle que celle de Murat (et pas seulement à cause des miaulements de Morgane... quoi que...).

Je découvre que sur ce même CD (enregistré dans les conditions du live, en piano solo) figure en titre caché -après Vale-, une autre reprise:   "L'examen de minuit".  Belle surprise... mais la version live de Murat reste pour moi totalement indépassable.

Textes, interprétation... on en a parlé, ça c'est fait... Reste la musique et les compositions...Et là, encore, j'ai vraiment apprécié. "Les maisons louées", sonne comme un grand classique, le piano est vraiment magnifique et j'adore les variations de voix, les accélérations. "Assis dans un jardin marin" n'a rien à envier aux plus belles compositions de Julien Clerc. Sur un fil plus menu, à l'économie de notes, "Vale" est aussi un grand moment pour clôturer le set.

Et voilà qu'après un court rappel, Alain nous annonce qu'il va chanter une chanson d'un grand auteur compositeur français... Je sors mon appareil photo du sac... et c'est "Les jours du jaguar".... J'en ai eu des frissons. C'est sans doute ma préférée aussi.

En 2013, voici ce qu'il m'en disait: "Je tiens Les Jours du Jaguar comme étant la chanson la plus belle qui puisse exister, je me la chante tous les jours depuis 11 ans (12 ans ?) ! J'ai l'impression que jamais je n'en percerai le mystère".

Il y a plusieurs années il m'avait dit penser l'inclure dans son set pour une tournée canadienne, mais c'était bien la première fois qu'il l'interprétait en public. Ca me rendait le moment encore plus émouvant au vu de son "histoire" avec cette chanson.

La vidéo maison (avec l'aimable autorisation d'Alain Klingler):

Un magnifique cadeau... dont je rêvais un peu... et je n'ai pas été déçu... Sauf que ça n'a duré que 3 minutes...  Avec Murat, la satiété s'atteint à peine en 10 sur ce titre...

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A la fin du concert, nous échangeons quelques mots. Il me parle de son impatience d'entendre à nouveau Murat, du "mou du chat" qu'il trouve "démente aussi"... et m'apprend qu'il se produit dans un autre spectacle...et qu'il y interprète "Le lien défait"! Ce projet s'appelle "Les Garçons d'Honneur", et est un tour de chant façon cabaret, parfois loufoque...  Des dates à Grenoble seront annoncés sur Grenoble fin juin, mais ils se produiront avant cela   en avril dans le Trièves (Le  Poulailler à Le Monestier-Le-percy) et  à Avignon (théâtre de l'atelier florentin) fin avril ainsi que pendant le festival, donc en juillet.

Teaser vidéo des "Garçons d'honneur"

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Les disques d'ALAIN en écoute sur :

https://alainklingler.bandcamp.com/

Son site : http://www.alainklingler.net/

 

"le top 10 d'Alain Klingler dans le livre de Vignol

"le top 10 d'Alain Klingler dans le livre de Vignol

 

Dans cette longue vidéo, Alain Klingler cite Murat comme un des artistes qui l'inspirent parce qu'il a trouvé son "JE". On peut y entendre quelques chansons en piano voix.

LE LIEN EN MOINS

Une pensée pour la famille de Jean-Louis Murat, le vrai, celui de La Loire. Il avait été le seul "jean-louis murat" de facebook à me répondre quand j'avais tenté d'effectuer un sondage sur ce que ça faisait de s'appeler ainsi. Voici ce qu'il m'avait répondu:

Je m'appelle véritablement Jean-Louis Murat, ma famille est originaire de la Loire en bordure du Puy de Dôme. Je connais de réputation et quelques titres de Jean-Louis Murat le chanteur, j'apprécie beaucoup mais je ne cherche en aucun cas à rivaliser avec lui sur ce terrain.Que Monsieur Berghaud, le chanteur, ait pris le nom de Murat cela ne me gène pas au contraire; ils est un artiste remarquable,apprécié du public et par ses pairs,et d'une grande intégrité. Toutes des qualités que j'aime et je suis fier qu'il ait choisi le nom de Murat comme pseudo pour les faire vivre.

J'ai appris son décès.Sincères condoléances.

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 24 Mars 2017

M est parti il y a quelques mois en nous laissant un petit cadeau... Enfin: un grand comme d'habitude!  Je l'ai gardé pour moi tout ce temps, comme si, après, il faudrait définitivement tourner la page de cette "collaboration". J'avais aussi, c'est vrai,  quelques regrets dans l'utilisation des "trouvailles" que j'avais effectuées (en allant jusqu'à me frotter à Marc Zermati, JW Thoury et à Patrick Eudeline). Pour une fois, nous avions travaillé ensemble le sujet (cela date de 2015). M injoignable, j'étais face à un dilemme: lui préserver son indépendance, ou me frustrer comme jamais... J'ai ainsi choisi de faire quelques ajouts  via des Notes De La Rédaction, sans toucher à la prose de M et à ses choix (comme préserver l'anonymat de certains témoins ou personnages). J'espère qu'il ne m'en voudra pas (et s'il m'en veut, j'espère que ça sera l'occasion d'avoir des nouvelles!). Ceci dit... Je vous invite  à remonter dans le temps, en 1978, (et non 77 comme on le pensait depuis le dossier Chorus de 2002), 

 

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Fumée blanche sur La Bourboule

Le samedi 26 août 1978, aux alentours de 19h00, le cardinal Albino Luciani devient Pape sous le nom de Jean-Paul 1er. Au même moment, à 1200 kilomètres du Vatican, sur l'hippodrome de La Bourboule, Jean-Louis Murat donne son tout premier concert avec son groupe Clara. Habemus Claram !


Aux lionceaux d'hier et à ceux de demain...


Votre assomption, mon Adoré (légende)

Interrogé plusieurs fois au fil du temps sur ses débuts de chanteur, JLM a eu diverses occasions de faire le récit de son premier concert avec Clara. De ses différentes déCLARAtions émergent quelques images récurrentes, propres à constituer ce moment de sa vie en une scène fondatrice, dont on peut retenir les éléments suivants :

– Clara se présente sur scène avec quatre musiciens, tous débutants, dont Jean-Louis Bergheaud (il deviendra Murat en 81) qui ne sait jouer que trois accords, un bassiste qui n'en met "pas une dans le panier" et un batteur incapable de tenir le tempo.
– Le deuxième chanteur-guitariste du groupe casse une corde en début de set et perd tous ses moyens.
– JLB doit alors prendre le contrôle des opérations pour assurer le reste du concert avec ses deux autres compagnons.
– Il se déchaîne, hurle et insulte un public en partie composé des membres de groupes de rock réputés de l'époque – qui restent médusés.
– Ce concert aurait participé aux débuts du rock and roll en Auvergne.

Toute scène fondatrice contient son inévitable part de mythologie. Ici, on constate que Murat donne une représentation de lui-même qui le rapproche de ces héros de western ou de polars qu'il affectionne, lesquels, lors d'une défaillance collective, se montrent capables de prendre les choses en main et d'assumer leurs responsabilités. Assumer, comme est censé le faire un père, un époux ou encore un chef. On peut donc considérer, sans abus de langage, que ce concert fonctionne, à l'intérieur de la geste muratienne, comme une scène d'assomption – l'assomption de JLB en leader d'un groupe de rock.

Outre son caractère mythologique évident, il y a au moins trois bonnes raisons de ne pas prendre le récit de Murat au pied de la lettre. Premièrement, les propos auxquels nous nous référons ici sont tenus plus de vingt ans après les faits ; à une telle distance, il est naturel que la mémoire puisse connaître quelques faiblesses. À titre d'exemple, Murat rajeunit sensiblement son guitariste, qui n'avait pas "16-17 ans" au moment de ce concert, mais 19-20 ans. Deuxièmement, Murat a toujours revendiqué le droit de ne pas se comporter en interview comme s'il était à confesse et de ne pas s'astreindre à un devoir d'absolue sincérité. Troisièmement, on ne dispose que du témoignage du leader de Clara, pas de ceux de ses musiciens. Un respect élémentaire du pluralisme oblige donc à prendre celui-ci avec une distance critique minimale.

Pour éviter de verser dans l'hagiographie, on rappellera donc la confidence que Murat fit à M6 en 2000, commentant les injures qu'il aurait lancées aux spectateurs ce soir-là : "C'est que j'avais la trouille et que j'étais vraiment un con." Voilà un aveu sans doute assez peu romantique, mais empreint d’honnêteté : on peut faire preuve de panache tout en étant mort de trouille, pareille ambivalence est même assez fréquente lorsqu'on monte sur scène.

Dans les lignes qui suivent, nous nous efforcerons de rendre compte – très partiellement et à partir des quelques données dont nous disposons – de l’atmosphère et des forces en présence ce 26 août 1978, sur un hippodrome du Mont Sans-Souci qui avait vu, quelques jours plus tôt, l'équipe locale dominer sa voisine du Mont-Dore 12 à 8, dans le cadre d'Intervilles...

Quelques images en Super 8 de La Bourboule, durant cet été 1978. Une rareté.

Les chics types de Clara (casting I)

Clara n'était certes pas la tête d'affiche ce samedi-là, mais puisque nous avons commencé à parler du groupe et que nous nous nous trouvons sur un blog dédié à Murat, autant revenir brièvement sur sa composition. Bergheaud (ci-dessus, à la fin des 70's), en cette soirée d'été, partage donc la scène avec trois musiciens recrutés par petite annonce. Tous trois sont nettement plus jeunes que lui et ont pour point commun d'être passés par le lycée Ambroise Brugière de Montferrand, où règne en ces années 70 une atmosphère politique, sociale et musicale, propice à l'éclosion d'une génération de musiciens qui fera les beaux jours du rock local pendant les décennies suivantes. Ces trois jeunes gens sont donc :

~ Alain Bonnefont (guitare et chant). Originaire de Gerzat, il compte déjà une petite expérience sur la scène clermontoise et a décidé de se consacrer à la musique, après avoir brièvement envisagé une carrière dans l'enseignement. De 1977 jusqu'à aujourd'hui, il est resté l'un des plus proches complices de Murat, jouant à ses côtés les rôles de bassiste, de clavier, de guitariste, de choriste ou de backliner. Il mit également plusieurs fois son talent de compositeur à son service, tandis que Murat réalisa une belle adaptation d'une de ses chansons. Car en plus d'être musicien et d'avoir pris part à différents groupes, Bonnefont a toujours écrit et composé, en essayant de marier ses influences angloaméricaines avec la langue française. Au cours des décennies 90-00-10, il a ainsi publié quatre albums et il continue aujourd'hui, pour le bonheur de ceux qui apprécient sa belle sensibilité, à faire résonner ici ou là "le doux bourdon de [ses] chansons". (NDLR: Plusieurs fois cités par Murat comme exemple de victime de la crise du secteur musical, il a finalement repris sa guitare pour des concerts sur la région clermontoise avec Messieurs PIE et MIKAELIAN).

"Le ciel s'est éclairci", petit bijou pour enchâsser le cœur des amoureux inquiets... De son vieux complice, toujours à ses côtés sur scène en 2016, Murat a dit : "Il était certainement le plus doué. […] Alain est quatre fois plus rapide que moi pour composer une chanson."

~ François Saillard (basse). Âgé d'environ 17 ans, il s'est mis à écouter sérieusement du rock cinq ans auparavant, au point de devenir, selon ses propres termes, "un des premiers punks clermontois". Il s'installe à La Bourboule pour s'impliquer humainement et musicalement dans Clara, mais n'y reste pas aussi longtemps que ses camarades. Il poursuivra la musique au sein de formations locales dans les années 80 et dirigera un studio – où se tiendront notamment les répétitions du deuxième 33 tours de Murat –, avant de voyager dans le cadre d'activités humanitaires. Si, en 2003, Murat s'amusait du niveau de son jeune bassiste trente-cinq ans plus tôt ("le p'tit François qui en mettait pas une dans le panier") – ce qui lui vaudra une réplique taquine de l’intéressé chez notre camarade Didier ("Comment ça : 'pas une dans le panier' ? Je débutais, mais j’inventais une nouvelle manière de jouer de la basse : pas dans le temps, mais pas à contre-temps non plus") –,  il semble que Saillard ait accompli depuis de notables progrès, du moins si l'on en croit la description faite dans ce texte de présentation du groupe Sly de Bruix : "Un somnambule, avec un son rond comme une boule de démolition. […] Peut poser une basse reggae sur une chanson des Ramones."

~ Jean Esnault (batterie). Décrit par Christophe Adam, dans l'ouvrage de Patrick Foulhoux, comme une "égérie politique" au temps du lycée de Montferrand, EDIT 2024: Marie Audigier sa petite copine de l'époque confirme: ils militaient à Rouge. C'est grâce à lui qu'elle rencontre JL. Le jeune homme qui considère Murat comme un Mentor semble avoir arrêté assez vite la musique. Il est en revanche resté fidèle à La Bourboule, puisqu'on le retrouvera dès 1983 à la direction du cinéma Le Roxy, situé avenue d'Angleterre. Il tente depuis vaillamment de faire vivre – avec les difficultés inhérentes à cette activité – cette salle d'Art et Essai mono-écran, qui fait également office de bar au sous-sol et accueille de temps à autre des soirées musicales. 

Nouvelle Vague (histoire)

Après avoir publié le 24 août un bref communiqué pour annoncer le "FESTIVAL DE 'NEW WAVE ROCK' À LA BOURBOULE", La Montagne en livre le lendemain une nouvelle version, augmentée de renseignements complémentaires sur l'ambition des organisateurs "Les partenaires" (cf. ci-dessus). Pour bien comprendre l'enjeu de cette manifestation, il n'est peut-être pas superflu d'apporter quelques précisions sur le contexte d'alors, tant national que local.

Au niveau national

En ces années 60-70 où l'adjectif "nouveau" est appliqué à de très nombreux domaines, l'expression New Wave comporte incontestablement une dimension marketing. Cela peut expliquer (entre autres) que la notion soit vue par certains comme une trahison commerciale du punk originel – une version édulcorée de celui-ci. Pourtant, dans les années 76-77 où elle commence à être utilisée, l'étiquette désigne souvent dans la presse les groupes punks eux-même. Reportons-nous à ce qu'écrivent Assayas, Caron & Caron dans Le Nouveau Dictionnaire du Rock : "Face à la destruction des idoles entraînée par la révolution punk en 77, la presse musicale londonienne baptise 'new wave' tout ce qui s'inscrit en rupture avec le heavy metal, la musique progressive, le folk, le country-rock et le rock FM, censément lénifiants, qui faisaient jusqu'alors l'ordinaire des années 70." Quel que soit le rapport exact qu'on établisse entre punk et new wave, il paraît donc incontestable que ce dernier mouvement ait à voir avec la rupture sauvage opérée par le premier dans le cours de cette décennie 70.

Pour mieux discerner cette (r)évolution au niveau français, on peut lire avec intérêt l'analyse formulée par Pierre Mikaïloff dans l'ouvrage de son collègue Jean-Éric Perrin, Frenchy but chic : "Le punk et la new wave ont eu un effet salutaire sur la scène française, dominée jusque-là par les courants folk et progressif, représentés par Malicorne, Ange, Magma, Atoll, Pulsar, Gong, Édition Spéciale et autres Wapassou. […] L'événement qui marque la rupture entre ce passé baba et la direction que pourrait prendre la scène frenchy est La Nuit Punk de L'Olympia […] Le rock français n'a plus seulement un passé émaillé d'occasions perdues, il possède aussi un futur." Mikaïloff parle ici de "Nuit Punk" pour désigner ce qu'Alain Pons, dans son compte rendu de l'époque, appelait une… "Nuit New Wave" ! Pons, qui soulignait alors "l'importance de l'événement" survenu du 10 au 11 juillet 1978, "dans un Olympia surchauffé" [Feeling n°7]. Ce jour-là en effet, huit groupes français enflammèrent la salle durant une bonne partie de la nuit – dont deux que l'on retrouverait un mois et demi plus tard à La Bourboule. Mais entre-temps se sera tenu, à Lyon cette fois, un autre événement de taille : le 29 juillet 1978, sur la colline de Fourvière, treize groupes se succédèrent jusqu'à l'aube devant près de 6000 spectateurs, pour un "Festival New Wave" qui accueillit notamment Téléphone, Bijou, Marie et les Garçons, Little Bob... Le festival de La Bourboule a donc lieu dans une période où d'autres manifestations comparables sont organisées un peu partout en France pour accompagner cette nouvelle vague punk. On peut d'ailleurs noter que la formule mélangeant formations régionales et nationales sera de nouveau de mise quelques jours après, au festival de Lesdins (02) le 2 septembre, puis à celui d'Arvuker (44), les 16 et 17 septembre. (NDLR: Nous avons parlé de ces événements avec Michel Zacha...à qui fut confié la réalisation du premier EP de Murat)

Il serait pourtant inexact de faire comme si tout avait commencé en 1978, puisque le premier "European Punk Rock festival" avait pris place, deux ans plus tôt, à Mont-de-Marsan. Pour saisir ce qu'il représenta alors, citons ce témoignage rétrospectif d'un spectateur, qui était encore adolescent en ce 21 août 1976 : "j'ai pris la claque de ma vie. Puis, on sortait d'une génération de groupes super-produits américains. Là, on retrouvait l'authenticité du rock n roll. Les mecs arrivaient, ils balançaient leurs morceaux. Ça plaît, ça plaît pas : ils n'en avaient rien à foutre. C'était sans concession." L'année suivante, ce sont environ 5000 spectateurs qui débouleraient dans les arènes de la ville pour voir The Clash, The Damned, Dr Feelgood, Little Bob Story, Bijou, etc. Dans sa biographie de ce dernier groupe, l'écrivain Jean-François Jacq (NDLR: croisé au koloko 2016) explique que "ces deux actes estivaux de Mont-de-Marsan vont avoir un impact non négligeable sur la confiance que l'on peut désormais accorder aux diverses formations françaises." Et d'ajouter que lors des étés 78 et 79, "aucun festival digne de ce nom ne [peut] désormais se concevoir sans la présence de groupes français." À travers cet effet Mont-de-Marsan, il faut aussi insister sur l'influence considérable du principal instigateur du festival, Marc Zermati, par ailleurs fondateur du label Skydog et propriétaire de l'Open Market. Ainsi retrouve-t-on à La Bourboule, en 1978, pas moins de quatre groupes ayant frayé d'une manière ou d'une autre avec Skydog. Le festival auvergnat s'inscrit donc dans un contexte musical et éditorial assez cohérent.

[NDLR: pour la petite histoire, Zermati fait partie dans les années 60 de "la bande du drugstore"... au côté de J.B. Hebey, et de Manset/   Pour info, Alain Gardinier contacté pour l'article a écrit un livre sur le festival de Mont De-Marsan]

Au niveau local

L'article de La Montagne situe le rassemblement de La Bourboule dans la lignée d'une manifestation antérieure, "l'événement qu'avait constitué les trois jours de concert d'Orcines." Si le modèle de Woodstock est dans la suite du papier plutôt écarté, la référence rappelée ici est pourtant bien ce que le même journal, quatre ans plus tôt, avait nommé "un nouveau Woodstock aux portes de Clermont-Ferrand." Trois jours durant, les 13, 14 et 15 septembre 1974, la commune nichée au pied du Puy-de-Dôme avait en effet accueilli plusieurs milliers de spectateurs dans une ambiance hippie et politique, où s'étaient produits entre autres Kevin Coyne, Hatfield and the North, Crium Delirium, Lard Free, mais aussi Colette Magny ou encore une certaine Nico... Léon Mercadet, qui avait fait le déplacement pour Actuel, témoignait :

"J'ai vu : un chapiteau vert, de cirque, et deux mille freaks contents dessous – des vapeurs de merguez et d'encens dériver sur la prairie – des enfants au pourpoint rouge fardés de blanc et de rose – Nico – les fidèles du Maharadji s'occuper de l'intendance : assiettes de riz à la tomate à deux balles – un mec tripper toute la nuit en arpentant le cirque, rugissant comme une bête, hurlant que le gourou c'est lui, et qu'il entend manger tous les autres gourous. Branchement total sur le soft, le cool, le flash, les gestes lents et sûrs.
Jusqu'à deux ou quatre heures du matin, la musique. Et la musique aussi passe à côté de la déprime, du crachement chronique dans les amplis. Rare."

Manifestement moins habitués à ce genre d'ambiance, le localier de La Montagne et son photographe se montraient néanmoins ouverts et curieux (même si leur compte rendu mentionne la présence d'artistes... qui ne sont en fait jamais venus) et saisissaient l'opportunité d'enrichir leur vocabulaire :

"Les touristes du dimanche sont venus voir, les chasseurs en mal de gibier aussi. Ils ont essayé de comprendre. Y sont-ils parvenus ? Certainement mieux que ceux qui, dans les environs, ont fermé les portes de leurs commerces aux hippies…
Pour notre part, sur le chemin du retour, nous avons pris deux auto-stoppeuses au regard vague. Elles semblaient heureuses de leur séjour en Auvergne et repartaient pour Paris encore sous l'effet du 'shit' – excusez l'orthographe, mais nous découvrons le terme – à savoir une mystérieuse tablette euphorisante."

Les organisateurs du festival bourboulien semblent donc vouloir recréer, l'espace d'une soirée, un peu de l'atmosphère qui régnait à Orcines au cours de ce week-end de la fin d'été 1974. Mais le challenge n'a rien de simple, pour plusieurs raisons : une soirée dans une petite ville thermale située loin de tout, avec des groupes exclusivement français, n'a pas autant d'attraits sur le papier qu'un week-end de trois jours dans la banlieue d'une métropole, avec une affiche internationale ; en 1978, le milieu rock régional n'est pas encore aussi structuré qu'il le sera quelques années après (grâce à la passion et à l'engagement d'une poignée d'activistes) ; les groupes locaux ayant acquis une petite notoriété ne sont pas légions à l'époque (on peut citer SOS ou Bateau Ivre parmi les anciens, High School ou les Sales Gosses pour les plus récents) ; enfin, il n'est pas certain qu'un festival "pop" et "hippie" de 1974 soit le modèle le plus adéquat pour organiser une manifestation étiquetée "New Wave" en 1978 : en quatre ans, des modifications sont intervenues, que ce soit dans la façon de jouer de la musique ou dans celle de la recevoir lors d'un concert. Comme on va pouvoir le constater plus loin, l'encens et le riz à la tomates ne sont pas forcément les ingrédients les plus demandés lors d'un festival de rock en 1978, de même que le "soft" et le "cool" ne sont plus nécessairement les sensations recherchées en priorité...

Au Mont Sans-Souci... (casting II)

Voici à présent un rapide passage en revue des artistes ayant participé au festival...

~ Mirage IV : La Montagne annonçait la venue de Cosa Nostra, mais le groupe n'a pas joué à La Bourboule. Erreur du journal ? Annulation de dernière minute ? Cette deuxième hypothèse est la plus probable, car la formation de remplacement semble s'être montée en très peu de temps. Profitons toutefois de ce changement dans la programmation pour saluer ici la mémoire de Marc Dutheil, Jean-François Alos (successeur de Saillard au poste de bassiste de Clara) et Patrick Véziand, tous prématurément disparus entre 2005 et 2014, qui étaient de proches compagnons d'Olivier Chabrillat, le leader de Cosa Nostra.
Pour ce qui est du groupe qui se présenta sur scène en début de soirée ce 26 août, comment mieux réussir à l'évoquer qu'en laissant la parole à son chanteur, Pierre-Jean Fontfrède, qui revenait en mars 2015 sur cette prestation : "Vu que ce soir je suis reparti dans les vieilles photos, voici celle du groupe qu'on avait formé un vendredi soir de juillet 1978 pour passer en première partie à un festival rock à l'hippodrome de La Bourboule avant Clara (le groupe des débuts de Jean-Louis Murat), Asphalt Jungle et Bijou. On s'était appelé Mirage IV et on a existé un jour avec des reprises de 'Johnny B Goode', 'Dead flowers', 'Cocaine' et un morceau que j'avais composé et enregistré pour sortir un 45 tours en 80 : 'Nous sommes'. A la basse Philippe Danais (où es-tu, Philou ?), à la guitare solo Jean-Noël Meyer et à la batterie X des Sales Gosses [NdA : vraisemblablement Jean-Marc Gérard]. Contrairement à Murat, je n'ai pas fait carrière par manque d'ambition et de persévérance..."
Si Fontfrède n'a pas fait carrière dans la musique, malgré son 45 tours sorti en 1980 – sur lequel on retrouve donc "Nous sommes", enregistré à Londres –, il a en revanche accompli un beau parcours de photographe et réalise à l'occasion de petits films. Aujourd'hui encore, il n'est pas rare de le croiser dans les salles clermontoises avec son appareil, généralement surplombé d'un sourire pudique d'éternel adolescent. Il osa même effectuer en 2015 son retour à la chanson, dans un bar, avec à son répertoire... "Dead flowers". Puisque, comme chacun le sait, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures...

"Dead Flowers", dans une version live de 1972, par les Mirage IV britanniques...

~ Minuit : S'il n'était qu'un simple spectateur au festival d'Orcines en 1974, Dominique David se trouve sur la scène quatre ans plus tard à La Bourboule. Minuit a grosso modo existé de 1976 au tout début des années 80, avec entre autres, en plus de Dominique David au chant et à la guitare, sa compagne, Marie, à la batterie. Le groupe chantait en français une musique influencée par le Velvet, les Stooges et Dr Feelgood. Notons qu'il a de nouveau partagé une scène avec Clara, quelques mois plus tard, le 21 avril 1979, lors du festival Rock d'ici à Riom. Mais c'est une première partie de Little Bob dans le Cantal qui semble être son titre de gloire. Dans les années 80, le couple David ouvrira un magasin de musique à Clermont, Melody Maker, qui restera en activité jusqu'au milieu des années 2010. En tant que luthier, Dominique David se fera notamment remarquer par la conception et la fabrication d'une guitare originale, la Style D.

~ The Partners : Il s'agit d'un petit groupe fondé par Olivier Huret (NDLR: managé par l'associé de Marc Zermati: Pierre Thiollay, créateur par ailleurs du premier "gratuit" distribué dans les salles de concert: Gig). Celui-ci le quittera quelques semaines plus tard, pour aller retrouver une formation plus réputée, dont il est le bassiste et avec qui il a déjà enregistré en cette année 1978 un 45 tours, Extraballe – groupe punk-rock constitué au printemps précédent, autour de Jean-Robert Jovenet. À défaut de disposer de traces précises de The Partners, groupe également proche de l'écurie Skydog (via son manager Jacques Dauty), on peut du moins avoir une idée de ce à quoi ressemblait Olivier Huret en 1978 en relisant la description faite par Jean-Éric Perrin dans le Rock & Folk, du mois de décembre : "lui est essentiellement british sixties, je crois qu'ils l'ont découpé dans une vieille pochette d'un single des Kinks, il porte des vestes cintrées avec des revers vertigineux, une lourde frange sur les yeux et ne tient pas en place, il chante et joue de la basse, une Höffner violon, vous aviez deviné, il joue d'ailleurs très anglais, un peu comme McCartney, c'est-à-dire qu'il fait plein de notes qu'il poursuit de haut en bas du manche, je n'ai pas entendu un bassiste pareil depuis Bob Brault du Martin Circus originel". Quelques mois plus tard, Perrin affinera le portrait de Huret : "Depuis toujours, Olivier est mod : frange british, des Shelly's aux pieds, il aime autant les Kinks que les Jam." Dans les années suivantes, Huret montera le groupe Dolce Vita, puis le duo Lena Moor, avant d'entrer aux éditions EMI dont il occupera la direction pendant plus de dix ans. Il y recroisera d'ailleurs JLM, sans qu'aucun des deux ne se souvienne de leur passage commun sur la scène bourboulienne en 1978... ce qui aurait pourtant pu leur éviter une légère brouille. Il semble se consacrer aujourd'hui à l'édition et à la production de musique afroantillaise au sein de Couleurs Music Publishing.

(NDLR: Pour la brouille, on veut parler du disque "Murat 82-84"... L'anecdote ci-dessus, je vous l'avais promise dans la dernière interview de Stéphane du VOYAGE DE NOZ. En effet, nous y évoquions déjà Olivier Huret (et Extra-balle) car celui-ci a signé en édition le groupe à leur début (même si c'est d'autres noms vaguement plus fameux qui  reviennent en mémoire à Olivier quand il parle de sa carrière: Responsable de signatures telles qu'entre autres Youssou N'Dour, Sade, Prince, Bronski Beat, Michel Polnareff avec qui j'ai collaboré étroitement pendant de nombreuses années en tant qu'éditeur et ensuite en tant que conseil, Christophe, NTM, Lambada, Pascal Obispo, Kassav', et ... Zouk Machine").

Faute de traces de The Partners, un titre d'Extraballe, avec Olivier Huret à la basse et aux chœurs.

~ Les Lou's  : Formé en 1977, managé par Zermati, le groupe est composé de Pamela Popo au chant et à la guitare, de Raphaëlle à la guitare, de Tolim Toto à la basse et de Sasha à la batterie. Il s'agit donc d'un groupe de filles. Pardon, de nénettes. "Ce qu'on veut faire, c'est de la musique qui branche les gens, qui les fasse sauter en l'air. On est juste des nénettes bébêtes. Des nénettes bé-bêtes ! Ouais... et on tient à le rester. C'est tellement chiant d'être intelligent." Bébêtes peut-être, mais loin d'être ridicules, si l'on en juge par un parcours qui les a déjà menées en Angleterre, où elles ont effectué la première partie des Clash. Souvenirs ? "En Angleterre, le public est fantastique. Le plus marrant, c'est quand il te crache dessus. C'est une manifestation d'amour... Celui qui a le mieux joué, c'est celui qui est le plus couvert de crachats. Là-bas, les mecs sont impossibles. Si tu veux leur répondre et que tu leur glaviottes dessus, ils ouvrent la bouche ! C'est dégueulasse ! Les concerts n'ont rien à voir avec ceux d'ici. Avec le public français, t'as l'impression de jouer en face d'un frigo. Là-bas, les mecs remuent, ils dansent de haut en bas, ça bouge et ça bouge en masse..." [Rock & Folk, janvier 1978]. De ce côté-ci de la Manche, elles se sont tout de même produites à Mont-de-Marsan, pour un concert que le reporter du Monde qualifia alors de "costaud, carré, sans aucune prétention, mais d'une authenticité incontestable". Notamment influencé par le Velvet, le combo est en train de revenir au bercail Skydog après un bref détour par CBS. La chanteuse et la bassiste créeront par la suite un groupe de rhythm and blues, Les Rois fainéants, qui sortira un album en 1983.

Les Lou's sur la scène de l'Olympia, le 10 juillet 1978. Le disque live est réalisé par Michel Zacha, que l'on retrouvera comme choriste sur l'album des Rois fainéants.

~ Asphalt Jungle : C'est le groupe de Patrick Eudeline, ancien journaliste de Best, où il était le "décadent punkoïde" de service. Créé début 1976, Asphalt a sorti un premier 45 tours un an plus tard, puis un deuxième la même année chez Skydog, avant de signer chez Pathé un juteux contrat. Il enregistre alors en mai-juin 1978, dans les studios de Boulogne-Billancourt, un dernier 45 tours réalisé par Michel Zacha. Sa face A, "Poly Magoo", est aujourd'hui considérée comme l'un des titres les plus emblématiques de l'histoire du punk français. Interrogé sur son passage en Auvergne, Eudeline n'en garde que de vagues souvenirs : "La Bourboule, je crois que c'est le pire concert d'Asphalt, si je ne confonds pas… C'était la période 'défonce' d'Asphalt. On était en pilotage automatique." Le groupe, qui avait déjà largement commencé à mettre le nez dans la poudre en 1977, comprend au moment de cette date auvergnate, en plus d'Eudeline au chant et à la guitare, Éric Feidt, alias Rikky Darling à la guitare, Henri Beaulieu, alias Riton à la basse et Didier Laffont, alias Grand Did' à la batterie. C'est en tous cas sa composition sur le papier. Car ce soir-là, Grand Did n'est pas en état de jouer et se voit donc remplacé par Dynamite, le batteur de Bijou. En souvenir de cet éphémère cross-over et de l'estime réelle que se portent les deux formations, Bijou ouvrira en 1980 son disque En public par quelques sonorités de "Poly Magoo". Tous les membres du groupe ont aujourd'hui disparu (qu'ils soient morts ou partis sans laisser de traces), à l'exception de Patrick Eudeline, qui poursuit une carrière d'écrivain, de chroniqueur et de musicien. Il a publié en 2016 Bowie, l'autre histoire.

Une image (de piètre qualité, mais précieuse) d'Asphalt jungle à La Bourboule. Puis le 45 tours "Poly magoo", face A et face B.

~ Bijou : Originaire de la banlieue parisienne, Bijou existe sur scène depuis 1975 et sur disque depuis 1977. Le groupe est composé de Vincent Palmer (guitare), Philippe Dauga (basse) et Joël Yan, dit Dynamite (batterie), tous susceptibles de chanter. Un quatrième membre agit depuis les coulisses : il s'agit de Jean-William Thoury, à la fois parolier, manager et producteur de la plupart des disques du groupe. L'année 1978, qui nous intéresse ici, constitue une période particulièrement riche et chargée pour les membres de Bijou : en janvier, ils assurent les premières parties de Status Quo ; en mai, ils sortent leur deuxième album, OK Carole, considéré comme l'une de leurs pièces maîtresses (un disque enregistré à une centaine de kilomètres seulement de La Bourboule, en Haute-Loire) ; la semaine qui suit leur passage sur l'hippodrome du Mont Sans-Souci, ils jouent dans les arènes de Barcelone, puis enchaînent avec une grosse tournée, dont le point culminant sera leur concert à Mogador, en décembre, avec Gainsbourg en guest. Il faut dire que Bijou a invité le chanteur à faire les chœurs sur sa reprise des "Papillons noirs", collaboration qui débouche sur une réelle camaraderie, au point que Gainsbourg écrit spécialement pour le groupe "Betty Jane Rose", sorti fin 78 et qu'il les rejoint à plusieurs reprises sur scène. En live, justement, Bijou s'est taillé une solide réputation, qui fera écrire à Best début 79 : "il n'est plus un seul groupe français susceptible de les concurrencer quant à la qualité de leurs prestations." Cette même année 79, ils iront enregistrer leur nouveau projet à Los Angeles, puis sortiront encore trois albums (dont un live), avant de se séparer en 1982. Adeptes du jus d'orange et du pain complet (ni drogue, ni alcool !), les membres du groupe sont encore en vie aujourd'hui.

Bijou sur scène, quelques semaines avant son passage par La Bourboule. À l'Olympia, le 8 juillet, puis à Fourvière, le 29.

~ Gérard Daval : Le quotidien régional annonce, en plus des groupes de rock listés ci-dessus, "la projection des films d'un jeune cinéaste clermontois, Gérard Daval." Le réalisateur en question n'est en réalité pas si jeune, du moins par rapport à la moyenne d'âge générale du plateau, puisqu'il approche de la trentaine. Après avoir interrompu ses études universitaires, il s'est lancé en 1974 dans la réalisation de courts métrages, un format dont il apprécie la liberté qu'il lui offre. Il tourne ses films en Auvergne, avec des acteurs et techniciens du coin, et les finance avec l'aide des ses proches. Suite à un premier essai intitulé Trauma, il a notamment produit Cancer, Psychédélire et Tempora. Ce dernier film, réalisé en 1977, fut sélectionné dans plusieurs festivals, dont celui de Cannes. Daval explique : "j'imagine que cette relative 'popularité' avait favorisé sa projection à La Bourboule. Ce film avait retenu l'attention parce qu'il s'agissait d'un clip avant l'heure : un concept, le temps qui passe et le mélange d'effets spéciaux, d'animation et de prises de vue réelles…" Le synopsis du film indique : "Genèse de l'homme et son évolution jusqu'à sa mort. L'homme créateur face à la matière qu'il façonne." À la fin de l'année 1978, Daval commencera le tournage de son premier long métrage, Shoot again, qui évoque les difficultés de deux êtres à trouver leur place dans la société, puis continuera à réaliser des courts métrages et des films institutionnels. Il mène aujourd'hui une activité de plasticien du côté de Tours.

Poudre blanche sur La Bourboule (ambiance)

Il est difficile d'obtenir de nos jours des témoignages précis sur un festival qui eut lieu voici près de quarante ans, qui ne paraît pas avoir autant marqué l'histoire de la musique locale que Murat aimerait le laisser penser et qui ne rassembla pas une foule immense. Pour avoir une idée de l'atmosphère sur place, on peut toutefois s’appuyer sur quelques éléments trouvés ici ou là, à commencer par l'article paru dans La Montagne le surlendemain. Signé d'un certain "C.G." (peut-être Christian Guillaumin, reporter bien connu du quotidien...), il porte un titre qui renseigne vite sur le degré de satisfaction de son auteur, lequel n'a manifestement pas passé la meilleure soirée de sa vie :

  On ne reviendra pas sur les raisons possibles de ce que le journaliste considère comme un piteux échec, certaines d'entre elles ont été effleurées plus haut. Peut-être faut-il aussi envisager que l'Auvergne n'était pas encore prête pour accueillir cette supposée "Nouvelle Vague"... Après tout, deux mois avant La Bourboule, c'est Genesis, groupe phare de la musique planante, qui avait créé l'événement à Clermont et joué devant 5000 personnes, pour une soirée qui resta dans les annales locales – pas seulement pour des raisons purement musicales [NDLR: voir en fin d'article]. On supposera tout de même que la sévérité dont fait preuve La Montagne dans son compte rendu n'est pas sans rapport avec le niveau d'ambition affiché initialement par les organisateurs.

 

Mais le dénommé C.G. aurait sans doute pu passer une meilleure soirée s'il s'était adressé aux bonnes personnes. Il semblerait en effet qu'il y ait eu à La Bourboule les ingrédients pour se divertir. En 2014, JLM nous livrait quelques détails : "Mon premier festival de rock, c'était un gros dealer français qui l'avait organisé, fin des années 70. Dans la chambre d'hôtel, il y avait une pyramide de coke, et si tu voulais de l'héro, il y avait des trucs à côté. Tout était gratos." Scarface sur les bords de la Dordogne ? Un musicien présent sur place, sans se montrer aussi pittoresque dans sa description, garde en mémoire l'image d'un organisateur, comme qui dirait, nerveux : "je me souviens de son pote taulard, gros dealer, qui organisait le concert et qui tournait dans sa bagnole pendant le festival dans la Bourboule pour ne pas se faire repérer par les flics. On était obligé de monter à l'arrière pour se faire payer en roulant, car il ne voulait pas s'arrêter!". Rappelons que le "dealer" en question  jouera un rôle important dans le destin de Clara, puisque, quelques mois plus tard, alors qu'il se trouve en prison, il entendra un morceau du groupe diffusé dans l'émission de Jean-Bernard Hébey et préviendra ses amis, permettant ainsi à Bergheaud d'entrer en contact avec celui qui deviendra le producteur de son premier disque. [EDIT: En 2024 -dans un livre dédié à l'auteur de cet article!-  Marie Audigier précise l'anecdote, et indique que ce serait ce prénommé Charly qui aurait envoyé les cassettes à RTL]. Ce dernier, sollicité par le journaliste Sébastien Bataille, ne confirme pas l'anecdote livrée par Murat, mais comme l'ancien présentateur de Poste restante souffre – en plus de menus soucis d'audition... – d'une mémoire "défaillante", il est difficile de trancher le vrai du faux entre les souvenirs (et oublis) des uns et des autres.

Toujours à la rubrique Délinquance dans le Sancy, nous avons pu retrouver un des spectateurs de ce festival qui n'était alors âgé que d'une douzaine d'années et qui passait ses vacances dans la région : "Je me rappelle le vol des affiches sur la camionnette annonçant le concert et nous fûmes repris par la police… Coup d’œil d'Eudeline qui nous avait déjà vus au concert à Beauvais quelques mois auparavant. […] Je sais pas si l'organisateur du festival était un dealer, il ne nous a jamais rien proposé en tout cas quand il a fallu qu'on recolle les affiches qu'on avait décollées sur sa camionnette !" Mais avant d'être un dangereux terroriste en puissance, le jeune homme était d'abord un passionné de musique : "Je me rappelle surtout du passage des Lou's, wahhhhh… Quelle pêche ! Ensuite, le passage de Bijou qui m'a paru un peu fadasse… […] Je me rappelle que j'étais monté sur scène pendant le concert des Lou's et que j'ai eu mal au cou pendant quelques jours !"

Notre premier témoin musicien pose quant à lui un regard plus favorable sur la prestation du trio de Juvisy : "Le concert par lui-même, je me souviens de Bijou, toujours impeccable, d'Asphalt Jungle qui était assez détruit, comme dab. Je crois qu'il y avait les Lou's, un groupe de filles très Clash. Aux alentours de 500 personnes. Beaucoup d'alcool." Tous deux s'accordent en revanche pour dire qu'il faisait chaud... là où CG évoque "le froid" qui aurait désaccordé les instruments. Concernant l'affluence, on note aussi un écart significatif entre les cent spectateurs comptabilisés par La Montagne et les cinq cents évalués par le musicien cité. Mais outre le fait que le festival s'est étalé sur une après-midi et une soirée, rendant le nombre des spectateurs fluctuant, il serait présomptueux de penser que nous puissions parvenir, à quarante ans de distance, à dissiper totalement la fumée qui entoure ce modeste et lointain festival.

NDLR:  Hasard... Chuck Berry est décédé ce week-end (18 mars 2017), et  les acharnés pourront noter avec un gros point d'interrogation "Sweet little 16" dans la longue liste des inédits de Jean-Louis Bergheaud. Voici en effet ce que nous disait JR:

"Je revois les yeux complètement éclatés de Patrick Eudeline sans ses lunettes, ni gris ni verts... Je me rappelle avoir chanté peut être sweet little 16 accompagné par Jean Louis qui en avait fait un arrangement inédit, c'est vague..."

Tous mourus ? (ad lib)

Au matin du 29 septembre de cette année 1978, on retrouve dans son lit le corps sans vie de Jean-Paul 1er, qui serait décédé la veille au soir, dans des conditions qui demeurent aujourd'hui encore obscures. Albino Luciani n'aura donc pas eu le temps de faire escale à l'Hôtel des Étrangers de La Bourboule, où son prédécesseur Jean XXIII avait ses habitudes et comptait quelques amis. Mais la mort prématurée du souverain Pontife, dont l'élection avait coïncidé avec le baptême scénique de Clara, ne serait-elle pas un mauvais présage pour ce groupe ? La une de La Montagne du 8 novembre pourrait le laisser craindre, puisqu'elle contient ce titre, inscrit sur trois colonnes, en lettres capitales : LA MORT DE CLARA.
Déjà ? Un groupe à peine monté, composé de jeunes musiciens prometteurs, emmenés par un leader au charisme évident ? Il n'y aura donc eu en tout et pour tout qu'un seul petit concert de Clara et puis voilà ? En réalité, la Clara dont il est question dans le journal n'a a priori aucun rapport avec la bande à Bergheaud. Sous ce titre accrocheur, on distingue en effet la photo d'un homme en larmes, serrant dans ses bras le cadavre d'un animal. Puis, juste en-dessous, ce chapeau : "La jeune lionne a été abattue pour avoir vécu cinq heures de liberté." Pour mieux comprendre qui est Clara, il faut revenir quelques semaines en arrière.

Le 2 août, La Montagne consacre un long article à Roger C., modeste employé de la SNCF, qui vit aux Martres-de-Veyre (à une quinzaine de kilomètres de Clermont). Enfant, l'homme rêvait de devenir dompteur, mais ne put embrasser la carrière, faute d'être issu du sérail. Loin de renoncer à son aspiration, il se documenta patiemment, partit observer les fauves dans leur milieu naturel au cours d'un safari en Haute-Volta, puis finit par adopter une lionne, nommée Clara. Un fauve qu'il installa chez lui, dans une cage située dans son jardin et avec qui il réussit petit à petit à établir un rapport de confiance, au prix de quelques coups de griffes de temps en temps. Mais ce mardi 7 novembre, au cours de sa promenade quotidienne, Clara échappe à son maître. Les gendarmes sont alertés, ils parviennent à localiser l'animal en fuite grâce à un chien policier, sans toutefois réussir à l'approcher. La lionne s'est en effet réfugiée dans d'épaisses broussailles. Son maître tente alors de la faire sortir, en vain. À la tombée de la nuit, le vétérinaire équipé d'une seringue hypodermique, que des proches de Monsieur C. sont partis chercher, n'est toujours pas arrivé. Les gendarmes décident alors d'exécuter la bête. D'où le titre définitif du journal local le lendemain...

Si ce retour sur le concert initial de Clara (le groupe) n'était déjà pas assez touffu, on pourrait se laisser aller à méditer longuement sur l'histoire de Clara (la lionne). Car dans ce mini-feuilleton tiré de la presse régionale, il est question, mine de rien, du destin des rêves d'enfants dans le monde des adultes, des rapports complexes entre humanité et animalité, de l'instinct, de la domestication et du goût inextinguible pour la liberté, de la sauvagerie jamais apaisée, mais encore, de la prison que tout amour peut devenir, prison que l'on ne saurait pourtant quitter sans y laisser sa peau... Autant d'éléments, on l'aura compris, qui nourrissent depuis toujours le rock and roll.

 

REMERCIEMENTS : Pour leur contribution, de près ou de loin, à cette petite plongée dans le passé, un grand merci à Olivier Chabrillat, Gérard Daval, Marie David, Elmeco, Christian Eudeline (Nos années punk : 1972-1978), Patrick Eudeline, Pierre-Jean Fontfrède, Patrick Foulhoux (Une histoire du rock à Clermont-Ferrand), Guillaume Gilles (L'esthétique New Wave), Olivier Huret, Jean-François Jacq (Bijou. Vie, mort et résurrection d'un groupe passion), Bruno Juffin, La Montagne, Didier Le Bras, MrAttila76, Jean-Éric Perrin (Frenchy but chic. Chroniques 1978/1982) et Pierre Sanki. J'ajoute les sites Gonzai et paris70.free.fr.

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Note de Pierrot:

M évoque le concert de Génésis "devant 5000 personnes, pour une soirée qui resta dans les annales locales – pas seulement pour des raisons purement musicales". Des raisons non musicales mais liées à ce qu'était le secteur de la musique à l'époque et qui a eu une grosse influence sur ce même secteur ensuite!  En effet, l'organisateur du concert, le principal de Clermont, "s'est auto-braqué"  le 02/06/78 la recette du concert... mais avec une voiture louée à son nom, un flic qui promenait son chien note la plaque...et il file en prison. La place est ainsi laissée libre pour Arachnée (la société de Pierre-Yves Denizot) qui aidera par la suite Murat et Clara (en leur proposant des premières parties).   Le pied nickelé du concert de Genesis aurait-il pu être  l'organisateur du festival de la Bourboule? Non, il semble qu'il s'est fait arrêter rapidement et séjourne donc en prison en août.... L'autre personnage le rejoint quelques temps plus tard, ainsi que Marc Zermati (4 mois en 1979).

Et au fait, pourquoi me suis-je décidé à sortir enfin cet article?

- Parce qu'en mars 2017, le premier festival "Larsenik" de la Bourboule a eu lieu... "point d'orgue d'une saison culturelle qui a déjà fait la renommée de la Bourboule" (sic). [A La Bourboule, "soignez vos bourres, soignez vos..." ... et vos esgourdes. Since 1978].     - Avec la mort de Chuck Berry, un pan de l'histoire  disparait... mais avec cet article, je suis heureux de participer à ma petite échelle à l'écriture des  petites anecdotes qui font la grande histoire du rock, même si ça ne change pas le monde.

"Le rock'n roll est passé comme une comète. Ce n'est pas parce que 40 000 personnes vont aller voir les Rolling Stones que cela représente encore quelque chose. Nous avons vécu dans l'illusion qu'un riff de Chuck Berry allait changer le monde. Tu parles! L'inventeur de la pilule a plus fait avancer le monde que l'inventeur de Sweet Little Sixteen... Ce sont les scientifiques qui ont changé le monde, pas les artistes. Cela m'énerve d'être un chanteur aussi vieux que mon pays". JLM, événement du jeudi 1995

 

Reconnaissances éternelles accompagnées de ma plus haute estime à l'irremplacable M.

LE FESTIVAL DE LA BOURBOULE EN 1978, Murat fait ses premiers pas sur une grande scène...

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Rédigé par m

Publié dans #vieilleries -archives-disques

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Publié le 17 Mars 2017

C'est sur le mur de Florent Marchet que j'ai appris la nouvelle:  le studio DAVOUT à Paris (Montreuil)  ferme ses portes.  Cela a été vendu à la mairie de Paris pour faire un HLM, une crèche et une école... tout ça!  Un article du PARISIEN rend hommage au lieu:

Il n’y aura pas de manifestation de musiciens, ni de chanteurs de variété ou d’ingénieurs du son devant le 73, boulevard Davout, au niveau de la porte de Montreuil (XXe). Pourtant, dans quatre semaines, ce sera la fin de l’un des temples de la musique française et même internationale. A cette date, Davout, le célèbre studio d’enregistrement, créé en 1965 par Yves Chamberland et Claude Ermelin, aura sa dernière séance d’enregistrement avec une cinquantaine de musiciens. « Philippe Rombi, le compositeur des films de François Ozon, a toujours été fidèle à notre maison. On devait fermer le 31 mars. Mais pour le symbole et pour lui laisser le temps de composer ses derniers morceaux, on a décidé de reculer la fermeture au 9 avril », précise Marc Prada, actuel gérant du lieu.

Boulevard Davout, il n’y a pas de plaque pour indiquer la présence de ce studio. Ancienne chiffonnerie du XXe arrondissement, ce bâtiment qui garde encore sa façade du cinéma de quartier des années 1950, était trop tentant pour la Ville : les 1 200 m2 du studio étaient convoités par la mairie depuis huit ans. Le propriétaire des murs n’a finalement pas pu résister à une préemption puis à une expropriation au nom de l’intérêt public. Ici, dans quelques années, la municipalité va créer une école élémentaire, une crèche de soixante berceaux et des logements. La grande force de Davout, c’est son studio A, avec ses 360 m2 capable d’accueillir 100 musiciens, son acoustique avec ses 9 m de hauteur sous plafond et sa console technique de 80 pistes. Un bijou d’une valeur d’1 M€ », assure Marc Prada. Les professionnels ont rapidement pris leurs repères ici. Plus de 1 000 musiques de films y ont été enregistrées en 52 ans. Vladimir Cosma y avait ses habitudes. Michel Legrand y a enregistré l’affaire Thomas Crown. Plus de 10 000 disques ont aussi été enregistrés notamment par les plus grands artistes de la variété française… sans compter les milliers de pubs!

Aujourd’hui, ce monument de l’industrie musicale est encore bien vivant. La musique du dernier film d’Albert Dupontel est en cours d’enregistrement. « L’écran de cinéma permet au chef d’orchestre d’être réactif avec les images », précise Marc Prada. La console du studio A est pourtant déjà en vente. De même que les enceintes Boxer de haute qualité qui encadrent le studio. « Mais nous gardons nos quatre micros Neumann U 47 des années 1950, d’une qualité unique ». Marc Prada, Alexandre Lebovici, le responsable technique, et Jean-Loup Morette, l’ingénieur du son maison depuis 1982 ne veulent pas perdre leur savoir-faire Davout. « L’aventure ne s’arrête pas là, nous envisageons de poursuivre l’activité dans un autre lieu. Nous avons des projets », assurent-ils en gardant encore leur secret.

Franck Ernould*, ancien ingénieur du son devenu l’historien des studios français, est affirmatif : « Davout était la référence. Tous les chanteurs de variété de l’âge d’or des années 1960 et 1970 sont passés par là ». La liste est longue des artistes français qui y ont eu leurs habitudes : Alain Bashung, Barbara, Brigitte Fontaine, Claude François, Dalida, Indochine, Patrick Bruel, Tété, Yann Tiersen…

Côté musique de film, l’histoire a commencé avec Un homme et une femme, de Francis Lai. Par la suite, Michel Legrand y enregistre Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967) et L’Affaire Thomas Crown (1968) qui a remporté l’Oscar de la meilleure bande originale.

« Au début, les étrangers sont venus pour des raisons fiscales. Et ils se sont vite rendu compte qu’il y avait ici toutes la qualités techniques voulues », ajoute Franck Ernould. On se souvient que Prince a loué les quatre studios pour une séance mémorable. Alpha Blondy, Chet Baker, Duran Duran, Eminem ou Grace Jones sont passés par là tout comme Pharrell Williams, les Rolling Stones ou U 2.

* Franck Ernould avait réalisé une excellente  interview de Christophe Dupouy où il était bien sûr souvent question de Murat. Elle n'existe plus sur internet hélas.

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Le studio DAVOUT, dont le site internet s'ouvre sur la pochette du CODC,  c'est Mlle Personne, 6 mois pour DOLORES, une partie de  Mme Deshoulières, et  de Lilith (ce n'est pas mentionné sur la pochette du cd), puis Mockba, a bird on a poire, le béranger (1829),  une part de Taormina, le mix du Cours Ordinaire et de Tristan, et  Morituri (enregistrement)

Puis encore une session acoustique pour des sites internets et blogueurs (dont Le Lien défait et même Mr TPE -pour ceux qui le reconnaitront) pour la promotion du Cours Ordinaire des Choses.. assurément un grand moment pour les quelques privilégiés qui découvraient l'album par un live acoustique!

Petit aperçu via les pochettes:

 

"les jours du jaguar" sont comptés au studio DAVOUT...

On sait que Murat a ses petites habitudes à Paris (hôtel...), comme s'il fallait qu'il ait ses repères pour affronter la ville... Avec la fermeture de ce lieu, il en perd un... Y était-il attaché parce que Davout est comme lui un Maréchal de Napoléon?

On peut se replonger dans l'interview de Stéphane PRIN qui nous parlait pour la première fois de tout le travail réalisé en ces lieux: à lire ici. 

Il nous parlait notamment de la création d'un titre phénoménal et emblématique de Murat: "les jours du jaguar":

"Un jour, alors que l'album était presque fini et que Jean-Louis était derrière le micro pour enregistrer une des dernières voix, il prend sa guitare, la branche dans son ampli, le met à fond, et me dit de lui ouvrir une piste. Il enregistre d' un trait les jours du jaguar qu'il avait écrit la veille, sans prévenir quiconque. Stéphane Reynaud étant retourné en Savoie, Fred a joué là-dessus la basse et la batterie et en deux heures, le morceau était tel qu'il est sur le disque. J'ai essayé par la suite de le mixer trois fois sans jamais arriver à retrouver l'esprit qui se dégageait de la version ultra sauvage, faite hors de tout contrôle et toute prévision ce jour là. C'est cette version qui a été gardée finalement et qui se retrouve en outsider numéro 1 sur ce triptique vinyle qui résume assez bien, à mon goût, tous les talents de Murat".

 

Quelques propos sur les enregistrements:

Libération Septembre 2006:

Travail à domicile. Au début, avant Vénus (1993), c'était encore une ferme sentant les bêtes et le foin. Murat, qui avait quitté le col de la Croix-Morand, vivait dans une seule pièce, l'actuelle salle à manger, à côté du poêle. Il avait placé des micros dans la grange pour enregistrer Vénus. Avec Taormina, c'est la première fois qu'il reprend le travail à domicile. A part les rythmiques et quelques pianos à Paris, studio Davout, il a tout enregistré l'hiver dernier dans son atelier, avec Aymeric Létoquart, assistant sur les derniers albums, cette fois aux manettes. Il y a bien ici quelques guitares et banjos. Mais, rien à voir avec toute l'aile de la maison ouvrant sur la grange : là, des guitares (47 ou 48), claviers, préamplis, amplis, batterie, orgue Hammond, micros Neumann de 1967 et consoles vingt-quatre pistes de 1972 témoignent d'une fièvre collectionnite qui ne porte pas uniquement sur les éditions rares de Proust. «Je ne suis pas seulement chanteur, explique Murat. Je dois m'intéresser au matériel, organiser la production, en plus des chansons.»

La libre belgique août 2006 à propos de Gengis:

Au studio DAVOUT, où l’album a été produit, il y a un super piano Fazzioli. J’ai joué dessus le dernier jour pendant environ vingt minutes, comme ça. J’ai écrit les paroles après. Cette chanson là n’était pas du tout prévue au programme. 

Chorus 41 automne 2002:

« J'y ai galéré comme c'est pas permis... A une période où j'étais particulièrement dans la dèche, j'ai fait les poubelles avec un copain, mort de­puis d'une overdose, comme beaucoup trop. Aujourd'hui, quand je me rends au studio Davout, porte de Montreuil, et qu'à la porte, sur le trottoir, je vois des mecs vendre des trucs, je me dis: j'ai fait ça pendant deux mois... On vivait de­hors. On vidait les poubelles de certains

Chorus 46 hiver 2003

Maintenant, j’ai un vrai lieu où je peux ranger toutes mes grattes, faire de la musique. Plus encore que pour Le Moujik, j’ai travaillé là. Tout seul. Installé dans des conditions de concert, avec la bonne guitare : j’en ai utilisé seize sur ce disque. Après avoir tout calé soigneusement, et sans avoir fait la moindre "démo", je suis passé chez le luthier pour qu’il règle les tirants, les trucs. Une fois arrivé en studio, j’avais tout dans la tête. J’étais archi prêt. On entre cabine et on y va... C’est à ce moment seulement que j’ai réellement découvert comment sonnaient mes chansons...
– C’est vrai que, pour une fois, tu as enregistré en studio...
– A Davout... Mais l’enregistrement des rythmiques a eu lieu à St-Ouen ; là, ça a été extra. En quatre jours, tout était en boîte...
– Pourquoi cette urgence ?
– La première prise, il n’y a que ça de vrai. Tout ce qui fait le charme d’une certaine musique anglo-saxonne est là. Dans cette sorte de vigueur, de générosité, de spontanéité. Moi, j’essaie de mettre en place le même genre de processus pour saisir ce petit quelque chose... [il hésite] Déjà, à la troisième prise tu ne l’as plus. Je ne sais pas quel nom ça peut avoir... C’est comme de l’eau entre les mains, quoi. Je fais donc tout pour capter directement cet état de grâce de la première prise. J’espère que c’est encore mieux passé dans Lilith que dans Le Moujik...

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 10 Mars 2017

SUITE ET FIN de mes souvenirs de vacances 2016 (une partie, la sélection a été dure)...

Aujourd'hui, promenade à la Banne d'Ordanche (coucou, Rose N.!), petit passage sur Vendeix et Chamablanc, puis promenade sur les volcans.

 

J'étais déjà allé sur la Banne d'Ordanche mais à partir du lac Guery. Là, c'est une mini-ballade à partir du parking via la route de Murat-le-Quaire (je traverse le village pour la première fois). Tout au long du séjour, le profil de cette montagne m'a presque fasciné... A l'ouest, des 1515 mètres, c'est comme ci on pouvait dégringoler doucement jusqu'à l'océan atlantique. On rêverait de faire la descente en luge. Au nord, les près nous offrent un aperçu de steppes mongoles... Et de l'autre, on embrasse la vallée de la Dordogne jusqu'au Sancy, tout en contemplant la Bourboule. Enfin, soit, j'en ai pris pleins les yeux, même si là encore l'orage menaçait. 

 

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
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Le secteur de Chamablanc en face:

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
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Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
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Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Faucon crécerelle sur fond d'orage (encore sur le Chavanon):
 

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Après avoir repris mon auto,  je m'arrête un peu plus loin, il y a là-haut, le berger... Pas celui de Chamablanc, mais ça ira bien...

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Et par le plus grand des hasards, je tombe sur une prestation du Réveil Bourboulien... dans lequel Jean-Louis a joué...

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Et je prends la petite route de Vendeix direction La Tour D'Auvergne...  Du haut du Rocher (Aimerigot Marchès) et  vues sur Chamablanc (qui se couvre de genets) :

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Une fois le col franchi, des curieux amas de pierre:

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

On change un peu de secteur:  A LA DECOUVERTE DES VOLCANS!

D'abord, du côté du Puy-De-LA VACHE...  puis LE PUY DE DOME, et enfin LE PARIOU, idéal pour clôturer cette immersion dans les puys....

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

Vues sur le Cantal et la Banne d'Ordanche:

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
un des papillons endémiques du Puy?

un des papillons endémiques du Puy?

Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...
Clichés n°35: Eté 2016, Banne d'Ordanche, Chamablanc et Puy De Dôme...

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 8 Mars 2017

Après le Cantal, on continue ma soirée diapo/camomille de l'été 2016... alors que l'hiver 2017 annonce une prolongation (chouette : les touristes sont partis!!).  Au programme: randonnée "entre les roches", montée au Sancy, Menhirs,et petit tour à La Bourboule... Et vous aurez droit à une nouvelle série rapidement pour clore l'épisode.

Rappel: J'avais déjà publié certaines photos  en août (lac Servières envahi...) : à retrouver là. On peut aussi retrouver ma première montée via la vallée de Chaudefour ici (2013... avec un vent à décorner plus d'un cocu). On peut aussi se replonger dans ma série de l'été 2015 : "l'auvergne en cartes postales".

 

 

Et on commence par un ciel de traine sur le CHAVANON!! (diaporama)..

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Du Château de Murol : col de la croix saint-Robert et lac chambon.

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

 - Ah, je crois que j'ai oublié de vous raconter que le spectacle de chevalerie qui a lieu au Château de Murol est très amusant... même s'il y a des vannes qui n'ont fait rire que moi... En effet, un des personnages est pris à partie par le "chef" car il serait... (je ne suis pas sûr des termes exactes)... un plouc ou un cul-terreux... venant de... Douharesse, une bourgade particulièrement arriérée (le personnage ci-dessous).

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

- Ballade au pied de Douharesse:

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
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Dans la vallée, des voisins:

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
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Lac Pavin (vue sur Super Besse):

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Et voilà une grosse série sur le SANCY (montée en téléphérique et petit tour autour des sommets):

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
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Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
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Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
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Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Escaladeurs au sommet de la Dent de la RANCUNE:

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

- Menhirs: un petit entre Rochefort et Tauves, puis un plus grand (plus de 2 mètres) sur les hauteurs de Chambon le Lac (Pierre Longues). Plus d'infos sur les menhirs et dolmens du Puy-De-Dôme.

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Dans l'église de LA BOURBOULE:  LoÏ en 14

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)
Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Le roxy, tenu par un ancien de Clara; Jean Esnault:

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Encore un "Arbre de mai" en hommage aux élus (cf article précédent). Le Maibaum en Allemagne est très présent aussi... mais pour représenter le village et... déclarer sa flamme...en plantant un arbre dans le jardin de sa belle).

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

Et une spécialité locale: le stick lèvre au Saint-nectaire....

Clichés n° 34:   Eté 2016 au Sancy (au  Sommet en téléphérique, les Deux roches...)

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 3 Mars 2017

Avec le printemps, les jonquilles et les crocus sorties, on a déjà envie d'été, et d'être.

C'est le bon moment du coup de vous partager  mes souvenirs de vacances 2016 (enfin!)...  Le prétexte: faire un peu de tourisme dans le sud de l'Auvergne (voire le Midi-Pyrénées pour certaines), en attendant qu'on nous annonce peut-être un Koloko 2017...

 

Et pour commencer, pas Lancogne mais LE PUY... qui a certes une très mauvaise image à cause de Wauquiez, mais qui vaut Kiev pour le dépaysement.   (ps: vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir- attention: il y a parfois des diaporamas).

- Vierge Noire (comme à Orcival), vue sur la ville... et l'entrée de l'église qui se fait au milieu et par le dessous!

 

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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Un petit côté méditerranéen:

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- Un bel oiseau huppé dans le sud du cantal:

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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- la Chataigneraie cantalienne (peut-être Marcolès plus précisément):

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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- Charmants petits tours de canoé sur les rivières (département du Lot, où je ne croise pas d'Emilie)

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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- une bête sauvage:

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- vallée du LOT:

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- une virée en Aveyron (Conques):

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- Mesdmoiselles, Messieurs, au revoir d'Estaing:

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..

- une tradition du Massif central: rendre hommage à ses élus locaux... ici, un poteau élaboré, parfois un arbre plus sommaire...  comme il y en a eu un du côté de Douharesse il y a quelques temps...

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- Lac de St-Etienne Cantales (au sud-ouest d'Aurillac):

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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- Le massif du Cantal:

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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Un buron dans les alpages:

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- Gorge de la Cère (au sud du Lioran)

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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- montée au Puy-Marie, avec d'autres animaux en liberté

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Le Sancy au loin...  et l'attaque des mouches au sommet du Sancy... (insupportable!)

clichés n° 33  :  On dirait le sud... de l'Auvergne..
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Et voilà, on a basculé de l'autre côté... on file vers le Sancy et le pays de Jean-Louis... (à suivre)

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Rédigé par Pierrot

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Publié le 21 Février 2017

J'ai découvert Erik Arnaud aux côtés de Florent Marchet (du temps de Rio Baril), partageant la scène avec Murat le 7/7/2007 du côté de Cluses (c'est la seule date de concert dont je me souviens)... Ensuite, son disque "L'armure" est sorti et n'a pas  quitté mon mp3.  Il avait accepté de répondre à mes questions en 2010 (à lire ici). Depuis... peu de nouvelles. Régulièrement, sur facebook,  des messages lui étaient adressés pour lui dire qu'il nous manquait... mais il se faisait discret: un titre présent sur une compil ou une prestation live pour l'expo du photographe Stéphane Merveille... Pratiquement rien. C'est donc avec une joie réelle que nous avons apprenions la sortie d'un EP dans le cadre d'un projet de la maison MONOPSONE, regroupant Erik, mais aussi Matthieu Malon et Orso Jesenska.  L'idée du "TRYPTIQUE 2017- 3 EP": sortir 3 disques regroupant 6 chansons, dont deux reprises, illustrés par des photos de S.Merveille prises à la Dune du Pilat. Et les titres d'Erik ne m'ont pas déçu... J'ai écouté des centaines de fois  ses "Golden femme" et "Golden homme".  Et si ses premiers disques sont souvent jugés comme marquants, voire cultes, j'avoue préféré le quadra qui assume ses références, et surtout sa voix, au jeune adulte qui joue au sale gosse, même s'il cite Manset... (démo "ma chanson française" présente également sur le disque). On attend donc la suite avec impatience!

Je vous propose donc de prendre des nouvelles d'Erik Arnaud... et j'ai posé ensuite mes questions rituelles à Orso Jesenska et Matthieu Malon... car eux aussi apprécient particulièrement Murat.                                                                   

Inter-ViOUS ET MURAT- n°23: Erik Arnaud, Matthieu Malon et Orso Jesenska

Erik ARNAUD:

- Vrai come back?

Erik Arnaud: Oui j'espère. L'idée avec cet EP est de relancer la machine (à écrire). Album à composer/enregistrer/sortir cette année

 

 

- Monopsome?

Erik Arnaud: Monopsone m'a aidé à sortir l'Armure en 2010. Denis est un grand fan de mes albums précédents. Ils sont très branchés indé US/UK mais ils aiment aussi certains chanteurs français. La preuve avec ce tryptique 3EP.

- Stéphane Merveille ?

Erik Arnaud: Je connais Stéphane depuis presque 10 ans. C'est lui qui me relance régulièrement pour sortir des disques. L'idée du 3EP, c'est lui. Il a toujours plein d'idées. Il est arrivé chez Monopsone en même temps que moi (il est responsable de l'Armure sorti en 2010). Depuis il s'est fait une belle place en réalisant beaucoup de pochettes et portant beaucoup de projets avec les autres gars de Monopsone

- Malon et Jesenska?

Erik Arnaud: Je connais Matthieu Malon depuis quelques années déjà mais on ne se voit pas souvent malheureusement. Je crois pouvoir dire qu'on s'apprécie. Orso Jesenska, je l'ai rencontré une fois (lors d'un vernissage d'une expo de Stéphane Merveille). On s'est bien entendu et je suis content de le revoir prochainement lors des 2 concerts que l'on va faire tous les 3. J'espère qu'il y en aura d'autres.

- Balavoine que tu as choisi de reprendre (après ta reprise de Manset sur le dernier album)?

 Erik Arnaud: Une madeleine de ma jeunesse (ce titre et l'album Sauver l'amour). Pas vraiment fan de sa discographie en général mais j'adore ce morceau qui n'est pas vraiment loin de Manset sans que je sache vraiment pourquoi.

- Mon Facebook m'a rappelé hier qu'on avait eu des nouvelles de toi il y a tout juste deux ans à l'occasion de la parution du titre "mécaniques" sur une compil Monopsome. On nous annonçait à l'époque un EP Dans les prochains mois. Qu'Est-ce qui s'est passé?


Erik Arnaud: Le temps passe trop vite. Mon activité professionnelle me prend du temps. J'accumule beaucoup de musique mais malheureusement je suis beaucoup moins prolifique au niveau des textes. Il me faut du temps, du recul, certes, mais j'avoue ne pas suffisamment me mettre en 'situation d'écriture', si tant est que que concept existe. il faut vraiment que je crée ces conditions pour que les 'choses' avancent.

- Parle nous un peu plus de ses deux sublimes titres GOLDEN HOMME/FEMME qui quittent très peu mon autoradio.


Erik Arnaud: Golden homme est venu il y a un an environ, j'ai commencé à l'enregistrer version guitare puis j'ai peu à peu introduit des éléments plus synthétiques jusqu'à presque gommer la guitare. Golden femme est très guitare par contraste. Aucun de ces 2 morceaux n'est particulièrement annonciateurs des chansons à venir. J'aime les claviers, les sons synthétiques et les guitares. L'évolution est peut-être à chercher du côté non pas de la variété de l'instrumentation mais plutôt du nombre d'instruments utilisés dans un morceau. S'en tenir aux mélodies fortes en les mettant en valeur avec le chant et un ou 2 instruments seulement est une option possible pour le futur.

- Tu nous avais dis envisagé de te tourner un peu vers la langue anglaise il me semble pour l'avenir après l'armure.  Est-ce que ça n'a pas été concluant?

Erik Arnaud: J'avoue ne pas avoir essayé finalement. Je ne dis pas que je ne le ferai pas: j'irais plus vite car j'évacuerais en grande partie la question du sens mais je perdrais inévitablement ce rapport à la chanson et l'importance du texte. Comme une impression de tricher et de céder à la facilité, impression très personnelle car je respecte les français qui chantent en anglais. Il n'y a pas à mes yeux/oreilles de mérite/honneur ou valeur ajoutée à chanter dans sa langue maternelle. Seules comptent l'émotion de celui qui donne et celle de celui qui reçoit. Les outils, les sujets abordés, la langue, la forme, le fond, peu importe.

 

 

Merci Erik, et on espère à très vite !

 

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LES QUESTIONS RITUELLES de l'INTER-ViOUS ET MURAT- 
à  Orso Jesenska et Matthieu Malon
 
 
Orso JESENSKA:
 

© Julien Bourgeois   

 
- Murat- et vous? 
 
La première fois que je l'ai entendu c'est vraisemblablement quand j'étais gamin et que passait beaucoup son duo avec Mylène Farmer et les "tubes" du début des années 90 qui me marquait beaucoup étant enfant, cette mélancolie de résistance au cynisme, la sensualité de la voix. Après, la véritable découverte c'est avec Dolorès. J'avais 16 ans et j'ai entendu Dieu n'a pas trouvé mieux à la radio. Puis tout l'album, puis toute sa discographie. Je crois que j'ai tous ses albums mais ceux que j'aime moins. Il reste celui  qui a écrit parmi les plus belles chansons que je connaisse même si j'ai parfois eu du mal à tout suivre, à tout aimer dans sa prolifique production.
 
- Votre album préféré?
 
J'hésiterais entre cheyenne automne parce qu'il me bouleverse absolument, le live à Dolorès et Mustango... .Mais je crois que ce j'écoute le plus chez lui c'est ce qu'il ne met pas forcément sur les albums
et 3 chansons? et pourquoi? D'où mes 3 chansons préférées: la chanson de Dolorès, Le coup de Jarnac, Royal Cadet. Bon en vrai je pourrais en citer plein d'autres qui sont sur ses albums mais le fait qu'elles soient sur des lives, des compils ou des faces B me les rendent plus précieuses encore. On sent que Murat sur ces morceaux "secondaires"est au sommet de ce qu'il sait faire, poétiquement et mélodiquement, comme si l'enjeu n'était pas aussi plombant que sur les albums.
 
- Un souvenir de concerts?
 
J'ai dû voir Murat 3 ou 4 fois en concert. Ca condense pas mal de choses, sublime comme personne par moments et agaçant dans certaines de ses interventions (me souviens d'une chanson un peu nulle sur José Bové). La tournée du Moujik est peut être celle que j'ai préférée.
 
 
- Y'a-t-il dans votre répertoire une chanson qui vous évoque Murat, ou une chanson dont il aurait participé à l'inspiration? 
 
Quand j'ai commencé à faire des concerts je reprenais Le troupeau. Je crois que Murat a compté dans beaucoup de mes chansons, peut être "les vrilles de la vigne" est celle où j'ai le plus pensé à lui.
 
 
 

 

- Matthieu MALON:

-  Murat- et vous?
 

C'est un ami qui m'a fait découvrir Murat en 1991. C'était un samedi après midi pluvieux dans sa chambre. On s'échangeait plein d'albums et il avait entendu quelques titres à la radio et venait de s'acheter les 2 derniers disques. Il m'avait fait une cassette, que j'ai toujours d'ailleurs.
Depuis je ne rate pas une sortie.


 

-  Votre album préféré?
 

Cheyenne Autumn et Babel

 - Et 3 chansons?

1- L'ange déchu
2- Le lien défait
3- Tout est dit
Pourquoi celles là : parce qu'il faut faire un choix et en même temps il y en a tellement...


- Un souvenir de concerts? une anecdote d'un live?


J'ai vu JL Murat plusieurs fois mais je retiendrai les extrêmes : un concert touché par la grâce, très calme et très "aérien" à Orléans il y a une dizaine d'années. Et le concert avec Trash Palace à la Route du rock en 2002 ! JL haranguait la foule et était très bavard ce soir là, il m'a fait beaucoup rire !

- Y'a-t-il dans votre répertoire une chanson qui vous évoque Murat, ou une chanson dont il aurait participé à l'inspiration?


Mon style d'écriture est finalement assez éloigné de JLM mais j'ai repris Le Lien Défait il y a quelques temps pour un concert, j'aurais beaucoup aimé avoir écrit cette chanson, comme un bon paquet d'autres d'ailleurs. Et j'écoute régulièrement sa reprise de Cohen traduit en français. C'est une beauté. Il est d'ailleurs très bon pour cet exercice car c'est sa reprise d'Arab Strap traduite qui m'a donné envie de faire un album de reprises anglais traduites, projet que je mènerai à bien un jour ou l'autre.
 

 

 

 

Les 3 EP disponibles à l'unité en CD ou en vinyl sur MONOPSONE et dans les bonnes crémeries.

 

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Rédigé par Pierrot

Publié dans #inter-ViOUS et MURAT

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