Concert A comme 1er concert, premier concert véritable, et M. était là, pour son plaisir... Il revient pour nous sur cet événement... et petite surprise, il vous offre la possibilité de gagner le disque "Seize" qu'Eryk a finalement sorti dans une belle édition physique (un beau collector). Une petite question toute simple vous attendra en fin d'article ce soir à 18h00 (26/04).
- De quoi? y'a des retardataires? M'enfin, faut suivre: Eryk E, c'est le dernier artiste avec lequel Jean-Louis Murat a travaillé (en lui offrant 3 textes et sa guitare). Retrouvez son interview ici et une petite chronique sur son disque là.
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C'est au Puy-de-la-Lune, à proximité de la place de l'Étoile, qu'Eryk Einsenberg invitait ce mardi 19 avril à la découverte scénique de son univers musical, sous le nom d'Eryk E. En attendant de pouvoir rêver un jour d'un Olympia pour lui tout seul, il se présentait lors de cette soirée en trio, dans un Caveau de la Michodière petit mais comble, pour ce qui était son premier véritable concert – après un mini-tour de chauffe en février.
À ses côtés, dans ce voyage d'une heure et demie environ, il put compter sur Frédéric Leclair, dit Lézard, qui réussit à nouer à la guitare électrique un intéressant dialogue avec et en contrepoint du clavier, l'ensemble compensant sans trop de difficultés l'absence de section rythmique. Si Lézard est un excellent instrumentiste, dont la réputation dans la région n'est plus à faire, on regrettera pourtant qu'il soit resté un peu en retrait ce soir-là, alors qu'il n'hésitera pas à s'affirmer davantage, quatre jours plus tard, à la Coopérative de Mai, pour le concert de lancement du nouvel album de John Brassett (dans un style musical, il est vrai, fort différent).
À sa décharge, il faut dire qu'il avait pour voisine, au centre de la scène, la chanteuse Gaëlle Cotte, qui capte immédiatement l'attention. Toute de vert vêtue, un fichu dans les cheveux, la jeune femme se fit volontiers joueuse pour solliciter le public, combler les temps morts ou taquiner la vedette. Comme tous les (bons) acteurs, elle brilla aussi par sa qualité d'écoute – oscillant légèrement sur sa chaise haute, l'air songeur, un regard bienveillant posé sur le chanteur, lors des escapades en solo de celui-ci. Vocalement, elle démontra de nouveau la richesse de sa palette, en évoluant d'un parler-chanter d'une rare justesse sur "Colloque sentimental" à de puissantes vocalises afro-jazz pour "Maisons closes", d'une jolie voix aiguë lors des refrains de "Notre exercice difficile" à une impressionnante envolée dans le final de "Seize", qui réveilla au passage le gyrophare du limiteur acoustique, plus habitué en ce lieu à flasher saxophonistes et batteurs…
Quant au leader du trio, barbe fraîchement taillée et marinière printanière sur le dos, il assuma son nouveau statut de chanteur-claviériste en passant la soirée assis derrière un Nord Stage 2, réglé en mode piano ou Hammond, selon l'atmosphère recherchée. Avec cet instrument, il parvint à bien occuper l'espace sonore, faisant montre d'une belle agilité, notamment sur une adaptation au swing délicat de "Je voudrais pas crever", dont on comprend qu'elle ait séduit Jean-Louis Murat, lorsque le médecin la lui fit écouter, voici quelques années (Murat, qui sera évidemment remercié au cours de la soirée, pour son "aide précieuse"). En l'entendant s’accompagner ainsi à l'orgue, on se disait par instants qu'il y avait quelque chose de Mengo dans l'art d'Eisenberg... Sa voix était bien en place, toujours aussi plaisante dans les aigus, parfois plus fragile dans les basses – surtout en fin de concert, mais sans qu'aucune menace d'aphonie ne plane pour autant.
Deux photos (signées Michael Duque) de la soirée du 12 février 2016 à The Embassy. Découvrez le travail de ce jeune photographe clermontois sur sa page : The Mic Raw's.
Le répertoire proposé comportait dix-neuf chansons, de diverses provenances : la quasi-totalité de l'album Seize, des nouveautés, des reprises de classiques, des poèmes mis en musique et même une vraie-fausse reprise dotée d'une nouvelle musique. Fort heureusement pour lui, Eryk E conserve une marge de progression importante, il eût été dommage qu'il atteignît la perfection dès sa première prestation en public. On se dit ainsi que des titres tels que "Le Bouquet" ou "Épanadiplose" sont pour l'instant sous-exploités et que son auteur n'a pas encore mis au point la formule optimale, qui permettrait d'en tirer sur scène tout le suc. Dans un autre registre, son interprétation des "Lieux" fut un peu raide, de sorte que le lyrisme originel de la chanson resta par trop corseté. À l'inverse, "Seize" confirma son potentiel d'excellent morceau de scène et si Gaëlle Cotte ne chercha pas cette fois-ci à faire chanter l'assistance, il est certain que le trio tient là un titre idéal pour fins de set chaleureuses et fraternelles, en contraste avec un texte sombre. Côté découvertes, Eisenberg nous ravit avec deux nouvelles chansons, "Planèze" et "Notre exercice difficile", à l'écriture plus dense que les textes de l'album : en se montrant moins elliptique, en développant davantage son propos (sans pour autant le surcharger), en jouant de métaphores autour du désir amoureux et en n'hésitant pas (fidèle ici à Gainsbourg plus qu'à Brassens) à taquiner les rimes difficiles, Eisenberg livra deux morceaux qui, à première écoute, nous parurent de belles créations, dans une direction inédite pour lui. Il nous séduisit en outre par certaines prises de risque, qu'elles se révèlent à l'arrivée plus ou moins payantes. Son adaptation de "Colloque sentimental" est d'une remarquable pertinence et le dialogue à deux voix qu'il instaura avec sa choriste fut, répétons-le, d'une grande justesse. Dans un autre genre, reprendre "Mon enfance" était pour le moins intrépide et si le chanteur ne chuta pas, il connut le frisson de la glissade, saisi par l'émotion – quelle idée, me direz-vous, d'aller se frotter à un interprète de l'envergure de… Patrick Bruel. On retiendra pourtant avant tout l'audace de la démarche, nettement préférable (dès lors qu'elle ne sacrifie pas l'humilité) à ce qu'aurait donné le confort pépère d'un tour de chant verrouillé de toutes parts.
Interrompons ici l'évocation de ce concert, afin de laisser le plaisir de la découverte aux spectateurs qui iront écouter Eryk E dans les prochains mois. Au final, on retiendra que cette soirée chaleureuse a levé les quelques éventuelles interrogations que l'on pouvait avoir sur la capacité du néo-chanteur à étoffer son répertoire au-delà des titres de son album ou à tenir la distance sur tout un concert. Et comme l'on sait, de source sûre, que l'opération de la hanche à laquelle le Dr Eisenberg devait participer le lendemain dès 8h00 s'est déroulée sans incident majeur, on peut dire que ce baptême scénique sous le nom d'Eryk E fut une réussite. Souhaitons pour le chanteur et ses musiciens qu'elle en appelle beaucoup d'autres…
Quatre informations récentes concernant Eryk E :
1. La première est déjà connue, mais elle a pu échapper à certains : sachez donc que le clip de la chanson "Bleu", réalisé par Élodie Huré, est désormais visible sur le net. Par exemple ICI.
2. Ce concert au Puy-de-la-Lune ayant affiché complet, la salle a décidé de programmer une nouvelle venue d'Eryk E le 11 octobre prochain.
3. Autre bonne nouvelle pour l'artiste, il fait officiellement partie des huit sélectionnés (parmi plus de quatre-vingts candidats) pour les prochaines rencontres Matthieu-Côte, qui auront lieu le 11 novembre, à Sémaphore (Cébazat). Lui qui était présent dans le public lors du dernier passage, pour le moins agité, de Jean-Louis Murat dans cette salle (cf. les comptes rendus de l'époque par Yseult et Fred) aura donc cette fois l'occasion de monter sur la scène. Le blog vous en reparlera certainement en temps et en heure. Découvrez la liste complète des huit artistes retenus pour ce tremplin ICI.
4. La quatrième information est également une bonne nouvelle, mais elle VOUS concerne, chers lecteurs du Blog de Pierrot, puisque Eryk E a gentiment accepté d'offrir un exemplaire dédicacé de son disque à l'un d'entre vous. Pour le gagner, il vous reste à participer à un petit jeu-concours :
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Pour remporter un exemplaire de l'album Seize d'Eryk E, il vous suffisait d'être le premier à résoudre notre énigme, dite du Père Fouras muratien. Au préalable, quelques points de règlement, afin d'éviter les malentendus :
- Le gagnant sera la personne qui réussira à trouver la réponse à l'énigme, en l'explicitant au moins à 50 %. Il est donc inutile de lancer des réponses en vrac en espérant tomber par hasard sur la bonne, seules les réponses assorties d'explications seront acceptées. Il s'agit donc à la fois d'un jeu de réflexion et de rapidité.
- Les réponses doivent être proposées dans la zone "Commentaires" de cet article et NULLE PART AILLEURS. Celles qui seront données sur Facebook ou en message privé ne seront pas prises en compte.
- C'est la date et l'heure du commentaire qui permettront de départager les candidats ayant donné la bonne réponse, au cas où ils seraient plusieurs. Le jeu prendra fin dès qu'une personne aura trouvé la bonne réponse et expliqué celle-ci (au moins à 50 %). Elle sera alors invitée à fournir ses coordonnées postales en message privé et recevra dans les jours suivants son album.
- Le jeu est ouvert à tous les lecteurs du blog (qu'ils soient réguliers ou occasionnels), à l'exception de son directeur et de son actuel collaborateur. Les participants ne peuvent proposer qu'une seule réponse à la fois, mais ont le droit de tenter leur chance autant de fois qu'ils le souhaitent.
- Comme ce concours est organisé sans huissier de justice et à la bonne franquette, nous invitons tous les participants à faire preuve de fair-play et à respecter "La loi du sport" (comme dirait qui vous savez).
Voici l'énigme du Père Fouras muratien qu'il vous fallait élucider pour gagner :
L'horloge posée sur la plage
Quel est ce noble personnage
Qui pédale, pédale là
Au fond du bleu de l'au-delà ?
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Voici l'explication détaillée de l'énigme, dite du Père Fouras muratien, sur laquelle vous avez courageusement planché pendant plus de quarante heures !
L'énoncé de cette énigme comportait quatre allusions plus ou moins faciles à repérer, une allusion nettement plus obscure et – surtout – un piège assez grossier. Je vais commencer par éclaircir ce dernier point.
Le mot "pédale" pouvait fort logiquement faire penser au cyclisme, sport qui passionne depuis son enfance Jean-Louis Murat. Pourtant, il fallait ici prendre le verbe "pédaler" dans son sens le plus large, le moins spécialisé, celui d'"actionner une pédale", attesté par Le Lexis comme par Le Robert. Dès lors, la pédale en question pouvait être celle d'un vélo... ou de tout autre chose. Étant donné que nous nous trouvons sur un blog musical et que l'enjeu de ce concours était de remporter un disque, vous pouviez éventuellement songer à la pédale d'un instrument de musique. En l'occurrence, il était fait référence ici à celles que l'on trouve sur une batterie, pour jouer de la grosse caisse et de la charleston.
Notre quatrain contenait par ailleurs quatre titres de chansons en lien avec Jean-Louis Murat ou Eryk E. Vous aviez d'ailleurs fini par toutes les identifier. Ainsi, "L'Horloge" est un titre interprété par JLM sur Charles et Léo ; "Bleu" est le morceau d'Eryk E qui fait l'objet du joli clip d'Élodie Huré évoqué ci-dessus ; "L'au-delà" est une de ses chansons que JLM a le plus souvent chantée sur scène ; enfin, "sur la plage" est la traduction littérale de "On the beach", chanson de Neil Young reprise par Murat en plusieurs occasions et qui, selon lui, aurait fortement contribué à sa vocation d'ACI (nous en parlions encore tout récemment).
Pour élucider l'énigme, il vous fallait donc identifier quelqu'un qui actionne une pédale, tout en étant lié à ces quatre chansons. Et cette personne n'est autre que STÉPHANE MIKAÉLIAN. C'est en effet lui qui joue sur "Bleu", comme cela est précisé dans le générique du clip ; c'est aussi lui qui se trouve à la batterie sur "L'Horloge" (cf. le site officiel), alors que la rythmique est assurée sur le reste de l'album par Christophe Pie ; Mikaélian a également joué de la batterie sur "On the beach" lorsque JLM a repris ce titre au cours de son traditionnel concert pour Clermauvergne, le 28 juin 2014 (Pierrot l'évoquait dans son compte rendu) ; enfin, il a accompagné ses vieux amis Jean-Louis Murat, Alain Bonnefont et Christophe Pie sur "L'au-delà", à l'occasion d'une émission de télévision diffusée en juin 2008, dont la vidéo a été remise en avant par Stéphane lui-même sur sa page Facebook, le 1er avril dernier...
Stéphane Mikaélian était désigné dans notre énigme comme un "noble personnage", car au sein du groupe culte Les Rancheros, il portait le nom de Comte de Montlo, en référence à la rue Montlosier (celle de "Je traîne et je m'ennuie"), où il vécut durant de longues années (Pierrot vous en disait quelques mots dans son compte rendu du Koloko 2013). Rappelons, pour l'Histoire, que Les Rancheros ont naguère signé, en ouverture de leur hymne officiel, la fameuse apostrophe "Hé oh hé oh Les Rancheros", dont s'inspira directement le ministre Stéphane Le Foll pour lancer le mouvement "Hé oh la gauche !". Pierrot avait tenté de vous mettre sur la voie des Rancheros, en vous indiquant que Mornac était le nom de Murat dans le groupe. Il avait aussi fait allusion à l'harmonica, à cause du frère de Stéphane, Pascal Bako Mikaélian, harmoniciste de blues réputé, bien connu des habitués de Koloko.
Bravo à EM'M qui remporte donc l'album digipack aimablement offert par Eryk E (que les autres participants peuvent évidemment acquérir auprès du chanteur, en le contactant via sa page Facebook). Un grand merci à vous tous de vous être pris à ce petit jeu et d'avoir porté si haut l'étendard du délire interprétatif. Et une mention spéciale à Pierre K et Pascal, qui auraient sans conteste remporté ex æquo le prix de la combativité... s'il avait été question de cyclisme.
Enfin, puisque Stéphane Mikaélian se retrouve, sans l'avoir demandé, la star de notre concours, profitons-en pour signaler qu'en tant que programmateur de Jazz à la Coopé, il organise le 4 mai prochain la venue à Clermont du Kenny Garett Quintet : https://www.facebook.com/events/1411457042514169/.