ah, voilà un article que j'aime : juste à copier/coller... Un titre racoleur, une bafouille vite pondue... et voilà... Impeccable pendant ses vacances au soleil... qui plus est pour annoncer des concerts dans le froid et l'hiver, le gris : le ch'nord! De quoi profiter encore plus des jours présents.
voici donc une interview de MURAT parue dans LA VOIX DU NORD. A lire avec le lien ci-dessous:
Quelques propos banaux, d'autres moins bateaux: Passions tristes qui auraient été écrite pour une femme !
"Jean-Louis Murat en concert à Armentières: «L’intention de ma voix c’est charmer, faire jouir même»
Vous êtes sur scène avec trois nouveaux musiciens, c’est bien différent du Delano Orchestra et ses cuivres sur l’album…
« J’ai pris deux musiciens de jazz, un Américain de Saint-Louis, bassiste-contrebassiste (Chris Thomas) et un pianiste, plus dans l’improvisation (Gael Rakotondrake). C’est totalement inattendu. J’aime bien l’inattendu, l’incongru ! Les musiciens de jazz sont plus intéressants que les musiciens de rock. Je vais harmoniser les choses. (Le troisième homme est Stéphane Reynaud, un fidèle, à la batterie). »
Votre voix est toujours juvénile, comment faites-vous ?
« J’aime parler à l’oreille des filles. Depuis l’adolescence j’ai toujours privilégié ça. Une voix chargée de testostérone. L’intention de ma voix c’est charmer, faire jouir même. Il y a tellement de voix dénuées de toute sensualité, à l’androgynie asexuée. Beaucoup de radios me disent que ma voix est dérangeante, trop hétéro, que c’est clivant pour leur public… Je fais ce que je peux. Je suis le dernier mâle qui cherche la dernière femelle… »
Quelle est la couleur de « Babel » ? Pas noire comme le paysage de la pochette en tout cas…
« Non, c’est pas noir. Mais pas très coloré, une sorte de nuancier de couleurs pas très très vives. Comme le printemps dans la montagne chez nous, il reste un peu de neige, les premières fleurs… Je suis sensible à la saison pendant laquelle j’enregistre, c’était en mai, la nature est en attente… Primevères, narcisses, jonquilles, perce-neige au bois joli. »
« Le pays où tout me tient » (dans « Le jour se lève sur Chamablanc », poème accompagné au violoncelle) : vous êtes un office de tourisme de l’Auvergne à vous tout seul dans vos chansons…
« En Italie – je pense aux Calabrais – les chanteurs savent d’où ils viennent, ils chantent en italien. Chez nous il n’y a plus que des chanteurs parisiens. Avec des voix inexpressives. Pour moi, c’est galère dans ce métier d’habiter l’Auvergne. Vive la région ! Mais ça c’est une idée, je devrais demander une ristourne au tourisme… »
Avec un zeste d’humour dans « Camping à la ferme » ?
« Oui, c’est les crétins du camping ! Je déteste le tourisme et les touristes. Je leur lâche les chiens, je leur ferme les clôtures, je leur barre les routes ! »
Avec la tentation du voyage (dans « Long John » : « Il est temps fuyons… Quittons cet exil que me font mes chansons ») ? Vers l’ouest ?
« Je bouge beaucoup ! Au bout de deux-trois mois, j’en ai ras le bol de l’Auvergne ; je ne suis pas sous perfusion de l’Auvergne douze mois par an, je suis plutôt globe-trotter, j’aime beaucoup l’étranger, l’étrangeté. On me colle cette image de l’Auvergnat… Si je vais visiter un village au fin fond de la Chine je ne mets pas un SMS ! Je ne regarde pas passer les nuages en mangeant de la truffade ! Il y a des gens qui me demandent comment faire le saucisson ! L’ouest ? La civilisation américaine me dégoûte de plus en plus… À l’est, la Turquie, la Syrie, c’est pas facile. L’Afrique, c’est galère. Reste plus que la Russie (sourire)… « Cet exil » : on devient prisonnier de ce qu’on fait, moi comme chanteur aussi. Le poète a voulu dire ça (sourire). »
On entend souvent des voix d’enfants sur vos chansons. L’enfance est très présente chez vous ?
« On chante beaucoup à la maison ; il y a toujours beaucoup d’enfants (Jean-Louis Murat, 63 ans, est aussi grand-père), je suis suréquipé en mioches. L’univers des grands est tellement craignos, avec les enfants on voit ce que pourrait être la vie sur terre. Quand on est grand on se demande pourquoi la norme c’est l’enfer. Les enfants, ça maintient l’esprit vif. »
Après ce double album (20 titres), vous avez déjà fini d’écrire le prochain. Vous êtes très inspiré ces temps-ci ?
« Je travaille ! Le monde irait mieux si les gens bossaient. C’est l’honneur de vivre, faire bien ce qu’on a à faire. »
Beaucoup de travail donc ?
« Beaucoup de plaisir ! Si je ne bosse pas je deviens infernal, suis dans le noir, je me pendrais ! Chanter, c’est mon bonheur de vivre. Être maçon c’est beaucoup plus difficile que de faire chanteur. Je suis le seul artiste français qui travaille. Je les connais, les chanteurs français, ils sont feignants avant d’être artistes ; je connais des chanteurs anglais, des Américains qui turbinent comme moi. »
« J’ai fréquenté la beauté… je n’ai rien gardé », une jolie ballade à siffloter…
« Ah vous aimez cette chanson, je ne comprendrai jamais le goût du public… En fait, quand vous avez des coups de moins bien, vous vous dites Ginette elle était pas si mal, elle était jolie, pourquoi je l’ai plaquée au bout de deux jours pour Simone ? C’est assez pragmatique… »
L’album se termine sur « Passions Tristes », « Je n’aime pas… ». Une longue litanie. Finalement, ce que vous n’aimez vraiment pas, c’est quoi ?
(Sourire) « Je voulais que ce soit une chanteuse qui la chante, je me suis mis à la place des nanas qui n’aiment rien. Je n’aime pas les gens qui attendent le déluge dans une sorte de torpeur psychologique, pétrifiés comme des lapins dans les phares d’une voiture, et les gens qui n’ont pas de parole. »
Mercredi 4 novembre; à 20h, au Vivat, place Saint-Vaast à Armentières. 21/14/7€. Tél. 03 20 77 18 77. www.levivat.net.